Plus de bombe nucléaire. Aujourd’hui, la menace d’un conflit nucléaire généralisé n’a jamais été aussi importante, avec notamment l’entrée de Poutine en Ukraine. Le Collectif finistérien pour l’interdiction des armes nucléaires (Cian29), organise son rassemblement annuel, mardi 6 août 2024, au Menez-Hom, à Plomodiern (Finistère).
Alerter contre « la surenchère »
La date commémore le 6 août 1945, quand, à 8 h 15, la ville d’Hiroshima (Japon) a été rayée de la carte et plus de 80 000 de ses habitants tués sur le coup. Trois jours plus tard, c’était au tour de Nagasaki (Japon).
L’arme nucléaire, c’est une arme de dissuasion, mais cette dernière est dangereuse, s’insurgent les membres du collectif. Aujourd’hui, il y a une surenchère. Les puissances nucléaires signataires du Traité de non-prolifération nucléaire ne cessent d’accroître leur budget nucléaire.
Un choix géographique réfléchi
Le Menez-Hom est choisi en raison de sa situation géographique, à quelques encablures de la base opérationnelle de l’île longue. On pourrait imaginer autre chose sur le site de l’île longue, tel que la production d’électricité verte avec des hydroliennes , appelle, de ses vœux, le collectif.
Rendez-vous à 11 h 30, mardi 6 août 2024, sur le parking de la chapelle Sainte-Marie du Menez Hom, avant un pique-nique dans l’enclos, de 12 h à 14 h. De 14 h à 15 h, marche du pied au sommet du Menez Hom.
La Bretagne, région réputée pluvieuse, a été sévèrement touchée à l’été 2022 par une sécheresse qui a sérieusement menacé l’alimentation en eau potable. Pendant cet événement, il existait un risque avéré de rupture d’approvisionnement du fait de l’épuisement des ressources en eau, accentué par le tourisme, la croissance des cultures et l’abreuvement des animaux – plus nombreux que les Bretons eux-mêmes.
La Bretagne a certes connu des sécheresses estivales sévères de par le passé (1976, 1989, 2003, 2011, 2017). Mais malgré sa réputation de région humide, ces événements historiquement rares semblent devenir de plus en plus fréquents.
Pourquoi, dans une région où il pleut régulièrement, ce risque d’épuisement constitue-t-il désormais une menace ? Le changement climatique est certes en cause, mais cela tient aussi aux spécificités hydrogéologiques du sous-sol breton.
Une année 2022 exceptionnellement sèche
En 2022, la Bretagne a connu une période de sécheresse exceptionnelle par sa durée et son intensité. La région a certes connu de précédents épisodes de sécheresse dans les années 2000, mais de moindre ampleur. La sécheresse de 2022 a été précédée par un important déficit pluviométrique hivernal qui est venu aggraver la situation estivale, avec des débits de cours d’eau et des niveaux de nappes historiquement faibles.
Afin d’éviter les pénuries d’eau potable, la dégradation de la qualité de l’eau, des écosystèmes aquatiques et de la ressource en eau, des restrictions d’usage ont été imposées par des arrêtés préfectoraux. Les préfets ont même été jusqu’à demander aux fournisseurs d’eau d’estimer le nombre de jours qui restaient avant de vider totalement les réserves, une première depuis au moins 20 ans.
Six communes des monts d’Arrée ont connu des ruptures d’alimentation en eau potable : Berrien, Plouyé, Botmeur, Plounéour-Menez, Brasparts et Saint-Rivoal.
Le contexte hydrogéologique breton
Péninsule posée sur un socle souvent granitique, au contexte géologique et hydrogéologique complexe, la Bretagne est parcourue par 30 000 km de cours d’eau connectés à des nappes souterraines qui sont présentes partout sur le territoire. Le développement économique et démographique de la région est notamment conditionné par l’accès aux ressources naturelles du territoire, en particulier les ressources en eau, qui doivent être gérées de façon durable.
Celles-ci sont utilisées pour des usages variés : eau potable, usages agricoles ou industriels. Mais les besoins ont tendance à augmenter ces dernières années, en lien avec la pression démographique exacerbée par le tourisme estival ou l’intensification des usages agricoles.
L’eau potable provient en Bretagne essentiellement des ressources superficielles (fleuves, rivières, barrages, etc.). 75 % de l’eau y est prélevée, contre seulement 25 % dans les eaux souterraines. Au niveau national, ce rapport est inversé : seulement 36 % de l’eau provient de la surface, contre 64 % pour l’eau souterraine.
Les eaux souterraines, même si elles ne représentent qu’une part minoritaire des prélèvements, constituent une ressource cruciale. Il existe pour les capter près de 30 000 points (forages, puits, sources et drains) pour des usages variés, essentiellement agricoles.
D’autant plus que cette séparation entre eaux de surface et eaux souterraines n’est pas toujours aussi nette qu’il y paraît. En Bretagne, les deux sont en contact permanent : les nappes participent à l’alimentation des rivières tout au long de l’année, majoritairement en été, ce qui permet de préserver les milieux (faune, flore) en période sèche, notamment dans les zones humides. Les études évaluent à la contribution globale annuelle des eaux souterraines à 40 à 80 % des débits totaux des cours d’eau.
La pluie bretonne ne recharge pas toujours les nappes phréatiques
On dit la Bretagne pluvieuse, mais la pluviométrie y est contrastée. Le niveau des pluies varie du simple au double d’ouest en est : 700 mm par an près de Rennes contre 1400 mm par an au niveau des monts d’Arrée dans le Finistère.
En réalité, seule une partie des pluies est réinjectée dans le cycle de l’eau. On parle de précipitations « efficaces » qui, non reprises par l’évapotranspiration (au niveau du sol et des végétaux), ruissèlent à la surface du sol et s’infiltrent jusqu’aux nappes phréatiques.
Là aussi, ces précipitations efficaces varient du simple (150 mm à Rennes), au quadruple (600 mm à Quimper). Ce faible volume – tout juste de quoi se mouiller les pieds – provient essentiellement des pluies qui tombent entre octobre et mars. En effet, les eaux souterraines se remplissent pendant cette période cruciale (automne-hiver), puis se vidangent pendant le reste de l’année. Les cycles montée/descente du niveau des nappes bretonnes sont donc annuels, contrairement aux grands aquifères sédimentaires présents dans les Bassins parisien ou aquitain, dont le volume fluctue plus lentement du fait de leur grande taille (et dont les cycles montée/descente s’étendent sur plusieurs années).
Les nappes phréatiques bretonnes sont ainsi dites « réactives » : elles sont très sensibles à la quantité d’eau infiltrée, c’est-à-dire au volume de pluies efficaces. Elles s’opposent aux nappes dites dites « inertielles » que l’on retrouve dans d’autres régions, qui ont un cycle d’évolution pluriannuel.
Quand la géologie régule le cycle de l’eau
Pour comprendre cette différence, il faut s’intéresser à la géologie des aquifères bretons. En Bretagne, il n’existe pas de grands aquifères, mais une mosaïque de petits systèmes imbriqués. Il s’agit principalement d’aquifères dits « de socle », abrités dans des roches dures anciennes (granite, schistes, grès, gneiss, micaschistes…). Dans un aquifère de socle, l’eau est stockée dans la roche grâce à sa porosité, et circule surtout grâce au réseau de fissures de fractures dans celle-ci. La vitesse de circulation de l’eau dépend de la nature de la roche.
Les écoulements y sont beaucoup plus lents que dans une rivière, mais une large partie du stock se vide chaque année pour alimenter les cours d’eau en surface. Plus qu’un stock, il s’agit d’un volume en transition lente qui permet aux milieux naturels de passer l’été. L’idée selon laquelle les nappes seraient des lacs où l’eau ne circule pas est donc erronée !
Compte tenu du déphasage entre le cycle des variations des niveaux de nappe et celui des précipitations et des cours d’eau, les niveaux des nappes, à la fin de l’hiver, informent sur le futur état des rivières sur les deux à cinq mois à venir.
Les niveaux de nappe, bon prédicteur de sécheresse en Bretagne
La hauteur d’eau disponible dans les nappes est justement suivie en continu et en temps réel par le BRGM sur 52 stations bretonnes à l’aide de piézomètres. Celle-ci varie entre des niveaux hauts en hiver et bas en été.
Comme ces nappes sont en lien permanent avec les rivières, leur suivi peut s’avérer être un bon indicateur d’alerte sécheresse, notamment l’été quand il ne pleut quasiment plus. Il est ainsi possible d’anticiper une hauteur d’eau dans une rivière ou sur un barrage à partir des mesures sur les nappes.
Lorsque les nappes sont à des niveaux historiquement bas, les puits utilisés pour l’alimentation en eau potable risquent de se retrouver à sec. Il en est de même pour les forages agricoles peu profonds, dont les usagers doivent alors se reporter sur l’eau du réseau public, qui provient majoritairement des eaux de surface.
Passer d’une gestion réactive à une gestion préventive
Le contexte géologique breton entraine donc une gestion de l’eau extrêmement réactive. Exposés au risque de sécheresses consécutives, la plupart des grands aquifères français peuvent fournir de l’eau sur plusieurs années au risque d’une baisse très importante des niveaux et d’une détérioration des ressources sur le long terme. A l’inverse, en Bretagne, les ressources de l’été dépendent de la pluviométrie de l’hiver qui précède.
Même si la situation de l’année 2024 face au risque sécheresse est plus confortable que celle des années précédentes, le suivi et la communication sur l’état des ressources (grâce aux bulletins régionaux de situation du BRGM notamment) et l’anticipation saisonnière restent cruciales. La variabilité climatique est amenée à s’accentuer dans le futur (événements extrêmes plus fréquents et intenses), couplée à une capacité de stock limitée. Cela rend cette région plus vulnérable aux sécheresses.
Malgré ces défis, il est possible d’agir. Les stocks d’eau présents dans les lacs de barrages (également utilisés comme réserves d’eau potable) sont limités et peuvent être insuffisants en cas de faible remplissage suite à des hivers secs ou des périodes sèches prolongées. Certaines études récentes anticipent des difficultés croissantes de remplissage.
Dans le contexte breton, les eaux souterraines pourraient constituer une solution à mieux exploiter à l’avenir pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable. Une telle exploitation devrait toutefois être menée de façon raisonnée pour limiter l’impact sur les milieux de surface et maintenir sa qualité face à des problèmes d’intrusions salines latents près des côtes.
Cyberaction 02 août 2024 Proposée par Cyberacteurs En partenariat avec Force 5
Elle sera envoyée à Maire Elle prendra fin le : 02 novembre 2024
Devant les risques que présentent les ondes, y compris et surtout pour les personnes électro-sensibles, et vue la densité de l’habitat à proximité immédiate, nous refusons l’implantation.
Il existe déjà sur le château d’eau de Kerboulic, une installation d’antennes de plusieurs opérateurs.
Nous proposons:
l’installation d’une antenne unique au service de tous les opérateurs; Ceci limiterait les effets négatifs des ondes.
en alternative que la mairie cède une parcelle de terrain pour une installation moins nocive pour la population. Le comité des riverains
Locquirec, le 22 juillet 2024
.
Mairie de Locquirec
1, Route de Plestin
29241 Locquirec
A l’attention de Monsieur le Maire de Locquirec
Lettre recommandée avec AR
Monsieur le Maire,
Nous, riveraines et riverains sous-signés, directement concernés par un projet d’installation d’une antenne de téléphonie Orange d’une hauteur de 25 ml, avons pris connaissance de l’arrêté que vous avez signé en date du 11 juillet par lequel « il n’est pas fait opposition à la déclaration préalable sous réserve du respect de la demande ci-dessus ( déclaration préalable)
Par cet acte, vous permettez l’installation de ladite antenne sans nous avoir au préalable informés et consultés.
- Vous étiez en droit de demander une simulation d’exposition aux champs électromagnétiques générés par l’installation.
- Vous aviez obligation de mettre toutes les informations sur ce dossier à disposition des habitants et leur donner la possibilité de formuler des observations.
- Vous pouviez solliciter le Préfet pour réunir une instance de concertation locale
Or, rien de tout cela n’a été fait.
C’est à ce titre que nous vous adressons ce recours gracieux et vous demandons la suspension de l’arrêté que vous avez signé le 11 juillet 2024.
Cordialement
Fuites d’hydrocarbure sur l’épave du Tanio au large de Batz, une intervention pour colmater « plusieurs trous dans la coque »
De nouvelles fuites d’hydrocarbure ont été observées sur le Tanio, ce pétrolier coulé au large de l’île de Batz en 1980. Des travaux de colmatage avaient eu lieu en 2020 et 2021 mais « plusieurs trous dans la coque laissant s’échapper de faibles quantités d’hydrocarbure ont été observés ». Une plaque obturatrice a été apposée mais de nouvelles interventions pourraient être programmées.
34 ans après son naufrage, le pétrolier Tanio fait encore des siennes. De nouvelles fuites d’hydrocarbure ont été constatées cette année. En cause, les fortes tempêtes hivernales qui ont malmené l’épave. Des interventions avaient déjà eu lien en 2020 et 2021, suite aux dégradations d’engins de pêche sur le bateau.
« Plusieurs trous dans la coque »
Suite à ces découvertes, la préfecture maritime de l’Atlantique a ordonné une intervention pour inspecter l’épave. « Lors de trois plongées, plusieurs trous dans la coque laissant s’échapper de faibles quantités d’hydrocarbure ont été observés », décrit la préfecture maritime dans un communiqué.
Les marins du Centre expert plongée humaine et intervention sous la mer (CEPHISMER) embarqués à bord du bâtiment de soutien et d’assistance affrété (BSAA) Sapeur, sont intervenus ce 17 juillet 2024 sur la coque du pétrolier Tanio, épavepositionnée à 25 nautiques au nord de l’île de Batz par 80 mètres de fonds.
« L’équipe a mis en œuvre le véhicule sous-marin téléguidé H2000 (ROV – Remotely Operated underwater Vehicle), pour apposer une nouvelle plaque obturatrice sur la cavité principale », détaille la préfecture.
Les activités de pêche toujours interdites
La surveillance du littoral et des approches maritimes du Finistère-Nord sera maintenue via des observations satellitaires et aériennes régulières. « De nouvelles missions telles que celle effectuée le 17 juillet 2024 pourraient être programmées dans les mois à venir. »
L’arrêté n°2021/016 réglementant la pratique de la pêche afin d’assurer la protection de l’épave du pétrolier Tanio « et définissant un cercle de rayon de 500m autour de l’épave pour y interdire les activités de pêche est toujours en vigueur », précise encore le communiqué.
En cas de découverte de galets d’hydrocarbure par un particulier, il est nécessaire d’en informer le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) basé à Brest. Ce dernier mènera les analyses nécessaires à l’identification de l’origine de la substance.
28 600 tonnes de pétrole
Le 7 mars 1980, au large des côtes Nord du Finistère, le pétrolier Tanio (pavillon Malgache), fait route entre Wilhelmshaven (Allemagne) et Civitavecchia (Italie). Il se brise en deux à 25 nautiques (46 kilomètres) au nord de l’Ile de Batz. Trente et un rescapés ont été sauvés par la Marine nationale mais huit hommes d’équipage sont portés disparus.
Le Tanio transportait 28 600 tonnes de pétrole. Environ 10 000 tonnes se sont déversées en mer, contaminant 200 kilomètres de littoral. La partie arrière du pétrolier, contenant 7 500 tonnes de pétrole, a été remorquée jusqu’au Havre, tandis que la partie avant coule avec 10 000 autres tonnes, par environ 80 mètres de fond.
La pollution s’étend et seules des opérations sous-marines, conduites pendant quinze mois par la Compagnie Maritime d’Expertises (COMEX), permettent de récupérer une partie du pétrole restant et de colmater les brèches. En dépit de conditions météorologiques difficiles, des marées et des courants de fond, 5100 tonnes de pétrole seront ainsi traitées par la COMEX.
« On fait les valises », André Ollivro, le défenseur de l’environnement, contraint de quitter son cabanon à cause des algues vertes
Les volets roulants descendent doucement. Encore un instant et la petite maison qui surplombe la plage de la Grandville à Hillion sera close. André Ollivro a décidé de quitter les lieux. Les émanations de gaz issues des algues vertes en décomposition le rendent malade. Après 25 ans de lutte contre les marées vertes, celui que l’on surnomme le Che Guevara des Grèves, abandonne le bungalow qu’il avait construit de ses mains.
C’était son rêve d’enfance. Son petit paradis. Son coin à lui. La plage de la Grandville à Hillion dans les Côtes-d’Armor. Mais là, écrit-il, « Je n’en peux plus« .
Un coin de paradis
En 1936, son grand-oncle y avait construit un hôtel-restaurant. Dans les années 60, sur un morceau de terrain que ce tonton lui avait donné, André Ollivro y a bâti son cabanon, « son havre de paix« . Au fil des ans, il a coulé la dalle, monté les panneaux des murs, creusé les tranchées pour faire venir l’eau et l’électricité et tout aménagé.
C’était la maison des vacances… « À l’époque, se souvient-il, c’était magnifique, on faisait du bateau, on ramassait des coques, on allait à la pêche et on ramenait des bars, des soles, il n’y a plus rien de tout cela… il n’y a même plus de vers de vase. »
Abîmé par les algues vertes
Le rêve d’enfance a viré au cauchemar à cause d’une algue : ulva armoricana. C’est le nom que lui ont donné les scientifiques quand elle a commencé à proliférer dans les eaux bretonnes dans les années 70. Nourrie par les nitrates rejetés par l’agriculture, l’ulve s’est développée dans les baies, notamment dans celle de Saint-Brieuc.
À Hillion, au pied du cabanon d’André Ollivro, les algues se sont petit à petit déposées. En se décomposant, elles dégagent de l’H2S, un gaz qui peut se révéler mortel à forte dose.
En 2008, deux chiens ont été retrouvés morts sur la grève juste en dessous du bungalow. Trois ans plus tard, c’est 36 sangliers qui périssaient au même endroit.
André Ollivro branche son détecteur qui commence aussitôt à biper. « Là, on monte à 0,7 – 0,9, plus on approche de la mer, plus ça monte. Les années précédentes, le compteur ne grimpait pas à ce niveau-là, constate-t-il. Pour avoir des chiffres comme cela, il fallait descendre sur la plage. »
Il contemple, impuissant, la plage couverte d’un immense tapis vert. « Au-dessus de 1 PPM (partie par million), il faut fermer les plages et dégager… Là, on est à 1… donc il ne faut pas rester longtemps. »
Depuis 2022, une surveillance régionale de la qualité de l’air à proximité des zones de putréfaction a été déployée en Bretagne. À Saint-Guimond, une des autres plages d’Hillion, l’accès a déjà été interdit à trois reprises depuis le début de l’été 2024.
25 ans de combat
De ses fenêtres, André Ollivro a vu la situation se dégrader année après année. Le cabanon de vacances s’est peu à peu transformé en quartier général de ses batailles contre les marées vertes et l’agriculture intensive. 25 ans de combat, « et je m’aperçois que rien ne change » soupire-t-il.
« Là, ce sont des vasières qui n’existaient pas avant. Mais maintenant, quand les algues vertes arrivent, elles pourrissent tout de suite parce qu’elles sont dans un milieu putride. On ne ramasse pas les algues donc elles pourrissent et dégagent un gaz toxique. Un gaz qui altère les intestins, qui pique les yeux, Non, ce n’est pas possible. On ne peut plus rester, sinon, c’est la santé qui en pâtit. Je ne veux pas vivre dans ces conditions-là, je m’en vais. »
Le départ
Parodiant Georges Marchais (secrétaire général du Parti communiste qui avait expliqué sur le plateau d’Antenne 2, le 21 janvier 1980 : « J’ai dit à ma femme : « François Mitterrand a décidé d’abandonner le programme commun de la gauche, fais les valises, on rentre à Paris ! »), André Ollivro écrit à son tour, « J’ai dit à Nelly : ‘on fait nos valises, et on boucle tout ! ’ «
Il a tout rangé dans ses sacs et mis la clé sous la porte. « Je reviendrai l’hiver pour revoir ce paysage magnifique », dit-il.
Son rêve d’enfance s’est évanoui. Il ne passera pas l’été à Hillion. Il a perdu une bataille, mais pas la guerre. Il entend bien continuer le combat !
Eau et Rivières s’oppose à son tour au projet de recherche minière à Kervignac
Eau et Rivières de Bretagne s’oppose, dans un communiqué publié mardi 23 juillet 2024, au projet de recherche minière à Kervignac, Hennebont, Languidic et Nostang (Morbihan). L’association invite « propriétaires ou locataires à refuser les opérations d’exploration sur leurs terrains ».
La demande de permis exclusif de recherche minière (PERM), effectuée par la société Breizh Ressources, prévoit d’effectuer des prélèvements sur une surface de 50 km2 afin de savoir si le sol contient certains minerais (étain, lithium, plomb, or, tungstène, terres rares…). Dans un communiqué publié mardi 23 juillet 2024, Eau et Rivières de Bretagne met notamment en avant « un dossier lacunaire et des risques sous-évalués ».
« L’analyse du dossier n’est pas de nature à rassurer, écrit l’association. Elle met en évidence l’approche superficielle adoptée par le pétitionnaire. Il se contente d’une description très générale du territoire sans en identifier les enjeux majeurs et les mettre en rapport avec son projet final de création de mine. »
Les habitants invités à refuser les opérations d’exploration
« Il est naïf de penser que l’ouverture de mines en Bretagne ou ailleurs en France assurerait l’indépendance énergétique du pays ou éviterait l’extraction dans des pays tiers, poursuit Eau et Rivières. Outre le nécessaire développement de filières de recyclage et de l’économie circulaire, l’urgence est d’enfin développer des solutions de sobriété. Tant sur nos consommations d’eau que celles de matériaux rares. »
Pour conclure, Eau et Rivières dit « s’opposer » au projet. Elle invite « toutes les personnes concernées, propriétaires ou locataires, à refuser, comme le droit l’y autorise, les opérations d’exploration sur leurs terrains ». Elle informe que « l’association va mettre à disposition, sur son site, un formulaire à remplir et à lui retourner ».
A partir d’un état des lieux historiquement circonstancié, il est nécessaire de considérer ces faits pour ce qu’ils sont, en évitant les anachronismes.
Les acteurs sont étudiés grâce, notamment, aux enquêtes de police et aux procédures judiciaires de l’après-guerre. C’est pour l’essentiel en s’appuyant sur elles que cet ouvrage identifie et dénombre les miliciens de la formation Perrot, qu’il établit leur biographie et leur participation à la répression contre les maquis et la population durant l’été 1944.
Puis il retrace leur fuite devant les armées alliées : alors que le IIIe Reich s’effondre, certains « gours » (« hommes ») parviennent à gagner l’Allemagne, espérant trouver un refuge en Irlande où quelques-uns vivront des années d’exil.
Date de parution : mai 2024
ISBN : 978-2-36758-166-8
Nombre de pages : 239 pages
Format : 16,0 x 24,0 cm. Couverture souple, impression NB
Pour libérer Paul Watson, une campagne de soutien sans précédent
Paul Watson, le charismatique défenseur des baleines, est en prison. Malgré ses modes d’action radicaux, il a engrangé de nombreux soutiens qui transcendent largement le monde écologiste.
L’arrestation du militant écologiste Paul Watson fait des vagues. Arrêté par la police danoise le 21 juillet, au Groenland, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd risque d’être extradé vers le Japon et de croupir en prison pour le restant de ses jours. Mais une campagne populaire internationale bat son plein pour le sauver.
ONG, politiques, artistes, citoyens et amoureux des océans… Le branle-bas de combat est général, la mobilisation totale. En moins d’une semaine, plus de 500 000 personnes ont signé la pétition lancée par le journaliste Hugo Clément. Des personnalités comme Nagui, Brigitte Bardot, Stéphane Bern ou encore Shaka Ponk, Bernard Lavilliers ou Pierre Niney sont également montées au créneau dans une tribune publiée dans Libération. Les associations animalistes multiplient leurs communiqués de solidarité tandis que le hashtag #FreePaulWatson est devenu viral sur les réseaux sociaux.
« Un monde capable de traquer Paul Watson comme un criminel est un monde qui se prépare à vivre sans baleines. Et un monde sans baleines, c’est un monde sans nous », s’écrie Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. Derrière Paul Watson se joue rien moins qu’une partie de l’histoire du mouvement écologiste, sa répression effrénée, sa bataille pour la défense du droit et de la beauté.
L’extradition signerait « son arrêt de mort »
Jointe par Reporterre juste avant son vol pour le Groenland pour rejoindre ses avocats, Lamya Essemlali explique que « le moment est crucial ». « La mobilisation est importante mais il ne faut pas relâcher la pression, dit-elle. Le risque d’extradition est réel. Elle signerait son arrêt de mort. Paul a 73 ans et ne repartirait pas vivant du Japon. »
Visé par une notice rouge d’Interpol émise en 2012 à la demande de Tokyo, le capitaine Watson est accusé de « conspiration d’abordage ». « Le Japon est dans une logique de vengeance, ils se sentent humiliés. La manière dont il sera traité dans l’archipel nous inquiète beaucoup », dit Lamya Essemlali. D’autant plus que l’archipel nippon a été pointé du doigt à plusieurs reprises pour ses conditions de détention déplorables et ses manquements aux droits des accusés par Amnesty International ou Human Rights Watch.
« Le Japon est dans une logique de vengeance »
Pour l’instant, Paul Watson reste dans le centre pénitentiaire de Nuuk. Son appel pour sa remise en liberté a été rejeté et la demande d’extradition sera examinée le 15 août. D’ici-là, Lamya Essemlali veut garder espoir : « Paul a sauvé des milliers de baleines face à un État voyou qui ne respecte même pas le moratoire international. Ça émeut beaucoup de monde et transcende son destin personnel, estime-t-elle. Quand on le regarde, on voit ses 5 000 baleines rescapées des harpons, on voit l’océan, les générations futures, ça le dépasse largement et dit quelque chose de notre humanité. »
Contacté par Reporterre, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg salue également « un homme d’une grande qualité », « aux belles causes ». Il l’avait accompagné sur la banquise à la fin des années 1970 avec Brigitte Bardot pour sensibiliser l’opinion mondiale sur le sort des bébés phoques. « Je garde l’image d’un lanceur d’alerte précurseur qui incarne la force tranquille du combat, guidé par la révolte et porté par la détermination. L’engouement autour de cette campagne montre que nous avons besoin de héros. »
Les politiques aussi s’activent
De son côté, le célèbre plongeur François Sarano vante une « figure emblématique », « avec du panache ». « Quoi qu’on pense de ses modes d’action, il a joué un rôle incontournable pour qu’on n’oublie pas le peuple des océans, dit-il. Nous lui devons beaucoup et c’est normal qu’on se lève pour lui. On ne peut pas nous bâillonner. On ne peut pas nous interdire de vouloir faire primer le droit à la vie. Ce sont les baleiniers japonais qu’il faudrait arrêter. Les baleines ne leur appartiennent pas ».
Au sein du monde politique, les soutiens s’activent aussi. Beaucoup font le parallèle avec l’affaire WikiLeaks — du nom de cette organisation qui a publié des documents classifiés. Paul Watson pourrait être le Julian Assange de l’écologie et sa demande de libération devenir un combat fédérateur et transpartisan.
La jeune députée européenne insoumise Emma Fourreau, issue de la « génération climat », est à l’origine d’une lettre de 60 parlementaires adressée au gouvernement danois pour réclamer la fin de sa détention. À Reporterre, elle parle de Paul Watson comme d’« une icône auprès de la jeunesse ». « Sea Shepherd est une grande marque de fabrique de l’activisme pacifique qui sort des pratiques habituelles, avec des méthodes beaucoup plus offensives, ajoute-t-elle. Paul Watson a compris que les manifestations ne suffisaient pas et qu’il fallait s’engager dans l’action directe pour obtenir des victoires. C’est un exemple. »
« Si Watson tombe, tous les écologistes tombent »
S’il faut se battre d’arrache-pied pour le sortir des geôles, c’est aussi qu’il en va de l’avenir de tout le mouvement écolo, dit-elle. La situation pourrait créer un précédent : « Si Watson tombe, tous les écologistes tombent, car si même une figure très connue peut finir sa vie en prison, c’est bien qu’on peut frapper tout le monde ». La notice rouge d’Interpol est, selon elle, « un outil politique » qui permet « une chasse à l’homme ».
Parmi les personnes activement recherchées par le Japon, Paul Watson se retrouve dans la même liste que Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renault-Nissan, et d’autres mafieux accusés de meurtre. « Cette affaire est une étape de plus dans la criminalisation des militants écologistes, dénonce Emma Fourreau. Elle s’inscrit dans un contexte global d’intensification de la répression à l’encontre de notre mouvement. »
Le Danemark aurait agi dans une alliance objective avec le Japon pour se débarrasser de la Fondation Paul Watson, analysent de nombreux militants et parlementaires. Récemment, l’association avait dénoncé le massacre des dauphins aux îles Féroé, qui appartiennent au pays. Le Danemark se plierait aux demandes du Japon, hors-la-loi, en dépit de la règle implicite sur laquelle s’accordaient nombre de pays de l’Union européenne, qui laissait Paul Watson circuler en toute liberté. Le capitaine vivait d’ailleurs en France depuis un an sans être inquiété.
Emmanuel Macron aurait apporté lui-même « son soutien » à Paul Watson. « Le président de la République suit la situation de près et la France intervient auprès des autorités danoises afin que Paul Watson ne soit pas extradé vers le Japon », a officiellement déclaré l’Élysée à Franceinfo. Sa cellule diplomatique serait mobilisée en lien avec le ministère des Affaires étrangères. De son côté, Hervé Berville, secrétaire d’État à la Mer, aurait rencontré son homologue danois le 16 juillet dernier pour évoquer le sujet.
Paul Watson, un « écoterroriste » pas comme les autres ?
Cette forte mobilisation de l’exécutif détonne, alors qu’il dénonçait récemment encore « les écoterroristes » qui séviraient dans le pays et réprimait massivement, deux jours plus tôt, les militants antibassines.
Fiona Vanston, chargé de campagne pour la Révolution écologique pour le vivant (REV), émet plusieurs hypothèses pour comprendre ce contraste. « Le combat animaliste est d’abord transpartisan, explique-t-elle. La campagne autour de Paul Watson a mobilisé des sphères proches du pouvoir, le milieu du show-biz, le monde de la culture. » Avec sa barbe blanche et son charisme, le pirate est une « figure qui peut rassembler » et qui « personnifie le combat pour l’océan » en y « engageant sa vie ». Il défend aussi un point de vue légaliste en demandant à ce que le moratoire de la chasse à la baleine signé en 1986 soit pleinement respecté.
Il ne menace pas non plus directement les intérêts du gouvernement français, opposé à cette chasse. « Au-delà de ses actions directes, Sea Shepherd a toujours su garder un lien avec les institutions et fait du plaidoyer pour changer les choses de l’intérieur, en dialogue constant avec l’État », décrypte la militante. D’ailleurs, la France accueillera en juin prochain la Conférence des Nations unies sur les océans. L’arrestation de Paul Watson pourrait faire tache. Le gouvernement mesure le capital sympathie des cétacés et de ses défenseurs au sein de la population.
Pour les militants, la popularité de la campagne de mobilisation en faveur de Watson est aussi une « opportunité historique ». Elle donne l’occasion de s’interroger et de rendre légitimes des modes d’action plus radicaux. Elle ouvre la voie à un possible sursaut.
« Encore une fois, où est la violence ? Dans le sabordage d’un bateau braconnier ou dans la destruction de nos conditions de survie sur Terre ? s’emporte la députée européenne Emma Fourreau. Plus personne n’est dupe. Il est grand temps de considérer les écologistes pour ce qu’ils sont : des lanceurs d’alerte, des amoureux du vivant, pas des criminels. »
Vincent Gibelin Hebdo L’Anticapitaliste (25/07/2024)
L’Élection interdite, de Fanny Bugnon
Itinéraire de Joséphine Pencalet, ouvrière bretonne (1886-1972). Préface de Michelle Perrot, Éditions du Seuil, 2024, 288 pages, 23 euros.
L’histoire de Joséphine Pencalet, ouvrière d’usine à Douarnenez, une des très fameuses Pen sardin, est en elle-même très romanesque. Elle se retrouve élue au conseil municipal de la ville alors même que les femmes n’ont pas le droit de vote, en 1925, peu après la très célèbre grève – victorieuse – des sardinières bigoudènes…
Ce n’est pas un roman !
Le livre que Fanny Bugnon consacre à Joséphine Pencalet est justement tout le contraire d’un roman. L’ouvrage répond de façon très stricte aux codes de la recherche en sciences sociales : enquête méticuleuse, sources citées de manière très scrupuleuses – ce qui donne un jeu de notes de bas de page très conséquent – hypothèses vérifiées ou infirmées, partage très circonstancié entre ce qui est prouvé et documenté, ce qui pourrait être déduit et inféré, et ce qui relève du roman, car rien ne permet de dire que ce fut la réalité de la vie de Joséphine.
Une belle histoire
L’on sait peu de choses, de façon certaine, de la vie publique de Joséphine, de son engagement politique, mais les rares sources qui permettent de la situer dans son temps sont exploitées avec brio par l’autrice qui va puiser dans des ressources historiques – pour le coup très largement documentées – qui donnent à voir le contexte de l’élection de ces femmes, en particulier de celle de Joséphine.
Au croisement entre la belle grève de femmes1, à laquelle elle a participé, c’est sûr, mais à un rang modeste, et la réelle volonté politique de Clara Zetkin et du secteur femmes de la IIIe Internationale de profiter d’un flou législatif en France concernant l’élection des femmes dans les conseils municipaux, Joséphine brille alors de l’éclat de la lutte des classes… racontée comme une belle histoire à laquelle on a envie de croire. Et Fanny Bugnon veille au grain et nous empêche de prendre des vessies communistes pour des lanternes féministes !