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17 août 2024 ~ 0 Commentaire

Cyberaction

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Cyberaction : Protégeons le château d’eau de la Bretagne

On l’appelle le pays des sources ou le château d’eau de la Bretagne. C’est un territoire à la croisée du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan.

C’est le pays COB qui alimente en eau bon nombre de fleuves et rivières bretonnes : l’Aulne, le Douron, le Blavet, le Trieux, le Scorff, l’Odet, L’Elorn, l’Aven, l’Isole, l’Ellé, … Le territoire COB, un des seuls territoires bretons excédentaires en eau, est ainsi un fournisseur d’eau pour les populations urbaines situées en frange côtière en Côtes d’Armor, Finistère et Morbihan.

L’enjeu pour les 20 ans à venir dans un Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)

Depuis plus de 2 ans maintenant le Pays COB a entamé la rédaction de son SCoT en faisant appel à un bureau d’étude. Dès les premières rédactions, les orientations proposées n’étaient qu’une reconduite des politiques passées : développement de l’agro-industrie sans limite, sans considération pour la biodiversité, les ressources naturelles, la santé environnementale et sans prise en compte non plus du dérèglement climatique en cours.

Un groupe d’habitants et d’habitantes s’est alors constitué et a écrit un projet pour un territoire désirable en tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux du territoire (1). Les élu.e.s ont écarté ce travail et le pays COB a soumis son projet à une Commission d’Enquête pour le faire approuver.

Ce projet doit être retiré par le Pays COB et sa procédure annulée.

Juillet 2024 : la Commission d’enquête sanctionne le Pays COB et émet un avis défavorable (2) au projet de SCoT. Dans leur analyse, les 3 commissaires enquêteurs s’inspirent des dépositions de la population et apportent leurs regards critiques sur la politique proposée par le Pays COB.

Derrière un langage technico-administratif retenu, c’est un verdict sans appel et une grande bouffée d’oxygène pour tous les mouvements qui se battent pour la qualité de l’eau, la biodiversité, le climat et contre les fermes-usines.

Fermes-usines ? Qu’en est-il sur ce territoire ?

Comme d’autres secteurs en Bretagne, les fermes-usines et le système qui va avec est très présent sur le territoire et les batailles juridiques et politiques sont continues.

L’agriculture : sujet tabou

Dans son projet de SCoT, le Pays COB prend soin de ne surtout pas aborder la question de l’agriculture.

Interrogé lors d’une réunion publique sur cette étrange lacune alors que l’agriculture est l’activité principale en Pays COB, la vice-présidente répond qu’aucune planification n’est possible dans ce domaine « on est obligé d’accepter les projets … [de fermes-usines] »…

Là encore la Commission d’enquête met les choses au clair :  La « condition de soutenabilité et de l’acceptabilité par le milieu récepteur » est une formule qui permettrait d’écarter les projets industriels polluants, surconsommateurs de ressources comme les fermes-usines dans leurs différentes formes.

Quand on se bat depuis des années contre des projets locaux de fermes-usines ou d’autres projets imposés, on cherche un argument fort, un élément qui permettrait enfin de tenir compte des limites des ressources, de la nécessité d’un environnement sain. Le SCoT avec cette conditionnalité serait un appui certain dans les procédures juridiques.

Une mobilisation qui dépasse le territoire, un coin dans le système agro-industriel ?
Cette lutte en Centre-Ouest-Bretagne est emblématique de celles qui sont menées ou vont s’engager inévitablement sur l’ensemble de nos territoires.

Un large mouvement est initié, il demande :
Le retrait du projet actuel, proposé par le Pays COB
L’organisation d’une réelle concertation avec les habitant-e-s du territoire
La prise en compte des enjeux (environnement, santé, mobilité, emplois, climat) et des limites en ressources pour les 20 ans à venir en écartant, entre autres, le développement de l’agro-industrie et des fermes-usines.

https://bretagne-contre-les-fermes-usines

(1) : Un schéma en cohérence avec les enjeux d’avenir
https://raresaverses.fr/wp-content/uploads/2024/07/Propositions-Citoyennes-pour-le-DOO-du-SCoT.pdf
(2) : Conclusions et avis de la Commission d’enquête
https://raresaverses.fr/wp-content/uploads/2024/07/2-Conclusions-et-avis-EP24000002.pdf
(3) : Extraits de l’avis défavorable de la Commission d’enquête
https://raresaverses.fr/infoluttes/avis-defavorable-de-la-commission-denquete-le-projet-de-scot-du-pays-cob-a-du-plomb-dans-laile/

Pour aller directement à la signature Cliquez ici

https://www.cyberacteurs.org/

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17 août 2024 ~ 0 Commentaire

PAIX (Tian- UEP)

pace

Pour l’Université européenne de la Paix, « ce n’est pas de comprimés d’iode dont les riverains de la rade de Brest ont besoin »

L’élargissement des plans particuliers d’intervention de l’Île Longue et de la base navale de Brest fait réagir l’Université européenne de la Paix. Pour l’Université européenne de la Paix, seul le démantèlement de la base nucléaire de l’île Longue assurera la sécurité des riverains de la rade.

L‘article sur l’élargissement des zones d’application des PPI (plans particuliers d’intervention) de l’île Longue et de la base navale de Brest paru dans Le Télégramme de mardi 13 août 2024 n’a pas échappé aux militants de l’Université européenne de la Paix.

Pour son représentant local Roland de Penanros, « les riverains de la rade n’ont pas besoin de plus de comprimés d’iode pour leur sécurité, mais du démantèlement pur et simple de la base nucléaire de l’île Longue ».

 « Outre qu’il ferait perdre à la rade son statut peu enviable de cible en cas de conflit nucléaire, ce démantèlement offrirait l’opportunité d’une reconversion de l’île Longue porteuse d’avenir.
Par exemple, en en faisant un centre de production d’hydrogène verte, base pour la région du développement d’activités nouvelles génératrices d’emplois. Il marquerait aussi la volonté de notre pays de se conformer au traité d’interdiction des armes nucléaires (Tian) voté par l’ONU en 2017.
Une rade « libérée » du nucléaire, demain classée par l’Unesco « site mondial pour la Paix » et inscrite au patrimoine mondial, ne serait-ce pas là un beau projet d’avenir pour Brest et sa région ? »

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04 août 2024 ~ 0 Commentaire

LOCQUIREC ( Cyberacteurs )

elections

Cyberaction : Contre l’installation d’une antenne 5G (25mètres) impasse Parc Treis Locquirec

A Locquirec, un projet d’installation d’une antenne 5G Orange d’une hauteur de 25 mètres est en cours dans l’impasse PARC TREIS.

Pour aller directement à la signature Cliquez ici
Cyberaction 02 août 2024
Proposée par Cyberacteurs
En partenariat avec Force 5

Elle sera envoyée à Maire
Elle prendra fin le : 02 novembre 2024

Devant les risques que présentent les ondes, y compris et surtout pour les personnes électro-sensibles, et vue la densité de l’habitat à proximité immédiate, nous refusons l’implantation.
Il existe déjà sur le château d’eau de Kerboulic, une installation d’antennes de plusieurs opérateurs.
Nous proposons:
l’installation d’une antenne unique au service de tous les opérateurs; Ceci limiterait les effets négatifs des ondes.
en alternative que la mairie cède une parcelle de terrain pour une installation moins nocive pour la population.
Le comité des riverains

Locquirec, le 22 juillet 2024
.
Mairie de Locquirec
1, Route de Plestin
29241 Locquirec

A l’attention de Monsieur le Maire de Locquirec
Lettre recommandée avec AR
Monsieur le Maire,
Nous, riveraines et riverains sous-signés, directement concernés par un projet d’installation d’une antenne de téléphonie Orange d’une hauteur de 25 ml, avons pris connaissance de l’arrêté que vous avez signé en date du 11 juillet par lequel « il n’est pas fait opposition à la déclaration préalable sous réserve du respect de la demande ci-dessus ( déclaration préalable)

Par cet acte, vous permettez l’installation de ladite antenne sans nous avoir au préalable informés et consultés.
- Vous étiez en droit de demander une simulation d’exposition aux champs électromagnétiques générés par l’installation.
- Vous aviez obligation de mettre toutes les informations sur ce dossier à disposition des habitants et leur donner la possibilité de formuler des observations.
- Vous pouviez solliciter le Préfet pour réunir une instance de concertation locale
Or, rien de tout cela n’a été fait.

C’est à ce titre que nous vous adressons ce recours gracieux et vous demandons la suspension de l’arrêté que vous avez signé le 11 juillet 2024.
Cordialement

https://www.cyberacteurs.org/

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31 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Hillion (FR3)

Sanglier retrouvé mort sur la plage de Hillion (22)

Sanglier retrouvé mort sur la plage de Hillion (22) • © Halte aux Marées vertes

« On fait les valises », André Ollivro, le défenseur de l’environnement, contraint de quitter son cabanon à cause des algues vertes

Les volets roulants descendent doucement. Encore un instant et la petite maison qui surplombe la plage de la Grandville à Hillion sera close. André Ollivro a décidé de quitter les lieux. Les émanations de gaz issues des algues vertes en décomposition le rendent malade. Après 25 ans de lutte contre les marées vertes, celui que l’on surnomme le Che Guevara des Grèves, abandonne le bungalow qu’il avait construit de ses mains.

C’était son rêve d’enfance. Son petit paradis. Son coin à lui. La plage de la Grandville à Hillion dans les Côtes-d’Armor. Mais là, écrit-il, « Je n’en peux plus« .

Un coin de paradis

En 1936, son grand-oncle y avait construit un hôtel-restaurant. Dans les années 60, sur un morceau de terrain que ce tonton lui avait donné, André Ollivro y a bâti son cabanon, « son havre de paix« . Au fil des ans, il a coulé la dalle, monté les panneaux des murs, creusé les tranchées pour faire venir l’eau et l’électricité et tout aménagé.

C’était la maison des vacances… « À l’époque, se souvient-il, c’était magnifique, on faisait du bateau, on ramassait des coques, on allait à la pêche et on ramenait des bars, des soles, il n’y a plus rien de tout cela… il n’y a même plus de vers de vase. »

Abîmé par les algues vertes

Le rêve d’enfance a viré au cauchemar à cause d’une algue : ulva armoricana. C’est le nom que lui ont donné les scientifiques quand elle a commencé à proliférer dans les eaux bretonnes dans les années 70. Nourrie par les nitrates rejetés par l’agriculture, l’ulve s’est développée dans les baies, notamment dans celle de Saint-Brieuc.

À Hillion, au pied du cabanon d’André Ollivro, les algues se sont petit à petit déposées. En se décomposant, elles dégagent de l’H2S, un gaz qui peut se révéler mortel à forte dose.

En 2008, deux chiens ont été retrouvés morts sur la grève juste en dessous du bungalow. Trois ans plus tard, c’est 36 sangliers qui périssaient au même endroit.

André Ollivro branche son détecteur qui commence aussitôt à biper. « Là, on monte à 0,7 – 0,9, plus on approche de la mer, plus ça monte. Les années précédentes, le compteur ne grimpait pas à ce niveau-là, constate-t-il. Pour avoir des chiffres comme cela, il fallait descendre sur la plage. »

Il contemple, impuissant, la plage couverte d’un immense tapis vert. « Au-dessus de 1 PPM (partie par million), il faut fermer les plages et dégager… Là, on est à 1… donc il ne faut pas rester longtemps. »

Depuis 2022, une surveillance régionale de la qualité de l’air à proximité des zones de putréfaction a été déployée en Bretagne. À Saint-Guimond, une des autres plages d’Hillion, l’accès a déjà été interdit à trois reprises depuis le début de l’été 2024.

25 ans de combat

De ses fenêtres, André Ollivro a vu la situation se dégrader année après année. Le cabanon de vacances s’est peu à peu transformé en quartier général de ses batailles contre les marées vertes et l’agriculture intensive. 25 ans de combat, « et je m’aperçois que rien ne change » soupire-t-il.

« Là, ce sont des vasières qui n’existaient pas avant. Mais maintenant, quand les algues vertes arrivent, elles pourrissent tout de suite parce qu’elles sont dans un milieu putride. On ne ramasse pas les algues donc elles pourrissent et dégagent un gaz toxique. Un gaz qui altère les intestins, qui pique les yeux, Non, ce n’est pas possible. On ne peut plus rester, sinon, c’est la santé qui en pâtit. Je ne veux pas vivre dans ces conditions-là, je m’en vais.  »

Le départ

Parodiant Georges Marchais (secrétaire général du Parti communiste qui avait expliqué sur le plateau d’Antenne 2, le 21 janvier 1980 : « J’ai dit à ma femme : « François Mitterrand a décidé d’abandonner le programme commun de la gauche, fais les valises, on rentre à Paris ! »), André Ollivro écrit à son tour, « J’ai dit à Nelly : ‘on fait nos valises, et on boucle tout ! ’ « 

Il a tout rangé dans ses sacs et mis la clé sous la porte. « Je reviendrai l’hiver pour revoir ce paysage magnifique », dit-il.

Son rêve d’enfance s’est évanoui. Il ne passera pas l’été à Hillion. Il a perdu une bataille, mais pas la guerre. Il entend bien continuer le combat !

(avec Gilles Le Morvan)

  Séverine Breton

 31/07/2024

 

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31 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Kervignac (Ouest France)

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Eau et Rivières s’oppose à son tour au projet de recherche minière à Kervignac

Eau et Rivières de Bretagne s’oppose, dans un communiqué publié mardi 23 juillet 2024, au projet de recherche minière à Kervignac, Hennebont, Languidic et Nostang (Morbihan). L’association invite « propriétaires ou locataires à refuser les opérations d’exploration sur leurs terrains ».

Alors que la consultation publique s’est achevée lundi 22 juillet 2024, Eau et Rivières de Bretagne s’oppose, comme les Écologistes du Pays de Lorient, à la demande de permis de recherche minière à Kervignac, Hennebont, Languidic et Nostang (Morbihan).

La demande de permis exclusif de recherche minière (PERM), effectuée par la société Breizh Ressources, prévoit d’effectuer des prélèvements sur une surface de 50 km2 afin de savoir si le sol contient certains minerais (étain, lithium, plomb, or, tungstène, terres rares…). Dans un communiqué publié mardi 23 juillet 2024, Eau et Rivières de Bretagne met notamment en avant « un dossier lacunaire et des risques sous-évalués ».

« L’analyse du dossier n’est pas de nature à rassurer, écrit l’association. Elle met en évidence l’approche superficielle adoptée par le pétitionnaire. Il se contente d’une description très générale du territoire sans en identifier les enjeux majeurs et les mettre en rapport avec son projet final de création de mine. »

Les habitants invités à refuser les opérations d’exploration

« Il est naïf de penser que l’ouverture de mines en Bretagne ou ailleurs en France assurerait l’indépendance énergétique du pays ou éviterait l’extraction dans des pays tiers, poursuit Eau et Rivières. Outre le nécessaire développement de filières de recyclage et de l’économie circulaire, l’urgence est d’enfin développer des solutions de sobriété. Tant sur nos consommations d’eau que celles de matériaux rares. »

Pour conclure, Eau et Rivières dit « s’opposer » au projet. Elle invite « toutes les personnes concernées, propriétaires ou locataires, à refuser, comme le droit l’y autorise, les opérations d’exploration sur leurs terrains ». Elle informe que « l’association va mettre à disposition, sur son site, un formulaire à remplir et à lui retourner ».

24/07/2024

https://www.ouest-france.fr/

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30 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

PISCINES (Reporterre)

piscine

Avec les canicules, bientôt tous confinés ?

S’enfermer chez soi, une bonne option pour survivre aux fortes chaleurs ? Tout dépend pour qui. Isolation du logement, climatisation, piscine… Certains ont des conditions plus agréables que d’autres.

Le changement climatique fait surchauffer la planète… au point de nous enfermer.

Le 28 juillet, les températures ont atteint 50 °C en Iran. Le pays a décrété la fermeture des banques et des institutions gouvernementales pour faire face à la vague de chaleur accablante — des centaines de personnes ont été hospitalisées pour des insolations et des malaises — et économiser l’énergie. La population a été encouragée à respecter un « confinement thermique » et à accomplir ses tâches indispensables, à l’extérieur, aux premières heures de la journée.

D’autres pays ont déjà pris des mesures similaires. En Grèce, en juin, de nombreuses activités ont été suspendues en raison de chaleurs estivales précoces (le mercure atteignait 41,2 °C à Sparte, dans la région du Péloponnèse). Les écoles ont fermé et les salariés ont été priés de rester en télétravail.

L’Asie du Sud-Est a connu pareille situation en avril, quand une vague de chaleur en Asie a entraîné la fermeture de milliers d’établissements scolaires aux Philippines et confiné les Thaïlandais chez eux. « Veuillez vous abstenir de passer du temps dehors », alertait la municipalité de Bangkok (BMA) sur Facebook.

La France n’est pas non plus à l’abri. Fin juin 2019, plusieurs écoles maternelles et primaires ont été fermées deux jours partout dans le pays. L’Éducation nationale avait laissé aux maires et aux directeurs d’école le choix de décider ou non de la fermeture de leur établissement.

L’Île-de-France, avec des températures autour de 34 °C, était l’une des régions les plus touchées. En revanche, la population française n’a jamais été explicitement incitée à se confiner, et cette mesure n’est d’ailleurs pas prévue dans le plan national canicule de la France, qui est activé chaque année du 1er juin au 15 septembre.

« Une tout autre histoire pour les personnes précaires »

Fermer les lieux publics, une réponse efficace pour protéger la population face aux vagues de chaleur ? Dans le cas de la Thaïlande, des Philippines ou du Bangladesh, la physicienne et climatologue Marie-Antoinette Mélierès saluait, en mai, dans 20 Minutes, « des décisions responsables », car « les autorités ont l’obligation de mettre à l’abri les populations » en cas de danger extrême.

Cathy Clerbaux, physicienne de l’atmosphère et directrice de recherche au CNRS, n’est quant à elle « pas étonnée » par le recours à ces mesures : « L’augmentation des températures liée au changement climatique, combinée à un taux d’humidité trop élevé, nous pousse de plus en plus souvent vers nos limites physiologiques, avec des conséquences potentiellement graves pour la santé. »

Mais ces décisions révèlent et exacerbent, surtout, les inégalités sociales existantes : renvoyées chez elles, les personnes vivant dans des logements bien isolés et climatisés sont évidemment mieux protégées contre les vagues de chaleur que dans des habitations inadaptés. « C’est une tout autre histoire qui se joue pour les personnes précaires qui vivent dans des habitations étriquées, mal isolées et sans climatisation, en plein milieu d’îlots de chaleur, voire dans des habitats informels, dit Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole et fondateur de l’association Droit au logement. Une forme de confinement peut exacerber leurs souffrances, comme on l’a vu lors de la pandémie de Covid-19. »

Pas de clim’, pas de piscine

La Fondation Abbé Pierre évalue à 4,2 millions, en France, le nombre de personnes en situation de mal-logement. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU) et ses agences, environ 1,6 milliard de personnes dans le monde vivent dans des conditions de logement inadéquates, dont 1 milliard dans des bidonvilles, des campements informels ou des habitations sans services de base comme l’eau potable et les installations sanitaires.

D’après un récent rapport d’Oxfam France, les populations les plus pauvres sont les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique, y compris les vagues de chaleur. En particulier à cause de leurs conditions de logement. Les logements sociaux, souvent construits avec des matériaux peu performants en termes d’isolation thermique, deviennent des fournaises en été. Les habitations précaires dans les zones urbaines denses manquent souvent de ventilation adéquate, exacerbant les risques pour la santé des résidents pendant les périodes de canicule.

« On n’a pas les moyens d’avoir une clim’ »

La climatisation, bien que de plus en plus courante, reste un luxe pour de nombreux foyers à faibles revenus. Les coûts d’installation et de fonctionnement des climatiseurs sont prohibitifs pour beaucoup, les laissant sans moyen efficace de se rafraîchir. « On n’a pas les moyens d’avoir une clim’ » déplorait André, retraitée de 69 ans, rencontrée en 2022 dans un quartier populaire du Gard. Sans compter son coût écologique : en 2020, la climatisation a été responsable de 5 % des émissions de gaz à effet de serre produites par le secteur du bâtiment. Les ménages modestes doivent alors trouver des alternatives moins efficaces, comme des ventilateurs ou des systèmes de refroidissement rudimentaires, qui ne suffisent pas lors des vagues de chaleur extrêmes. Chez André, le ventilateur brassait de l’air chaud.

Les habitants de quartiers défavorisés manquent aussi souvent d’espaces verts et de parcs, limitant les options pour trouver un peu de fraîcheur à l’extérieur. « Ici, rares sont les lieux où l’on oublie le bruit des voitures », observait Lila, habitante de la cité des Courtilières, un quartier prioritaire de Pantin, dans sa parcelle lovée au sein des jardins ouvriers d’Aubervilliers. « C’est mon remède à la vie de béton », disait-elle. En revanche, les quartiers plus aisés disposent de jardins, de parcs et d’une piscine, offrant une variété plus importante d’échappatoires à la chaleur.

Dans son rapport, afin que tout le monde puisse supporter les températures extrêmes, Oxfam appelle les pouvoirs publics à investir dans l’isolation thermique des logements sociaux et des habitations précaires pour les rendre plus résistants aux vagues de chaleur ; à subventionner l’achat et l’installation de climatiseurs pour les ménages à faibles revenus, tout en les soutenant pour faire face aux coûts énergétiques supplémentaires ; ainsi qu’à créer des refuges climatisés, des centres de rafraîchissement publics, accessibles à tous, où les personnes peuvent se rendre pour échapper à la chaleur.

« Il y a aussi un moment où, si nous continuons d’émettre massivement des gaz à effet de serre, le monde sera si chaud que les refuges seront trop rares, et tous nos efforts pour penser des villes plus vivables seront réduits à néant, alerte Cathy Clerbaux. D’où l’importance de respecter, dès à présent et à l’échelle de tous les pays, les objectifs contenus dans l’Accord de Paris. »

Alexandre-Reza Kokabi 30 juillet 2024

https://reporterre.net/

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26 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

NESTLE (Midi Libre)

haddock eau

Des eaux contaminées depuis plus de 15 ans, une fraude de 3 milliards : Nestlé trompait ses consommateurs depuis 2010

De nouvelles investigations dans l’affaire des eaux contaminées chez Nestlé ont montré que la multinationale a eu recours à des techniques de purification interdites depuis 2005 voire 1993, indique Médiapart.

Dans un rapport d’enquête sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé, qu’a pu consulter Médiapart, le géant suisse a eu recours à des traitements interdits pour ses eaux minérales depuis plus de 15 ans, une fraude qui s’élèverait à plus de 3 milliards d’euros.

Des traitements interdits depuis 2005, voire 1993

Le rapport d’enquête, émanant de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), se focalise ainsi sur les eaux Contrex, Hépar et Vittel pour lesquelles Nestlé « a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente », écrivent nos confrères. Cela en raison de contaminations bactériennes fréquentes.

Pour autant, ces « process ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise et certains de ces traitements ne répondraient nullement à des « besoins de sécurité sanitaire », selon l’enquête.

Nestlé Waters France a réagi

Le rapport évoque notamment l’achat en 2005 d’appareils à UV et relève « une utilisation de filtres non autorisés depuis au moins 2010″. Cette pratique a pu permettre à l’entreprise d’amasser plus de 3 milliards d’euros :

« La différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297,00 € pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes », selon les enquêteurs.

Nestlé Waters France a réagi auprès de l’AFP et réfute « fermement le mode de calcul et le chiffrage relayés par Médiapart ».

Des pathogènes et des bactéries au-dessus de la limite légale

Si Nestlé a contacté en 2021 les autorités afin de régulariser la situation, et a déclaré avoir « retiré les traitements en question » depuis, leurs résultats de contrôles, effectués de janvier 2020 à mars 2022, montrent que plusieurs sources d’eau sont contaminées « de pathogènes et de bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs, indique Médiapart.

Et le problème ne date pas d’hier, puisque l’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

Pour justifier ses pratiques, la multinationale a imputé la présence de ces dérives bactériennes « au changement climatique », à l’origine de la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

Dans ce dossier, le groupe Nestlé est visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Épinal pour tromperie

19/07/2024  Manon Lozano

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23 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Fûts (Reporterre)

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.Fûts

126 000 fûts de déchets nucléaires menacés d’inondation en Allemagne

Des infiltrations d’eau menacent un important site de stockage de déchets nucléaires en Basse-Saxe. Malgré des risques de pollution, les autorités peinent à mettre en place un plan d’évacuation des fûts radioactifs.

Berlin (Allemagne), correspondance

La mine d’Asse II, site de stockage de déchets nucléaires à scandales en Allemagne, fait à nouveau parler d’elle. Du fait de la structure géologique de la mine, ses parois s’effondrent sur elles-mêmes et l’eau des nappes phréatiques et des fleuves souterrains a commencé à s’y infiltrer dès 1988.

Depuis le début de l’année, les infiltrations se sont nettement intensifiées dans cette ancienne mine de sel située en Basse-Saxe. 12 m3 d’eau s’écoulent chaque jour à environ 25 mètres au-dessus de treize chambres creusées à plus de 600 mètres sous terre, selon l’Agence fédérale en charge des déchets nucléaires (BGE). Celles-ci abritent 126 000 fûts de déchets nucléaires de faible et moyenne radioactivité.

Le risque est double. La saumure — mélange de sel et d’eau — générée peut endommager les fûts et faire fuir leur contenu radioactif dans la nature. Cela s’est déjà produit : de 1988 à 2001, de nombreuses analyses de la saumure ont montré des concentrations de tritium supérieures aux valeurs autorisées (jusqu’à 75 fois trop élevées). Idem avec du cobalt 60 et du césium 137, des isotopes radioactifs dangereux.

L’eau peut aussi conduire à l’effondrement des parois de sel et tout bonnement empêcher la récupération prévue des déchets. « Je suis inquiet. Le désastre nucléaire d’Asse se poursuit. Les incidents montrent que la récupération des déchets radioactifs doit être accélérée », a jugé le ministre de l’Environnement de Basse-Saxe, Christian Meyer (Vert), à la télévision publique régionale NDR.

Il a demandé à BGE, l’exploitant de la mine, de parer au plus vite pour empêcher la propagation incontrôlée de la boue d’eau et de sel dans la mine. « Sur les 12 m3, nous en récupérons chaque jour environ 9 m3 », a assuré la nouvelle directrice de la BGE Iris Graffunder, qui garantit que, pour l’instant, les fûts ne sont pas menacés.

Ces affirmations ne rassurent pas les riverains, d’autant qu’une partie de l’eau n’est pas récupérée et qu’un prélèvement de 2008 a montré que les concentrations de déchets radioactifs contenus dans les fûts étaient parfois bien supérieures à celles autorisées.

Un exercice dangereux

Asse II a commencé à faire les titres de l’actualité en 2008 et 2009, quand la société exploitante de l’époque avait annoncé la fermeture définitive d’un site pourtant connu pour son instabilité géologique grandissante. Suite à cela, l’évacuation des fûts, d’abord prévue à l’horizon 2022, puis 2033, a été inscrite dans la loi qui encadre la gestion des déchets nucléaires (Atomgesetz). Mais depuis, peu de choses se sont passées. Des riverains et l’initiative citoyenne Aufpassen ont d’ailleurs porté plainte en 2023 contre la BGE en l’accusant d’inaction.

Le 10 juillet dernier, la ministre fédérale de l’Environnement Steffi Lemke est venue s’enquérir elle-même de la gravité de la situation, comme en 2023. « Je suis là pour faire accélérer les choses et pour m’occuper de la manière dont nous devons évacuer les “cochonneries” qui ont été faites ici au siècle dernier », a-t-elle assuré, en promettant de tout faire pour clore l’évacuation d’ici à 2033.

Elle a cependant rappelé que cette opération était complexe et « n’a encore jamais été réalisée au monde ». « Nous devons soutenir le plafond et y pénétrer avec des appareils télécommandés. Nous avons aussi constaté, grâce à des caméras dans les chambres de stockage, que les fûts sont en grande partie endommagés. Nous devons développer des appareils capables de s’adapter à toutes les éventualités », a détaillé Jens Köhler, chef du projet pour la BGE, à la chaîne de télévision ZDF.

Pour accueillir les déchets de la mine d’Asse, un centre intermédiaire de stockage doit encore être construit en surface. Et si les galeries s’effondrent avant, un plan B prévoit l’inondation du puits de la mine avec une eau saturée au chlorure de magnésium. Leur entreposage définitif, lui, n’a toujours pas été réglé.

La situation des sites allemands n’est pas toujours aussi dramatique que celle d’Asse. Mais elle rappelle que le stockage des déchets nucléaires est un exercice dangereux qui n’a rien de sûr, ni de définitif.

Tel l’exemple de l’ancienne centrale nucléaire est-allemande de Greifswald, en démantèlement depuis trente ans.

En l’absence d’un site de stockage final pour les déchets hautement radioactifs, qui doit être officiellement déterminé d’ici à la fin du 21e siècle, la société exploitante EWN se prépare à y construire un nouveau bâtiment de stockage intermédiaire. Une option de « cellule chaude » y est intégrée, soit une salle spécialement confinée pour pouvoir ouvrir et réparer des conteneurs Castor, réputés indestructibles, mais eux aussi vieillissants et corruptibles.

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20 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Eaux (Reporterre)

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Bouteilles d’eau : Nestlé a recours à des traitements interdits depuis 15 ans

Nestlé Waters a utilisé des traitements illégaux pour purifier ses eaux depuis au moins quinze ans. C’est ce que révèle un article de Mediapart, qui a pu consulter l’enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Épinal pour tromperie.

Depuis 2005, la multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques Contrex, Hépar ou Vittel, dont la qualité équivalait à celle de l’eau du robinet. Mais à un prix près de 100 fois supérieur.

Dès 2005, l’entreprise aurait utilisé des appareils à UV et des filtres à charbon actif ou de microfiltres (en deçà de 0,8 µm) non autorisés pour les eaux classées minérales naturelles.

Grâce à cette pratique, l’entreprise a pu engranger plus de 3 milliards d’euros, affirme le média, citant les enquêteurs : « La différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297,00 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes. »

Dans un rapport de 2022, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) estimait que, en France, « près de 30 % » des marques d’eau conditionnées « subissent des traitements non conformes » aux réglementations en vigueur en France, une fourchette basse vu que de telles pratiques sont « délibérément dissimulées ».

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15 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Tampons (Reporterre)

Plomb, arsenic... 16 métaux lourds détectés dans des tampons

Plomb, arsenic… 16 métaux lourds détectés dans des tampons

C’est un objet du quotidien pour des millions de femmes à travers le monde. Une étude de l’université de Californie à Berkeley publiée début juillet dans la revue Environment International révèle la présence de plus de seize métaux dans les tampons : de l’arsenic, du cadmium, du chrome, du zinc ou encore du plomb. Les scientifiques ont analysé quatorze marques commercialisées aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Grèce.

Le plomb est l’élément qui inquiète le plus les auteurs de l’étude, tant les quantités mesurées (120 nanogrammes par gramme) sont « alarmantes », explique Jenni A. Shearston au journal Le Monde. « Nous ne savons pas encore si le plomb peut s’échapper du tampon, ni s’il peut être absorbé par le corps, ni en quelle quantité. » En cas de présence dans l’organisme, le plomb attaque le système neurologique et peut provoquer ou aggraver des maladies psychiques.

Les produits élaborés à partir de coton bio ne font pas exception, les concentrations d’arsenic sont même plus élevées que dans leurs équivalents conventionnels.

Glyphosate, dioxines, phtalates… Déjà l’an dernier, 60 Millions de consommateurs avait révélé la présence de 9 contaminants soupçonnés d’être cancérigènes, toxiques pour la reproduction ou perturbateurs endocriniens dans 24 modèles de tampons, serviettes et protège-slips jetables testés par le journal.

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