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12 août 2013 ~ 0 Commentaire

Grande-Bretagne : le contrat zéro-heure ou la précarité institutionnalisée (Les Inrocks)

Grande-Bretagne : le contrat zéro-heure ou la précarité institutionnalisée (Les Inrocks) dans Chômage & précarité macdo

Ni temps de travail garanti, ni salaire minimum, les « zero-hours contracts » (contrats zéro-heure) concernent plus d’un million de Britanniques.

Et c’est McDonald’s qui en comptabilise le plus, avec 82 800 employés sous ce type de contrat très spécifique. A la base du concept du contrat zéro-heure, une liberté quasi-totale : l’employeur n’est pas obligé d’offrir un travail régulier à son employé, l’employé n’est pas obligé d’ac- cepter les heures que son employeur lui propose. Un retraité qui cherche à arrondir ses fins de mois s’en accommoderait parfaitement, et pourrait décliner poliment une proposition de travail le vendredi soir car un film qu’il adore passe à la télé. Un étudiant pourrait également se satisfaire de ce travail à la carte, et accepter toutes les heures qu’on lui propose en soirée comme en week-end, car il prévoit de s’offrir une place pour un festival de musique avec ses potes le mois prochain (festival pendant lequel il refusera légalement les heures de travail pro- posées). Sauf que le contrat zéro-heure concerne aujourd’hui plus d’un million de Britanniques, dont des hommes et des femmes devant subvenir aux besoins de leur famille. Ceux-ci se retrouvent, de par la nature aléatoire de leur contrat, dans une situation de précarité.

Triste record pour MacDo Le nombre de contrat à zéro-heure en Grande Bretagne a dépassé le seuil record du million, et ne cesse d’augmenter. Ce chiffre alarmant a été révélé par le Chartered Institute of Personnel Development, contredisant le rapport officiel commandé par le gouvernement. En effet, si le Bureau national des statistiques a reconnu une hausse considérable des contrats zéro-heure, il ne les a chiffré qu’à 250 000 en 2012, en admettant tout de même que ce chiffre était sans doute inférieur à la réalité. Pourtant,  présent depuis long- temps sur le pays (une porte-parole du groupe McDonald’s confie au journal anglais The Guardian que la chaîne emploie ce type de contrats depuis son implantation en 1974) c’est seulement sous le gouvernement Cameron que cette pratique a commencé à être quantifiée et à faire polémique.

L’impact d’un tel type de contrat sur les conditions de travail et le niveau de vie des Britanniques a été ignoré. Aujourd’hui, les employés en contrat à zéro-heure n’ont aucune marge, aucune souplesse. Il leur est impossible de se projeter à moyen et long terme ou de rembourser leurs dettes. Ils peuvent travailler 12 heures ce mois-ci, 45 celui d’après : aucun salaire minimal garanti. Les syndicats travail- listes veulent interdire ce contrat d’un nouveau genre, et déplorent son expansion qui accentue selon eux la précarité. Militant pour cette abolition, le syndicaliste Andy Sawford ironise dans le journal anglais The Guardian en prenant pour cible les chaînes de fast-food comme McDonald, Subway ou KFC : « Dans la gestion de leurs produits, il savent précisément estimer les besoins de leurs clients pour leur donner la parfaite quantité de nourriture et éviter le gaspillage. Ils pourraient utiliser le même processus pour estimer les besoins de leurs employés et leur offrir la stabilité nécessaire. » McDonald’s n’avait pas besoin de l’émergence de ce type de contrats pour faire polémique autour des conditions de travail de ses employés. Le 5 août dernier, la plus grande chaîne alimentaire du Royaume-Uni a remporté le triste record de l’entreprise ayant signé le plus de contrats à zéro-heure. Avec 82 800 employés sous ce type de contrats, elle devance de loin la chaîne de pubs/bars JD Wetherspoon (24 000) et Sports Direct (20 000), la plus grosse chaîne de magasins de vente d’articles de sports du pays.

Si Karl Marx voyait ça D’après le site du Guardian, un contrat type zéro-heure stipule à l’adresse de l’employé que : « L’entreprise n’a pas le devoir de vous proposer du travail. Vos heures de travail ne sont pas prédéterminées et vous seront notifiées sur une base hebdomadaire dès que le responsable du magasin sera en mesure de vous les fournir. L’entreprise a le droit de vous demander de travailler pour des heures va- riées, et prolongées. » Et si en contrepartie, l’employé peut refuser les heures qu’on lui propose, il s’expose à des représailles. L’employeur qui a besoin que son employé soit à son poste tel jour pendant tant d’heures, sera tenté, après un refus, de ne plus lui proposer de travail pendant une période donnée. Comme l’écrit le service économie du Guardian sur son blog, « dommage que Karl Marx ne soit plus là pour voir ça ».

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11 août 2013 ~ 0 Commentaire

Chine, l’état du mouvement syndical et des luttes ouvrières (1)

Chine, l’état du mouvement syndical et des luttes ouvrières (1) dans International

Membres du comité de rédaction du site China Labour Net, Au Loong-Yu et Bai Ruixue sont engagés de longue date dans la solidarité avec les luttes ouvrières en Chine continentale comme à Hongkong.

Membre fondateur du Globalization Monitor, Au Loong-Yu a aussi été l’un des porte-parole de l’Alliance du peuple lors des manifestations contre la réunion du Fonds monétaire international dans l’ancienne colonie britannique, en 2006.

La firme taïwanaise Foxconn emploie 1, 5 million de salariés en Chine continentale, produisant des composants élec- troniques pour des marques comme Apple. Elle a annoncé qu’elle autoriserait l’élection de représentants syndicaux en juillet 2013. Pensez-vous que la démocratisation des sections syndicales d’entreprise est possible dans le contexte d’un Etat policier ?

Selon des médias occidentaux, il s’agirait de la première tentative de syndicalisation à Foxconn. Cela n’est pas exact. En 2007, la Fédération des syndicats de Chine (connue sous son sigle anglais d’ACFTU) avait publiquement annoncé qu’elle avait constitué une section syndicale d’entreprise dans une usine de Foxconn où une lutte s’était récemment produite. Le quotidien Southern Metropolitan Daily a interviewé des travailleurs de cette entreprise. Ils lui ont dit ne pas savoir ce qu’était un syndicat, ou qu’ils ne prendraient contact avec la section syndicale qu’en dernier ressort. Donc, au moins à Shenzhen, il y a déjà un syndicat à Foxconn, mais personne ne sait s’il a fait quoi que ce soit pour les ouvrières et les ouvriers.

Deux travailleurs de Foxconn Zhengzhou se sont suicidés en se jetant dans le vide voici moins de quinze jours, après que la direction a imposé sans préavis le « mode silencieux » à ses salariés. Les employés se sont plaints qu’il leur était interdit de parler au travail, soit plus de 10 heures par jour. Cela en a conduit plus d’un au désespoir. Foxconn est connu pour imposer à sa main-d’œuvre une discipline militaire. Dans la seule année 2010, quatorze travailleurs se sont donné la mort. On se demande ce que la Fédération des syndicats a jamais fait pour empêcher Foxconn de traiter ses salariés comme des esclaves. Si une section syndicale d’entreprise avait une effectivité, comment la direction pourrait-elle leur imposer le « mode silencieux » sans même les consulter ?

Pas de syndicats libres sans liberté politique Nous ne partageons pas l’idée selon laquelle une démocratisation générale des syndicats dans l’entreprise est possible en l’absence de libertés civiles dans le pays. L’expérience de la réélection de la section syndicale de Honda Foshan le montre. Les travailleurs de Honda Foshan ont mené une lutte héroïque et victorieuse en 2010, obligeant la direction et la section locale de la Fédération des syndicats non seulement à consentir une augmentation de salaire, mais aussi à assurer une réélection syndicale dans l’usine. En 2012, une ONG a enquêté sur cette réélection. Malgré la rhétorique des dirigeants du Parti communiste et de l’ACFTU, dans le Guangdong, sur le respect du droit des travailleurs à une élection démocratique, il s’avère qu’il ne s’agissait que d’une élection partielle, une partie seulement de la direction syndicale y étant soumise. Le précédent président, contre lequel les grévistes étaient très remontés, a gardé son siège.

Une élection complète a finalement eu lieu en 2011, sous l’auspice du syndicat local. Cependant, en accord avec les procédures établies par l’ACFTU, la direction sortante a monopolisé le processus de nomination des candidatures à la nouvelle direction. Ainsi, les em- ployés de niveau « encadrement », directorial, ont été autorisés à se présenter comme candidats devant le congrès syndical. De plus, ils ont bénéficié d’un ratio délégués/membres bien plus favorable que les travailleurs du rang.

En conséquence, des membres de l’encadrement ont été élus à la direction du syndicat, alors que les militants qui avaient mené la lutte de 2010 se voyaient éjectés. Les élections dans les secteurs et les comités à la base se sont produites après la reconstitution complète de la direction syndicale centrale de l’usine. Cette procédure a été délibérément organisée pour être très compliquée, très lente, de façon à pouvoir être plus aisément manipulée d’en haut. Et puis, récemment, le 18 mars dernier, les travailleurs d’Honda Foshan sont à nouveau entrés en grève, n’étant pas satisfaits du programme d’ajustement salarial proposé par la direction et le syndicat de l’entreprise. A leurs yeux, ce programme n’était à l’avantage que des niveaux les plus élevés du salariat et il désavantageait les salariés du bas de l’échelle. A la suite de la grève, des hausses de salaire plus élevées ont été offertes aux deux échelons les plus bas.

Les syndicats officiels contestés Cette grève semble bien indiquer que la capacité du syndicat de défendre les intérêts des travailleurs n’est pas très significative. Elle montre le peu de communication entre la section syndicale et les travailleurs du rang, le fait que ces derniers ont dû une nouvelle fois la contourner et engager eux-mêmes une grève pour défendre leurs droits. A la vérité, les ouvriers expliquaient que la position du syndicat était la même que celle de la direction de l’entreprise. Deux semaines plus tard, c’était au tour de travailleurs d’une autre boite, l’usine électronique Ohms à Shenzhen, de demander que son poste soit retiré au président élu du syndicat, Zhao Shaobo. Zhao avait été élu à ce poste l’an dernier à la suite d’une grève exigeant précisément que les travailleurs aient le droit de pouvoir élire leurs propres représentants. Cependant, certains salariés accusent maintenant Zhao et le syndicat de n’avoir pas protégé leurs intérêts, notamment en ce qui concerne la défense du contrat de travail de 22 employés qu’Ohms a décidé de ne pas reconduire au début de cette année. Selon les tra- vailleurs, Zhao a même essayé de les convaincre d’accepter les propositions de la direction de l’entreprise. « Nous ne voulons pas que le président de notre syndicat penche du côté de la direction. Nous voulons élire quelqu’un qui parle pour nous », a dit l’un des ouvriers.

Qu’en est-il des syndicats dans le secteur public ? Il y a beaucoup moins d’informations concernant les syndicats dans les entreprises d’Etat, les SOE ou State Owned Enterprises, « entreprises possédées par l’Etat ». Les médias de masse couvrent plus volontiers les grèves et les réélections syndicales dans le secteur privé, et plus spécialement encore dans les entreprises étrangères, car ils peuvent toujours pointer du doigt les investisseurs étrangers en les accusant de ne pas respecter les lois. Quand la même chose se passe dans le secteur public, étatique, des représentants officiels de l’Etat sont nécessairement et directement impliqués. Du coup, le risque est grand que la presse soit censurée, à moins que les protestations ne deviennent plus larges et ne durent plus longtemps.

De façon générale, dans le secteur privé, la règle est probablement que les syndicats soient réduits à des coquilles vides sous le contrôle des employeurs, le parti-Etat ayant peu d’espace pour intervenir. En revanche, dans le secteur étatique, et même si les entreprises d’Etat ont aujourd’hui une direction plus indépendante que par le passé, l’héritage du rôle du parti et de son intervention sur les lieux de tra- vail n’a pas totalement cédé la place au pouvoir de la direction de l’usine. Bien entendu, les rapports de forces peuvent varier considérable- ment d’une région à l’autre ou suivant les industries. Cela implique probablement que dans le secteur étatique, si les travailleurs veulent un syndicat contrôlé sur leur lieu de travail par les salariés du rang, ils risquent de devoir s’affronter non seulement à la direction de l’entreprise, mais aussi à l’appareil d’un parti hostile et présent au sein même de l’usine.

Un autre fait montre que les syndicats officiels en font bien peu pour protéger les travailleurs de ce secteur. Selon le code du travail, les entreprises d’Etat ne peuvent faire appel à de la main-d’œuvre intérimaire que pour compléter la main d’œuvre régulière, et ce, uniquement dans le cas où cette dernière ne peut pas remplir telle ou telle tâche spécifique. Pourtant, aujourd’hui, elles y recourent massi- vement et l’ACFTU n’a pas rejeté cette pratique devenue courante.

En un mot, rien ne porte à croire que la Fédération des syndicats de Chine va cesser d’agir comme un instrument du parti au pouvoir et de son orientation capitaliste. Même si, à l’occasion, l’ACFTU faisait quelque chose d’utile aux travailleurs, ce ne serait qu’un agenda secondaire. En 2010, sous la pression du lobby patronal de la province de Guangdong et des investisseurs de Hongkong, une clause qui aurait pu conduire à l’élection de représentants des travailleurs pour des « consultations collectives » a été retirée du projet de « règlements sur la gestion démocratique des entreprises » de cette province. La clause originelle n’avait pourtant rien de révolutionnaire,  l’ACFTU aurait contrôlé la nomination des candidats et le mot « négociation » n’apparaissait pas, étant considéré trop « antagonique » ; néanmoins, les révi- sions successives ont vidé la version finale de ce projet de loi de tout sens pour les travailleurs.

Huang Qiaoyan, un professeur de droit à l’université Sun Yat-Sen du Guangzhou, a décrit en ces termes la version révisée de 2011 : elle « reflète le souhait des personnes qui ont rédigé le projet de continuer à contrôler, via les divers niveaux du syndicat, la revendication croissante des travailleurs pour des consultations collectives sur les salaires. Elles ne veulent pas voir une situation où se développeraient des actions spontanées des travailleurs et où les syndicats ne pourraient pas intervenir, qu’ils ne pourraient pas organiser et contrôler. »

Malgré tout cela, le mouvement ouvrier international tend à travailler toujours plus étroitement avec la Fédération des syndicats de Chine, renforçant ainsi sa légitimité. Une crédibilité qui a été une nouvelle fois accordée à l’ACFTU en juin 2011, quand elle a été élue à l’organe dirigeant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) par le groupe « salariés ». Vendredi 9 août 2013

Publié dans : Revue Tout est à nous ! 45 (juillet 2013)

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30 juillet 2013 ~ 0 Commentaire

Prud’hommes : une réforme au service de qui ?

Prud'hommes : une réforme au service de qui ? dans Justice & libertés le-code-du-travail-victime-dun-meutre-avec-premeditation-241x300

Le gouvernement a récemment indiqué qu’il envisageait de réformer les prud’hommes, et notamment de modifier le mode d’élection des juges, qui ne seraient plus élus au suffrage universel.
Les conseils de prud’hommes sont les juridictions chargées de juger les litiges individuels du travail. Ce sont eux qui, par exemple, peuvent accorder des dommages et intérêts aux salariés abusivement licenciés. Ces juridictions ont la particularité de n’être pas composées de magis- tratEs professionnelEs, mais de juges éluEs, pour moitié salariéEs, pour moitié employeurEs. À en croire les déclarations de Taubira, en les réformant, il s’agirait d’améliorer le fonctionnement de la justice du travail.
Il est certes indéniable que les conseils de prud’hommes fonctionnent mal et rendent, au détriment des salariéEs, une justice au rabais. Le manque de moyens est criant, les délais sont inacceptables, parfois trois ans lorsque le code du travail prévoit un mois maximum, les décisions rendues sont souvent très en-deçà de ce que devrait dicter l’application, même a minima, du droit du travail. Et pour faire bonne mesure, la saisine de ces juridictions est devenue payante !

Faire appliquer le droit du travail Dans les prochains mois, le débat sera donc ouvert : le patronat y participe déjà, lui qui ne cesse de dénoncer une justice selon lui beaucoup trop favorable aux salariés. Les organisations professionnelles d’avocats font pression sur le gouver-nement pour que le recours à un avocat, aujourd’hui facultatif, soit rendu obligatoire, ce qui aurait pour conséquence de dissuader de nom- breux salariéEs de faire valoir leurs droits.
De leur côté, les grandes organisations syndicales, y compris la CGT, brillent par la mollesse de leurs positions. Elles ont en effet tendance à idéaliser la justice prud’homale et les décisions qu’elle rend dans le but de glorifier le bilan des juges issus de leurs rangs. Des juges qui d’ailleurs, trop souvent, se métamorphosent en notables coupés des réalités au bout de quelques années de mandat.
Autant dire qu’il est urgent que les salariéEs se saisissent de la question. La défense de la justice du travail est en effet un enjeu majeur puisqu’il est illusoire de penser que le droit du travail puisse être effectif s’il n’existe pas de juges pour sanctionner la violation des règles qu’il pose.

Bruno Toussaint Lundi 29 juillet 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 205 (25/07/13)

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22 juillet 2013 ~ 0 Commentaire

Perquisition d’un local syndical Solidaires à Bordeaux ! (Sud)

Perquisition d’un local syndical Solidaires à Bordeaux ! (Sud) dans Justice & libertés perquisition_

Jeudi 18 juillet au matin, la Police a perquisitionné et mis en garde à vue 4 militants de Droit Au Logement à Bordeaux. Dans le même temps, d’autres forces de Police forçaient les portes du local de l’Union syndicale Solidaires 33 et le perquisitionnait aussi ; ce n’est qu’une fois les opérations policières terminées, et la serrure changée, que des responsables de notre organisation syndicale ont été prévenus. A Bordeaux, nous hébergeons le DAL mais aussi par exemple la Confédération paysanne, dans nos locaux Solidaires. Le prétexte à cette répression est l’occupation récente d’un appartement, vide, par le DAL.

C’est un exemple supplémentaire de la criminalisation du mouvement social, une atteinte à la liberté syndicale.

Alors que les militants de DAL sont, depuis des semaines, la cible d’insultes et de menaces orchestrées par l’extrême-droite, « la république » s’attaque à celles et ceux qui défendent le droit au logement pour tous et toutes ! Le Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et la Ministre du Logement, Cécile Duflot, doivent expliquer les (mauvaises) raisons de cette opération policière. L’Union syndicale Solidaires exige l’arrêt immédiat des poursuites et dénonce cette politique répressive à l’encontre des militant-es et des organisations qui luttent pour l’égalité des droits. dimanche 21 juillet 2013, par Philippe Crottet 

Communiqué de l’union syndicale Solidaires http://iphonespip.sudptt.org/spip.php?article20

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03 juillet 2013 ~ 0 Commentaire

Annick Coupé : « il est nécessaire de fixer un rendez-vous à la rentrée pour une journée de grève et de manifestations »

Annick Coupé : « il est nécessaire de fixer un rendez-vous à la rentrée pour une journée de grève et de manifestations » dans Retraites arton24-300x206

Entretien avec Annick Coupé, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires. Au lendemain de la conférence sociale, nous revenons avec elle sur les enjeux des prochains mois pour les salariéEs, en particulier autour de la question des retraites.

Pour vous, que ressort-il de la conférence sociale de la semaine dernière ? C’est un pur exercice de communication auquel se livre le gouvernement pour démontrer son attachement à un vrai dialogue social, contrairement à son prédécesseur. Mais le « dialogue social » ne peut remplacer l’analyse sur les choix et les priorités du gouvernement. Cette conférence sociale a été ouverte par un discours de François Hollande très tourné vers la nécessité de réduire les déficits, et de développer la compétitivité…  Sur la forme, cette conférence sociale n’apporte rien de nouveau : le calendrier et les grands thèmes étaient connus et, sur le fond, on reste perplexe sur un Président qui relativise les chiffres du chômage, réaffirme que la courbe du chômage sera inversée à la fin de l’année, alors que toutes les analyses économiques disent l’inverse, et ses seules réponses restent le contrat de génération et le contrat d’avenir qui ne règlent rien sur le fond. Il n’y a manifestement pas de projet ni de volonté de réorientation des politiques économiques et sociales.

Au moins, sur les retraites, le gouvernement a ouvert des pistes. En réalité, le gouvernement n’a rien dit des arbitrages qu’il fera entre les propositions contenues dans le rapport Moreau. Il a juste réaffirmé le caractère incontournable de l’allongement du nombre d’annuités, reprenant le leitmotiv sur « on vit plus vieux, donc il faut travailler plus longtemps » ! Il justifie le calendrier très court au prétexte que les discussions ont déjà eu lieu dans le Conseil d’orientation des retraites (COR) et dans l’élaboration du rapport Moreau. Pour nous, ce n’est pas acceptable : la question des retraites justifie un débat citoyen, et pas seulement entre « experts » ou entre partenaires sociaux. Cela suppose du temps. Or le calendrier fixé par le gouvernement vise à empêcher que ce débat ait lieu. Mais cela peut se retourner contre le gouvernement, car cela ressemble trop au calendrier de Sarkozy en 2010 !

Il s’agit aussi de limiter toute possibilité de mobilisation, mobilisation déjà rendue difficile dans un contexte social et un paysage syndical compliqués.

En ce qui concerne le paysage syndical, il existe effectivement des positions très différentes. Mais même la CFDT reste assez prudente, en ne voulant pas apparaître en soutien inconditionnel du gouvernement. Pour CFDT, CGC, CFTC, il s’agit de se placer d’abord dans la perspective de la négociation du projet de loi qui démarre début juillet, mais pas de s’appuyer sur la mobilisation. Mais du côté de la mobilisation, cela se construit : la CGT envisage une journée de mobilisation interprofessionnelle pour la deuxième semaine de septembre. Pour Solidaires, il est nécessaire de fixer, avant les vacances, un rendez-vous à la rentrée avec une date précise pour une journée de grève et de manifestations pour la défense des retraites et contre les reculs envisagés par le gouvernement. Cette décision peut être prise lors de la réunion unitaire à l’initiative de la FSU le 1er juillet où, pour l’instant, CGT et Solidaires ont confirmé leur présence. Mais face à la détermination du gouvernement, notamment sur le nombre d’annuités, nous n’avons pas d’autre choix que d’engager un processus de mobilisation ambitieux. Et il faudra travailler cette question au niveau local, dans les entreprises, et essayer d’élargir aux équipes syndicales qui ne se retrouveraient pas dans les positions nationales de leur syndicat. Et, surtout, d’élargir le débat sur la question centrale, de fond, celle de la répartition des richesses. C’est un sujet tabou pour ce gouvernement, comme cela l’était sous Sarkozy. Avec la moitié des salariéEs qui ne sont plus dans l’entreprise au moment du départ à la retraite, le développement du chômage, seul un autre partage des richesses peut non seulement sauvegarder notre système par répartition mais aussi le rendre plus juste, plus solidaire.

Justement, ne penses-tu pas que des mesures sur la pénibilité, les femmes, ne paraissent comme des contreparties rendant acceptable cette nouvelle contre-réforme ?
Ce n’est pas le moindre des paradoxes du discours gouvernemental. Son argument central est qu’il s’agit d’une réforme difficile, mais allant vers plus de justice. Si, par exemple, la forfaitisation de la majoration de pension de 10 % pour les parents de 3 enfants serait plus favorable aux femmes, elle ne résout rien. Pour l’instant, rien n’est mis sur la table pour réduire les inégalités de pension entre hommes et femmes : par exemple, la surcotisation patronale du temps partiel. Pour la question de la pénibilité, le compte personnel, les possibilités de départ anticipé ou de reconversion, sont des pistes intéressantes mais trop limitées : seuls les cancers et le travail de nuit seraient concernés alors que d’autres risques ne sont pas pris en compte. Dans tous les cas, l’allongement du nombre d’années de cotisation nécessaires, présentée comme incontournable, aggravera les inégalités. C’est cette contradiction que la gouvernement n’assume pas !

Vous contestez la notion de dialogue social, mais vous êtes présents à la conférence sociale et dans ses suites. N’est-ce pas contradictoire ?
Nous exigeons un traitement égalitaire de toutes les organisations syndicales. C’est encore loin d’être le cas et, par exemple, nous n’étions invités qu’à deux tables rondes sur six à cette conférence sociale. Participer à ce type de réunion nous permet de donner nos positions mais aussi de voir les positions des uns et des autres, alors que ce sont souvent les réunions bilatérales qui sont privilégiées par certains, à l’abri des regards indiscrets ! Notre présence n’est certes pas décisive dans le rapport de forces, mais notre absence ajouterait à la marginalisation dans laquelle certains sont tentés de nous enfermer.

Propos recueillis par Robert Pelletier Vendredi 28 juin 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 201 (27/06/13)

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25 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Congrès du SNUipp-FSU : maintenant la mobilisation ?

Congrès du SNUipp-FSU : maintenant la mobilisation ? dans Syndicalisme microsoft

Le SNUipp-FSU, premier syndicat des professeurs du primaire (50 000 adhérentEs), tenait la semaine dernière son 9e congrès à Saint-Malo. Un congrès au cours duquel la direction a été quelque peu bousculée… Issu d’une scission de la Fédération de l’éducation nationale, et porteur d’un « syndicalisme de transformation sociale », le SNUipp s’est créé en 1993 à l’initiative de militants des tendances Unité Action (proche du PCF) et École émancipée (proche de la gauche radicale) qui refusaient la transformation du Syndicat national des instituteurs en syndicat d’accom- pagnement. Alors que le candidat François Hollande avait fait de l’éducation sa priorité, cette promesse a été immédiatement sacrifiée sur l’autel de l’austérité. Pire, le ministre Peillon vient de faire voter une nouvelle loi d’orientation sur l’éducation qui est dans la droite ligne des politiques éducatives menée sous Sarkozy : déréglementation, continuation du socle commun de compétences, soumission de l’école aux intérêts patronaux… La réforme des rythmes scolaires a cristallisé le mécontentement des enseignants (grève du 12 février, puissant mouvement intersyndical à Paris…). Loin d’améliorer les conditions d’apprentissage pour les enfants et les conditions de travail des enseignants, elle renforce le poids des municipalités et constitue la voie ouverte vers la déréglementation du service public d’éducation.

Une direction mise en minorité Sur ce sujet comme sur l’ensemble de la loi Peillon, la direction nationale du SNUipp ne s’est pas clairement opposée. Aussi, elle a été bousculée lors de ce congrès. Sur différents sujets (socle commun, place du concours de recrutement, suppression des APC nouveau nom de l’aide personnalisée, relation syndicale privilégiée avec l’UNSA, nationalisation des écoles privées…), les délégués ont mis la direction en minorité dépassant largement le poids traditionnel des seulEs collègues de l’École émancipée. Fidèle à sa culture de la synthèse, le SNUipp s’est doté de mandats relativement combatifs. Il est de la responsabilité des militants de ce syndicat de faire vivre ces mandats dans les mois à venir, en mobilisant les enseignants contre ce gouvernement d’austérité et sa politique éducative, que ce soit sur les salaires (bloqués), les rythmes scolaires (à revoir totalement), l’emploi (créations de postes), les droits syndicaux (à reconquérir) mais surtout les retraites, avec l’objectif d’un nouveau tous ensemble à la rentrée.

Correspondants Samedi 22 juin 2013Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 200 (20/06/13)

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20 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Quimper, la CGT manifeste, la session du conseil général suspendue ce matin (OF)

Quimper, la CGT manifeste, la session du conseil général suspendue ce matin (OF) dans Quimper et pays glazik y-en-a-marre-300x182

La session du conseil général du Finistère, qui se tient ce jeudi à Quimper (Finistère), a été suspendue à 11 h 20. La manifestation d’une centaine d’agents, à l’appel de la CGT, perturbe les débats.

CFDT et FO absents. Les manifestants ont envahi la salle des débats peu après 10 h 30, alors que la session venait à peine de débuter. Lionel Bocher, secrétaire général de la CGT du conseil général, a pris la parole, réclamant notamment une meilleure écoute des revendications de la part des élus. Selon Pierre Maille, président PS du conseil général, « le dialogue existe pour ceux qui veulent bien écouter ». L’élu faisait référence à l’absence, ce jour, des syndicats CFDT et Force ouvrière. En janvier déjà, une manifestation, réunissant cette fois les trois syndicats, avait entraîné l’annulation de la session. Pour le moment, elle n’est que suspendue. La session reprend à midi. La session a finalement pu reprendre vers midi. Social jeudi 20 juin 2013

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Quimper.-La-CGT-manifeste-la-session-du-conseil-general-suspendue-ce-matin_40820-2204367——29232-aud_actu.Htm

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20 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Lannion, une action des syndicats CGT et FSU devant l’ancien tribunal (OF)

Lannion, une action des syndicats CGT et FSU devant l’ancien tribunal (OF) dans Syndicalisme

À la veille du début de la conférence sociale et avant une rencontre entre la secrétaire générale de la confédération européenne des syndicats et le président de la République, les sections syndicales de la CGT et FSU ont organisé une action ce mercredi midi devant l’ancien tribunal, « un endroit plus visible que la rue de la sous-préfecture, et symbolique pour l’idée de justice qu’il représente ».  Les militants présents se disent opposés à « la politique d’austérité qui crée mécaniquement du chômage et ne règle pas le problème des retraites », explique Florence Antognazza, de la FSU. « Nous demandons que les retraites restent fiancées par le travail et ne rentrent pas dans un financement par l’État alimenté par les impôts car elles risqueraient d’être dépendantes des politiques gouvernementales », explique Benoit Dumont de la CGT. Ils dénoncent aussi le gel des salaires dans le public et les faibles augmentations dans le privé.  Social mercredi 19 juin 2013

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19 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Rennes, les magasins Carrefour condamnés aux Prud’hommes (OF)

Rennes, les magasins Carrefour condamnés aux Prud’hommes (OF) dans Luttes sociales en Bretagne carrefour_1-300x150

Un litige opposait des salariés des magasins Carrefour de Cesson-Sévigné et d’Alma à Rennes à leur employeur, sur la rémunération du temps de pause et l’entretien des tenues de travail. Le juge départiteur des Prud’hommes de Rennes a tranché la semaine dernière. Le groupe Carrefour devra verser 162 325 € aux 47 salariés soutenus par la CFDT. Les salariés concernés toucheront des sommes allant de 1 500 € à 5 000 €. « La CFDT Services 35 aura réussi à démontrer, après 4 ans de procédure, que les salariés avaient été injustement sous-payés », souligne Erwanig Le Roux, secrétaire général du syndicat. « Reste à voir maintenant si Carrefour respectera le droit des salariés ou fera appel malgré ses nombreuses condamnations partout en France. » Social mardi 18 juin 2013

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Rennes.-Les-magasins-Carrefour-condamnes-aux-Prud-hommes_55257-2203862_actu.Htm

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19 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Camarades, n’allez pas à la « conférence sociale » !

Camarades, n'allez pas à la

Syndicat des Archives de France CGT

Résolution adoptée à l’unanimité par la Commission Exécutive du Syndicat des Archives de France CGT réunie ce 18 juin 2013

En matière de retraites, la CE du SAF-CGT réaffirme, à deux jours du prétendu sommet social et au lendemain de la publication du rapport Moreau le nécessaire combat pour, en particulier :
- le droit à une retraite pleine et entière à 60 ans maximum après 37,5 années de cotisation pour le public comme pour le privé avec une véritable prise en compte de la pénibilité pour un départ anticipé ;
- dans la Fonction publique, une pension équivalente au minimum à 75 % de la dernière rémunération, primes et indemnités comprises ;
- la suppression de tout système de décote ;
- un taux de pension de réversion à 75 % sans plafond de ressource pour les ayants droit.

Le SAF-CGT considère, au vu des critères qui encadrent ce sommet « social » qu’il n’y a rien à négocier. C’est pourquoi notre syndicat s’adresse à notre confédération :
« Camarades du bureau confédéral, n’allez pas à ce « sommet social » où le gouvernement Hollande ne cherche qu’à vous attacher, à vous impliquer dans ce projet de loi qui est une nouvelle attaque contre notre système de retraites par répartition solidaire !
Appelez plutôt les salariés du public et du privé, les retraités, à la mobilisation unie sur le seul mot d’ordre qu’exige la situation :
- Retrait du projet de loi !
- Pas touche à nos retraites !

- Abrogation de toutes les contre-réformes précédentes »

La CE du SAF-CGT Paris, le 18 juin 2013

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