Archive | Migrants, réfugiés

19 juin 2021 ~ 0 Commentaire

morlaix (ouest france)

sans papier

Les travailleurs sans-papiers d’Aviland auront leur titre de séjour provisoire

​Ces hommes et ces femmes ont laissé éclater leur joie, samedi 19 juin 2021, lors d’un rassemblement festif à Morlaix (Finistère). Ils espéraient obtenir ce titre de séjour par le travail, mais c’est finalement leur plainte pour traite des êtres humains qui a joué. Tous étaient employés dans une entreprise de ramassage de volailles à Landivisiau sans être déclarés.

« Nous les migrants, nos familles, nos enfants, nous vous remercions tous du fond du cœur pour votre travail. » Samedi 19 juin 2021, l’heure était à la joie, place de la Résistance, à Morlaix (Finistère).

La manifestation devait servir à faire pression sur les services de l’État pour qu’ils accordent un titre de séjour provisoire aux 26 anciens salariés d’Aviland, à Landivisiau, en rapport avec leur plainte pour traite des êtres humains.

Finalement, le rassemblement a pris un tour festif. « 24 salariés pouvaient y prétendre. Ils sont 14 à avoir reçu leur récépissé, et pour les autres, ça sera le cas la semaine prochaine », annonce, visiblement heureux, Marc Corbel, de la CGT.

« Une première étape »

En lien avec des associations, le syndicaliste a suivi le dossier depuis la première heure. « C’est un homme extraordinaire, passionné par son travail », salue l’un des travailleurs sans-papiers. Marc Corbel met quant à lui l’accent sur « le courage de tous ces salariés qui ont su rester dans une dynamique positive malgré la tourmente ».

Employés dans une société de ramassage de volailles, ces travailleurs n’avaient jamais été déclarés et expliquent avoir subi « menaces et humiliations ». Après la visite de l’inspection du travail, l’entreprise a été fermée administrativement en avril, puis liquidée en mai. Cela fait donc plusieurs mois que ces personnes vivent, de par leur statut de sans-papiers, sans indemnisation et sans possibilité de travailler.

« Ce titre de séjour provisoire, ce n’était qu’une première étape, rappelle Marc Corbel. La suite se jouera avec des avocats, aux prud’hommes et au pénal. » Une procédure similaire est en cours concernant 17 anciens salariés de Prestavic, à Saint-Sauveur.

Delphine VAN HAUWAERT 19/06/2021

https://www.ouest-france.fr/

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17 juin 2021 ~ 0 Commentaire

pcf (lo)

pcf

Migrants : Fabien Roussel dans la ligne de Macron

Alors que Macron a exigé de multiplier les expulsions de migrants après une réunion à l’Élysée mercredi 9 juin, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, interrogé sur Cnews à ce propos, a été sans ambiguïté :

« Concernant ceux qui viennent en France et qui sollicitent le droit d’asile, quand ils l’ont, eh bien ils l’ont. Et s’ils n’ont pas vocation à rester sur le sol français, ils ont vocation à repartir chez eux », a dit le dirigeant du PCF. « Et donc à être expulsés ? », entend-on demander la journaliste. « Oui, à être accompagnés chez eux », répond-il.

Roussel n’assume pas le mot « expulsion », mais c’est bien le recours à cette ignominie qu’il assume. Les militants ou sympathisants du PCF qui se retrouvent à soutenir des sans-papiers ont dû se pincer pour y croire.

Après sa participation à la manifestation des policiers, et alors qu’il affiche une posture sécuritaire comme candidat à la présidentielle pour le PCF, Roussel renie la simple solidarité avec ceux qui fuient la misère ou la guerre. Qui plus est, il le fait sur une chaîne de télévision où officie le chroniqueur d’extrême droite Zemmour.

Roussel a décidé de participer à la course de démagogie et de surenchères sécuritaires dont les écuries les mieux placées sont au gouvernement, à droite et à l’extrême droite. Il ne trouve rien à redire quand Macron, en exigeant plus d’expulsions, présente les migrants comme une menace.

Sans être un tournant historique, pour un parti qui depuis des décennies a renoué avec le nationalisme le plus cocardier et qui se veut un parti de gouvernement, Roussel apporte sa contribution aux divisions qui empoisonnent les rangs des travailleurs, entre Français et immigrés, entre ceux qui ont des papiers et ceux qui n’en ont pas.

Il est évident que ni le PCF ni Roussel ne récolteront de dividendes électoraux par cet alignement sur les positions des candidats les plus à droite.

Fabien Roussel choisit la position de mouche du coche sécuritaire dans la perspective des élections présidentielles. C’est inacceptable pour les militants du PCF qui, dans les entreprises et les quartiers, se sentent liés aux intérêts de la classe ouvrière.

B. S. 16 Juin 2021

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13 juin 2021 ~ 0 Commentaire

morlaix (cgt)

morlaix

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28 mai 2021 ~ 0 Commentaire

quimper un toit (le télégramme)

dal

À Quimper, « Un toit pour tous » s’active cinq jours avant la fin de la trêve des expulsions

La trêve hivernale pour les expulsions locatives s’arrête le 1er juin. À cinq jours de l’échéance, le collectif « Urgence – Un toit pour tous » se mobilise. Ce jeudi, les militants se sont rendus à l’Opac de Quimper où ils ont pu rencontrer le directeur.

La visite impromptue des militants du droit au logement à l’Opac, ce jeudi, était justifiée par les participants par le fait que 17 familles hébergées par l’office HLM de Quimper sont concernées par une éventuelle expulsion. « Nous avons écrit au préfet, à la présidente du conseil départemental, à la maire de Quimper pour que des solutions soient trouvées, rappelle Gérard Mas. Nous n’avons pas eu de réponse ».

« Nous demandons simplement que les instructions gouvernementales sorties au mois d’avril soient respectées car nous n’avons aucune assurance », souligne Martine Petit. Le texte prévoit en effet que toute expulsion « est assortie d’une proposition d’un autre logement ou, à défaut, d’une proposition d’hébergement le temps qu’une solution plus pérenne soit trouvée… Les ménages les plus vulnérables du point de vue sanitaire ou familial seront maintenus dans le logement ».

Problème de papiers

Ce jeudi, plusieurs personnes sous le coup d’une expulsion étaient présentes, dont ce couple d’origine arménienne qui a deux enfants de 2 ans. « J’ai eu un logement Opac en 2017, indique l’homme. Je travaillais chez Doux à Châteaulin. Je n’avais pas de problème pour payer le loyer ». Mais, en 2018, suite à une modification des textes, son titre de séjour n’a pas été renouvelé. Il s’est retrouvé sans travail, sans ressources pour payer le loyer. « Pourtant, si j’avais des papiers, tout se passerait bien », dit celui qui est depuis devenu bénévole au Secours populaire.

Sous le coup d’une expulsion le 1er juin, la famille n’a pas de solution. Si on se réfère aux instructions gouvernementales, elle pourrait faire partie des ménages « vulnérables » du point de vue familial.

Une solution pour tous ?

Gildas Le Grand, directeur de l’Opac, a accepté d’échanger avec le groupe en s’étonnant de ne pas avoir été informé de la démarche au préalable. Après quelques moments de tension, le dialogue a pu s’engager. « L’application du texte gouvernemental ne dépend pas uniquement de l’Opac, a expliqué Gildas Le Grand. Nous travaillons avec les services de l’État, du Département sur le principe qu’il n’y ait pas d’expulsions sans solution de relogement ».

Les militants estiment qu’il faut d’autres réponses que les hébergements d’urgence, précaires par définition. « Il y a beaucoup de pressions sur les personnes, constate Martine Petit. Elles partent parfois dans la crainte d’une intervention de la police pour les expulser ». Les militants d’« Urgence – Un toit pour tous » s’inquiètent aussi pour les occupants des logements privés et ne vont pas relâcher la pression.

27 mai 2021

https://www.letelegramme.fr/

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09 mai 2021 ~ 0 Commentaire

mariami (change)

refugees

Non à l’expulsion de Mariami et oui à une solution de relogement pour elle et sa famille !

« Mariami, non à ton expulsion ! Oui pour une solution d’hébergement.

Mariami est une élève de 6è, élève au collège de l’Harteloire de Brest. Originaire de Géorgie, Mariami est arrivée en 2017 en France avec sa famille, ses parents et son jeune frère. Cela fait maintenant quatre ans que Mariami, ses parents et son frère sont Brestois. Mais, depuis quelques mois, Mariami et sa famille sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire national.

La situation est difficile. Son père gravement souffrant, à l’état invalidant, nécessite des soins constants, auxquels il ne pourrait pas avoir accès dans leur pays d’origine. Depuis fin avril, ils n’ont plus de logement fixe et sont hébergés précairement dans des hôtels différents, parfois éloignés du collège. La situation administrative de la famille empêche la mère de pouvoir obtenir un travail.

L’intérêt de l’enfant doit toujours primer sur toute autre considération.  Nous nous mobilisons pour celui de Mariami. Nous demandons le réexamen du dossier familial afin de trouver une solution durable d’accueil et d’hébergement de Mariami et de sa famille afin que ces enfants puissent poursuivre leur scolarité en France et en faire partie. »

Pétition adressée à Préfet du Finistère

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25 avril 2021 ~ 0 Commentaire

cra (rennes)

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25 avril 2021 ~ 0 Commentaire

frontex (npa 22)

migrants

Nos morts, leurs profits!
Honte à l’Union Européenne!
Dissolution de FRONTEX !
 
Environ 130 migrants  africains partis de Libye se sont noyés en Méditerranée dans l’indifférence complice de l’État Lybien et de la Communauté  Européenne.
Celle-ci  déverse des millions d’euros pour gérer Frontex, son agence de surveillance des frontières, et abreuver les dictatures qui encerclent la dite mer.
Le NPA 22 qui soutient financièrement de ses modestes moyens SOS Méditerranée demande la dissolution de Frontex, organisme de mort.
Nous revendiquons l’ouverture des frontières car nos vies, leurs vies valent tous les profits.
 
Vous trouverez ci après le témoignage de Alessandro, nous ne serons pas complices en silence des assassins…
 
De l’Air, Ouvrez les frontières!
 
Le comité NPA Nathalie Le Mel
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Migrants

Témoignage d’Alessandro, membre de l’équipe de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking.

« Pendant plus de 24 heures, l’Ocean Viking a été à la recherche de vies en mer, des personnes qui étaient à bord de deux embarcations en détresse, très loin l’une de l’autre.  

Nous n’avons trouvé aucune trace de la première embarcation et nous ne pouvons qu’espérer qu’elle ait regagné la terre ferme ou atteint un lieu sûr.  

Durant une nuit de tempête avec des vagues de six mètres, nous avons tenté de retrouver la seconde embarcation. 

Je n’ai aucun mal à l’admettre, j’ai passé quelques heures à vomir aux toilettes. La prométhazine, le dimenhydrinate et la moitié des trois dernières années passées en mer n’ont pas suffi. J’étais épuisé, déshydraté. J’ai eu beaucoup de mal à me recoucher, et pourtant j’étais protégé par un navire puissant, qui pèse des milliers de tonnes.

Des coups secs sur la quille, des objets qui tombent dans les cabines.

Dehors, quelque part dans ces mêmes vagues, un canot pneumatique transportant 120 personnes. Ou 100, ou 130. Nous ne le saurons jamais, car toutes ces personnes sont mortes.

Nous avons repris nos recherches à l’aube, accompagnés par trois navires marchands sans coordination ni aide d’aucun État. Si un avion s’était écrasé dans la même zone, les marines de la moitié de l’Europe auraient été là ; mais ce n’étaient que des migrants, destinés au cimetière méditerranéen pour lesquels il est inutile de courir, et de fait, nous sommes restés seuls.

Dans l’après-midi, l’avion envoyé par l’agence Frontex a repéré l’épave du canot pneumatique. Lorsque nous nous en sommes approchés, il flottait dans une mer de cadavres. Littéralement. Il ne restait pas grand-chose de l’embarcation. Ni des personnes. Il n’en reste même pas les noms.

Impuissants, nous avons fait une minute de silence, afin qu’elle résonne à terre.

Les choses doivent changer, les gens doivent savoir. »

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03 avril 2021 ~ 0 Commentaire

serigne mbayé (el diario)

madrid

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Serigne Mbayé : « Nous faisons partie de cette classe ouvrière qui a besoin que beaucoup de choses changent à Madrid ».

Un mantero ne cesse jamais d’être un mantero ?

C’est totalement faux. J’ai été un mendiant et je l’ai laissé. Aucun mantero ne veut en être un. Nous sommes obligés de l’être, et l’obligation de beaucoup n’est pas de pouvoir avoir des papiers pour travailler dans autre chose. Lorsque nous régularisons notre situation, nous cherchons d’autres emplois et j’en donne un exemple.

Ce qui se passe, c’est qu’une fois que nous subissons cette condition et que nous en sortons, nous sommes toujours solidaires de ceux qui sont encore dans la rue. Je suis passé par là et je sais que ce n’est pas juste, c’est très dur. C’est ce qui nous pousse à nous battre pour sortir nos camarades de cette situation. Dans le syndicat, nous les soutenons en dénonçant leur situation et en les défendant, nous qui avons déjà des papiers et du travail.

L’État espagnol criminalise-t-il le besoin de toute personne de gagner sa vie ?

Oui, c’est une criminalisation à partir du moment où vous arrivez ici et que vous n’avez pas de papiers. Ils vous obligent à rester 3 ans dans le pays sans pouvoir régulariser votre situation. Comment pensent-ils que quelqu’un peut gagner sa vie sans papiers ? On ne trouve pas de travail et on choisit de vendre des produits dans la rue.

Nous vous avons vu à de nombreuses reprises votre syndicat dénoncer le racisme institutionnel qui, selon vous, est présent en Espagne. Dans quelles situations quotidiennes se manifeste-t-il ?

Dans de nombreux aspects mais, pour ne donner qu’un exemple, dans la question des nominations en matière d’immigration. Quelque chose qui devrait être aussi simple que de renouveler sa carte d’identité ou de s’enregistrer en tant que citoyen est vraiment difficile.

Ils établissent des horaires compliqués. Il y a des personnes dont les papiers ont expiré depuis un an et qui ne peuvent pas les renouveler faute de rendez-vous. C’est quelque chose que l’administration fait et qui nous met dans un trou qui peut signifier que vous pouvez même perdre votre emploi parce qu’il y a des entreprises qui licencient les gens s’ils ne présentent pas la carte de renouvellement de leurs papiers à temps. Il y a clairement une discrimination entre l’autochto-ne et l’étranger. Vous ne verrez jamais un Espagnol qui doit attendre un an pour renouveler son DNI (carte d’identité).

Avec la pandémie, le mantero a disparu. Au début, les manteros ont survécu grâce au système d’aide que le syndicat a mis en place, mais les choses ont traîné en longueur.

Comment survit aujourd’hui un mantero qui ne peut pas gagner sa vie dans la rue ?

La crise est très longue, nous continuons à tirer cette boîte de résistance que nous remplissons ensemble avec des contributions bihebdomadaires ou mensuelles et qui est presque vide. Avec cet argent, nous distribuons de la nourriture et des aides au loyer. Nous fournissons également des traducteurs.

Personne ne s’est intéressé à tout cela. Maintenant, la situation est vraiment foireuse. Mais nous réfléchissons aussi à d’autres moyens de surmonter cette crise et de sortir nos camarades de la rue, car nous n’attendons pas que tout cela se termine pour y retourner, mais nous cherchons des moyens pour que, lorsque la pandémie sera passée, nous soyons entendus. Nous sommes à la recherche d’idées et de moyens pour générer du travail pour nos collègues afin qu’ils puissent trouver un moyen différent de gagner leur vie.

Quel rôle jouent les services sociaux municipaux pour endiguer cette crise ?

Si vous devez donner une note, c’est zéro. Ils n’ont rien fait. Le quartier où nous sommes, Lavapiés, où nous avons notre siège, a été sauvé par toute l’organisation des différents groupes, qui collectent des fonds, de la nourriture et la distribuent aux personnes dans le besoin.

Mais à aucun moment les services sociaux n’ont fait quoi que ce soit. Au-delà de la nourriture, nous n’avons pas eu de traducteurs dans le système de santé publique pour s’occuper des résidents dans leurs différentes langues et beaucoup ne connaissaient pas bien la langue. C’est quelque chose de très sérieux dans une crise sanitaire.

Le fait que dans un quartier comme Lavapiés, il y ait des collectifs de migrants, de femmes, anti-évictions, des garde-manger solidaires et même un musée national comme le Reina Sofía unis pour réclamer la justice sociale, qu’est-ce que cela signifie ?

Il est impossible d’attendre quoi que ce soit de l’administration actuelle. Ils ne vont rien proposer. Nous le savons déjà et nous savons aussi que nous dépendons de nous-mêmes, de cette union de voisins, de cette union de collectifs, car nous sommes tous discriminés et nous nous sentons tous discriminés. Nous devons nous unir et nous sauver d’en bas. Telle a été notre stratégie et c’est la seule chose qui nous aide dans cette crise. L’administration devrait s’occuper des besoins des gens mais elle les a ignorés. Il y a une partie du peuple qui existe pour eux et une autre partie qu’ils n’ont pas prise en compte.

Dans cet environnement, qui était jusqu’à présent le vôtre, vous vous sentez comme un voisin comme les autres. Pensez-vous qu’il en sera de même en politique ?

Je suis une des personnes qui forment Madrid, peu importe si c’est noir ou blanc. Je me considère comme un citoyen et tous les citoyens ont le droit de faire partie de cette ville et de cette communauté. Nous devons rendre visible le fait que nous sommes de Madrid et que nous devons avoir le droit de prendre des décisions et de représenter les groupes que nous avons toujours représentés et de nous battre pour que tout le monde soit inclus. Je ne changerai jamais de politique.

Comment Podemos Uni vous a-t-il recruté, comment s’est déroulée l’approche et pourquoi avez-vous accepté d’entrer en politique ?

Ils m’ont d’abord contacté par téléphone, puis nous nous sommes rencontrés pour discuter de la proposition qu’ils me faisaient. J’ai discuté de la proposition au sein du Sindicato de Manteros et nous l’avons évaluée. Je devais prendre une décision pour moi-même, mais il était également nécessaire que le collectif y réfléchisse.

Nous l’avons mis sur la table et nous avons dit oui, qu’ils nous proposaient un projet qui nous représente et dans lequel nous nous sentons identifiés à ce qu’ils veulent faire et montrer que Madrid est diverse. Le fait de voir que j’ai une place dans ce projet est positif. Nous avons décidé qu’en raison de la lutte de nombreux groupes que nous représentons, il serait bon pour moi de faire partie de ce projet pour essayer de changer Madrid. Et Madrid va changer.

Vous y allez en tant que numéro 9 sur la liste…

Nous avons clairement indiqué que je n’irais pas sur les listes pour la remplir. Je veux faire pression pour que ce projet voie le jour. Nous voulons qu’il y ait un changement et que notre lutte soit visible. Ce n’est pas une question de pouvoir, mais je ne voulais pas non plus être le dernier sur la liste.

Ce projet est très ambitieux. Le fait que dans la candidature il y ait un travailleur comme moi, un chauffeur de taxi ou un collègue de la PAH (locataire expulsé) de Vallecas en dit long sur le projet, sur ce que veut faire Unidas Podemos.

Cela fait longtemps que nous nous plaignons de la santé publique, des transports publics, de l’éducation publique, du racisme ? Ce sont des questions qui touchent avant tout les habitants des quartiers pauvres. La présence de la police dans les quartiers pauvres est du harcèlement, il y a des caméras partout dans des endroits comme Lavapiés, où ils veulent générer de l’alarme et faire voir aux gens un danger qui n’existe pas. Ce sont des questions que nous voulons changer en tant que Madrilènes et pour cela, nous devons appeler aux urnes les personnes qui les subissent.

Auriez-vous accepté l’offre d’aller sur les listes d’une autre formation ?

Je ne connais pas le projet des autres groupes et ils ne nous l’ont pas proposé. Mais s’ils l’avaient fait, nous aurions évalué ce qu’ils nous avaient dit pour voir s’il s’agissait de quelque chose auquel nous pouvions nous identifier et auquel nous pouvions participer. Ce n’est pas qu’ils nous offrent quelque chose et que nous entrons.

Nous apprécions le projet et ce qu’ils veulent faire parce que nous sommes la classe ouvrière, une partie de la classe ouvrière qui a besoin que beaucoup de choses changent à Madrid. En tant que manteros, nous sommes des personnes de la classe ouvrière qui souffrent du racisme qui existe et c’est quelque chose que Podemos nous propose de changer.

D’après les sondages, il est facile pour vous de devenir député, que Podemos arrive ou non au pouvoir en coalition. Pablo Iglesias a assuré qu’à partir du 4 mai, vous devrez être appelé « señor » ?

Je connais bien les choses à changer : les transports, l’éducation, le besoin d’interprètes pour les hôpitaux, le travail précaire. Ce sont des choses qui touchent directement beaucoup d’entre nous, car je fais partie des habitants des quartiers pauvres. Ce sont des difficultés que j’ai eues et que je continue à avoir. Je les connais bien et c’est pourquoi nous demandons le vote du peuple immigré, du peuple humble. Il y a beaucoup de choses à améliorer et nous devons aussi arrêter la montée en puissance de Vox, avec qui Ayuso veut faire un pacte.

En parlant de vote, avez-vous toujours exercé votre droit de vote depuis que vous êtes en mesure de le faire ?

J’ai toujours voté. Si vous ne votez pas, vous ne pouvez rien changer. J’ai des collègues qui n’ont pas voté jusqu’à présent, mais ils vont voter lors de ces élections.

Enfin, vous avez vécu la difficulté d’accéder à l’une des mesures du gouvernement dans cette législature: l’approbation du revenu minimum d’existence (RMI). Avez-vous eu l’occasion d’en parler avec Pablo Iglesias ? Êtes-vous conscient qu’il n’arrive pas, du moins avec la rapidité nécessaire en ces temps ?

Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en parler avec lui, mais ce sont des questions qui sont claires pour moi. J’ai aidé des personnes à obtenir l’IMV et ensuite le revenu minimum. Nous allons nous asseoir et en parler. C’est une chose très ambitieuse à changer.

Pensez-vous qu’avec un ancien vice-président comme numéro 1 de la liste à laquelle vous participez, vous allez avoir une ligne directe avec le gouvernement pour la régularisation des migrants ?

Tout cela relève de la responsabilité de plusieurs administrations. S’ils veulent que la vente de rue disparaisse, il y a des politiques inclusives qui peuvent être faites. Il faut d’abord commencer à agir dans les communautés autonomes, puis obliger le gouvernement central à prendre également des mesures. Tout se passe étape par étape. Chacun doit faire son travail.

La régularisation est l’affaire du gouvernement central, mais les régions autonomes et les conseils municipaux doivent réagir en promouvant des politiques d’inclusion, des politiques sociales et pas seulement des mesures policières, comme c’est le cas actuellement dans la Communauté de Madrid.

Nous devons suivre des lignes pour que nous puissions tous nous intégrer d’une manière ou d’une autre et accéder au marché du travail, car les manteros et les sans-papiers sont déjà là et les signaler et les criminaliser n’est pas la voie à suivre.

L’ancien porte-parole du Sindicato de Manteros de Madrid est une des personnes  les plus médiatisées de Pablo Iglesias pour la candidature de Unidas Podemos à l’Assemblée de Madrid. Nous nous sommes entretenus avec ce militant bien connu du quartier madrilène de Lavapiés au sujet des changements dont, selon lui, la Communauté a besoin et des raisons pour lesquelles il s’est lancé dans la politique.

Lors de la présentation des membres de la candidature de Unidos Podemos à l’Assemblée de Madrid jeudi dernier, Pablo Iglesias n’a pas demandé le vote pour une liste de gauchistes, mais a invité à la mobilisation des gens modestes, des quartiers, en faveur de l’un d’entre eux.

En ce sens, la signature pour son projet d’activistes comme Alejandra Jacinto, avocate de la Plateforme anti-évictions ; Agustín Moreno, vétéran syndicaliste et membre de la Marée verte ; Cecilio Rodríguez, chauffeur de taxi contre l’ubérisation et en faveur des services publics, et Serigne Mbayé, porte-parole du Sindicato de Manteros de Madrid et membre de l’Assemblée de Sin Papeles, pourraient être considérés comme la manœuvre intelligente d’un bon stratège qui fait appel à des leaders de collectifs déjà bien organisés et actifs pour encourager le pourcentage élevé d’électeurs potentiels de gauche qui ne répondent pas toujours à l’appel des urnes.

De cette poignée de visages indépendants figurant sur la liste du parti violet, il est possible que celui de Mbayé, madrilène d’origine sénégalaise et numéro 9 de la candidature, soit le plus inattendu. Il ne fait aucun doute que sur la photo de famille des aspirants députés régionaux, sa silhouette longiligne se distingue de toutes les autres et Iglesias le présente comme « le plus espagnol de tous ceux qui se présentent aux élections de la Communauté de Madrid ».

Serigne Mbaye est arrivé en Espagne sur un bateau en 2006 et quatre ans plus tard, il a réussi à régulariser sa situation. Nous l’avons rencontré à Lavapiés, au siège du Sindicato de Manteros, une organisation dont il se déclare ancien porte-parole. En réalité, ce siège se trouve dans les locaux communs gérés par l’association Mbolo Moy Dole (L’union fait la force) où, par exemple, on apprend aussi à lire et à écrire aux personnes analphabètes, on donne des cours d’espagnol aux migrants et un soutien scolaire aux enfants, on aide à demander des allocations et à faire toutes sortes de démarches pour les personnes qui ont du mal à s’en sortir seules.

Serigne n’est pas seulement connu à Lavapiés pour son travail au sein du Sindicato de Manteros mais, en tant que l’un de ses représentants, il a été impliqué dans toutes les initiatives du mouvement social actif dans cette zone centrale de la capitale. Soudain, ce n’est pas seulement l’hypothétique projecteur de son quartier qui est braqué sur lui.

Antonio Pérez 3 avril 2021

https://www.eldiario.es

Lire aussi:

Elections en Espagne : le Sénégalais Serigne Mbaye, ex migrant clandestin, recruté par le parti Podemos à Madrid

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29 mars 2021 ~ 0 Commentaire

manteros (el diario)

manteros

L’activiste et membre du Sindicato de Manteros Serigne Mbayé rejoint les listes de Podemos pour les élections à la Communauté de Madrid

Serigne Mbayé, membre du Sindicato de Manteros et de l’Asociación de los Sin Papeles, figurera sur les listes de Podemos pour les élections à la Communauté de Madrid le 4 mai, comme l’a annoncé Pablo Iglesias sur son profil Twitter.

Mbayé a déclaré qu’aller sur les listes de Podemos est « une opportunité pour défendre les droits du peuple ». « Les gens ont besoin d’une vie décente », a-t-il déclaré.

L’activiste sénégalais est arrivé en Espagne en 2006 à bord d’un bateau et a été interné pendant plusieurs jours dans un Centre d’internement des étrangers (CIE).

Au cours de ses premières années dans le pays, il a été mendiant, puis a occupé d’autres emplois tels que la construction ou le travail administratif. Il a découvert qu’il avait déjà des papiers grâce à un contrôle de police. C’était en décembre 2010, il marchait dans Lavapiés et on lui a demandé ses papiers. Les gestes des agents lors de la vérification de ses données lui ont fait penser que quelque chose d’étrange se passait, et après avoir réfléchi, il s’est rendu dans un bureau à Tetuán.

Là, et sans autre notification, ils ont confirmé que sa situation en Espagne avait été régularisée deux mois auparavant. Il avait entamé le processus sept mois plus tôt en épousant sa petite amie espagnole de l’époque : « Je ne voulais pas le faire de cette manière, mais c’était la seule solution ».

Comme il l’a raconté dans une interview en 2019, Mbayé est arrivé par bateau sur l’île de Tenerife (Canaries) en 2006 et a été interné pendant quatre jours dans un Centre d’internement des étrangers (CIE). Il a également séjourné dans un centre d’accueil à La Corogne, puis est arrivé à Madrid.

Il a régularisé sa situation et travaille comme « mantero », puis travaillé dans des métiers liés à la construction, comme employé de bureau, et lancé ensuite un restaurant avec d’autres partenaires. Il a également obtenu la nationalité espagnole.

Après le décès du mantero Mame Mbaye en mars 2018, il a été crieur public cette année-là lors des festivités de Lavapiés aux côtés de l’actrice Rossy de Palma et a dénoncé dans son discours le « racisme institutionnel » à l’encontre des migrants.

Cette candidature de Podemos à la Communauté de Madrid s’ajoute à celle du syndicaliste historique de CCOO et membre de la Marée Verte, Agustín Moreno, et de la militante anti-éviction, Alejandra Jacinto.

Avec des informations d’Europa Press. 29 mars 2021

https://www.eldiario.es/

Note:

Les Manteros (Manters en catalan) sont des vendeurs de rue qui exposent leurs articles sur des « mantas » (couvertures) pour pouvoir fuir plus vite en cas de raid de la police.

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09 mars 2021 ~ 0 Commentaire

20 mars

racisme

20 mars: on étouffe, de l’air !

Ce n’est pas que par leurs mots que Gérald Darmanin et les membres du gouvernement font la course à l’échalote raciste, islamophobe et sécuritaire avec Marine Le Pen.
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Loi sécurité globale, loi séparatisme, Beauveau de la sécurité, remise en cause de l’AME, l’offensive sécuritaire et raciste se déploie tous azimuts. Ca tourne réellement sale. Alors le 20 mars il faut prendre la rue!
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A l’occasion des deux journées internationales contre le racisme et contre les violences policières la Marche des Solidarités et les Marches Vérité et Justice pour toutes les victimes appellent à manifester le samedi 20 mars.
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A Paris la manifestation est appelée à 13H12, place Edmond Rostand – RER Luxembourg pour débuter à 14H00 jusqu’à la place de la Bastille.Des manifestations contre le racisme, contre le fascisme et les violences policières auront lieu le même jour dans de nombreux pays. (https://worldagainstracism.org).
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Appel de la Marche des Solidarités
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On étouffe. De l’air !Contrôles au faciès et harcèlement policier dans les quartiers : la police étouffe les jeunes, la justice étouffe les affaires. Et viennent les lois punitives de sécurité globale et contre le prétendu séparatisme. Chacun chez soi, les moutons seront bien gardés : de moins en moins de droits pour circuler, se rassembler, manifester.

Frontières fermées aux migrant.e.s, des milliers de mort.e.s, hommes, femmes, enfants, noyé.e.s en mer, asphyxié.e.s dans des camions, tué.e.s sur les routes, dans la rue .

C’est la liberté qu’on étouffe

Les discours de haine à l’encontre des Sans Papier prononcés par le ministre de l’Intérieur, les polémiques islamophobes initiées par la ministre de l’enseignement supérieur, des journalistes ou « experts » fachos se relayant sur les plateaux télés pour affirmer que Trappes ce n’est plus la France à cause des Musulman.e.s : on étouffe.

L’extrême droite légitimée par tous ces discours ambiants, des milices identitaires qui ne cessent leurs exactions à l’encontre des migrant.e.s : on étouffe !

A Calais et ailleurs, des milices d’État vandalisent les campements de réfugié.e.s, les photographes journalistes ont l’interdiction de témoigner : on crève les yeux de la presse et on étouffe la voix de migrant.e.s pour ne pas faire entendre les cris des appels à l’aide, le bruits des noyades, des violences subis et les cris de la colère.

C’est la solidarité qu’on étouffe.

L’Union Européenne lutte contre la propagation du virus mais bloque les migrant.e.s dans des campements insalubres en Grèce. Le Président Macron enferme des sans-papiers dans les centres de rétention, précarisent les foyers de travailleurs.euses immigré.e.s, laissent les migrant.e.s à la rue, les jeunes isolé.e.s sans protection, les sans-papiers sans accès aux droits.

Cette politique anti-migratoire, mâtinée d’islamophobie, de nationalisme et d’autoritarisme du gouvernement actuel voudrait casser toute solidarité envers les personnes migrantes, les sans-papiers.

C’est ainsi que les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) pleuvent et sont la plupart du temps accompagnées d’Interdiction de Retour sur le Territoire Français (IRTF).

La stratégie est d’invisibiliser tout en se servant de leur force de travail essentielle.

Mais, depuis mai 2020, le mouvement des sans-papiers et la Marche des Solidarités s’opposent avec détermination et courage à cette politique. Partie prenante du mouvement social d’opposition à la politique du gouvernement Macron, elles et ils ont ouvert la voie en brisant l’interdiction de manifester le 20 mai 2020 et en construisant un mouvement qui a investi la rue et les routes de France avec les Acte 1, 2, 3 et 4 pour la régularisation de toutes et tous et la liberté de circulation et d’installation

C’est l’égalité qu’on étouffe.

Chacun chez soi c’est plus de racisme et de nationalisme, plus d’inégalités et de pauvreté, moins de libertés.

 C’est l’avenir qu’on étouffe.

De l’air !

Le 20 mars on manifeste pour :

La liberté de circulation et d’installation. La régularisation des sans-papiers.

La protection automatique, dès leur arrivée, des jeunes étranger-ère-s isolé-e-s

La fermeture des centres de rétention.

L’égalité des droits pour touTes dans tous les domaines (travail, logement, santé, éducation…).

Le droit de vote des étrangerEs.

La fin des contrôles au faciès et des violences policières.

Vérité et Justice pour les familles de victimes. Abrogation de la loi sécurité globale.

L’abrogation de la loi séparatisme.

 La fin des discours stigmatisants.

mar. 9 mars 2021

https://blogs.mediapart.fr/

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