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06 juin 2023 ~ 0 Commentaire

sncf (lo)

cheminots

Les responsabilités de la gauche de gouvernement

Dans le Journal du Dimanche du 28 mai, les principaux dirigeants de la gauche, Olivier Faure pour le PS, Mathilde Panot pour LFI, Fabien Roussel pour le PCF et Marine Tondelier pour EELV, ont signé, en commun avec les dirigeants syndicaux et diverses associations, une tribune appelant « l’État français à ne pas sacrifier Fret SNCF ».

Selon l’appel, il faut « sortir le fret ferroviaire du marché de la concurrence et créer un grand service public, unifié et cohérent, de transport ferroviaire et routier de marchandises ». L’appel serait moins hypocrite si les gouvernements de gauche n’avaient pas eux-mêmes largement mis en œuvre la privatisation du fret ferroviaire comme du transport de voyageurs et organisé son dépeçage.

En février 1997, la SNCF était coupée en deux :

RFF (Réseau Ferré de France) héritait de la propriété et de la gestion du réseau

tandis que la SNCF devenait un simple exploitant ferroviaire, susceptible d’être mis en concurrence.

La droite avait voté cette séparation, et Gayssot, ministre PCF des transports dans le gouvernement de Jospin, se chargea des décrets d’application. Ce gouvernement dit « de gauche plurielle » de 1997 à 2002, intégra aussi Mélenchon en son sein et eut d’ailleurs le triste record du nombre de privatisations de la Ve République.

Le fret ferroviaire fut le premier secteur à être soumis à la concurrence en 2006, sous Chirac. La convention collective du fret mise en place par le patronat ferroviaire fut très régressive. Au lieu du miracle promis de développement du fret, son trafic a au contraire été divisé de moitié depuis cette date et les effectifs de cheminots ont été laminés.

Revenant au pouvoir en 2012 avec Hollande, la gauche se garda bien de revenir sur cette catastrophe ou de créer ce « grand service public du transport ferroviaire » aujourd’hui réclamé.

Au contraire, malgré une grève des cheminots de deux semaines en juin 2014, elle transféra les 50 000 cheminots chargés de l’infrastructure dans une nouvelle structure baptisée SNCF Réseau.

Ensuite, le gouvernement socialiste organisa l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs. En vue du transfert des cheminots au privé au gré des appels d’offres, il publia, en 2016, un décret socle, calqué sur les dispositions régressives de la convention collective du fret pour les étendre à l’ensemble de la branche ferroviaire.

Macron, quant à lui, a fait supprimer le statut des cheminots en 2020 pour mieux les soumettre à cette convention collective.

Il y a donc eu dans le domaine de la privatisation du transport ferroviaire, une parfaite continuité entre la gauche et la droite. Les conséquences en sont catastrophiques, tant sur le plan social qu’environnemental : le fret ferroviaire ne représente plus que 9 % du trafic de marchandises contre 46 % encore en 1974. Le trafic routier a, de son côté, explosé.

Les signataires de l’appel écrivent que « le gouvernement français doit s’opposer à cette épée de Damoclès de l’Union européenne sur Fret SNCF. » Comme si le gouvernement, ainsi que ceux qui l’ont précédé, n’étaient pas complices et même principaux instigateurs de la privatisation des équipements publics.

Les travailleurs du rail comme de l’ensemble de la société ne doivent se fier qu’au rapport de force qu’ils pourront opposer à un capitalisme aussi irresponsable que parasitaire.

Christian BERNAC 31 Mai 2023

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06 juin 2023 ~ 0 Commentaire

brest sans abri (le télégramme)

europe sd

À Brest, Marion Maury dénonce « l’inhumanité » du déplacement des sans-abri 

Marion Maury est l’adjointe au maire de Brest chargée des affaires sociales et la présidente du SIAO29 (Service intégré d’accueil et d’orientation du Finistère), qui gère notamment le 115 dans le département. 

Dans les deux prochaines années, Brest devrait accueillir une partie des sans-abri déplacés de la région parisienne vers Rennes. Marion Maury, adjointe au maire chargée des affaires sociales, dénonce une méthode « inhumaine ».

La ville de Brest a-t-elle déjà été sollicitée pour accueillir des sans-abri déplacés de Paris vers la Bretagne, ou de Montgermont (35), où un centre d’hébergement a été vidé pour accueillir ces populations ?

« Oui, dix personnes (*) déplacées dans ce cadre ont été accueillies sur le territoire de Brest Métropole ces derniers jours, pour une trentaine dans le Finistère. Ce qui avait été annoncé, c’était non pas de faire place nette pour les Jeux olympiques comme chacun l’a bien compris, mais d’organiser une politique d’accueil répartie de façon équitable au niveau national pour lutter contre la précarité face à l’hébergement. Ce qui paraît clair à l’issue des premières opérations de déplacement, c’est que les collectivités territoriales et notre commune n’ont pas été intégrées à une préparation avec l’État pour organiser un accueil digne de ces personnes ».

Avez-vous une visibilité sur le nombre de sans-abri que pourrait accueillir Brest ?

« Non. Aujourd’hui, l’objectif en matière de nombre et de profils de personnes à accueillir n’est pas clairement annoncé. Pas plus que les capacités d’accompagnement social et d’hébergement qui y seront associées. On est dans une impréparation inacceptable ».

Le Télégramme a évoqué le cas d’une famille comorienne évacuée de Montgermont vers Brest, alors que leur fille de 14 ans était scolarisée en Ille-et-Vilaine et y préparait le brevet des collèges. Vous confirmez ?

« Dans ce cas précis, au final, l’enfant a été placée à proximité de son établissement, tandis que la mère a été déplacée sur le territoire de Brest métropole. Ce n’est pas la seule situation de ce type que nous avons accueillie.

Le scénario est le même : ils reçoivent un SMS de trois phrases qui leur fait croire que l’accueil est bien préparé, que l’hébergement est assuré à leur arrivée et que l’aide alimentaire sera organisée. Mais dans les faits, ces personnes sont hébergées par l’État et le 115 pendant une, deux ou trois nuits à l’hôtel, et remises à la rue, dans une ville qu’elles ne connaissent pas, sans avoir le moindre relais organisé, et parfois en rupture de soins : j’ai connaissance, dans le Sud-Finistère, du cas d’une personne qui a subi une rupture de soins VIH par ce déplacement ». On est dans un manque d’humanité totale, une simple politique de déplacement et de remise à la rue

Que se passe-t-il pour ces personnes déplacées, après ces deux ou trois nuits à l’hôtel ?

« Dans l’expérience constatée pour l’instant, les personnes se retrouvent à la rue et repartent. Parce qu’elles ont été séparées de leur enfant, ou veulent retrouver les relais ou appuis dont elles bénéficiaient avant d’être déplacées. C’est donc un échec total : tout cela n’est qu’une politique cynique de déplacement de sans-abri, qui met en danger ces personnes. On est dans un manque d’humanité totale, une simple politique de déplacement et de remise à la rue ».

Brest est-elle réellement prête à prendre sa part de l’effort, si les conditions sont réunies ?

« Oui, Brest est une ville de solidarité qui entend prendre sa part de l’effort d’accueil des personnes vulnérables et exilées, dès lors que cette solidarité est organisée dans des conditions qui permettent de le faire de façon digne, et dans le respect de ces personnes ».

Craignez-vous des réactions hostiles à ces arrivées à Brest ?

« Toute impréparation en matière d’accueil de personnes vulnérables ou exilées est susceptible d’exacerber les fragilités sociales présentes sur notre territoire. Donc si ça revient à remettre ces populations à la rue, cela peut créer un rejet, oui, par rapport à cet accueil qui est pourtant nécessaire. Mais j’ai aussi une pensée pour les travailleurs sociaux, aujourd’hui confrontés à des situations qui les heurtent dans leur mission, par ce manque d’éthique. C’est une perte de sens terrible pour eux, dans un contexte où le travail social n’est déjà pas suffisamment valorisé ».

Peut-on quantifier la population de sans-abri à Brest aujourd’hui ?

« On l’avait fait début 2022, avec la première Nuit de la Solidarité à Brest. À l’époque, on avait relativement peu de situations de sans-abrisme pur et dur à la rue, mais on avait recensé entre 500 et 700 personnes en situation de précarité face au logement, c’est-à-dire sans solution à un horizon de plus de trois mois. Un phénomène relativement peu visible grâce à l’énorme travail de solidarité des associations, qui prenaient leur part avec plus de 200 personnes hébergées, aux côtés des hébergements du 115 ».

* L’entretien a été réalisé le jeudi 1er juin 2023.

Pierre Chapin le 06 juin 2023

https://www.letelegramme.fr/

115

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01 juin 2023 ~ 0 Commentaire

PFAS (arte)

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01 juin 2023 ~ 0 Commentaire

guingamp:

tract

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27 mai 2023 ~ 0 Commentaire

lycées (npa)

lycées (npa) dans A gauche du PS .
Crédit Photo Photothèque Rouge/Milo Cathy Billard Hebdo L’Anticapitaliste – 663 (25/05/2023)
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Les élèves des lycées professionnels ne sont pas de la chair à patrons

« Ce n’est pas simplement une réforme dont je suis venu parler aujourd’hui. C’est une cause nationale. Parce que je crois que les élèves qui sont là ont toutes les raisons d’être fiers d’être dans ces voies », déclarait Macron le 4 mai aux élèves d’un lycée professionnel (LP) de Saintes contraintEs de l’écouter. Un florilège de cynisme et de mépris en quelques mots.

Le seul élément réaliste de ces paroles, c’est qu’il ne s’agit « pas simplement [d’]une réforme ». Macron s’inscrit dans la continuité totale des « réformes » de 2009 et 2019, reprenant les mêmes éléments de diagnostic et les mêmes pseudo-solutions. Quand on passe du quantitatif au qualitatif, du sabordage à la liquidation de l­’enseignement professionnel.

Des critères d’analyse biaisés

Pour ce gouvernement et ses experts qui substituent à la réalité du vécu des premierEs concernéEs des statistiques et des cartographies, leurs projets s’appuient sur deux indicateurs de l’enseignement professionnel : les statistiques des élèves poursuivant leurs études après le bac et ceux ayant un emploi six mois après leur sortie du lycée (« critère d’employabilité »). L’objectif ? La fermeture des filières dont les résultats seraient en-dessous de moyennes définies « on ne sait comment ».

Un pur déni d’analyse ! Car il est évident que le résultat des réformes Darcos et Blanquer ont laminé les possibilités des élèves de LP de poursuivre des études et de trouver rapidement un emploi. Darcos avait supprimé plus d’une année d’enseignement, en passant le bac pro de 4 à 3 années d’enseignement, avec en plus un allègement du nombre d’heures hebdomadaire, donc une diminution du volume des enseignements aussi bien professionnels que généraux. La réforme Blanquer de 2019 a supprimé 12 % des emplois du temps et en plus transformé des horaires disciplinaires (français, maths ou enseignement pro) en dispositifs sans contenu ni objectif clair pour les élèves : accompagnement, co-intervention, chef-d’œuvre.

Et c’est pourtant là l’apport essentiel de l’école. Il ne s’agit pas de « trouver un métier », dont on ne pourrait jamais changer, mais au contraire de transmettre des connaissances, des savoirs et savoir-faire qui permettent l’autonomie des jeunes dans le monde du travail. En coupant cette branche, Macron vise à diminuer les possibilités d’émancipation de la jeunesse. Cette réforme a largement de quoi démotiver des élèves et les pousser à décrocher d’une formation qui ne leur permet ni de progresser dans leur ouverture à des cultures générales ni de ­maîtriser un domaine professionnel.

En finir avec « l’orientation subie » Macron dixit

Outre ces raisons qui font de plus en plus du LP une orientation subie, il y a évidemment la construction sociale du modèle de réussite que l’école reproduit mécaniquement générant frustration, sentiment d’échec et manque de confiance en soi dans toute une partie de la jeunesse. À commencer par les enfants des milieux populaires qui forment plus de 90 % des élèves orientés en LP. Mécanismes qui vont être démultipliés par cette « réforme » qui, si elle passait, en appellerait d’autres. Car il ne s’agit même plus de vouloir remplacer le LP par l’apprentissage. Des pseudo-conversations avec les partenaires sociaux, la double tutelle des LP (Éducation nationale et Travail-Emploi) a bien retenu les message des syndicats patronaux : ils ne veulent pas des élèves de LP dans leurs entreprises, trop compliqué de les gérer.

Au fond, le patronat a besoin de deux types de travailleurEs : une catégorie bardée de qualifications ultraprécises qui accompagneront la prochaine évolution industrielle, et des exécutantEs, qui intégrent leur place subalterne dans la société, qui s’y résignent et ne rechignent pas à tout ce qui leur sera imposé dans un parcours de vie sous le signe de la précarité généralisée. C’est donc une question politique pour toutes et tous, pas seulement pour les personnelEs et usagerEs de l’école, qui suppose d’en finir avec Macron et son monde. C’est pourquoi il faut réussir la grève du 30 mai contre cette entreprise de destruction et s’appuyer sur le 6 juin pour continuer.

Vendredi 26 mai 2023

https://lanticapitaliste.org/actualite

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24 mai 2023 ~ 0 Commentaire

royaume uni (syndicats)

royaume uni (syndicats) dans A gauche du PS Strike-Pay-Ballot-England-May-2023-v1-800x400-1.

Royaume-Uni. Assiste-t-on à la mutation du RCN comme association professionnelle à une structure syndicale?

Les médecins assistants en Angleterre seront de nouveau en grève du 14 au 16 juin (jusqu’au 17 juin à 7h du matin). Le congrès du Royal College of Nursing (RCN), qui s’est tenu du 14 au 18 mai, a marqué une étape importante dans la trajectoire de l’organisation, qui est passée du statut d’«association professionnelle» à celui d’organe syndical cherchant à impliquer et à représenter ses membres en tant que travailleurs et travailleuses.

Le militantisme et le dynamisme qui se sont développés au cours des grèves se sont reflétés lors du congrès, avec un grand nombre de nouveaux délégué·e·s et une volonté de poursuivre pour la poursuite du combat [pour les conditions de travail, de salaire et de sauvetage du NHS comme service public]. La plupart des présent·e·s ont estimé que le lancement lors du congrès du nouveau scrutin indique que la direction est sérieuse dans sa volonté de faire passer le résultat au-dessus du seuil (taux de participation au-dessus de 50% et approbation majoritaire d’une nouvelle phase de mobilisation). Le scrutin doit se dérouler du 23 mai au 23 juin et concerne quelque 300 000 personnes à l’échelle de tout le pays. Il sera appuyé par une documentation utile, une formation et du soutien de l’appareil.

Le vote de rejet de l’offre salariale du gouvernement remporté contre la recommandation de la direction, a recueilli suffisamment de voix pour atteindre le seuil, mais a eu l’avantage de se dérouler en ligne. Il sera difficile d’atteindre plus de 50% lors du nouveau scrutin (par correspondance), mais l’escalade de la mobilisation et le fait d’être «dans le coup pour gagner» sont vraiment la seule option si les infirmières et infirmiers veulent obtenir un meilleur accord salarial et repousser la désintégration du NHS par les Tories.

Une réunion en marge du congrès organisée par NHS Workers Say No a attiré de nombreux participants, avec des orateurs du NEU (National Education Union qui est en lutte) et de la BMA (British Medical Association). Les réseaux construits au cours des grèves et de la campagne pour le rejet de l’accord resteront essentiels pour remporter le scrutin en cours. Ils peuvent également jeter les bases d’une montée en puissance du RCN en tant que syndicat capable de s’organiser de manière significative sur les lieux de travail.

Le congrès a voté pour ne plus participer à l’organe de révision des salaires PRB [Pay Review Body, organe censé indiquer la norme salariale, de fait sponsorisé par le gouvernement]. Après la décision similaire prise par le syndicat Unison [secteur services publics, entre autres] le mois dernier, il s’agit d’une nouvelle étape vers le retour de la négociation directe des salaires dans le NHS. Les grèves ont au moins permis d’atteindre cet objectif.

Un vote sur l’affiliation du RCN au TUC (Trade Union Congress) a été perdu, malgré des arguments forts pour que le RCN reconnaisse la lutte des infirmières et infirmiers comme conjointe avec celle des autres travailleurs et travailleuses, lutte replacée dans le contexte plus large des attaques contre le NHS, les conditions de travail, les droits syndicaux et les libertés politiques.

Une majorité a estimé que le RCN a été en mesure d’adopter une position forte en partie en dépit de l’existence d’autres syndicats (de la santé: GMB, Unison, Unite) et que le coût de l’affiliation au TUC n’apporterait pas suffisamment d’avantages. Toutefois, le vote a été serré, ce qui montre que le «côté syndical» du RCN est en train de se développer, une évolution certes tardive qui s’est produite au cours des dernières années.

D’autres débats congressuels ont vu le RCN prendre des positions plus marquées sur l’inclusion et la lutte contre la discrimination, notamment en s’engageant à devenir une organisation antiraciste, en adoptant une position ferme sur les droits des travailleurs humanitaires de la santé, en approuvant des mesures actives pour la campagne sur la santé des femmes et en luttant contre les crimes de harcèlement envers les LGBT. Il n’y avait aucun signe de la mobilisation anti-trans que l’on retrouve dans d’autres syndicats.

Malgré son histoire, le RCN a conduit récemment les grèves dans le NHS [après 106 ans de non-participation aux grèves]. Plusieurs milliers d’autres professionnels de la santé voulaient et ont voté pour se joindre à l’action, et les ambulanciers ont participé aux grèves historiques. Mais les dirigeants des autres principaux syndicats de la santé ont activement sapé la lutte à propos des salaires. […]

L’argument en faveur d’une lutte commune au sein du NHS doit encore être gagné par tous les syndicats du secteur. Les travailleurs et travailleuses de la santé d’Unison et du GMB (et d’Unite) doivent montrer leur solidarité avec les membres du RCN afin de renforcer les positions en faveur de cette lutte collective.

(Article publié sur le site Wokers’ Liberty, le 23 mai 2023; traduction rédaction A l’Encontre)

24 mai 2023 Alencontre Alice Hazel

https://alencontre.org/societe/

Note:

NHS: La « sécu » anglaise

TUC: grand syndicat, affilié au « Labour »: une partie des cotisations sont versées au PS!

Les autres syndicats (UNISON, UNITE, sont plus combatifs comme « Solidaires » ici

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23 mai 2023 ~ 0 Commentaire

logement (fr3)

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.
La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.

Mal-logement : la situation est inédite et « alarmante » selon la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai 2023 son nouveau rapport sur l’état du mal-logement en Bretagne et alerte sur une « crise du logement sans-précédent » dans la région. Pour la première fois, son baromètre met en exergue des données plus défavorables en Bretagne que sur l’ensemble de l’Hexagone. La qualité et la quantité de logements sont concernées. Décryptage.

Nombre de logements vacants en augmentation, baisse des projets de rénovation, renchérissement des prix… Selon l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre : « Tous les indicateurs sont au rouge en Bretagne ».

Dans son 28e rapport sur l’état du mal-logement, la fondation constate que partout, la crise sanitaire liée au Covid-19 a fragilisé de nombreuses personnes sur le fil, mais l’année 2022 a été marquée par une hausse des prix inédite depuis 30 ans, notamment en Bretagne.

Au regard des estimations statistiques, 70.000 personnes seraient mal logées en Bretagne. Une première dans notre région, jusqu’alors plutôt épargnée par le mal-logement.

Des prix « inabordables »

« La Bretagne trustait le podium de tête des objectifs atteints de production de logements sociaux, elle est aujourd’hui dans le peloton de queue, à la 10e place » constate Stéphane Martin, directeur de l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre.

Conséquence notamment de la crise actuelle, les logements deviennent inabordables. Tous les portefeuilles sont touchés, mais tout particulièrement les plus modestes et les classes moyennes. Cela se mesure surtout au nombre de recours DALO (droit au logement opposable) qui a augmenté de 86% depuis 2019, alors que ces recours n’ont augmenté que de 3,2% au niveau national.

Comme le parc de logements privés baisse à grande vitesse (la demande est grande et l’offre limitée), les prix grimpent et la pénurie s’accentue : il manquerait, selon la Fondation, 23.000 logements abordables en Bretagne.

Logements sociaux saturés

Conséquence inédite à l’échelle de notre région : les demandes de logement social explosent : 95.000 demandeurs de logement social en Bretagne au 1er mai, soit 40% de plus en 5 ans (ils étaient 66.000 en 2018).

Des demandeurs dont le profil a évolué : « Ils sont de plus en plus jeunes », constate Pauline Urien, la directrice de l’association régionale des organismes HLM de Bretagne. « Ce sont des personnes qui n’accèdent plus au locatif privé, leurs revenus sont plus élevés qu’avant mais comme les prix ont augmenté dans le privé, ils se tournent vers les logements sociaux. »

Résultat, les files d’attente s’allongent (18,5 mois d’attente en Bretagne contre 15,2 mois l’an dernier) et rares sont les « élus » : la fondation a compté 5,2 demandes pour une attribution seulement. La situation est critique dans tous les départements, mais le Morbihan est le territoire breton le plus en tension.

« Avant, le logement social était un tremplin : on y entrait et quand on avait stabilisé sa situation, on en sortait. Maintenant, malheureusement, dans ce contexte économique, les locataires préfèrent rester. Avec aujourd’hui 7% de turn-over seulement, la situation est très critique. On ne peut plus faire entrer de nouvelles personnes ! » Pauline Urien, directrice l’association régionale des organismes HLM Bretagne

Des organismes HLM qui manquent de moyens. « Depuis 2018 et la mise en place de la réduction du loyer de solidarité en 2018, les organismes HLM bretons ont perdu 134 millions d’euros, soit 10% de leur chiffre d’affaires annuel », ajoute Pauline Urien.

Ce à quoi s’ajoutent une flambée des coûts de construction. « En 2000, la construction d’un T3 de 64 m² coûtait 76.500€. En 2022, c’est plus du double : il faut compter 169 000€ pour construire ce même logement ! » explique la directrice de l’ARO HLM. « De fait, les organismes HLM, au lieu d’en construire deux, ils n’en construisent plus qu’un. »

Demandes d’hébergement d’urgence en hausse

L’accès à un logement étant de plus en plus compliqué, de plus en plus de personnes demandent des hébergements d’urgence : +6,5% en 2022, soit 3.200 demandes supplémentaires.

Beaucoup ont recours au 115, mais les réponses positives sont limitées : 32% des demandes seulement aboutissent… De plus en plus de personnes dorment donc à la rue, dans des parcs, dans des campings, ou dans leurs voitures.

La fondation note que a situation du « sans-abrisme » est particulièrement compliquée dans les Côtes-d’Armor où les services constatent « que les personnes isolées n’appellent plus le 115, car elles savent qu’elles ne vont pas être prises en charge. Des inquiétudes sont présentes avec le retour de la période touristique et la disponibilité des hôtels. »

Passoires énergétiques et conditions « indignes »

Le nombre de logements est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, mais leur qualité est aussi pointée du doigt par la Fondation qui a comptabilisé 63.000 logements potentiellement indignes en Bretagne.

Cela vaut dans le public comme dans le privé, dont la précarité énergétique est pointée du doigt. Le rapport de la Fondation note « un abandon public des propriétaires les plus pauvres, dans les logements indignes et dans les passoires thermiques ». 224.468 ménages bretons, soit 14,6% de la population, sont en précarité énergétique quand la moyenne en France métropolitaine est de 13,9%.

Hôtels insalubres subventionnés

Des conditions « indignes » dont souffrent notamment les plus précaires. Mathilda (prénom d’emprunt) a accepté de témoigner.

Cette maman de trois enfants âgés de 8 à 13 ans a vécu depuis son arrivée en France dans des logements quelquefois insalubres : pas de toilettes, pas de douche, pas de cuisine…

Durant quatre mois, le 115, faute de place d’hébergement, lui a proposé deux chambres dans un hôtel d’Ille-et-Vilaine : « une horreur » selon cette femme : « Il n’y avait nulle part où cuisiner, pas de table pour manger ou travailler. Les enfants avaient interdiction de jouer… »

« L’État subventionne des hôtels insalubres. Il paie ces structures, mais avec 21 euros par chambre par nuit, il n’y a pas de prestation de nettoyage, de gardiennage et surtout pas d’accompagnement des ménages… Est-ce que c’est suffisant pour apporter de la qualité dans les prises en charge ? Stéphane Martin, directeur de la Fondation Abbé Pierre Bretagne

« À ce prix, ajoute le directeur régional, beaucoup d’hôteliers ne veulent plus aujourd’hui avoir de contrats avec le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation)… « 

Malgré tous les inconvénients qu’il présente, le recours aux hôtels est pourtant de plus en plus courant : « 35% des réponses en hébergements d’urgence le sont par le biais des hôtels. Ne faudrait-il pas plutôt envisager des structures avec accompagnement spécialisé, c’est toute la question qu’on se pose ! » poursuit Stéphane Martin.

Réaction attendue du gouvernement

Face à ce constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme. « Il est urgent d’agir ! » alerte Stéphane Martin qui attend beaucoup des conclusions du CNR, le centre national de la refondation sur le logement, qui doivent être rendues le 5 juin prochain.

« Il faut que le gouvernement refinance largement la question du logement à hauteur de 2% du PIB. Il est aujourd’hui à 1,5 contre 2,2% en 2010. On demande aussi en urgence de financer les logements abordables dans le parc HLM et privé avec une loi de programmation sur les 5 ans à venir. »

Des choix politiques qui pourraient passer, du moins ils l’espèrent, par la régulation des prix des logements et du foncier, l’encadrement des loyers en urgence, des aides à la construction via notamment une TVA à 5,5% pour les matérieux de conscruction, l’accès élargi aux APL… et « un vrai travail sur la rénovation énergétique et l’habitat indigne avec l’éradication des 60.000 logements indignes par an. C’est un enjeu fort, mais on peut le réaliser et surtout ne plus expulser des personnes sans situation de relogements ! Beaucoup de ménages sont aujourd’hui sans solution et risquent de se retrouver durablement à la rue. »

Une solution réside peut-être dans ce dernier chiffre : le nombre de logements vacants… La fondation en a compté 145.773 en Bretagne en 2019, soit 37% de plus qu’en 2008.

 23/05/2023  Valérie Chopin

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15 mai 2023 ~ 0 Commentaire

profs (the conversation)

profs

L’électorat enseignant, convoité par les Le Pen

Le monde enseignant a longtemps été considéré comme foncièrement réfractaire au vote en faveur des partis d’extrême droite. Mais, désormais, on n’en est plus assuré, tant s’en faut.

C’est ce qu’avait d’ailleurs pointé à sa façon Marine Le Pen lorsqu’elle a salué la création du collectif Racine rassemblant des enseignants « bleu marine » en déclarant à la fin de son colloque du 12 octobre 2013 qu’une telle initiative « était inimaginable il y a quelques années ».

En réalité, la démarche délibérée des Le Pen vers les enseignants vient de loin, même si le succès n’a pas été au rendez-vous immédiatement.

Les messages des Le Pen adressés aux enseignants

Marine Le Pen s’était déjà adressée aux enseignants lors du colloque du Front national sur l’école de septembre 2011 en leur disant on ne peut plus nettement :

« Nous n’avons pas su vous parler. Longtemps nous avons commis l’erreur de croire que vous étiez complices de la destruction de l’école. Pour l’immense majorité d’entre vous, c’était une erreur et cette époque est révolue. »

Jean-Marie Le Pen lui-même était allé dans le même sens, cinq ans plus tôt, le 12 novembre 2006, lors de son discours au Bourget sur son « projet présidentiel » pour 2007, en se présentant comme « l’espoir de renouveau et la conscience progressiste du pays ». Il avait alors fustigé « le mépris des fonctionnaires, forcément absentéistes, qu’on veut rendre responsables de la destruction des services publics, alors que le plus souvent, fidèles à leur mission, ils en sont les premières victimes ».

Et pour ce qui concerne plus spécifiquement l’école et ses enseignants, Jean-Marie Le Pen avait mis en avant des préoccupations qui peuvent être partagées par nombre d’enseignants sans qu’elles soient des singularités propres au Front national :

« L’école est le véritable et premier lieu où se forge l’égalité, celle des chances. Or la véritable sélection, j’ose le dire, est source de l’égalité véritable […]. Lire, écrire, compter, connaître l’histoire et la géographie de son pays sont des bases essentielles qui aujourd’hui manquent à un élève sur quatre en sortie du primaire. L’école publique doit aussi respecter scrupuleusement la neutralité religieuse, politique et philosophique »

L’aggiornamento des Le Pen ne semble pourtant pas avoir eu un effet sensible immédiat. Quelques mois après son intervention au Bourget d’octobre 2006, Jean-Marie Le Pen n’obtient que 3 % des intentions de vote exprimées chez les enseignants pour le premier tour de la présidentielle de 2007 selon un sondage effectué en février 2007 par l’IFOP pour Le Monde de l’éducation.

Et quelques mois après son intervention de septembre 2011, Marine Le Pen n’atteint que 5 % des intentions de vote exprimées dans le sondage effectué par l’IFOP pour Le Monde de l’Éducation en février 2012. Marine Le Pen reste à l’étiage de ces 5 % selon le sondage effectué par l’IFOP à la mi-avril 2017.

Un vote enseignant en faveur du Rassemblement national minoritaire mais qui s’installe

Si on suit les indications du tableau 5 établi par Luc Rouban dans sa Note de recherche pour l’élection présidentielle 2022 à partir des données de l’enquête présidentielle 2022 par Cevipof et Ipsos, vague 24, d’avril 2021, on aurait eu 10 % de déclarations d’intentions de vote parmi les suffrages exprimés des enseignants, contre 8 % en mars 2017 est-il mentionné.

Il semble bien qu’il y a eu un décollage progressif et continu (avec « effet retard ») du taux de déclarations d’intention de votes exprimées par les enseignants en faveur de Marine Le Pen passant de 5 % en février 2012 à 8 % en mars 2017 puis 10 % en avril 2021. Et cela va dans le sens d’un vote Le Pen qui s’installe dans le paysage enseignant durant ces dernières années, après bien des efforts de leur part.

À cela s’ajoute le taux d’intentions de vote exprimées en faveur de Marine Le Pen par les enseignants au second tour des élections présidentielles de 2022 qui attire l’attention et qui continue à être de nature à frapper les esprits.

Dès le 19 avril 2022, il a été indiqué dans le journal 20 minutes que « selon une enquête du Cevipof pour le second tour, 48 % des enseignants seraient prêts à voter pour Emmanuel Macron et 22 % pour Marine Le Pen ». Puis le 25 avril, sur RTL, il a été mis en avant qu’« un quart des professeurs a voté pour Marine Le Pen au second tout des présidentielles selon une étude du Cevipof ». Même s’il convient sans doute de relativiser (car au premier tour on choisit et au second tout on élimine, ce qui n’a pas le même sens), cela donne quand même à réfléchir.

S’il ne s’agit certes pas d’une vague susceptible d’emporter vraiment le monde enseignant, il n’en reste pas moins que l’on a quitté la place d’un vote dans les marges pour un vote certes foncièrement minoritaire chez les enseignants, mais qui s’installe et fait désormais partie du paysage.

Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité

11 mai 2023 Claude Lelièvre

https://theconversation.com/

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Un constat, mais quelles raisons?

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15 mai 2023 ~ 0 Commentaire

algues vertes (fr3)

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« L’ association de défense des victimes des marées vertes », créée par les piliers de la lutte contre les algues vertes

La Cour d’appel de Rennes devra statuer le 24 mai prochain sur la responsabilité de l’employeur de Thierry Morfoisse, chauffeur décédé après avoir transporté des kilos d’algues vertes en juillet 2009 dans les côtes d’armor. L’accident du travail a été reconnu par le tribunal de Saint-Brieuc en 2018 mais pas la faute inexcusable de l’employeur. C’est dans ce contexte que vient d’être créée  » l’association de défense des victimes des marées vertes », pour leur apporter leur soutien, face à la justice.

Le décès de Thierry Morfoisse est dans toutes les mémoires, comme celui de Jean-rené Auffray, Jogger mort en 2016, le long de la rivière du Gouessant, entre Hillion et Morieux, dans la baie de Saint-Brieuc. Un périmètre où les algues vertes sont présentes depuis des années, avec leur corollaire :  les risques d’exposition aux rejets dans l’air d’hydrogène sulfuré, produits par la décomposition des algues vertes, due aux excédents d’azote d’origine agricole .

Depuis une vingtaine d’années, des associations pionnières comme « Haltes aux marées vertes » et « Sauvegarde du Trégor-Goëlo-Penthièvre » montent au front pour dénoncer ce phénomène. Mais c’est jusqu’à présent sur le volet de la défense de l’environnement et de la faune qu’elles menaient leur combat. Une étape à été franchie ce samedi 13 mai,  avec  la création de » l’association de défense des victimes des marées vertes », regroupant plusieurs associations déjà existantes sur la question, mais souhaitant cette fois-ci apporter leur expertise aux victimes.

Avec cette nouvelle structure, on veut se regrouper indépendamment de notre combat pour la protection de la nature. On a vocation à s’occuper des victimes des algues vertes, comme sont soutenues les victimes de l’amiante ou des pesticides. Il est temps de s’en occuper. Yves-Marie Le Lay Secrétaire ‘Association des victimes des marées vertes »

Membre de cette nouvelle association, Alain Plusquellec est un riverain de la plage de la Grandville, sur la commune d’Hillion. Une fois de plus, il constate que les algues vertes sont de retour sur le rivage en ce début mai. Il a autrefois assisté au balai des camions qui chargeaient des remorques remplies d’algues pour dépolluer le site. Il connait les odeurs nauséabondes et la pollution olfactive dû à leur décomposition.

Les algues vertes dénaturent le paysage mais c’est aussi un risque pour la santé des personnes. On le voit encore, quand les touristes arrivent dans le secteur, à cause des odeurs, ils font demi-tour, même si les plages ne sont pas interdites.

Alain Plusquellec Membre « Association de défense des victimes des marées vertes »

Cette nouvelle structure voit le jour quelques mois avant la sortie sur les écrans du film :’ » les algues vertes’ » le 12 juillet prochain .

13/05/2023 Catherine Jauneau

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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15 mai 2023 ~ 0 Commentaire

corée

corree

VOUS TROUVEREZ CI JOINT UN MESSAGE DE LA 4EME CONFERENCE MONDIALE ANTI IMPERIALISTE 

QUI SE TIENT A GWANJU   COREE DU SUD
LES CONGRESSISTES APPORTENT LEUR SOUTIEN A THIERRY PERENNES CONVOQUE CE LUNDI A LA GENDARMERIE DE GUINGAMP (Cote d’Armor, Bretagne)
 
AVEC NOS REMECIEMENTS A NOTRE CAMARADE CHARLES HOAREAU DE MARSEILLE

VIVE LA COMMUNE DE GWANJU

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