
A la veille d’une semaine cruciale pour le groupe, des salariés de la société d’abattage de porcs Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février, bloquent l’abattoir de Lampaul-Guimiliau afin de réclamer de meilleures primes de licenciement. Plusieurs dizaines de pneus sont disposés à l’entrée du site. Dans le calme, les salariés du site, menacé de fermeture, empêchent ainsi les bétaillères de quitter les lieux pour rejoindre Josselin (56). Conséquence, environ 1.500 cochons stockés dans les crèches sont pris en otages…
Le piquet de grève, planté aux abords de l’usine qui emploie 850 personnes et une centaine d’intérimaires, entend ainsi faire pression sur la Cecab, l’actionnaire majoritaire de l’industriel charcutier placé en redressement judiciaire depuis février dernier. Deux nuits durant, les salariés se sont relayés devant l’abattoir. Ce dimanche matin, les délégués syndicaux ont demandé un entretien auprès de leur directeur afin de savoir où en sont les négociations. Sans obtenir satisfaction. A 18 h, une assemblée générale est prévue sur le site afin d’organiser les actions à venir.
Appel à la grève générale D’ores et déjà, un appel à la grève générale a été lancé pour ce lundi, jour du comité central d’entreprise qui a lieu à Rennes dans la matinée. Les salariés de Lampaul-Guimiliau devraient être présents en nombre dans la capitale bretonne afin de maintenir la pression.
Dépôt des offres mercredi L’échéance suivante est prévue pour mercredi, date limite du dépôt des offres devant le tribunal de commerce de Rennes. Selon toutes vraisemblances, il n’y aura pas de proposition de reprise. Seul le plan de continuation concocté par la Cecab devrait être présenté aux juges. Il prévoit la poursuite de l’activité à Josselin (plus de 600 salariés) où l’activité d’abattage/découpe de Lampaul-Guimiliau pourrait être recentrée. 343 emplois pourraient y être créés. Il prévoit également la fermeture des sites de Lampaul-Guimiliau, Saint-Martin-des-Champs (54 salariés) et Saint-Nazaire (44).
Des salariés épuisés
« Les gens sont exaspérés, fatigués, humainement ce plan social ne tient pas la route », témoigne Jean-Marc Détivelle, un des représentants FO de l’abattoir. « Sauf rebondissement, Lampaul va fermer, et on discute avec la direction de primes de licenciement extra-légales, au départ ils ne prévoyaient que le minimum conventionnel », précise le syndicaliste. »On fait pression, ils veulent nous jeter comme des malpropres, on ne va pas se laisser faire », ajoute un salarié.
Des familles entières
Sur le parking, Sandra, enceinte, est venue en famille soutenir ses collègues. Cette mère de deux enfants travaille depuis 9 ans chez Gad. Son mari, son père et son beau-frère travaillent également à l’abattoir. « C’est tout le bassin d’emploi qui va être sinistré, il y a des gens qui ont construit des maisons, on aurait préféré un repreneur », explique Jacky, le père. Environ 70 couples travaillent chez Gad. Ronan Tanguy avec AFP; 6 octobre 2013 à 18h48
http://www.letelegramme.fr/ig/generales/economie/lampaul-guimiliau-l-abattoir-gad-bloque-par-les-salaries-06-10-2013-2258515.php
Gad. Tension, pression, questions
Après le blocus du site de Lampaul- Guimiliau (29) ce week-end, la semaine qui débute s’annonce agitée et cruciale pour Gad SAS et ses 1.600 salariés. Licenciements ? Plan de continuation ? Fermeture d’usine ? Autant de questions qui pourraient enfin trouver des réponses.
Que s’est-il passé depuis vendredi ?
Alors qu’un comité d’entreprise avait lieu à Rennes, les salariés de l’usine Gad de Lampaul-Guimiliau ont débrayé vendredi matin. Le site, qui emploie 850 salariés, est menacé de fermeture. L’après-midi, à grand renfort de pneus et de fumier, ils ont condamné l’entrée de l’abattoir. Dans le calme, les ouvriers se sont relayés jour et nuit afin de maintenir le blocus. Ils ont ainsi empêché les bétaillères de sortir afin de transférer les porcs non tués jusqu’à l’usine de Josselin (56), comme le souhaitait la direction de l’entreprise.
Pourquoi avoir bloqué les cochons ?
Conséquence, environ 1.500 cochons ont été pris en otages à Lampaul-Guimiliau. « Un moyen, disent les salariés, de faire pression sur la Cecab », la coopérative morbihannaise actionnaire majoritaire du groupe Gad SAS.
Dans quel état d’esprit sont les salariés ?
Fatigue, exaspération, colère, usure psychologique, incompréhension, fatalisme… Les salariés de l’abattoir de Lampaul passent par tous les états depuis la mise en redressement de l’entreprise, en février dernier. Certains ont encore la flamme et continuent à se battre pour l’emploi. Pour d’autres, qui n’imaginent plus leur avenir chez Gad, la priorité est désormais d’obtenir une prime avec un maximum de zéros.
Quelles sont les échéances de la semaine ?
La semaine pourrait bien être décisive. Avec, dès ce matin, un comité central d’entreprise (CCE) à Rennes. Il sera question de plan de sauvegarde de l’emploi. Les salariés de Lampaul-Guimiliau ont prévu de s’y rendre en nombre. Bien décidés à se faire entendre. L’échéance suivante est pour mercredi, date limite du dépôt des offres devant le tribunal de commerce de Rennes. Sauf tremblement de terre, il n’y aura pas de proposition de reprise. Seul le plan de continuation concocté par la Cecab devrait être présenté aux juges. Il prévoit la poursuite de l’activité à Josselin (600 salariés), avec la création de 300 emplois supplémentaires, mais la fermeture des sites de Lampaul-Guimiliau (850 personnes) et Saint-Nazaire (80), ainsi que du siège du groupe Gad situé à Saint-Martin-des-Champs (50 emplois). L’usine de Lampaul peut-elle encore éviter la fermeture ? A priori, non. Si, comme c’est probable, le tribunal valide le plan de la Cecab lors de l’audience prévue le 16 octobre, c’en sera théoriquement fini de l’usine historique de Gad. Seule une liquidation totale du groupe pourrait éventuellement la maintenir en vie. C’est le scénario auquel certains veulent encore croire. Confortés en cela par l’étude menée par un cabinet mandaté par la communauté de communes du pays de Landivisiau. Elle conclut que l’outil de Lampaul-Guimiliau est viable économiquement. De quoi convaincre un industriel de le reprendre pour l’euro symbolique ? Pas impossible… Ronan Tanguy
http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/finistere/gad-tension-pression-questions-07-10-2013-2258747.php
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Abattoir-Gad-a-Lampaul-Guimiliau.-Les-salaries-toujours-mobilises_40814-2236275_actu.Htm
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