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06 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Hôpital (France Info)

hoptiam

Hôpital : 42% des directrices déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles

Près de 900 faits, déclarés par des victimes ou témoins, ont été recensés par le Centre national de gestion (CNG), qui nomme ces professionnels.
Le Centre national de gestion a mené une enquête sur les violences sexistes et sexuelles au second semestre 2023, auprès de 1 171 directeurs et adjoints d’hôpitaux et d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics.

Propositions déplacées, harcèlement, agressions… Quatre directrices d’hôpitaux sur dix affirment avoir subi des violences sexistes et sexuelles, selon une étude du Centre national de gestion (CNG), autorité qui nomme ces professionnels, publiée mardi 3 septembre. Le CNG a mené cette enquête au second semestre 2023, auprès de 1 171 directeurs et adjoints, soit 27% du total des directeurs d’hôpitaux et d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics. Près de 900 faits, déclarés par des victimes ou témoins, ont été recensés.

Plus de 300 directrices, soit 42% des femmes interrogées, ont déclaré avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles lors des trois dernières années, contre 9% des hommes, d’après cette publication. « Parmi les situations vécues en tant que victimes, 56% concernent des remarques déplacées », est-il ajouté.

Les autres faits dénoncés sont notamment des « injures en lien avec le sexe », des « propos, attitudes ou pressions » dans le but d’obtenir un acte sexuel, des exhibitions ou « visions subies » d’images pornographiques, des « propositions d’avantage en échange de faveurs sexuelles », ou encore des « agressions », a précisé le CNG à l’AFP vendredi.

Le système de signalement interne « très peu utilisé »

Dans 58% des cas, l’auteur « appartient à un cercle professionnel proche de la victime », qu’il soit membre de la gouvernance (22%), de l’équipe de direction (18%) ou un supérieur hiérarchique (18%). Les faits ont été signalés ou dénoncés à au moins un collègue dans 57% des cas, mais beaucoup plus souvent par des témoins que par les victimes. « La certitude que rien ne se passerait est une raison souvent citée pour ne pas dénoncer les faits subis », analyse le CNG. Le dispositif de signalement interne est « très peu utilisé ».

L’auteur a été « géré par la hiérarchie » dans seulement 31,5% des cas, entre recadrages et procédures disciplinaires ou pénales. Seules 13% des victimes ayant parlé disent avoir eu connaissance de « suites » données à l’affaire.

En avril, les révélations de l’infectiologue Karine Lacombe, qui accuse de harcèlement l’urgentiste Patrick Pelloux, ont déclenché une vague de réactions et de témoignages. Beaucoup de soignantes ont dénoncé une « culture ‘carabine’ » et « patriarcale » installée à l’hôpital, et une tradition d’omerta. Frédéric Valletoux, ministre de la Santé démissionnaire, a lancé des concertations et annoncé fin mai plusieurs mesures, dont la mise en place d’une formation pour tous les personnels.

06/09/2024 

https://www.francetvinfo.fr/

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04 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

EPR (CRILAN)

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Comité de Réflexion, d’Information et de Lutte Anti Nucléaire

Association agréée Défense de l’environnement et reconnue d’intérêt général

EPR : une divergence nucléaire politique avant tout

Communiqué commun: CRILAN et Réseau Sortir du Nucléaire 3 septembre 2024

Le pays est privé d’un Gouvernement de plein exercice mais la politique nucléaire avance malgré tout et quoi qu’il en coûte.

EDF a ainsi obtenu l’autorisation de l’ASN pour démarrer son EPR la nuit du 2 au 3 septembre, alors qu’il est grevé de tant de défauts et malfaçons en série: cuve, fond de cuve, couvercle, soupapes …[1]

Malgré une dizaine de recours en Conseil d’Etat[2] balayés d’un revers de main et plusieurs plaintes infructueuses, tout est pardonné à l’EPR au nom de la raison de l’Etat nucléaire.

Notre dernière plainte collective[3] déposée le 23 juillet près des Parquets de Cherbourg et Paris n’a eu aucun effet et reçu aucune réponse alors qu’elle porte sur des possibles falsifications, contrefaçons et suspicions de fraude sur des pièces de l’EPR [4].

Alors que de nombreux problèmes se sont posés lors de la séquence d’essais, dont le dernier pas plus tard que le 28 août [5], EDF n’a pas pris la peine d’informer la Commission locale d’information sur le déroulement de ces essais comme le prévoit pourtant la réglementation.  Ces informations arriveront-elles après, maintenant que l’EPR est devenu un énorme déchet radioactif !?

Le Gouvernement démissionnaire, bien représenté à l’ASN qui a délivré l’autorisation de divergence, oublie la population de la presqu’île du Cotentin particulièrement exposée à un risque d’accident et qui a droit à d’autres égards.


[1] https://www.sortirdunucleaire.org/EPR-fiasco-monumental

[2] Le dernier recours date du 8 juillet 2024. La « Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité » (CRIIRAD), le « Comité de Réflexion, d’Information et de lutte Anti-Nucléaire » (CRILAN), Global Chance, Greenpeace France, Robin des Bois et le Réseau « Sortir du nucléaire » ont décidé de déposer, ensemble, un recours contre la décision de l’ASN qui autorise la mise en service de l’EPR de Flamanville  https://www.sortirdunucleaire.org/EPR-une-mise-en-service-precipitee.

[3] Parties prenantes de la plainte collective du 23 juillet 2024: Réseau Sortir du Nucléaire, CRIIRAD, CRILAN, Robin des Bois, Greenpeace, FNE Normandie, Global Chance.

[4] https://www.sortirdunucleaire.org/L-EPR-de-Flamanville-toujours-au-coeur-de

[5] https://www.sortirdunucleaire.org/France-EPR-de-flamanville-La-ventilation-du-batiment-reacteur-n-etait-pas-prete

Publié le 3 septembre 2024 par André JACQUES

https://crilan.fr/epr-une-divergence-nucleaire-politique-avant-tout/

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04 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Virus du Nil (Reporterre)

5 morts en Espagne : le virus du Nil provoque panique et colère

5 morts en Espagne : le virus du Nil provoque panique et colère

La mobilisation grandit dans le sud de l’Espagne où le virus du Nil, transmis par les moustiques qui prolifèrent, a provoqué plusieurs décès. Une situation contre laquelle les scientifiques alertent pourtant depuis des années.

« Ce ne sont pas des balivernes, le moustique tue ! » lance « Juanjo », fondateur de la plateforme Lutte contre le virus du Nil. Il parle depuis la petite tribune installée lundi 2 septembre devant la mairie d’Isla Mayor, près de Séville, dans le sud de l’Espagne.

Avec ses 5 700 habitants et quelques immeubles bas érigés au milieu d’une plaine sur laquelle s’étendent des rizières à perte de vue, la commune est au cœur d’une zone affectée cette année par une invasion historique de moustiques.

Ils sont vecteurs du « virus du Nil », qui frappe durement les treize communes à l’embouchure du fleuve Guadalquivir. Quatre personnes sont mortes depuis le début de l’été. À quoi s’ajoutent une dizaine d’hospitalisations, au moins, qui laisseront peut-être de lourdes séquelles. Depuis un mois, un mouvement citoyen exige des mesures efficaces face à ce nouveau mal qui gagne du terrain en Europe avec le changement climatique, et sur lequel les scientifiques alertent depuis plus de dix ans.

Ces drames auraient pu être évités. « Dans les rizières du delta de l’Èbre, on utilise un bacille qui n’attaque que la larve du moustique quatre fois par an depuis dix ans, [et le problème n’atteint pas cette dimension] », explique Jordi Figuerola, spécialiste de la question à la Station biologique de Doñana, organe du Conseil supérieur d’investigation scientifique d’Espagne (CSIC) qui étudie et surveille les zones humides du « Bas Guadalquivir ».

« Nous demandons à ce que le gouvernement régional d’Andalousie, le gouvernement de la province de Séville et les communes se mettent au travail de manière coordonnée », explique Juan José Sánchez — « Juanjo » —, qui a fondé la plateforme il y a à peine plus d’un mois.

Le premier décès de l’année dans son village, La Puebla del Río, l’a décidé à agir. « Le foyer d’infection se trouvait dans la rue parallèle à la mienne. Le père d’un proche a aussi été hospitalisé. J’ai une fille de 7 ans, un fils de 15 ans et une femme asthmatique. J’ai été pris de terreur », se souvient-il.

75 méningites sévères à cause du virus

Ce n’est pas la première fois que ce mal frappe dans la zone. En 2020 déjà, l’Espagne avait enregistré huit décès liés au virus du Nil occidental (ou virus West Nile), tous en Andalousie. Sur les soixante-quinze cas de méningites sévères reconnues comme conséquences du virus dans le pays, cinquante-quatre ont été enregistrés dans la province de Séville, quatorze dans celle de Cadix et… quatre dans une autre région. Une fillette qui a survécu est restée dans un état végétatif, selon Juan José Sánchez. « J’ai créé la plate-forme sur Facebook. Six heures plus tard, nous étions 1 500 inscrits », dit-il.

Le 5 août, autour de 300 personnes sont venues réclamer une réaction des autorités locales, et ont mis le sujet au centre de l’attention médiatique. « Deux morts et neuf hospitalisations sèment la panique dans treize communes », titrait le quotidien de référence El País, le lendemain. À ce moment, l’invasion de moustiques avait atteint son paroxysme.

« La Puebla se transforme en village fantôme à la tombée du soir. J’ai vu la série The Walking Dead. Pareil ! » racontait alors une manifestante. « À partir de là, nous avons obtenu que des techniciens du gouvernement andalous se réunissent avec les mairies, et ils ont commencé à épandre de l’insecticide », explique Juanjo. L’invasion s’est largement calmée. Mais trois autres décès ont été annoncés, entre le 20 et le 27 août. En tout, cinq personnes ont perdu la vie dans la province de Séville.

« Cela fait des années que nous prévenions »

« Cela fait des années que nous prévenions », rappelle Jordi Figuerola d’un ton las. « Il y a une série de conditions climatiques qui favorisent la circulation de ce virus, désormais endémique en Espagne. Avec le changement climatique, nous nous attendons à ce que l’incidence augmente chez les animaux. Il est prévisible qu’à l’avenir, les circonstances soient parfois réunies pour qu’il y ait une forte circulation. Qu’il passe à l’humain ou pas dépend des mesures de lutte contre le vecteur : le moustique. »

Hiver doux, printemps pluvieux, inondation de presque toutes les rizières en juin… cette année tous les facteurs étaient réunis. « Les autorités auraient dû rendre le contrôle des moustiques obligatoire à l’inondation des rizières. »

Le gouvernement régional rejette la faute sur le gouvernement provincial. « Ils se repassent la patate chaude. Mais ce que nous voulons, c’est une action concertée des mairies, des autorités provinciales, régionales, nationales, européennes et de l’OMS. C’est un problème de santé publique qui dépasse l’Espagne », rappelle Juanjo. En 2024, onze cas « autochtones » ont été signalés en France. Dix ont entraîné une hospitalisation.

Isla Mayor (Espagne), reportage

https://reporterre.net/

Commentaire: C’est la « droite » (facho) qui a gagné en Andalousie

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03 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Pâtes ( Morbihan )

Les enfants bretons seront-ils privés de pâtes bio<small class="fine d-inline"> </small>?

Les enfants bretons seront-ils privés de pâtes bio ?

Un couple de paysans produit des pâtes fraîches, bio, locales, pour 50 établissements scolaires bretons. Mais leur ferme s’est vue mise en demeure après un contrôle sanitaire. Ils disent refuser des normes faites pour « l’agro-industrie ».

D’un geste précis, Anne saupoudre de farine de riz les pâtes fraîches aux œufs qui sortent en continu du pétrin. Linguine, capellini, penne, fusilli et plaques de lasagnes fraîches sont produites deux fois par semaine au sein du laboratoire de transformation. Avec son conjoint, Stéphane, elle a produit cette année 200 à 300 kilos de pâtes chaque semaine.

La particularité de ces pâtes, baptisées Les Pays’Ann, tient à l’origine des ingrédients. Les œufs proviennent du poulailler attenant, tandis que le blé est produit dans la parcelle voisine du bâtiment. Il est ensuite broyé sur meule de pierre : la farine qu’il produit est riche en fibres.

« Ce sont entre 8 000 et 10 000 repas livrés mensuellement localement, en grande majorité aux cantines scolaires », dit-elle fièrement. Un record pour le Gaec des Écureuils, qu’ils ont créé à Allaire, une commune du Morbihan, il y a trois ans.

Pourtant, en mai dernier, alors que le couple commençait seulement à se dégager un salaire, l’optimisme est soudainement retombé. Un contrôle de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) a abouti à une mise en demeure de l’agrément sanitaire nécessaire à la production de pâtes aux œufs frais.

Il leur est reproché notamment un « plan d’analyse mensuel » non conforme, une formation insuffisante à la qualité des aliments, l’impossibilité de fermer le local d’accès au laboratoire de transformation ou encore le processus de nettoyage de la pièce en bronze utilisée derrière le pétrin pour former et couper les pâtes.

Confronté à ce constat, le couple est tombé des nues. Selon eux, l’ensemble des points remis en cause avaient été validés par la même DDPP un an auparavant. Sollicitée, la préfecture du Morbihan assure que cette mise en demeure repose notamment sur « des non-conformités déjà constatées en 2023, qui avaient fait l’objet d’un avertissement et qui ont donc été de nouveau observées en 2024 ».

Entre les deux contrôles, la production de pâtes aux œufs frais des Pays d’Ann s’est fait une place idéale dans la dynamique d’autonomie alimentaire de leur territoire, une notion au cœur du projet du couple. Face aux difficultés rencontrées par la vente directe et les magasins spécialisés, c’est dans les cantines scolaires que les pâtes aux œufs frais connaissent leur plus grand succès.

« Il y avait une dynamique intéressante impulsée par le pays de Redon. Nous nous sommes très vite impliqués dans la démarche », raconte Stéphane. Le couple de paysans bretons s’est aperçu rapidement que ses produits correspondaient aux attentes des cantines scolaires.

Protéines végétariennes

La loi Égalim, entrée en application en 2018, prévoit 20 % de bio dans les cantines ? Banco, leurs pâtes sont certifiées AB ! Égalim prévoit également un repas végétarien par semaine ? Super banco ! Grâce aux œufs, leurs pâtes sont riches en protéines, et permettent d’élaborer un menu équilibré sans viande.

Le bonus pour les cuisines, c’est la livraison des pâtes en vrac dans des bacs lavables récupérés par les producteurs, dans un contexte de réduction des emballages dans les cantines.

Et les pâtes plaisent aux enfants : atout essentiel aux yeux des chefs cuisiniers. « Au début, les enfants sont interloqués par la couleur particulière de nos pâtes. Mais une fois qu’ils les ont goûtées, ils les adorent et sont très heureux de les retrouver au menu », dit Anne en souriant. Autre avantage en lien avec la loi Égalim, comme les enfants finissent leur assiette, le gaspillage alimentaire est réduit à néant.

Et c’est cette évolution des débouchés qui a attiré l’attention des services de l’État. « Le Gaec des Écureuils a triplé sa production depuis le dépôt de sa première demande d’agrément sanitaire […], sachant que les cantines scolaires constituent en outre la majorité de sa clientèle et que les enfants sont des consommateurs particulièrement sensibles en matière de sécurité alimentaire », explique la préfecture dans sa réponse à Reporterre. Il est donc attendu des producteurs qu’ils adaptent « régulièrement leur plan de maîtrise sanitaire aux nouveaux volumes de production ».

« Une transformation avec des œufs, c’est alerte rouge »

« Pour la DDPP, une transformation avec des œufs, c’est alerte rouge. Nous trouvons ça normal dans le cadre de la protection des consommateurs. Malheureusement, avec notre activité atypique, nous n’entrons dans aucune des cases de l’administration qui veut nous appliquer les normes de l’agro-industrie. Ce n’est pas possible pour une structure comme la nôtre, bien que nous maîtrisions certainement plus les risques liés à notre production qu’on ne le fait dans une usine », dit Anne.

À titre d’exemple, elle cite le volet Analyse : « Jusqu’à présent, nous en faisions une pour l’ensemble de la production. La mise en demeure nous demande d’en réaliser cinq pour chacun des quatre types de pâte. C’est infaisable ! » Sa formation HACCP version « traiteur » ne convient pas non plus. La DDPP lui demande de suivre la même formation mais version « agro-industrie ». « Pourtant la théorie est la même, c’est du pinaillage », regrette-t-elle.

Futur incertain

Si Stéphane et Anne acceptent de remettre en cause certains points pour lesquels ils sont mis en demeure, ils s’y refusent pour d’autres, notamment la formation et la multiplication des analyses. Ils l’ont marqué noir sur blanc dans un courrier envoyé à la DDPP fin mai.

Aujourd’hui ils sont dans l’incertitude. Qu’adviendra-t-il de l’entreprise si la mise en demeure n’est pas levée ? Ils l’ignorent. Un rendez-vous début septembre avec la DDPP pourrait éclaircir les choses. Ce qu’ils savent c’est qu’ils n’auront plus l’énergie s’il faut tout reprendre à zéro.

Malgré cette épreuve, Anne se veut optimiste et regarde avec satisfaction l’évolution positive du projet. Actuellement, ce sont plus de cinquante restaurants scolaires que livre le Gaec des Écureuils. Parmi eux, quinze établissements ont récemment signé des conventions pour définir la régularité des commandes, une approche qui sécurise les producteurs.

Tout comme pour l’agrément sanitaire, ce succès est le fruit d’une certaine ténacité. « Entre la prise de contact avec le chef et la première commande, il peut s’écouler entre trois mois et un an. Il faut vraiment s’accrocher », constate Anne. D’autant que la concurrence est rude, avec les pâtes sèches vendues moins cher. « Nous devons expliquer aux chefs que nos pâtes sont un vrai produit alimentaire, avec une qualité nutritionnelle, et pas un simple support à sauce », souligne Stéphane.

Il regrette que la loi Égalim ne soit pas suffisamment contraignante. « Il y a des communes où la mairie a repris en main les menus de la cantine à la suite de lettres de parents d’élèves. Tous les consommateurs doivent prendre leur responsabilité si nous voulons développer une alimentation saine », insiste-t-il.

Allaire (Morbihan), reportage

https://reporterre.net

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28 août 2024 ~ 0 Commentaire

Rentrée (Basta)

Rentrée (Basta) dans Educ'action

« Rester combattifs » : à la veille d’une rentrée sans ministre, les profs inquiets mais mobilisés

  • La rentrée scolaire va se faire avec un gouvernement démissionnaire. La situation est inédite, alors que l’Éducation nationale s’est largement mobilisée l’an dernier contre la réforme du « choc des savoirs » et pour un plan d’urgence dans le 93.

L’année scolaire s’est terminée juste avant les élections législatives anticipées. Deux mois plus tard, la rentrée scolaire va se faire avec un gouvernement, et une ministre de l’Éducation Nicole Belloubet, toujours démissionnaires.

« Cette rentrée est particulière puisqu’elle se fait avec une ministre qui n’est plus ministre », pointe Tony Tremblay, enseignant en collège en Seine-Saint-Denis et co-secrétaire du syndicat Snes-FSU dans le département. En Seine-Saint-Denis, enseignantes, enseignants et parents se sont mobilisés pendant des mois au printemps dernier pour demander un plan d’urgence pour l’éducation dans ce territoire parmi les plus pauvres de France.

Pour Tony Tremblay, il s’agit d’un « mouvement historique qui a duré plus de 100 jours, avec des manifestations fournies, pour demander simplement l’égalité des moyens entre notre département, le plus jeune et le plus pauvre de France, avec les autres ». Le professeur regrette donc d’autant plus que la rentrée se fasse « avec une ministre démissionnaire qui n’a pas reçu l’intersyndicale du 93 en juin pour cause de réserve électorale mais continue d’être ministre dans les faits, elle participe par exemple à la rentrée des recteurs, alors qu’elle a été désavouée, par le vote et la rue ».

Alexandra Colladant, professeur de philosophie au lycée Rosa-Parks de Saint-Denis, membre du Snes, a fait partie des enseignantes mobilisées avant l’été pour le plan d’urgence 93 réclamé par les syndicats. « Comme Nicole Belloubet est démissionnaire, on ne sait plus trop à qui s’adresser, constate-t-elle aujourd’hui à la veille de la rentrée. Nicole Belloubet avait promis de discuter du plan d’urgence 93 car la mobilisation avait commencé à créer un rapport de force.

Mais les vacances sont arrivées et on a rien eu, comme d’habitude. Aujourd’hui, il n’y a aucun rendez-vous clair avec la ministre. » Dans ces conditions, l’enseignante se prépare à une nouvelle mobilisation : « Nous avons discuté entre collègues de la possibilité de se remettre en grève dès la rentrée pour rappeler notre existence et nos revendications, et dire que rien n’a été encore fait. »

Passage en force du « choc des savoirs »

D’autres sujets ont suscité l’opposition des professionnels et des syndicats enseignants avant l’été : la réforme du lycée professionnel, avec l’objectif de faire passer aux lycéens pro moins de temps à l’école et plus de temps en entreprise ; et celle du « choc des savoirs » voulue par Gabriel Attal quand il était lui-même ministre de l’Éducation. Celle-ci prévoit la mise place de groupes de niveau en collège.

« Le “choc des savoirs”, c’est le démantèlement du collège unique, accuse Tony Tremblay. Il y a eu un passage en force sur ces mesures. Les collègues ont résisté dans la rue, mais aussi dans les conseils d’administration de leurs établissements pour mettre en place des groupes hétérogènes en terme de niveau. Des élèves faibles ensemble, ça ne marche pas. Ce qui marche c’est l’hétérogénéité en petits groupes. »

Mais les doutes persistent sur la mise en œuvre de ces groupes dans les établissements. « Les situations sont très variées suivant les établissements, comme déjà l’année dernière, la ministre avait un peu relâché la pression sur la composition des groupes de niveaux, témoigne Olivier Moine, professeur en lycée dans l’Isère et représentant du syndicat Snes-FSU dans le département. Dans certains établissements, là où de fort collectifs se sont opposés au tri des élèves, les groupes de niveaux seront hétérogènes, mais en conservant l’exigence du texte qui implique qu’il y ait des groupes. Dans d’autres collèges, cela va dépendre de la volonté des chefs d’établissements. »

Maud Valegeas, enseignante à Saint-Denis et représentante nationale de Sud éducation, constate chez ses collègues « beaucoup d’inquiétude sur la mise en œuvre des politiques annoncées sur les groupes de niveau au collège ». Car il n’y a « plus de pilote dans le navire. Les autres rentrées, on avait au moins une personne à qui s’adresser, que ce soit Blanquer, Attal, ou Belloubet. Aujourd’hui, on a une politique éducative qui a été refusée dans la rue avec les mobilisations importantes de l’année scolaire dernière, et aussi dans les urnes, mais un pouvoir qui continue à imposer ses décisions. » Dans ces conditions, elle craint « une augmentation des démissions » alors que « l’école ne tient qu’à l’acharnement des personnes qui sont là pour la porter à bout de bras ».

Arrêter la « réformite »

Le tableau est moins noir pour Marie Tamboura, principale de collège en Seine-Saint-Denis, membre de l’exécutif du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale. Sur son établissement, elle signale « une préparation de rentrée plutôt sereine : on a une équipe stable, des effectifs d’élèves stabilisés, quasiment tous les profs qui sont nommés ».

Même si la réforme du choc des savoirs pèse aussi à son niveau. Car « il faut désormais accompagner et mobiliser les équipes sur une énième réforme dont on ne sait pas si elle perdurera ». Pour elle, la priorité, ce serait donc « d’arrêter la “réformite”. Il faut se poser, faire un bilan réel de l’état de l’Éducation nationale, avant toute nouvelle réforme. C’est ce qui épuise les collègues, de passer notre temps à mettre en place des réformes sans savoir si elles seront poursuivies d’une année sur l’autre, ou si elles ont été pleinement pensées. »

Un autre principal de collège de Seine-Saint-Denis, qui souhaite rester anonyme, fait également part de ces doutes sur les groupes de niveau. « C’est une réforme contre laquelle la majorité des acteurs étaient vent debout, y compris au sein de mon établissement, témoigne-t-il. Ça a été difficile, mais c’est en place, et on essaie de trouver des marges de manœuvre pour que ça se fasse de la manière la plus favorable aux élèves possible. Mais on ne sait pas si cela leur sera profitable ou pas. Et avec un nouveau gouvernement qui va arriver, on ne sait même pas si ça va rester. Donc, même si cette nouvelle réforme porte ses fruits, on va peut être se retrouver dans une situation où dans un an, ce sera fini. »

L’homme se dit surtout inquiet des restrictions budgétaires annoncées par Gabriel Attal fin août : le Premier ministre a proposé un gel des dépenses de l’Etat en 2025, ce qui signifie une baisse compte tenu de l’inflation. Ces économies « vont forcément peser sur le budget de l’Éducation nationale », craint le principal d’un collège situé en zone d’éducation prioritaire.

« Imposer nos mots d’ordre »

Un autre point cristallise les inquiétudes : le manque d’accompagnant·es pour les élèves en situation de handicap (AESH). « Le nombre d’élèves avec ces besoins est en augmentation constante et les recrutements ne suffisent pas. Pour être honnête, on sait qu’on n’aura pas le nombre d’AESH suffisant à chaque rentrée », dit la principale de collège Marie Tamboura au sujet de son établissement. « L’école inclusive a été la vitrine de la politique ministérielle, avec l’accueil de plus en plus d’enfants en situation de handicap dans les écoles. Mais la situation est très très précaire pour les AESH, et les élèves sont très peu accompagnés, résume aussi Maud Valegeas, représentante de Sud éducation. Cela crée beaucoup de maltraitance pour les élèves et pour les collègues. »

Face à tous ces défis, qu’attendent les personnels de l’Éducation nationale d’un prochain gouvernement, d’autant plus s’il pouvait être, au moins en partie, de gauche ? « Je pense que l’important, c’est surtout de rester mobilisés sur nos établissements, de rester combattifs et d’imposer nos mots d’ordre, sans attendre quoi que ce soit d’un gouvernement qu’il soit de gauche ou qu’il soit de droite », répond la prof de philo Alexandra Colladant.

Pour Olivier Moine, prof en Isère, « on a respiré puisque l’extrême droite n’est pas au pouvoir, mais cet épouvantail écarté, on constate que depuis sept ans, c’est une école de la sélection généralisée qui a été mise en place, avec Parcoursup, la réforme du lycée, la réforme de la voie professionnelle, le choc des savoirs au collège… ».

Son syndicat, le Snes-FSU, a rencontré le Nouveau Front populaire au moment des élections pour faire part de leurs attentes. « Au niveau du second degré, ce qu’on attend, c’est l’abandon de Parcoursup, de la réforme de la voie professionnelle qui envoie des jeunes en apprentissage qui ne sont pas préparés. Et on voudrait voir moins d’élèves par classe, plus d’enseignants et de personnels d’encadrement comme les CPE et mieux payer les personnels si on veut que gens aient envie de faire ce travail. »

Tony Tremblay attend aussi de son côté « plus de postes d’enseignants, de CPE, d’AESH, d’assistants pédagogiques… La priorité c’est d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves, et les conditions de travail des enseignants et du personnel. » L’intersyndicale du 93 organise une première journée de mobilisation le mardi 10 septembre : « une journée de grève de rentrée pour un “choc des moyens” contre le “choc des savoirs” », signale l’enseignant.

Emma Bougerol, Rachel Knaebel 28 août 2024 28 août 2024

Photo  : À Grenoble, le 1er mai 2024, contre la reforme du collège

https://basta.media/

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21 août 2024 ~ 0 Commentaire

BREST (CHRU)

Crise de l’hôpital : le « mur de la honte » du CHU de Brest agrandi avec les noms des personnes âgées qui ont attendu plus de 12 heures aux urgences

Selon la CGT, depuis le 10 juillet, plus de 130 patients ont passé plus de 12 heures aux urgences, dont une quarantaine ont patienté plus de 20 heures.

Devant les urgences du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Brest, dans le Finistère, le « mur de la honte » a été agrandi mardi 20 août par des syndicats avec, dessus, les nombreux noms des patients de plus de 75 ans qui ont passé plus de 12 heures aux urgences, rapporte France Bleu Breizh Izel. Selon la CGT, depuis le 10 juillet, c’est le cas de 130 patients et une quarantaine d’entre eux ont patienté plus de 20 heures.

Sur chaque feuille A4 est écrit une initiale, le nombre d’heures et la date. « Madame C, 93 ans, qui a passé 23 heures sur un brancard, Monsieur S, 89 ans, a passé 30 heures sur un brancard… », lit Stéphane Vielmas, infirmier de bloc opératoire et représentant syndical au sein de l’hôpital.

« Une étude faite par l’AP-HP explique qu’une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente la mortalité de plus de 40% pour les patients de plus de 75 ans », raconte le syndicaliste, « les gens font tout ce qu’ils peuvent aux urgences pour les prendre en charge, c’est juste un problème de durée de prise en charge qui ne sont plus acceptables dans nos urgences ». 

« C’est dû au fait qu’on est sur des manques de personnel pour faire des examens complémentaires en radiologie ou en biologie et surtout sur un manque de lits, parce que certains devraient être hospitalisés, mais on n’a pas de lits d’hospitalisation pour les prendre en charge », ajoute l’infirmier, « les urgences sont juste le reflet et l’entonnoir du problème de la santé en France ». Un mouvement de grève a démarré mi-juillet aux urgences du CHU de Brest.

https://www.francetvinfo.fr/

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20 août 2024 ~ 0 Commentaire

Ardèche (Reporterre)

europe bateau

« On détourne l’eau de la Loire pour soutenir le surtourisme dans l’Ardèche »

Depuis les années 1950, l’eau de la Loire est transférée vers la rivière Ardèche. Ce prélèvement, à l’origine destiné à produire de l’électricité, soutient aujourd’hui l’industrie touristique, en particulier celle des canoës.

Reporterre — Beaucoup de gens l’ignorent, mais de l’eau de la Loire est transférée depuis plusieurs décennies pour renflouer l’Ardèche. Pouvez-vous nous raconter cette histoire ?

Roberto Epple — Après guerre, dans les années 1950, on avait besoin d’énergie de pointe – autrement dit, de produire beaucoup à un moment précis. Le complexe hydroélectrique de Montpezat est né dans ce contexte. Il s’agissait de collecter l’eau de la Loire, et de la conduire jusqu’à une chute naturelle de 630 mètres. Grâce à une conduite forcée, on turbinait l’eau qui produisait alors de l’énergie, avant de la rejeter dans l’Ardèche. Qui est une rivière d’un autre bassin versant que celui de la Loire [Atlantique pour la Loire, Méditerranée pour l’Ardèche].

Depuis les années 1990, l’été, on lâche aussi de l’eau de la Loire pour alimenter la rivière Ardèche. C’est ce qu’on appelle le soutien d’étiage. L’eau de l’Ardèche est très utilisée pour l’irrigation agricole et le tourisme, les descentes en canoë notamment. Sans cette eau de la Loire, elle aurait de gros problèmes.

Pourquoi cette pratique pose-t-elle problème aujourd’hui ?

Les premières cinquante années, les conséquences négatives sont restées limitées. Les réservoirs nécessaires à ce transfert [cf. carte] et les prélèvements effectués ont légèrement modifié les crues morphogènes de la Loire. Ces crues moyennes, qui peuvent déplacer les sédiments, et ainsi procéder à une forme de toilettage en douceur, sont importantes pour la santé d’une rivière. Ceci dit, on prélevait entre 100 millions à 200 millions de m³ dans la Loire, principalement au printemps et en automne – une quantité relativement négligeable.

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© Louise Allain / Reporterre

Depuis les années 1990, on voit clairement un effet positif pour l’Ardèche : l’eau de la Loire a sauvé la rivière, au moins pour sa partie en amont d’Aubenas. Avec un prix : la Loire commence à manquer d’eau, car les précipitations ne sont plus les mêmes. L’effet négatif demeure pour l’instant relativement modéré, mais avec l’aggravation du changement climatique, cela pourrait changer.

« D’abord, l’eau potable pour les habitants, puis les écosystèmes et enfin les usages économiques »

 

Détourner des fleuves « abondants » pour soutenir des cours d’eau plus fragiles, cela semble logique, quel est le problème selon vous ?

On ne peut pas être contre tout transfert d’eau ni être dans le « allons-y » partout. La question, c’est : pour quelle raison détourner de l’eau ? Si on crée un transfert pour que les gens aient de l’eau potable, ce n’est pas la même chose que pour faire de l’agriculture intensive ou du surtourisme.

Il faut appliquer la pyramide des critères pour arbitrer quant à la pertinence d’un projet : d’abord, l’eau potable pour habitants ; ensuite, il s’agit de laisser suffisamment d’eau pour les écosystèmes ; en dernier – et seulement en dernier – les usages économiques. Le problème, c’est que cette pyramide se retrouve souvent inversée. Pourquoi prend-on de l’eau à la Loire pour soutenir le surtourisme dans l’Ardèche ? Les dégâts de ce tourisme sont considérables, y compris sur la rivière elle-même. C’est un modèle économique à questionner.

Très souvent, ces projets de transfert d’eau ont un effet d’aménagement du territoire, un peu comme quand on construit une autoroute : on influence l’avenir d’un espace. On va ainsi possiblement induire un développement contreproductif. Comme pousser le tourisme en Ardèche ou l’irrigation de la vigne dans le Languedoc.

Roberto Epple est président de l’association SOS Loire vivante.

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19 août 2024 ~ 0 Commentaire

BURE (Reporterre)

«<small class="fine d-inline"> </small>On a perdu une bataille mais pas la guerre<small class="fine d-inline"> </small>» : comment les antinucléaires poursuivent la lutte

« On a perdu une bataille mais pas la guerre » : comment les antinucléaires poursuivent la lutte

Pas défaitistes, les antinucléaires ! Face à la relance de l’atome, les opposants se sont retrouvés au festival Les Bure’lesques, dans la Meuse, pour imaginer un plan B et transmettre l’héritage de leur lutte aux jeunes.

Saint-Amand-sur-Ornain (Meuse), reportage

Des chapiteaux plantés dans une prairie, des conférences et des spectacles, un hélicoptère et des escadrons de gendarmerie. La quatrième édition du festival Les Bure’lesques a bien eu lieu les 16, 17 et 18 août, à Saint-Amand-sur-Ornain (Meuse).

Créé pour informer la population sur l’industrie nucléaire, mais aussi galvaniser les troupes engagées localement dans la lutte contre Cigéo, le futur centre d’enfouissement de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le festival biennal a accueilli 3 500 visiteurs sous un ciel capricieux. Dans ce petit coin de paradis, fait de cours d’eau et de forêts, de champs et de villages désertés, des habitants désormais rejoints par une jeunesse déterminée mènent une lutte aussi âpre que vivace.

Reporterre a voulu savoir quelle était l’humeur générale des antinucléaires à l’époque d’une relance pétaradante voulue et mise en œuvre par le président de la République. Quels ressorts pour tenir ? Corinne François, une des organisatrices, balaie la question d’un revers de grande cuillère en engloutissant sa moussaka végétarienne : « Ma génération est tombée dans la marmite nucléaire depuis toujours : ça fait trente ans qu’on lutte, et on continuera. Cette année, le festival aborde la question des expropriations, de la ressource en eau, des luttes locales ou de la répression. »

Même pour un événement comme les Bure’lesques, les opposants au projet sont sous haute surveillance : un hélicoptère, des drones et plusieurs escadrons de gendarmerie ont passé le week-end à surveiller les allées et venues sur l’immense prairie où sont installés chapiteaux et cantines, toilettes sèches et village associatif. Ici, les festivaliers sont encore marqués par la répression qui a fondu sur les activistes ayant occupé le bois Lejuc par trois fois entre 2016 et 2019, situé à l’aplomb des puits d’aération du futur site d’enfouissement.

« Nous ne perdons pas la guerre »

À l’ouverture vendredi 16 août, sous le chapiteau principal, Marion Rivet, porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, a déroulé la chronologie politique du nucléaire depuis 2012, quand François Hollande promettait de ramener la part de cette énergie à 50 % du mix énergétique en 2035, contre 65 % aujourd’hui.

Depuis 2022, le revirement a été total : le président Macron a décidé la construction de trois paires d’EPR 2 — sans passer par le Parlement — et d’une loi d’accélération qui allège les procédures d’instruction. Il a aussi fusionné l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). La France mène par ailleurs un lobbying forcené à Bruxelles pour comptabiliser le nucléaire parmi les énergies vertes.

« C’est vrai que nous perdons pas mal de combats, mais nous ne perdons pas la guerre pour autant, relativise Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), venu donner une conférence sur les besoins en eau fraîche du nucléaire. L’industrie a bien joué la carte du climat pour faire passer ses réacteurs, mais il existe des alternatives de plus en plus étayées et devenues incontournables. Seulement, nous avons été enfermés dans le nucléaire au point que peu de Français imaginent un plan B. Or, celui-ci existe. »

C’est ce qu’a exposé Antoine Bonduelle, expert en énergie et climat, en présentant la révolution renouvelable en cours dans le monde et que la France ignore superbement. « À l’échelle mondiale, le solaire et le vent ont gagné. Ils se sont imposés rapidement dans la production d’électricité et d’énergie pendant que la France s’accroche à une industrie hors de prix et très lente à déployer. »

Mais comment faire avancer des pions antinucléaires — ou prorenouvelables — dans une Assemblée nationale acquise à l’atome ? Pour François Thiollet, qui a remplacé Michèle Rivasi au Parlement européen après son décès, difficile d’emporter les arbitrages politiques : « L’assemblée est majoritairement en faveur du nucléaire, il n’y aura pas de majorité contre. Peut-être que la bataille culturelle est perdue pour l’instant, mais la guerre, elle, ne l’est pas. »

Seule la transparence sur l’ensemble de la filière et surtout sur ses coûts et la facture à venir pour les Français peut faire la différence. Et de se prendre à rêver d’une « Convention citoyenne sur l’énergie incluant le nucléaire, où finalement les Français s’intéresseraient à leur politique énergétique ».

Il s’interroge sur le peu d’intérêt suscité par l’énergie, pourtant essentielle, et encore plus par les combats menés localement. « Cigéo est un combat juste : tout le monde comprend qu’il y a une certaine injustice à laisser nos déchets radioactifs à nos descendants en faisant semblant que cela n’existe pas. Peut-être que la forme de la contestation est à interroger, les villages de résistance et les manifs c’est bien, mais il serait bon d’aller parler aux gens que l’on ne touche jamais. »

Les récits alarmistes et culpabilisants ne suffisent plus, alerte François Thiollet. « L’humour, la légèreté, l’éducation populaire, sont essentiels. » De l’humour, il y en avait aux Bure’lesques avec les spectacles d’Audrey Vernon ou le pastiche de journal télévisé local TVA (pour Très vrai actus) narrant les histoires — vraies — de Cigéo, de son adoubement par Gérard Longuet au retournement de veste d’élus locaux.

Les jeunes, la « matière grise »

De quoi amuser une nouvelle génération qui s’intéresse au nucléaire et au symbole qu’il représente. Comme Louise, 22 ans, et Jojo, 25 ans, deux étudiantes en anthropologie venues s’informer sur les luttes nucléaires en général et celle de Cigéo en particulier. « Nous voulions voir comment les habitants transmettent l’héritage d’une lutte comme celle-ci. Et quels horizons se dessinent avec le brassage d’une nouvelle population. »

Elles font référence à la façon dont le féminisme ou les questions de genre sont venus télescoper la lutte originelle strictement tournée vers l’atome : « Comment faire cohabiter des cultures politiques aussi différentes : le monde paysan d’un côté, les féministes queer de l’autre. On voit bien qu’un lien intergénérationnel se crée et que chacun a une légitimité à venir s’installer ici tout en prêtant attention à l’histoire locale. »

Pour l’ancien maire de Couvertpuis, Francis Legrand, qui s’est opposé dès les débuts au laboratoire de l’Andra, cette jeunesse qui s’installe dans la Meuse « redynamise » le secteur et aide « à massifier l’opposition locale » à Cigéo. Ces jeunes sont « la matière grise » qu’il attendait pour revivifier ce combat déjà vieux de trente ans. « Dans leur diversité, ces néomeusiens nous interrogent et nous portent et c’est très bien comme ça ! »

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17 août 2024 ~ 0 Commentaire

Cyberaction

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Cyberaction : Protégeons le château d’eau de la Bretagne

On l’appelle le pays des sources ou le château d’eau de la Bretagne. C’est un territoire à la croisée du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan.

C’est le pays COB qui alimente en eau bon nombre de fleuves et rivières bretonnes : l’Aulne, le Douron, le Blavet, le Trieux, le Scorff, l’Odet, L’Elorn, l’Aven, l’Isole, l’Ellé, … Le territoire COB, un des seuls territoires bretons excédentaires en eau, est ainsi un fournisseur d’eau pour les populations urbaines situées en frange côtière en Côtes d’Armor, Finistère et Morbihan.

L’enjeu pour les 20 ans à venir dans un Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)

Depuis plus de 2 ans maintenant le Pays COB a entamé la rédaction de son SCoT en faisant appel à un bureau d’étude. Dès les premières rédactions, les orientations proposées n’étaient qu’une reconduite des politiques passées : développement de l’agro-industrie sans limite, sans considération pour la biodiversité, les ressources naturelles, la santé environnementale et sans prise en compte non plus du dérèglement climatique en cours.

Un groupe d’habitants et d’habitantes s’est alors constitué et a écrit un projet pour un territoire désirable en tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux du territoire (1). Les élu.e.s ont écarté ce travail et le pays COB a soumis son projet à une Commission d’Enquête pour le faire approuver.

Ce projet doit être retiré par le Pays COB et sa procédure annulée.

Juillet 2024 : la Commission d’enquête sanctionne le Pays COB et émet un avis défavorable (2) au projet de SCoT. Dans leur analyse, les 3 commissaires enquêteurs s’inspirent des dépositions de la population et apportent leurs regards critiques sur la politique proposée par le Pays COB.

Derrière un langage technico-administratif retenu, c’est un verdict sans appel et une grande bouffée d’oxygène pour tous les mouvements qui se battent pour la qualité de l’eau, la biodiversité, le climat et contre les fermes-usines.

Fermes-usines ? Qu’en est-il sur ce territoire ?

Comme d’autres secteurs en Bretagne, les fermes-usines et le système qui va avec est très présent sur le territoire et les batailles juridiques et politiques sont continues.

L’agriculture : sujet tabou

Dans son projet de SCoT, le Pays COB prend soin de ne surtout pas aborder la question de l’agriculture.

Interrogé lors d’une réunion publique sur cette étrange lacune alors que l’agriculture est l’activité principale en Pays COB, la vice-présidente répond qu’aucune planification n’est possible dans ce domaine « on est obligé d’accepter les projets … [de fermes-usines] »…

Là encore la Commission d’enquête met les choses au clair :  La « condition de soutenabilité et de l’acceptabilité par le milieu récepteur » est une formule qui permettrait d’écarter les projets industriels polluants, surconsommateurs de ressources comme les fermes-usines dans leurs différentes formes.

Quand on se bat depuis des années contre des projets locaux de fermes-usines ou d’autres projets imposés, on cherche un argument fort, un élément qui permettrait enfin de tenir compte des limites des ressources, de la nécessité d’un environnement sain. Le SCoT avec cette conditionnalité serait un appui certain dans les procédures juridiques.

Une mobilisation qui dépasse le territoire, un coin dans le système agro-industriel ?
Cette lutte en Centre-Ouest-Bretagne est emblématique de celles qui sont menées ou vont s’engager inévitablement sur l’ensemble de nos territoires.

Un large mouvement est initié, il demande :
Le retrait du projet actuel, proposé par le Pays COB
L’organisation d’une réelle concertation avec les habitant-e-s du territoire
La prise en compte des enjeux (environnement, santé, mobilité, emplois, climat) et des limites en ressources pour les 20 ans à venir en écartant, entre autres, le développement de l’agro-industrie et des fermes-usines.

https://bretagne-contre-les-fermes-usines

(1) : Un schéma en cohérence avec les enjeux d’avenir
https://raresaverses.fr/wp-content/uploads/2024/07/Propositions-Citoyennes-pour-le-DOO-du-SCoT.pdf
(2) : Conclusions et avis de la Commission d’enquête
https://raresaverses.fr/wp-content/uploads/2024/07/2-Conclusions-et-avis-EP24000002.pdf
(3) : Extraits de l’avis défavorable de la Commission d’enquête
https://raresaverses.fr/infoluttes/avis-defavorable-de-la-commission-denquete-le-projet-de-scot-du-pays-cob-a-du-plomb-dans-laile/

Pour aller directement à la signature Cliquez ici

https://www.cyberacteurs.org/

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17 août 2024 ~ 0 Commentaire

PAIX (Tian- UEP)

pace

Pour l’Université européenne de la Paix, « ce n’est pas de comprimés d’iode dont les riverains de la rade de Brest ont besoin »

L’élargissement des plans particuliers d’intervention de l’Île Longue et de la base navale de Brest fait réagir l’Université européenne de la Paix. Pour l’Université européenne de la Paix, seul le démantèlement de la base nucléaire de l’île Longue assurera la sécurité des riverains de la rade.

L‘article sur l’élargissement des zones d’application des PPI (plans particuliers d’intervention) de l’île Longue et de la base navale de Brest paru dans Le Télégramme de mardi 13 août 2024 n’a pas échappé aux militants de l’Université européenne de la Paix.

Pour son représentant local Roland de Penanros, « les riverains de la rade n’ont pas besoin de plus de comprimés d’iode pour leur sécurité, mais du démantèlement pur et simple de la base nucléaire de l’île Longue ».

 « Outre qu’il ferait perdre à la rade son statut peu enviable de cible en cas de conflit nucléaire, ce démantèlement offrirait l’opportunité d’une reconversion de l’île Longue porteuse d’avenir.
Par exemple, en en faisant un centre de production d’hydrogène verte, base pour la région du développement d’activités nouvelles génératrices d’emplois. Il marquerait aussi la volonté de notre pays de se conformer au traité d’interdiction des armes nucléaires (Tian) voté par l’ONU en 2017.
Une rade « libérée » du nucléaire, demain classée par l’Unesco « site mondial pour la Paix » et inscrite au patrimoine mondial, ne serait-ce pas là un beau projet d’avenir pour Brest et sa région ? »

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