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17 août 2024 ~ 0 Commentaire

Cyberaction

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Cyberaction : Protégeons le château d’eau de la Bretagne

On l’appelle le pays des sources ou le château d’eau de la Bretagne. C’est un territoire à la croisée du Finistère, des Côtes d’Armor et du Morbihan.

C’est le pays COB qui alimente en eau bon nombre de fleuves et rivières bretonnes : l’Aulne, le Douron, le Blavet, le Trieux, le Scorff, l’Odet, L’Elorn, l’Aven, l’Isole, l’Ellé, … Le territoire COB, un des seuls territoires bretons excédentaires en eau, est ainsi un fournisseur d’eau pour les populations urbaines situées en frange côtière en Côtes d’Armor, Finistère et Morbihan.

L’enjeu pour les 20 ans à venir dans un Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)

Depuis plus de 2 ans maintenant le Pays COB a entamé la rédaction de son SCoT en faisant appel à un bureau d’étude. Dès les premières rédactions, les orientations proposées n’étaient qu’une reconduite des politiques passées : développement de l’agro-industrie sans limite, sans considération pour la biodiversité, les ressources naturelles, la santé environnementale et sans prise en compte non plus du dérèglement climatique en cours.

Un groupe d’habitants et d’habitantes s’est alors constitué et a écrit un projet pour un territoire désirable en tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux du territoire (1). Les élu.e.s ont écarté ce travail et le pays COB a soumis son projet à une Commission d’Enquête pour le faire approuver.

Ce projet doit être retiré par le Pays COB et sa procédure annulée.

Juillet 2024 : la Commission d’enquête sanctionne le Pays COB et émet un avis défavorable (2) au projet de SCoT. Dans leur analyse, les 3 commissaires enquêteurs s’inspirent des dépositions de la population et apportent leurs regards critiques sur la politique proposée par le Pays COB.

Derrière un langage technico-administratif retenu, c’est un verdict sans appel et une grande bouffée d’oxygène pour tous les mouvements qui se battent pour la qualité de l’eau, la biodiversité, le climat et contre les fermes-usines.

Fermes-usines ? Qu’en est-il sur ce territoire ?

Comme d’autres secteurs en Bretagne, les fermes-usines et le système qui va avec est très présent sur le territoire et les batailles juridiques et politiques sont continues.

L’agriculture : sujet tabou

Dans son projet de SCoT, le Pays COB prend soin de ne surtout pas aborder la question de l’agriculture.

Interrogé lors d’une réunion publique sur cette étrange lacune alors que l’agriculture est l’activité principale en Pays COB, la vice-présidente répond qu’aucune planification n’est possible dans ce domaine « on est obligé d’accepter les projets … [de fermes-usines] »…

Là encore la Commission d’enquête met les choses au clair :  La « condition de soutenabilité et de l’acceptabilité par le milieu récepteur » est une formule qui permettrait d’écarter les projets industriels polluants, surconsommateurs de ressources comme les fermes-usines dans leurs différentes formes.

Quand on se bat depuis des années contre des projets locaux de fermes-usines ou d’autres projets imposés, on cherche un argument fort, un élément qui permettrait enfin de tenir compte des limites des ressources, de la nécessité d’un environnement sain. Le SCoT avec cette conditionnalité serait un appui certain dans les procédures juridiques.

Une mobilisation qui dépasse le territoire, un coin dans le système agro-industriel ?
Cette lutte en Centre-Ouest-Bretagne est emblématique de celles qui sont menées ou vont s’engager inévitablement sur l’ensemble de nos territoires.

Un large mouvement est initié, il demande :
Le retrait du projet actuel, proposé par le Pays COB
L’organisation d’une réelle concertation avec les habitant-e-s du territoire
La prise en compte des enjeux (environnement, santé, mobilité, emplois, climat) et des limites en ressources pour les 20 ans à venir en écartant, entre autres, le développement de l’agro-industrie et des fermes-usines.

https://bretagne-contre-les-fermes-usines

(1) : Un schéma en cohérence avec les enjeux d’avenir
https://raresaverses.fr/wp-content/uploads/2024/07/Propositions-Citoyennes-pour-le-DOO-du-SCoT.pdf
(2) : Conclusions et avis de la Commission d’enquête
https://raresaverses.fr/wp-content/uploads/2024/07/2-Conclusions-et-avis-EP24000002.pdf
(3) : Extraits de l’avis défavorable de la Commission d’enquête
https://raresaverses.fr/infoluttes/avis-defavorable-de-la-commission-denquete-le-projet-de-scot-du-pays-cob-a-du-plomb-dans-laile/

Pour aller directement à la signature Cliquez ici

https://www.cyberacteurs.org/

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13 août 2024 ~ 0 Commentaire

Anticor ( France Info)

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L’association Anticor obtient de la justice le réexamen de sa demande d’agrément par le gouvernement

Le tribunal administratif de Paris a estimé que le refus implicite du gouvernement « portait atteinte de manière suffisamment grave et immédiate à l’intérêt public ».

Un premier succès pour Anticor dans sa bataille pour retrouver l’agrément qui lui permet d’intervenir en justice. Le tribunal administratif de Paris a suspendu lundi 12 août le refus implicite du gouvernement de lui renouveler cette autorisation, lui demandant de réexaminer la demande de l’association anticorruption.

« Cette décision, qui a pour effet de réduire à deux seulement le nombre d’associations agréées, port[e] atteinte de manière suffisamment grave et immédiate à l’intérêt public qui s’attache à la lutte contre la grande délinquance économique et financière », écrit le tribunal dans un communiqué de presse.

« Une première victoire face à une situation d’illégalité totale »

« C’est une première victoire qui était attendue face à une situation d’illégalité totale », a réagi l’avocat de l’association, Vincent Brengarth. « Le réexamen doit conduire à la délivrance de l’agrément étant donné que les conditions posées par la loi sont remplies », a-t-il ajouté.

L’association, fondée en 2002 « pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique », a perdu son agrément en juin 2023, après une décision du tribunal administratif. Deux dissidents avaient saisi la justice, estimant que la procédure de renouvellement était irrégulière et qu’Anticor ne remplissait pas les conditions exigées pour obtenir l’agrément. Cette disposition lui permettait depuis 2015 d’intervenir dans des procédures judiciaires, dont les dossiers politico-financiers, notamment en se constituant partie civile en cas d’inaction du parquet.

En novembre 2023, la cour administrative d’appel avait confirmé l’annulation d’un arrêté signé en avril 2021 par Jean Castex, Premier ministre à l’époque, qui renouvelait pour trois ans cet agrément. Anticor, qui revendique 7 000 adhérents, avait déposé dès juin 2023 une nouvelle demande. Mais à l’expiration du délai de six mois, fin décembre 2023, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à qui avait été confié le dossier, n’avait pas répondu, ce qui équivalait à une décision implicite de refus.

12/08/2024

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30 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Bordeaux (Philippe Poutou)

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29 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Who’s Who?

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Qui est Laurence Tubiana, l’aspirante Première ministre du Nouveau Front populaire qui ne convainc pas LFI ?

Architecte de l’accord de Paris, cette figure de la diplomatie climatique a su, en 2015, mettre le monde autour de la table. Pourtant, elle pourrait être à l’origine d’une rupture au sein du NFP, toujours en quête d’un nom pour Matignon.

Tubiana or not Tubiana, telle est la question qui divise le Nouveau Front populaire (NFP). Après le refus par le Parti socialiste d’adouber la présidente du conseil régional de La Réunion, Huguette Bello, comme candidate de l’alliance de la gauche au poste de Premier ministre, la contre-proposition du PS (soutenue par les écologistes et les communistes) relance le bras de fer, mardi 16 juillet, au sein de la fragile coalition.

Economiste et diplomate, issue de la société civile, présidant la Fondation européenne pour le climat depuis 2017, Laurence Tubiana, 73 ans, ne convainc pas la quatrième composante du NFP, La France insoumise.

Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, interrogé sur le plateau des « 4 Vérités » sur France2, juge cette proposition « pas sérieuse », car elle revient à faire « rentrer par la fenêtre les macronistes ». En guise de pièce à conviction : une tribune publiée le 11 juillet dans Le Monde et signée par Laurence Tubiana, appelant Le Nouveau Front populaire à « tendre la main aux autres acteurs du front républicain ».

Faute de majorité dans l’hémicycle, le programme porté par le NFP aux législatives doit être « le point de départ » des discussions, mais « ne sera pas le point d’arrivée dans tous les domaines », constatent ses auteurs. Compromission avec la macronie ? Réflexe de diplomate ? Parmi ceux qui l’ont côtoyée au cours d’une longue carrière au service de la cause climatique, beaucoup voient sa capacité de dialogue comme un atout.

Une approche sociale de la crise climatique

Dans une interview au Monde en 2020, Laurence Tubiana se définissait volontiers comme « une femme de gauche et écologiste ». Mais ce sont bien des socialistes qui ont sollicité les premiers l’expertise de cette économiste de formation, spécialisée dans les questions climatiques et de gouvernance mondiale.

Au tournant du siècle dernier, l’universitaire est ainsi devenue la conseillère au développement durable du Premier ministre socialiste Lionel Jospin. A une époque où les dirigeants découvraient le potentiel destructeur d’une crise climatique, elle a alerté sur les aspects sociaux des questions environnementales. Laurence Tubiana a été « parmi les premières personnes » à transmettre à Dominique Voynet  »la conviction que la question climatique va être un bouleversement sur le plan économique », affirmait l’année dernière l’ancienne ministre de l’Environnement de Lionel Jospin à franceinfo

Autrice en 2000 d’un rapport sur le développement durable dans la politique extérieure de la France pour le compte de Matignon, elle appelait alors la France à « défini[r] une politique nationale cohérente à long terme avec les objectifs de développement durable », posant les bases d’un Institut du développement durable et des relations Internationales, l’Iddri, qu’elle a fondé en 2001. Son successeur à la tête de cette structure, Sébastien Treyer, vante aujourd’hui une « avocate infatigable d’une plus grande ambition en matière sociale, face aux multiples fracturations qui traversent notre société. » 

Quant à Friederike Roder, vice-présidente de l’organisation internationale de lutte contre la pauvreté Global Citizen, elle met en avant les « efforts récents » de Laurence Tubiana « pour réformer la fiscalité internationale et mettre en place des taxes sur les ultrariches et les secteurs les plus polluants. » Des mesures qui figurent dans le programme du NFP.

« Prendre en compte le point de vue de l’autre »

Pour Sébastien Treyer, « Laurence Tubiana est connue pour sa capacité d’écoute de toutes et de tous », au point de « trouver des solutions à des blocages qui paraissaient insolubles ». Pour ceux qui ont travaillé avec elle, rien n’illustre mieux cette compétence que l’issue de la COP21, la conférence de l’ONU pour le climat, à Paris, en 2015. Dans le documentaire réalisé par le ministère des Affaires étrangères sur les coulisses de l’accord de Paris, Laurent Fabius revient sur l’atout qu’a représenté Laurence Tubiana à la tête de la délégation hôte : « Parce qu’elle sait bien écouter, parce qu’elle sait prendre en compte le point de vue de l’autre, elle arrive à convaincre et c’est une grande qualité. »

Rebaptisée depuis « architecte de l’accord de Paris », Laurence Tubiana est assise à droite du ministre quand il proclame la signature de cet accord qui, en engageant 160 pays vers des objectifs différenciés de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a relancé la diplomatie climatique. « Laurence a la capacité de faire dialoguer des gens qui ne sont pas forcément là pour dialoguer, sur un sujet très complexe », appuie Benoît Leguet, directeur général de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) et collègue de Laurence Tubiana au sein du Haut Conseil pour le climat (HCE).

Membre de cet organe depuis sa création par Emmanuel Macron, en 2019, la négociatrice défend régulièrement son indépendance. Elle dénonce d’ailleurs auprès du Monde le « gouffre abyssal entre le discours et les actes » de l’exécutif. Cette « incohérence », qu’elle juge  »insupportable », convainc même la diplomate du pouvoir supérieur des « mobilisations citoyennes » sur « un casting gouvernemental », explique-t-elle.

Le temps presse, une fois encore

C’est dans ce contexte qu’elle accepte de coprésider le comité d’organisation de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). L’initiative, convoquée par Emmanuel Macron, voit le jour dans la foulée de la crise des « gilets jaunes ». Elle rassemble 150 citoyens, appelés à débattre pendant un an, en vue de remettre au président une série de mesures conciliant, selon la formule consacrée, « fin du monde et fin du mois ». Quand la militante écologiste Mathilde Imer la sollicite, Laurence Tubiana accepte « tout de suite de participer à cette aventure de démocratie participative », explique cette voix du monde associatif. « Car pour elle, écologie et démocratie vont de pair, notamment si on veut une écologie socialement juste ».

« Elle était tellement contente qu’il y ait une CCC qu’elle a remercié Macron, mais cela ne veut pas dire qu’elle est inféodée au président », abonde Claire Burlet, membre de la convention et conseillère municipale à Cambrai (Nord), qui se positionne à l’aile gauche de Renaissance. Pour elle, Laurence Tubiana « reste quelqu’un de foncièrement socialiste ». « Lors de la CCC, elle était entourée de personnes venant de tous bords, mais toujours à la bonne place, c’est quelqu’un qui sait faire l’exercice », poursuit l’élue.

En voulant une négociatrice comme Première ministre, le PS, les écologistes et les communistes actent-ils en creux le renoncement à un gouvernement de gauche ? De cette question urgente dépend la survie du mouvement : un horizon plus proche encore que celui de la fin du monde et de la fin du mois. Il s’agit cette fois de se mettre d’accord d’ici la fin de la semaine.

Marie-Adélaïde Scigacz, Camille Adaoust 17/07/2024

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28 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

UNE ABERRATION SOCIALE (Blast)

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27 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

L’envers du décor ( Métropolitque )

Los mejores memes de los Juegos Olímpicos de Tokio 2020

L’envers du décor olympique : les récits urbains des Jeux de Paris 2024

Les Jeux olympiques de Paris 2024 respectent-ils le modèle d’inclusivité et de durabilité annoncé par ses promoteurs ? Le livre enquête de Jade Lindgaard montre les logiques d’extractivisme et de dépossession à l’œuvre derrière un décor difficile à percer.

Dans Paris 2024. Une ville face à la violence olympique, publié en janvier 2024 aux éditions Divergences, Jade Lindgaard propose une analyse critique des Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront en juillet et août prochains. Les Jeux peuvent-ils vraiment, se demande la journaliste de Médiapart, faire du bien aux personnes vivant sur place ? Articulé autour de cette question, l’ouvrage se présente comme « un récit d’élucidation devenu au fil de l’enquête une alerte contre les injustices » (Lindgaard 2024, p. 11).

Narrations multiples

L’attention singulière aux enjeux narratifs de l’événement-spectacle fait tout l’intérêt de l’essai, jalonné par de multiples récits. Dès le préambule, Lindgaard donne le ton avec une uchronie ironique datée de 2025, soulignant que les JOP 2024 furent le plus grand événement de l’histoire de l’humanité.

Des post-scriptum rythment ensuite l’enchaînement des chapitres : « La vigie de la cité » reprend une scène d’entretien, où l’on suit Gnama Camara, habitante bientôt délogée des tours de la cité Marcel-Paul à l’Île-Saint-Denis ; « Un autre olympisme était possible » rêve de ce à quoi auraient ressemblé les JO si on avait retenu la proposition sociale de l’ancien Communard Paschal Grousset et non la vision élitiste de son rival Pierre de Coubertin ; « La place » fantasme l’expérience d’assister à la parade inaugurale des Jeux depuis un siège de catégorie A ; « 15 mars 2023 » rend compte d’une action organisée par des syndicats et des collectifs, dont Saccage 2024, sur le chantier de la mégapiscine de Saint-Denis ; « La réunion » retranscrit, comme une saynète, l’enregistrement d’un échange entre un promoteur, un groupement de maîtrise d’œuvre et des entreprises de travaux engagées sur un gros chantier olympique en juin 2022 ; enfin, « Le monologue de la 5G » donne la parole à la dernière génération de téléphonie mobile en la présentant comme le joyau de l’innovation des JOP de Paris 2024.

Ces intermèdes narratifs qui entremêlent enquête et fiction, ainsi que la mise en lumière du vocabulaire des différents protagonistes, invitent à prêter attention aux histoires, aux discours et aux mots générés par cet événement :

L’histoire des Jeux olympiques de 2024 peut être racontée comme une saga sportive, une fresque de records, agitée de frissons de la compétition – le spectacle le plus médiatisé et le plus regardé au monde. C’est le récit dominant. On peut aussi regarder l’événement depuis ses chantiers, ses arrière-boutiques, ses réunions à huis clos, son butin immobilier, sa dépossession urbaine (Lindgaard 2024, p. 13).

Quelle histoire raconter ? Face au récit du méga-événement surmédiatisé, Lindgaard s’efforce de rendre compte des « récits des gens du coin », souvent passés sous silence, pour donner à voir une contre-histoire des Jeux, depuis d’autres points de vue. Comme le souligne l’autrice de science-fiction Ursula K. Le Guin, il s’agit de rejeter l’« histoire qui tue », cette histoire dominante de l’Ascension de l’Homme, ce Héros, pour collecter des « histoires vivantes », c’est-à-dire des récits acentriques, polyphoniques, sans héros ni héroïsme, soucieux du réel et des vivants (Le Guin 1989).

Ces histoires vivantes sont des récits de résistance face à une dystopie en acte, luttant contre l’« énorme gâchis » en cours (Lindgaard 2024, p. 138). Par exemple, dans le cas de la défense des jardins ouvriers des Vertus à Aubervilliers, ni la mairie, qui avait endossé le rôle de coordinatrice des travaux, ni l’aménageur public Grand Paris Aménagement, ni la préfecture de région, n’ont écouté les histoires et les contre-projets des habitant·es, qui ont alors résisté. Habitante de la commune et membre active de cette bataille, Lindgaard insiste sur son positionnement de personne concernée. Au milieu du brouhaha olympique du gigantisme et de la démesure, l’autrice s’efforce, au moyen d’entretiens qualitatifs et de rapports journalistiques de terrain, de se faire l’écho des voix inaudibles et subalternes.

Un budget explosé mais ignoré

L’engouement autour des JOP renforce le discours dominant et masque les récits alternatifs – par exemple, rappelle Lindgaard, ceux des émeutes qui ont éclaté non loin du canal Saint-Denis pour protester contre la mort de Nahel, tué à 17 ans par la police. Événement célèbre, grand public et fédérateur, les Jeux assurent la fonction prestigieuse et spectaculaire d’« édile de la France » (Lindgaard 2024, p. 43). Non seulement ils suscitent l’approbation des particuliers, mais tous les ministères, les administrations et services publics tendent à s’en réclamer. Ainsi les acteurs publics semblent sommés de manifester leur « enthousiasme olympique » (Lindgaard 2024, p. 44). Paris 2024 apparaît comme assimilé, digéré, approprié par les agents de l’État : « les Jeux olympiques n’existent que parce qu’ils sont devenus une couche endogène de l’appareil étatique » (Lindgaard 2024, p. 49).

L’exaltation générale va dans le sens de l’acceptation du coût des JOP, quoique la facture finale, devenue raison d’État, soit toujours bien plus élevée que prévu : à Montréal en 1976, le budget a même été dépassé de 720 %. La journaliste insiste sur le paradoxe suivant : les JOP sont populaires aux yeux des contribuables, qui devront pourtant en payer l’addition. Les Jeux suscitent des attentes qui dépassent les critères habituels de la bonne gestion de l’argent public.

Pourtant, cette économie apparaît comme structurellement dysfonctionnelle. La date butoir, deadline impérative, fait que la seule solution face aux problèmes est de payer plus pour délivrer les équipements en temps voulu. Ensuite, l’irréversibilité est déterminante au sens où, une fois engagées, les villes hôtes ne se retirent pas. En outre, celles-ci s’avèrent toujours novices dans l’organisation : c’est le syndrome de l’éternel débutant, identifié par l’autrice. Enfin, la planification à long terme, sur une dizaine d’années, empêche de s’adapter aux éléments perturbateurs – comme avec la pandémie de Covid pour les Jeux de Tokyo. Aux questions « combien ça coûte ? » et « qui paye ? », Lindgaard répond en mettant en évidence l’opacité plus ou moins organisée des tableaux financiers :

Les périmètres de dépenses changent en fonction des opérateurs. L’inflation est prise en compte pour certains postes et pas pour d’autres. Certaines dépenses publiques ne sont pas comptabilisées, à l’exemple des exemptions fiscales, frais de sécurité et de transport. Certains partenariats privés portent sur des prestations en nature. Toutes les dépenses publiques ne reviennent pas à l’État, car certaines sont en partie assurées par les collectivités locales (Lindgaard 2024, p. 64).

Des jeux sans arbitre

Même si les différents acteurs ne sont pas toujours facilement identifiables ni clairement présentés par l’ouvrage, une institution apparaît centrale dans ce système d’occultation : le Comité international olympique (CIO), qui assure l’organisation des Jeux, la promotion des valeurs olympiques et la gouvernance du mouvement. Sa puissance financière est phénoménale. Juridiquement, le CIO est une ONG suisse à but non lucratif, statut qui lui permet dans les faits d’échapper à tout contrôle démocratique et de profiter de vastes exemptions fiscales : « [un] entremêlement de public et de privé, d’autorité étatique et non gouvernementale, protège le monopole olympique du CIO derrière un rideau d’opacité » (Lindgaard 2024, p. 69). Le CIO peut alors mettre en place une « rutilante machine à cash » (ibid.), où le principe de la tournée mondiale joue un rôle essentiel.

Se développe ainsi un marketing olympique s’apparentant à une géopolitique de la loi du plus fort. Lindgaard développe le cas exemplaire de l’Adidas Arena, salle polyvalente et modulable située dans le quartier de la Chapelle à Paris. La journaliste décrit la pratique qui permet à une marque de nommer une enceinte sportive ou un championnat d’après son sponsor principal. Alors que le nom d’Alice Milliat, militante du sport féminin au début du XXe siècle, avait été proposé, c’est « Adidas Arena » qui a été choisi pour nommer le bâtiment, la multinationale s’engageant à verser 2,6 millions d’euros annuels en échange de ce naming, en plus d’une redevance de 260 000 euros à la Ville, ainsi que 180 000 euros pour les clubs et associations sportives du XVIIIe arrondissement. Une « construction made in JO » (Lindgaard 2024, p. 87).

L’extractivisme olympique

L’« olympolitique », terme de l’autrice, a ainsi des conséquences considérables sur les infrastructures urbaines – une carte des sites concernés aurait été bienvenue. La politique olympique est à l’origine d’un urbanisme extractiviste, qui tend à créer ex nihilo du neuf en lieu et place de ce qui n’est plus, ne laissant aucune chance de rencontre et encore moins de transmission ou d’entraide entre ancienne et nouvelle population. La notion d’extractivisme, centrale dans l’argumentaire, désigne des industries qui détruisent des écosystèmes pour extraire du sol des ressources de façon irréversible. Accentuant les rapports coloniaux d’exploitation, l’extractivisme est à la fois une manifestation du capitalisme globalisé et une extension de son champ d’influence.

En Seine-Saint-Denis, l’accès à la cour des constructeurs du quartier olympique, sous la coordination de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques, établissement public) et des collectivités locales, est structurellement réservé à des poids lourds du bâtiment qui extraient de la valeur pompée du sol par les innombrables grues des chantiers.

Lindgaard identifie quatre phénomènes qui caractérisent l’extractivisme olympique : l’écart entre le total des dépenses et le bénéfice direct pour les habitant·es ; le brutalisme d’une énorme somme dépensée d’un coup dans un endroit manquant de ressources, à un rythme effréné et dans une visée transformatrice de rupture ; la logique non démocratique, accentuée par des délais contraignants et non négociables ; et, enfin, l’extraction d’une rente foncière potentiellement considérable, exacerbée par le marketing globalisé et une puissance médiatique sans équivalent (Lindgaard 2024, p. 118). Ce grand récit de la fabrique d’une ville nouvelle est accompagné et encouragé juridiquement et financièrement par une alliance entre l’État et le capitalisme de l’immobilier, au motif d’une prétendue opération d’intérêt national.

Héritages négatifs

Des investissements tombent d’un coup : « on passe en un éclair de la friche au palace sportif, du terrain délaissé au monument hyper moderne » (Lindgaard 2024, p. 93). Cependant, Lindgaard alerte sur le fait que la valeur créée ne revient aucunement aux habitant·es qui n’ont pas voix au chapitre. Outre la privation de l’utilité publique, ce surgissement disruptif de valeurs efface la mémoire des quartiers remaniés, chasse les plus précaires, uniformise l’espace public et remplace une population par une autre. C’est une histoire de dépossession, qui a déjà contribué à déloger au moins 1 500 personnes, comme au foyer ADEF de Saint-Ouen, au squat Unibéton et à la cité Marcel-Paul de l’Île-Saint-Denis. Travailleur·ses sans papiers, étudiant·es en fin de droits, débouté·es du droit d’asile : ces personnes précaires sont soumises aux logiques de survie de l’ultraprécarité urbaine. Les expulsions les coupent de leurs réseaux d’entraide et les placent à la merci des exploiteurs de misère. À long terme, ce récit de dépossession souligne le risque de hausse structurelle et volontariste des prix du logement. Le diagnostic de Lindgaard est sans appel : les JOP ont verrouillé ces quartiers dans un modèle inégalitaire, vertical et excluant, où le « vivant » n’est qu’un faire-valoir d’investissements immobiliers : le modèle « d’une ville qui doit être rentable pour ses investisseurs avant d’être hospitalière et solidaire » (Lindgaard 2024, p. 117). Les habitant·es sont dépossédé·es de la possibilité d’une autre ville, organisée autour de communs populaires et écologiques.

Le compte à rebours de la préparation bouleverse l’aménagement et brusque le déménagement. Selon Lindgaard, le choc de la dépossession naît de l’expérience in vivo de l’incompatibilité du temps olympique, du temps des villes et du temps des humain·es. Comment dès lors comprendre la promesse d’héritage durable – au double sens de pérenne et d’écologique – sans cesse mise en avant ? Le réaménagement urbain en constitue le socle : l’organisation des Jeux promet de construire des infrastructures et des logements faits pour durer, mais ceux-ci ne sont pas destinés aux habitant·es d’avant 2024. L’inégale répartition spatiale des bénéfices semble relever d’une forme de cynisme, reposant sur l’usage des conditions matérielles avantageuses d’une banlieue pauvre :

On transforme sa pauvreté en capital symbolique : la transformation d’un territoire délaissé (la métaphore du décollage, de la fusée) et la justification de dépenser autant d’argent – 2 milliards d’euros – sur un confetti (52 hectares, soit l’équivalent de deux Champ de Mars à Paris). On construit des habitations inaccessibles aux personnes qui y vivent déjà, mais ont servi de caution sociale à l’opération, et se retrouvent poussées dehors par l’amélioration de leur cadre de vie, en leur nom, mais pas pour elles (Lindgaard 2024, p. 115-116).

Lindgaard qualifie l’héritage des JOP de négatif, rappelant en filigrane la notion de « communs négatifs » du philosophe Alexandre Monnin (Monnin 2021), développée ailleurs en lien avec la question de l’héritage (Bonnet, Landivar et Monnin 2021) : ce terme renvoie aux problèmes soulevés par la gestion de certaines réalités, matérielles ou immatérielles, dont les effets sont négatifs, notamment dans le domaine environnemental. La journaliste décrit les résistances face aux problèmes de pollution atmosphérique issus des JOP : « les particules fines, ultrafines et les gaz dangereux pour la santé qui traîneront dans l’atmosphère seront le legs actif mais invisible des JO » (Lindgaard 2024, p. 133).

Le cas du groupe scolaire Anatole-France à Saint-Denis est frappant : déjà entouré par des routes à haute fréquentation, il devient avec le chantier le riverain immédiat d’une bretelle d’accès à l’échangeur financé par Paris 2024. L’impact de la pollution sur la santé des enfants est bien connu et toutes les mesures réalisées par l’association Airparif dépassent les seuils de référence de l’Organisation mondiale de la santé. Cependant, la justice considère que, même si les écoles sont concernées par une aggravation de la qualité de l’air, la majorité des établissements sensibles bénéficieront d’une amélioration. La journaliste repère ici un déplacement sémantique : la justice attache plus d’importance à la pollution atmosphérique en général qu’à la concentration des polluants sur certains sites particuliers. Bien plus, tout semble avoir été fait à l’envers, déplore Lindgaard : les JO et leurs financements auraient pu être l’occasion de réorganiser la circulation automobile dans le quartier, afin d’éloigner les véhicules de l’école, comme l’ont montré plusieurs collectifs de riverain·es avec une proposition de projet alternatif. L’air pollué apparaît comme un exemple emblématique d’héritage négatif, d’injustice environnementale et de violence olympique, qu’aucun dispositif de compensation ne pourra annuler magiquement.

Si l’ouvrage n’explore pas plus avant des pistes concrètes pour déprojeter les JOP – c’est-à-dire pour proposer une politique de redirection à rebours de l’hyper-projection –, il en fait néanmoins fuir le récit dominant et rassurant, en en montrant la dérisoire et trompeuse illusion : au milieu des crises et des catastrophes, les Jeux olympiques ne peuvent plus nous rassurer en nous disant que ça va aller, que le monde peut continuer comme avant. Dans la tempête émergent des histoires troubles de dépossession et de résistance qui pourraient contribuer à démanteler la machine de croissance capitaliste.

Bibliographie

  • Bonnet, E., Landivar, D. et Monnin, A. 2021. Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement, Paris : Divergences.
    Le Guin, U. K. 1989. « The carrier bag theory of fiction », in Dancing at the Edge of the World : Thoughts on Words, Women, Places, New York : Grove Press, p. 165-170.
  • Lindgaard, J. 2024. Paris 2024. Une ville face à la violence olympique, Paris : Divergences.
  • Monnin, A. 2021. « Les “communs négatifs”. Entre déchets et ruines », Études, 2021/9, p. 59-68.

Jade Lindgaard, Paris 2024. Une ville face à la violence olympique, Paris, Divergences, 2024, 200 p.

Julie Beauté – 1er juillet 2024

https://metropolitiques.eu/

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26 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Edito (NPA)

Crédit Photo Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas
 Pas de trêve estivale pour les luttes écologiques et sociales !

Macron et son gouvernement fantôme ne prennent pas de pause. Le Rassemblement national attend patiemment son heure, malgré la claque prise à l’Assemblée nationale où il n’a réussi à avoir aucun poste à responsabilité. Face au blocage de Macron, la gauche est entrée en tension autour du nom du ou de la Première ministrable…

La proposition désormais consensuelle du NFP de Lucie Castets pour gouverner n’a reçu de Macron, dans la continuité de son appel à la « trêve politique », qu’un refus dédaigneux au mépris des électeurEs qu’il a lui-même convoquéEs. Celui-ci ne nommera pas de nouveau gouvernement avant mi-août !

Pour remettre en avant nos priorités sociales et écologiques, une seule solution : nos mobilisations !

Face à Macron et à son gouvernement fantôme, pas de vacances !

Malgré son illégitimité, le pouvoir continue à mettre en œuvre sa politique anti-sociale : groupes de niveaux au collège et « choc des savoirs », dix milliards d’économies en plus des 15 milliards déjà prévus, répression des militant·es indépendantistes de Kanaky… Et, alors que le gouvernement Attal vivait ses derniers instants, plusieurs décrets d’application de lois rétrogrades ont été publiés en vitesse : loi immigration, fin du repos dominical dans les vignes, mesures anti-écolo…

Les industriels ne perdent pas de temps non plus : pour maintenir ses profits, Valéo prévoit de fermer trois sites en France et de supprimer plus de 1 000 emplois ; à Nantes c’est 250 emplois de moins chez Saunier-Duval ; la fédération française du bâtiment annonce la suppression de 150 000 emplois d’ici 2025. Les coupes budgétaires vont elles aussi se traduire par des suppressions d’emplois : postes d’enseignant·es non pourvus, baisse du nombre d’agent·es de l’inspection du travail, dégradation continue dans la santé…

Construire les résistances et changer le monde !

Les rassemblements du 18 juillet initiés par la CGT cheminot-es et repris par différentes forces de la gauche sociale et politique, ainsi que par les comités mobilisés pour la mise en œuvre du programme du Nouveau Front populaire, ont été trop faibles pour impulser une dynamique en ce début d’été.

Mais les mobilisations contre les méga-bassines sont des points d’appui. Des milliers de personnes venues du monde entier se sont rassemblées autour du 20 juillet dans le Poitou pour débattre et s’organiser collectivement, mais aussi pour fêter la lutte, partager, créer. Les manifestant·es ont réussi à éviter en grande partie l’affrontement orchestré par les forces de l’ordre.

Ces luttes nous montrent des voies possibles pour reprendre la main. Elles lient vivre décemment de son travail, se nourrir correctement tout en respectant la planète. Elles mettent au premier plan la solidarité et l’organisation collective de celles et ceux qui sont les premier·es concerné·es.

Tout comme celles autour des Jeux Olympiques ou contre les licenciements et les fermetures de sites, les manifestations en solidarité avec les peuples palestinien et kanak, elles doivent être des points de rassemblement de toutes celles et ceux qui luttent contre ce système qui tue et qui détruit la planète.

Ceux qui nous dirigent ne lâcheront rien. Pour imposer les premières mesures du programme du Nouveau Front populaire, pour l’augmentation des salaires, pour en finir avec les discriminations racistes et sexistes, avec le colonialisme, pour partager les richesses et préserver la planète, il n’y aura pas d’autre solution que nos mobilisations !

Mercredi 24 juillet 2024

https://npa-lanticapitaliste.org/

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26 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

NESTLE (Midi Libre)

haddock eau

Des eaux contaminées depuis plus de 15 ans, une fraude de 3 milliards : Nestlé trompait ses consommateurs depuis 2010

De nouvelles investigations dans l’affaire des eaux contaminées chez Nestlé ont montré que la multinationale a eu recours à des techniques de purification interdites depuis 2005 voire 1993, indique Médiapart.

Dans un rapport d’enquête sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé, qu’a pu consulter Médiapart, le géant suisse a eu recours à des traitements interdits pour ses eaux minérales depuis plus de 15 ans, une fraude qui s’élèverait à plus de 3 milliards d’euros.

Des traitements interdits depuis 2005, voire 1993

Le rapport d’enquête, émanant de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), se focalise ainsi sur les eaux Contrex, Hépar et Vittel pour lesquelles Nestlé « a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente », écrivent nos confrères. Cela en raison de contaminations bactériennes fréquentes.

Pour autant, ces « process ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise et certains de ces traitements ne répondraient nullement à des « besoins de sécurité sanitaire », selon l’enquête.

Nestlé Waters France a réagi

Le rapport évoque notamment l’achat en 2005 d’appareils à UV et relève « une utilisation de filtres non autorisés depuis au moins 2010″. Cette pratique a pu permettre à l’entreprise d’amasser plus de 3 milliards d’euros :

« La différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297,00 € pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes », selon les enquêteurs.

Nestlé Waters France a réagi auprès de l’AFP et réfute « fermement le mode de calcul et le chiffrage relayés par Médiapart ».

Des pathogènes et des bactéries au-dessus de la limite légale

Si Nestlé a contacté en 2021 les autorités afin de régulariser la situation, et a déclaré avoir « retiré les traitements en question » depuis, leurs résultats de contrôles, effectués de janvier 2020 à mars 2022, montrent que plusieurs sources d’eau sont contaminées « de pathogènes et de bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs, indique Médiapart.

Et le problème ne date pas d’hier, puisque l’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

Pour justifier ses pratiques, la multinationale a imputé la présence de ces dérives bactériennes « au changement climatique », à l’origine de la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

Dans ce dossier, le groupe Nestlé est visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Épinal pour tromperie

19/07/2024  Manon Lozano

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26 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Ressource

Ces derniers mois ont été très contrastés quant à la pluviométrie. En France, nous étions dans une situation de sécheresse extrême jusqu’en décembre 2023. Depuis, nous avons basculé de l’autre côté avec des précipitations records, notamment dans les Hauts de France. Cette forte variabilité est une conséquence du dérèglement climatique.

 

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26 juillet 2024 ~ 0 Commentaire

Arrêt sur image

French workers launch strike against pensions reform

Arrêt sur image

« Fête vos Jeux » (Libération)  « Que la fête commence ! » (Le Figaro) « Tous en Seine ! » (groupe Centre France) « Faites-nous rêver ! » (Ouest-France) « JO Jour J » (La Dépêche) « Que la fête commence ! » (bis) (Le Républicain Lorrain) « Le grand jour » (La Provence) et même « Le jour d’y croire est arrivé » (Vosges-Matin).

Je ne sais pas si vous êtes au courant, car l’info est passée quelque peu inaperçue dans la presse : les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 débutent aujourd’hui. Ironie mise à part, ça va, vous, pas trop noyé·es dans l’actu olympique ?

Les Jeux, rien que les Jeux : le monosujet, qui s’infiltre partout dans les médias depuis des semaines, atteint aujourd’hui son paroxysme. Depuis l’interview d’Emmanuel Macron, mardi soir sur France 2, sorte d’exercice de style télévisuel consistant à séparer le président-fossoyeur de la 5è République de l’hôte international des Jeux de Paris 2024, mon malaise médiatique persiste.

Comment peut-on, en tant que journaliste, tenter de questionner sérieusement le chef de l’État sur son choix – démocratiquement incompréhensible – de ne pas nommer la candidate désignée du Nouveau Front Populaire Lucie Castets au poste de Première ministre, et la minute suivante, se faire l’écho de la propagande olympique en demandant si alors, est-ce que c’est vrai que Céline Dion va chanter à la cérémonie d’ouverture ?

Le service public français ne doit-il pas à son public mieux qu’une telle dissonance cognitive ? Le journaliste Thomas Sotto n’a-t-il pas d’autre rôle que celui de sauter du coq (le déni de démocratie affiché du président de la République) à l’âne (un événement sportif qui va coûter entre 3 et 5 milliards d’euros d’argent public) ?

Dans les JT de France 2, point de salut non plus, comme le démontre la recension précise d’Alizée Vincent : ces quinze derniers jours, le 13 Heures et le 20 Heures de France 2 ont dédié 3 h 20 de temps d’antenne à Paris 2024… parmi lesquelles seulement 5 minutes de critique.

Si certains médias ont adopté une ligne éditoriale moins dithyrambique à l’égard de l’événement, comme BFMTV ou le Parisien qui se font plus régulièrement le relais des diverses critiques adressées aux Jeux (les Anglais n’aiment pas la cantine, des billets annulés à cause d’un bug, les escrimeur·euses galèrent à rallier le Grand Palais, et j’en passe), Paris 2024 n’en reste pas moins le principal sujet couvert, éclipsant tout le reste.

Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas aujourd’hui de gros titres et de Unes sur l’adresse solennelle de la Ligue des droits de l’Homme au président de la République, dans laquelle l’association exprime « son inquiétude à l’égard de la situation institutionnelle de la France ».

Ni sur l’ignoble provocation de Benjamin Netanyahu face à la Chambre des représentants lors de sa visite aux Etats-Unis : le premier ministre israélien a déclaré que  »pratiquement aucun civil n’avait été tué » à Gaza par l’armée israélienne.

Ni sur le passage à tabac d’un homme, désormais dans le coma, par des agents du Groupement parisien inter-bailleurs de surveillance (GPIS), hier soir à Villiers-sur-Marne – une info qui pourrait, hors monopole médiatique des JO, et devrait, poser la question de la violence de cette structure privée des bailleurs sociaux.

Saluons la Une du Monde, qui rappelle que ces Jeux de Paris 2024 se produisent « sur fond de crises géopolitiques ». On ajoutera les crises sociale, écologique et démocratique. À lire ou regarder les grands médias, on aurait presque oublié.

Pauline Bock

 

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