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08 juin 2023 ~ 0 Commentaire

appel unitaire

appel unitaire dans A gauche du PS .
Crédit Photo Photothèque Rouge/JMB Appel unitaire
« Organisons-nous pour construire l’alternative ! » Publié sur Mediapart
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« Organisons-nous pour construire l’alternative ! » 

Anticapitalistes, écologistes, féministes, antiracistes, anti-validistes… un large spectre de militant·es de gauche appellent de leur voeux « un immense mouvement du monde du travail, des classes populaires, de la jeunesse » pour proposer une organisation alternative en vue de « construire, à terme, une nouvelle force démocratique et pluraliste ». Un forum national aura lieu le dimanche 2 juillet.

La mobilisation historique face à Macron et sa contre-réforme des retraites est marquante par son unité, particulièrement intersyndicale, ses grèves et manifestations massives, ses casserolades et autres actions qui défient directement le pouvoir. Elle confirme la jeunesse, la détermination et la combativité du mouvement social à dimension politique, comme, par exemple, lors des manifestations féministes du 8 mars, celles contre la « loi immigration » de Darmanin ou contre les méga-bassines de Sainte-Soline.

Elle a également permis de renforcer nos liens lors des assemblées générales, des réunions interprofessionnelles, et d’approfondir les connexions entre les différents mouvements. Ces confrontations sociales vont devenir de plus en plus fréquentes, comme partout dans le monde. La situation nous impose de ne pas nous contenter de revendications partielles : il faut faire face au système capitaliste, écocide, patriarcal, raciste, et renforcer l’espoir dans une autre société et nous organiser pour la lutte en vue d’une alternative populaire, radicale et démocratique, pour porter un projet de rupture et de transformation révolutionnaire de la société.

Nous sommes aujourd’hui face à un gouvernement de plus en plus radicalisé et autoritaire et à un appareil d’État toujours plus répressif et liberticide. La police tue dans les quartiers, mutile militant·es et journalistes dans les manifestations. L’État, relayé par les grands médias et les partis de droite (parfois même « de gauche »), orchestre l’islamophobie et son lot de lois d’exception, comme la loi dite « séparatisme » dans un pays déjà gangrené par l’antisémitisme, la rromophobie, la négrophobie et tous les racismes. Contre l’aggravation de la pauvreté et les catastrophes écologiques, contre le racisme, le sexisme et le validisme, contre la montée du néofacisme, nous avons besoin d’un immense mouvement du monde du travail, des classes populaires, de la jeunesse.

Dans cette perspective, nous pensons que les organisations actuelles ne suffisent pas et que nous avons besoin de nous organiser d’avantage, de nous réunir pour construire, à terme, une nouvelle force démocratique et pluraliste, pour la justice, l’égalité et la démocratie, pour les solidarités internationales - de la Palestine à l’Ukraine -, pour la solidarité avec les migrant·es, ainsi que leur accueil digne et inconditionnel, pour résister systématiquement au libéralisme et à l’extrême-droite, pour porter ensemble une véritable alternative.

Cette organisation politique pourra être présente dans l’arène électorale et institutionnelle mais ne se laissera pas maîtriser par la force d’intégration au système. Son centre de gravité sera la rue, les lieux de travail, les quartiers, parce que la légitimité populaire devra s’opposer aux institutions du pouvoir en place, à l’État. Nous voulons en effet construire une société débarrassée de l’exploitation, des oppressions, du productivisme, une société qui ne peut exister que si elle est construite par celles et ceux qui produisent les richesses.

Le mouvement actuel montre à quel point nous avons besoin à la fois d’unité et de radicalité. L’organisation politique que nous voulons bâtir œuvrera donc également à la construction de fronts sociaux et politiques larges et démocratiques, localement et nationalement, dans la rue, les mobilisations et dans les urnes si les conditions sont réunies, pour combattre les politiques de droite, le néofascisme du RN et toutes les idées et violences d’extrême droite.

Le débat est ouvert sur l’appréciation à porter sur la NUPES – à laquelle certain·es d’entre-nous participent, d’autres non – sur le rôle qu’elle peut jouer et nos rapports avec elle.

Nous appelons tout·es celles et ceux, citoyen·nes, syndicalistes, militant·es associatifs/ves, écologistes, écosocialistes, décroissant·es, féministes, militant·es LGBTQI+, anti-racistes, internationalistes, anti-validistes, autogestionnaires, alternatifs/ves, révolutionnaires, qui se reconnaissent dans ces objectifs, à nous rejoindre pour une première réunion nationale, sous la forme d’un forum ouvert et pluraliste. Ce forum sera une première étape qui doit nous permettre de débattre ensemble des contours d’une nouvelle organisation à construire.

Nous proposons que ce forum soit préparé par des réunions locales, départementales et régionales, réunissant des habitant·es, citoyen·nes, militant·es dans les prochaines semaines, afin qu’elles envoient des délégué·es lors de ce forum national. Nous proposons que ce forum ait lieu le dimanche 2 juillet et appelons les collectifs, organisations, personnes intéressées à se joindre à cet appel et à contribuer à l’organisation et à la popularisation de ce forum.

www.forumalternative.org

Premières signatures :
Catherine Samary, économiste (Paris)
Christine Poupin, porte-parole du NPA
Corinne Le Fustec (Plérin)
Franck Gaudichaud, Enseignant-chercheur, NPA (Toulouse)
Michael Löwy, sociologue, militant écosocialiste (Paris)
Olivier Besancenot, NPA
Olivier Le Cour Grandmaison, Universitaire (Paris)
Omar Slaouti, militant des quartiers populaires (Argenteuil)
Pauline Salingue, porte-parole du NPA
Philippe Poutou, NPA
Pierre Zarka, Ensemble! AE (Mancey)
Ugo Palheta, universitaire (Paris)
Usul, vidéaste (Lyon)
Xavier Mathieu, ouvrier du spectacle, comédien

etc…

https://nouveaupartianticapitaliste.org/

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04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

édito (npa)

Rev

Crédit Photo Photothèque Rouge /JMB
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Unitaire et révolutionnaire, dans les luttes sociales, écologiques, antiracistes

Les 27-28 mai, le NPA a tenu son conseil politique national (CPN) à Paris pour discuter, notamment, de la confrontation du monde du travail avec l’État dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. 

Le CPN a d’abord adopté à l’unanimité une résolution politique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation est contradictoire. Ainsi, « à l’échelle nationale nous avons assisté à un des plus gros mouvements depuis 1995 et 2010, à l’échelle internationale nous constatons de forts reculs et des victoires du camp réactionnaire. »

Le gouvernement d’extrême droite en Israël, le maintien d’Erdogan en Turquie, la réintégration d’Assad, le boucher de la Syrie, dans la Ligue Arabe, les dérives dictatoriales de Kaïs Saïed en Tunisie et d’Abdelmadjid Tebboune en Algérie, les généraux au Soudan qui s’écharpent sur le dos des Comités de Résistance, et la récente élection au Chili d’un Conseil constitutionnel aux mains de l’extrême droite témoignent d’une évolution inquiétante des rapports de forces à l’échelle internationale.

Un bilan d’étape du mouvement contre la réforme des retraites

De ce point de vue, « la politique menée par Macron s’inscrit dans ce contexte plus général de politiques libérales et autoritaires. » Le mouvement se distingue par trois phases successives. Une première phase (19 janvier 2023 – 16 mars 2023), centrée sur les manifestations très fortes dans les villes petites ou moyennes, avec une auto-organisation qui reste très faible. Une deuxième phase après l’utilisation du 49.3 le 16 mars et un pic de mobilisation atteint le 23 mars.

Depuis, troisième phase, le mouvement social ne s’est pas transformé en un mouvement politique de masse, une grève générale, mais la pression et la colère sont toujours là : « Les casserolades ont maintenu la pression sur le gouvernement sur un terrain symbolique mais non négligeable. Il est difficile de voir comment le mouvement peut rebondir à ce stade. La journée de grève du 6 juin, deux jours avant un nouvel épisode parlementaire autour d’une proposition d’abrogation de la loi, est la prochaine date de confrontation. »

Construire les mobilisations écologiques, s’affronter à l’État et au capitalisme 

La mobilisation du 25 mars contre les mégabassines à Sainte-Soline a constitué une étape particulière de l’articulation des luttes écologiques et anticapitalistes, ainsi que les mobilisations contre l’autoroute Castres/Toulouse le 22 avril et contre le projet d’autoroute à l’est de Rouen les 5, 6 et 7 mai.

La prochaine étape est celle de la mobilisation, qui dure depuis plus de vingt ans, contre le projet du Lyon-Turin, contre ce grand projet inutile, les 17-18 juin.

Réagir face à l’extrême droite et à la dérive autoritaire et raciste de l’État

Les manifestations contre la loi Darmanin du 25 mars se sont inscrites dans la contestation globale de la politique du gouvernement et ont été des succès. Le gouvernement va revenir à la charge cet été. Une politique de pyromane qui montre déjà en partie ses effets : les groupuscules se sentent légitimes à agir sans que l’État soit un obstacle à leurs exactions, par exemple dans l’affaire du maire de Saint-Brévin.

La forte implantation militante de l’extrême droite dans la police, l’existence d’escadrons spécialisés dans l’affrontement direct avec le mouvement social, l’institutionnalisation du RN avec sa présence significative à l’Assemblée… sont autant de marqueurs de la transformation autoritaire de l’État.

Front unique et parti

Pour construire la grève du 6 juin, contre la loi Darmanin, dans les luttes sur les salaires, les luttes écologiques, nous maintenons « une double orientation unitaire et révolutionnaire ».

Même si elles ont lieu dans un an, les élections européennes seront les premières échéances électorales importantes après la mobilisation des retraites. Nous testons les possibilités d’un front uni pour y défendre la nécessité de la rupture avec les politiques libérales européennes mises en place depuis des décennies.

En parallèle, nous devons renforcer notre organisation et son projet. C’est dans cet esprit qu’ont été adoptées les compositions de trois commissions : cause animale, immigration-­antiracisme, intervention féministe. Une commission du CPN est mise en place pour organiser la Rencontre nationale des comités (RNC) prévue à l’automne. L’Université d’été sera une échéance centrale pour des débats approfondis.

Forum anticapitaliste

Enfin, les trois quarts du CPN ont adopté l’objectif de regrouper dans un forum anticapitaliste tout début juillet les composantes du mouvement social et les forces politiques avec lesquelles nous discutons.

Un texte d’appel a été écrit avec Rejoignons-nous et Ensemble ! Il a pour but d’être proposé ces prochains jours largement à la signature de militantEs et de représentantEs d’autres forces organisées (Gauche écosocialiste, PEPS, UCL…) et surtout de militantEs de la gauche radicale, du mouvement social, des quartiers populaires, en particulier que nous avons côtoyés dans le mouvement

https://lanticapitaliste.org/

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04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

édito (npa)

une

La Palme d’or et la start-up nation

«Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables. » Ces récents propos de Guillaume Kasbarian, président macroniste de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, ne visaient pas les grands groupes privés gavés d’aides publiques.

Ils ciblaient la réalisatrice Justine Triet, après qu’elle a osé critiquer le gouvernement lors du discours qu’elle a prononcé à Cannes après avoir reçu la Palme d’or. Et ils sont particulièrement symboliques, pour ne pas dire symptomatiques, de la vision du monde de la macronie et de ses méthodes.

Pour les apologistes béats de la « start-up nation », nulle différence entre une société cotée en bourse et la société tout court. Comme des patrons, les figures de la macronie qui se sont exprimées pour critiquer Justine Triet semblent considérer que les richesses produites par les autres leur appartiennent sous le prétexte qu’ils tiennent les cordons de la bourse. Comme des patrons, ils considèrent que celles et ceux qui contestent leurs choix doivent être renvoyés à une position de subordonnéEs, voire menacés de se voir couper les vivres.

À la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak et à tous ceux qui ont, comme elle, mobilisé l’ar-gument « Ne mordez pas la main qui vous nourrit », l’écrivain Nicolas Mathieu a adressé un message simple, dans un texte salutaire publié sur Instagram : « Vous ne financez pas le cinéma et la culture. Nous finançons le ciné et la culture via des dispositifs de solidarité collective dont vous n’êtes que les organisateurs temporaires. La main qui nourrit les artistes n’est pas la vôtre. »

L’épisode — dont on ne manquera pas en outre de relever la dimension profondément sexiste — est significatif de l’état d’esprit de ces responsables politiques tellement obsédés par les privatisations qu’ils en ont « oublié » que l’argent public et les dispositifs de solidarité gérés par l’État ne sont pas leur propriété.

Significatif aussi de leur gouvernance autoritaire et de leur incapacité à tolérer la moindre critique sans répondre par des injures et/ou des menaces. Significatif, enfin, de ce personnel politique à la fois arrogant, stupide et malfaisant, dont il est grand temps de se débarrasser, et de leur monde dont nous ne voulons plus.

Julien Salingue
Hebdo L’Anticapitaliste – 664 (01/06/2023)

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03 juin 2023 ~ 0 Commentaire

état espagnol (à l’encontre)

espagne

Etat espagnol. «Du 28M au 23J. Marée droitière contre progressisme en déclin»

En guise de premières considérations sur les récentes élections municipales et régionales, deux conclusions peuvent facilement être tirées: il y a eu une nette victoire du bloc néoconservateur et réactionnaire et une défaite politique pour le PSOE.

La réponse de Pedro Sánchez à l’euphorie de ses adversaires ne s’est donc pas fait attendre. Elle est arrivée dès le lendemain, en avançant au 23 juillet (23J) les élections législatives générales qui avaient été programmées pour décembre de cette année.

Ainsi, une fois de plus, le leader socialiste, après avoir reconnu son erreur de s’être adapté au cadre étatique que le bloc de droite a réussi à imposer au cours de la récente campagne électorale, a eu recours à son habileté tactique bien connue pour jouer un coup et ouvrir un nouveau scénario, prévu par personne, en se fiant une fois de plus à la déesse Chance.

Nous entrons donc dans une nouvelle phase dont l’enjeu est de savoir s’il y aura définitivement un changement de cycle ou si, au contraire, la résilience dont Sánchez a fait preuve jusqu’à présent parviendra à survivre à cette nouvelle épreuve, sans aucun doute beaucoup plus difficile que les précédentes, sachant en outre qu’elle se déroulera dans un contexte de marée néoconservatrice en Europe.

Il semble déjà clair qu’à l’approche du 23J, l’objectif d’Alberto Núñez Feijóo [président du Parti populaire depuis avril 2022] et de Pedro Sánchez sera de réduire l’affrontement électoral à une polarisation bipartisane. Ce qui ne favorisera sans doute pas le Movimiento Sumar [dont la dirigeante est Yolanda Diaz, vice-présidente et ministre du Travail et de l’Economie sociale] déjà légalisé [comme parti politique depuis le 31 mai 2023] qui, bien qu’il ne se soit pas présenté, ne sortira pas indemne du 28 mai (28M); surtout en raison de la défaite de la principale alliée de Yolanda Díaz, Ada Colau [maire de Barcelone depuis juin 2015], aux élections du Conseil municipal de Barcelone. Un Podemos beaucoup plus faible n’apportera pas non plus grand-chose, comme nous le verrons plus loin.

En effet, Sánchez va faire appel au vote utile contre le PP-Vox au détriment d’une confluence de formations politiques (y compris Izquierda Unida (ave le PCE) , En Comú Podem, Más Madrid et Compromís) qui ne seront probablement pas en mesure de contrer cette pression avec un contour unitaire.

Une nouvelle tentative de parti-mouvement qui, en outre, semble vouloir continuer à parier sur la reproduction du modèle d’un gouvernement de coalition progressiste qui n’a même pas tenu les promesses fondamentales de son programme gouvernemental  – comme, entre autres, l’abrogation des réformes du travail de Rajoy et Zapatero et de la loi bâillon (repression, censure), ou une réforme fiscale progressiste – et qui, si cette reconduction était menée à bien, se déroulerait dans un rapport de forces encore pire que lors de la dernière législature.

Une marée qui profite de la décomposition de Ciudadanos

En réalité, ce qui s’est passé le 28 mai a confirmé la tendance ascendante du PP prévue par les sondages (à l’exception de celui du Centro de Investigaciones Sociológicas) grâce, surtout, au fait que le PP a pu gagner une partie significative du vote de Ciudadanos (Cs) (« macroniste »), un parti qui a pratiquement disparu. De plus, le PP a montré sa capacité à attirer une partie du vote Vox [extrême droite], en particulier dans la région de Madrid, où il a obtenu la majorité absolue.

Malgré cela, la différence de voix entre le PP et le PSOE lors des élections municipales au niveau de l’Etat, avec un taux de participation de 63,92%, n’a pas été assez importante pour assurer une victoire du PP aux élections générales de juillet: 31,51% contre 28,11%.

Néanmoins, cela signifie que le premier parti de droite a gagné le gouvernement dans un bon nombre de villes importantes (y compris les villes emblématiques de Valence contre Compromís, de Séville contre le PSOE et de Cadix contre Adelante Andalucía) et, surtout, dans les communautés autonomes qu’il a arrachées au PSOE, comme le País Valencià, l’Aragon, les îles Baléares, l’Estrémadure, La Rioja et la Cantabrie.

Bien que dans certaines d’entre elles, il devra payer un prix élevé pour obtenir le soutien de Vox, un parti qui, bien qu’il ait acquis un poids municipal avec 7,19% des voix, est loin des 3,5 millions de voix qu’il a obtenues lors des élections générales de 2019. Malgré cela, il conditionnera la gouvernabilité de six régions autonomes et de 30 capitales provinciales.

La grande exception à la victoire récoltée par le PP, comme le souligne Petxo Idoiaga (article du 31 mai sur le site Viento Sur), a été la Communauté autonome basque et la Navarre, où Euskal Herrua Bildu [«Réunir le Pays basque»], seul bénéficiaire de la campagne contre l’ETA déployée surtout par Isabel Diaz Ayuso [membre du PP et présidente de la Communauté de Madrid], a connu une ascension notable qui menace l’hégémonie du Parti nationaliste basque (PNV).

En revanche, Unidos Podemos a disparu des parlements régionaux de Madrid, Valence et des îles Canaries et de nombreuses mairies, dont la capitale madrilène. Il n’est plus présent dans cinq gouvernements régionaux et ne reste présent que dans 17 capitales provinciales. Une débâcle qui l’oblige désormais à se résigner à être un acteur secondaire dans le projet de Yolanda Díaz. Reste à savoir si cette confluence se concrétisera et, le cas échéant, dans quelle mesure ils partageront un discours commun au cours d’une campagne qui les obligera à se différencier davantage du PSOE.

Un autre cas de figure est celui de la Catalogne, où la dimension étatique a profité au Parti des socialistes de Catalogne (PSC) alors qu’elle a nui à la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) contre Junts per Catalunya. Junts per Catalunya s’est appuyé cette fois sur l’image nostalgique de l’ancienne Convergència, incarnée avec succès par le candidat à la mairie de Barcelone, Xavier Trías [maire de juillet 2011 à juin 2015].

De son côté, la Candidature d’unité populaire (CUP extreme gauche nationaliste), bien qu’elle n’ait pas réussi à entrer au Conseil municipal de Barcelone, a remporté la deuxième place à Gérone au sein de la coalition et reste la quatrième force politique en termes de nombre de sièges au Conseil municipal dans l’ensemble de la Catalogne.

Un retour à la centralité des deux grands partis?

En plaçant au centre du débat des questions annexes – comme la dénonciation des alliances du «sanchisme» (Sanchez) avec «les communistes, les séparatistes et les terroristes» et en réveillant le fantôme de l’ETA douze ans après sa dissolution, ainsi que des classiques comme la sévérité pénale contre tout délit – et non les problèmes locaux et régionaux (comme la crise de la santé, de l’éducation ou du logement, ou la lutte contre l’inflation), le PP a réussi à installer l’image d’un régime et d’une Espagne en danger et d’une insécurité citoyenne qui lui a permis de sortir victorieux de ce défi.

Sa joie de triompher au premier tour, comme nous l’avons déjà noté plus haut, a été de courte durée. Les leaders et les dirigeants du PP (avec l’ancien président Aznar à sa tête) n’ont pas pu cacher leur déception face à la décision prise par Sánchez d’élections en juillet.

En effet, elle les oblige à affronter un «second tour» dans un délai beaucoup plus court que celui dont ils pensaient profiter pour approfondir, avec le puissant soutien médiatique dont ils disposent, l’érosion de la coalition gouvernementale progressiste, désormais encore plus illégitime si cela est possible.

Cependant, ils n’ont pas tardé à choisir le slogan qui dirigera leur campagne: «Soit Sánchez, soit l’Espagne». On verra donc à nouveau Alberto Núñez Feijóo, avec Isabel Diaz Ayuso au premier rang, recourir au spectre d’une rupture de l’unité de l’Espagne – qui n’est ni à l’ordre du jour ni voulue par le PSOE – comme liant de son programme néolibéral, autoritaire et réactionnaire au service de la structure de pouvoir oligarchique qu’il représente.

Face à cet objectif, Sánchez ne semble pas craindre le risque de transformer le 23J en plébiscite autour de sa personne, désireux de remporter une victoire qui lui permettra d’éviter de recourir à des alliances inconfortables sur sa gauche.

Ainsi, il cherchera à calmer le malaise des barons du parti vaincus [PSOE], en essayant de renforcer son image de parti d’Etat et de rivaliser sans complexe avec la droite. C’est ce qu’il a déjà fait dans nombre de ses politiques.

Il va maintenant étendre cette orientation à de nouvelles concessions portant sur des questions telles que la lutte contre le changement climatique, la politique fiscale, le droit au logement ou la mal nommée insécurité citoyenne; et, bien sûr, en exprimant sa volonté d’appliquer les coupes budgétaires dictées par la Commission européenne ou d’obéir à une OTAN sous leadership états-unien.

Il ne faut même pas exclure que leur aspiration commune, avec le PP, à récupérer la centralité des deux partis au niveau de l’Etat, voire le bipartisme, les conduise après le 23J à rechercher un accord pour une réforme électorale suivant des modèles comme celui de la Grèce, dans une tentative d’imposer une alternance qui a été enterrée en 2015.

Tout cela au nom de la stabilité d’un régime qui, malgré la fin des cycles ouverts par le 15M (mouvement des Indignés) et le souverainisme catalan, connaît encore de nombreuses fissures et doit faire face à de plus grandes turbulences internationales; et, surtout, à une accumulation de troubles sociaux qui pourraient à l’avenir produire des révoltes comme celles qui ont lieu dans des pays tels que la France ou la Grande-Bretagne.

Réduire la menace de l’extrême droite en changeant de cap

Il ne sera certainement pas possible d’endiguer la dérive droitière en faisant évoluer le PSOE vers la droite. L’expérience récente des trois dernières années, comme dans d’autres pays, l’a déjà montré: comme nous l’avons soutenu dans le dernier numéro de Viento Sur, les nouveaux progressismes peuvent être, pour citer Modonesi, une «digue temporaire», un moindre mal face au bloc réactionnaire, mais ils ne sont pas capables de «résoudre les contradictions sous-jacentes» qui expliquent sa montée.

Dans ce contexte, la situation de «paix sociale» que les directions des CCOO et de l’UGT ont maintenue tout au long de cette législature et qu’elles ont renouvelée avec leur récent pacte avec les patrons ne semble pas de nature à favoriser la remobilisation de la gauche. Il sera donc difficile de créer les conditions favorables pour déborder le cadre bipartisan de la campagne électorale et, surtout, de faire apparaître un projet autonome et alternatif dans la campagne qui mette au centre des questions aussi fondamentales que la lutte contre le changement climatique, la précarité de nos vies, l’avancée dans la reconnaissance de la réalité plurinationale de l’Etat, ou le rejet d’un racisme structurel qui, comme nous l’avons vu récemment, en est venu à avoir ses pires expressions non seulement à notre frontière méridionale, mais aussi sur les terrains de football.

Dans ce contexte, la gauche anticapitaliste doit également assumer sa part de responsabilité dans la situation de défaite collective dans laquelle nous nous trouvons et qui la conduit à être pratiquement absente en tant qu’alternative politique lors de la prochaine bataille électorale.

Cela ne signifie pas qu’elle doive ignorer la nécessité de contribuer à empêcher la victoire du bloc de droite, car nous ne pouvons pas sous-estimer la menace que représenterait son accès au gouvernement de l’Etat, avec l’attaque conséquente des droits civils et sociaux fondamentaux (en premier lieu contre les personnes du Sud et les femmes) et le renforcement d’une soi-disant démocratie militante [extension des pouvoirs juridiques pour défendre le dit ordre démocratique libéral], prête même à mettre hors la loi une partie de l’actuel spectre parlementaire.

Cependant, la gauche anticapitaliste devrait affronter ce danger à partir d’une position autonome et critique qui, à son tour, chercherait à se joindre aux mouvements sociaux et aux forces politiques à gauche du PSOE, cela dans un processus de remobilisation sociale contre les politiques néolibérales et néoconservatrices, d’où qu’elles viennent et quels que soient les gouvernants.

En tout état de cause, quels que soient les résultats du 23J, des heures encore plus difficiles nous attendent: il est temps de résister à la menace d’un autoritarisme réactionnaire, mais aussi à un bipartisme systémique qui se renforce, et de chercher de nouvelles voies de convergence et d’ancrage dans les couches populaires qui contribueront à offrir un horizon d’espoir pour un véritable changement.

Pour cela, il faudra s’appuyer sur le travail essentiel et patient des réseaux de solidarité de quartiers et de lieux de travail qui permettent un plus grand ancrage social autour d’une culture de la mobilisation et de la solidarité qui remette au centre les conflits sociaux et la défense d’une vie digne sur une planète habitable face au capital.

(Article publié sur le site Viento Sur, le 31 mai 2023; traduction rédaction A l’Encontre)

Jaime Pastor est politologue et rédacteur en chef de Viento sur.

2 juin 2023 Alencontre

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03 juin 2023 ~ 0 Commentaire

le poing (npa)

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02 juin 2023 ~ 0 Commentaire

LCR (blast)

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31 mai 2023 ~ 0 Commentaire

édito (npa)

Crédit Photo Photothèque Rouge /JMB
 Le 6 juin et après, la lutte contre Macron et son monde continue

Mardi 6 juin aura lieu la nouvelle journée de grève et de manifestation à l’appel de l’intersyndicale. Après les concerts de casseroles de ces dernières semaines, la colère sociale n’est pas éteinte, en dépit des manœuvres et coups de pression pour la faire taire.

Pas question de « tourner la page »

Preuve que nous n’avons pas dit notre dernier mot, le discours de la nouvelle Palme d’or, la réalisatrice Justine Triet, a suscité une levée de boucliers de toute la macronie et de ses défenseurs : « Cette année, le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime de la réforme des retraites. […] Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante », accusant aussi ce « gouvernement néolibéral » de défendre « la marchandisation de la culture » aux dépens « de l’exception culturelle française. »

Macron aimerait bien passer à autre chose, par exemple chasser les migrantEs avec le projet de loi raciste porté par Darmanin et baptisé « Asile et immigration », ou continuer sa criminalisation des pauvres avec la loi Kasbarian sur le logement ou le projet Dupond-Moretti pour la justice… Pour cela, il peut compter sur les institutions antidémocratiques de la Ve République, taillées sur mesure.

En juin, on est toujours là !

Dernier avatar de cet autoritarisme constitutionnalisé, l’article 40, qui interdit à un parlementaire ou à une formation de soumettre au vote une initiative qui aggraverait les finances publiques sans les compenser financièrement, est instrumentalisé afin d’empêcher le vote de la proposition de loi Liot, proposition qui vise à abroger le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Ce vote annoncé pour jeudi 8 juin, s’il a lieu, est l’occasion d’un nouvel affrontement. Dans ce cadre, nous avons toutes et tous intérêt à nous faire entendre, à exercer une pression maximale en vue de ce vote, mais aussi – et peut-être surtout – à faire vivre cette vague de contestation politique contre Macron et son monde. C’est tout l’enjeu d’être en grève et dans la rue ce mardi 6 juin.

Au-delà, le mouvement doit nourrir ces prochaines semaines toutes nos résistances : dans les marches des fiertés pour l’égalité des droits, dans les mobilisations contre l’odieuse loi Darmanin, dans les luttes pour des augmentation de salaires, sur le terrain de l’écologie (notamment contre le grand projet inutile et coûteux de la ligne Lyon-Turin)…

Organisons-nous !

Si la mobilisation permet jusqu’ici de contenir l’extrême droite, les mesures et les moyens mis en œuvre par Macron depuis six ans, qui combinent ultra-libéralisme et autoritarisme, lui ouvrent toujours plus la voie. Face à la pire des menaces, le développement des solidarités et la construction des résistances restent les meilleures digues, et cela ne peut se mener que dans l’unité, en faisant front ensemble. C’est aussi la meilleure façon de travailler à la perspective d’un autre pouvoir, un gouvernement de notre camp social qui défende nos intérêts jusqu’au bout.

Pour faire face aux crises que génère le capitalisme, ce système qui met en péril autant la planète que l’humanité, nous avons besoin de faire vivre l’espoir d’une transformation révolutionnaire, vers une société réellement démocratique débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Cela passe par s’organiser dans la durée, dans une force politique à la fois unitaire et radicale qui nous manque cruellement aujourd’hui.

Pour ouvrir les discussions autour de cette nécessité, nous proposons d’ouvrir au sein de la gauche radicale le débat largement, sans tabou. C’est dans cet objectif que, ces prochaines semaines, le NPA est partie prenante de l’organisation de « forums » ouverts à toutes et tous. Pour répondre aux urgences sociales, démocratiques, écologiques, pour une alternative anticapitaliste.

Mercredi 31 mai 2023

https://nouveaupartianticapitaliste.org/

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26 mai 2023 ~ 0 Commentaire

voler? (npa)

Ces dernières semaines des reportages et des articles sont consacrés à la hausse des vols de produits alimentaires dans les supermarchés. Le ministère de l’Intérieur a même publié une enquête qui estime que les vols à l’étalage ont augmenté de 14% en un an. Un chiffre à prendre avec des pincettes, comme tout ce qui vient de chez Darmanin, mais qui semble faire écho à un phénomène bien réel : de plus en plus de gens ont recours au vol de denrées alimentaires pour survivre avec une inflation à 15%, 25%, voir même 50% sur certains produits de la vie courante.

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24 mai 2023 ~ 0 Commentaire

une (npa)

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24 mai 2023 ~ 0 Commentaire

grèce (npa)

grec

 Grèce : lourde défaite de la gauche plus que jamais divisée

Les élections législatives du 21 mai ont déjoué tous les pronostics, qu’il s’agisse de l’abstention, du score de la gauche ou des résultats du parti au pouvoir.

On attendait une forte abstention, mais elle s’est maintenue aux niveaux de septembre 2015 et 2019. On donnait très peu de chances de victoire à Syriza mais on attendait un écart de sept points maximum entre la Nouvelle Démocratie (ND) de Mitsotakis et Syriza. Il est de 20 points, avec une écrasante victoire de ND à environ 40,7 % (39,8 % en 2019), et un recul très inquiétant de Syriza, qui passe de 31,5 % en 2019 à 20 %, perdant environ 600 000 voix. Même si ND frôle la majorité en sièges, le plus probable en ce dimanche soir, en fonction des résultats définitifs, est qu’elle refusera un gouvernement de coalition et que de nouvelles élections auront lieu début juillet, avec un bonus au premier parti pouvant aller jusqu’à 50 députéEs.

Les premiers enseignements

Alors que sa politique de casse ultra-libérale a provoqué colères et mobilisations populaires, que les atteintes aux droits démocratiques sont des plus inquiétantes, les ressorts de la victoire de ND sont à l’évidence son contrôle de la plupart des grands médias, une campagne raciste et emplie de mensonges (Tsipras présenté comme complice des nazis… par un gouvernement qui a des ministres fascistes !). Mais un élément déterminant a été la division active de la gauche, faisant feu avant tout sur Syriza et s’entre-accusant systématiquement en mettant au second rang la table rase sociale de ND.

Syriza est le grand perdant de ces élections, n’étant en tête que dans une seule région au lieu d’une dizaine en 2019. Une partie de ses électeurs qui avaient quitté le Pasok après son alliance avec ND et un parti fasciste pour appliquer les mémorandums, semblent être retournés au Pasok, pourtant plus droitier que jamais mais qui regagne un peu (11,5 % contre 8,1 en 2019).

Il faudra étudier où sont allées toutes les voix perdues, mais il est certain que Syriza dans l’opposition a continué à décevoir, étant bien peu présent dans les mobilisations. Cela dit, il reste perçu comme le principal parti de gauche pour dire non à Mitsotakis et ND. Par contre, ce résultat pourrait accroître la fragilité organisationnelle et militante de Syriza.

Éclatement à gauche

Dimanche soir, le KKE (PC grec) était satisfait, comme si le résultat catastrophique n’allait pas renforcer l’attaque de la droite extrême de Mitsotakis. Certes, en obtenant 7,2 % (5,30 en 2019), il progresse un peu nationalement, bien plus fort dans les banlieues ouvrières, mais son objectif de devenir le troisième parti est raté et, surtout, il n’ouvre aucune autre perspective politique que continuer à voter pour le KKE.

Comme attendu, le seuil de 3 % pour obtenir des députéEs, maintenu avec ces élections à la proportionnelle, fait passer de 8 % à 15 % les voix non représentées au Parlement. Au moins 6 % sont des voix de gauche, réparties entre l’Unité populaire, MeRA25 (Varoufakis), Plevsis (Zoé Konstantopoulou) et d’autres groupes ayant moins de 1 %.

Parmi eux, nos camarades d’Antarsya qui, avec 0,5 %, ne font que maintenir un score qui n’aidera en rien à relancer une dynamique pour la construction d’une gauche anticapitaliste large, plus que jamais nécessaire face au fort recul de toute la gauche (environ 43 % en 2019, et 33 % en 2023).

Urgence d’une relance à gauche

Pour couronner le tout, notons le score du groupe fasciste Elleniki Lyssi (4,5 %). Un autre groupe fascisant frôle 3 %, et d’autres sont à moins de 1 %, ce qui, ajouté au poids de l’extrême droite dans ND, forme un ensemble des plus menaçants.

Raison supplémentaire pour que la gauche prenne enfin ses responsabilités avant les probables élections de juillet : face à la politique néolibérale dure d’une droite affairiste et répressive liée à l’extrême droite, il faut mettre fin à la division suicidaire autour de campagnes communes, par exemple contre les refoulements de réfugiéEs ou contre les confiscations par les banques des ­logements de modestes propriétaires.

À Athènes

A. Sartzekis Hebdo L’Anticapitaliste – 663 (25/05/2023)

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