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02 décembre 2024 ~ 0 Commentaire

Jeudi 5 Décembre

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16 novembre 2024 ~ 0 Commentaire

Vente à Perte? (Reporterre)

porcs mac

Revenu des agriculteurs : cette loi espagnole pourrait inspirer la France

L’interdiction de la « vente à perte » existe, dans la loi espagnole, depuis 2021. Álvaro Areta García, expert pour le Comité de l’agriculture des Nations unies, dresse un premier bilan de cette mesure protectrice.

Des prix rémunérateurs ! Cette revendication lancinante des agriculteurs de toute l’Europe refait surface avec les manifestations paysannes prévues la semaine du 18 novembre.

En France, la loi Egalim prévoit depuis 2018 un « tunnel de prix » (ou une fourchette), en dessous duquel un acheteur ne peut pas descendre lors d’une transaction. Mais de l’avis général, ces prix ne prennent pas suffisamment en compte les coûts réels de production et les contrôles sont insuffisants. La vente à perte reste une réalité pour de nombreux agriculteurs.

De son côté, l’Espagne a légiféré dès 2013 avec la loi « chaîne alimentaire », qui a été renforcée en 2021 et permet désormais de fixer des prix équitables, exploitation par exploitation. Álvaro Areta García, membre de la Coordination européenne Via campesina et responsable technique au Comité de l’agriculture (COAG), l’un des organes directeurs de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, nous l’explique.

Reporterre — Comment fonctionne concrètement la loi « Cadena alimentaria » (chaîne alimentaire) ?

La loi espagnole sur la chaîne alimentaire, en place depuis plus de dix ans, vise à rendre les relations commerciales entre producteurs et acheteurs plus transparentes et équitables. Elle impose la rédaction de contrats écrits, contenant des informations essentielles comme les conditions de livraison et les prix. Ce cadre contractuel a renforcé la sécurité juridique et facilité les négociations. En décembre 2021, cette loi a été modifiée pour introduire un changement majeur : il est désormais interdit de « détruire la valeur » dans la chaîne alimentaire.

Concrètement, cela signifie que le prix négocié entre les parties doit être au moins supérieur aux coûts de production des agriculteurs. Cela marque un tournant culturel, car auparavant, les prix étaient fixés en fonction du prix payé par les consommateurs, souvent au détriment des producteurs.

Cette nouvelle approche oblige à réorganiser la chaîne de valeur de manière plus juste, en partant des coûts des producteurs. Ce changement est difficile à appliquer et suscite des résistances, mais il vise à instaurer une rémunération équitable à chaque maillon de la chaîne.

Comment les prix sont-ils calculés ?

La loi exige que le prix de vente couvre les coûts de production spécifiques de chaque producteur. Cela implique que les producteurs connaissent leurs coûts de production. C’est un effort supplémentaire pour eux, mais en fin de compte, cela leur permet d’être clair sur leur niveau de rentabilité : à partir de quel prix commencent-ils à gagner ou à perdre de l’argent ? Cette question, qui devrait être naturelle dans toute entreprise, n’était parfois pas si claire dans le cas du secteur de la production.

Que se passe-t-il si le prix proposé par l’acheteur reste inférieur aux coûts de production ?

Si un producteur estime être payé en dessous de ses coûts, il peut déposer une plainte, mais il doit fournir des preuves comptables, comme des factures, pour étayer sa réclamation. Cela permet d’éviter une confrontation parole contre parole. Les plaintes peuvent également être anonymes. Des organisations agricoles comme le COAG peuvent déposer une plainte au nom des producteurs, tout en garantissant la confidentialité des informations fournies.

Une fois la plainte reçue, l’autorité compétente mène une enquête d’office pour vérifier les faits et, si nécessaire, ouvre un dossier, tout en préservant l’anonymat du plaignant.

Y a-t-il des cas d’infraction majeure et quelle est la manière dont les autorités compétentes les traitent ?

Les infractions majeures dans le secteur agroalimentaire en Espagne sont principalement liées à des hausses de coûts provoquées par des facteurs géopolitiques, comme la guerre en Ukraine, plutôt qu’à l’application de la loi de la chaîne. Ces augmentations de coûts ont été répercutées dans la chaîne, causant une inflation indépendante de la loi.

Pour y répondre, les autorités espagnoles ont mis en place des mesures de soutien, telles que des subventions pour les coûts de production, des réductions de TVA sur certains produits de base et des aides pour compenser l’augmentation des coûts de production.

Dans quel contexte a été établi cette loi ?

Le secteur agricole a connu des difficultés économiques persistantes, principalement en raison de la dérégulation des marchés et de la suppression de mécanismes liés à la Politique agricole commune, qui contribuaient à stabiliser les prix. Combiné à la concurrence accrue des importations à bas prix, cela a fragilisé les revenus des producteurs locaux. Beaucoup d’agriculteurs sont menacés de faillite.

Face à cette situation, de nombreuses mobilisations ont éclaté en 2020, avant la pandémie, exigeant des prix équitables au-dessus des coûts de production. Ces pressions ont conduit le gouvernement à adopter des mesures protectrices, dont la loi sur la chaîne alimentaire, malgré l’interruption des manifestations en raison de la crise sanitaire. Cette législation répond également à la directive européenne sur les pratiques commerciales déloyales, qui impose des règles générales pour tous les États membres, tout en permettant des mesures plus strictes pour ceux qui le souhaitent.

Un consensus existe au sein du secteur agricole, bien que des divergences apparaissent sur l’application pratique de cette mesure et la manière de calculer précisément les coûts.

L’adoption de la loi a été rendue possible grâce à une large majorité parlementaire. La plupart des groupes politiques — y compris ceux du gouvernement, ses partenaires, et même certains membres de l’opposition — étaient favorables et sinon, se sont abstenus sans manifester d’opposition généralisée.

Les agriculteurs espagnols sont-ils, ainsi, mieux protégés que les agriculteurs français ?

Les agriculteurs espagnols semblent mieux protégés, mais il est encore trop tôt pour évaluer pleinement l’efficacité de cette loi. Désormais, dans certaines négociations, les producteurs peuvent mettre en avant leurs coûts et s’appuyer sur des études publiques pour justifier des prix de vente, facilitant ainsi une véritable négociation. Les premières sanctions ont été imposées à des entreprises pour achat en dessous du coût de production, montrant un début d’application concrète de la loi. Des pénalités importantes ont déjà été imposées.

« L’agriculture espagnole reste compétitive »

On assiste à un changement de mentalité dans le secteur producteur. Il prend davantage conscience de ses coûts de production, gagne en capacité de négociation et a la possibilité de dénoncer les abus, même si la mesure n’a pas résolu tous les problèmes.

Dans une économie mondialisée, les acheteurs ne risquent-ils pas d’aller se fournir ailleurs ?

Une critique estime que des prix trop élevés pourraient inciter les acheteurs à se tourner vers d’autres pays. La question est plutôt : pourquoi les coûts de production sont plus bas dans d’autres pays ? Pour une concurrence équitable, les produits importés devraient respecter les mêmes standards. Pour autant, les chiffres ne confirment pas une perte de compétitivité pour les producteurs espagnols. Les exportations agroalimentaires espagnoles atteignent des records chaque année, ce qui indique que l’agriculture espagnole reste compétitive malgré la loi de la chaîne.

Cette loi pourrait-elle contribuer à s’éloigner du modèle productiviste, en intégrant des enjeux écologiques, ou risque-t-elle au contraire de conforter ce modèle ?

Cette loi n’intègre pas directement d’objectifs écologiques. Cependant, elle protège les coûts de production des agriculteurs, ce qui pourrait encourager les types d’agricultures soucieuses de l’environnement. Indirectement, elle peut donc être bénéfique pour l’écologie, même si son objectif premier n’est pas spécifiquement environnemental mais plutôt la rentabilité des producteurs.

VIF DÉBAT EN FRANCE SUR LE « PRIX PLANCHER »

Le débat français sur les moyens d’améliorer le revenu des agriculteurs tourne notamment autour de l’idée d’un « prix plancher », qui serait fixé par l’État. Les syndicats de petits producteurs, comme la Confédération paysanne et le Modef, et les partis de gauche, portent depuis plusieurs années cette revendication, rejetée par la FNSEA et la Coordination rurale, syndicats agricoles conventionnels.

Emmanuel Macron l’a reprise oralement à son compte en février 2024, en pleine crise agricole, mais s’y est finalement opposé lors de son examen au Parlement au printemps.

https://reporterre.net/

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14 novembre 2024 ~ 0 Commentaire

Edito (Bastamag)

Edito (Bastamag) dans Altermondialisme
L’édito de Nolwenn Weiler
Voici l’édito de notre newsletter On en Agro !. Pour la découvrir en intégralité et pour la recevoir gratuitement, c’est par là.

Riches céréaliers, petites exploitantes ou saisonniers : un monde agricole fracturé par les inégalités

Plusieurs syndicats agricoles appellent de nouveau à la mobilisation et à la solidarité. Mais derrière cette union de façade, se cache une profession traversée par de profondes inégalités.

Les campagnes française vont-elles, de nouveau, s’enflammer ? Alors que la Coordination rurale menace d’affamer les villes, la FNSEA appelle à une mobilisation générale à partir du lundi 18 novembre. La Confédération paysanne entend de son côté multiplier les actions pour exiger la régulation des marchés agricoles. Dans leur viseur : la menace de finalisation de l’accord de libéralisation du commerce entre l’Union européenne et certains pays d’Amérique du Sud, qui pourrait entraîner l’importation en Europe de centaines de milliers de tonnes de produits agricoles exonérés de droits de douane.

Mais les syndicats agricoles sont aussi fâchés du manque de suites données au vaste mouvement de colère de l’hiver dernier. « Ce que [les agriculteurs] veulent aujourd’hui, ce sont des résultats concrets dans leur cour de ferme » a déclaré Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, alors qu’il était en déplacement dans les Pays-de-Loire. « On est prêt à aller loin pour que nos revendications soient entendues », a t-il prévenu quelques jours plus tôt.

Une profession très inégalitaire

Il y aurait donc un monde agricole homogène, défendant ensemble des exploitations similaires et des intérêts communs. Mais cette unité de façade, convoquée dès que la colère gronde ou menace, empêche de réfléchir à ce qui différencie et divise au sein de la profession, qui est en fait l’une des plus inégalitaires du pays.

D’un côté, les 10 % des ménages agricoles les plus pauvres touchent moins de 10 900 euros par an (soit environ 800 euros par mois). De l’autre, les 10 % les plus riches gagnent plus de 44 600 euros par an (environ 3 700 euros par mois). Et encore, ces chiffres sont des moyennes, qui cachent les immenses fortunes autant que les vies de misère. L’abîme qui sépare les deux franges les plus extrêmes de la population agricole est plus profond que celui qui sépare les Français les plus pauvres des Français les plus riches. Loin d’être uniforme, le monde agricole est donc profondément fracturé.

Les discours valorisant la solidarité cachent aussi les inégalités de genre. Dans les fermes françaises, plusieurs milliers de femmes exercent encore sans statut et travaillent donc gratuitement. Celles qui ont un revenu touchent 30 % de moins que leurs homologues masculins. Et quand sonne l’heure de la retraite, elles perçoivent en moyenne 570 euros par mois, bien moins que ceux parmi les paysans les plus pauvres qui ne perçoivent déjà pas grand-chose – environ 870 euros par mois.

Pour ce qui est du partage de la terre, l’union est – là encore – de pure façade. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), « près d’un quart des exploitations agricoles se partagent 1 % de la surface agricole utile (SAU), quand 5 % des plus grandes, d’une superficie supérieure à 214 hectares, s’octroient 25 % de la SAU ».

Aggravé par la chute sans fin du nombre d’agriculteurs et agricultrices, cet accaparement des terres va de pair avec l’accumulation des fonds publics, notamment européens, dont le versement est indexé à la surface : 80 % des aides de la politique agricole commune (PAC) sont captées par 20 % des exploitants en Europe. L’augmentation des formes sociétaires, qui passent sous les radars des systèmes de régulation de la propriété foncière agricole, accentue ce problème de confiscations, qui porte préjudice aux personnes non issues du milieu agricole désireuses de s’installer.

« Des intérêts antagonistes »

Tandis qu’ils et elles galèrent à trouver des fermes, des agriculteurs se taillent la part du lion, créant leurs propres sociétés pour agrandir des exploitations déjà immenses. Certaines atteignent plusieurs centaines d’hectares.

Complément d’enquête a révélé en mars dernier comment le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, est désormais à la tête de 700 hectares via quatre sociétés, contrôlées par une holding, Spondeo. On est bien loin de l’image bucolique des fermes familiales de polyculture élevage que le syndicat majoritaire ne cesse de véhiculer, en les présentant comme « une singularité française qu’il faut promouvoir ».

En fait de singularité française, on assiste à un mouvement d’agrandissement des fermes, qui favorise la monoculture, l’usage de pesticides, l’appauvrissement des sols et de la biodiversité. Soit la marche inverse à ce qu’il faudrait entreprendre pour limiter les effets du changement climatique, qui impacte si durement le monde agricole.

A la tête de fermes de plus en plus étendues, les agriculteurs font de plus en plus appel à des entreprises de sous-traitance du travail agricole (les ETA). Une équipe de chercheurs a calculé que la quantité de travail effectuée par ces entreprises a été multipliée par quatre ces dernières années, et le nombre de salariés par trois. Ces méga-structures « d’agriculture déléguée » laissent entrevoir des « stratégies et pratiques proches de celles du secteur industriel ». Dans certaines parties du territoire, on assiste au développement d’un sous-salariat, venu du sud de l’Europe, qui travaille dans des conditions honteuses, pour cueillir nos fruits et légumes.

Leur condition quotidienne est plus proche de celles des salariés intérimaires à qui on vole la force de travail au péril de leur santé que de celle des agri-manageurs fortunés qui ne mettent plus une botte dans leurs champs.

Mais « la ruse de la FNSEA est de masquer, sous le vocable unitaire, les intérêts antagonistes du monde agricole, alors qu’elle ne représente que les dominants et les patrons de l’agriculture », analysait la sociologue Rose-Marie Lagrave, fine connaisseuse du monde agricole, au sortir de la crise de l’hiver. Cette fois encore, les plus puissants ont décidé de jouer la carte de l’unité qui tait les inégalités, étouffe les conflits et entrave l’émancipation.

Nolwenn Weiler 14 novembre 2024

https://basta.media/

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25 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

LORIENT (NPA)

Lorient (56) : Quelle stratégie pour le mouvement féministe» avec Aurore Koechli

LORIENT (NPA) dans Altermondialisme

Affaire Mazan, journée contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, gouvernement réactionnaire…Quelle stratégie pour le mouvement féministe?

Avec Aurore Koechlin, sociologue, militante féministe et anticapitaliste, membre de la direction du NPA-l’Anticapitaliste.

Rendez vous vendredi 8 novembre 2024 à 19h, à la Maison des Associations, 5 place Bonneaud, 56000 Lorient.

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27 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Corsica (bio)

corse

Agriculture Bio : La Corse est la deuxième région française en termes de surface Bio (18% en Bretagne)

Ce 23 septembre, Inter Bio Corse organise la Journée européenne du Bio et lance la campagne « Bio Réflexe », portée par l’Agence Bio. L’occasion de faire un état des lieux sur une pratique agricole qui ne cesse de grandir dans l’île avec près de 600 agriculteurs et plus de 36 000 hectares certifiés.

La Corse est la deuxième région française en termes de surface Bio. Explications pour Corse Net Infos d’Emilie Claudet, directrice d’Inter Bio Corse, association implantée en Plaine orientale et intégrée au pôle agronomique de San Giulianu, Corsic’Agropole.

- Le 23 septembre est la Journée européenne du Bio. Quel est le but de cette Journée ?
- Le but de la Journée européenne de l’Agriculture biologique est de faire découvrir au consommateur, au grand public, ce qu’est l’agriculture Bio, ses bienfaits, ses modes de production et aussi faire parler des producteurs locaux. Inter Bio Corse relaie cette journée au niveau régional avec l’organisation de différentes manifestations de promotion de l’agriculture Bio insulaire.-
Quelles manifestations organisez-vous ?
- Nous organisons des actions pédagogiques auprès des scolaires pour faire découvrir l’agriculture Bio avec un travail sur la qualité des produits en fruits et légumes. Nous aurons également toute une action sur les réseaux sociaux avec des publications régulières pour faire découvrir au grand public l’agriculture Bio et ses producteurs. Des actions également auprès des CFA (Centre de formation des apprentis) de Haute-Corse et de Corse du Sud où l’on va intervenir, accompagné du chef Alessandro Capone, pour mettre en œuvre certaines recettes avec des produits Bio locaux. Un producteur Bio sera également présent pour expliquer ses modes de production… Nous déclinons, de plus, la campagne « Bio Réflexe », lancée par l’Agence Bio au niveau national. Cette agence est chargée de la promotion et de la structuration de la filière Bio en France. Elle a des actions de communication pour faire connaître les producteurs et les produits Bio…-
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Qu’est-ce exactement Inter Bio Corse ?
- Inter Bio Corse est l’association régionale de développement de l’agriculture biologique. Elle a été créée par des agriculteurs Bio, il y a une trentaine d’années. Elle est gérée par un conseil d’administration composé uniquement d’agriculteurs certifiés en agriculture biologique, issus de quasiment toutes les filières de production, aussi bien en élevage qu’en production végétale. Actuellement, elle regroupe à peu près 180 à 200 adhérents. Notre principale mission est l’appui technique, le conseil agronomique auprès des producteurs. Nous les conseillons pour les aider à produire en agriculture biologique. Nous avons également toute une activité de formation pour les producteurs, nous proposons une quinzaine de formation par an et un volet plus pédagogique, promotionnel auprès du grand public pour faire connaître les produits Bio.-
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Quelles sont les cultures les plus représentées en Bio dans l’île ?
- Toutes les cultures sont représentées en agriculture biologique en Corse. Certaines filières le sont plus que d’autres. Par exemple, des filières, comme les plantes aromatiques, sont quasiment à 100 % certifiées en agriculture biologique, notamment les plantations d’immortelle. La filière viticole est aussi bien représentée en agriculture biologique avec un tiers de ses surfaces certifiées, soit plus de 30 %. Les filières agrumes et maraichage également. Certaines filières sortent vraiment du lot. De façon générale, la filière Bio représente 25 % des surfaces agricoles corses. Donc, un quart des surfaces sont en agriculture biologique (AB). La Corse est d’ailleurs la deuxième région française en termes de surface Bio.- Quelle est la place du Bio dans l’agriculture corse ?
- Actuellement, la Corse compte à peu près 600 producteurs Bio, toutes filières confondues, sur 40 000 hectares. Nos adhérents représentent à peu près un tiers des producteurs Bio en Corse. Depuis 15 ans, la filière Bio connaît un essor exponentiel, plus 20 % par an. Sauf depuis les deux dernières années où elle subit un ralentissement suite aux différentes crises conjoncturelles : la crise du COVID et ensuite la guerre en Ukraine. Ces crises ont aussi un peu ralenti la consommation du Bio qui a tendance à reprendre ces derniers mois.

- Pouvez-vous quantifier ce ralentissement ?
- Depuis 5 à 6 ans, environ 40 à 50 producteurs passaient en Bio chaque année. Depuis deux ans, il n’y en a que la moitié environ, soit au maximum 25 à 30 producteurs par an.

- Nombre d’agriculteurs quittent aussi le Bio pour revenir à de l’agriculture raisonnée ou traditionnelle. Ce phénomène est-il visible en Corse ?
- C’est vrai que l’on observe aussi ce qu’on appelle des « déconversions ». Des producteurs, qui étaient passés en Bio, finalement arrêtent leur certification. Cet arrêt est vraiment lié à la crise et la conjoncture économiques actuelles. Ce phénomène touche un peu toutes les filières. On n’a pas remarqué de prédominance dans une ou certaines filières. Ce sont parfois des gens qui commençaient l’agriculture biologique, qui faisaient un test, mais pas sur toute leurs surfaces. Ils avaient conservé une partie en agriculture conventionnelle. Finalement, ils arrêtent cette petite partie qu’ils avaient passé en Bio, mais c’est un phénomène qui reste encore limité.

- Les ventes de produits Bio continuent de reculer partout sur le continent à cause de prix jugés prohibitifs. Qu’en est-il ici ?
- Les différents magasins Bio de l’île, avec lesquels nous avons des échanges, nous disent que depuis quelques mois, la consommation a tendance à remonter.

- Pourquoi trouve-t-on aussi peu de produits locaux dans ces magasins Bio où la majeure partie des fruits et légumes sont importés ?
- C’est vrai ! Mais, tout dépend lesquels. J’en connais qui font énormément d’efforts et qui se déplacent même chez les producteurs pour aller chercher les produits et les vendre dans leur magasin. C’est compliqué pour les magasins de s’approvisionner en produits locaux Bio parce que les producteurs ne sont pas organisés pour la livraison. Le gros point noir actuellement, c’est justement la livraison des produits jusqu’au magasin spécialisé. A 80 %, les producteurs Bio corses font de la vente directe. Ils ont déjà leur propre circuit de distribution auprès de leurs clients. La part de vente en magasin spécialisé est assez réduite parce que les producteurs doivent livrer les magasins, ce qui leur prend du temps et leur coûte de l’argent, c’est compliqué. Nous essayons de travailler sur la mise en place d’un système de livraison, quelque chose pour aider les producteurs à approvisionner les magasins spécialisés.

- Quelles sont les bonnes pratiques en matière de Bio ?
- Ces bonnes pratiques sont définies dans le cahier des charges. Je vous citerais : la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, l’utilisation de fertilisants organiques, le respect du bien-être animal, la prise en compte de la biodiversité sur les fermes, l’utilisation d’insectes auxiliaires… Egalement le respect du sol qui est très important en agriculture biologique. On ne nourrit pas la plante avec des engrais chimiques, on nourrit le sol avec des engrais organiques qui rendent accessibles à la plante tous les nutriments qui sont dans le sol. C’est très important d’avoir un sol vivant, en bonne santé, puisque c’est lui qui est le support de l’apport en fertilisants auprès de la plante. En agriculture conventionnelle, il n’y aurait pas de sol, ce serait pareil. D’ailleurs, il y en a qui font du hors-sol, cela porte bien son nom. Les plantes n’ont plus les pieds dans le sol, cela passe par l’apport de nutriments chimiques directement à la plante. Le sol n’a plus son rôle. Alors qu’en agriculture biologique, cela fonctionne tout autrement. Le sol a vraiment un rôle indispensable dans la fertilisation et la nutrition des plantes.

- Le Bio peut-il résister au dérèglement climatique qui entraine des périodes de forte sécheresse et la prolifération de maladies qui attaquent notamment les fruits ?
- Les producteurs Bio sont touchés de la même façon par le réchauffement climatique. Après, ils ont déjà des bonnes pratiques qui permettent de lutter contre le changement climatique. Par exemple, l’utilisation de couverts végétaux. Ce sont des espèces végétales que l’on sème dans les inter-rangs, dans les vergers, entre les lignes de maraichage et qui couvrent le sol en permanence. De cette façon, il y a moins de rayonnement solaire sur le sol, qui réduit sa fertilité et sa biodiversité. Cela permet au sol de ne pas atteindre des températures très élevées et d’avoir une vie microbienne toujours active. Les producteurs Bio mettent aussi en place pas mal de principes d’agroforesterie. Par exemple, implanter des arbres dans leur verger ou leur prairie pour apporter de l’ombre aux légumes ou aux animaux. Ces pratiques ont plutôt tendance à se généraliser chez les producteurs Bio. Egalement, l’utilisation d’engrais verts qui sont principalement des légumineuses. C’est une famille de végétaux que l’on sème dans les rangs ou avant la plantation de légumes par exemple et qui permet d’avoir un sol toujours couvert. Ce couvert végétal apporte de l’azote au sol. Quand on détruit ce couvert avant plantation, cela permet de fertiliser les cultures.

- Comment voyez-vous l’avenir du Bio ?
- Suite à cette crise, le Bio a connu un ralentissement, mais depuis 15 ans, l’agriculture biologique ne cesse de se développer en Corse. En France aussi, même si en Corse, elle se développe plus largement qu’ailleurs. Les pratiques de l’agriculture biologique sont des pratiques d’avenir par rapport à la protection de l’environnement et de la biodiversité, à la lutte contre le changement climatique. Elles doivent être mise en œuvre. Donc, je pense que le développement du Bio va continuer sur sa lancée pour les années à venir.

Propos recueillis par Nicole MARI.

Nicole Mari Lundi 23 Septembre 2024

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25 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Eau Potable (Basta)

eaux et rivieres

La FNSEA entrave un projet qui protège l’eau potable des pollutions aux pesticides

Des millions d’euros sont proposés à une poignée d’agriculteurs de Loire-Atlantique pour qu’ils arrêtent d’utiliser des pesticides autour de points de captage d’eau potable. La FNSEA et la Préfecture s’y opposent.

Protéger la santé publique, quel qu’en soit le coût : c’est le moteur de l’action engagée par les élu·es d’Atlantic’eau, syndicat mixte en charge de l’approvisionnement en eau potable pour de nombreuses communes rurales de Loire-Atlantique. Plus de trois millions d’euros ont été mis sur la table pour que les agriculteurs cessent d’épandre des pesticides dans les zones d’où ruissellent les eaux qui se retrouvent ensuite au robinet. Cette aide publique conséquente, destinée à quelques exploitants, ne semble cependant pas suffire à les convaincre, et suscite la controverse parmi la population.

Il y a près de six ans déjà, en février 2019, le bureau d’Atlantic’eau a annoncé qu’il était « disposé à mettre en place des mesures d’accompagnement pour aider les agriculteurs à évoluer vers du zéro phytosanitaire ». Les élu·es, confronté·es à des quantités croissantes de pesticides dans l’eau et à des coûts de traitement en hausse, ont alors pris à l’unanimité la décision de prévenir plutôt que guérir.

Deux millions d’euros pour dix agriculteurs

« En décidant de chercher plus de molécules que ce que préconisaient les services de l’agence régionale de santé (ARS), Atlantic’eau s’est retrouvé avec des taux de pesticides qui dépassaient les normes », explique Laurent David, du Collectif sans pesticides de Massérac, une petite commune du nord du département, en lutte depuis plusieurs années pour la qualité de l’eau dans la région. Divers métabolites, ces produits de dégradation des pesticides présents par milliers dans l’environnement, ont notamment été découverts dans des points de captage, dont l’Esa-métolachlore, héritier du S-métolachlore, un herbicide très utilisé sur le maïs avant d’être interdit au printemps dernier.

Divers moyens ont été développés par Atlantic’eau pour traiter l’eau mais l’agence a finalement été obligée de fermer un captage, trop pollué, et d’en ouvrir un autre. « L’ouverture de ce nouveau captage implique une déclaration d’utilité publique par la préfecture, ainsi que la définition d’une nouvelle aire de protection », détaille Damien Renault, lui aussi membre du Collectif sans pesticide. Profitant de ce nouveau périmètre de protection du captage, Atlantic’eau propose alors une nouvelle mesure réglementaire, à savoir « l’interdiction de l’usage des pesticides à l’intérieur des périmètres de protection ». Un peu plus de 1000 hectares sont concernés.

Des aides aux agriculteurs sont proposées en contrepartie de l’interdiction des pesticides. « On ignore combien d’agriculteurs pourraient bénéficier de ces aides, poursuit Damien Renault, mais elles nous semblent vraiment trop élevées. » Plus de trois millions d’euros d’aides ont été proposés par Atlantic’eau, 750 000 euros pour les propriétaires et 2,25 millions euros pour les exploitants.

Selon les informations recueillies par Basta!, dix agriculteurs empocheraient la plus grande partie de la somme. « Pour nous, ça ne va pas en terme de coût pour la population, dit Olivier Guindon, du Collectif sans pesticides. À ces trois millions d’indemnités, il faut ajouter les quatre millions d’euros destiné à financer la nouvelle usine de traitement des eaux, et les 120 000 euros par an que coûteront les systèmes de filtration. Ça commence à faire cher le litre d’eau potable. »

Vers une de loi pour protéger l’eau ?

« Qu’est-ce qu’ils vont faire avec tout cet argent ? Ils vont se racheter des machines énormes et toujours plus de pesticides ? s’interrogent des membres du collectif sans pesticides rencontrés par Basta! au cours de l’été. Ils feraient mieux de financer des formations pour qu’ils apprennent à cultiver sans pesticides. » Pour les agriculteurs qui tirent le diable par la queue, et notamment ceux qui ont fait le choix depuis des années de se passer de pesticides, la pilule sera peut être aussi un peu amère….

Des élu·es du syndicat de gestion de l’eau le reconnaissent volontiers, ajoutant que cela créerait un précédent qui pourrait leur coûter cher. « En même temps, il faut qu’on avance, insiste Mickaël Derangeon, maire-adjoint de Saint-Mars-de-Coutais, vice-président d’Atlantic’eau et enseignant à l’Université de Nantes. On a été élus au syndicat pour protéger la santé des consommateurs, il faut qu’on assume. »

« S’il y avait une loi concernant la protection des périmètres de captage, cela faciliterait le travail des élu·es locaux, pense l’élu. En l’absence de loi, et sans soutien des services de l’État, notre seule possibilité, c’est d’aller vers le versement d’indemnités. À condition que les agriculteurs ou maraîchers l’acceptent, car rien ne les y contraint. »

État et agriculteurs opposés au « zéro phyto »

En dépit des montants d’aides très élevés, les représentants du syndicat agricole majoritaire FNSEA, solidement appuyés par les services de l’État, refusent de se passer de pesticides. Le 15 décembre 2022, lors d’une réunion houleuse, et alors même que des propositions de soutien financier sont déjà annoncées, les représentants des chambres d’agriculture d’Ille-et-Vilaine (35) et de Loire-atlantique (44) annoncent « leur opposition au zéro phyto sur la totalité du périmètre ».

Compréhensive, la direction départementale des territoires et de la mer d’Ille-et-Vilaine présente des « mesure de restrictions différenciées en fonction des zones et des cultures ». Elle décide alors de faire fi des délibérations, des heures de travail et décisions collectives prises par les élu·es d’Atlantic’eau, qui représentent plus de 40 communes et communautés de communes, avec des centaines de milliers d’habitant·es.

Ces « mesures de restrictions différenciées » aboutissent à un découpage du périmètre de protection en trois zones (A, B et C). Certaines sont définies comme des parties « sensibles », d’autres sont « complémentaires ». Certains pesticides sont autorisées en zone A mais interdites en zones B et C. Mais tout dépend aussi de la nature des parcelles : sont-elle drainées ou pas ? Le cas échéant, la liste des produits autorisés change. Bref, un bel exemple de surcharge administrative, pourtant tant décriée par les agriculteurs, pour contenter la FNSEA.

Le système, complexe à mettre en œuvre et à surveiller, ne garantit aucune protection réelle de la ressource en eau. La liste des produits commerciaux autorisés [par les propositions de la direction départementale des territoires (DDTM) le 15 décembre 2022] est d’ailleurs impressionnante : plus de 200 ! Les élus d’Atlantic’eau la refusent « car on y retrouve des pesticides pour lesquels on est incapables d’aller rechercher les métabolites. De plus, cette liste comporte des pesticides qui sont connus pour avoir des impacts neurotoxiques et génotoxiques », précise Mickaël Derangeon.

Une classification des pesticides opaque

Soucieux d’y voir un peu plus clair sur les critères régissant le choix des produits, le Collectif sans pesticide écrit au préfet de la région Bretagne, en octobre 2023. Réponse, deux mois plus tard : « Seul l’emploi des molécules à moindre risque de transfert dans l’eau, serait autorisé sur les périmètres B et C ». Pour trouver cette liste, conseille la préfecture, il suffit de se rendre sur le site internet du Crodip, un comité interprofessionnel qui, entre autres, propose des formations sur l’utilisation des pesticides. Son conseil d’administration de 11 membres compte cinq représentants de la FNSEA, dont quatre issus de la chambre d’agriculture de Bretagne. L’industrie de l’agro-équipement (qui vend notamment des pulvérisateurs) est également représentée. Autrement dit, exploitants et entreprises agricoles dictent eux-mêmes à la préfecture la liste des pesticides qu’ils pourront épandre.

« Tout est au bon vouloir des chambres d’agriculture, de la FNSEA et de quelques agriculteurs », déplore le Collectif sans pesticide. Contactées, les chambres d’agriculture d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique ne nous ont pas répondu. Les préfectures non plus. « Pour nous, l’absence de traitement sur les aires de captages, c’est le début du changement du modèle agricole, avance Laurent David. Ils le savent, et ne veulent rien lâcher du tout. »

L’Agence régionale de santé de Loire-Atlantique s’est aussi prononcée pour des restrictions d’usage sur le périmètre, mettant en avant les dépassements des normes pour ce qui est des pesticides retrouvés dans l’eau. L’argument semble laisser indifférents leurs collègues du ministère de l’Agriculture. « Avancer sur le sujet, c’est reconnaître le problème de santé publique que représentent les pesticides, dit Damien Renault. Par conséquent, ils ne veulent pas avancer. »

Des risques reconnus par l’État

Le « problème de santé publique », qui ressemble plutôt à un vaste scandale sanitaire, est pourtant largement documenté. « Les données sont pléthoriques et le consensus sur les risques sanitaires de ces molécules est acquis, intervient Mickaël Derangeon. On peut parler notamment de l’expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. »

Réalisée en 2013 puis renouvelée en 2021, cette expertise de l’Inserm documente divers liens entre les pesticides et de nombreuses maladies en se basant sur des centaines d’études réalisées de par le monde. « Il y a un tel consensus qu’on a un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides, poursuit Mickaël Derangeon. Cela signifie que l’État reconnaît que les gens qui utilisent des pesticides peuvent être malades, et que leurs enfants, aussi. »

Mais peu importe ces données scientifiques, qui invitent à se dépêcher d’agir. En juin 2024, le Collectif sans pesticide apprend que la déclaration d’utilité publique et la définition du périmètre de protection sont suspendues tant que les négociations entre Atlantic’eau et les agriculteurs n’ont pas abouties. « La préfecture veut que Atlantic’eau raque et que tout le monde soit content. Il s’agit d’éteindre l’incendie », résume Damien Renault.

Ces nombreux atermoiements font craindre aux citoyens qu’aucune déclaration d’utilité publique ne voie le jour. « Il suffit qu’un seul agriculteur ne soit pas d’accord pour que rien ne se passe, se désolent les membres du Collectif sans pesticide. Ce que l’on craint, c’est que cela ne se fasse jamais. » Le risque existe, puisque la préfecture n’est a priori tenue à aucun délai en la matière.

25 septembre 2024  Nolwenn Weiler

https://basta.media/FNSEA

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25 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

1er Octobre (CGT)

cgt

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12 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Leclerc

Lettre d'info L214

Le pire de l’élevage intensif chez E.Leclerc

Truies en cage, porcelets écrasés sous leur mère et cochons à l’agonie

Bonjour

Un univers fait de métal, de cadavres, de cris… Cet enfer sur terre, c’est l’élevage intensif de cochons. Nous dévoilons aujourd’hui des images d’un élevage situé à Saint-Carreuc en Côtes-d’Armor, qui fournit les supermarchés E.Leclerc sous sa Marque Repère.

Ce que vivent ces animaux est révoltant. Les truies sont confinées dans des cages si étroites que parfois, elles étouffent ou écrasent par accident leurs propres petits. Ces truies doivent cohabiter avec leurs nouveau-nés déjà morts. Les porcelets jugés trop faibles sont claqués contre le mur et agonisent de longues minutes dans des seaux.

Les cochons malades ou blessés sont laissés sans soins. Les animaux vivent au milieu des cadavres. Abandonnés à leur triste sort et sans accès à l’extérieur, ils restent enfermés dans des bâtiments insalubres et surpeuplés, avant d’être envoyés à l’abattoir de E.Leclerc à l’âge de 6 mois.

Vidéo d'enquête

E.Leclerc doit cesser de s’approvisionner auprès de cet élevage et s’engager à respecter les critères du Pig Minimum Standards.

Nous avons besoin de vous pour appuyer notre demande. Pouvez-vous signer notre pétition ? Ensemble, appelons E.Leclerc à abandonner les pires pratiques de l’élevage intensif de cochons.

Quand E.Leclerc accomplira-t-il ses belles déclarations ?

Déjà en mars dernier, L214 avait épinglé un autre fournisseur de E.Leclerc, un élevage de cochons dans le Morbihan. Michel-Édouard Leclerc avait déclaré avoir à cœur le « bien-être animal ». Pourtant, nous retrouvons aujourd’hui les mêmes conditions d’élevage :

  • truies en cage,
  • élevage sur caillebotis sans accès à l’extérieur,
  • mutilation et claquage des porcelets,
  • densité d’animaux considérable.

Ces pratiques-là, nous n’en voulons plus ! Le Pig Minimum Standards demande aux entreprises d’abandonner le pire de l’élevage intensif. À quand E.Leclerc ? Si cette enseigne souhaite vraiment « Défendre tout ce qui compte pour vous », c’est le moment pour elle de prendre en considération la détresse et les souffrances subies par les cochons.

Ensemble, mettons un point final à ces pratiques infâmes.

Merci d’agir pour les animaux,
L’équipe de L214

https://www.l214.com/

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31 août 2024 ~ 0 Commentaire

André Léo

Dernière mise à jour : 1 Fructidor 232 (19 Août 2024)
Dernière mise à jour : 1 Fructidor 232 (19 Août 2024)

Bienvenue sur le site du Comité Trégor-Argoat

La brochure « Les Communards des Côtes-du-Nord » Version 2 est désormais disponible au prix de 12 Euros – Il suffit de nous contacter.

Ouverture de la bibliothèque du Comité le 3ème samedi de chaque mois. Pour l’instant une quarantaine d’ouvrages sur les Communes de Paris et de Province peuvent être prêtés sur demande (voir règlement ci-après)

Dernière mise à jour : 1 Fructidor 232 (19 Août 2024)

Dernière mise à jour : 1 Fructidor 232 (19 Août 2024)

L’année 2024 est l’année de la communarde André LEO (1824-1900)

http://www.andreleo.com

 » La loi du capital tend de plus en plus à concentrer le pouvoir en un petit nombre de mains ; elle crée fatalement une oligarchie … elle est donc non seulement anti-égalitaire, mais aussi anti-démocratique ; elle sert les intérêts de quelques-uns contre l’intérêt de tous.  »

André Léo (La Guerre sociale)

L’humanité, après une transformation sociale devenue inévitable, (rentrera) dans la phase de civilisation supérieure, où il n’y aura plus ni misère, ni servitude, ni ignorance populaire. Car le socialisme est le dernier mot de la Révolution, par la réalisation des principes écrits, si vainement proclamés depuis près d’un siècle ; l’incarnation dans les faits sociaux de cette liberté, de cette égalité, de cette fraternité, restées jusqu’ici à l’état d’abstractions.

Extrait de la revue Le socialisme progressif n° 1, 1er janvier 1878, [p. 1] « Notre programme », revue créée par André Léo et Benoit Malon

https://commune-1871-tregor.over-blog.com/

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20 août 2024 ~ 0 Commentaire

UK (Le Peuple breton)

bilinguisme

Royaume-Uni : un bilinguisme très politique

Suite aux « élections générales », l’équivalent de nos législatives, les nouveaux élus britanniques ont prêté serment le 9 juillet dans l’enceinte du parlement de Westminster. L’occasion de mesurer à quel point la langue (et le bilinguisme) est politique…

Comme chacun sait, le Royaume-Uni est organisé selon le principe de la dévolution depuis les années 1990 avec 3 parlements autonomes pour l’Écosse, le pays de Galles et le nord de l’Irlande, le parlement souverain du Royaume-Uni étant à Westminster.

Pour sa part, la Cornouailles ne dispose que d’un Conseil équivalent à nos conseils départementaux, malgré la demande grandissante d’un parlement cornouaillais semblable à ceux des autres nations celtiques.

L’île de Man et les îles anglo-normandes sont à part ne faisant pas partie du Royaume-Uni et disposant d’une semi-indépendance formelle. L’Angleterre ne dispose pas de son propre parlement, celui de Westminster remplissant ce rôle ambigu de gérer à la fois les intérêts de l’Angleterre et ceux du Royaume-Uni, les confondant souvent au grand dam des Écossais et autres Gallois.

Linguistiquement, la Grande-Bretagne est plurielle avec, outre l’anglais, d’une part des langues « autochtones » comme le gallois, le cornique, le gaélique, le scot ( le scot est un antique dialecte / patois germanique, fer de lance de la « culture protestante » dans le nord de l’Irlande et un peu en Ecosse )  et d’autre part des langues minoritaires de l’immigration, comme le polonais, l’indi, le chinois et bien d’autres.

Le gallois et le gaélique ont un statut officiel au pays de Galles et en Écosse ; le cornique et les autres langues sont reconnues comme langues minoritaires ; le scots est reconnu comme faisant partie de l’héritage culturel écossais. La demande en Cornouailles est d’obtenir un statut officiel pour le cornique au même titre que le gallois ou le gaélique. Dans le nord de l’Irlande, les accords du Vendredi Saint puis une législation en 2022 ont permis de donner un statut officiel à l’irlandais (gaélique irlandais) et à l’anglais, tout en reconnaissant comme langues minoritaires l’Ulster Scot aux côtés du polonais, du chinois, de l’indi, etc…

Ce paysage linguistique divers est reconnu légalement à différents niveaux et des politiques linguistiques dynamiques sont menées par les parlements avec cependant des querelles politiques qui peuvent aller jusqu’au blocage des institutions comme récemment à Belfast où les Unionistes du DUP firent tout leur possible pour empêcher la mise en place d’une législation en faveur de l’irlandais pourtant prévue dans les accords du Vendredi Saint. La langue reste d’évidence un sujet politique majeur et l’approche globalement pragmatique outre-Manche est bien éloignée de la position sectaire que nous connaissons en France.

Les élections et la mise en place des différents parlements au Royaume-Uni sont une occasion assez unique de constater cette pluralité linguistique et son importance politique. S’agissant d’un royaume, les nouveaux élus à Westminster sont dans l’obligation de prêter serment au souverain désormais le roi Charles III. C’est l’une des raisons d’ailleurs qui fait que le Sinn Fein républicain bien qu’ayant des élus au parlement de Londres n’y siège jamais et ceci depuis 1918. Mais c’est aussi l’occasion pour nombre d’élus d’exprimer leur positionnement ou leur différence.

Par exemple, lors de la mise en place du nouveau Parlement écossais suite aux élections en 2021, des élus prêtèrent serment en anglais bien évidemment mais aussi en gaélique, en scots, en français, en urdu, en indi, etc… Au Senedd gallois, c’est le gallois qui se fait une place de choix aux côtés de l’anglais ; au parlement du Stormont (Belfast), même chose avec l’irlandais, l’Ulster Scot ou autre langue, etc… Il s’agit pour ces élus d’une affirmation politique ou culturelle ou les deux à la fois.

Suite aux élections au parlement de Westminster du 4 juillet dernier, les nouveaux élus britanniques ont prêté serment le 9 juillet dans l’enceinte du parlement et ce positionnement linguistique est de nouveau apparu aux yeux de tous.

En dehors de l’absence de principe des élus du Sinn Fein, des élus du nord de l’Irlande se sont exprimés en irlandais comme Claire Hanna (SDLP, social-démocrate nationaliste) tout en précisant que son « allégeance » allait au « peuple d’Irlande » comme son collègue Colum Eastwood (SDLP) qui précisa qu’il faisait ce serment tout en protestant et affirmant sa loyauté au « peuple d’Irlande ». Leur collègue Jim Shannon (DUP, unioniste) de son côté utilisa l’Ulster Scot pour son serment, une manière de réaffirmer son unionisme pro-britannique.

Les 4 élus du Plaid Cymru (Liz Saville Roberts, Ben Lake, Ann Davies, Llinos Medi ndlr) s’exprimèrent en gallois ; plus surprenant, l’élue libérale-démocrate de la circonscription de Chesham dans le sud-est anglais s’exprima elle aussi en gallois : Sarah Green née au pays de Galles et ayant suivi des études bilingues affirmait ainsi sa singularité sans que cela ne pose de problème à qui que ce soit.

A noter aussi, ces élus de Cornouailles, libéraux-démocrates, Andrew George et Ben Maguire, et travaillistes, Jane Kirkham, Perran Moon et Noah Law, qui firent le choix de s’exprimer en cornique, geste fort lorsque l’on sait que le cornique n’est parlé actuellement que par 4000 personnes, geste donc à forte valeur symbolique et politique.

Cette liste n’est pas complète mais permet d’exposer une façon de vivre avec différentes cultures et langues globalement apaisée par rapport aux crispations institutionnelles françaises sur ce sujet.

Bien évidemment la situation n’est pas idyllique, il suffit de se rappeler des remarques racistes dans l’Angleterre profonde au moment du Brexit vis-à-vis des personnes s’exprimant dans une autre langue que l’anglais, mais que dans les institutions à divers niveaux, le bilinguisme, le multilinguisme puissent avoir droit de cité même symboliquement est un fait positif.

On ne peut d’ailleurs que féliciter le Conseil régional de Bretagne d’avoir mis en place cette possibilité d’expression en français, breton et gallo. Bien entendu c’est insuffisant pour l’avenir de nos langues mais symboliquement c’est un progrès démocratique. Le parlement de Paris s’y mettra-t-il un jour ?

Jacques-Yves Le Touze 11/07/2024

https://lepeuplebreton.bzh/

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