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30 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

carhaix (france info)

cartoon

Hôpital de Carhaix : plusieurs centaines de manifestants réunis à Quimper pour la réouverture des urgences

A Quimper, des centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi face à la préfecture du Finistère pour réclamer la réouverture des urgences de l’hôpital de Carhaix et le maintien d’un service continu 24h sur 24. Depuis début juillet, l’accueil de nuit est fermé et les urgences vitales sont soumises à une régulation auprès du 15.

La mobilisation mêle colère et émotion.

Ce samedi, les manifestants réunis à Quimper pour réclamer la réouverture des urgences de Carhaix la nuit ont tous en tête un drame : le décès d’une fillette de six mois dans la nuit du 27 au 28 septembre. Les secours dépêchés sur le lieu de résidence de sa famille ne sont pas parvenus à la réanimer.

Si la direction du CHU de Brest-Carhaix maintient que ce décès n’a rien à voir avec la fermeture des urgences, le drame interroge. Et ravive la colère des élus et des habitants, inquiets de voir le service régulièrement fermé.

Une crise de l’hôpital inscrite dans la durée

Comme un scénario qui se répète, l’hôpital de Carhaix et le maintien de ses services sont de nouveau au coeur des préoccupations. Les personnes réunies à Quimper samedi gardent en mémoire les mobilisations de 2008 et la fin victorieuse d’un combat pour le maintien des services de chirurgie et de maternité de la ville.

Depuis début juillet, c’est le service des urgences qui est cette fois concerné par des fermetures.

A partir de 18h30 et jusqu’au lendemain 8h30, l’accueil est fermé au public. Les personnes souhaitant se rendre aux urgences doivent d’abord contacter le 15, mandaté pour réguler les cas.

Mais pour les manifestants, cette régulation équivaut à une fermeture de ce service public.

Alors la colère gronde. A 9h30, 3 cars ont quitté Carhaix pour se rendre dans la capitale finistérienne.

A leur bord, élus et habitants, rejoints sur place par d’autres manifestants de tout le département.

Christian Troadec, maire DVG de Carhaix, était présent aux côtés des manifestants réclamant la réouverture des urgences de l’hôpital de Carhaix.

Une délégation reçue à la préfecture

En fin de matinée, vers 11h30, une délégation d’une dizaine de personnes dont le maire DVG de Carhaix, Christian Troadec, la députée NUPES de la circonscription de Carhaix-Châteaulin, Mélanie Thomin et plusieurs membres du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix, a été reçue en préfecture.

Le 14 septembre dernier, une réunion à l’agence régionale de santé s’était tenue dans un contexte très tendu. L’ARS s’était engagée pour une réouverture totale du service au 1er septembre.

30/09/2023 Klervi Dalibot

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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29 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

karaes-carhaix (npa)

Crédit Photo DR

Urgences de Carhaix : le NPA avec Philippe Poutou en manifestation samedi 30 septembre à Quimper

À l’instar du collectif national « Tour de France pour la santé publique » qui regroupe plus de 70 associations, syndicats, partis et collectifs d’usagers, et son antenne finistérienne, le NPA appelle à rejoindre la manifestation de demain, samedi 30 septembre (11h devant la préfecture de Quimper) en défense des urgences de l’hôpital de Carhaix.

Depuis le début de l’année, de nouvelles menaces pèsent sur l’établissement indispensable à la population. Tous les autres hôpitaux sont à au moins une heure de route. Cet été, par manque de personnel, les urgences étaient fermées comme dans beaucoup d’hôpitaux.

Le 6 août, les directrices du CHRU et de l’ARS, sous la pression des représentants syndicaux, des élus, du comité de défense et du comité de vigilance, ont déclaré la réouverture totale des urgences le 1er septembre. Quelques jours plus tard, la fermeture durant la nuit était annoncée. Le 4 septembre à 18h30, plus de 2 000 personnes étaient rassemblées devant les urgences pour exiger leur réouverture 24h/24 et 7j/7. Depuis, le bras de fer continue, malgré des réunions stériles.

C’est l’ensemble de notre système qui est au bord de la catastrophe. Ainsi le projet de loi de financement « étatisé » de la Sécurité sociale (PLFSS 2024) est notoirement insuffisant, une nouvelle fois placé sous le signe de l’austérité, et du mépris des patientEs et des personnels de santé.

C’est aussi ce que dénoncera le NPA demain à Quimper, en présence de Philippe Poutou, ancien candidat à l’élection présidentielle. Nous serons nombreuses et nombreux pour refuser la politique de casse de notre système de santé et de notre Sécurité sociale : urgences et maternités de proximité sacrifiées, le 15 en surchauffe, usagerEs des EPHAD maltraités par manque de moyens, personnels du médico-social et du social en burn-out… Carton rouge !

Montreuil, le 29 septembre 2023

https://nouveaupartianticapitaliste.org/

Commentaire:

gwilioudiñ: accoucher

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29 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

accidents du travail (basta)

Combien y a-t-il vraiment d’accidents du travail en France ?

Le gouvernement a lancé le 25 septembre une campagne de prévention des accidents du travail graves. Pour Philippe Saunier, syndicaliste CGT, une première chose à faire serait déjà de vraiment comptabiliser la totalité des accidents, sans camouflage.

accidents du travail (basta) dans A gauche du PSC’est une bêtise de dire qu’il y a plus d’accidents du travail en France que dans les pays voisins. La comparaison avec les autres pays européens est ridicule, parce que dans les autres pays européens, ils en déclarent moins. En Pologne, par exemple, ils ne publient aucun chiffre.
Portrait de Phillippe Saunier

Philippe Saunier
Syndicaliste CGT, ex-opérateur à la raffinerie Total de Gonfreville, auteur du livre Santé au travail et lutte des classes (Syllepse, 2023).

Ajoutons qu’en France aussi, les chiffres officiels sont faussés. Les chiffres des accidents du travail qui font référence sont ceux, officiels, du régime général de la Sécurité sociale. Mais on n’a en fait que ces chiffres, qui ne concernent que les deux tiers environ de la population laborieuse, ceux du privé qui sont au régime général de la Sécu.

Pour les fonctionnaires, qu’il s’agisse de la fonction publique hospitalière, d’État ou des collectivités locales, il n’y a pas de données. On y estime le nombre d’accidents du travail en extrapolant les chiffres du régime général du privé.

Enfin, il y a des catégories pour lesquelles on n’a aucune comptabilisation des accidents, comme celle des travailleurs détachés. Il y a ensuite les travailleurs indépendants, d’Uber et autres, qui éventuellement se prennent une assurance privée, mais en général ne le font pas. Donc, pour eux non plus, il n’y a pas de comptabilisation des accidents du travail. Pour les travailleurs et exploitants agricoles qui dépendent de la Mutualité sociale agricole, on ne trouve pas les chiffres non plus.

En résumé, en France, la comptabilisation des accidents du travail n’existe pas. Les chiffres qu’on a ne correspondent pas à la réalité. Il y a des politiques de camouflage, qui concernent même quelquefois les accidents mortels.

Une combine des employeurs, c’est par exemple de faire passer les accidents du travail pour des accidents de trajet. Ils sont gérés à peu près de la même façon pour les indemnisations, mais ne sont alors pas comptés comme accidents du travail.

On connaît bien aussi le chantage pour les intérimaires. Ceux qui déclarent un accident du travail vont être « blacklistés ». Plus tu es précaire, plus tu vas avoir de pression pour ne pas déclarer un accident du travail, et en même temps, plus tu vas être exposé.

On n’a pas en France de vision honnête et exhaustive en matière d’accidents du travail ni de maladie professionnelle professionnelle d’ailleurs. Il existe simplement un registre national des mésothéliomes [une forme de tumeur] qui sont quasiment tous d’origine professionnelle [Le seul facteur de risque avéré du mésothéliome est l’exposition à l’amiante]. Ce registre renseigne aussi la profession des personnes touchées.

Couverture du livre Santé au travail et lutte des classes

Santé au travail et luttes des classes, Philippe Saunier, (Syllepse, 2023).

En matière de maladies professionnelles aussi, les comparaisons entre pays ont peu de sens. Car les pays ne déclarent pas les mêmes maladies comme professionnelles. Quand on met le projecteur sur quelque chose, on en trouve, et quand on ne le met pas, on n’en trouve pas.

Par exemple, le cancer du larynx lié à l’amiante n’a pendant longtemps pas été reconnu comme une maladie professionnelle en France. Donc il y avait forcément zéro cancer du larynx d’origine professionnelle comptabilisé. Alors que dans le même temps il était reconnu comme maladie professionnelle en Belgique, donc, là-bas, on avait un chiffre.

Aujourd’hui, les nouveaux effets d’annonce du gouvernement sur les accidents du travail sont le résultat d’une mobilisation engagée depuis longtemps, à la CGT et plus largement. Mais ces dernières années, on n’a pas vu la réglementation du travail s’améliorer. C’est plutôt le contraire qui a été fait, avec la disparition des CHSCT [Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail].

La première chose à faire pour mieux prévenir les accidents du travail, ce serait de rétablir les CHSCT. Il faudrait aussi que les employeurs qui camouflent les accidents du travail soient condamnés, et que l’inspection du travail ait des effectifs suffisants.

Philippe Saunier

https://basta.media/

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27 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

30 septembre

affiche-sante
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Pour les urgences de Carhaix avec Philippe Poutou
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À l’instar du collectif national « Tour de France pour la santé publique » qui regroupe plus de 70 associations, syndicats, partis et collectifs d’usagers, et son antenne finistérienne, le NPA 29 appelle à rejoindre la grande manifestation du 30 septembre à 11heures devant la préfecture de Quimper en défense des urgences de l’hôpital de Carhaix.

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En présence de Philippe Poutou, porte-parole national de notre organisation, nous y dénoncerons la politique de casse de notre système de santé et de notre sécurité sociale: urgences et maternités de proximité sacrifiées, le 15 en surchauffe, usagèr·es des EPHAD maltraité·es par manque de moyens, personnels du médico -social et du social en burn-out…

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C’est l’ensemble de notre système qui est au bord de la catastrophe, et notamment en Bretagne, les établissements de Landerneau, Carhaix, Guingamp ou Saint-Brieuc…

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Nous serons présent·es, aussi, pour brandir un carton rouge face au projet de loi de financement « étatisé » de la sécurité sociale (PLFSS 2024) qui est notoirement insuffisant et qui est, une nouvelle fois, placé sous le signe du mépris des patient·es, des personnels de santé et de l’austérité.

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Pour le NPA

Gérard MAS

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22 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

herbicide (reporterre)

biocides

Sarrasin bio, quinoa, pommes… Un herbicide méconnu s’infiltre partout

Un pesticide peu connu contamine les cultures de sarrasin bio : le prosulfocarbe. Dévastateur et « s’incrustant partout », il est pourtant autorisé jusqu’en 2027. Les paysans bio s’en indignent.

On en a déjà trouvé dans du sarrasin, du quinoa, des pommes ou de la roquette. Un jour, on en trouvera peut-être aussi dans des raisins, du tournesol ou des poires. En réalité, toutes les récoltes d’automne sont susceptibles d’être polluées par cet herbicide peu connu du grand public : le prosulfocarbe. Les cultivateurs de sarrasin bio, premières victimes de cette pollution, tirent la sonnette d’alarme.

Depuis 2017, les cas de contamination à ce désherbant se multiplient dans la filière. La Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) évalue à plus d’un demi-million d’euros les pertes sur le sarrasin bio depuis 2020. Après plusieurs contaminations survenues au sein de la coopérative normande Biocer en 2021, elle avait réclamé, avec Forébio et Générations futures, la suspension de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la molécule. En vain.

Les paysans bio contraints de récolter plus tôt dans la saison

Pourquoi le sarrasin bio est-il tant pollué ? Cette pseudocéréale se récolte en octobre et novembre. À la même période, les agriculteurs pulvérisent de l’herbicide dans leurs champs de céréales d’hiver (blé, orge, avoine, seigle…) pour préserver leurs tout jeunes semis de « mauvaises herbes ». Pour éviter cette concomitance, les paysans bio sont désormais contraints de récolter avant la pulvérisation de leurs voisins.

« Je vais commencer la moisson de mon sarrasin dans les quinze prochains jours, explique Philippe Camburet, agriculteur bio en Bourgogne et président de la Fnab. J’aurais aimé le laisser mûrir un peu plus longtemps et ne le récolter que dans un mois, mais si j’attends, je vais prendre trop de risques. »

Le choix est cornélien : soit il récolte en octobre quand le grain est à la bonne maturité, mais sa récolte pourrait être contaminée et détruite ; soit il récolte plus tôt des graines pas assez mûres et trop humides, et devra alors prévoir un temps de séchage avant la livraison à la coopérative. « Or, il faut pouvoir stocker la récolte en attendant, il faut avoir l’espace. Et puis, il y a un risque que la conservation se fasse moins bien en raison de l’humidité. »

Face à ces difficultés, certains agriculteurs ont renoncé au sarrasin. D’autres, qui avaient prévu de se spécialiser dans cette culture, ont carrément arrêté leur activité, constate la Fnab. Selon celle-ci, c’est toute la filière qui est en danger.

200 000 euros de préjudice pour une coopérative bourguignonne

En 2022, la coopérative Cocebi en Bourgogne a été confrontée à son tour à une contamination du sarrasin. Lors d’un contrôle interne, une teneur de 0,068 mg/kg de prosulfocarbe avait été détectée, quand la limite maximale de résidus (LMR) est fixée à 0,01 mg/kg. Résultat : environ 170 tonnes, soit 25 % de l’ensemble de la collecte de sarrasin, furent envoyées à la méthanisation. Impossible de les écouler dans la filière conventionnelle, même à petit prix.

« Dès lors que la LMR est dépassée, le produit devient impropre à la consommation, même pour les aliments pour animaux, dit Romain Schaetzel, directeur de la coopérative. Le préjudice se chiffre à 200 000 euros. » Une perte énorme pour cette petite structure qui réunit 155 agriculteurs.

Impossible de valoriser les graines de sarrasin cultivées. « On retrouvait toujours les mêmes teneurs de prosulfocarbe à la fin », se désole Florian Gamé, de Cocebi.

La coopérative a bien tenté de transformer ces graines pour pouvoir les valoriser. « On a essayé d’enlever la peau, on a fait des tests de brossage, de décorticage, de mouture… dit Florian Gamé, agriculteur bio en Seine-en-Marne et trésorier de Cocebi. Mais rien n’y a fait, on retrouvait toujours les mêmes teneurs de prosulfocarbe à la fin. » Cette année, pour éviter toute mauvaise surprise, la coopérative va réaliser des analyses sur tous les lots avant de les accepter.

« Aujourd’hui, les collègues en conventionnel n’ont pas beaucoup de solutions pour gérer la pousse de graminées sauvages dans les graminées cultivées, reconnaît Florian Gamé. Plusieurs désherbants autrefois utilisés ont été interdits. Le ray-grass [plante herbacée envahissante] est aussi devenu résistant à de nombreuses molécules. »

Aussi, le prosulfocarbe est-il de plus en plus utilisé, puisque c’est l’un des rares produits encore efficaces, avec le pendiméthaline. En 2018, il s’en est vendu près de 6 000 tonnes, contre la moitié en 2015. Il est devenu le deuxième herbicide le plus utilisé, derrière le glyphosate, et face à la résistance croissante des adventices, sa pulvérisation se fait à des doses toujours plus fortes. Ce qui pourrait encore accroître les contaminations.

Même dans l’eau de pluie

L’un des gros défauts du prosulfocarbe est son extrême volatilité. Même si les agriculteurs qui l’épandent respectent parfaitement les recommandations des fabricants (buse d’application anti-dérive, pas d’épandage à moins d’un kilomètre des cultures non récoltées), rien ne semble empêcher les contaminations.

Florian Gamé prend l’exemple d’un lot de sarrasin contaminé alors que le premier champ où le prosulfocarbe avait été épandu se trouvait à cinq kilomètres. « Ce champ était enclavé dans un bois de plusieurs hectares, avec des arbres de trente mètres de haut autour. » Le sarrasin, particulièrement sensible puisqu’il s’agit d’une graine nue, sans enveloppe, n’est pas le seul touché. Au cours des dernières années, du prosulfocarbe a été retrouvé dans du chia, du quinoa, du cresson, des épinards, des pommes à récolte tardive, etc.

« La molécule se balade et s’incruste partout »

L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) s’est penchée sur le sujet dès 2017 afin de déterminer les causes de ces diverses contaminations. Ses conclusions sont pour le moins inquiétantes : « Après volatilisation, le prosulfocarbe semble pouvoir parcourir de longues distances, de l’ordre de plusieurs kilomètres, voire dizaines ou centaines de kilomètres, sans être particulièrement affecté par des barrières physiques. Ceci semble corroboré par des publications étrangères qui mettent en évidence que dans certaines zones de l’Europe, même où le prosulfocarbe n’est pas utilisé, celui-ci peut être présent de manière fréquente et en concentration élevée dans les eaux de pluie. »

Même les cultures sous serre ne sont pas à l’abri. L’Anses évoque le cas de pousses de roquette dont la contamination pourrait provenir de l’eau de pluie récupérée sur les serres pour les arroser.

« Un problème sanitaire majeur »

Florian Gamé alerte : « Le prosulfocarbe devrait être considéré comme un problème sanitaire majeur. La molécule se balade et s’incruste partout. Là, je parle en tant que citoyen, pas en tant qu’agriculteur ou trésorier d’une coopérative. Ce produit n’a rien à faire avec une autorisation de mise sur le marché ! »

Jusqu’à présent, les autorités publiques ont considéré qu’il n’y avait pas de risque pour la santé. Dans son avis de 2017, l’Anses écrit : « Pour un adulte, le niveau de consommation à atteindre, pendant une courte période (c’est-à-dire au cours d’un repas ou d’un jour), et entraînant un dépassement de la dose de référence aiguë [dose à partir de laquelle on a des signes d’intoxications] pour le prosulfocarbe serait de 75 kg de pommes, 133 kg de cresson ou 125 kg de jeunes pousses de roquette. » Dit autrement, l’agence considère qu’il n’y a pas de risque si on consomme ces produits pollués à faible dose.

Mais qu’en est-il des conséquences à plus long terme ? La molécule fait actuellement l’objet d’une réévaluation européenne censée prendre en compte de nouvelles données sur son éventuelle toxicité. Son autorisation de mise sur le marché prenait normalement fin le 31 octobre 2023. Mais comme « les États membres n’ont pas encore achevé l’évaluation des risques », la Commission européenne vient de décider de proroger l’autorisation jusqu’au… 31 janvier 2027.

Aujourd’hui, les paysans bio s’indignent. La limite maximale de résidus du prosulfocarbe s’applique aux cultures bio, mais de la même manière aux cultures conventionnelles, rappellent-ils. « Or, il y a une inégalité devant la loi, puisque certains agriculteurs sont plus contrôlés que d’autres. Seule la filière bio recherche systématiquement les pesticides », juge la Fnab.

Les coopératives conventionnelles se garderaient de faire des analyses, selon plusieurs de nos interlocuteurs. Tous en sont persuadés : si elles en faisaient, elles retrouveraient du prosulfocarbe sur leurs produits et devraient aussi les détruire. « Je suis surpris que les grandes coopératives agricoles conventionnelles acceptent un risque aussi élevé », dit Florian Gamé.

Pour l’heure, en attendant une éventuelle interdiction de la molécule voyageuse, la Fnab, Forébio et Générations futures réclament au minimum la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les agriculteurs touchés. « Le sarrasin est une culture importante dans notre rotation des cultures, dit Philippe Camburet. Source de revenus, bonne concurrente des “mauvaises herbes”, peu exigeante en engrais… c’est une céréale emblématique pour la bio. »

https://reporterre.net/

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20 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

carhaix (npa)

Crédit Photo Sebleouf / Wikimedia Commons
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À Carhaix, 2008-2023 : même combat pour l’hôpital

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Comité NPA du Kreiz Breizh
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En 2008 après de longues semaines lutte, la population du Kreiz Breizh (Centre Bretagne) obtenait devant les tribunaux, la condamnation de l’État et le maintien de sa maternité. Le combat continue.

Depuis le début de l’année, de nouvelles menaces pèsent sur l’établissement indispensable à la population, tous les autres hôpitaux étant à minima à une heure de route. Le 18 mars une manifestation de plus de 7 000 personnes (pour une localité de 8 000 habitants) faisait reculer la direction du CHRU Brest Carhaix quant à la fermeture de certains services par manque d’anesthésistes.

Les urgences fermées

Cet été par manque de personnel, les urgences étaient fermées comme dans beaucoup d’hôpitaux. Le 6 août lors d’une visite au pied levé de la directrice du CHRU et de la directrice de l’ARS, les représentants syndicaux, des élus, le comité de défense et le comité de vigilance étaient reçus.

Elles annoncent la réouverture totale des urgences le 1er septembre, quelques jours plus tard les organisations syndicales en apprennent la fermeture la nuit, le 4 septembre à 18h30 (heure de fermeture), plus de 2 000 personnes – dont des pompiers en tenue qui déposent symboliquement leur casques – se rassemblent devant les urgences pour en exiger la réouverture 24h/24 7j/7.

Le jeudi 7 septembre, manifestation de 200 personnes devant la préfecture de Quimper, une délégation composée des mêmes représentants est reçue par le directeur de cabinet, qui annonce que l’État tiendra ses engagements.

Fac-à-face stérile

Une réunion est annoncée le jeudi 14 septembre dans les locaux de l’antenne finistérienne de l’ARS avec les mêmes protagonistes qu’à Carhaix début août. Après deux heures de dialogue de sourds, les manifestants décident d’envahir les locaux afin d’exprimer leur colère et exiger la réouverture totale des urgences comme promis. Rapidement les issues sont bloquées par les flics, le face à face stérile avec la directrice du CHRU et celle de l’ARS dure jusqu’à 17 heures. L’occupation est levée après qu’un stratagème véreux a fait sortir des locaux Christian Troadec, maire de Carhaix, et notre camarade Matthieu Guillemot porte-parole du comité de vigilance. Ceci sans aucune avancée.

L’action a eu un fort retentissement tant localement que nationalement : appels de l’AFP, interview sur LCI pour le maire, et sur BFM et RMC pour Matthieu. D’autres actions sont à l’étude, la population est mobilisée et prête à se battre pour son hôpital. Nous ne lâcherons rien et nous gagnerons comme en 2008 car notre lutte est légitime.

Une prochaine manifestation est prévue le 30 septembre à 11 heures devant la préfecture de Quimper.

https://lanticapitaliste.org/

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18 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

pauvreté (france infos)

Dans le centre commercial Carrefour de Lormont (Gironde), lors de la collecte nationale des banques alimentaires, le 25 novembre 2022. (MEHDI FEDOUACH / AFP)
Dans le centre commercial Carrefour de Lormont (Gironde), lors de la collecte nationale des banques alimentaires, le 25 novembre 2022. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

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Plan de lutte contre la pauvreté : quatre chiffres qui montrent la gravité de la situation en France

Alors que le gouvernement doit présenter son « pacte des solidarités », franceinfo fait le tour des indicateurs alarmants.

Après plusieurs reports, le nouveau plan du gouvernement dédié à la pauvreté, baptisé « pacte des solidarités », est finalement présenté lundi 18 septembre. Dans un contexte de forte inflation, liée à la guerre en Ukraine depuis février 2022, cette nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté suscite d’importantes attentes. D’autant que plusieurs associations s’alarment ces derniers mois. Si le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, « récuse cette idée qu’il y a un appauvrissement de la société française », plusieurs indicateurs se détériorent. Franceinfo en détaille quatre.

1/Le taux de pauvreté monétaire ne diminue pas

Ce taux correspond au nombre de ménages qui possèdent un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian de la population, soit 1 102 euros par mois pour une personne vivant seule et 2 314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans. En 2019, 9,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population française, étaient dans cette situation, selon les chiffres de l’Insee. Les données de 2020 (dans le contexte de crise sanitaire) « ne convergeaient pas vers une évolution de la pauvreté », explique Anne Jaubertie, cheffe de la division revenus des ménages à l’Insee.

Selon elle, le taux de pauvreté monétaire français, plus faible en moyenne que dans l’Union européenne (16,8%), tourne « autour des 14% » depuis une vingtaine d’années. Cette stabilité traduit une impossibilité à sortir de la pauvreté pour une partie de la population française. Une étude de l’Insee menée sur l’évolution des revenus, pour une même personne, entre 2003 et 2019 montrait ainsi que « parmi les 20% des gens les plus aisés et les 20% les plus modestes, les deux tiers sont restés dans la même catégorie », souligne Anne Jaubertie.

Par ailleurs, le baromètre annuel du Secours populaire, publié début septembre, va dans le sens d’une aggravation de la situation des Français sur le plan monétaire. Selon ce sondage, 60% des personnes interrogées estiment qu’au cours des trois dernières années, leur pouvoir d’achat a diminué. Cette année, 18% déclarent vivre à découvert, soit trois points de plus qu’en 2022.

2/ Plus d’un Français sur 10 se prive

Le taux de « privation matérielle et sociale » est une manière alternative de mesurer la pauvreté, avec des indicateurs plus récents. Il a atteint 14% de la population de l’Hexagone début 2022, soit son plus haut niveau depuis la création de cet indicateur en 2013, avait annoncé l’Insee en juillet. Ce taux atteignait 13,4% en 2020 et 12,4% en 2013.

Cette étude atteste que « les privations qui ont le plus augmenté sont en lien avec le contexte conjoncturel », relève Anne Jaubertie. Ainsi, 10,2% des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 6,1% en 2021 et 5% en 2018. L’Insee y voit en particulier l’impact de la hausse du prix fioul domestique, « combustible de chauffage que les ménages vulnérables utilisent davantage que les autres ».

Début 2022, les ménages étaient également plus nombreux à déclarer être dans l’incapacité financière de remplacer des meubles usagés (26% contre 24% début 2020), ou de manger de la viande, du poisson ou un équivalent végétarien tous les deux jours (9% contre 7% début 2020). De même, la proportion de ménages déclarant ne pas pouvoir se payer une semaine de vacances hors du domicile dans l’année a augmenté (24% contre 22% début 2020), alors qu’elle était à la baisse depuis une dizaine d’années.

Selon l’Insee, le taux de privation dépend beaucoup de la composition des ménages : il atteint 6,8% parmi les couples sans enfants, 15,8% chez les personnes seules, mais grimpe à 31,1% parmi les familles monoparentales. Il dépend aussi du lieu de vie : les habitants des zones rurales, qui ont des dépenses d’énergie plus élevées, sont ceux dont le taux de privation augmente le plus par rapport à 2020.

3/ Le nombre de bénéficiaires des Restos du cœur explose

Face à la hausse des prix à la consommation, les Restos du cœur déplorent une hausse des nouveaux inscrits à l’aide alimentaire. En 2023, près de 1,3 million de personnes ont bénéficié des repas distribués par l’association contre 1,1 million en 2022.

Le nombre de repas distribués augmentera jusqu’à la fin de l’année, selon l’association, qui assure 35% de l’aide alimentaire en France. Elle s’attend à distribuer près de 170 millions de repas en 2023, soit une hausse de 30 millions par rapport à 2022. Confronté à des difficultés financières, le président de l’association, Patrice Douret, a annoncé que les Restos du cœur pourraient refuser des bénéficiaires l’hiver prochain et lancé un appel aux dons à destination des entreprises et du gouvernement.

Cette hausse constante de la demande pour l’aide alimentaire ne concerne pas uniquement l’association fondée par Coluche, mais également le Secours populaire, les Banques alimentaires ou la Croix-Rouge. « L’ensemble de ces structures ont constaté entre 7 et 9% d’augmentation supplémentaire de leurs bénéficiaires pour le seul premier trimestre 2023″, souligne Laurence Lepetit, déléguée générale de France Générosités, auprès de l’AFP.

4 / Plus de 4 millions de personnes sont mal-logées

Dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier et de pénurie de logements, le mal-logement progresse en France. C’est le constat dressé par la Fondation Abbé-Pierre dans son 28e rapport annuel, publié début février. Elle estime à 4,15 millions le nombre de personnes mal ou non logées en 2022.

Autour de ce chiffre alarmant « se dessine un halo beaucoup plus large aux contours parfois flous » et qui regroupe des ménages qui vivent en situation de surpeuplement ou sont soumis à la précarité énergétique due à la hausse des prix. D’après la fondation, « près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement ».

La Fondation Abbé-Pierre s’inquiète du manque de moyens et d’ambition mobilisés par le gouvernement. « Depuis 2017, les différents gouvernements successifs ont montré un désintérêt et un manque de sensibilité sur le sujet en appliquant une politique de rigueur. Il existe l’obsession de réaliser des économies dans ce secteur », explique Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre.

18/09/2023

https://www.francetvinfo.fr/

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16 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

cancers (reporterre)

manif hopital

Pollution et malbouffe : les cancers explosent chez les jeunes

En trente ans, les cancers chez les jeunes ont grimpé de 80 %. Les principaux responsables : les polluants environnementaux et une mauvaise alimentation, analyse le Dr Jean-David Zeitoun.

Les chiffres sont alarmants : en 30 ans, l’incidence des cancers chez les moins de 50 ans a bondi de 79 %, le nombre de décès associés de 28%, et les pays industrialisés semblent particulièrement touchés, révèle une large étude publiée dans le BMJ Oncology le 5 septembre.

En utilisant les données des registres nationaux des cancers, des chercheurs ont analysé l’évolution de l’incidence et des décès de 29 cancers dans plus de 200 pays, entre 1990 et 2019. Les résultats sont sans appel : en 2019, 3,26 millions de cancers ont été déclarés chez les moins de 50 ans, contre 1,82 million en 1990.

Le cancer le plus répandu à cet âge est le cancer du sein. Mais ce sont les cancers nasopharyngés et de la prostate qui présentent les évolutions les plus inquiétantes. Et cette tendance ne devrait pas s’inverser : l’incidence des cancers précoces devrait encore croître de 31 % d’ici 2030. Les décès de 21 %.

Les causes précises sont difficiles à identifier : outre les facteurs de risque alimentaire (comme un régime riche en viande rouge), la consommation d’alcool et le tabagisme, les auteurs avancent d’autres pistes : les antibiotiques, le microbiote intestinal ou encore la pollution de l’air extérieur. Un point de vue que partage Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et en épidémiologie clinique, et auteur de Le suicide de l’espèce : comment les activités humaines produisent de plus en plus de maladies (ed. Denoël, février 2023).
Reporterre — Selon une étude publiée dans le BMJ Oncology, les cancers chez les moins de 50 ans ont bondi de 80 % en trente ans. Ces résultats sont-ils nouveaux ?

Jean-David Zeitoun — Non. Plusieurs équipes de chercheurs ont publié des travaux ces dernières années montrant déjà l’augmentation de certains cancers, à l’échelle mondiale et régionale. Ils ont aussi rapporté que ces cancers touchaient de plus en plus de patients plus jeunes qu’avant. Cette étude va dans le même sens.

Cette augmentation des cancers n’est pas un effet démographique ou de surdiagnostic : ce n’est pas parce que la population est en croissance ou que l’on a augmenté le dépistage que l’on a plus de cas. Il s’agit d’une augmentation réelle des cancers.

« Dans beaucoup de pays, y compris dans les pays riches, la mortalité augmente, de même que les maladies chroniques, dont les cancers. » National Cancer Institute / Unsplash

Les pays industrialisés semblent davantage touchés. Connaît-on les causes de cette tendance ?

Certains cancers augmentent, d’autres diminuent. Les causes sont difficiles à déterminer, mais on en sait suffisamment pour dire que les facteurs alimentaires et/ou environnementaux sont les principaux suspects.

Les auteurs pointent aussi le tabac, l’alcool et le régime alimentaire…

Le tabagisme et la consommation d’alcool sont plutôt en baisse dans les pays riches. Ce ne seraient pas mes premières hypothèses. En revanche, les facteurs de risque environnementaux et alimentaires sont complètement crédibles, et il y en a beaucoup. Déterminer la part de chacun est excessivement difficile.

En épidémiologie nutritionnelle et environnementale, ces preuves sont intrinsèquement très difficiles à apporter : on ne peut pratiquement jamais isoler une exposition à un polluant, parmi les centaines qui nous entourent, pour prouver qu’il est responsable de tel cancer. Cela retarde la connaissance et la prise de conscience, ce qui explique que nous nous en remettions à des études écologiques, comme celle-ci, qui regarde la tendance à l’échelle mondiale.

Sur les facteurs environnementaux, les preuves ne sont pas formelles ?

On sait que beaucoup de polluants chimiques ont des effets cancérogènes. On sait aussi qu’ils ont des effets de perturbateurs endocriniens et que de ce fait, ils ont aussi des effets cancérigènes sur les cancers hormono-dépendants.

La science est claire, mais elle reste touchée d’incertitudes, pour des raisons inhérentes à cette discipline. Et les causes des cancers sont multifactorielles, ce ne sont pas des choses que l’on pourra montrer de façon aussi évidente que tel médicament est responsable de tel effet secondaire.

Dans votre livre « Le suicide de l’espèce », vous expliquez que notre société est une fabrique à maladies chroniques, notamment de cancers. Pourquoi ?

Parce qu’aujourd’hui une partie de l’économie repose sur la production de « risques » [pour notre santé], soit de façon directe avec la vente de « risques » comme le tabac, l’alcool ou l’alimentation de mauvaise qualité. Soit de façon indirecte quand une industrie exerce des retombées négatives sur l’environnement, parce qu’il est moins cher de produire en polluant, que sans.

Pendant longtemps, la médecine a permis d’atténuer les effets de ces risques. Elle a progressé et permis de traiter les maladies et de continuer à progresser en espérance de vie. Aujourd’hui, c’est moins le cas, voire ce n’est plus le cas du tout. Dans beaucoup de pays, y compris dans les pays riches, la mortalité augmente, de même que les maladies chroniques, dont les cancers.

Vous parlez aussi d’entreprises — alimentaires ou industrielles — pathogènes, c’est-à-dire productrices de maladies, comme les cancers. Comment les rendre moins néfastes ?

Les industries produisant des risques et des maladies doivent être régulées et taxées pour qu’il y ait à la fois un effet de loi et de marché. Elles ne devraient pas avoir le droit de produire certains risques — vendre des produits délétères pour la santé, comme l’alimentation trop transformée, des polluants chimiques, etc. ou contaminer l’environnement .

On l’a déjà fait : on a interdit le plomb dans l’essence et dans la peinture. Aujourd’hui, tout le monde trouve cela normal. Certaines industries continuent à produire certains « risques », qui ne sont pas moins nocifs que le plomb.

Ensuite, dans l’alimentation notamment, on peut envisager une intervention économique qui passerait d’abord par une détaxation des produits frais et qui serait associée à une taxation des produits trop toxiques — notamment les aliments trop sucrés ou trop transformés. L’objectif est d’obtenir une incitation économique très forte à manger des choses qui ne rendent pas malades.

C’est aussi ne plus faire peser sur l’individu seul la responsabilité de ces maladies chroniques ?

Oui, on demande aux gens d’éviter des « risques » qu’on laisse librement proliférer dans la société. C’est injuste et ne marche pas. Les gens ne peuvent pas passer leur journée à éviter des risques qui sont disséminés autour d’eux.

Quand même l’air que vous respirez, l’eau que vous buvez et que la seule nourriture que l’on vous propose à un prix décent sont susceptibles de nuire à votre santé, il ne faut pas s’étonner que les gens finissent par tomber malades.

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08 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

tour de france

sattte

sante

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05 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

fukushima (nhk, of)

futur nukl

Normandie. Nucléaire : la télé japonaise scrute les « préleveurs »

Vendredi 1er septembre 2023, une équipe de NHK, la chaîne de télé japonaise, a suivi les bénévoles de l’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) qui ont prélevé du sable et des algues sur la plage de Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados).

ne équipe de l’Acro, l’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest, a chaussé les bottes pour se rapprocher de l’eau à marée basse, sur la plage de Saint-Aubin-sur-Mer. Une démarche presque banale pour une association de surveillance qui revendique son indépendance et réalise, tous les six mois depuis vingt ans, des prélèvements d’eau de mer, de sable, d’algues, de coquillages sur quatorze plages normandes, de Granville à Dieppe.
« Le niveau de rejet de certains éléments radioactifs par l’usine de retraitement d’Orano-La Hague, comme le cobalt 60 et l’argent 110, est plutôt à la baisse, constate Mylène Josset, responsable du laboratoire d’analyse de l’Acro à Hérouville-Saint-Clair. Mais, la présence de tritium, l’hydrogène radioactif, est en légère hausse. » Idem pour l’iode 129 dont le rejet porte forcément la marque d’Orano-La Hague, les centrales nucléaires n’en émettant pas dans leur environnement. « Des traces de cet iode 129 ont été retrouvées jusque dans des algues au Danemark. »

Le traumatisme de Fukushima

Ces constats, dressés par l’Acro, sont-ils inquiétants ? « Rien d’alarmant, modère Mylène Josset. Ces doses d’éléments radioactifs restent faibles. Notre démarche de contrôle s’inscrit sur le long terme : à l’échelle d’une vie, quelles conséquences la présence de ces éléments peut-elle avoir sur la santé des consommateurs de produits de la mer ? La recherche scientifique ne répondant pas, pour l’instant, à cette question, autant maintenir les niveaux le plus bas possible, en alertant la population et en incitant les exploitants à limiter leurs rejets. »

840 fois plus

Cette relative tranquillité étonne l’équipe de reporters de NHK, la grande chaîne de télévision japonaise, venus spécialement de Paris, vendredi, pour assister aux prélèvements. « Chez nous, le rejet de Tritium par la centrale nucléaire de Fukushima vient de déclencher une crise diplomatique avec la Chine, » rappelle une journaliste nipponne.

Or, l’usine de la Hague est autorisée à rejeter 840 fois plus d’hydrogène radioactif que la centrale japonaise ! « Ce rejet, bien plus important, est inhérent à l’activité de retraitement, relativise Mylène Josset de l’Acro. Le tritium de La Hague est dilué par les forts courants du raz Blanchard. » Au Japon, le sujet est d’autant plus sensible que le traumatisme, lié à la catastrophe de Fukushima en 2011, est encore bien présent.

Benoit LE BRETON. 03/09/2023

https://www.ouest-france.fr/

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