Archive | Religions

25 août 2024 ~ 0 Commentaire

Antisémitisme (MRAP)

Enfants juifs à Paris

Le MRAP89 : Combattre le racisme sous toute ses formes, le MRAP dénonce l’attentat antisémite de la Grande-Motte

 Combattre le racisme sous toute ses formes, le MRAP dénonce l’attentat antisémite de la Grande-Motte

Le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) condamne avec la plus grande fermeté l’attentat contre la synagogue de la Grande Motte et exprime son émotion et sa pleine solidarité à la communauté juive.

Rien ne justifie l’attaque contre la synagogue de la Grande Motte qui fait suite à l’attentat récent contre la synagogue de Rouen et d’autres multiples et nombreux actes visant la communauté juive, dans un contexte indéniable de montée de l’antisémitisme.

Cette résurgence de la haine antisémite ne peut qu’inquiéter tous ceux qui militent contre le racisme, sous toutes ses formes.

La critique légitime de la politique d’extrême droite du gouvernement israélien ne saurait justifier ces attaques ignobles. Notre mouvement exprime sa vive émotion et sa pleine solidarité avec la communauté juive de France.

Le MRAP espère que l’auteur de cet acte infâme soit rapidement arrêté, poursuivi et condamné et sa commission juridique saisit d’ores et déjà le procureur de la République afin de se constituer partie civile, le cas échéant.

Pour le MRAP Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitie entre les Peuples
Agnès Cluzel 25.08.24

https://yonnelautre.fr/

Lire la suite

09 août 2024 ~ 0 Commentaire

Pologne (The Conversation)

Enfants juifs à Paris

En réécrivant l’histoire, le gouvernement polonais déforme l’Holocauste

En janvier 2018, le parlement polonais a adopté une loi permettant d’imposer des peines de prison qui peuvent aller jusqu’à trois ans à toute personne ayant déclaré que les Polonais ont eu une quelconque responsabilité ou complicité dans les crimes nazis pendant l’Holocauste.

La loi, qui vise à faire taire les historiens, a instauré un climat tendu dans les milieux universitaires et ailleurs.

Le gouvernement polonais a décidé (directement ou par procuration) de porter contre moi des accusations au civil. J’ai été poursuivi pour diffamation, et des organisations polonaises ont demandé que je sois démis de mes fonctions de professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa.

Plus récemment, j’ai été interrogé par l’Agence de sécurité intérieure de la Pologne, et le ministre de la Justice du pays a exprimé son indignation à l’égard de mon travail.

Ce ne sont là que quelques-uns des enjeux juridiques et extrajuridiques actuels liés à l’écriture de l’histoire de l’Holocauste en Pologne.

Histoire et nationalisme

L’idée que des franges de la société polonaise se soient rendues complices de l’Holocauste pendant la guerre a longtemps constitué un sujet tabou.

Le parti d’extrême droite Droit et Justice est arrivé au pouvoir en Pologne en 2015. La défense de la réputation de la nation est l’un des éléments centraux de son programme politique et un moyen sûr de consolider sa base électorale.

Les historiens et enseignants indépendants, dont je fais partie, sont devenus la cible de campagnes de haine virulentes dans les médias d’État et contrôlés par l’État.

Les historiens de l’Holocauste ont pour dicton : « Je n’ai pas choisi d’étudier l’Holocauste, c’est l’Holocauste qui m’a choisi. »

Après une formation en histoire des 17e et 18e siècles, je me suis tourné vers l’étude de l’Holocauste de manière inattendue, au début du 20e siècle, quand je me suis rendu à Varsovie au chevet de mon père, un survivant de l’Holocauste, qui était malade.

Ayant un peu de temps libre, j’ai fait ce que font la plupart des historiens : je suis allé aux archives locales. C’est là que je suis tombé sur des milliers de dossiers des tribunaux allemands de l’époque de l’occupation de Varsovie.

Ce qui a éveillé ma curiosité, c’est qu’il y avait des centaines de dossiers concernant des Juifs du ghetto de Varsovie. J’ai découvert que les Allemands les poursuivaient pour avoir enfreint divers règlements nazis : refus de porter le brassard avec l’étoile de David, sortie du ghetto sans permission, violation du couvre-feu, achat et contrebande de nourriture du côté « aryen » vers le ghetto ou « diffamation de la nation allemande » – ce qui signifiait généralement avoir raconté des blagues sur l’occupation.

Les témoins de l’Holocauste

Raul Hilberg, éminent historien de l’Holocauste, a divisé le paysage humain de l’Holocauste en trois catégories : les exécuteurs, les victimes et les témoins. Au fil des ans, nous avons beaucoup appris sur les exécuteurs allemands et les victimes juives de l’Holocauste, mais beaucoup moins sur la dernière catégorie, qui demeure mal définie.

Qui étaient les témoins ? S’agissait-il de personnes qui ne savaient rien de la tragédie que vivaient les Juifs ? Ou de personnes qui, sachant ce qui se passait, avaient choisi l’indifférence ?

La Pologne était un épicentre de l’Holocauste. Les nazis y ont construit des camps de la mort et c’est dans ce pays que la majeure partie de la population juive a été assassinée. Dans le cadre de mes recherches, j’ai constaté, sans l’ombre d’un doute, qu’il était impossible que les gens restent à l’écart du génocide, sans en avoir conscience.

Ce ne sont pas tous les ghettos juifs (il y en avait des centaines en Pologne) qui étaient isolés du monde extérieur. La plupart étaient soit ouverts (sans murs), soit dotés de clôtures peu solides qui n’empêchaient pas les contacts entre Juifs et autres Polonais.

En 1942, les opérations de liquidation ont commencé. Les Allemands, avec l’aide des gens du coin, ont rassemblé les familles juives et les ont conduites vers la gare la plus proche, où elles sont montées à bord des trains de la mort à destination des camps d’extermination de Treblinka, Belzec, Sobibor et Auschwitz.

Tout cela se passe au vu et au su de la population non juive du voisinage. Une fois que les Juifs ont été déportés en masse vers la mort, les ghettos vides sont devenus le théâtre de vols à grande échelle. Des dizaines de milliers de maisons, d’appartements et de meubles étaient désormais faciles à piller.

C’est à ce moment-là que des milliers de Juifs, qui s’étaient réfugiés dans des cachettes sous et à l’intérieur de leurs maisons, ont été découverts, sortis et livrés aux Allemands pour être aussitôt exécutés.

Des Juifs ont fui les ghettos et se sont réfugiés dans les forêts, le plus souvent grâce à des habitants du coin qui leur ont offert leur aide, soit contre une rémunération, soit pour des motifs altruistes.

Au cours de cette dernière étape de l’Holocauste – que les Allemands ont appelé Juden jagd « chasse aux Juifs » –, les Juifs cachés sont devenus en bonne partie invisibles aux yeux des Allemands. Pendant cette dernière phase (qui s’est poursuivie jusqu’à la fin de la guerre), ce sont souvent les voisins non juifs qui ont déterminé qui allait vivre et qui allait mourir.

Mes recherches sur cette phase de l’Holocauste m’ont amené à penser qu’il était impossible d’être un simple témoin passif en Europe de l’Est et, surtout, en Pologne. La notion même de témoin passif est une chose à réévaluer, à remettre en question, voire à rejeter.

Mes recherches ont donné lieu à des discussions entre historiens et, en Pologne, elles ont soulevé le courroux des nationalistes.

C’est dans un tel contexte politique que Night Without End (Une nuit sans fin un livre que j’ai coécrit et coédité, a été publié en 2018. Cette étude en deux volumes qui font en tout 1 600 pages est une enquête sur le sort des Juifs dans certaines régions de la Pologne en temps de guerre. Nous avons étudié la lutte des Juifs pour leur survie et les politiques génocidaires allemandes.

Nous avons également essayé de comprendre l’attitude de la société polonaise envers la tragédie juive. Les conclusions sont peu réjouissantes : les résultats de nombreuses années de recherche indiquent qu’au moins deux tiers des Juifs qui se cachaient ont été soit assassinés, soit livrés aux nazis par leurs voisins polonais.

La réaction des autorités a été prompte et virulente. La co-auteure du livre et moi-même avons été dénoncées dans la presse. Il s’en est suivi une campagne de haine sans précédent, suivie de poursuites civiles et d’accusations au criminel.

Les attaques contre les historiens et l’histoire elle-même s’accompagnent généralement d’attaques contre d’autres éléments essentiels d’une société ouverte et démocratique. La défense de l’histoire et la lutte pour préserver le droit de savoir ce qui s’est passé font partie des fondements d’un régime démocratique.

« Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur », écrivait George Orwell dans 1984. Ses paroles n’ont jamais sonné aussi juste.

15 février 2023, Jan Grabowski Professor, Department of History, Université d’Ottawa/ J’oriente mes recherches sur les relations entre les Juifs polonais et la population non juive locale.

Lire la suite

22 mai 2024 ~ 0 Commentaire

Juifs et Gaza (ESSF)

pal

Les juifs et juives aux États-Unis à l’heure de la guerre à Gaza

Warren Montag est professeur des Humanités à Occidental College, une université de la région de Los Angeles. Ses études portent notamment sur la pensée de Spinoza et d’Althusser.

ContreTemps : Une partie de l’opinion publique française pense, soit par ignorance, soit dans la logique d’idées antisémites, que le soutien américain à Israël est dû au poids énorme de ce qu’ils appellent le « lobby juif » aux États-Unis. Or, tout le monde a remarqué que l’état d’esprit de la population juive des États-Unis à l’égard d’Israël est en pleine évolution. De quand date ce changement ?

Warren Montag : C’est une histoire compliquée, mais avant de l’aborder une clarification sur la question du « lobby juif » et du contrôle juif de la politique étrangère américaine s’impose.

L’explication de la politique étrangère américaine en tant qu’instrument d’un pouvoir juif est une conception erronée à tous points de vue. L’idée que les nations impérialistes sont dirigées par de petites entités essentiellement étrangères agissant en secret est non seulement absurde d’un point de vue empirique, mais incarne aussi une approche grossièrement réductrice de la politique, le plus souvent liée à l’une des nombreuses théories du complot qui confèrent aux juifs des pouvoirs surnaturels de tromperie et de manipulation.

Lorsque, comme cela n’est que trop prévisible, « l’entité étrangère » ou « l’ennemi de l’intérieur » se trouve être la communauté juive ou simplement « les juifs », l’erreur théorique relève de l’antisémitisme, pour la satisfaction de forces très différentes et souvent opposées.

Pour que les juifs jouent le rôle que leur assignent ces théories, ils devraient être capables de penser (élaborer des stratégies, conspirer et comploter) et d’agir comme un seul homme. Dans cette perspective, les apparentes différences politiques et culturelles internes à la communauté juive seraient expliquées comme des épiphénomènes au regard d’une communauté unie par le sang et façonnée par deux millénaires de haine implacable du monde non-juif.

L’unité supposée de la communauté juive américaine n’a jamais existé ; la population juive a toujours été extrêmement hétérogène, linguistiquement, culturellement et politiquement.

Même les formes d’observance religieuse variaient de manière significative. Par apport à cette diversité, le sionisme a consisté en une tentative d’homogénéisation, militant pour que les langues et les cultures du « ghetto », et surtout des juifs parlant le yiddish, la majorité (avant la Seconde Guerre mondiale), tout comme les diverses cultures des juifs iraniens, marocains, d’Asie centrale, soient abandonnées en faveur de l’hébreu et laisse la place à une nouvelle culture israélienne qui se présentait comme un retour à un passé mythique.

Ces efforts sionistes se sont heurtés à une forte résistance ; même la question de savoir ce qui fait d’un juif un juif, et quelles formes d’observance devaient être intégrées dans le droit civil, n’a pas été résolue.

Mais le fantasme d’un parti des juifs, secret homogène, uni et discipliné, n’est pas seulement faux et invoqué au service de la haine, il aboutit aussi à absoudre l’impérialisme américain (et tous les autres impérialismes) de toute responsabilité pour ses guerres, son pillage des ressources mondiales et la richesse qu’il a accumulée au prix de la misère de la classe ouvrière internationale, toutes choses qui sont maintenant attribuées aux juifs.

Les conséquences de cette position sont assez claires : la dernière décennie a vu un renouveau rapide et généralisé des déclarations exterminationnistes, telles que celles qui figurent sur les teeshirts portés par un certain nombre de partisans de Trump lors de l’occupation du Capitole à Washington le 6 janvier 2021 : « 6MWE », acronyme de « six millions, ce n’était pas assez ».

Aux États-Unis, la population juive n’a jamais été aussi divisée politiquement qu’aujourd’hui, et au centre de cette division se trouve non seulement la conduite d’Israël dans la guerre actuelle contre Gaza, mais plus fondamentalement la question du sionisme.

Une minorité significative de juifs (principalement ceux âgés de moins de quarante ans) constate une différence notable entre le sionisme qui leur a été enseigné et le sionisme réellement existant de l’État israélien.

Il ne s’agit plus (en fait, il ne s’est jamais agi) d’un sionisme fondé sur l’Exode et la Délivrance de la Maison de servitude, mais d’un sionisme, comme Netanyahou nous l’a récemment rappelé, dont l’inspiration est tirée de l’histoire des Amaléchites du Livre I Samuel 15 : 3 : « Maintenant, allez frapper Amalech, et détruisez tout ce qu’ils ont, sans les épargner ; tuez hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et moutons, chameaux et ânes ».

Cela a conduit une nouvelle génération de juifs à déclarer leur soutien à la cause palestinienne non pas en dépit de leur judéité, mais à cause d’elle.

lundi 13 mai 2024 BARZMAN John, MONTAG Warren (Extrait)

https://www.europe-solidaire.org/

Lire la suite

26 mars 2024 ~ 0 Commentaire

meeting juif

Meeting juif international

Lire la suite

11 mars 2024 ~ 0 Commentaire

laïcité (essf)

croisades

Laïcité, égalité des droits (France) : Hantise de l’islam, jusqu’où vont-ils oser aller ?

Pour la première fois, un responsable politique de haut niveau, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, envisage expressément un traitement différencié de l’islam. Dans cette tribune, une cinquantaine de personnalités, dont Bertrand Badie, Jean Baubérot, Patrick Chamoiseau ou Annie Ernaux, dénoncent cette dérive dangereuse en rupture totale avec les principes fondateurs de la laïcité.

Dans son dernier livre, Des lieux qui disent (JC Lattès), Edouard Philippe, écrit qu’il faudra « un droit et une organisation spécifique aux musulmans ». Dans une interview à France Inter le matin du 13 septembre [1], il indique, avec quelques circonvolutions, que la loi de 1905 « n’est peut-être pas en mesure de traiter la spécificité de l’islam ». Il pense qu’un jour cette question d’une organisation spécifique, « avec des obligations particulières imposées aux fidèles et aux responsables des communautés musulmanes » sera posée. Ainsi il se dit certain que l’idée de proposer une forme de concordat reviendra sur la table.

Il faut prendre la mesure de ces propos. C’est la première fois qu’un responsable politique de ce niveau envisage explicitement un traitement différencié des religions et une remise en cause aussi brutale de la loi de 1905. Rappelons que cette dernière instaure d’une part une double séparation, celle des institutions publiques et du religieux et par conséquence la liberté des religions à s’organiser comme elles l’entendent et d’autre part l’égalité des religions devant la loi.

C’est à ces deux principes fondamentaux qu’Edouard Philippe s’attaque. Le « concordat » auquel il fait allusion remet en cause cette double séparation. Il s’agit, en rupture complète avec la loi de 1905 d’une volonté de contrôle d’une religion par la puissance publique et donc de la fin de la séparation entre religieux et politique puisque le pouvoir aurait la possibilité, selon les mots même d’Edouard Philippe, de dire son mot sur l’organisation du culte musulman. Il s’agit aussi d’une rupture dans l’égalité de traitement des religions puisque l’islam serait traité différemment.

Cette position nous en rappelle une autre, le refus des gouvernements de l’époque et des autorités coloniales d’appliquer dans les colonies et en particulier en Algérie la loi de 1905 et ce malgré la demande des responsables musulmans. Les autorités coloniales préféraient en effet maintenir un contrôle étroit sur tous ceux qui étaient soumis au code de l’indigénat, à tel point que le terme « musulman » a pris à l’époque une connotation ethnique.

Ainsi, la Cour d’appel d’Alger a statué en 1903 que ce terme « n’a pas un sens purement confessionnel, mais qu’il désigne au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan ». Et la Cour de parler d’« indigènes musulmans chrétiens » (sic).

Au-delà même de la remise en cause de la loi de 1905, c’est de l’égalité des citoyen.es devant la loi dont il est ici question. Ce que défend Edouard Philippe est tout simplement de remettre aussi en cause ce principe fondamental puisque, selon leur religion, ils ne seraient pas traités de la même façon.

On voit là où aboutit la hantise de l’islam et une islamophobie qui maintenant s’assume sans vergogne. Ainsi Edouard Philippe nous dit que l’islam « est travaillé par des aspirations obscurantistes ». C’est vrai, mais ni plus ni moins que les autres religions. Sans même aller loin avec l’intégrisme hindouiste de Modi reçu en grande pompe en France, n’y a-t-il-pas de fortes tendances intégristes dans le judaïsme et le christianisme ?

Toutes les religions sont en permanence traversées par des conflits internes entre des conceptions totalitaires qui visent à imposer leur dogme à la société et celles qui en respectent la diversité. La laïcité, telle que la loi de 1905 l’inscrit dans le droit, a permis sinon d’éviter les conflits – ceux-ci ont été nombreux que ce soit sur l’école ou dernièrement sur le mariage pour tous – du moins d’avoir un cadre pour les traiter. C’est ce cadre qu’Edouard Philippe envisage de remettre en cause et ce sont encore les musulmanes et musulmans qui en paieront le prix.

Cette tribune a été publiée sur le site de l’Obs

mercredi 20 septembre 2023

https://www.europe-solidaire.org/

Lire la suite

04 mars 2024 ~ 0 Commentaire

valentin ( l’yonne)

8mars

.Retrouvez ci-dessus les mobilisations du 8 mars 2024.

.
La Saint-Valentin, le rendez-vous des clichés sexistes

.
Comme chaque année, le 14 février annonce le jour de la Saint-Valentin. Une fête commerciale ancrée dans la tradition du sexisme et du patriarcat.

Mais d’où vient cette fête ?

D’origine romaine, la Saint-Valentin faisait partie des Lupercales, fêtes païennes qui se déroulaient le 15 février en l’honneur de Faunus, défenseur des troupeaux et dieu de la fécondité.

Le pape Gélase Ier instaura la Saint-Valentin le 14 février dans l’espoir d’en faire une fête religieuse. Le choix de ce nom vient d’un moine, Valentin de Terni, tué un 14 février pour avoir continué de marier des couples malgré l’interdiction de l’Empereur Claude II Le Gothique* visant à obliger les hommes à partir à la guerre. Les romains organisaient également des loteries amoureuses dont les participant·es étaient des « Valentins » et des « Valentines ».

1 000 ans plus tard, Valentin est officiellement désigné comme le saint patron des amoureux par l’Église catholique dans le but de contrer la tradition anglaise du valentinage qui consistait à associer des couples désignés par le hasard pour une journée. Le 14 février, les jeunes femmes désignaient leurs fiancés comme leur Valentin et leur destin dépendait de l’oiseau observé : un rouge-gorge signifiait un marin, un moineau un mariage heureux mais pauvre et un chardonneret un homme riche.

La fête commerciale que nous connaissons aujourd’hui a pris son essor aux États-Unis à la fin du 20e siècle avec la vente de cartes postales. Sous couvert de preuves d’amour, offrir bouquets de roses, gadgets ou dîners au restaurant est devenu une véritable aubaine pour les entreprises !

*L’empereur voulait interdire le mariage pour éviter que les hommes soient tentés de rester avec leurs fiancées plutôt que de partir à la guerre.

Business, sexisme et désastre écologique

L’approche de la Saint-Valentin est donc l’occasion rêvée pour les entreprises de pousser à une consommation, jugée irresponsable à l’heure du dérèglement climatique. En effet, 85% des fleurs commercialisées sont importées de l’étranger (Kenya, Colombie, Pays-Bas, Équateur) et enregistrent un bilan carbone conséquent.

Le chocolat fait aussi partie intégrante du désastre écologique et humain. L’industrie du cacao est principalement structurée autour de pratiques esclavagistes, notamment envers les enfants et d’une déforestation des régions tropicales : les industriels détruisent les écosystèmes locaux afin de planter des plans de cacao, au détriment de la biodiversité locale.

La surconsommation de bijoux, de bougies, de produits cosmétiques et de parfums engendre une dégradation des conditions de travail dans les pays exportateurs des matières premières et l’utilisation de produits chimiques dans la production ou la transformation, néfastes pour l’environnement.

À la catastrophe écologique s’ajoute la propagande d’une fête « traditionnelle » ritualisant une nouvelle norme conjugale, imposant d’afficher son amour à une date précise et de se plier à des codes et des rôles bien définis. Si l’homme doit offrir des cadeaux et des roses à sa partenaire dans un restaurant, la femme ne doit-elle pas consentir, en contrepartie, à un rapport sexuel à l’issue de ce rendez-vous « romantique » ?

La Saint-Valentin exerce ainsi une pression sociale et participe au maintien de stéréotypes sexistes qui continuent de forger les mentalités et les comportements, comme en témoigne le rapport 2024 du Haut Conseil à l’Égalité sur l’état des lieux du sexisme en France : 70% des hommes pensent encore qu’un homme doit avoir la responsabilité financière de sa famille pour être respecté dans la société.

En célébrant et idéalisant l’hétérosexualité, l’hétéronormativité est devenue une réelle exigence destinée à entretenir une domination patriarcale qui rend les femmes et leurs corps, disponibles à l’appropriation masculine. L’injonction s’opère dès le plus jeune âge, par sacralisation du désir masculin, une sociabilisation qui efface le désir féminin et invisibilise l’amour entre femmes.

Diffuser ces stéréotypes contribue à la reproduction de schémas genrés qui renforcent les inégalités et les privilèges. Ils poussent à l’exclusion et jouent sur les discriminations. Selon le rapport annuel du HCE sur le sexisme en France*, 9 femmes sur 10 déclarent avoir subi une situation sexiste et 37% d’entre elles déclarent avoir vécu une situation de non-consentement, un chiffre qui grimpe à plus de 50% chez les 25-34 ans.

*Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France, S’attaquer aux racines du sexisme.

14.02.24

https://yonnelautre.fr/

Lire la suite

02 février 2024 ~ 0 Commentaire

vocations (skol vreizh)

Golo-Vocations

Vocations – L’Église en Bretagne, de l’apogée au délitement

Juillet 1944. On dit que Dieu a trouvé en Bretagne, et particulièrement en Léon, un terreau favorable aux vocations religieuses et sacerdotales. Dans les années 1950-1960, la pratique religieuse était quasi unanime dans le pays. Chaque année, l’ « appel divin » touchait quelques garçons et quelques filles de onze ans qui allaient rejoindre le petit séminaire ou le juvénat, où s’affermissait leur engagement.

L’essai sociologique présenté ici remet en question cette notion d’appel et déconstruit le mécanisme bien rodé qui introduit chez l’enfant le sentiment d’être appelé. Le procédé d’inculcation de la vocation relève d’un ensemble de conduites, de prescriptions, de sélections qui a pour cadre le système paroissial. Anne Guillou a connu dans son enfance le fait d’être ainsi distinguée par les religieuses mais elle n’a pas persévéré sur ce chemin.

Aujourd’hui, Dieu n’appelle plus. Avec la chute de la pratique religieuse au sein des paroisses, c’est le terreau même des vocations qui a disparu. Explorant les sources sociologiques et ses souvenirs d’enfant, l’autrice donne ici une lecture argumentée de l’apogée puis du déclin de l’Église bretonne.

Anne Guillou

https://www.skolvreizh.com

Anne Guillou - L'ïle rebelle

Madagascar

vocations (skol vreizh) dans Histoire anne-guillou-une-embuscade-dans-les-aures-300x400

Lire la suite

24 janvier 2024 ~ 0 Commentaire

morlaix (npa)

Crédit Photo Correspondant.e.s NPA 29 Hebdo L’Anticapitaliste – 691 (18/01/2024)

À Morlaix, deux cents personnes ont participé ce vendredi 19 janvier

A un rassemblement dans la mosquée en soutien à la communauté musulmane. Celle-ci est choquée et éprouvée, après la tentative d’incendie de la mosquée de Morlaix, le samedi 13 janvier, où plusieurs fidèles étaient réuniEs.

Depuis plusieurs années, notre organisation alerte sur la banalisation du discours islamophobe développé par l’extrême droite. Aujourd’hui c’est même devenu le gagne-pain de nombreux médias. Et cette haine vis-à-vis des personnes de confession musulmane, ou supposées l’être, s’exprime dans une quasi-totale impunité sur les réseaux sociaux et les sites de l’extrême droite radicale.

Ce discours haineux n’est pas sans conséquences. Il y a de fortes présomptions qu’il soit à l’origine de cet acte, bien que nous n’ayons pas encore les conclusions de l’enquête. La seule info que nous ayons est l’interpellation d’un homme de 37 ans.

En Bretagne des actes antimigrantEs se multiplient, commis par des militants d’extrême droite : à Callac, contre l’implantation d’un camp de réfugiéEs ; à Saint-Brieuc, avec l’agression de militantEs associatifs le 17 novembre par des membres de l’ultra droite, arrêtés le 14 janvier dernier.

No Pasarán !

https://lanticapitaliste.org/

Lire la suite

22 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

trois tristes tigres (fr3)

tiçgres

« Triste Tigre » de Neige Sinno censuré dans un lycée privé.

« Une décision injuste qui participe au silence autour des violences sexuelles faites aux enfants »

En lice pour le Goncourt et le Goncourt des lycéens, « Triste Tigre » a été retiré de la bibliothèque d’un lycée privé de Ploërmel. Le roman de Neige Sinno fait le récit de l’inceste qu’elle a subi de 7 à 14 ans. L’autrice s’est déplacée dans cette commune du Morbihan, le 15 novembre. Elle estime que cette « interdiction s’ajoute au silence qui entoure les violences sexuelles faites aux enfants » estimées à 160.000 chaque année, en France.

Le déplacement de Neige Sinno à Ploërmel est symbolique. Dans cette commune rurale du Morbihan, le lycée privé catholique La Mennais a retiré son roman Triste Tigre des étagères du CDI. L’écrivaine est là pour défendre son texte, en lice pour le Goncourt et le Goncourt des lycéens – dont le lauréat sera révélé la semaine prochaine à Rennes.

Triste Tigre revient sur l’inceste que l’autrice a subi entre 7 et 14 ans. Son interdiction au prétexte que le récit « peut heurter les sensibilités », ainsi que l’a justifié la directrice de l’établissement scolaire, a suscité la consternation. Et l’incompréhension d’autant que le lycée s’est inscrit au Prix de la plume lycéenne organisé par la Région Bretagne et le rectorat. Le projet permet aux élèves volontaires de rédiger dix chroniques sur les 16 romans sélectionnés pour le Goncourt des lycéens. À La Mennais, la liste a donc été réduite à 15. Sans hésitation.

« Pour se construire, on a besoin d’avoir accès à tout »

Ce mercredi 15 novembre, les lecteurs se pressent dans cette librairie de Ploërmel où la romancière est invitée. Parmi eux, une élève de première du lycée privé qui, comme d’autres, s’est procuré le livre ailleurs. Elle explique qu’elle a été « touchée » par le récit. « Au-delà du témoignage, il y a toute une réflexion et une invitation à la pensée, confie-t-elle. L’inceste est un sujet dont on ne parle pas beaucoup. C’est touchant que Neige Sinno nous donne accès à ça ».

La jeune fille fait du groupe d’élèves volontaires pour le Prix de la plume lycéenne. « Quand le livre de Neige Sinno a manqué à l’appel, on s’est demandé pourquoi, relate-t-elle. Notre directrice nous a expliqué que le rôle du lycée, c’est d’aider les élèves à se construire et pas à se déconstruire à cause de témoignages violents. On n’a pas compris cette décision. J’ai trouvé choquant que l’on empêche cet accès à une vision. Pour se construire, on a besoin d’avoir accès à tout, même si tout n’est pas bon à voir, on doit pouvoir le palper pour y réfléchir ».

« Le silence face aux violences sexuelles faites aux enfants »

Quand Neige Sinno demande à la lycéenne si elle est là pour soutenir les enseignants qui se sont mobilisés contre le retrait du livre, celle-ci répond : « On est surtout là pour vous soutenir, vous ». L’échange dure quelques instants. D’autres élèves présents ajoutent : « On s’est bien battus ».

La romancière se dit « émue. Il y avait d’autant plus de lecteurs et de lectrices car ils sont solidaires de ma démarche dans mon livre, souligne-t-elle. Ils ont été choqués par une interdiction qui vient se rajouter à un silence qui existe déjà autour des violences sexuelles faites aux enfants. Le libraire, les profs du lycée et les élèves qui se révoltent contre une décision injuste, c’est émouvant ».

Toutes les stratégies de silenciation autour des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants sont très présentes dans mon texte

Neige Sinno Autrice de « Triste Tigre »
Elle rappelle que « les violences sexuelles faites aux enfants ont lieu dans tous les milieux, dans toutes les cultures, religions et classes sociales ». Neige Sinno n’avait pas imaginé que son livre puisse être interdit. Elle cite Toni Morrison dont les romans ont été « retirés de certains lycées sous la pression de groupes de parents et des directions d’établissements. Toutes les stratégies de silenciation autour des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants sont très présentes dans mon texte, note-t-elle. Les livres doivent être accessibles à tous pour avoir partout et pour tout le monde de la connaissance disponible. C’est un recul que l’on refuse à des gens qui pourraient en avoir envie un texte qui pourrait leur apporter quelque chose ».

La Ciivise demande l’imprescriptibilité des faits

En France, 160.000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année. Après plus de deux ans d’enquête et le recueil de la parole de près de 30.000 personnes, la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) rend public son rapport ce 17 novembre. « Elle espère que ce rapport sera lu et qu’il suscitera l’intérêt des mouvements et professionnels de la protection de l’enfance et celui des mouvements et professionnels de la lutte contre les violences sexuelles, écrit-elle en préambule. Elle espère qu’il sera lu par tous les citoyens, quel que soit leur métier ou leur engagement, parce que ce dont parle la Ciivise les concerne nécessairement ».

La Ciivise formule une série de préconisations et notamment l’imprescriptibilité des faits. « Peut-on opposer le temps qui passe aux enfants enfermés par l’agresseur et par la société complaisante dans le silence ? interroge Edouard Durand, le co-président de la Ciivise, ce vendredi, sur France-Inter. Peut-on reprocher à un enfant à qui on brûle la langue avec un mégot de cigarette de ne pas parler à temps ? Il ne faut pas passer à côté du fait que la violence, c’est violent : c’est ce que le mot veut dire« .

La Ciivise demande également à ce que sa mission se poursuive, son mandant étant censé se terminer à la fin de l’année. « Qui peut prétendre sérieusement que trois années auraient suffi pour lutter contre un déni qui est enraciné en chacun de nous depuis tant d’années ? C’est impossible. C’est un engagement, c’est le prix à payer mais c’est le prix de la fidélité à la parole des victimes » dit encore le co-président de la commission.

17/11/2023

Carole Collinet-Appéré (Avec Julien Dubois)

https://france3-regions.francetvinfo

Note: C’est aussi un livre cubain, de Guillermo Cabrera Infante 1965

Lire la suite

06 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

abaya ( québec)

abaya ( québec) dans Altermondialisme
.
Interdiction de l’abaya à l’école : une énième loi raciste

C’est encore une fois la notion de laïcité qui est mobilisée pour justifier le fait que l’État puisse s’insérer jusque dans la garde-robe de jeunes Françaises. Cette notion est effectivement de plus en plus utilisée par certains États contemporains (notamment français et québécois) pour justifier l’ostracisation d’une frange de la population, la plupart du temps musulmane.

Rappelons quelques faits : la laïcité est élaborée en France durant la 3è République, alors que des gouvernements monarchiques rôdaient encore à Versailles. La laïcité a alors été instituée comme l’établissement constitutionnel d’un rapport de pouvoir entre deux institutions, à savoir la religion et l’État. Rapport de pouvoir entre deux institutions, donc, et non pas une vertu que doit incarner chaque citoyenne à travers son habillement1.

Cette loi et ses semblables sont présentées comme des textes visant à combattre le « communautarisme ». Or ces lois racistes ont l’effet inverse : elles créent un « autre » qui n’appartient pas à la communauté politique du pays. Cet autre, on l’aura deviné, est aujourd’hui en France le musulman, qui ne peut alors que difficilement développer un sentiment d’appartenance commune envers une « république » et ses représentants qui méprisent son identité. D’un autre côté, ces lois participent activement au développement d’un sentiment d’insécurité chez une partie de la population non musulmane, ce qui sert le pouvoir d’État.

Le sentiment d’insécurité dans une société participe effectivement à justifier l’extension toujours plus importante de l’État et de son pouvoir policier. Cette logistique gouvernementale ne date pas d’hier : un bref survol de l’histoire suffit pour voir apparaitre de nombreux exemples où les gouvernants ont su mobiliser les masses autour d’eux en incitant chez elles ce sentiment d’insécurité. « Atteinte à la République », « attaque politique » : la rhétorique belliqueuse de l’Élysée pour décrire le port d’une robe traditionnelle est d’ordre militaire ; elle évoque une menace et incite donc à la peur.

Ce type de rhétorique de la peur est aussi très présent ces dernières années dans l’espace public québécois. Le premier ministre François Legault affirmait en septembre dernier que l’accueil de plus d’immigrants serait « suicidaire » pour la nation québécoise.

On doit entendre ici que les gens venus « d’ailleurs » menacent l’existence même de la culture et l’identité même du « peuple » québécois. Durant cette même période électorale, alors que les différents prétendants au pouvoir étatique redoublaient d’efforts pour s’attirer les faveurs de l’électorat, Jean Boulet, alors ministre de l’Immigration du Québec (et toujours en fonction en tant que Ministre du Travail et Ministre responsable de la région de la Mauricie et de la région du Nord-du-Québec, rappelons-le), affirmait le mensonge selon lequel « 80% des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise ».

Bien entendu, il s’agit, en France comme au Québec, de problèmes irréels et phobiques, mais là n’est pas la question : le fait de les évoquer sur la place publique nourrit le sentiment de menace chez un « vrai » peuple, qui accepte alors aisément d’avoir un État plus « fort », c’est-à-dire un État qui accapare toujours plus de pouvoir sur la société et sur les individus qui la composent.

Laurent Desjardins mardi 5 septembre 2023

Note
1. Comme l’illustre bien Jacques Rancière, dans « Les trente inglorieuses : scènes politiques : 1991-2021 », publié chez La Fabrique, 2022.

https://www.pressegauche.org/

Lire la suite

Rocutozig |
Tysniq |
Connorwyatt120 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Rafredipen
| Agirensemblespourpierrevert
| Buradownchin