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26 mars 2023 ~ 0 Commentaire

écosse ( jdd )

scotland

Écosse : le nouveau Premier ministre relancera-t-il le processus d’indépendance ?​

Le nom du nouveau Premier ministre de l’Écosse sera annoncé lundi, après un scrutin au sein du parti indépendantiste. Les trois candidats divergent quant à la stratégie à adopter afin de s’émanciper du Royaume-Uni.

Après la démission surprise de Nicola Sturgeon mi-février, le nom du nouveau Premier ministre de l’Écosse sera annoncé lundi à l’issue d’un scrutin inédit depuis 2004 pour le Parti ­indépendantiste écossais (SNP).

À la tête de la ­nation de 5,5 millions d’habitants, celui-ci vote depuis quinze jours pour choisir son chef, qui ­prendra les rênes du gouvernement. Et devra trancher sur la manière d’arriver à l’indépendance, un flambeau porté en vain pendant huit ans par son ancienne cheffe.

Le soutien à la cause s’essouffle

Le sujet est crucial pour l’avenir du Royaume-Uni, qui a vu les divisions entre ses quatre nations constitutives ­(Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord) aggravées par le Brexit. Mais aussi pour le mouvement indépendantiste, en pleine introspection, alors que le soutien populaire à la cause s’essouffle… Selon un sondage YouGov pour la chaîne Sky News publié lundi, 46 % des sondés se prononcent pour l’indépendance, contre 50 % le mois dernier.​

Or les trois candidats en lice incarnent autant de points de vue sur la manière d’obtenir leur Graal. Légèrement en tête du dernier sondage Ipsos avec 38 % des intentions de vote, le ministre local de la Santé, Humza Yousaf, premier musulman membre du gouvernement écossais, soutenu par les alliés de Nicola Sturgeon, a promis de « passer la cinquième vitesse » plutôt que de rétrograder.

Divisions

La ministre locale des Finances, Kate Forbes, dont les propos conservateurs sur les questions LGBTQ+ ont suscité la polémique dans son parti ancré à gauche, a au contraire estimé que le chemin vers celui-ci devait être « graduel » – une manière de convaincre ceux qui avaient voté contre en 2014.

Une position qui lui vaut de séduire 37 % des sondés. L’outsider, Ash Regan, ex-ministre démissionnaire, créditée de 22 % des suffrages, a quant à elle déclaré qu’un vote pour les partis favorables à l’indépendance lors des prochaines élections générales était « la même chose qu’un référendum ». Ce qui fait bondir ses concurrents…​

Ces divisions font le bonheur de Londres, qui s’oppose à une seconde consultation et pour qui l’Écosse devrait avant tout « se concentrer sur d’autres sujets cruciaux, comme son système de santé » en mauvais état, selon un responsable britannique haut placé, plutôt qu’à ses velléités de divorce.​

Camille Neveux 26/03/2023

https://www.lejdd.fr/

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10 mars 2023 ~ 0 Commentaire

le poher (npa)

lepoher_c_le_poher

« Reconquête et l’extrême droite entendent développer une agitation permanente à partir de l’exemple de Callac »

L’Anticapitaliste a rencontré Erwan Chartier-Le Floch, rédacteur en chef du Poher, journal du Centre-Bretagne attaqué par l’extrême droite.

Que s’est-il passé avec le journal le Poher qui couvre le Centre Bretagne ?

Le Poher couvre l’actualité du Centre-Bretagne, il a donc relaté ce qui s’était passé lors des manifestations organisées à Callac par Reconquête et différents groupuscules d’extrême droite contre un projet d’accueil de réfugiéEs, porté par le fonds de dotation Merci. À l’issue de la deuxième manifestation, le 5 novembre, le rédacteur en chef qui prenait des photos en fin de manif, a été pris à partie par des jeunes militants identitaires. Il est vrai que, pendant le rassemblement, ces derniers avaient sorti une banderole suprémaciste avec croix celtique…

Quelques jours plus tard, la rédaction du journal a reçu par voie postale et de manière anonyme un article d’un site d’extrême droite, un article d’un monsieur Bernard Germain, candidat Reconquête à Lannion qui traitait les journalistes du Poher notamment de « collabos », avec une logorrhée facho qui n’est pas vraiment passée. Le journal a donc de décidé de saisir la justice pour injures publiques et diffamation. C’est intéressant parce que c’est une procédure plus simple et rapide que le pénal et que cela permet de taper ces organisations au portefeuille…

Et ensuite ?

L’assignation a été délivrée le lundi 30 janvier. Comme par hasard, le lendemain matin, je recevais un mail anonyme avec des gentillesses comme « On va te crever et te jeter dans une fosse avec les négros que tu aimes tant »… Il y a eu d’autres messages et des appels téléphoniques, notamment une alerte à la bombe le 20 février.

Cet automne, des éluEs de Callac ont aussi reçu des menaces de mort de la part de l’extrême droite. En quelques mois, on en est à 12 plaintes à Callac, 4 à Carhaix avec le Poher et une plainte à Brest d’une journaliste de France 3 Bretagne. On vous passe les tombereaux d’insultes sur les sites Résistance républicaine et Riposte laïque…

Et maintenant ?

Pour Reconquête, le renoncement par la municipalité au projet d’accueil de réfugiéEs à Callac est une victoire symbolique. Ils veulent capitaliser. L’action en justice du Poher gâche un peu cette réussite, d’autant que l’équipe du journal a choisi de médiatiser les événements et de prendre à témoin la société bretonne. Par conséquent, le 25 février, il y avait 600 personnes (chiffre de la police) en soutien au Poher à Carhaix, alors qu’il n’y avait que 200 fachos contre un autre projet d’accueil de réfugiéEs à Saint-Brévin (44), commune où un rassemblement antifasciste a rassemblé 1 200 personnes.

Reconquête et l’extrême droite entendent développer une agitation permanente dans l’Hexagone à partir de l’exemple de Callac. Ils commencent à tracter dans d’autres communes bretonnes, comme Corlay (22). Cela montre qu’une mobilisation et une prise de conscience sont nécessaires pour ne pas leur laisser le terrain.

Propos recueillis par Matthieu Guillemot  Mercredi 8 mars 2023

https://lanticapitaliste.org/

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04 mars 2023 ~ 0 Commentaire

pays bigouden (npa)

dessin-surpeche

Plus de 600 personnes étaient réunies ce samedi 25 février à Pont l’abbé  contre la  » décision » de casse des navires dont 25 dans le seul pays bigouden!

En cassant les navires, on ferme les yeux sur l’avenir de la pêche bretonne.

En cherchant à l’affubler de titres ronflants (PAI : plan d’accompagnement individualisé, PSF : plan de sortie de flotte…), pour le rendre plus soft, on essaye de faire oublier la triste réalité.

Il s’agit d’un énième plan de casse que subit la flotte de pêche française. 90 bateaux dont 45 bretons vont disparaître, cette fois à cause du Brexit, du coût exorbitant du gasoil, de la raréfaction de la ressource.  Et ce n’est qu’un début, puisqu’en 2026, la pêche bretonne risque à nouveau de payer cash les conséquences d’une nouvelle diminution des autorisations de pêche dans les eaux britanniques.

Ce plan de casse ne règle en rien les problèmes structurels de la pêche. Pire, en l’absence de toute anticipation, il laisse planer un avenir sombre sur les ports bretons.

Quid de la modernisation et de la décarbonation de la flotte ? Quid de la réflexion internationale nécessaire sur une pêche ou une aquaculture artisanale et responsable, alors que cette énième crise va concentrer les droits de pêche sur les unités restantes ?

Quid du champ libre laissé à d’autres flottes , parfois pilleuses d’océans, pour lesquelles la gestion de la ressource halieutique n’est absolument pas une priorité ? Quid des efforts de gestion des ressources demandés aux pêcheries françaises alors même qu’on laisse débarquer  ou vendre le butin des razzias de ces pilleurs d’océans dans les ports français ?

En cassant les navires, c’est l’emploi que l’on casse !,

Ce plan de casse est en premier lieu un plan de casse social, sans accompagnement, lui. 600 à 700 emplois vont disparaître, 600 à 700 emplois de marins, d’ouvrier-e-s, d’employé-e-s. Il va provoquer un séisme économique dans l’industrie, l’artisanat et le commerce local dont l’activité dépend directement ou indirectement de la pêche.

Comme d’habitude, comme dans les fermetures d’usines, selon le modèle capitaliste, ce sont toujours celles et ceux d’en bas qui trinquent, qui paient le coût de la casse sociale.

Une saignée de 600 à 700 emplois pour lesquels rien n’est prévu !

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25 février 2023 ~ 0 Commentaire

amis de la commune (lannion)

22

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21 février 2023 ~ 0 Commentaire

pays de galles, cymru (socialist worker)

dragon rouge

Le dragon  rouge est un symbole commun à « Cymru » et au Trégor

Pays de Galles, indépendance et inégalité des classes

Un nouveau livre pose la question suivante :  » Le Pays de Galles devrait-il quitter le Royaume-Uni ? Patrick Connellan donne son point de vue sur l’indépendance du Pays de Galles, la lutte des classes et le socialisme.

La gauche réformiste du Pays de Galles est souvent confuse et paralysée par deux questions. La première est de savoir comment réagir face au gouvernement travailliste gallois, qui met régulièrement en œuvre des coupes dévastatrices dans les services publics.

Il refuse catégoriquement d’améliorer les salaires des travailleurs dans les secteurs qu’il contrôle. Le dernier exemple en date a été l’offre d’un salaire bien inférieur à l’inflation pour les ambulanciers.

Pourtant, nombreux sont ceux qui, au sein de la gauche réformiste, laissent les travaillistes gallois s’en tirer à bon compte en disant : « Au moins, c’est mieux que l’Angleterre. » Bien sûr, nous avons toujours des ordonnances gratuites, mais rien ne s’est fondamentalement amélioré pour les travailleurs gallois. Ils sont confrontés à une grave crise du coût de la vie et à des services publics qui ne répondent tout simplement pas aux besoins fondamentaux.

En fait, les choses ont manifestement empiré. Dans son ouvrage étonnamment lisible intitulé Independent Nation, Will Hayward met à nu les profondes inégalités et la pauvreté qui règnent au Pays de Galles. Les chiffres sont choquants.

Une personne sur quatre au Pays de Galles vit dans la pauvreté. Cela représente 700 000 personnes sur une population de 3,1 millions d’habitants. Un enfant sur trois vit dans la pauvreté, dont 14 % dans l’extrême pauvreté. Le Pays de Galles a les salaires les plus bas de Grande-Bretagne dans tous les secteurs, les pires infrastructures ferroviaires et routières, et certaines des régions les plus pauvres du Royaume-Uni.

Il peut être facile de considérer que la pauvreté au Pays de Galles est principalement associée aux anciens champs de charbon des South Wales Valleys. Et, bien que le problème y soit important, ce n’est pas la seule région touchée. Les régions rurales du pays comptent d’importantes poches de privation, y compris les villes côtières du nord et de l’ouest du Pays de Galles.

Je vis à Pembroke Dock, dans la destination touristique du Pembrokeshire. Le revenu moyen des ménages ici n’est que de 23 500 £. Il n’est pas étonnant que certaines personnes envisagent l’indépendance comme une solution, aussi illusoire soit-elle.

C’est la deuxième question qui déroute la gauche réformiste galloise : l’indépendance. Bien que le parti travailliste gallois soit étroitement lié à l’Unionisme, des sections importantes de la gauche réformiste considèrent le mouvement indépendantiste comme une solution aux problèmes du pays de Galles.

Le soutien à l’indépendance se situe aujourd’hui autour de 30 %, et est nettement plus élevé chez les moins de 30 ans. Parmi les jeunes de 16 à 24 ans, 40 % ont déclaré qu’ils voteraient oui lors d’un référendum sur l’indépendance du pays de Galles.

Environ 10 000 personnes ont rejoint une marche pour l’indépendance à Cardiff le 1er octobre 2022, organisée par All Under One Banner Cymru et YesCymru. YesCymru a attiré beaucoup de jeunes qui sont très en colère contre les Tories, le soutien à l’indépendance est une sorte de cri de colère contre l’injustice et la pauvreté.

Si le mouvement indépendantiste gallois prend de l’ampleur, il est loin d’égaler le mouvement indépendantiste écossais en taille et en profondeur. Le référendum de 2014 sur l’indépendance de l’Écosse a vu des dizaines de milliers de personnes de la classe ouvrière soutenir l’indépendance comme une révolte contre l’austérité des Tories. Beaucoup ont rompu avec le parti travailliste et se sont tournés vers le parti national écossais (SNP).

Dans des interviews éloquentes avec des habitants de Porth in the Valleys, Hayward demande ce qu’ils pensent de l’indépendance du Pays de Galles. Dans l’ensemble, la plupart des gens ne voient pas comment l’indépendance galloise pourrait améliorer leur vie. Ils ont parlé d’un manque d’opportunités, de coûts élevés, de faibles niveaux d’emplois significatifs ou sûrs, de mauvaises liaisons de transport et d’une ville en déclin.

Le parti nationaliste gallois, Plaid Cymru, a parfois gagné le soutien de la classe ouvrière en raison du mécontentement à l’égard du parti travailliste gallois. Mais il est loin d’avoir supplanté les travaillistes et, en fait, il a régressé ces dernières années. Plaid a perdu son seul siège dans les vallées du sud du Pays de Galles lors des élections au Senedd (sénat) gallois de 2021, bien que Leanne Wood soit de gauche. La plupart des gens de la classe ouvrière ne voient tout simplement pas comment Plaid peut améliorer leur vie, et l’indépendance semble être une lointaine « bonne idée ».

Hayward consacre une grande partie de son livre à examiner en détail ce que l’indépendance signifierait pour la politique et l’économie galloises. Mais le postulat de Hayward a ses limites – un choix entre l’indépendance et une plus grande dévolution.

L’indépendance en soi ne résoudrait pas les problèmes sociaux dont les gens ont parlé à Porth. Ils découlent des divisions de classe, et non des divisions nationales – et tous les Gallois n’ont pas les mêmes intérêts de classe.

En 2021. Les membres du syndicat PCS de l’agence DVLA de Swansea ont fait grève pendant la pandémie pour obtenir des conditions de travail plus sûres et le droit de travailler à domicile. Le ministère des Transports, dirigé à l’époque par l’odieux ministre conservateur Grant Shapps, a insisté pour que les travailleurs continuent à aller au travail malgré 600 cas de Covid et un décès lié au Covid.

Ces travailleurs se seraient-ils mieux débrouillés dans un pays de Galles indépendant et capitaliste ? La réponse réside probablement dans la manière dont le gouvernement gallois a traité les travailleurs pendant la pandémie. Le gouvernement travailliste gallois de Mark Drakeford a agi plus rapidement que Boris Johnson en mettant en place un  » coupe-feu  » pour stopper la propagation du Covid en novembre 2020.

Mais les décès pour 100 000 personnes dus au Covid en Angleterre et au Pays de Galles étaient les plus élevés d’Europe, avec la Suède où il n’y avait que des fermetures volontaires. Les régions d’Angleterre et du Pays de Galles où le nombre de décès est le plus élevé sont Rhondda Cynon Taff, suivi de Merthyr Tydfil.

Comme le DVLA, de nombreux lieux de travail sont restés ouverts au Pays de Galles pendant la pandémie. Le constructeur de voitures de luxe Aston Martin a gardé son usine ouverte près de Barry, dans le sud du pays de Galles, pendant la majeure partie de la pandémie. C’est devenu un mythe de dire que le gouvernement gallois a fait mieux que Johnson pour faire face à la pandémie.

Quelle devrait être la position des socialistes révolutionnaires sur l’indépendance du Pays de Galles ? Notre point de départ est toujours : « Quels sont les intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble ? »

Donc, je pense que la position socialiste révolutionnaire est de soutenir l’indépendance du Pays de Galles parce que cela affaiblirait l’État britannique. Si l’État britannique et la classe dirigeante subissaient un coup, cela pourrait contribuer à renforcer la lutte de classe contre ceux qui sont au sommet de la société et pas seulement au Pays de Galles.

Mais, pour l’instant, la priorité des socialistes est de faire tout ce que nous pouvons pour que la vague de grèves à travers la Grande-Bretagne soit un succès. Nous devons faire valoir les arguments en faveur de l’escalade et de la coordination. Et cela signifie qu’il faut faire pression contre les accords bâclés du gouvernement travailliste et les dirigeants syndicaux qui suspendent leurs actions alors qu’ils cherchent à s’installer au Pays de Galles.

Les socialistes doivent soulever des questions politiques plus larges dans le cadre des grèves – par exemple, la solidarité avec les réfugiés ou le soutien aux droits des transgenres pour lutter contre la division et la domination. Actuellement, défendre l’indépendance du Pays de Galles sur les piquets de grève est trop abstrait et ne va pas renforcer la lutte de la classe ouvrière.

Nation indépendante : le Pays de Galles devrait-il quitter le Royaume-Uni ? Will Hayward. 14,99 £ (Biteback Publishing). Disponible auprès de Bookmarks, la librairie socialiste

https://socialistworker.co.uk/

 

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09 février 2023 ~ 0 Commentaire

ifremer (fr3)

dessin-surpeche

Les objectifs de pêche durable loin d’être atteints, selon l’Ifremer

La moitié de la pêche française est issue de populations de poissons pêchés durablement. Un chiffre qui stagne depuis 2017 et est encore loin de l’objectif de 100% fixé pour 2020 au niveau européen, selon l’Ifremer.

En 2021, la part des débarquements issus de populations de poissons exploitées durablement en France métropolitaine stagne et s’établit à 51%, contre 48% en 2020, selon le dernier bilan de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

Dans le détail, 51% des débarquements sont issus de populations de poissons considérées comme en bon état ou reconstituables, 33% sont surpêchées et 2% effondrées, le reste (24%) étant non évalué ou non classifié.

« 100 %, on en est loin »

La situation s’est nettement améliorée depuis 2000, année où seulement 20% des débarquements étaient issus de la pêche durable. Mais « depuis 2017, la part des débarquements provenant de populations non surpêchées a tendance à se stabiliser » constate Alain Biseau, biologiste des pêches à l’Ifremer, lors d’une conférence de presse en ligne.

L’objectif européen dans le cadre de la politique commune de la pêche est d’atteindre 100% de populations pêchées au « rendement maximum durable », c’est-à-dire la quantité optimale qui ne porte pas atteinte à la capacité de reproduction de la population de poissons.

« On en est encore assez loin. C’était l’objectif pour 2020. On n’y est pas » selon Alain Biseau, qui souligne que la stagnation constatée ces dernières années « contrarie l’idée qu’on peut atteindre cet objectif dans un avenir proche ».

« C’est un défi pour nous scientifiques. Nos prévisions sont peut-être parfois trop optimistes » ajoute-t-il, précisant que les modèles n’intégraient peut-être pas suffisamment « toutes les incertitudes, notamment liées aux variations environnementales comme le changement climatique ».

Cabillaud et merlu « toujours effondrés »

Pour être certain d’atteindre 100% de pêche durable dans un avenir proche, « peut-être qu’il faudrait envisager de réduire un tout petit peu le taux d’exploitation » suggère le biologiste.

Parmi les populations en bon état, figurent le merlu du Golfe de Gascogne et de mer du Nord, la coquille Saint-Jacques, la baudroie (lotte), le hareng, le rouget de Méditerranée ou la raie fleurie.

Le thon rouge est jugé en voie de reconstitution avec des niveaux de biomasse revenus au niveau des années 70. La sole du Golfe de Gascogne, auparavant surpêchée, est considérée comme reconstituable grâce aux « efforts de gestion ».

La sardine du Golfe de Gascogne, auparavant effondrée, est désormais classée comme « surpêchée et dégradée », tandis que le cabillaud de la mer du Nord et le merlu de Méditerranée sont toujours estimés comme « effondrés ».

L’Ifremer a également dressé pour la première fois le bilan annuel de l’état des poissons pêchés dans les départements d’Outre-mer, qui révèle un diagnostic très contrasté, avec surtout un manque de connaissances scientifiques sur une grande partie des populations de poissons.

Ainsi, en Guadeloupe, en Martinique ou à Mayotte, entre 62% et 79% des populations de poissons ne sont pas évaluées. A la Réunion, 51% des populations sont en bon état et 40% surpêchées et dégradées. En Guyane, 40% des populations sont en bon état, 29% surpêchées et 6% surpêchées et dégradées.

« Pour la plupart des espèces côtières, il faut renforcer leur suivi pour permettre une gestion durable » précise encore Alain Biseau.

09/02/2023  Carole Collinet-Appéré

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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15 janvier 2023 ~ 0 Commentaire

ccb (fr3)

langues hum

Qu’est-ce que le conseil culturel de Bretagne, qui vient d’élire sa nouvelle présidente ?

On en parle souvent, mais à quoi sert vraiment le Conseil culturel de Bretagne ? La réponse à toutes vos questions sur cette institution créée en 2009, qui vient d’élire sa nouvelle présidente.

La nouvelle présidente du Conseil culturel de la Bretagne a été élue le samedi 14 janvier 2023. L’occasion de répondre à quelques questions sur cette institution.

Qu’est-ce que le Conseil culturel de Bretagne ?

C’est un organisme créé pour faire la promotion de la culture bretonne en France et à l’étranger. Grâce à différentes commissions, il fournit au conseil régional des dossiers sur différentes thématiques liées à la culture bretonne. Cette assemblée consultative a un rôle d’études et de recommandations.

Quand a-t-il été fondé ?

L’association défendant la culture bretonne existe depuis la fin des années 70, après la signature de la Charte culturelle bretonne en 1977.

Mais c’est en 2009, sur proposition de Jean-Yves Le Drian, alors président de la région, que cette association devient une institution consultative auprès du conseil régional de Bretagne.

Qui sont ses membres ?

Les membres du Conseil culturel de Bretagne sont des personnalités qualifiées et expérimentées dans leur domaine, qui sont élues par leurs pairs. L’assemblée est composée de 70 membres.

Comment le président est-il élu ?

Le président est élu par les différents membres du Conseil lors d’une assemblée générale.

Vous pouvez retrouver la liste des membres en cliquant sur ce lien.

Quel est son fonctionnement ?

Le Conseil culturel de Bretagne se réunit au minimum 4 fois par an. Il est composé de différentes commissions ou groupes de travail sur des thématiques diverses (langues de Bretagne ; transmission culturelle et création en Bretagne ; patrimoine, sport, tourisme ; droits culturels y compris droits linguistiques).

Les résultats de ces différents travaux sont ensuite transmis au Conseil régional et au Conseil Économique Social et Environnemental Régional (CESER).

Qui est la nouvelle présidente du conseil culturel de Bretagne ?

C’est Rozenn Milin, elle a été élue le samedi 14 janvier 2023. Elle est historienne, journaliste et productrice et donc désormais présidente du conseil culturel de Bretagne.

14/01/2023 Gwendal Kerbastard .

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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09 janvier 2023 ~ 0 Commentaire

minorités (courrier)

kabyle

Rifains, Kabyles, Sahraouis : quand le Maroc et l’Algérie jouent de leurs minorités l’un contre l’autre

Rabat et Alger utilisent-ils les mouvements indépendantistes pour attiser les tensions ? Si le Polisario au Sahara occidental a longtemps bénéficié du soutien de l’Algérie, le Maroc soutient ouvertement la cause kabyle en Algérie, note “Mondiaal Nieuws”.

Le Sahara occidental est un territoire contesté qui a fortement influencé la politique marocaine et nord-africaine pendant des décennies. Il est situé sur la côte nord-ouest de l’Afrique, au nord de la Mauritanie et au sud du Maroc. Ce dernier contrôle encore aujourd’hui 80 % de la zone.

Pour le Maroc, le Sahara occidental a une grande valeur symbolique et économique. “Cette question est le prisme à travers lequel le Maroc regarde le monde”, a déclaré le roi Mohammed 6 pas plus tard qu’en août, à l’occasion du 69e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple.

Le mouvement indépendantiste du Polisario lutte pour l’indépendance de la région depuis 1973 [création du Polisario]. En 2007, le Maroc a proposé un plan visant à accorder au Sahara occidental une forme d’autonomie étendue. Mais ce plan a été rejeté par le mouvement indépendantiste. Le royaume conserverait le contrôle de la politique étrangère et de la défense.

Le Sahara occidental était une colonie espagnole jusqu’en 1975. Après le retrait de l’Espagne, une guérilla du Polisario s’est développée contre la présence marocaine et mauritanienne dans la région. La Mauritanie s’est rapidement retirée et a signé un accord de paix avec le mouvement indépendantiste.

Le Maroc, quant à lui, maintient que la région est marocaine. Mais le Polisario et ses partisans, qui ne s’identifient pas comme marocains, continuent de nier la légitimité du Maroc sur la région.

En 1991, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le Maroc et le Polisario. L’ONU souhaitait organiser un référendum au cours duquel les habitants du Sahara occidental pourraient s’exprimer sur l’autodétermination, mais celui-ci n’a toujours pas eu lieu. Depuis 2007, le Maroc s’est donc concentré sur son plan d’autonomie.

La mère de toutes les querelles

Mais le Maroc ne peut pas compter sur le soutien de tous, et certainement pas de l’Algérie voisine. Ce n’est un secret pour personne qu’il existe des frustrations entre les deux pays depuis des années. L’Algérie soutient aussi ouvertement le Polisario dans le processus.

“Ce soutien remonte à 1975, explique Khadija Mohsen-Finan, politologue et auteur du livre Sahara occidental : les enjeux d’un conflit régional [CNRS éditions, Paris, 1997]. La motivation de ce soutien est essentiellement politique. Il s’agit d’affaiblir le Maroc.”

En effet, les deux pays veulent renforcer leur emprise sur la région. Contrairement au Maroc, l’Algérie n’a pas d’accès à l’océan Atlantique, ce que le Sahara occidental peut offrir. Il y a également beaucoup de phosphate à exploiter, l’un des principaux engrais synthétiques, qui est important pour la production agricole. Une société d’État marocaine l’extrait et l’exporte.

Le fait que l’Algérie soutienne le Polisario affaiblit la position de l’État marocain, et on le sait à Rabat. Le Maroc fait donc de même en soutenant ouvertement un mouvement indépendantiste algérien.

Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a vu le jour en 2001 et cherche à obtenir une Kabylie indépendante dans le nord-est de l’Algérie. Le mouvement a été fondé par Ferhat Mehenni, un ancien chanteur qui a fait de la sous-représentation de l’identité amazigh [berbère] kabyle le fer de lance de son militantisme. Il a constaté que l’identité, la culture et la langue des premiers habitants n’étaient pas suffisamment prises en compte par l’État algérien. Et à cela s’ajoutait une grande insatisfaction socio-économique au sein de cette population.

Le soutien marocain au MAK

Au départ, le MAK ne recherchait que l’autonomie, mais entre-temps, le mouvement s’est mis à rêver d’indépendance. Le soutien marocain à la cause kabyle a commencé en 2015. Le diplomate marocain Omar Rabi a alors appelé l’ONU à accorder à la Kabylie des droits d’autodétermination.

Cette position a été réitérée en 2021 par l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, lors d’une réunion du Comité spécial des Nations unies sur la décolonisation. “Plus que quiconque, le peuple de Kabylie a le droit à l’autodétermination”, a-t-il affirmé.

Pour Paolo De Mas, un expert du Maroc et ancien directeur de l’Institut néerlandais au Maroc (Nimar), il s’agit là d’un paradoxe frappant. “Soutenir les mouvements indépendantistes dans un pays voisin, alors que les mouvements séparatistes et indépendantistes ne sont pas tolérés chez nous et sont combattus par tous les moyens.”

Pour le Maroc, il y a maintenant le risque supplémentaire que l’Algérie soutienne non seulement le Polisario mais aussi le mouvement indépendantiste rifain. C’est déjà le cas dans les médias algériens et sur les médias sociaux.

Échanges de mauvais procédés

Peu de temps après les déclarations de Hilale à l’ONU en 2021, le Conseil suprême de sécurité algérien a indiqué que les relations entre les deux pays avaient besoin d’être révisées, en raison des “actions hostiles du Maroc contre l’Algérie”. Ce conseil est un organe consultatif entre le président, l’armée et les forces de sécurité algériennes.

L’Algérie a également accusé le Maroc et le MAK d’avoir déclenché de violents incendies de forêt en Kabylie [à l’été 2021], mais sans aucune preuve. Elle a également qualifié de problématique la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, en [décembre] 2020. Sur le plan économique et militaire, les deux pays coopèrent aujourd’hui, tandis que l’Algérie est fortement solidaire de la cause palestinienne.

La question échauffe également les esprits cette année. “Vous réclamez l’autodétermination et la décolonisation du Sahara occidental, mais vous oubliez de mettre fin à la colonisation des Kabyles, qui vivent sous occupation algérienne depuis 1962”, a déclaré Hilale, ambassadeur du Maroc à l’ONU.

[Selon Paolo De] Mas, “dans la lutte pour l’hégémonie régionale, le Maroc et l’Algérie utilisent tous les moyens, y compris la propagande, l’endoctrinement et les fake news. Le soutien algérien au Polisario est contrebalancé par le soutien public du Maroc au mouvement kabyle en Algérie. Le Maroc paie l’Algérie avec la même monnaie.”

Stratégie politique

Ferhat Mehenni, leader du MAK, vivant en France, se félicite du soutien marocain à la cause Kabyle. “Le Maroc peut nous aider en ouvrant une représentation diplomatique de la Kabylie à Rabat”, a-t-il indiqué dans une interview au site d’information L’Observateur.

Mehenni s’ingère également dans la question du Sahara occidental. Ainsi, il estime que le plan d’autonomie marocain est plus judicieux que la position algérienne.

“C’est une stratégie politique”, déclare Tashfin Essaguiar, étudiant en sciences politiques basé à Amsterdam, qui suit de près les développements politiques en Afrique du Nord liés aux groupes amazighs, ainsi que les tensions entre le Maroc et l’Algérie.

“Reconnaître le Sahara occidental comme faisant partie du Maroc et adopter ainsi une position promarocaine est une situation stratégique gagnant-gagnant pour les deux parties.”

Le soutien marocain au MAK, en réponse au soutien à long terme de l’Algérie au Polisario, peut agiter l’Algérie psychologiquement. “En raison de ce soutien marocain, le MAK figure en bonne place dans l’agenda politique algérien”, déclare Essaguiar.

Le soutien à la cause des Rifains se fait également de plus en plus sentir. Le chef du Polisario, Brahim Ghali, s’est par exemple exprimé clairement dans une interview accordée à la chaîne de télévision Alhurra. “Que le régime marocain soit généreux et accorde l’autonomie au Rif”, a-t-il déclaré.

L’Algérie a classé le MAK comme une organisation terroriste en 2021. Le Maroc n’a pas encore fait de déclarations officielles sur les mouvements rifains, comme The National Assembly of Rif (NAR) ou le Stichting Riffijns Republikeinse Congres (RRC) [Fondation du congrès républicain rifain].

La NAR a été fondée en 2018 par Fathi Moussa, son coordinateur, qui vit en Belgique. Elle vise à défendre les droits humains des Rifains dans le monde entier, mais ne cherche pas officiellement à obtenir une république rifaine indépendante. Cependant, de nombreux membres et sympathisants sont républicains. En 2019, le RRC a émergé aux Pays-Bas ; contrairement à la NAR, le RRC se concentre sur la fondation d’une république rifaine.

“Il est probable que le gouvernement de Rabat ne considère pas encore le républicanisme rifain comme un danger important en raison de son amateurisme, de son faible nombre d’adeptes et du manque de soutien et de croissance du mouvement”, déclare Essaguiar. Mais, souligne-t-il également, cela ne signifie pas que les militants rifains ont le champ libre.

De simples instruments

De Mas considère qu’il est peu probable que le soutien aux mouvements indépendantistes puisse provoquer une escalade entre l’Algérie et le Maroc. “De la propagande de pure forme”, dit-il maintenant. Mais, nuance-t-il également, “une aide financière réelle aux mouvements séparatistes pourrait bien provoquer une nouvelle escalade”.

Par ailleurs, il existe une grande différence entre le soutien algérien au Polisario et au mouvement rifain. “Les camps de réfugiés de Tindouf [une ville d’Algérie, à la frontière du Sahara occidental] sont soutenus par l’Algérie. Le soutien au Rif est plutôt verbal.”

En ce qui concerne l’acceptation du soutien d’acteurs extérieurs, les Rifains et les Kabyles devraient y réfléchir soigneusement, souligne De Mas. “Ils ne sont que des instruments jetables dans une joute géopolitique de plus haut niveau.”

Et il met également en garde contre les problèmes que le soutien étranger peut créer. “Les mouvements sécessionnistes sont considérés dans les deux pays comme l’ultime haute trahison contre laquelle le gouvernement utilise tous les moyens. Le soutien étranger peut être un prétexte supplémentaire pour abattre un mouvement et condamner ses dirigeants à de lourdes peines.”

Yassin Akouh

https://www.courrierinternational.com/

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Commentaire:

N’oublions pas qu’Israel se délecterait de voir les « arabes » se battre entre eux, avec leur aide comme pour les kurdes. Pour le moment le MAK est très minoritaire

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31 décembre 2022 ~ 0 Commentaire

mouvement anti-nucléaire

nucleairefrance

Mais où s’est donc planqué le mouvement antinucléaire ?

Je sais être, à ma manière, un vieux con. Pas la peine de se bercer d’illusions. J’étais présent – non physiquement, mais en esprit – à la première manif antinucléaire de l’histoire, en juillet 1971. Je n’avais pas 16 ans. Charlie, Charlie-Hebdo, qui devait longtemps après être décimé, soutenait – et organisait – de toutes ses forces le rassemblement. Grâce à Fournier, qui y travaillait, et qui fut l’un des tout premiers.

J’ai ensuite été, je crois, de tous les combats importants. À Malville – 1977 -, à Plogoff – 1980 -. J’ai toujours su pourquoi je refusais cette sinistre aventure. Pour des raisons complexes, dont l’action discrète mais certaine de services policiers et militaires d’État, le mouvement antinucléaire s’est étiolé. Pas de malentendu : ses faiblesses intrinsèques l’auraient empêché, de toute façon, de l’emporter.

D’ailleurs, le mal était fait, après la funeste décision, en 1974, de lancer le programme électronucléaire. Lisons ensemble cette bluette de propagande : « Le 6 mars 1974, à vingt heures, Jean-Marie Cavada, journaliste et, par la suite, homme politique français, s’entretient avec Pierre Messmer. Le Premier ministre présente son plan énergétique qui vise à limiter la dépendance au pétrole à travers la construction d’un parc nucléaire d’une part, et une série de mesures de sobriété énergétique d’autre part, une véritable politique écologique avant l’heure ».

Il n’empêche que je m’interroge sur la tragique incapacité du mouvement actuel à tirer, devant la société française, le bilan de cinquante années de mensonges et de faillites en chaîne. N’oubliez jamais que tant de crétins, parfaits polytechniciens pourtant, ou supposées Grandes Intelligen-ces – par exemple l’ancien président Giscard d’Estaing – juraient que l’électricité nucléaire finirait par être gratuite, ou presque. Surtout avec l’apparition du monstre Superphénix, projet abandonné en 1997.

Le chiffrage total, soigneusement dissimulé, est impossible à faire.

Mais il suffira ici de quelques indications. En janvier 2012, la cour des comptes estime que le nucléaire a coûté 228 milliards d’euros depuis les années 50, auxquels il faut ajouter 55 milliards d’euros de recherches. Pas mal. Mais on n’inclut pas le prix du démantèlement des vieilles centrales, qui se chiffrera lui aussi en dizaines de milliards d’euros. La faillite est si somptueuse que l’État français, ultralibéral pourtant, renationalise aujourd’hui EDF, dilapidant ainsi 10 milliards d’euros de plus.

EDF est une ruine infernale, qui a perdu 5,3 milliards d’euros au premier semestre 2022. Et sa dette approcherait les 50 milliards d’euros, alors que les essais d’EPR – les réacteurs de nouvelle génération – sont un puits sans fond, tant à Flamanville (Normandie) qu’en Finlande. Ne parlons pas du coût de l’enfouissement, des huit milliards – au moins – de subventions accordées à Areva-Orano, des 100 milliards de travaux de sécurité sur les vieux réacteurs.

L’argent n’existe pas pour toutes ces factures-là. Mais que s’en fout le Macron ?

Il veut lancer, dans une sinistre fuite en avant, la construction de six EPR en France, pour un coût compris au départ – selon lui – entre 52 et 56 milliards d’euros. Voilà en quelques mots l’état des lieux. Et voici venue l’heure de me faire des amis supplémentaires. Que fait donc le réseau Sortir du Nucléaire, qui annonce regrouper 893 associations et 62661 personnes signataires de sa Charte ?

Que fait Stéphane Lhomme, dont je connais la vaillance ? N’y a-t-il pas lieu de réunir tout ce qui peut l’être pour acculer enfin ceux qui nous ont plongés dans cette folie ? Et ces vieux briscards, comme Pierre Péguin, des Cévennes ? N’en-ont ils pas un peu marre de radoter sans jamais marquer des points ? Je ne suis pas en train de juger, malgré les apparences.

Ce que je souhaite de toutes mes forces, c’est le rassemblement et le renouveau. Il y a là un alignement de planètes. Il y a là, avec la crise énergétique, une occasion historique de mettre en cause sur le fond les décisions prises contre nous et contre l’avenir commun. Alors oublions ce qui doit l’être, ¡ y adelante !

14 septembre 2022

http://npa29.unblog.fr/

ankou brennilis

La grandiose histoire du démantèlement (nucléaire)

Brennilis ! En 1962, les amis si chers du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) bâtissent en pionniers une centrale nucléaire 100 % française, au cœur des monts d’Arrée, en Bretagne. En 1985, on en commence le démantèlement. Coût prévu : 19,4 millions d’euros. Hi, hi ! Dans un rapport de 2005, la Cour des comptes relève le montant final à 480 millions d’euros, soit 25 fois plus.

Mais ce n’était rien. Le 15 juillet 2021, le département du Finistère crache une nouvelle estimation : ce sera 850 millions d’euros. Pourquoi pas le milliard ? Allons, ce sera pour la Noël. Et la fin des travaux est annoncée pour 2040, soit cinquante-cinq ans après leur début. On se moque, certes, mais le moyen de faire autrement ? À l’autre bout de la France, l’ancien réacteur Superphénix, qui promettait la lune, le soleil et cinq tonnes de caviar par habitant. Arrêté en 1997 sur ordre de Jospin, dans le cadre d’un accord Verts-PS, il est lui aussi en plein démantèlement.

Au moment de l’euphorie – 1976 –, nos grands experts parlaient d’un coût de 4 milliards de francs de l’époque. À l’arrivée, on s’approchait à petits pas de 30 milliards. À l’arrivée ? En 1998, le Sénat écrivait dans un rapport injustement oublié : « Le coût de construction et de fonctionnement de Superphénix a dépassé les estimations initiales. Dans son rapport de janvier 1997, la Cour des comptes l’a évalué à 60 milliards de francs. » Sans la déconstruction, cela va de soi.

14 tonnes de plutonium et 38 000 blocs de béton au sodium

Ah vacherie ! On parle au début, pour cette dernière, de 2,5 milliards d’euros (16,5 milliards de francs) et d’une fin de chantier en 2023. Mais en 2007, ce sera 2027. Faut les comprendre, les hommes de l’art : il reste alors dans l’engin 14 tonnes de plutonium et 38 000 blocs de béton au sodium.

Des centaines de prolos et de techniciens démontent, dévissent, déconnectent, déchargent du combustible irradié dans une saine ambiance : des inspections officielles montrent que le personnel, sur place, n’est pas formé aux situations d’urgence, et que l’organisation du chantier ne permet pas une intervention efficace des secours. EDF sifflote et promet.

En 2019, et c’est formidable, on s’intéresse à la cuve, qu’il s’agit de découper. Le couteau à beurre n’étant pas disponible, on envoie au front des robots, dont un certain Rodin. Damien Bilbault, directeur du site : « La cuve de Superphénix est la plus grande du monde. Les 20 cuves des réacteurs de 1 300 MW du parc français pourraient y entrer en volume. »

Et il ne faut quand même pas oublier, concernant la grande cuve, qu’il y avait deux bouchons à faire sauter. Croix de bois, croix de fer, tout sera achevé en 2030, mais pour plus de sûreté, on fait valoir qu’il existe une autorisation d’exploiter un site nucléaire qui court jusqu’en 2035. En juin 2021 – hourra la France ! –, on a réussi à retirer l’un des deux bouchons. Encore une poignée d’années, et la cuve sera entièrement débouchée. ­Champagne.

Combien faudra-t-il provisionner encore pour démanteler à peu près le site de Superphénix ?

Secret d’État, mais Charlie révèle ici que cela coûtera bonbon. Or, et bien que la presse docile ne le dise presque jamais, le nucléaire est en faillite parce qu’il est une faillite. EDF a une dette estimée à 42 milliards d’euros – plus ? – et s’est trouvée obligée de réclamer une durée de vie de quarante ans pour ses vieilles centrales, au lieu de trente. Puis cinquante.

Il n’est qu’un avenir possible : les nouveaux réacteurs EPR.

Mais les prototypes sont des gouffres sans fond, de la Finlande jusqu’à la Normandie, et ceux installés dans le paradis totalitaire chinois ont de sérieux soucis, bien planqués par la police d’État.

Il va de soi que si le nucléaire était privé, il aurait déposé son bilan depuis de longues années. Mais comme le nucléaire est, depuis les origines, une entreprise publique, financée par la société, il va falloir songer à se cotiser. Roubles d’avant 1917, s’abstenir. ●

4 août 2021

http://fabrice-nicolino.com/

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26 décembre 2022 ~ 0 Commentaire

pkk (contre temps)

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Fresque pour Kendall Breizh mort au Rojava, à Carhaix

Peux-tu revenir sur le projet politique du PKK ?

Comment comprendre le tournant de ces dix dernières années et la politique de paix promue par le PKK ? En dehors de la question nationale, comment cet acteur se situe-t-il sur le plan des rapports de classe ?

Lors de sa fondation en 1978 (même si le noyau existait depuis plusieurs années), le PKK est en somme une organisation assez classique pour les années 1970 en tant que parti de libération de nation opprimée, issue de la de gauche radicale, d’inspiration « marxiste-léniniste » avec pour modèle la guerre populaire prolongée. Reprenant le discours anticolonialiste, le PKK s’était fixé pour objectif la création d’un Kurdistan indépendant où il conviendrait d’imposer une révolution socialiste.

A. Öcalan, les fondateurs du PKK mais aussi sa base militante présentaient un profil très différent d’un notable tel que Barzani : il s’agissait de jeunes ruraux pauvres radicalisés durant leurs études et passés par le milieu de la gauche radicale. Le PKK va s’autonomiser de la gauche radicale. D’ailleurs, son nom PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) est en quelque sorte un tribut à cette origine. Cela explique aussi qu’il y a toujours eu en son sein un petit nombre de Turcs venus de la gauche radicale (y compris à des positions de direction) considérant la libération du Kurdistan comme condition à la révolution en Turquie.

En ce qui concerne le projet politique du PKK et surtout ses évolutions, un important récapitulatif a été réalisé par Alex de Jong pour Inprecor. Je vais relever quelques points saillants mais pour qui s’intéresse à la question, la lecture de l’article d’A.de Jong est incontournable. Pour une source plus universitaire sur le PKK, ce sont les travaux de Martin van Bruinessen (en anglais) et d’Olivier Grojean qui sont les plus précieux.

Outre l’inspiration marxiste-léniniste anticoloniale évoquée précédemment, un élément fondamental du discours du PKK est celui d’une forme de violence émancipatrice (une brochure de 1985 indique « La violence révolutionnaire doit jouer ce rôle [NDLA : de créer une société nouvelle] et elle prendra, nous le disons, la forme de la vengeance révolutionnaire »).

De plus, le PKK ne suit pas le commandement de Mao qui veut que « le Parti commande aux fusils » :le parti (et ses cadres politiques) et la guérilla ne font qu’un. L’entrée dans le parti est considérée dès lors comme une rupture totale.

À ce propos, De Jong relève à la suite d’Olivier Grojean l’accent mis dans le discours du PKK sur son ambition de créer un « homme nouveau », caractérisé par une « personnalité » marquée par un « psyché kurde » distinctif, ayant désappris la mentalité de son ancienne vie (d’avant le parti) et s’améliorant par la pratique de l’autocritique. Cette conception du socialisme comme la construction d’un « humain nouveau » a également servi de base de critique de l’URSS. Et en 1993, Öcalan affirme que le PKK, lorsqu’il parlait de « socialisme scientifique » ne se référait pas au marxisme mais au dépassement des « intérêts des États, de la nation et des classes ». Aujourd’hui encore, le PKK et le PYD (son parti frère dans le Rojava) affirment régulièrement lutter pour « toute l’humanité », discours d’autant plus facilement repris dans la lutte contre Daesh qu’il fait écho aux préoccupations occidentales.

La question des femmes est devenue absolument centrale dans le discours du PKK : au creux de ce discours, elles occupent le rôle d’avant-garde. On a effectivement assisté à une forte progression de la participation de femmes à la guérilla à partir de la deuxième moitié des années 1990. Cette position pro-femmes (plus que féministe) procède avant tout d’une essentialisation des caractéristiques des femmes et en fait les garantes de la société socialiste.

Depuis son arrestation en 1999, le discours d’Öcalan a connu plusieurs évolutions. Il a en effet évolué vers une forme d’anti-étatisme se revendiquant d’un retour aux valeurs libertaires de la société kurde originelle, par le biais de l’avènement de la République démocratique, l’autonomie démocratique (locale) et le confédéralisme démocratique.

Cette formule est absolument centrale aujourd’hui dans le discours de tout le mouvement kurde en Turquie. Öcalan propose comme source théorique essentielle Murray Bookchin (1921-2006), un théoricien socialiste libertaire des États-Unis passé par le trotskysme (dans le SWP étatsunien) qui plaçait au centre de sa réflexion la contradiction capital-environnement plutôt que travail et qui accordait une grande importance à la combinaison des mouvements sociaux avec les institutions politiques locales (municipalités). Dans le propos d’Öcalan, les questions de classe sont au second plan par rapport aux questions d’identités et de libertés démocratiques.

Finissons par le fait qu’Öcalan est resté la référence ultime pour le PKK et sa base populaire bien qu’il soit en détention, et ne puisse communiquer que via ses avocats. De Jong souligne un aspect très important et tout à fait récurrent : le potentiel du flou.

Les déclarations d’A. Öcalan sont souvent floues et confuses dans tous les sens du terme : difficilement compréhensibles et mélangeant des notions qui sont censées être bien distinctes. Mais l’essentiel n’est pas là. Je suis entièrement d’accord avec le constat de De Jong qui veut qu’en détention, loin du mouvement, Öcalan est devenu une sorte de prophète dont les déclarations sont ouvertes aux interprétations. (Extrait)

https://www.contretemps.eu/

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