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09 mars 2023 ~ 0 Commentaire

auxiliaires (politis)

penibilite

«Depuis notre grève, on a une force énorme.» Réflexions sur une lutte dans le secteur des «soins à la personne»

La grève reconductible, Séverine connaît. Du 18 octobre au 2 décembre 2022, avec une petite dizaine de collègues de chez Domidom, la filiale de soins à la personne d’Orpea, elles ont mené une mobilisation inédite dans l’histoire du secteur.

Quarante-cinq jours de combat pour arracher une augmentation de salaire, une meilleure prise en charge de leurs frais kilométriques et la prévoyance professionnelle. Reste le panier-repas, qui sera négocié au printemps.

«On a compris que rien ne fonctionnait sans lutte. On a pris conscience de notre ras-le-bol pour l’inscrire dans un rapport de force. Si tu ne te bats pas, tu ne peux pas savoir. Et si tu n’obtiens rien, ce sera quand même un tournant dans ta vie», explique celle qui attend impatiemment les résultats des élections du comité social et économique (CSE), auxquelles elle et ses «copines grévistes» se sont présentées. «Depuis notre grève, on a une force énorme.» On a pris conscience de notre ras-le-bol pour l’inscrire dans un rapport de force.

Un discours déterminant dans la séquence sociale s’ouvrant ce mois-ci. Alors que tous les yeux sont rivés sur les secteurs qui pourraient «mettre la France à l’arrêt», comme l’espère l’intersyndicale, l’expérience de Séverine et des Domidom montre que des métiers isolés peuvent faire plier des groupes puissants. Elles qui n’avaient jamais manifesté avant ce fameux 18 octobre, journée interprofessionnelle d’action pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève.

«T’as vu, il y a une journée de grève le 18. Ça te dit qu’on participe?»

A l’époque, Séverine, cinq ans de boîte, ne connaît qu’une de ses collègues, Angelika. Symptôme d’un métier ambivalent: sans cesse au chevet des seniors, mais aussi toujours seule dans sa voiture. Elle l’appelle. «T’as vu, il y a une journée de grève le 18. Ça te dit qu’on participe?» Tout est parti de là. Le jour J, elles sont une dizaine. Chacune a passé son coup de fil. Elles discutent. Débattent. Ensemble, pour la première fois. Devant l’agence, sur le drap blanc que Séverine a apporté, elles inscrivent: «Auxiliaires de vie en colère et en grève!»

S’ensuit un mois et demi d’échanges sur la stratégie à adopter, sur l’attitude face à la direction, qui explique qu’elle n’a pas d’argent. «Bah nous non plus! On n’a même plus les moyens de travailler!» rétorque la Caennaise, qui devait patienter deux heures en station-service pour payer un plein à plus de 2 euros le litre – une somme en grande partie à sa charge.

«Pendant la grève, on ne restait pas les bras croisés. On s’informait sur qui travaille, comment et pourquoi. On distribuait des tracts dans Caen. On organisait des soirées solidaires. On rejoignait d’autres grévistes pour leur dire: “Regardez-nous, on est sept petits bouts de femme et on tient! Allez, courage! Lâchez pas!”» se rappelle-t-elle. Les femmes représentent 87% des salariés du secteur du soin à la personne.

Entre-temps, Séverine et ses collègues choisissent d’adhérer à la CGT. Une exception dans un secteur qui reste très peu syndiqué. «L’appareil syndical est grippé face à un secteur aussi hétérogène», analyse Stéphane Fustec, responsable de la CGT du service à la personne. «Il y a une partie associative, une partie lucrative, des ­personnes qui sont employées ­directement par les personnes aidées…» liste-t-il, alors que chaque branche a sa propre convention collective.

Corde sensible et corps souffrants

Si des problèmes existent dans l’associatif, qui reste majoritaire en France, l’ouverture du secteur au privé lucratif, permise par la loi Borloo en 2005, va contribuer à dissoudre la présence syndicale. Et organiser l’éclatement du travail. «Le privé va systématiser les contrats à temps très partiel et éviter de permettre aux salarié·e·s de bénéficier de temps collectifs. Les emplois sont individualisés le plus possible», analyse Sophie Béroud, politiste à l’université Lyon-II et spécialiste des mobilisations dans le secteur.

S’ajoutent à cela les tentatives, de la part des employeurs, de jouer sur la corde sensible pour éteindre les revendications. «Il y a une très forte conscience professionnelle. On pense à la personne âgée qui va être en grande difficulté si on ne passe pas la voir», poursuit Sophie Béroud. Séverine l’a constaté: «Les patrons disaient que les bénéficiaires avaient besoin de nous, etc. De notre côté, on se rassurait en se disant qu’on faisait la grève pour eux, pour qu’ils soient mieux aidés», décrit-elle.

Plusieurs témoignages d’aides à domicile montrent que cette attitude est très courante. Laure, assistante de vie depuis douze ans à côté de Saint-Étienne, confirme: «Les employeurs jouent énormément sur l’empathie, qui est très présente dans nos métiers.» La solution consiste à faire de la pédagogie auprès des personnes âgées. Expliquer, prévenir. Comme pour le 7 mars. «Le fait que l’intersyndicale ait annoncé cette journée très en avance peut permettre aux aides à domicile d’anticiper et d’en parler avec le bénéficiaire», indique Sophie Béroud.

Une étape qui semble nécessaire pour Séverine et ses collègues, alors que le réforme des retraites risque de précariser encore plus ce métier déjà pénible. Le secteur du soin à la personne représente 16 % des accidents du travail en France.

En 2019, selon Ameli, le site de ­l’assurance-maladie en ligne, pas moins de 21 082 accidents ont été recensés dans la branche de l’aide à domicile. Des situations favorisées par des tâches qui sortent des prérogatives des salariées, les prestations resserrées et le manque de formation, qui suscitent des pratiques dangereuses.

Séverine peut en attester. En 2021, elle doit rester alitée pendant un mois après une «très violente douleur au dos». C’était en octobre. En raison du manque de personnel, elle n’a que trente minutes pour faire une toilette au lit. En voulant tourner une personne âgée auprès de laquelle elle intervenait ce jour-là, elle se déplace des vertèbres et déséquilibre son bassin.

«Un terrible coup de marteau», se souvient-elle. Encore aujourd’hui, elle est sous cortisone et prend des dérivés de morphine. Elle ne peut plus courir. Même marcher rapidement est compliqué. «Ça m’avait beaucoup inquiété pour ma première manif. Je ne savais pas comment j’allais faire si les flics chargeaient.» Finalement, tout s’était bien passé.

(Article publié dans l’hebdomadaire Politis en date du 8 mars 2023; un hebdomadaire que, depuis la Suisse et, plus généralement, le monde francophone, il convient d’appuyer – Réd.)

9 mars 2023 Alencontre  Hugo Boursier

https://alencontre.org/

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03 mars 2023 ~ 0 Commentaire

observatoire du nucléaire

nucleairefrance

EDF : production nucléaire en berne et déficit record

L’énergie nucléaire en perdition en France et sur Terre…

Le financement des EPR anglais lui aussi compromis !

EPR de Finlande : toujours pas !

L’AP 1000 des USA sur les traces de l’EPR !

Acharnement thérapeutique pour réacteurs en fin de vie

EPR : toujours pire…

EPR : couvercle or not couvercle ?

EDF : (presque) personne pour construire des EPR2…

…et pas (du tout) d’argent pour les financer !

EPR2 : le lobby nucléaire veut passer en force

EPR2 : des débats bidons sabordés par la macronie

Macron et EDF veulent la peau de l’IRSN

Sûreté nucléaire bidonnée : déjà en marche !

France : le lobby nucléaire se sent pousser des ailes…


Le saltimbanque Jancovici confronté à ses mensonges

Le nucléaire submergé par les renouvelables…

La part du nucléaire ne cesse de baisser dans le monde

Fusion nucléaire, toujours du bla-bla…

Iter : le désastre en marche…

www.observatoire-du-nucleaire.org

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01 mars 2023 ~ 0 Commentaire

epr (odn)

epr fiasco

Affaire Kearney (film « La syndicaliste ») :
la piste de la corruption et non celle d’un
« transfert de technologie » nucléaire…

- Seule la corruption peut permettre de vendre des EPR
- L’affaire Uramin-Lauvergeon a-t-elle été enterrée ?

La sortie en salles ce jour du film « La syndicaliste » est l’occasion de poser les vrais questions concernant cette affaire mais aussi celle dite « Uramin » dans laquelle est impliquée l’ancienne présidente d’Areva, Anne Lauvergeon (jouée par Marina Foïs dans le film).La thèse avancée pour expliquer l’agression terrifiante dont a été victime fin 2012 Maureen Kearney (jouée par Isabelle Huppert) est qu’elle se serait opposée, à l’occasion d’un projet de vente de réacteurs EPR à la Chine, à un « transfert de technologie » en faveur de l’entreprise chinoise CGNPC et au détriment de l’industrie nucléaire française.

Cette thèse est absurde : il n’y avait aucun risque de « transfert de technologie » puisque Mme Lauvergeon, avait déjà bradé deux EPR à la Chine dès 2007 (voir explications ci-dessous). A cette époque, comme l’a illustré l’affaire de corruption Uramin (voir aussi ci-dessous), « Atomic Anne » était prête à tout pour vendre des EPR, et même quasiment les offrir, à d’éventuels clients.

Dès 2003, Lauvergeon avait ainsi bradé un EPR à la Finlande à 3 milliards d’euros pour un chantier qui coûte en réalité à la France entre 10 et 15 milliards (et qui devait être achevé en 2009 or, en 2023, le réacteur ne produit toujours pas d’électricité !) Elle pensait, de cette façon, « amorcer la pompe » et décider ainsi de nombreux autres clients potentiels à acheter enfin des EPR.

En réalité, aucun acheteur ne s’est manifesté pendant plusieurs années, jusqu’à ce que la présidente d’Areva ne se décide à brader à nouveau deux EPR, cette fois à la Chine, et pour la somme dérisoire de 3,66 milliards… les deux ! (Cf dépêche AFP du 30 juillet 2007, révélations faites par nous-mêmes, à l’époque pour le compte du RSN)

Ce n’est pas pour leurs « qualités » que les Chinois ont acquis les deux EPR français : cet achat venait simplement compléter leur marché, constitué en particulier de deux Candu-6 canadiens, de deux VVER russes, puis de 4 AP1000 américains et finalement de deux EPR. Les Chinois sont des gens méthodiques qui étudient jusqu’au moindre millimètre les installations qu’ils achètent, pour s’affranchir ensuite de leurs vendeurs et devenir eux-mêmes fabricants, ce qui est désormais le cas avec le réacteur chinois Hualong1.

Par ailleurs, les Chinois connaissaient de longue date les réacteurs français pour en avoir acheté dès les années 1980 (réacteurs de Daya bay, jumelés aujourd’hui encore avec ceux situés au Blayais en Gironde). Or, à part sa taille démesurée et ses complications inutiles, l’EPR, conçu à la fin des années 80 et au début des années 90, ne présente aucune différence fondamentale avec les réacteurs précédents.

On ne voit donc pas de quel « transfert de technologie » il aurait fallu s’inquiéter en 2012 lorsque Maureen Kearney a été agressée. Il s’agit en réalité assurément d’une affaire de corruption dans laquelle la syndicaliste a « mis son nez »… à son détriment.

En effet, à part lorsque des EPR ont été bradés comme cela a été fait au profit de la Finlande et de la Chine, personne ne souhaite acheter de réacteurs EPR. Pour mémoire, alors que l’on peut lire ici ou là que « les Britanniques ont choisi le réacteur EPR« , il faut rappeler que, avec l’argent des Français, EDF a d’abord racheté British energy à plus de 15 milliards… juste avant que la valeur de cette entreprise ne s’effondre lors de la crise financière de 2008. Ensuite, EDF… s’est commandée deux EPR à elle-même, pour les construire en Angleterre. Cela confirme qu’aucun client digne de ce nom ne veut acheter des EPR.

Il faut par ailleurs rappeler que, dès 2007, toujours avec l’argent des Français, Mme Lauvergeon avait fait racheter à grands frais par Areva l’entreprise Uramin, propriétaire de mines d’uranium… inexploitables. Les milliards ainsi évaporés devaient servir à « décider » des dirigeants d’Afrique du Sud à acheter des EPR… ce qui ne s’est jamais produit. En revanche, les milliards ont bel et bien disparu.

Anne Lauvergeon a été mise en examen dans cette affaire dès mai 2016 : cela va donc bientôt faire 7 ans et la dame, loin d’être jugée et incarcérée comme elle le mérite, parade dans divers médias où elle peut faire la promotion du nucléaire sans recevoir la moindre contradiction.

L’affaire Uramin serait-elle enterrée ? Ou bien « Atomic Anne » comparaitra-t-elle à 91 ans comme M. Balladur dans l’affaire de Karashi ? On notera d’ailleurs que le bien nommé M. Fric (véridique !), accessoirement mari de Mme Lauvergeon, a gagné beaucoup d’argent au passage dans l’affaire Uramin et a été aussi mis en examen en 2016. Lui aussi court toujours impunément…Concernant les méthodes d’Areva, rappelons aussi qu’elles ne tiennent pas toutes à Anne Lauvergeon. Pour mémoire, après avoir révélé des manœuvres relevant de la corruption au Niger de la part d’Areva, nous avons été attaqués en justice par le successeur d’Atomic Anne, Luc Oursel (joué dans le film par Yvan Attal), procès que nous avons remporté haut la main. Depuis, Luc Oursel est décédé et Areva a été démantelée… mais la vérité reste toujours à faire concernant ces affaires de corruption sur fond de délitement de l’industrie nucléaire française.

Observatoire du nucléaire – www.observatoire-du-nucleaire.org

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20 février 2023 ~ 0 Commentaire

syrie (à l’encontre)

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Région d’Idlib après le 7 février

Syrie. «L’abîme syrien et l’abandon international»

Sivanka Dhanapala, la représentante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en Syrie, a déclaré: «Pour la Syrie, il s’agit d’une crise dans la crise. Nous avons subi des chocs économiques, le Covid, et nous sommes maintenant au cœur de l’hiver, avec des blizzards qui font rage dans les zones touchées.»

Avant le tremblement de terre, Idlib abritait quelque 4 millions de personnes, dont 2,8 millions avaient été déplacées par la guerre. Le dictateur Bachar el-Assad et ses complices pour la «sécurité» font l’objet de sanctions occidentales pour leur implication dans la mort d’environ 350 000 personnes depuis 2011, selon divers groupes de défense des droits de l’homme.

Il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre de personnes décédées à la suite du séisme, alors qu’elles tentaient déjà de survivre dans des températures négatives, sans recevoir d’aide.

Selon les Nations unies, le «bilan» des victimes pourrait s’élever à 4 400. Le groupe de secours de la défense civile syrienne, les Casques blancs qui opère dans les zones tenues par des rebelles comptabilise dans la région du nord-ouest 2 274 victimes et quelque 14 000 blessés

(selon Middle East Eye du 17 février).

Ce grand nombre de blessés a mis à rude épreuve un secteur médical fragile, déjà aux prises avec des pénuries de médecins, d’équipements médicaux et de médicaments, après 12 ans de guerre.

Recevoir des milliers de blessés alors que les hôpitaux sont soit détruits, soit endommagés, soit ne disposent pas du personnel qualifié en suffisance redouble la tragédie. Une donnée médicale ressort peu des articles publiés par les médias: les personnes écrasées par les décombres pendant une période prolongée ont besoin de dialyse, suite à la compression des fibres musculaires. Ce qui nécessite des machines de dialyse. Un tel besoin urgent ne reçoit aucune réponse.

C’est dans ce contexte que les médecins Raphaël Pitti et Ziad Alissa ont adressé une lettre publique adressée au président Emmanuel Macron, publiée le 13 février dans le quotidien Libération. Nous la reproduisons ci-dessous et indiquons aussi le moyen de soutenir financièrement un organisme médical présent depuis longtemps dans cette région, malgré toutes les difficultés et les obstacles mis en place avec cette volonté destructrice méthodique propre au régime de Bachar el-Assad.

Cette aide à une population des plus déshéritée, blessée dans son corps et son âme, devrait trouver un espace que n’occupe pas nécessairement l’helvétique Chaîne du bonheur.

(Réd. A l’Encontre Par Ziad Alissa et Raphaël Pitti)

18 février 2023

https://alencontre.org/

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09 février 2023 ~ 0 Commentaire

retraites

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05 février 2023 ~ 0 Commentaire

bassines (libération)

bassines
Partage de l’eau

Charente-Maritime : le Conseil d’Etat confirme l’interdiction de remplir les bassines

Le Conseil d’Etat rejette ce vendredi le pourvoi des irrigants concernant le remplissage de cinq bassines controversées de Charente-Maritime.

Les agriculteurs pataugent avec leurs bassines. Le Conseil d’Etat a confirmé vendredi l’interdiction de remplir les cinq «bassines» controversées à usage agricole, qui font l’objet de nombreuses manifestations en Charente-Maritime. Dans un avis dont l’AFP a obtenu une copie, le Conseil d’Etat rejette ainsi le pourvoi de l’association syndicale des Roches, représentant les irrigants qui souhaitent prélever le bassin de la rivière Le Mignon, sur les communes de La Laigne, Cramchaban et la Grève-sur-le-Mignon (Charente-Maritime).

Depuis leur création en 2010, ces retenues autorisées par arrêtés préfectoraux ont donné lieu à nombre de recours de Nature Environnement 17 qui s’oppose à leur usage, comme pour celles toutes proches des Deux-Sèvres. Dans son jugement du 17 mai, la cour administrative d’appel de Bordeaux avait interdit de les remplir, notant «l’insuffisance» ou «l’absence de données» de certains aspects des études d’impact avancées par les irrigants, notamment sur les effets des prélèvements, l’absence de sources de certains chiffres avancés ou des mesures ne permettant pas un «ajustement pertinent» du remplissage des réserves.

Pour demander l’annulation de l’arrêt de la cour administrative d’appel de Bordeaux, l’association syndicale des Roches soutenait que ce dernier était entaché «d’une insuffisance de motivation en ce qu’il se fonde sur des motifs hypothétiques» et plusieurs «dénaturations des pièces du dossier». Mais pour le Conseil d’Etat, «aucun de ces moyens n’est de nature à permettre l’admission du pourvoi».

5,5 millions d’euros «perdus»

Les projets de création de ces retenues d’eau controversées – des bassins à ciel ouvert, recouverts d’une immense bâche en plastique -, donnent lieu depuis des années à des manifestations, quelquefois avec heurts, organisées par des opposants qui dénoncent un «accaparement de l’eau» au profit de l’«agro-industrie».

«On s’y attendait. On va refaire une demande d’autorisation encore une fois avec une nouvelle étude d’impact mais cela prend du temps», a réagi à l’AFP Thierry Boucard, qui préside l’association. Laquelle «n’a aucune obligation à reboucher les réserves» car «légales». «Si on abandonne, c’est 5,5 millions d’euros perdus, dont 67 % d’argent public», déplore-t-il. Avec cette décision, «on donne un permis de les dégrader».

Deux militants anti-bassines étaient jugés début janvier devant le tribunal de la Rochelle pour avoir cisaillé et découpé à coups de cutters et de ciseaux une bâche de la retenue de Cramchaban en novembre 2021. Cinq mois de prison avec sursis ont été requis à leur encontre, la décision a été mise en délibéré au 2 mars.

4 février 2023

https://www.liberation.fr/

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03 février 2023 ~ 0 Commentaire

nucléaire (reporterre)

nukleaire

Malgré les discours, le nucléaire mondial a encore décliné en 2022 dans le monde

Alors que la France veut relancer le nucléaire, celui-ci s’essouffle dans le monde : « Le fossé se creuse entre la perception publique du secteur et sa réalité industrielle », observent des experts indépendants.

En plein débat public sur le futur du nucléaire français, il est toujours instructif de sortir de la cuve atomique française pour prendre un peu de hauteur. C’est tout l’objectif du rapport sur l’état des lieux de l’industrie nucléaire mondiale (WNISR), décorticage annuel réalisés par des experts indépendants. Présenté à Paris le 1er février, il permet d’observer cette industrie dans son entièreté et sur le temps long.

En janvier 2023, le monde compte 412 réacteurs en service répartis sur trente-trois pays, pour une production de 2 653 TWh (terawatt-heure) (chiffre pour 2021). Désormais, la part du nucléaire est passée sous la barre des 10 % de la production électrique nette mondiale (9,8 %). Depuis le pic de 1996 où l’atome en produisait 17,5 %, les chiffres confirment l’essoufflement d’une industrie qui produit chaque année moins d’électricité que les renouvelables.

« Depuis trois ou quatre ans, je suis effaré par le fossé qui se creuse entre la perception publique du secteur et sa réalité industrielle, s’étonne Mycle Schneider, observateur de longue date du parc nucléaire mondial et qui pilote l’étude. Ce n’est pas le seul débat complètement déconnecté de la réalité, mais les implications sont phénoménales. » En réalité, l’atome est de plus en plus rapidement dépassé par l’éolien et le solaire, qui fournissent désormais près de 15 % de l’électricité mondiale.

Ce que le rapport omet de dire, c’est qu’en Europe, face à la crise énergétique, nombre de pays — Pays-Bas, Suède, Pologne, Slovaquie, Grande-Bretagne, France, etc. — veulent relancer leurs programmes respectifs. Mais, explique M. Schneider, « nous ne nous fions pas aux effets d’annonce, notamment en France où nos industriels ne parviennent pas à faire la preuve de leur capacité industrielle à construire six ou dix EPR ». Idem aux États-Unis, où il affirme que Westinghouse n’a plus les capacités humaines et industrielles pour construire de nouvellles unités rapidement.

Malgré l’invasion de l’Ukraine, la Russie reste leader de l’industrie nucléaire

Car en 2022, sur les quinze mises en service prévues, seuls sept réacteurs ont été couplés au réseau, dont trois en Chine, un en Corée du Sud, un en Finlande (raccordé en mars avant d’être stoppé pour cause d’événements « inattendus »), un au Pakistan et un dans les Émirats arabes unis. Huit autres unités doivent démarrer en 2023. À l’inverse, cinq réacteurs ont été définitivement fermés, dont trois en Grande-Bretagne, un aux États-Unis et un autre en Belgique.

La Chine sert de locomotive à tout le secteur : à elle seule, entre 2003 et 2022, elle a mis en service 49 des 99 unités raccordées dans le monde. Et avec 57 réacteurs fonctionnant actuellement, elle a détrôné la France de sa place de deuxième puissance nucléaire après les États-Unis. « Certes, la Chine a démarré la construction de cinq réacteurs en 2022, mais par rapport aux renouvelables, ce que fait la Chine en matière de nucléaire est insignifiant », dit Mycle Schneider. Rien qu’en 2022, le pays a annoncé avoir connecté au réseau 125 GW de solaire et d’éolien, une puissance phénoménale qui dépasse largement celle des unités nucléaires nouvellement installées.

Au total, 58 réacteurs sont actuellement en construction à travers le monde. Les deux champions du secteur sont les Russes et les Chinois, avec respectivement 25 et 18 unités dans les tuyaux. Si la Chine construit désormais uniquement sur son territoire, la Russie, elle, est devenue un V.R.P. de sites clés en main depuis la conception et la construction jusqu’à l’exploitation du réacteur, en passant par la livraison des combustibles enrichis et la reprise des combustibles irradiés.

« Rosatom va jusqu’à couvrir le risque de l’investissement et vendre elle-même le kilowattheure au pays acheteur », observe Mycle Schneider. Dans un secteur qui affronte une perte de compétences humaines, les réacteurs du Bangladesh, de Biélorussie, de Chine, d’Égypte, d’Inde, d’Iran ainsi que quatre unités en Chine seront de facture russe. Comme si la guerre et les menaces de sanctions n’avaient aucune prise sur cette industrie, la Russie assoit sa domination sur un secteur ultrasensible.

« Chaque pays désireux de développer le nucléaire civil passe par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui rappelle la nécessité d’un cadre pour se lancer : un régulateur, des lois, des normes, des ingénieurs, etc. Or la Russie est devenue le pays dominant en matière de design et de construction à travers le monde. Dans une certaine mesure, l’AIEA prépare le terrain et Rosatom construit des réacteurs, ce qui pose des problèmes de gouvernance qui ne sont débattus nulle part. » D’autant que Mikhail Chudakov, directeur général adjoint et chef du Département de l’énergie nucléaire de l’AIEA, est un ancien officiel d’une filiale de Rosatom.

Le rapport aborde également la question du vieillissement du parc mondial : la palme revient aux États-Unis, où l’âge moyen des réacteurs est de 41,2 ans. Inquiétant, selon le consultant, qui rappelle que le parc étasunien « fonctionne à plein pot avec des facteurs de charge de 90 % », alors que « l’industrie nucléaire américaine prétend avoir baissé les coûts de fonctionnement chaque année depuis 2012 ».

La France compte quant à elle des réacteurs de 36,6 ans en moyenne, tandis que l’âge moyen des réacteurs chinois est inférieur à 10 ans. Le rapport rappelle aussi l’indisponibilité exceptionnelle du parc nucléaire français en 2022, dont la production a chuté pour atteindre 279 TWh, soit 22,7 % de moins qu’en 2021. En France, les experts dénombrent une durée d’arrêt de 152 jours en moyenne par réacteur.

https://reporterre.net/

Lire aussi:

La France manœuvre pour placer son nucléaire en Ukraine

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30 janvier 2023 ~ 0 Commentaire

retraites ( psl)

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La bataille contre la réforme des retraites commence en France

Travailler jusqu’à la mort ? Hors de question !

Comme annoncé lors de la campagne présidentielle, le gouvernement Macron a lancé sa réforme des retraites. Au programme notamment : passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, et nombre d’annuités de 41 à 43. Plus de 70% de la population est opposée à cette réforme qui vise à faire travailler tout le monde plus longtemps.

On connaît désormais la rengaine : nous vivons plus longtemps, alors il faudra travailler plus longtemps. Peu importe si, à 64 ans, 29% des 5% de travailleurs les plus pauvres sont déjà morts et ne bénéficieront donc jamais du système de retraite pour lequel ils ont cotisé toute leur vie. Il est également inenvisageable de refinancer ce système avec plus d’argent public, qui manque. En effet, les impôts sur les bénéfices des entreprises sont passés de 33,3% en 2017 à 25% en 2022, soit, une chute du tiers au quart sur le premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Le gouvernement tente de faire passer la pilule de la réforme des retraites avec des mesures prétendument progressistes, comme le passage de la retraite minimum de 900 euros à 1200 euros. Mediapart a calculé que seules 48 personnes pouvaient aujourd’hui répondre aux conditions imposées pour y avoir droit !  

Cette réforme arrive dans un moment où la situation est déjà particulièrement inflammable, avec la flambée des prix qui frappe les travailleurs français, qui ne bénéficient même pas de l’indexation des salaires, excepté pour le SMIC. Alors que de l’argent, il y en a !

D’une part, les entreprises du CAC 40, l’équivalent français du Bel20, ont rendu à leurs actionnaires 80,1 milliards d’euros en 2022, un record ! Ensuite, les 42 milliardaires français se partagent un patrimoine de 544 milliards d’euros (grosso modo l’équivalent de toute la richesse produite en un an en Belgique). Encore un record. Enfin, le plus gros poste de dépenses de l’Etat français, ce sont les aides publiques à destination des entreprises : 157 milliards d’euros par an.

La meilleure défense, c’est l’attaque

Les 8 principales organisations syndicales du pays (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) se sont unies dans un front commun, ce qui n’était plus arrivé en France depuis 2010 (quand l’âge de la retraite est passé de 60 à 62 ans sous Sarkozy). Fin 2019 / début 2020, une autre attaque contre les retraites avait donné lieu à une lutte titanesque, mais le manque de plan d’action audacieux vers une grève générale reconductible avait donné lieu à un essoufflement du mouvement. Comme l’a récemment fait remarquer un syndicaliste CGT dans les pages de Libération : « sans le confinement, en 2019, ça n’aurait pas marché ».

Il faut dépasser la simple suite de dates de journées de grèves et de mobilisation vaguement liées entre elles si on veut éviter que le mouvement finisse par s’essouffler sans victoire, ce sur quoi compte le gouvernement. Il est urgent d’organiser des assemblées de lutte sur les lieux de travail ouvertes à tous les collègues, syndiqués ou non, et d’organiser de pareils comités dans les lycées, les universités et les quartiers pour construire la grève générale reconductible. C’est ainsi que l’on pourra repousser toute la réforme des retraites, mais aussi faire chuter le gouvernement Borne et toute la politique d’austérité.

L’organisation à la base est clé pour éviter que la lutte ne soit à un moment trahie du sommet (notamment de la part de la direction de la CFDT). La grève des contrôleurs de la SNCF pendant les fêtes a fait un pas en cette direction, en s’organisant à partir d’une page Facebook « collectif national ASCT » (Agents, service commercial, trains) pour passer à l’action et imposer aux directions syndicales le dépôt du préavis.

De même, pendant la grève des raffineries (en septembre et octobre 2022), les ouvriers de Total avaient à nouveau mené une grève reconductible, dont la reconduite était assurée par un vote démocratique.

C’est avec ce genre de méthode qu’on assure l’implication de l’ensemble des travailleurs et donc la réussite du combat. La faiblesse de ce mouvement avait alors été son isolement, qui avait permis aux autorités de dégainer la réquisition de personnel. Cela ne fait que souligner la nécessité de construire un mouvement large reposant sur l’implication maximale de l’ensemble de la classe travailleuse.

19 janvier 2023 Par Arno (Liège)

https://fr.socialisme.be/

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27 janvier 2023 ~ 0 Commentaire

porzay (eaux et rivières)

cochons

Extension de porcherie à Plovenez-Porzay : la justice entend donner raison à Eau & Rivières

Le rapporteur public du Tribunal Administratif de Rennes a estimé, le 19 janvier, que l’arrêté du préfet du Finistère enregistrant l’extension et la mise à jour du plan d’épandage d’une exploitation d’élevage porcin était illégal, ce, au regard de la sensibilité environnementale du milieu d’implantation du projet.

Ce jeudi 19 janvier 2023, le rapporteur public a donné raison à Eau & Rivières de Bretagne devant le Tribunal administratif de Rennes sur le dossier de l’extension de la porcherie de Plovenez-Porzay (Finistère sud. L’audience a permis d’entendre ses conclusions qui soutiennent les positions de notre association en proposant l’annulation de l’arrêté pour vice de procédure. Les avis du rapporteur public sont généralement suivis par les magistrats statuant au contentieux.

Pour rappel, l’exploitant avait obtenu auprès du préfet du Finistère, l’enregistrement sans évaluation environnementale de l’extension de son cheptel, passant à 2.072 animaux équivalents. Cette augmentation s’est accompagnée d’une sérieuse aggravation de la quantité d’effluents à épandre risquant d’imposer aux milieux naturels une pression azotée trop importante et dont les conséquences n’ont pas été appréhendées.

Une situation qui aurait pu être évitée

« Tout au long de la procédure, Eau & Rivières n’a eu de cesse de rappeler aux services de l’État que l’enregistrement d’une telle installation, au regard de sa localisation, ne pouvait se faire sans passer par l’étape d’une évaluation environnementale », rappelle Thomas Thellier, juriste à Eau & Rivières de Bretagne.

En effet, le territoire concerné par l’extension de l’exploitant fait l’objet de plusieurs statuts de protection environnementale :

  • Plovenez-Porzay est une commune bordant le littoral et elle jouxte le Parc Naturel Marin d’Iroise,
  • Certaines parcelles du plan d’épandage se situent dans le périmètre du parc naturel régional d’Armorique,
  • Bordant la baie de Douarnenez, elle demeure fortement concernée par la problématique des marées vertes, résultante de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole. A ce titre, certaines parcelles du plan d’épandage se situent en zone d’action renforcée contre ce type de pollution.

Une annulation pleine de sens

Rappelant notre récente victoire dans l’affaire de l’extension de la porcherie de Plomodiern, dont les faits d’espèce sont en de nombreux points identiques, le rapporteur public a encouragé la formation de jugement à faire preuve de la plus grande cohérence.

Ainsi, nous donnant raison, ce dernier soutient que l’absence d’évaluation environnementale, au regard de la sensibilité environnementale du milieu, rend illégal cet arrêté et en requiert l’annulation. Notre association se félicite de cette première réponse. Le jugement interviendra d’ici quelques semaines.

20 janvier 2023

https://www.eau-et-rivieres.org/

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25 janvier 2023 ~ 0 Commentaire

guingamp (cgt)

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