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16 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Samedi 15 juin, plusieurs milliers de manifestants dans les rues de Paris (LT)

Samedi 15 juin, plusieurs milliers de manifestants dans les rues de Paris (LT) dans Santé 2899455_sante-illus-new

Ce samedi, à Paris, plusieurs milliers de manifestants venus de toute la France – 8.000 selon les organisateurs, 3.600 selon la police – ont défilé à l’appel de la CGT et de Sud contre la politique de santé du gouvernement. « Nous exigeons une autre politique sanitaire et sociale définie à partir des besoins des populations pour garantir l’égalité d’accès de tous à des prises en charge de qualité », a lancé Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la Fédération santé CGT, du haut d’un podium installé place de la Bastille, avant que le cortège ne se dirige vers la place de la Nation.


« Répartir autrement les richesses »
Et d’ajouter : « Pour cela, nous exigeons un financement ambitieux de la protection sociale, pour la consolider (…), pour en finir avec son démantèlement. Cela est possible à condition de répartir autrement les richesses produites par le travail ». Les manifestants ont dé- noncé tout à la fois la politique de financement des hôpitaux, les partenariats public-privé comme à Saint-Nazaire (44) ou à l’hôpital sud-francilien de Corbeil-Essonnes, les restructurations hospitalières, notamment à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Les conditions de travail à l’hôpital ont été particulièrement dénoncées. « Le nombre de tentatives de suicide dans notre secteur est tenu secret. Pourtant, rien qu’à l’AP-HP, ce sont au moins 35 collègues qui sont passés à l’acte depuis 2010, sept collègues ont mis fin à leurs jours sur leur lieu de travail et sept autres ont fait des tentatives », a affirmé Nathalie Gamiochipi. Alors que vont s’ouvrir les premières discussions budgétaires pour 2014, « nous exigeons un moratoire sur toutes les restructurations et l’ouverture de négociations sur le financement des établissements, l’emploi, la formation et les salaires ».


« Du pipeau »
Entre le gouvernement Sarkozy et celui-ci, rien n’a changé dans le domaine de la santé », a déclaré l’urgentiste CGT Christophe Prudhomme, malgré le « Pacte de confiance » pour l’hôpital lancé par Marisol Touraine, ministre de la Santé. « C’est du pipeau, a-t-il poursuivi. Ils en sont à nous proposer des réunions avec la DGOS (Direction générale de l’offre de soins, dépendant du ministère, ndlr), mais il n’y a pas de grain à moudre ». Résultat d’une longue mission de concertation menée par Edouard Couty, le « Pacte de confiance » doit déboucher sur des mesures concernant, notamment, la gouvernance des hôpitaux publics, en redonnant plus de pouvoirs aux commissions médicales par rapport aux directeurs d’établissements. 15 juin 2013 à 18h03

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/politique-de-sante-plusieurs-milliers-de-manifestants-dans-les-rues-de-paris-15-06-2013-2138385.php

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14 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Finistère. Les agents du conseil général appelés à manifester jeudi prochain (LT)

Finistère. Les agents du conseil général appelés à manifester jeudi prochain (LT) dans Luttes sociales en Bretagne le-changement-dans-tes-reves-300x219

Agents des centres d’exploitation des routes, des services d’action sociale, des collèges, assistants familiaux… Le syndicat CGT du conseil général du Finistère, pointant notamment la politique de promotion et de mutation, appelle à la mobilisation « pour un changement de cap », jeudi 20 juin, à 10 h 30, sur le parvis de la Maison du Département à Quimper. Ce jour-là, les conseillers généraux se réuniront en séance plénière. 13 juin 2013 à 16h21

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/finistere-les-agents-du-conseil-general-appeles-a-manifester-jeudi-prochain-13-06-2013-2135985.php

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14 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Quimper, La Poste: la CGT souligne le retour de la souffrance au travail (LT+OF)

Quimper, La Poste: la CGT souligne le retour de la souffrance au travail (LT+OF) dans Luttes sociales en Finistère jpg-300x148

Les préconisations du rapport de Jean Kaspar, mandaté par la Poste, après une série de suicides auront-elles fait long feu ?

C’est ce qu’affirme la CGT qui organisait, hier, une journée nationale d’action. « En 2010, les maladies professionnelles à la Poste ont augmenté de 47 % et de 38 % en 2011. Les chiffres de 2012 ne sont pas connus », a argumenté, hier matin, Alain Le Berre, secrétaire départemental de la CGT FAPT, devant la direction du regroupement de la Poste, à Quimper, avec des délégations de centres courriers du Sud-Finistère.

Il évoque les suppressions d’emplois, les réorganisations incessantes de services, « la course effrénée à la rentabilité et la sécabilité (…) On ne veut plus revivre la souffrance au travail ». Un peu plus tôt dans la matinée, la quasi-totalité des postiers de Quimper s’était mise en grève 24 heures pour protester contre une réorganisation du service courrier, prévue en fin d’année, à l’appel de la CGT et de Sud, projetant la suppression de six à douze tournées de facteurs sur 55. Un autre préavis de grève est déposé la semaine prochaine, contre le transfert du courrier de Plogonnec vers Douarnenez. 14 juin 2013

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/la-poste-la-cgt-souligne-le-retour-de-la-souffrance-au-travail-14-06-2013-2136141.php

Quimper. Les facteurs en grève contre une réorganisation en vue (OF)

Une bonne partie des facteurs quimpérois sont en grève ce jeudi à l’appel de la CGT et de Sud. Ils protestent contre un projet de réorganisation de la distribution.

Mouvement bien suivi. Selon la direction, 47 facteurs sur 86 ont suivi le mouvement. Les facteurs redoutent les conséquences de cette réorganisation. La direction se montre rassurante, assurant que rien n’est encore décidé. « Nous sommes en phase de discussion et de partage… » précise la Poste. La nouvelle organisation devrait être mise en place d’ici la fin de l’année. Social jeudi 13 juin 2013

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Quimper.-Les-facteurs-en-greve-contre-une-reorganisation-en-vue_40820-2202266——29232-aud_actu.Htm


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13 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Le Portugal en grève générale le 27 juin (esquerda.net)

Le Portugal en grève générale le 27 juin (esquerda.net) dans Austérité greve-geral-marco

Les centrales syndicales CGTP et UGT ont remis vendredi dernier au ministère de l’Economie un préavis de grève générale pour le 27 juin prochain. Pour le secrétaire général de la CGTP, Arménio Carlos, les trois causes de cette grève sont les suivantes :

Tout d’abord, de nombreux travailleurs qui ont voté pour le PSD et le CDS (partis de droite au pouvoir, NdT) se sont rendu compte que la politique du gou- vernement ne bénéficie qu’aux grands groupes économiques et financiers tout en pénalisant les travailleurs. En second lieu, parce que les gens se sont rendus compte que cette grève générale permettra de faire avancer des revendications pour résoudre les problèmes du pays et, en troisième lieu, parce que cette grève est aussi en défense de la dignité.

« C’est une grève générale qui concerne tous les travailleurs du secteur privé, du secteur public et aussi des entreprises d’Etat, mais c’est aussi une grève générale qui vise à défendre les nouvelles générations et, en conséquence, personne ne peut rester indifférent » a souligné Arménio Carlos. « Ou bien nous acceptons ce qu’ils veulent nous imposer, ou bien nous manifestons par la lutte notre indignation pour affirmer que nous ne voulons pas prendre ce che- min. Et cela passe par la sortie de ce gouvernement ». Pour Carlos Silva, dirigeant de l’UGT, « Ce n’est pas le gouvernement qui est en question, ce qui est en question ce sont les politiques du gouvernement et nous espérons qu’avec ce signal il se rende compte qu’il risque de perdre un interlocuteur social ». Carlos Silva a menacé de rompre l’accord de Concertation sociale que son syndicat a signé en janvier de l’année dernière : « Le sujet est sur la table. Nous ne voulons pas laisser tomber l’accord, qui fait partie de la stratégie de l’UGT,  dans le but d’aider le gouvernement et les autres acteurs sociaux à obtenir le prêt de la Troïka de 78 milliards d’euros, mais il appartient au gouvernement d’agir en conséquence ». Dans un communiqué commun, la CGTP et l’UGT affirment que « L’unité des travailleurs portugais dans des formes de lutte dure s’affirme aujourd’hui sans doute plus que jamais, comme une prémisse fondamentale pour obliger le gouvernement à changer le cap d’une politique excessivement marquée par l’austérité et par un agenda idéologique qui inclus des plans de privatisations des services, de destruction de l’Etat Providence et de toute perspective d’avenir pour la société portugaise ».

D’après Esquerda.net :
http://www.esquerda.net/artigo/centrais-sindicais-esperam-grande-ades%C3%A3o-%C3%A0-greve-geral/28163
Traduction française pour Avanti4.be.

http://www.avanti4.be/actualite/article/le-portugal-en-greve-generale-le-27-juin

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13 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Les « Assises de l’automobile » CGT : discuter d’une « autre politique industrielle », c’est discuter sur le terrain du patronat ! (LO)

Les « Assises de l'automobile » CGT : discuter d'une « autre politique industrielle », c'est discuter sur le terrain du patronat ! (LO) dans Syndicalisme 792px-friant_la_discussion_politique2

Mercredi 5 et jeudi 6 juin se sont tenues les Assises de l’automobile de la CGT. 180 militants se sont retrouvés, venant des usines de Renault, PSA, Toyota et Ford, mais aussi beaucoup de militants des entreprises sous-traitantes (Valéo, Bosch, Vistéon, etc.). Pour les militants, ce type de rassemblement devrait être utile et permettre non seulement de se rencontrer, mais d’échanger des expériences et de débattre des perspectives de luttes.

La première matinée a bien été consacrée aux interventions des militants d’entreprise. Cela a permis de constater directement que partout, les patrons essayent d’imposer le blocage des salaires, l’allongement du temps de travail, les suppressions d’emplois, l’augmentation des cadences de travail et les fermetures d’usine. Les patrons mènent une véritable guerre, une offensive concertée contre les travailleurs, qui n’est d’ailleurs pas propre au secteur automobile, mais qui vise l’ensemble du monde du travail avec le soutien de plus en plus ouvert du gouvernement. Les militants ont pu faire le point sur la situation et les résistances qu’ils ont essayé d’opposer, avec plus ou moins de succès, aux attaques menées par les patrons. Des militants de PSA ont parlé de leur grève récente à Aulnay et des militants de Renault de la résistance à l’accord de compétitivité voulu par la direction. À travers le débat avec des syndicalistes allemands de l’IG-Metal, italiens de la Fiom-CGIL et belges de la FGTB, il en ressortait aussi que, quel que soit le pays, des travailleurs tentent de s’opposer aux attaques des patrons et des gouvernements, et des militants essayent, dans des conditions souvent difficiles, d’organiser les luttes nécessaires. Et c’est sur ce terrain que les débats entre militants de la classe ouvrière sont utiles et même indispensables.

Mais les débats préparés par la Fédération des travailleurs de la Métallurgie CGT étaient bien loin de l’enjeu et des attentes des militants. Beaucoup ont été surpris, voire choqués, que le reste de la journée soit consacré, non pas à la meilleure façon de riposter et s’organiser face aux attaques des patrons pour ne pas se retrouver isolés et le dos au mur, mais… au moteur de l’avenir ! En effet, il a été consacré à disserter à partir de l’exposé de cabinets d’experts choisis par la CGT des avantages comparés des moteurs Diesel, électriques ou hybrides ! Ces discours des cabinets d’experts ne dif- féraient pas de ce qu’on peut entendre au cours de briefings patronaux dans les usines. Comme si, surtout, l’avenir des travailleurs dépendait de la stratégie industrielle des patrons et non de leur riposte aux attaques. Quand la direction de la CGT parle des « propositions CGT pour le développement de l’emploi dans la filière automobile en France », d’une « autre politique industrielle » à proposer, eh bien, elle fait débattre les militants ouvriers sur le terrain des patrons, et non sur celui des travailleurs. Et c’est bien le problème.

Un militant de Toyota Valenciennes a rappelé fort justement que ce qui préoccupe les salariés n’est pas le type de moteur qui équipera les voitures en 2020, mais d’avoir un emploi avec un salaire qui leur permette de vivre dignement.

Il ne suffit pas de réunir des militants pour que surgissent des luttes collectives. Mais on peut au moins discuter de cette nécessité, au lieu de remplir le vide avec les préoccupations patronales. Cela éviterait de laisser les militants sans perspective alors que le gouvernement, dans la droite ligne de Sarkozy, veut faire passer un nouveau recul, avec la « conférence sociale » qui va débuter. Dans ce contexte, l’appel de la CGT à une journée d’action interprofessionnelle le 19 juin et de la Fédération de la Métallurgie à un rassemblement en septembre devant le Salon professionnel des équipementiers automobiles ne peuvent pas passer pour une volonté réelle des directions syndicales de préparer les mobilisations nécessaires.

Marion Ajar http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2341&id=26

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07 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Pays basque: une grève difficile mais nécessaire

Pays basque: une grève difficile mais nécessaire dans A gauche du PS euskadi

Le jeudi 30 mai a eu lieu au Pays basque une journée de grève appelée par les syndicats basques ELA, LAB, ESK, STEE-EILAS, EHNE, HIRU, CGT-LKN et plus de cinquante groupes sociaux.
Elle ciblait deux objectifs. En premier lieu, dire Ya basta ! aux politiques mises en œuvre depuis le début de la crise par le gouvernement d’Espagne et les gouvernements de la Communauté autonome du Pays basque et de la Navarre. Il s’agissait aussi d’amorcer un processus d’« accumulation de forces, de luttes pour construire une alternative au Pays basque » à partir d’une charte des droits sociaux pour le Pays basque.

Mobilisation inégale
D’après les données fournies par les syndicats, la grève a été suivie par 59, 88 % des 516 entreprises industrielles de plus de 50 travailleurs de Araba, Bizkaia et Gipuzkoa, et 70 % de grévistes dans 211 autres entreprises. Mais, sauf dans le secteur de l’éducation, elle n’a pas percé au-delà des équipes mili- tantes. En particulier, les salariéEs de grandes entreprises comme Michelin et Mercedes n’ont pas suivi l’appel, et ceux des coopératives de Mondragon (Fagor, Eroski, etc.), qui habituellement marquent le thermomètre de la réussite ou non des grèves générales dans le Pays basque, n’ont pas rejoint le mou- vement. À cela s’ajoute la faiblesse des piquets de grève, et à quelques exceptions près, la grève n’a pas eu de visibilité et, contrairement à d’habitude, n’a pas perturbé la vie quotidienne des villes et villages. Les manifestations étaient également plus faibles : 85 000 contre 110 000 le 26 septembre (jour de la dernière journée de grève appelée par les mêmes organisations).  Il y avait néanmoins un niveau de mobilisation loin d’être négligeable en ces temps dif- ficiles. Cette grève générale a servi à montrer la volonté d’un large spectre politique, syndical et social, majoritaire dans le Pays basque, de construire la lutte et la mobilisation dans une période où le pire n’est pas le chômage et la crise, mais surtout l’absence de réaction sociale et syndicale qui s’est installée dans le paysage politique. L’importance de cette initiative est que, malgré toutes les difficultés, la mobilisation a permis d’exprimer le rejet des politiques actuelles.

Josu Egireun Jeudi 6 juin 2013Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 198 (06/06/13)

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07 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Une « conférence sociale » pour préparer les reculs : les directions syndicales se prêtent au jeu patronal (LO)

Une « conférence sociale » pour préparer les reculs : les directions syndicales se prêtent au jeu patronal (LO) dans Macronie patto-267x300

Une « conférence sociale » se tiendra les 20 et 21 juin, la deuxième du genre depuis l’élection de François Hollande. Dirigeants syndicalistes et représentants du patronat sont conviés à deux jours de « dialogue » sous l’égide du gouvernement, au cours desquels l’avenir des retraites sera le point principal à l’ordre du jour. Pas besoin d’être devin pour savoir ce qu’il en sortira.

François Hollande l’avait promis pendant sa campagne électorale : puisque « socialiste », il allait renouer avec le dialogue social. Deux mois après son élection, en juillet 2012, dirigeants des confédérations syndicales et représentants des patrons étaient donc conviés à deux journées de grand-messe – la Grande conférence sociale – sous les auspices du président de la République et du Premier ministre. Il s’agissait, affirmaient-ils, de discuter, de confronter des idées et des propositions et de rechercher des convergences, afin de construire une « feuille de route sociale » pour l’année à venir. On a vu où la route a conduit. Vingt milliards de ristournes d’impôts ont été consentis aux patrons au titre du « maintien de la compétitivité des entreprises ». Quant aux salariés, ils ont eu droit à la généralisation de la précarité et de la flexibilité du travail, à leur inscription dans la loi dite de « sécurisation de l’emploi ». Tout cela avec la connivence des organisations syndicales, qui se sont prêtées à la manœuvre. Au point qu’à l’Assemblée nationale Michel Sapin, le ministre du Travail, a pu remercier lesdites confédérations syndicales pour leur collaboration, y compris, a-t-il pu ajouter en visant la CGT, celles qui n’ont pas signé l’ANI – l’Accord national interprofessionnel transposé depuis en loi – mais dont les remarques ont pu être prises en compte !

Un an plus tard, le gouvernement ressort le même scénario, convoque les mêmes acteurs pour une deuxième conférence nationale.

Il s’agit en principe de « dialoguer » sur la formation professionnelle, la préparation des filières d’avenir, les conditions de travail, l’avenir des services publics, celui du système de protection sociale, dont… les retraites. Sur ce dernier point, le ton est donné par le refrain repris en chœur par tous les participants : puisqu’on vit plus vieux, il va falloir travailler plus longtemps. Porte-parole du patronat, Laurence Parisot annonce sa politique : allongement de la durée de cotisation à 43 années d’ici 2020 et recul de l’âge légal du départ en retraite à au moins 65 ans. Et, tout sourire, elle se félicite de ce que, seul, le « dialogue social » peut « faire avancer le pays ». Avant même qu’elle se tienne, il est évident que le seul but de cette conférence sociale est d’impliquer les directions syndicales dans des décisions convoitées par le patronat et que le gouvernement s’apprête à lui concéder. Toutes les confédérations ont néanmoins décidé de participer à cette mascarade. Et quand le secrétaire général de la CGT en appelle à « se faire entendre, plus fort, ensemble », ajoutant « C’est tous ensemble qu’il va falloir nous mobiliser », c’est pour conclure que la CGT occupera sa chaise autour de la table. Si cela indique quelque chose, c’est qu’il ne faudra pas compter sur les directions des confédérations syndicales pour combattre la politique du patronat et du gouvernement, mais uniquement sur la lutte collective des travailleurs et leur détermination à se faire respecter.

Sophie GARGAN http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2340&id=5

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05 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Italie. Un accord entre patronat et appareils syndicaux qui vise les salarié·e·s et délégués syndicaux de lutte (Al’e)

Italie. Un accord entre patronat et appareils syndicaux qui vise les salarié·e·s et délégués syndicaux de lutte (Al'e) dans A gauche du PS patto

Les chiffres officiels (ISTAT) du chômage en Italie, en avril 2013, viennent d’être publiés fin mai.

Le nombre de chômeurs officiels est de 3,830 millions. C’est une augmentation de 23’000 par rapport au mois de mars. Sur une année, 373’000 tra- vailleuses et travailleurs de plus sont officiellement au chômage. Cette augmentation du chômage concerne aussi bien les hommes que les femmes. Parmi les jeunes de 15 à 24 ans, 656’000 recherchent un travail. Le taux de chômage par rapport à cette tranche d’âge est de 40,5%; c’est une augmentation de 5,9% depuis début mars. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité, comme dans tous les pays. Ne sont pas pris en compte les centaines de milliers de femmes qui sont contraintes à un travail à temps partiel, avec un salaire de 500 à 600 euros par mois, que ce soit dans les grands magasins, le nettoyage, les hôpitaux, l’éducation, etc. Ne sont pas pris en compte des dizaines de milliers de travailleurs au chômage technique (Cassa integrazione) qui ne travaillent pas ou quelques jours par mois, et qui reçoivent durant un certain temps leur salaire au travers d’un fonds constitué par des versements patronaux et des salarié·e·s. Pour avoir une idée de l’importance de cette précarisation qui annonce un futur chômage, un chiffre suffit. Dans la région de Turin, les travailleurs de l’automobile et de la métallurgie ont cumulé, en 2012, 143 millions d’heures de chômage technique! Cela indique l’explosion encore à venir du chômage et donc de la pauvreté.

Prenons un exemple concret concernant l’historique province de Turin où se trouve encore une petite partie de l’industrie automobile sous le sigle du groupe Fiat. En 2008, au début de la crise, étaient répertoriées 406 entreprises en difficulté. En fin 2012, 31,7% d’entre elles avaient fermé leurs portes; 12’000 postes de travail étaient perdus. Dans l’entreprise Fiat de Mirafiori, depuis juillet 2012, les travailleurs ne sont «occupés» que trois jours par mois pour produire un seul modèle de Fiat, la Mito. La direction du groupe, symbolisée par l’Italo-Canadien Sergio Marchionne qui a opéré la fusion Chrysler- Fiat, propose comme solution pour l’emploi la création d’un pôle de voitures de luxe: la Maserati à 160’000 euros le prix le plus bas. Les chômeurs pour- ront voyager à l’aise. C’est une vraie provocation et un acte d’arrogance assumée pour des travailleurs qui, avec le chômage technique, reçoivent pour une très grande partie moins de 800 euros par mois, dans une ville où le coût de la vie est identique à celui de Paris ou de Genève.

«Non à l’accord de la honte, non à l’accord des patrons»

Dans ce contexte, dans la nuit du vendredi 31 mai au samedi 1er juin, les directions des trois confédérations syndicales – la UIL (Unione Italiana del Lavoro), la CISL (Confederazione Italiana Sindacati dei Lavoratori) et le syndicat formellement le plus à gauche la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro) – ont signé un accord portant sur ladite représentation syndicale avec la Confindustria (l’organisation patronale italienne). Y compris la fédération des mécaniciens et métallurgistes, la FIOM, considérée historiquement comme la colonne vertébrale du syndicalisme tradionnel de classe, a signé cet accord. Cet accord a été signé sans avoir été discuté dans aucune assemblée, en particulier de la CGIL, contrairement à tous les statuts.

Sans entrer dans les détails techniques, cet accord institue le système suivant: les conventions collectives de travail à l’échelle nationale adoptées par la majorité des trois syndicats doivent être appliquées dans chaque branche industrielle ou de services et dans chaque usine ou bureau. Les délégués d’entreprise élus par la base ouvrière n’ont pas le droit de s’opposer à ces accords, d’organiser des assemblées dans l’usine, même si 45% des travailleurs refusent l’accord. S’ils le font, leur statut de délégué sera supprimé et ils seront sur une liste noire pour le patronat. En fait, cet accord a pour but de casser le secteur des délégués syndicaux combatifs qui sont le relais de travailleurs de plus en plus exaspérés et qui sont très distants des appareils syndicaux. En éliminant cette couche, la Confindustria et les appareils syndicaux – de vrais «labor lieutenant of the capital», selon la formule du syn- dicalisme de lutte de classe aux Etats-Unis dans les années 1930 –  cherchent à briser l’anneau qui assurerait une jonction entre une toujours possible révolte populaire, face aux plans d’austérité de la Troïka, et une mobilisation dans les lieux de travail. L’éditorial du quotidien financier Il Sole 24 Ore, signé par son directeur Roberto Napoletano, porte-parole de la Confindustria, en date du 1er juin 2013, affirme: «L’accord sur la représentation conclu entre la Confindustria et les syndicats, y compris la CGIL, est un signal fort qui laisse espérer une nouvelle reconstruction du pays. Beaucoup d’autres tabous [comprenez: ce qui reste du Code du travail gagné après les luttes de 1969-70], évidemment, devront tomber… Cela quand chacun aura fait sienne et cela tous ensemble la reconstruction de l’Italie.» C’est de l’unité nationale avec une tonalité de Mussolini soft. Face à cette provocation des appareils syndicaux, le Réseau du 28 avril, animé par l’ancien dirigeant de la FIOM, Giorgio Cremaschi, et de très nombreux syndicats de base (USB, CUB, etc.), organise le 28 juin une assemblée nationale pour riposter immédiatement à cet accord et construire une alternative.

Publié par Alencontre le 4 – juin – 2013 Par Charles-André Udry

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05 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Turquie: le nouveau et l’ancien. Une opportunité pour la gauche radicale de Turquie? (Al’e)

Turquie: le nouveau et l’ancien. Une opportunité pour la gauche radicale de Turquie? (Al'e) dans A gauche du PS nana-istanbul

Le mouvement de masse en Turquie a des traits nouveaux, par rapport à l’histoire des cinquante dernières années en Turquie. Un militant de la gauche de plus de 40 ans déclarait à une journaliste française de Mediapart: «Vendredi matin [31 mai] quand tout le monde marchait en direction de la place Taksim, j’ai dit à l’ami militant qui m’accompagnait: “Nous sommes en train de faire quelque chose de nouveau.» Deux histoires néanmoins cohabitent. Les forces de gauche (et y compris nationalistes) habituées aux manifestations se sont positionnées à l’entrée du parc Gezy, en bordure de la place Taksim. La raison est simple: de là, tout le monde peut voir leurs drapeaux, leurs banderoles. L’éventail politique est large. Les groupes moins politisés, de multiples collectifs, féministes, écologiques, d’artistes, des lycéens occupent des secteurs de la place. D’ailleurs, le lundi 3 juin se trouvent des lycéens en grand nombre et y compris des groupes de supporters d’équipes de football avec leur écharpe. Ils sont habitués aux slogans. Les militants socialistes et communistes historiques se retrouvent parfois, surpris, avec des secteurs actifs dont ils découvrent l’engagement. Les courants et les positions sont très différents. Certains sont kémalistes. D’autres représentent une sorte de kémalisme de gauche. D’autres ont rompu avec le kémaliste et se situent dans une tradition communiste, d’origine plus ou moins maoïste recyclée.

Il est trop tôt pour appréhender la dynamique possible de ce mouvement. Une chose apparaît presque majoritaire. La question de l’organisation de la ville, de la construction du centre commercial, exprime la volonté de pouvoir décider de l’avenir d’une ville, Istanbul, et, de fait, de l’avenir du pays, face à un gouvernement autoritaire et arrogant. C’est cette dernière dimension qui explique l’extension du mouvement à Ankara et à d’autres villes. Il y a une mise en question du fait du pouvoir du gouvernement. Il y a là la base de la brutalité de la répression. Face à cette répression, la dialectique du passé et du présent joue: en quatre jours, les manifestants ont appris, malgré la violence répressive, à s’organiser, avec l’aide des plus expérimentés. Il y a un mélange social et politique qui peut se développer si la gauche radicale (turque, kurde, mixte), très divisée et souvent sectaire, ne reste pas politiquement en marge de cette dynamique nouvelle qui semble la dépasser, mais avec qui elle pourrait fusionner, partiellement.

Ce d’autant plus qu’une grève de deux jours a été déclarée par les travailleurs du secteur public en soutien aux manifestations anti-gouvernementales. La confédération des syndicats des travailleurs du secteur public a dénoncé: «la terreur d’Etat contre les manifestations de masse». Cette confédération, qui réunit 11 fédérations, rassemble, selon ses déclarations, 240’000 travailleurs. Dans une ville comme Ankara, l’appel à la grève a eu un impact significatif, selon divers reportages. Deux manifestants ont été tués, l’un brutalement renversé par un taxi, l’autre a été tué dans la ville frontière avec la Syrie, Antakya. Dans la meilleure tradition, Recep Tayyip Erdogan a dénoncé le mouvement de masse comme manipulé par des extrémistes et des agents de l’étranger, ce qui est assez étonnant pour quelqu’un qui se déclarait contre la politique d’Assad dont toute la rhétorique vise les extrémistes de tout ordre et surtout «un complot de l’étranger».

Les luttes des années 1960 et 1970 éclairent aussi la place Taksim

Il faut replacer les mobilisations actuelles dans le cadre d’une commémoration de l’histoire du mouvement ouvrier turc, qui sera célébrée les 15 et 16 juin. Dans la seconde moitié des années 1960, une montée des luttes ouvrières s’est affirmée en Turquie. Sur le plan syndical, cela s’est traduit par la création du «Conseil de solidarité entre les syndicats» en 1967 qui a été à l’origine de la création du DISK: Confédération des syndicats ouvriers révolutionnaires. Les militants qui sont à l’origine de cette nouvelle expression du mouvement de classe viennent de l’industrie du verre, de la métallurgie, des pneumatiques et de la presse. L’émergence de syndicats marque une rupture avec une structure syndicale officialiste: le TÜRK-IS, lié aux structures du pouvoir.

Les mesures d’intimidation, les interdictions, la répression n’ont pas pu arrêter une vague de grèves dans les verreries, dans le textile de Kula. Les ouvriers du pétrole de la compagnie nationale vont mener une grève de trois mois. En 1968, les mineurs des mines de charbon de Zonguldak (mer Noire) ont réussi à imposer une convention collective. L’usine de pneumatiques Derby a été occupée. Les mineurs de lignite de la région de Corum ont fait 43 jours de grève. Comme ils n’étaient payés, ils ont organisé eux-mêmes la vente de charbon qu’ils ont extrait lors de la reprise de leur travail. Il a fallu la force militaire pour les faire plier. Les groupes nationalistes d’extrême droite se réorganisèrent dans le Parti du mouvement nationaliste (MHP) du colonel Türkes. Ce sont les célèbres «Loups gris» qui étaient leur bras paramilitaire.

Face à cette montée ouvrière, le gouvernement Demirel prit des mesures pour limiter les droits syndicaux et frapper le DISK qui regroupait 500’000 membres en 1970. Face à ces mesures, une grève fut lancée les 15 et 16 juin 1970. Ce fut un véritable soulèvement contre le pouvoir des patrons et de leur Etat. Le 15 juin, des dizaines de milliers de travailleurs descendent dans la rue. Le 16, le double occupe la rue, malgré la fermeture des routes, le blocage des ponts et l’arrêt des bateaux reliant les rives du Bosphore. Les ouvriers s’attaquent à la fonderie Haymak qui appartenait à un des frères du premier ministre. Des travailleurs sont tués. Des centaines sont blessés. La mobilisation prévue pour le 17 juin doit atteindre un nouveau seuil. La direction du DISK est débordée et son président, Kemal Türkler, lance un appel à la radio comme quoi les travailleurs ne doivent pas s’affronter à «l’honorable armée turque».

Ce coup de frein va donner le feu vert à la réaction qui passe à l’offensive. Les militaires vont renverser le gouvernement Demirel et surtout s’attaquer aux travailleurs et travailleuses. C’est un coup d’Etat contre la classe ouvrière, à la différence des coups d’Etat précédents. S’installe alors un état d’urgence prolongé, où les militaires tiendront le gouvernail, même lorsque le dit social-démocrate Ecevit le parti laïco-kémaliste du CHP (Parti républicain du peuple) seront au gouvernement après les élections d’octobre 1973.

Publié par Alencontre le 4 – juin – 2013 Par Charles-André Udry

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03 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Hollande à Rodez : des syndicats baillonnés

Hollande à Rodez : des syndicats baillonnés dans Macronie tracts-interdits

Hollande était à Rodez dans l’usine Bosch le 29 mai 2013.
Les images des journaux télévisés ont montré des salariés attentifs à la « bonne parole » présidentielle. L’envers du décor est bien différent. La police veillait au grain : militants syndicaux et politiques se sont vus contrôler aux abords de l’usine, et leurs voitures fouillées par la police. Tracts, affiches, banderoles et mégaphone ont été confisqués. Pas de détail : le syndicat SUD de l’usine pourtant signataire de l’accord d’entreprise a vu ainsi tout son matériel embar- qué. Et pendant ce temps Hollande prenait la pose « ouvrière » pour la presse nationale. Les syndicats de l’Aveyron SUD, CGT et FSU ont protesté contre cette grave atteinte aux droits d’expression syndicale dans le communiqué suivant :

Après Dijon, des syndicats bâillonnés à Rodez

François Hollande avait communiqué sur la volonté d’un dispositif policier « light » pour la visite en Aveyron le 29 mai 2013 . A l’usine Bosch que le pré- sident allait visiter, notamment pour faire la promotion d’un Accord National interprofessionnel fortement contesté, tant localement que nationalement , deux militants syndicaux de SUD Métal/ Bosch se sont vus confisquer manu militari leurs affiches et porte voix : apparemment, il ne fallait pas qu’il y ait de voies dissonantes dans le parcours présidentiel très balisé. La police a également arrêté une autre voiture dont le conducteur n’avait commis aucune infraction au code de la route, juste parce qu’il y avait à l’intérieur du matériel syndical. Le véhicule a été fouillé et les affiches intersyndicales SUD-CGT- FSU, les drapeaux et le mégaphone de Solidaires 12 ont été saisis pour des motifs dont on ne peut comprendre la légitimité quand on se place du point de vue du bon sens démocratique Le discours syndical dans son expression et sa diffusion publiques relèverait il d’un crime ou d’un délit « flagrant », « d’une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens » et d’un danger immédiat pour justifier la fouille d’une voiture, mais surtout la confiscation des tracts syndicaux ? « Je veux saluer le syndicalisme français » aurait précisé François Hollande dans la journée. « On a besoin de ce dialogue, de cette concertation » Ah, tiens ? Ce n’est pas ce que tout le monde a cru comprendre. Hier, force a été de constater que si les gouvernements ont changé, si les discours ont changé, c’est surtout en apparence, car malheureusement certaines pratiques semblent perdurer ! Faut -il y voir un rapport quelconque avec le fait que l’amnistie des militants syndicaux a été refusée ? Les organisations syndicales, Solidaires 12, FSU, CGT dénoncent vivement et solennellement l’entrave qui a été faite à la liberté d’expression et au droit syndical et réaffirment avec force que la loi d’amnistie doit être votée.

Article initialement publié sur notre blog http://www.npa-auto-critique.org/ Dimanche 2 juin 2013

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