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19 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Barnier (France Info)

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« Dépassé » par les événements, « amateurisme »… En coulisses, certains ministres démissionnaires taclent Michel Barnier

Deux semaines après sa nomination à Matignon, les embûches continuent de s’accumuler pour Michel Barnier et Emmanuel Macron, qui font désormais face à un agacement général.

A quand un gouvernement Michel Barnier ? La question reste toujours sans réponse, jeudi 19 septembre alors que le nouveau Premier ministre l’avait promis pour cette semaine. Mercredi, ce dernier a rencontré Emmanuel Macron à l’Elysée, après avoir annulé deux réunions : l’une avec le chef de file des députés macronistes, Gabriel Attal, l’autre avec les ténors des Républicains. Faut-il y voir une preuve que la composition de son équipe gouvernement semble patiner, voire vire au casse-tête ?

  « C’est le psychodrame depuis ce matin » : entre Michel Barnier et le camp macroniste les relations se tendent sur fond de composition du futur gouvernement

Dans les coulisses, en tout cas, chacun s’agace… et certains lâchent les coups.  »Emmanuel Macron rend la vie de Michel Barnier impossible !« , confie ainsi un ténor des LR, qui met le report de la réunion sur le dos du président de la République.  »Il se mêle de tout, tout le temps alors qu’il avait promis à son Premier ministre de lui laisser les mains libres« , tempête un député. En jeu : les postes-clés du futur gouvernement et notamment le ministère de l’Intérieur qu’Emmanuel Macron ne semble pas prêt à céder à la droite.

Et pour sa part, Emmanuel Macron n’en démord pas : il réclame un gouvernement d’union nationale, rien qu’un gouvernement d’union nationale. « Le Premier ministre a la main, le mandat n’a pas changé« , se justifie l’Elysée, quand un conseiller encore en poste précise : « C’est la patate chaude, Barnier a une boule de feu dans les mains« .

« A sa place, je démissionnerai ! »

Aux yeux de plusieurs proches et amis du président, Michel Barnier est « dépassé » par les événements, « incapable d’ouvrir la porte« , à des personnalités de gauche. « Il veut faire rentrer Retailleau et Wauquiez au gouvernement, ça bloque tout le monde« , s’étouffe l’un d’eux, incapable de dire quelle sera sa politique : hausse des impôts ou pas.

Mais  »Michel Barnier est en colère », raconte un LR, qui dénonce l’attitude de certains ministres démissionnaires qui agiraient « en service commandé pour le chef de l’Etat« . Objectif : mettre la pression sur le nouveau locataire de Matignon. « Mais attention, il n’aime pas ça la pression« , prévient un conseiller.

« Il s’y prend comme un manche, c’est de l’amateurisme !« , embraye l’entourage d’un ministre démissionnaire, qui lâche même : « A sa place, je démissionnerai ! »

Michel Barnier songe-t-il sérieusement à jeter l’éponge ? « C’est le risque, reconnaît un député du camp présidentiel. Que Michel Barnier nous dise : allez vous faire voir. Mais on est encore très loin ! »

Un autre député macroniste confie son inquiétude : si le nouveau Premier ministre claque la porte, la France file vers une crise de régime assurée. Et de conclure : « Le sujet suivant, c’est Macron démission« .

19/09/2024

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17 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Léon Crémieux (A l’Encontre)

Léon Crémieux (A l'Encontre) dans A gauche du PS 626684000_socialmediaPar Léon Crémieux

«Le peuple a, par sa faute, perdu la confiance du gouvernement… Ne serait-il pas plus simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre?» Bertolt Brecht, La Solution,1953 [1]

«Macron méprise le vote populaire… et se met dans la main du RN»

Les vers ironiques de Brecht viennent d’être mis réellement en pratique par Emmanuel Macron. Son parti est passé de 2017 à 2024 de 314 à 99 député·e·s à l’Assemblée nationale.

Il a été battu lors des élections européennes et des législatives de juin/juillet 2024. Lors de ces mêmes élections législatives, au second tour, un front électoral contre le Rassemblement national (RN) a été réalisé par tous les partis, sauf le petit parti de droite des Républicains (LR).

Le barrage a fonctionné, déjouant tous les pronostics, le RN ne réussissant même pas à obtenir une majorité relative. La formation arrivée en tête après ce second tour a été clairement le Nouveau front populaire (NFP), suivi du «bloc du centre» et du RN.

Malgré ces résultats, on arrive, début septembre, à la formation d’un gouvernement dirigé par un vieux politicien des Républicains, Michel Barnier, qui va recycler bon nombre de responsables de la «majorité présidentielle», pour continuer la même politique et qui ne pourra survivre que par l’engagement du Rassemblement national de ne pas le faire tomber par une motion de censure.

Comment arrive-t-on à un tel résultat?

Au total, sont présents, au lendemain des élections législatives, trois blocs à l’Assemblée:  le Nouveau Front populaire avec 193 sièges, les macronistes avec 166 sièges et le RN et alliés avec 142 sièges, suit ensuite la petite alliance autour du parti historique de la droite, Les Républicains, avec 47 sièges.

Macron a d’abord fait obstruction et maintenu, durant plus de deux mois, son Premier ministre sortant, Gabriel Attal et son gouvernement «démissionnaire», se réfugiant derrière «la trêve des Jeux olympiques de Paris».

Ensuite, contrairement à l’usage qui est de désigner un Premier ministre issu de la formation sortie en tête des élections législatives, il a tout de suite écarté la nomination de la candidate choisie par le Nouveau Front populaire, Lucie Castets. Et finalement, pour assurer malgré le vote, qu’il n’y ait aucune remise en cause de sa politique et qu’il puisse continuer à diriger l’exécutif, il vient de nommer Michel Barnier, le 5 septembre, un vieux politicien issu des Républicains [2].

En juin 2024, Macron a usé de son droit présidentiel pour dissoudre l’Assemblée nationale. Il l’a fait après des élections européennes qui ont vu l’échec magistral de son alliance présidentielle avec 14,6% des voix face au Rassemblement national (31,37% des voix) et à la gauche éclatée en 4 listes (au total 31,58% des voix).

L’idée manœuvrière de Macron était d’essayer d’élargir sa majorité parlementaire en rebattant les cartes. Ne disposant, avec tous ses alliés, que de 251 sièges sur 577, il se savait à la merci du vote d’une motion de censure obligeant son gouvernement à démissionner.

Au soir des élections européennes, l’extrême droite apparaissait grande victorieuse, et la gauche était divisée (entre EELV, le PCF, le PS et LFI) et sans cohérence depuis l’éclatement de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), un an auparavant. De plus, la liste européenne arrivée en tête à gauche était celle du PS, menée par Raphaël Glucksmann qui apparaissait proche du social-libéralisme et en rupture avec la France insoumise (LFI).

Devant ce qui apparaissait comme un champ de ruines, Macron se pensait maître des cartes et pensait possible de recomposer autour de lui et face à la menace d’une majorité RN, une partie des socialistes, des écologistes et des gaullistes de LR. Au pire, il se voyait cohabiter avec un gouvernement Bardella [Jordan Bardella:  président du Rassemblement national depuis 2021] en se donnant une stature de président résistant aux dérives de l’extrême droite.

Quel qu’aient été ses projets fumeux, ils se dissipèrent en 48h face à la volonté du mouvement syndical et du mouvement social d’imposer une unité à gauche, un nouveau front populaire, pour faire échec à la menace néofasciste, avec une candidature unique dans chaque circonscription et un programme commun «de rupture sociale et écologique».

Macron, refusant son échec et abusant de son pouvoir constitutionnel de nomination du Premier ministre, essaye donc maintenant de se maintenir comme chef de l’exécutif avec un gouvernement à sa botte pour persévérer dans sa politique.

Et surtout, il est hors de question pour lui d’accepter la formation d’un gouvernement de gauche. L’argument avancé pour ce refus fut d’abord «la présence de ministres LFI», calomniés et stigmatisés depuis des mois comme «complices du Hamas», «antisémites». Présence intolérable qui déclencherait immédiatement la censure, proclamèrent en chœur Gabriel Attal d’Ensemble pour la République, les Républicains (LR)… et Jordan Bardella du RN. Pour eux tous, un gouvernement avec la présence de LFI déclencherait automatiquement une motion de censure majoritaire.

Mais rapidement, la vraie raison du rejet viscéral d’un gouvernement NFP est apparue: pour écarter le prétexte de sa présence pour rejeter la candidate Lucie Castets au poste de Premier ministre, LFI interpella fin août les macronistes sur leur position vis-à-vis d’un gouvernement qui ne comporterait pas de ministres LFI.

La réponse à cela ne tarda pas, dans la bouche des macronistes et de la droite LR: pas question non plus d’un gouvernement sans LFI qui reviendrait sur la réforme des retraites et appliquerait le programme de rupture avec le libéralisme du NFP… Le président du MEDEF (Mouvement des entreprises de France), Patrick Martin, insista également sur le fait qu’il n’était pas question de revenir sur les axes politiques mis en œuvre depuis 2017.  De même, le RN affirma clairement qu’il censurerait tout gouvernement de gauche. En un mot une unanimité de classe contre tout gouvernement qui s’engagerait à rompre avec les politiques néolibérales!

Par cette vigoureuse campagne contre le NFP, on est passé en quelques semaines d’un mouvement profond dans la société pour contrer Marine Le Pen à un front commun de Macron à Le Pen pour bloquer la mise en œuvre d’une politique au service des classes populaires et mettre à l’écart un gouvernement de gauche.

Macron se serait sans problème adapté à un gouvernement du RN, même sans majorité absolue. Il avait d’ailleurs déclaré plusieurs fois qu’il serait obligé de respecter le suffrage universel… Par contre, l’absence de majorité absolue pour le NFP empêchait «pour des raisons de stabilité» la nomination de Julie Castets. Ce qui est vrai pour le RN ne l’est évidemment pas en ce qui concerne le NFP.

La situation concrète de ce nouveau gouvernement Barnier est qu’il est le faux-nez d’un gouvernement de Macron mais avec une nouvelle situation. L’alliance de fait avec les Républicains et un soutien extérieur du Rassemblement national qui vient de déclarer «mettre le gouvernement sous surveillance» .

Donc un nouvel affaiblissement de Macron, un glissement vers la droite avec une pression du RN qui va soutenir ce gouvernement comme la corde soutient le pendu. Il est à redouter la mise en œuvre de ce qu’a annoncé Barnier lors de sa prise de fonction: une insistance encore plus lourde sur les questions sécuritaires, une politique discriminatoire contre les étrangers et de nouvelles politiques contre les migrants·e·s. Donc une politique compatible avec le RN correspondant d’ailleurs largement au profil politique du nouveau Premier ministre. Connu pour une série de votes très à droite au Parlement européen, notamment pour des mesures discriminatoires anti-LGBT, pour «retrouver en France la souveraineté juridique concernant les politiques migratoires».

De même, présent lors des primaires visant à désigner le candidat LR en 2021, Barnier chercha systématiquement à se démarquer à droite, pour l’interdiction du voile dans l’espace public, pour porter à 65 ans l’âge de départ à la retraite, l’organisation d’un referendum visant à la suppression de l’AME (Aide médicale d’Etat pour les étrangers sans papiers), etc.

Après une campagne des législatives durant lesquelles la gauche s’imposa médiatiquement pour dénoncer les racines fascistes du RN, pour affirmer une insistance unitaire sur le programme social du NFP, les dernières semaines voient resurgir les éléments de langage visant à la démoralisation de la gauche et à un retour à une image respectable de l’extrême droite. Macron, par exemple, méprise d’un revers de main les 9,5 millions de votes recueillis par la gauche aux législatives [qui a retiré des candidats au deuxième tour pour respecter le front électoral contre le RN, ce qui arithmétiquement influe sur le total des suffrages], mais rappelle qu’il faut «respecter les 10,6 millions» recueillis par le RN et son allié Eric Ciotti [qui occupait le poste de Président des LR depuis 2022 et a annoncé son ralliement au RN le 11 juin 2024 pour les élections législatives].

Le but est éminemment politique. Contre toute attente, le NFP a réussi à bâtir un front politique unitaire sur un programme de rupture, impulsé et consolidé par le mouvement syndical, démocratique et social, créant une dynamique enthousiaste autour de la possibilité d’un gouvernement de gauche. Cette dynamique politique et sociale qui n’avait pas réussi à se construire lors du mouvement contre la réforme des retraites s’est soudain créée en quelques jours.

Il était donc vital pour les responsables réactionnaires et les médias à leur service de déconstruire cette unité inattendue. D’abord en disant que la gauche ne veut pas vraiment gouverner, qu’elle ne veut pas du pouvoir et qu’elle serait même responsable de ne pas avoir obtenu le poste de Premier ministre.

Ensuite visant évidemment à décrédibiliser un programme «de gaspillage et de dette». Enfin, surtout, affirmer que la NFP est un assemblage éphémère et que les forces centrifuges reprendront vite le dessus, notamment entre les socialistes «raisonnables» et les «ultragauchistes islamistes» de LFI. Il s’agit surtout maintenant de démoraliser celles et ceux qui ont pesé pendant des semaines pour construire la campagne du NFP, celles et ceux qui y ont cru pensant que l’on pourrait enfin construire quelque chose d’unitaire à gauche.

Là réside d’ailleurs l’enjeu des prochains mois. Le risque est de voir se renouveler les dynamiques centrifuges qui ont fait exploser la NUPES. Dès ces dernières semaines, a réapparu un éclatement des initiatives, pourtant avec un objectif commun. La première journée de manifestation le 7 septembre, face au «putsch» de Macron avec la nomination de Barnier, et pour la mise en place d’un gouvernement NFP ainsi que la mise en œuvre de son programme a été impulsé essentiellement par des mouvements politiques de gauche PCF, les Ecologistes, LFI, NPA (mais aussi côté mouvement social par ATTAC, le Planning familial, #NousToutes, la Jeune Garde et souvent localement la LDH-Ligue des droits de l’homme).

Mais côté syndical, l’initiative, si elle a été saluée comme utile, a été considérée comme institutionnelle et donc du ressort des organisations politiques, même si localement des syndicats CGT, Solidaires ou FSU (Fédération syndicale unitaire, implantée avant tout chez les enseignant·e·s) en ont été partie prenante. Le résultat n’a pas été négligeable: 150 manifestations et même la police a dû reconnaître plus de 100’000 manifestant·e·s (300’000 selon les calculs des organisateurs).

Toutefois, il aurait évidemment été possible de prendre une initiative commune de toutes les forces ayant soutenu le NFP en juin. Parallèlement, le 1er  octobre se prépare une grande journée de grèves et de mobilisation intersyndicale, CGT, Solidaires, FSU, et organisations de jeunesse là aussi «pour qu’enfin les urgences sociales exprimées dans les mobilisations sociales et dans la rue soient entendues», reprenant des exigences sociales communes avec les partis du NFP. Enfin, le 21 septembre, sur les mêmes axes que le 7 septembre est organisée une nouvelle journée de mobilisations autour des organisations de jeunesse avec en plus Greenpeace, le Collectif national pour les droits des femmes, Action justice climat.

Par ailleurs, déjà de la droite du PS apparaissent des prises de position visant à l’éclatement du front unitaire en tirant vers la droite, comme celle de François Hollande, pourtant élu dans le cadre du NFP.

Cette Assemblée nationale et son gouvernement sont évidemment des éléments instables et, dès juin 2025, soit le RN par sa participation au vote d’une motion de censure, soit Macron pourront amener à une crise gouvernementale et une nouvelle dissolution de l’Assemblée.

Dans tous les cas, l’urgence est à créer un rapport de force politique et social pour commencer, dans la durée, une mobilisation autour des exigences sociales portées par le NFP, le mouvement social et syndical quelles que soient les échéances électorales. La convergence réalisée au début de l’été 2024 doit se maintenir et agir collectivement en créant des cadres unitaires permettant aux forces militantes de se coordonner. Seule la construction de cette unité pourra empêcher les dynamiques centrifuges d’où qu’elles viennent et éviter la démoralisation.

Le NFP représente une particularité dans le champ politique européen avec une alliance construite sur un programme explicitement de rupture antilibérale ayant pu faire converger largement des forces politiques, syndicales et sociales, marginalisant les courants sociaux-libéraux. C’est donc une initiative précieuse.

Si elle arrive à se maintenir et à s’enraciner sur l’ensemble du territoire en devenant un outil quotidien pour les dizaines de milliers de militant·e·s qui agissent dans les quartiers, les zones urbaines et rurales développant les exigences de son programme, en développant les thèmes de justice sociale, climatique, démocratique, de combat contre les discriminations, elle peut remettre en cause le poids politique pris par le RN qui utilise le racisme et l’islamophobie pour détourner contre les classes populaires racisées le sentiment de déclassement, d’abandon et d’injustice sociale. Cette fausse conscience vise évidemment à détourner de la remise en cause des politiques de classes aux origines des attaques subies par les exploité·e·s et les opprimé·e·s.

Dans tous les cas, les grèves et manifestations du 1er octobre pourront être un tremplin pour redonner de la dynamique à gauche face aux manœuvres de Macron.

(Article reçu le 16 septembre 2024)

17 septembre 2024 Alencontre

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[1]  «Die Lösung» (La Solution), le célèbre poème de Bertolt Brecht, a été écrit à propos de l’insurrection ouvrière de juin 1953 en Allemagne de l’Est. Ecrit à la mi-1953, il ne fut pas publié. Il le sera, pour la première fois en 1959 dans le quotidien Die Welt, en République fédérale d’Allemagne. (Réd.)

[2] Michel Barnier a été membre des principaux partis gaullistes (UDR, RPR, UMP et LR). Il est élu député pour la première fois en 1978 et le restera jusqu’en 1993. De 1973 à 1999, il est conseiller général de la Savoie, et de 1982 à 1999 occupera le poste de Président du Conseil général de la Savoie. Depuis 1993, il va enchaîner des charges de ministre. Puis de 1999 à 2004, il siégera à la Commission européenne pour la Politique régionale, puis reprendra dès charges ministérielles sous les présidences de Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy. Par la suite, après avoir été député européen (de juillet 2009 à février 2010), il sera désigné Commissaire européen au marché intérieur et aux services de février 2010 à octobre 2014. Dès 2016, il sera le «négociateur en chef pour la préparation et la conduite des négociations avec le Royaume-Uni». Une fonction qui prendra fin en 2021. Macron le nomme Premier ministre le 5 septembre

https://alencontre.org/europe/

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25 avril 2024 ~ 0 Commentaire

Droite (The Conversation)

fachos milice

Elections européennes : la droite radicale, future pièce maîtresse au Parlement ?

La droite radicale se caractérise par trois éléments : nativisme, autoritarisme et populisme.

Elle se distingue de l’extrême droite en ce qu’elle prétend demeurer dans le cadre du régime démocratique parlementaire et de ses institutions. Sa présence au Parlement européen (PE) n’est pas nouvelle, mais son poids a augmenté au fil des dernières législatures. Depuis les élections européennes de 2019, environ un quart des sièges sont occupés par des députés de cette tendance politique. Cette dynamique pourrait encore s’intensifier après les élections européennes de 2024, notamment avec la montée en puissance de partis politiques tels que l’Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne et Fratelli d’Italia (Fdl) en Italie.

Le poids de la droite radicale et eurosceptique suscite de nombreux débats, notamment en raison de ses rapprochements avec la droite traditionnelle, représentée au PE par le Parti populaire européen (PPE).

Des discussions ont récemment eu lieu entre le chef de file du PPE, Manfred Weber, et la dirigeante de la droite radicale italienne, Giorgia Meloni, pour créer une alliance de droite après les élections de 2024. Cette alliance pourrait changer les rapports de force à Bruxelles et avoir un fort impact sur les politiques publiques européennes.

Mais est-ce une piste envisageable ? L’analyse des votes permet d’étudier le niveau de division au sein de la droite radicale, sa stratégie d’opposition, mais aussi les rapprochements en cours avec la droite traditionnelle.

La droite radicale au Parlement européen

Depuis les élections de 2019, les députés de droite radicale sont répartis dans deux groupes politiques.

Né d’une scission entre les conservateurs britanniques et la droite traditionnelle (PPE), le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), avec 68 députés, est le cinquième groupe du Parlement. Il comprend les députés du PiS (Pologne), de Fratelli d’Italia (Italie), de l’ODS (République tchèque), et du parti espagnol Vox.

Le groupe ECR était au départ considéré comme « eurosceptique soft », prônant une coopération européenne où les États seraient centraux. Il est aujourd’hui plus radical, suite au départ des Britanniques, de la radicalisation du PiS, et de l’arrivée des Démocrates de Suède et de Vox.

Le groupe Identité et Démocratie (ID), avec 59 membres, est le deuxième plus petit groupe du PE. Il comprend les députés du Rassemblement national (France), de la Ligue du Nord (Italie), et de l’AfD (Allemagne). Sa ligne politique est nationaliste, anti-immigration et ouvertement eurosceptique, bien que depuis le Brexit, la plupart de ses partis aient assoupli leur position sur la sortie de leur pays de l’UE.

Divisions au sein des groupes de droite radicale

L’histoire de la droite radicale au PE est marquée par la division. Contrairement aux groupes traditionnels, qui existent depuis les débuts du PE, la droite radicale et eurosceptique a longtemps eu des difficultés à former un groupe et quand elle y parvenait, le groupe était instable.

Aujourd’hui encore, on observe des divisions au sein de la droite radicale. Pendant la législature actuelle, les groupes ECR et ID ont voté de manière similaire dans 64 % des cas, ce qui est relativement faible.

Les deux groupes sont plus proches sur les questions migratoires et environnementales, mais divergent sur les affaires étrangères, l’économie et le marché intérieur. Les positions vis-à-vis de la Russie illustrent ces divisions : le Rassemblement national, membre du groupe ID, est moins critique envers la Russie que son homologue polonais PiS, qui domine le groupe ECR.

Il existe aussi de fortes divisions au sein même des groupes ECR et ID, qui ont les taux de cohésion les plus faibles du PE.

Droite (The Conversation) dans Antifascisme

Le cas de ID est particulièrement significatif, avec ses trois principaux partis nationaux (AfD, RN et Ligue du Nord) ne votant de manière similaire que dans 55 % des cas, et 29 % sur la politique économique et financière. Cette forte division est due aux positions hétéroclites de partis nationaux membres de ID, entre le FPÖ autrichien et le RN français adoptant des positions économiques plus à gauche, et l’AfD qui a une position plutôt pro-marché.

Au Parlement européen, ces divisions sont gérées par les réunions de groupe, qui servent à trouver des compromis entre les délégations nationales. Pour la droite radicale, ce travail est plus difficile en raison des divergences idéologiques entre les différents partis nationaux et de leurs stratégies.

En effet, le développement de positions communes n’est pas forcément prioritaire. Le PE est vu davantage comme une arène politique pour diffuser leurs positions eurosceptiques, plutôt que comme un espace d’influence législative qui nécessiterait une plus forte coordination et discipline de vote.

La quête de normalisation de la droite radicale

Pendant longtemps, les forces eurosceptiques ont joué un rôle limité au PE en raison de leur faible participation et de leur opposition au projet européen. Elles ont également été exclues du travail parlementaire en raison du « cordon sanitaire », une entente entre les groupes pro-européens visant à limiter l’accès des eurosceptiques aux postes de pouvoir et aux rôles clés dans la prise de décision.

La droite radicale pourrait désormais chercher à se normaliser en s’impliquant davantage dans la prise de décision, comme c’est le cas en France avec le RN à l’Assemblée nationale ou en Italie où la droite radicale fait désormais partie du gouvernement.

Au PE, la plupart des textes sont adoptés par une « grande coalition » pro-européenne (PPE, S&D, Renew). On pourrait s’attendre à ce que la droite radicale vote souvent contre cette coalition pour afficher son opposition à la politique européenne. Or, les groupes ID et ECR l’ont soutenu dans respectivement 47 % et 59 % des cas sur les textes législatifs, ce qui est significatif.

Sur le long terme, on observe toutefois une évolution différente entre les groupes ECR et ID. Le groupe ECR, initialement proche de la grande coalition en raison de sa position eurosceptique plus « soft », s’en est progressivement éloigné ces dernières années. Le groupe votait avec la grande coalition dans 80 % des scrutins législatifs pendant la législature précédente, soit 21 poins de plus qu’aujourd’hui.

À l’inverse, ID soutient désormais davantage la grande coalition, reflétant une stratégie de respectabilité. Lors de la 8e législature (2014-2019), le groupe ENF (ancien nom d’ID) votait avec la grande coalition dans 38 % des cas, soit 23 points de moins qu’aujourd’hui.

Cette stratégie de respectabilité était évidente pendant la crise sanitaire du Covid-19, où le groupe ID a fréquemment soutenu la grande coalition sur les votes législatifs, montrant sa volonté de participer à la prise de décision concernant les impacts de la crise en Europe.

 dans Antiracisme

Le soutien des forces eurosceptiques s’est également étendu au-delà des textes liés à la crise sanitaire, comme l’adoption de la législation sur les marchés numériques et de plusieurs textes sur la politique agricole commune.

Un rapprochement entre droite radicale et PPE ?

À quelques mois des élections européennes, plusieurs observateurs notent un rapprochement entre le centre-droit (PPE) et la droite radicale, en particulier le groupe conservateur ECR. Récemment, le PPE s’est tourné vers ECR pour l’adoption de plusieurs textes, notamment en matière environnementale.

Pourtant, d’après nos recherches, il n’y a pas eu de réel rapprochement entre le PPE et ECR pendant la législature actuelle. Le PPE se tourne davantage vers les libéraux de Renew (82 % de proximité) et les socialistes (74 %) pour faire adopter des textes et amendements, plutôt que vers la droite national-conservatrice ECR (63 %). Malgré l’idée d’un rapprochement entre la droite traditionnelle et ECR, la grande coalition pro-européenne continue de dominer la prise de décision, laissant peu d’influence à la droite radicale.

Mais des dynamiques émergent. Si la coalition pro-européenne contrôle le processus législatif, une partie des votes peut être gagnée par des coalitions alternatives, de droite ou de gauche.

En cas de rupture de la grande coalition, le PPE se tourne davantage vers la droite radicale (78 % de proximité avec ECR et 73 % avec ID) que vers les libéraux de Renew (38 % des cas). L’orientation du PPE vers la droite radicale s’est accentuée ces dernières années et pourrait devenir plus fréquente à l’avenir en cas de désaccord au sein de la grande coalition.

 dans Droite républicaine

Les récents exemples en matière de politique environnementale illustrent cette dynamique. Concernant le rapport sur l’usage des pesticides, une majorité d’amendements affaiblissant le texte a été adoptée par une coalition de droite composée du PPE, d’ECR et d’ID. Cette coalition a pu l’emporter grâce à la division du groupe Renew et au soutien de plusieurs de ses députés, notamment les Allemands et Tchèques.

Bien que la grande coalition continue d’être déterminante dans le processus législatif, le renforcement des forces radicales eurosceptiques après les élections de 2024 pourrait changer la donne.

Sur certaines questions, notamment environnementales, le PPE pourrait parvenir à former des alliances avec la droite radicale et une partie des députés libéraux (Renew) ayant une approche plus critique des normes environnementales. Cela pourrait entraîner une réduction du nombre ou de l’ambition des textes visant à lutter contre le changement climatique, voire un retour en arrière par rapport au Pacte vert.

24 avril 2024

https://theconversation.com/

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04 avril 2024 ~ 0 Commentaire

polluants éternels

Professeur à l’École nationale supérieure de chimie de Rennes (ENSCR), Khalil Hanna travaille depuis plusieurs années sur la quantification, la caractérisation et l’élimination des Pfas dans les systèmes naturels.
Professeur à l’École nationale supérieure de chimie de Rennes (ENSCR), Khalil Hanna travaille depuis plusieurs années sur la quantification, la caractérisation et l’élimination des Pfas dans les systèmes naturels. • © ENSCR

Polluants éternels : « il faut se débarrasser des PFAS qui contaminent tous les objets de notre quotidien »

Détectés sur toute la planète et dans tous les organismes vivants, les polluants éternels ou PFAS sont à l’origine de risques graves pour la santé. Ce 4 avril 2024, une proposition de loi visant à les interdire sera examinée à l’Assemblée nationale. Selon ce chercheur rennais, « il faut arrêter de produire ces composés toxiques ».

Toxiques et persistants, les PFAS, plus communément appelés « polluants éternels », sont partout. À la veille de l’examen d’une proposition de loi visant à interdire ces substances chimiques, les écologistes, qui portent le texte législatif, ont publié ce 3 avril 2024 une étude confirmant l’omniprésence de ces molécules dans l’eau de consommation courante.

Résistants à la chaleur, au froid, à l’eau

Quasi indestructibles, les substances per-et polyfluoroalkylées, ou PFAS, massivement utilisées dans l’industrie chimique, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, les eaux des rivières, la nourriture et jusqu’au corps humain, d’où l’appellation « polluants éternels ».

« C’est une large famille de plus de 12.000 composés chimiques. Ce sont des composés anthropiques donc on ne les trouve pas dans la nature, explique Khalil Hanna, physico-chimiste à l’École nationale supérieure de chimie de Rennes. Ces molécules ont des propriétés remarquables car elles sont résistantes à la chaleur, au froid, à l’huile,à l’eau. C’est pour cela que ces molécules représentent un atout industriel intéressant. »

Ces molécules sont utilisées dans divers domaines industriels pour leurs propriétés résistantes aux fortes chaleurs ou encore anti-imperméabilisantes. On les trouve dans de nombreux produits de consommation courante comme dans les composants des emballages alimentaires, dans la mousse anti-incendie. « Les pompiers y sont exposés parce qu’ils l’utilisent sur des sites d’entraînement  à côté des aéroports » indique Khalil Hanna qui travaille depuis plusieurs années sur la quantification, la caractérisation et l’élimination des Pfas dans les systèmes naturels.

Beaucoup de produits électroniques sont porteurs de ces molécules comme les téléphones portables,  les écrans tactiles, la photographie ou la lithographie. Ces polluants éternels sont également présents dans le « fart », cet enduit utilisé sur les skis pour améliorer la glisse. « C’est également utilisé comme isolant dans les fils électriques, dans certains produits ménagers ou dans le textile comme les k-way ou dans certains ustensiles de cuisine comme les poêles antiadhésives. »

On les appelle polluants éternels car ce sont des substances très récalcitrantes et persistantes. « Ils ont une structure chimique très stable » précise Khalil Hanna. Ils sont très résistants à la dégradation, à l’atténuation naturelle. Dans la nature, il n’y a pas de bactéries ou d’organismes vivants qui savent dégrader ou décomposer ces substances. C’est pour cela qu’on les appelle des composés éternels. Ils peuvent rester dans la nature des dizaines, voir des centaines d’années. »

Des molécules classées cancérogènes pour les humains

Depuis les années 1940, les PFAS – ou polluants éternels – envahissent notre quotidien et sont potentiellement cancérogènes.

En novembre 2023, deux des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) parmi les plus répandues, le PFOA et le PFOS, ont été classées « cancérogène pour les humains » et « cancérogène possible » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

L’acide perfluorooctanoïque (PFOA) est interdit depuis 2019 en Europe. C’est aussi à ce composé qu’est consacré le film de Todd Haynes, Dark Waters, sorti en 2020. Le long métrage relate le scandale sanitaire de pollution des eaux dans l’État de Virginie, aux États-Unis, dans les années 80-90. Et le combat mené par l’avocat Robert Bilott au nom de 70.000 personnes, face au géant de la chimie DuPont.

Le contact quotidien avec ces substances nocives pourrait donc impacter notre santé.  »Pour l’instant,  on n’a pas une liste exhaustive des effets sur la santé ou en tout cas sur les organismes aquatiques, observe le chimiste rennais. La littérature a documenté un certain nombre de risques comme les cancers du sein, des testicules. Les PFAS sont des perturbateurs endocriniens qui pourraient entraîner des perturbations du système hormonal, des maladies thyroïdiennes, l’altération du système immunitaire. »

Selon certaines études, un lien a même été établi entre l’augmentation des cancers pédiatriques et les PFAS. « On ne connaît pas encore tous les effets toxicologiques de toutes les molécules, ajoute encore Khalil Hanna. Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais il y a 12.000 molécules. Parmi celles les plus utilisées et les plus trouvées dans l’environnement, on sait que le PFOA a un lien avec les cancers du rein ou des testicules. »

L’ampleur de la contamination aux PFAS a été démontrée par le quotidien Le Monde en février 2023. L’enquête, réalisée pendant près d’un an, avec 17 médias partenaires, a révélé l’existence de 17.000 sites contaminés à travers toute l’Europe dont 37 en Bretagne.

Cette carte montre les sites de contamination aux PFAS détectée et présumée en Bretagne.
Cette carte montre les sites de contamination aux PFAS détectée et présumée en Bretagne. • © Le Monde

Interdire certains PFAS dès 2025

La Convention de Stockholm interdit depuis 2009 les PFAS de la sous-famille des PFOS et restreint fortement les PFOA (utilisés notamment pour rendre les plastiques imperméables à l’eau ou à l’huile). Mais elle laisse de côté de nombreux PFAS, qui rassemblent des milliers de molécules.

Une proposition de loi, qui vise à réduire l’exposition aux PFAS, doit être examinée ce jeudi 4 avril par l’Assemblée nationale. Portée par le député EELV de Gironde, Nicolas Thierry, elle a été votée par la commission développement durable et sera débattue et soumise au vote des députés, au lendemain d’une manifestation des salariés du groupe Seb, syndicat et élus opposés à la proposition de loi.

Le texte vise à réduire l’exposition de la population aux PFAS, en interdisant à compter du 1er janvier 2025 « la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché » de certains produits qui en contiennent.

Un amendement adopté en commission prévoit ainsi d’interdire à compter du 1er janvier 2025 « tout ustensile de cuisine, produit cosmétique, produit de fart ou produit textile d’habillement contenant des substances per- et polyfluoroalkylées, à l’exception des vêtements de protection pour les professionnels de la sécurité et de la sécurité civile« .

« Pour moi, il faut arrêter de produire ces composés-là, confie Khalil Hanna. Cette proposition de loi, elle est pragmatique. Ce sont des composés toxiques qui sont partout. Tout le monde est d’accord sur le fait qu’ils sont nocifs donc il faut dès maintenant interdire ça. Du moins dans le produit qui entre en contact direct avec la nourriture ou avec le corps humain comme les textiles ou les cosmétiques. Ça relève du bon sens pour moi. »

L’ensemble des textiles seront concernés par l’interdiction à compter du 1er janvier 2030. Le secteur des emballages sort du périmètre de la loi mais un règlement européen doit l’encadrer plus strictement.

Plus de contrôles dans l’eau potable

Autre mesure : l’obligation de contrôler la présence de PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine sur tout le territoire. Le texte demande au gouvernement un rapport proposant des « normes sanitaires actualisées pour tous les PFAS ».

La proposition de loi demande également à l’exécutif une « trajectoire de dépollution des eaux et des sols contaminés » et l’application du principe pollueur-payeur avec une contribution exceptionnelle visant les industriels rejetant des PFAS. « Cette proposition de loi, elle essaye d’appliquer le principe pollueur-payeur, cela signifie que si vous polluez, vous devrez payer un malus et participer à la dépollution. Ça, c’est important » conclut Khalil Hanna.

Yoann Etienne  04/04/2024

https://france3-regions.francetvinfo.fr

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18 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

darmanin

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13 octobre 2023 ~ 0 Commentaire

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«Prison à ciel ouvert» : Dominique de Villepin salué par les Insoumis à propos de la bande de Gaza

Plusieurs responsables de LFI se sont félicités des déclarations de l’ancien chef de la diplomatie de Jacques Chirac, qui n’hésite pourtant pas à critiquer le Hamas et dénonce des «crimes contre l’humanité» commis samedi dernier en Israël.

Au micro de France Inter ce jeudi, Dominique de Villepin a reconnu «avec une peine infinie» qu’il n’avait pas été surpris par la «haine» qui a déferlé samedi 7 octobre en Israël, où plus de 1200 civils et militaires ont été assassinés et une centaine pris en otage par des combattants islamistes du Hamas.

Et l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac de rappeler «ce que nous avons tous dit de cette prison à ciel ouvert» qu’est la bande Gaza : «On se dit que quelque chose a été raté, par nous tous, par l’ensemble de la communauté internationale, avec l’amnésie qui a été la nôtre, l’oubli qui a considéré à imaginer que cette question palestinienne allait pouvoir s’effacer devant un accord économique, stratégique et diplomatique, comme substitut à cette tragédie»

«Grille d’analyse gaulliste»

Cette déclaration de Dominique de Villepin, premier ministre de 2005 à 2007, a été saluée ce jeudi par plusieurs ténors de la France insoumise. «Il est toujours utile dans ces moments d’écouter Dominique de Villepin», a écrit sur X (anciennement Twitter) le député Manuel Bompard, coordinateur des Insoumis. «Comme souvent, Dominique de Villepin a les mots justes. Et comme il ne s’appelle pas Jean-Luc Mélenchon, personne ne viendra lui dire à lui que ses mots sont ’ambigus’, qu’il ’justifie le terrorisme’, qu’il est ’complice du Hamas’, qu’il crée un climat propice à ’l’antisémitisme’ !», a poursuivi un autre député insoumis, Adriens Quatennens. Même tonalité du côté du président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel : «Je craignais que toute la droite républicaine avait oublié sa grille d’analyse gaulliste sur ce conflit. Après Hubert Védrine, la parole de Dominique de Villepin est précieuse et surtout utile».

La formule de «prison à ciel ouvert» pour qualifier l’enclave palestinienne a certainement plu aux Insoumis, qui se refusent obstinément à qualifier le Hamas d’organisation terroriste, de même que la mise en garde de Dominique de Villepin qui a déclaré qu’«il fallait éviter que la riposte indiscriminée ne conduise à enflammer un peu plus la région, mais aussi le monde».

Au-delà, pourtant, l’ancien diplomate français était loin de reprendre en chœur le discours ambigu de la France insoumis. «L’ampleur, l’horreur et la barbarie qui se sont exprimées nous appellent tous à un devoir d’humanité et de solidarité vis-à-vis d’Israël et du peuple israélien», a expliqué le gaulliste revendiqué, qui a dénoncé «les terroristes du Hamas» et la commission, «manifestement», de «crimes contre l’Humanité, dès lors qu’a été ciblée de façon systématique et générale une catégorie de population». L’ancien locataire du quai d’Orsay fait ici référence aux critères juridiques du Statut de Rome de 1998, qui a créé la Cour pénale internationale.

Dominique de Villepin a aussi explicitement critiqué le discours plein d’ambiguïté des Insoumis dans le sillage de l’attaque du Hamas contre Israël : «Tout ce qui, dans la politique politicienne, peut conduire à essayer de tirer profit politiquement de cette situation me dégoûte. On ne peut pas jouer avec tout, sur ces sujets, nous ne sommes pas là pour tirer avantage de telle ou telle communauté». Des mots que n’ont pas dû retenir Manuel Bompard, Adriens Quatennens ou Éric Coquerel… mais le chiraquien n’a pas été tendre non plus pour son ancienne famille politique puisqu’il a critiqué dans les mêmes termes l’appel du président LR, Éric Ciotti, en faveur d’une suspension des aides aux territoires palestiniens, accusées d’enrichir les terroristes du Hamas.

Sur le fond de l’affaire, la position défendue par Dominique de Villepin n’aura étonné personne. L’ancien ministre des Affaires étrangères s’est inquiété du hiatus grandissant entre le discours diplomatique des puissances occidentales et celui des pays dits du Sud global. «La ligne de fracture du monde, aujourd’hui, recoupe celle de l’Ukraine. La voix de l’Europe, la voix de l’Occident n’est pas majoritaire. Tout ce qui va se passer, va l’être sous l’œil et le regard du monde qui ne voit pas les choses comme nous», a-t-il déclaré au micro de France Inter.

«La solution à deux États, plus que jamais la seule»

Dominique de Villepin a plaidé en faveur d’«une solution à deux États», soit la reconnaissance mutuelle de l’existence d’un État palestinien à côté de l’État hébreu. Elle est «plus que jamais, la seule», a-t-il affirmé, en expliquant que cette solution «est la meilleure garantie de sécurité que pourrait avoir Israël : avoir un État constitué à côté de soi, ça vaut mieux qu’un pullulement d’organisations terroristes, un chaudron mortifère».

L’ancien premier ministre n’y voit pas un projet «iréniste» mais un gage d’«efficacité» rendu possible car le Hamas «n’est pas le peuple palestinien». Mais, «combattre le Hamas n’est pas enfermer deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza sans pouvoir sortir», a-t-il poursuivi en estimant que «le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée, qu’il n’y a pas de responsabilité collective pour un peuple pour les crimes commis par quelques-uns».

Dans la même veine, le chef de la diplomatie de Jacques Chirac, célèbre pour son discours de 2003 devant le conseil de sécurité de l’ONU contre l’invasion américaine de l’Irak, a estimé qu’après les attentats du World Trade Center, «les Américains avaient cédé à une volonté de vengeance, s’étaient lancés seuls dans une volonté de punir, ont été entraînés dans une logique de force et ont cru qu’ils pourraient fabriquer un nouveau Moyen-Orient, apporter la démocratie par la violence et la force, résultat, ils ont enflammé». «Ne recommençons pas les mêmes erreurs», a-t-il mis en garde en considérant que les Israéliens vivaient leur propre 11-Septembre étant donné «l’immensité du drame et du choc».

Alexis Feertchak

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06 avril 2023 ~ 0 Commentaire

sondages (sud ouest)

LE-PEN

Présidentielle : Marine Le Pen progresse dans tous les sondages

La séquence actuelle est clairement au bénéfice de Marine Le Pen

À quatre ans du scrutin, la cheffe de file des députés RN est donnée en tête au premier tour. Et si le second tour de 2022 se rejouait aujourd’hui, elle l’emporterait largement face à Macron

La cheffe de file des députés RN et candidate de son parti aux dernières élections présidentielles n’en finit plus de profiter de la crise née de la réforme des retraites et de sa politique de recherche de respectabilité à l’Assemblée nationale, quand la Nupes est accusée de « bordéliser » l’hémicycle.

Ainsi, Marine Le Pen améliorerait considérablement son score de 2022 si la présidentielle avait lieu demain, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro Magazine et Sud Radio publié ce mercredi avril.

La cheffe de file du Rassemblement national recueillerait 31 % des voix si le premier tour de l’élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, dans le cas d’une candidature unique de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon (22 %) et face à Edouard Philippe pour la majorité présidentielle (28 %). En 2022, Emmanuel Macron avait recueilli 28 % des suffrages au premier tour, Marine Le Pen 23 %, et Jean-Luc Mélenchon 22 %.

Si la gauche ne partait pas unie, Marine Le Pen arriverait en tête (29 %) devant Edouard Philippe (26 %), mais elle atteint 36 % des intentions de vote dans l’hypothèse d’une candidature de François Bayrou pour la majorité présidentielle (9 %). Gérald Darmanin ferait un peu mieux (11 %) mais Marine Le Pen attirerait alors 35 % des suffrages. Bruno Le Maire se hisserait pour sa part à 18 % contre 32 % pour la candidate du Rassemblement national.

En tête en 2027 et… en 2022

« Son image a totalement changé et la structure de son vote également. Ce n’est plus le vote FN d’antan, c’est désormais un vote attrape-tout », explique au Figaro le patron de l’Ifop, Frédéric Dabi, dont une autre étude parue mercredi révèle qu’une majorité des personnes interrogées considère que Mme Le Pen est « proche des préoccupations des Français » (58 %, +2 points en un an), « attachée aux valeurs démocratiques » (57 %, +4 points), « compétente » (52 %, +6 points) et « capable de réformer le pays » (51 %, +8 points). 47 % des sondés considèrent en outre que Marine Le Pen « a la stature d’une présidente de la République » (+5 points). 

Réforme des retraites : le RN « a clairement le vent en poupe » selon une étude
Malgré sa « faible implication », le Rassemblement national serait le grand gagnant de la séquence, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès publiée ce mardi

Si la gauche partait en rangs dispersés, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon recueillerait 20 % face à tous les candidats de la majorité présidentielle, sauf Edouard Philippe : son score tomberait alors à 17 %. Le communiste Fabien Roussel recueillerait entre 5 et 6,6 % des voix selon les configurations. Les Républicains derrière Laurent Wauquiez feraient entre 4 % (hypothèse Philippe) et 10 % (hypothèse Bayrou). Eric Zemmour oscillerait pour sa part entre 6 et 7 %.

Une autre étude, menée par Elabe pour BFMTV et publiée ce mercredi montre que si l’élection présidentielle de 2022 se rejouait aujourd’hui, Marine Le Pen devancerait largement Emmanuel Macron au deuxième tour, l’emportant avec 55 % des voix, contre 45 % pour l’actuel président.

Les sondages ne sont pas une prédiction mais une photographie des rapports de force à un moment donné. De plus à quatre ans du scrutin, la course à la présidentielle n’a pas encore débuté. Mais la dynamique est aujourd’hui clairement pour Marine Le Pen.

sudouest.fr  06/04/2023

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02 février 2022 ~ 0 Commentaire

droite (jdd)

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D’où vient l’obsession identitaire dans l’histoire politique française?

La problématique de l’identité nationale n’a pas toujours été l’apanage de l’extrême droite mais un long processus qui a accompagné la construction de la République.

En ce début de campagne présidentielle française, le débat politique s’est surtout focalisé sur les thématiques identitaires, aux dépens d’autres sujets qui, tels la crise sanitaire ou l’urgence climatique, semblaient pourtant davantage correspondre au contexte de l’élection. Cette obsession identitaire est l’aboutissement d’un processus séculaire, au cours duquel le concept d’identité s’est progressivement imposé d’abord au sein de l’extrême droite intellectuelle, puis plus largement dans l’ensemble du champ politique.

La problématique de l’identité nationale n’a pas toujours été l’apanage de l’extrême droite. Tout au long du 19è siècle, l’idée de Nation a été portée par les forces révolutionnaires et démocratiques. En France, elle a accompagné la construction de la République, autour d’une idéologie intégratrice et universaliste.

Comme l’a souligné l’historien Raoul Girardet dans une étude pionnière , c’est au moment de la crise boulangiste et plus encore de l’affaire Dreyfus , au tournant des19 et 20é siècles, que le nationalisme français se transforme et bascule à droite, voire à l’extrême droite. La Nation française est alors perçue comme une réalité menacée aussi bien par des forces extérieures (l’Allemagne) que par les ennemis de l’intérieur : les Juifs, les étrangers, les francs-maçons.

Un thème émergeant progressivement à l’extrême droite

L’œuvre d’une nouvelle génération d’intellectuels, marquée notamment par Maurice Barrès et Charles Maurras constitue le socle idéologique de forces politiques d’extrême droite qui, tout au long du 20è siècle, défendent la France contre les ennemis qui l’assaillent et contestent le parlementarisme républicain et le modèle de la démocratie libérale.

Les ligues nationalistes qui, le 6 février 1934, manifestent à proximité de la Chambre des députés pour protester une République inefficace et corrompue entendent rendre « la France aux Français ». La Révolution nationale, lancée en 1940 par le régime du maréchal Pétain, entend restaurer, à l’ombre de l’Allemagne nazie, une identité française intemporelle et en grande partie fantasmée, marquée notamment par le catholicisme et la ruralité.

Les compromissions de la collaboration jettent durablement l’opprobre non seulement sur le régime de Vichy, mais aussi sur l’extrême droite et les thématiques nationalistes et identitaires dont elles se réclament. La sensibilité nationaliste est alors récupérée par le gaullisme , qui en développe une version compatible avec les valeurs de la République et confiante dans la grandeur de la France.

C’est lorsque décline le gaullisme historique, à la fin des années 1960 que l’extrême droite identitaire réapparaît, dans le champ intellectuel d’abord. Elle s’appuie sur le sentiment d’un déclin de la France, marqué notamment par la perte de son empire colonial et le risque d’une dilution dans une Europe de l’Ouest dominée par les États-Unis.

Elle exploite également l’angoisse suscitée par la mondialisation des flux économiques et migratoires. Structurée autour d’organisations intellectuelles (comme le GRECE, créé en 1969) et de groupuscules politiques (Ordre Nouveau, également créé en 1969), cette extrême droite entend défendre l’identité française, en rappelant l’enracinement des individus dans une communauté nationale elle-même inscrite dans une civilisation européenne millénaire, menacée notamment par l’immigration arabo-musulmane.

C’est sur ce socle idéologique que s’appuie le Front national, créé en 1972 par Jean‑Marie Le Pen qui, significativement, remet à l’honneur l’épithète « national ».

Le Front national en caisse de résonance

Pendant les dix premières années de son existence, le Front national (FN),ne parvient d’abord pas à sortir de la situation marginale dans laquelle semble cantonnée l’extrême droite française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est à l’occasion des élections européennes de 1984 qu’il s’impose sur la scène politique, en recueillant près de 11% des voix.

Cette progression soudaine s’inscrit dans un contexte de crise politique et sociale, marquée notamment par l’avènement du chômage de masse, la désindustrialisation, le fossé grandissant entre les catégories populaires et les élites politiques.

Le FN parvient à capter les inquiétudes provoquées par cette crise en faisant de l’immigration le point de cristallisation des difficultés françaises. L’immigration est responsable à la fois de l’insécurité, symbolisée notamment par les violences qui embrasent les banlieues à partir de « l’été chaud » de 1981, et du chômage : en 1978 déjà, le FN lançait une grande campagne d’affiche autour du slogan « 1 million de chômeurs, c’est 1 million d’immigrés de trop », slogan qu’il actualise en 1982 en portant le chiffre à 3 millions de chômeurs et d’immigrés…

Les discours du FN exploitent alors de façon quasi obsessionnelle le péril de l’immigration, en recourant volontiers à des provocations. Jean‑Marie Le Pen prophétise ainsi, en janvier 1984 :

« Demain, les immigrés s’installeront chez vous, mangeront votre soupe et coucheront avec votre femme, votre fille ou votre fils ».

Le succès de ces diatribes hostiles à l’immigration conduit le FN à développer de façon cohérente une thématique à la fois identitaire et populiste, nourrie notamment par les travaux du Club de l’Horloge . Ce think tank qui, depuis les années 1970, relaie les réflexions de la Nouvelle Droite au sein de la droite modérée fournit d’ailleurs au FN une nouvelle génération de dirigeants, notamment Bruno Mégret, numéro 2 du parti à partir de 1988.

Mégret lance en 1989 la revue Identité et présente en 1991 « cinquante mesures pour régler le problème de l’immigration » et met en exergue la notion de « préférence nationale » qu’il entend d’ailleurs appliquer dans la ville de Vitrolles dont sa femme est élue maire en 1997.

Son exclusion du FN, en 1998, relègue au second plan ces thématiques identitaires, au profit de la rhétorique plus tribunitienne de Le Pen. De nouveaux groupes d’extrême occupent alors l’espace politique ainsi libéré, tel le Bloc identitaire, créé en 2002.

Une extension vers l’ensemble du champ politique

Jusqu’au début du 21è siècle, le thème de l’identité nationale reste malgré tout marginal dans le champ politique français et se cantonne à l’extrême droite.

Au cours de l’élection présidentielle de 2002, les débats se focalisent d’abord sur la souveraineté nationale, défendue par Jean‑Pierre Chevènement à la tête de son « pôle républicain » qui regroupe les souverainistes de gauche et de droite en vue de défendre l’indépendance et les valeurs de la République française, puis celui de l’insécurité, dont s’emparent ceux qui se combattront au second tour (Jacques Chirac et Jean‑Marie Le Pen).

Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy fait de la création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale une proposition emblématique – et particulièrement clivante – de sa campagne, autour de laquelle vont devoir se positionner ses concurrents, y compris la socialiste Ségolène Royal. L’immigration s’inscrit dans une thématique plus large, la question identitaire, qui permet à Sarkozy d’attirer plus du tiers des électeurs habituels du Front national et de remporter l’élection .

Une banalisation de la question identitaire

Cette banalisation de la question identitaire s’explique par de multiples facteurs. La montée du terrorisme islamiste, marquée par des vagues successives en France (en 1985-1986 d’abord, puis au milieu des années 1990 et enfin à partir de 2012), a déplacé les termes du débat politique sur l’immigration. Ce qui est en jeu, ce n’est plus le chômage des « Français de souche » ou leur sécurité au quotidien, c’est bien l’intégrité d’une identité française, façonnée par le christianisme et menacée à la fois par le terrorisme islamiste et par un communautarisme d’origine religieuse qui s’exprime publiquement, depuis « l’affaire du foulard » porté à l’école par des jeunes lycéennes à Creil en 1989.

La lutte contre cette double menace, terroriste et communautariste, permet à la thématique identitaire de dépasser le cadre de l’extrême droite et de nourrir de nouvelles thématiques : la laïcité, devenue le point central d’un modèle républicain qui intègre l’ensemble des particularismes dans une communauté nationale une et indivisible ; et l’affirmation de la fierté d’être Français, que Nicolas Sarkozy exprime en promouvant une conception de l’histoire qui réconcilie les Français avec le « roman national », loin de tout sentiment de repentance, notamment par rapport au passé colonial de la France.

Les attentats de 2015 n’ont fait que renforcer cette polarisation sur les thématiques identitaires, même s’ils n’entraînent pas forcément une radicalisation de l’opinion publique. Le Front national dépasse 27 % des voix aux élections régionales de décembre 2015. Le président de la République François Hollande propose alors la déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la nation. Certains refusent toutefois de céder à cette surenchère.

Lors des primaires de la droite et du centre, en 2016, Alain Juppé fait campagne sur « l’identité heureuse ». Quant à Emmanuel Macron, il est élu en 2017 contre Marine Le Pen, sur un projet délibérément européen et tournant le dos au nationalisme.

L’influence de la mouvance identitaire

Même si elle marque un coup d’arrêt à la progression électorale du Front national, la victoire d’Emmanuel Macron ne met pas fin à l’activité d’une mouvance identitaire, très présente sur les réseaux sociaux.

Esquissée dès le milieu de l’année 2021 et annoncée officiellement fin novembre, la candidature présidentielle de l’essayiste Eric Zemmour récupère les principales propositions du Front  national des années 1990 devenu Rassemblement national en 2018, (arrêt de l’immigration et du regroupement familial, préférence nationale, abrogation du droit du sol), en en faisant les éléments clefs d’un combat pour la civilisation.

Le nom qu’il donne à son mouvement, Reconquête, fait d’ailleurs explicitement référence à la Reconquista de l’Espagne arabo-andalouse par les catholiques, à la fin du Moyen-âge. L’historien Laurent Joly a d’ailleurs démontré qu’Eric Zemmour falsifie l’histoire de la France au service d’un nationalisme ethnique et identitaire qui renoue avec la Révolution nationale du maréchal Pétain.

Le succès médiatique de la candidature d’Eric Zemmour montre l’influence d’une culture politique qui mêle défense de l’identité nationale, crainte de l’étranger et plus particulièrement du musulman, hantise du déclin voire de la dilution de la nation française et de la civilisation européenne.

On retrouve ces thèmes dans le discours du Rassemblement national et, de façon plus atténuée et moins homogène chez Les Républicains ou même dans la mouvance macroniste, comme en témoignent notamment les propos de plusieurs ministres (Gérald Darmanin, Jean‑Michel Blanquer, Frédérique Vidal) contre « l’islamo-gauchisme ». Cette évolution est l’un des symptômes de la droitisation du champ politique et de l’opinion publique française depuis le début du 21é   siècle.

1 février 2022 Mathias Bernard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original .

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22 janvier 2022 ~ 0 Commentaire

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Présidentielle : selon un sondage, la gauche peine de plus en plus à rassembler dans les quartiers populaires

L’Ifop a publié vendredi une étude sur les intentions de vote dans les banlieues à moins de trois mois du premier tour de la présidentielle. Pas plus de 36% des voix se porteraient vers la gauche.

La gauche perd des points dans les banlieues populaires. C’est le constat principal de la dernière étude de l’Ifop pour Ecran de veilles, la revue du site GlobalWatchAnalysis, publiée vendredi. Les intentions de vote pour les divers candidats de gauche à la prochaine présidentielle ne dépassent pas 36%. Un score relativement bas si on le compare à 2012 où plus de la moitié des électeurs habitant dans les quartiers populaires avaient voté à gauche. A moins de trois mois du premier tour, le paysage plus que divisé semble déboussolé dans les fiefs historiques de cette famille politique hétérogène.

Un mouvement « cohérent avec le reste du pays », commente le géographe et cartographe, Sylvain Manternach. Cet électorat « est peut-être dubitatif devant la multiplication des candidatures, le Covid et le fait que la gauche ait un peu de mal à se raccrocher au pouvoir », poursuit-il.

La gauche voit ses territoires s’envoler au profit de l’extrême droite

La tendance n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue. Les figures de gauche ont du mal à mobiliser dans ces territoires marqués par le chômage et la pauvreté au profit des candidats d’extrême droite. Les électeurs résidant dans des quartiers populaires seraient 35% à diriger leur vote vers Marine Le Pen , Eric Zemmour ou encore Nicolas Dupont-Aignan contre 28,4% en 2017 et à peine 21,9% en 2012, selon cette même étude.

Une partie de l’électorat cède à ces représentations très négatives sur les gens issus de l’immigration

Pour Sylvain Manternach, une partie des habitants des quartiers populaires « se retrouvent dans ce discours » national populiste. « Dans ces quartiers, il y a une population issue de l’immigration souvent assez nombreuse. Une partie de l’électorat cède à ces représentations très négatives sur les gens issus de l’immigration, sur leur rôle supposé dans la délinquance, dans le déclin de la nation ou leur peu de respect ou d’amour pour la France… Ce sont des discours qui reviennent souvent dans les rangs de Marine Le Pen », explique le chercheur.

Le vote Mélenchon résiste

Le vote de gauche, s’il n’a pas complètement disparu, se dirige progressivement vers des positions plus radicales. Ainsi, près de 26% des électeurs pencheraient pour des candidats tels que Jean-Luc Mélenchon , Fabien Roussel, Philippe Poutou ou encore Nathalie Artaud. Ils ne sont que 10% à opter pour des idées plus modérées incarnées par Yannick Jadot ou bien Anne Hidalgo .

Dans cette famille politique désunie, le candidat de la France Insoumise apparaît comme étant le plus courtisé. Plus précisément dans les quartiers prioritaires, encore plus touchés par la pauvreté. Le vote y est majoritairement ancré à gauche avec 56% des intentions et 37% uniquement pour Jean-Luc Mélenchon.

« En 2012, François Hollande réalisait des scores astronomiques. En 2017 avec l’effondrement du PS, Jean-Luc Mélenchon en a profité. Je ne vois pas de rapport à la radicalité, mais plus un vote considéré comme utile à gauche », explique Sylvain Manternach.

Selon le géographe, le discours de l’écologiste Yannick Jadot peut également être inaudible dans les quartiers populaires où les enjeux sociaux sont prédominants. « On a parlé au moment des gilets jaunes des ‘fin du mois’ contre les ‘fin du monde’, dans ces quartiers là, c’est une formule qui a malgré tout un peu de sens », affirme-t-il.

Le pouvoir d’achat en tête des préoccupations

Les habitants interrogés sur ces territoires ont généralement de fortes attentes en ce qui concernent les services publics, notamment dans le domaine de la santé au regard de la crise sanitaire du Covid-19.

Mais les électeurs se disent également préoccupés par des besoins matériels : le pouvoir d’achat, la hausse des salaires et la lutte contre le chômage. La précarité et l’éducation sont aussi prégnants à la différence des questions de sociétés (lutte contre le sexisme, le racisme et la haine contre les LGBT) qui mobilisent beaucoup moins.

Mais en troisième position arrive un thème de campagne cher à la droite et à l’extrême droite : l’insécurité. Plus de 74% des sondés se disent concernés par le sujet.

21 janvier 2022 Manon Bernard

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10 janvier 2022 ~ 0 Commentaire

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Tous les sondages de la présidentielle 2022 dans notre compilateur

Macron-Le Pen, le match retour au printemps? Les intentions de vote à 3 mois du 10 avril 2022 n’infirment pas cette possibilité.

 Un président en campagne, mais toujours pas officiellement candidat. À exactement trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, et si on laisse de côté l’éventuelle entrée en jeu de Christiane Taubira, il reste une inconnue: savoir quand Emmanuel Macron entrera vraiment dans la course à sa succession. S’il ne fait guère de doute qu’il sera sur la ligne de départ le 10 avril, l’actuel chef de l’État garde un malin plaisir à faire durer le suspens.

Et cela lui réussit plutôt bien. Enfin jusqu’à présent. Car on a vu en fin de semaine dernière dans l’enquête YouGov pour Le HuffPost que les Français lui ont fait payer cash sa sortie sur les non-vaccinés qu’il veut “emmerder”. Cela finira-t-il par se traduire aussi dans les intentions de vote? C’est d’autant moins certain qu’il jouit d’un socle de fidèles qui ne semble pas bouger depuis cinq ans.

Comme on peut le voir dans notre compilateur de sondages, Emmanuel Macron bénéficie en effet d’une stabilité aux alentours de 24%, son score de premier tour en 2017. En ce début janvier, il est même -dans notre outil- à 25,3% en moyenne, soit son total le plus élevé depuis la fin octobre.

Si Emmanuel Macron est accroché très solidement à la première place, la deuxième est nettement plus disputée. A un trimestre du vote, deux femmes se détachent. Avec un chassé-croisé par rapport à notre dernier article du mois de décembre.

Marine Le Pen redouble Valérie Pécresse

Si avait capitalisé sur sa victoire au Congrès LR pour faire un bond et s’imposer sur l’affiche, Valérie Pécresse fléchit à présent. De 17,4% elle est passée à 16,1% en moyenne. Et comme dans le même temps Marine Le Pen (qui avait décroché au dernier trimestre 2021) retrouve des couleurs, la donne est inversée. Avec 16,6%, la présidente du RN retrouve la deuxième place qui était la sienne en 2017 et à laquelle elle semblait promise à la fin de l’été.

C’était à une époque où Eric Zemmour n’avait pas encore surgi. L’ancien journaliste du Figaro et de CNews continue de plafonner (12,5%, sa plus mauvaise moyenne depuis fin septembre) mais avec son positionnement à l’extrême droite, il empêche toujours Marine Le Pen d’atteindre la barre des 20%. Voilà donc pour la droite et l’extrême droite.

A quand une dynamique pour la gauche?

Et la gauche? L’analyse est désespérément la même depuis que nous publions ce compilateur. Divisée comme elle l’est, elle n’arrive pas à peser dans la compétition pour accéder au second tour de la présidentielle. Janvier devait s’annoncer comme le mois de l’éclaircie mais en ce lundi 10, il est impossible de dire qui sera bien sur la ligne de départ.

Engluée à moins de 5%, Anne Hidalgo avait tenté un coup de poker en réclamant une primaire. Résultat: aucun autre candidat à part Arnaud Montebourg (et Christiane Taubira qui s’est invitée à la surprise générale) n’a pas daigné lui dire oui. Et dans les sondages, aucune amélioration n’est visible: la maire de Paris reste sous les 4%.

Devant elle, Yannick Jadot fait bien le double de son score. Mais avec 7,3% en moyenne, le candidat écologiste peine à séduire et il se raccroche à l’idée que sa candidature décollera quand la campagne débutera vraiment.

C’est aussi ce qu’espère Jean-Luc Mélenchon, qui continue de faire la course en tête de ce côté de l’échiquier politique. Mais le leader de la France insoumise qui promet un meeting inédit ce dimanche ne connaît pas non plus de percée fulgurante. Avec 9,4% en moyenne, il est environ 3 points en deçà de son score de janvier 2017.

10/01/2022 Alexandre Boudet

https://www.huffingtonpost.fr/

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