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21 juin 2023 ~ 0 Commentaire

soulèvement (ldh)

rebeldia 2

La dissolution des Soulèvements de la Terre vise à faire taire la contestation politique

Communiqué LDH

Le gouvernement a confirmé ce matin la dissolution administrative des Soulèvements de la Terre par décret en conseil des ministres. Cette décision intervient dans un climat particulièrement hostile à ce mouvement écologiste, appelant sans ambages à le réduire au silence ainsi que ses soutiens.

Comme le montraient déjà de précédentes déclarations gouvernementales, réunir les critères juridiques d’une dissolution administrative passe au second plan derrière l’instrumentalisation politique, visant entre autres à justifier a posteriori les excès de violence de la répression de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline. La procédure de dissolution administrative se prête de plus en plus à de telles confusions, surtout depuis l’élargissement des critères issus de la loi « séparatisme », et est en passe de devenir un acte banalisé de l’exécutif face à une contestation politique.

Ce n’est pas acceptable. Si des actions tombent sous le coup de la loi, s’il y a provocation à des agissements violents, la recherche d’infractions devrait être portée devant la justice, dans le respect des droits de la défense. C’est là que la confusion redouble.

En effet, la dissolution administrative se confirme après l’ouverture d’une information judiciaire, qui a occasionné de nombreuses gardes à vue au début du mois de juin, autour de sabotages menés sur une infrastructure de Lafarge, sans charges retenues finalement. L’argumentaire du gouvernement a été complété dans l’intervalle. L’absence de césure claire entre la procédure judiciaire et la préparation d’une décision administrative par les services du ministère de l’Intérieur est alarmante, d’autant qu’il apparait que les personnes interpellées ont été interrogées sur leurs opinions politiques et leur perception de la radicalité.

Plus inquiétant encore, hier, à la veille de l’adoption du décret, plusieurs membres du mouvement ont été placés en garde à vue, produisant un effet déstabilisateur à un moment crucial. La mobilisation d’agents de l’antiterrorisme pour cette opération fait écho à la diatribe du ministère de l’Intérieur contre « l’écoterrorisme », pour jeter l’anathème et délégitimer la mobilisation politique en matière d’écologie.

Nous ne nous résoudrons pas à la remise en cause des libertés d’association, de manifestation, d’expression, ainsi que des droits de la défense que sous-tend le décret de dissolution. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle à rejoindre les rassemblements dénonçant la dissolution administrative des Soulèvements de la Terre.

Paris, le 21 juin 2023

https://www.ldh-france.org/

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12 juin 2023 ~ 0 Commentaire

npa (l’émission)

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12 juin 2023 ~ 0 Commentaire

algues vertes (le tél)

Sans titre 1

algues

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10 juin 2023 ~ 0 Commentaire

convention (jdd)

macron zombie

Bernard Cazeneuve : quel espace politique peut-il espérer pour son nouveau mouvement « La Convention » ?

L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve lance son mouvement « La Convention » au palais des sports de Créteil (94) ce samedi. Aux côtés de personnalités issues de la gauche et parfois passées par le macronisme, il espère refonder un espace social-démocrate qui peine aujourd’hui à trouver une place dans le paysage politique.

C’est une première étape pour Bernard Cazeneuve. Ce samedi, l’ancien Premier ministre a donné rendez-vous aux adhérents de son nouveau mouvement politique, baptisé La Convention, pour ce qu’il présage être « une grande réunion publique », au palais des sports de Créteil, dans le Val-de-Marne. Lancée en mars dernier, la formation compterait 7 000 adhérents.

De nombreux éléphants socialistes (mais pas que) ont répondu à l’appel – le localier de l’étape, Laurent Cathala, maire de Créteil depuis 1977, fera un mot d’accueil –, dont l’ex-président de la République François Hollande, qui participera à une table ronde sur l’Europe.

Le 3 septembre 2022, Bernard Cazeneuve avait lancé son « Manifeste pour une gauche social-démocrate, républicaine, humaniste et écologique » dans les colonnes du Journal du dimanche, appuyé par 400 signataires, parmi lesquels Stéphane Le Foll (maire du Mans et ex-ministre), Carole Delga (présidente de la Région Occitanie), Jean-Christophe Cambadélis (ancien premier secrétaire du PS) ou encore le journaliste Laurent Joffrin. L’objectif ? Refonder la social-démocratie en affirmant qu’« une autre gauche est possible ».

La gauche anti-Mélenchon

Celui qui a quitté le Parti socialiste (PS) en juin 2022 – au lendemain de l’accord avec La France insoumise (LFI) aux élections législatives – persistait et signait dans une interview publiée au même moment que sa tribune : « La gauche est sous la domination de Jean-Luc Mélenchon et la direction du PS s’est laissée ‘toutouiser’. »

Pas étonnant, donc, que l’on retrouve samedi à ses côtés d’autres déçus de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). En première ligne, ceux qui sont toujours adhérents du parti à la rose et s’opposent à la ligne en interne, comme Nicolas Mayer-Rossignol, qui interviendra sur l’écologie.

Le maire de Rouen avait brigué le poste de premier secrétaire du PS lors du congrès de Marseille, en janvier, avant d’être battu par le sortant Olivier Faure, qui avait participé à la création de l’alliance de gauche. Avec lui à la tribune, pour parler culture, Michaël Delafosse, le maire de Montpellier qui a accueilli dans sa ville la semaine dernière le rassemblement de « Refondations », leur courant anti-Nupes au sien du PS.

Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG), prendra aussi la parole juste avant le discours de clôture de Bernard Cazeneuve. Le PRG, qui avait refusé de rejoindre la Nupes puis investi et soutenu des candidats dissidents de gauche aux législatives, a intégré officiellement le mouvement La Convention dès ses débuts.

Les déçus du macronisme

Mais ce mouvement espère aussi faire revenir dans la maison sociale-démocrate les brebis qui se sont égarées dans les limbes du macronisme. La semaine dernière, le JDD publiait une tribune intitulée « Pourquoi nous serons aux côtés de Bernard Cazeneuve le 10 juin à Créteil » et signée par des élus ou militants se présentant « de gauche de toujours » mais assumant avoir pourtant apporté leur soutien à la candidature d’Emmanuel Macron en 2017 et, pour la plupart, également en 2022, malgré les renoncements du Président sortant sur le plan social.

La tribune est notamment initiée par Gilles Savary et Yves Durand, cofondateurs en 2020 avec les ministres de l’époque, Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, du mouvement Territoire de progrès (TDP), qui se veut l’incarnation d’une aile gauche au sein de la majorité présidentielle.

Tous deux finissent par quitter la formation macroniste, en même temps qu’une quinzaine de membres, en novembre dernier, pour protester contre la fusion avec Renaissance et « le renoncement de la direction actuelle de TDP à son projet initial ». Pour l’anecdote, rappelons qu’il s’agissait déjà… de la refondation « d’une gauche sociale-démocrate dans notre pays ».

Plusieurs d’entre eux se retrouvent donc tout naturellement dans l’appel de Cazeneuve, dont Roland Ries (maire de Strasbourg pendant 15 ans, viré du PS par Olivier Faure en 2019 car il appelait à un pôle de gauche au sein de la macronie), Alain Calmette (ex-député-maire d’Aurillac PS devenu conseiller départemental LREM) ou encore Francis Chouat (proche de Manuel Valls qu’il a remplacé à la mairie d’Évry et à son siège de député au sein de LREM).

Un double calcul encore incertain

Reste à voir si les électeurs suivront dans cette direction. Car pour l’heure, aucun espace clair ne semble se dégager entre l’aile gauche de la macronie et la Nupes. En 2017, plus d’un électeur sur deux de François Hollande votait Emmanuel Macron dès le premier tour, tandis qu’en 2022 le président sortant recueillait encore 29 % des voix des sympathisants socialistes rien qu’au premier tour.

« La plupart des électeurs modérés de gauche sont partis sur Macron en 2017, et le sont restés en 2022. Un tiers de son électorat se déclare d’ailleurs encore de gauche, souligne le politiste Rémi Lefebvre, spécialiste du Parti socialiste. C’est un électorat qui a basculé, alors même qu’Emmanuel Macron n’est plus sur des forces de gauche » Ces derniers pourront-ils rebasculer ?

Peut-être qu’une brèche à gauche va s’ouvrir au moment de la succession, encore incertaine, d’Emmanuel Macron. Si des profils comme ceux d’Édouard Philippe ou Gérald Darmanin s’imposent pour prendre le relais, il sera plus difficile de suivre pour les électeurs se considérant de gauche. « Bernard Cazeneuve préempte un espace qui n’existe pas encore en anticipant qu’il pourrait se dégager. C’est une manière de prendre date pour l’élection présidentielle. La vie politique est une dynamique, un espace peut se rouvrir », estime le politiste.

Il y a aussi la question des électeurs modérés de gauche qui sont restés dans leur camp et ont voté pour la Nupes. Si le Parti socialiste continue de suivre une offre principalement incarnée par La France insoumise ou Jean-Luc Mélenchon, la rupture pourrait être consommée pour certains. Mais Rémi Lefebvre rappelle que pour l’instant, « la gauche reste très attachée à son unité, à la Nupes ». Et même si Bernard Cazeneuve appelle à dépasser les sensibilités et les partis pour se rassembler, le panel qui sera présenté ce samedi reste pour l’instant assez étroit.

« D’abord on rassemble son camp. Comment arriver au bout quand vous commencez à tirer sur votre camp en considérant que vous êtes irréconciliable avec une partie de la gauche ? La gauche a besoin de toute la gauche », a lancé Olivier Faure, interrogé mercredi à propos de l’initiative de l’ancien Premier ministre, sur Public Sénat, voyant en elle « une impasse ».

Pour l’heure, « le salut de Bernard Cazeneuve ne pourrait venir que d’une dynamique qui agrégerait à la fois les anciens macronistes de gauche et la frange modérée de l’électorat Nupes », résume Rémi Lefebvre. Un pari sur l’avenir, donc, qui risquerait de ne pas être suffisant face à un Rassemblement national toujours plus fort.

Marion Rivet 09/06/2023

Commentaire:
Comment on met en scène la succession de Macron, à gauche bien sûr!

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04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

édito (npa)

une

La Palme d’or et la start-up nation

«Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables. » Ces récents propos de Guillaume Kasbarian, président macroniste de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, ne visaient pas les grands groupes privés gavés d’aides publiques.

Ils ciblaient la réalisatrice Justine Triet, après qu’elle a osé critiquer le gouvernement lors du discours qu’elle a prononcé à Cannes après avoir reçu la Palme d’or. Et ils sont particulièrement symboliques, pour ne pas dire symptomatiques, de la vision du monde de la macronie et de ses méthodes.

Pour les apologistes béats de la « start-up nation », nulle différence entre une société cotée en bourse et la société tout court. Comme des patrons, les figures de la macronie qui se sont exprimées pour critiquer Justine Triet semblent considérer que les richesses produites par les autres leur appartiennent sous le prétexte qu’ils tiennent les cordons de la bourse. Comme des patrons, ils considèrent que celles et ceux qui contestent leurs choix doivent être renvoyés à une position de subordonnéEs, voire menacés de se voir couper les vivres.

À la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak et à tous ceux qui ont, comme elle, mobilisé l’ar-gument « Ne mordez pas la main qui vous nourrit », l’écrivain Nicolas Mathieu a adressé un message simple, dans un texte salutaire publié sur Instagram : « Vous ne financez pas le cinéma et la culture. Nous finançons le ciné et la culture via des dispositifs de solidarité collective dont vous n’êtes que les organisateurs temporaires. La main qui nourrit les artistes n’est pas la vôtre. »

L’épisode — dont on ne manquera pas en outre de relever la dimension profondément sexiste — est significatif de l’état d’esprit de ces responsables politiques tellement obsédés par les privatisations qu’ils en ont « oublié » que l’argent public et les dispositifs de solidarité gérés par l’État ne sont pas leur propriété.

Significatif aussi de leur gouvernance autoritaire et de leur incapacité à tolérer la moindre critique sans répondre par des injures et/ou des menaces. Significatif, enfin, de ce personnel politique à la fois arrogant, stupide et malfaisant, dont il est grand temps de se débarrasser, et de leur monde dont nous ne voulons plus.

Julien Salingue
Hebdo L’Anticapitaliste – 664 (01/06/2023)

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04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

gauche anti-mélenchon (le télégramme)

elections

À Montpellier, la gauche anti-Mélenchon veut passer à la vitesse supérieure et offrir une « alternative »

De nombreuses personnalités de gauche, opposées à la ligne Nupes de Jean-Luc Mélenchon, sont réunies à Montpellier pour tenter d’offrir une alternative.

La gauche anti-Mélenchon est réunie, ce samedi, à Montpellier, pour tenter d’offrir une alternative à la ligne pro-Nupes défendue par le patron des socialistes, Olivier Faure. Mais certaines de ses figures nourrissent leurs propres ambitions et pourraient se retrouver en concurrence.

Ce raout est organisé par le courant Refondations de Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, premier secrétaire délégué du PS et principal opposant à Olivier Faure. À la tribune, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, la maire de Paris, Anne Hidalgo, celui de Montpellier, Michaël Delafosse, l’ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon… L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS, n’a pas fait le déplacement, mais s’est exprimé en vidéo.

Stratégie parlementaire contre la réforme des retraites, affaire Quatennens, élections européennes : depuis sa douloureuse naissance, en mai 2022, l’union de la gauche Nupes a surtout offert le spectacle de ses divergences. Et les initiatives se multiplient pour tenter de fédérer ceux qui critiquent l’accord conclu entre La France insoumise, les socialistes, les écologistes et les communistes.

Mi-mai, l’ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a organisé un rassemble-ment de la social-démocratie. Samedi prochain, Bernard Cazeneuve,  qui lance son propre mouvement, la Convention, sera en meeting à Créteil. Nicolas Mayer-Rossignol veut, lui, peser de l’intérieur du PS avec Anne Hidalgo, Carole Delga ou Michaël Delafosse. Mais beaucoup nourrissent, à des degrés divers, des ambitions nationales. « À terme, ils seront tous candidats les uns contre les autres », analyse-t-on dans l’entourage de Faure.

« À un moment, il faudra une incarnation »

« Je ne crois pas du tout qu’il y ait de la concurrence », répond Lamia El Aaraje, co-présidente de Refondations. « À un moment, il faudra une incarnation, mais aujourd’hui, toutes ces initiatives, c’est un enrichissement ». À Montpellier, il s’agit « de travailler sur le fond », pour « élargir le rassemblement de la gauche, l’approfondir et l’équilibrer », ajoute Nicolas Mayer-Rossignol. Il affirme avoir convié « toutes les sensibilités de gauche », y compris plusieurs responsables de LFI qui ont tous décliné, tout comme Olivier Faure.

Ce dernier a même, selon plusieurs proches de Nicolas Mayer-Rossignol, appelé certains invités pour qu’ils se décommandent. Mais le député Philippe Brun, proche du patron des socialistes et présent sur place, dément avoir été découragé de venir.

Pour Lamia El Aaraje, le patron du PS aurait, en tout cas, dû se déplacer. « Cela aurait été l’occasion de dire que les dissensions du congrès de Marseille étaient terminées ». « Un premier secrétaire ne devrait pas être un premier sectaire », abonde le maire de Rouen. L’entourage d’Olivier Faure rétorque : « Quand tu te fais insulter toute la journée, est-ce que tu as envie d’aller les voir ? ».

Il faut « rassurer les gens »

Belle prise de guerre, Benoît Hamon, qui n’avait « pas reparlé dans une enceinte socialiste depuis 2017 », justifie sa présence : « Vous êtes un courant du PS avec lequel il faut parler et commencer à poser les bribes de ce qui pourrait, demain, nous amener au succès ».

Refondations, qui pèse 30 % au sein du PS, « est dans une dynamique » car l’opinion publique associe Olivier Faure « aux outrances de Jean-Luc Mélenchon », estime l’ex-eurodéputé socialiste Lièm Hoang-Ngoc, un temps rallié au tribun Insoumis. Il faut « rassurer les gens, proposer un programme crédible, mais pas social-libéral ».

Carole Delga, qui réclame un projet « désirable », s’enthousiasme : « Nous allons de nouveau savoir débattre, dans les différences, mais avec respect » et « d’égal à égal », lance-t-elle dans un tacle à la Nupes, dominée par LFI. Anne Hidalgo reconnaît que le PS « ne va pas bien du tout ». « Mais, avec Refondations, nous lui redonnons de l’énergie par le travail ».

Michaël Delafosse savoure : « La gauche de la raison n’a pas dit son dernier mot ». Au menu, des ateliers et plénières sur l’unité de la gauche, la social-écologie, la promesse républicaine ou l’Europe, l’un des principaux sujets de tension avec Olivier Faure, qui veut discuter d’une liste commune avec LFI aux élections européennes de 2024.

« Faure sème le trouble. Il y a une forme de soumission à LFI », déplore le maire de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat, alors que les européennes doivent permettre de « modifier le rapport de force » au sein de la Nupes.

03 juin 2023

https://www.letelegramme.fr/

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30 mai 2023 ~ 0 Commentaire

the old oak (presse de gauche)

the old oak (presse de gauche) dans A gauche du PS

Ken Loach à Cannes, l’homme révolté

The Old Oak dans la compétition officielle du Festival de Cannes. Le cinéma vérité du Britannique Ken Loach traite de l’arrivée de réfugiés syriens dans un bourg sinistré du comté de Durham. Programmé l’avant-dernier jour du festival, le film complète la trilogie de Loach sur le nord-est de l’Angleterre.

The Old Oak de Ken Loach, héros et anti-héros au 21ème siècle

Depuis le drame Poor Cow (1967) dans le style « kitchen sink drama »[1], qui fut suivi de l’étonnant Kes (1969), le Britannique Ken Loach n’a eu cesse d’évoquer la rude réalité sociale du Royaume-Uni. L’auteur est resté politiquement engagé contre les dysfonctionnements, les injustices et les souffrances engendrés par l’économie capitaliste ainsi que par les institutions (famille, système de chômage…) qui dénigrent, déclassent, broient les individus. Après deux Palmes d’or récompensant Le vent se lève (2006) et Moi, Daniel Blake (2016), le réalisateur de 86 ans était à nouveau dans la compétition officielle à Cannes.

Le titre du film The Old Oak (Le vieux chêne) désigne le nom d’un pub dans une ancienne ville minière du nord-est de l’Angleterre. L’action se situe en 2016, à Easington dans le comté de Durham, au bord de la mer du Nord. La petite ville n’a plus aucun atout, les gens n’ont plus d’espoir. La jeunesse fait l’école buissonnière, traine en compagnie de pitbulls, invective les passants. Les enfants ne mangent pas à leur faim. Les adultes manifestent méfiance et rancœur. Le propriétaire du pub TJ Ballantyne (Dave Turner) est lui aussi mal loti. Son commerce périclite, mais il résiste. Symboliquement et avec une touche comique, il redresse, à l’aide d’une perche, le K de OAK sur l’enseigne.

Lorsqu’un groupe de réfugiés syriens est amené en car dans cette région où les habitants se sentent abandonnés, trahis par les autorités publiques, TJ s’interpose pour atténuer les tensions, voire proposer des solutions comme la distribution hebdomadaire de repas tant aux Syriens qu’aux pauvres du bourg. TJ se lie d’amitié avec Yara (Ebla Mari), une jeune Syrienne, passionnée de photographie, dont l’appareil photo est l’unique souvenir qui lui reste de son père emprisonné par le régime d’Assad. Les clichés pris depuis le car par Yara relatent la rencontre âpre, malaisée entre les locaux et les réfugiés.

Le cinéma vérité de Ken Loach s’attaque à des sujets toujours d’actualité. Le réalisateur reste à l’écoute des malheurs et doléances des Britanniques du nord-est de l’Angleterre où il avait déjà situé l’action de Moi, Daniel Blake et Sorry We Missed You. Il expose également la tragédie des hommes, femmes et enfants qui doivent fuir leur pays parce qu’on a provoqué des guerres. Face à l’afflux d’étrangers dans un bourg sinistré, Loach confronte le point de vue des uns (intolérance, racisme) et des autres (tolérance, entraide) dans des séquences que certains critiques ont qualifié de simplistes, mais qui ne font que refléter la réalité dans beaucoup de pays.

On a aussi reproché au film d’être prévisible. Est-ce parce que Loach y défend, une nouvelle fois, sa vision humaniste de l’existence ? Est-ce parce qu’il œuvre pour plus de justice dans la société ? Est-ce parce qu’il parle au nom des laissés-pour-compte victimes des économiquement et politiquement puissants ? Va-t-on reprocher à Wim Wenders de montrer, dans Perfect Days, le quotidien d’un technicien de nettoyage[2] des toilettes publiques de Tokyo ? Va-t-on reprocher à Nuri Bilge Ceylan de faire parler, et de faire parler très longuement dans Les herbes sèches, une femme d’origine alévie[3], enseignante dans un village anatolien, amputée d’une jambe à cause d’un attentat, qui attend des changements et veut vivre libre ?

On ne s’ennuie pas en visionnant The Old Oak dont le scénario est signé Paul Laverty et dont les interprètes principaux, Dave Turner et Ebla Mari, livrent de sobres performances. Alors qu’on s’ennuie un peu, voire beaucoup, avec d’autres films de la sélection officielle du Festival de Cannes 2023 – Jeanne Du Barry (hors compétition) de Maïwenn, un roman-photo sur une courtisane de Louis XV interprété par un Johnny Depp à bout de souffle ; La passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung, malgré la présence de Juliette Binoche et de Benoit Magimel qui se passionnent pour des recettes de cuisine ; Club Zero de Jessica Hausner qui traite, de façon trop mécanique, de l’emprise sur des lycéens d’une prof-guru en « conscience alimentaire » ; Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire où l’action frénétique de deux urgentistes paramédicaux à New-York perd en intérêt dramatique.

La conférence de presse donnée par Ken Loach et son équipe le samedi 23 mai[4] a apporté des éclairages dans le prolongement du film. Ken Loach plus révolté que jamais.

mardi 30 mai 2023 Esther Heboyan Tiré du blogue de l’autrice.

https://www.pressegauche.org/

Notes

[1] L’expression « kitchen sink drama » signifie littéralement « drame autour de l’évier de cuisine », caractérise tout un mouvement culturel britannique des années 1950 et 1960 qui s’est intéressé, de manière réaliste, aux conditions de vie de la classe ouvrière. Le mouvement a traversé la littérature, le théâtre, le cinéma. Parmi les films, citons Samedi soir, dimanche matin (1960) de Karel Reisz, La solitude du coureur de fond (1962) de Tony Richardson, Billy le menteur (1963) de John Schlesinger .

[2] Prix d’interprétation masculine Cannes 2023 pour l’acteur japonais Koji Yakusho.

[3] Prix d’interprétation féminine Cannes 2023 pour l’actrice turque Merve Dizdar.

[4] Disponible en ligne

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15 mai 2023 ~ 0 Commentaire

turquie

turk

Elections en Turquie: Recep Tayyip Erdogan sous la barre des 50 % des voix sur 90% des bulletins dépouillés, vers un potentiel second tour

Un second tour inédit semble se profiler dimanche soir en Turquie, suspendue aux résultats du dépouillement de l’élection présidentielle. Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siègeront au parlement monocaméral à AnkaraD’après la chaîne de télévision turque Halk TV, proche du parti d’opposition, qui se base sur l’agence privée Anka, R. Edogan est à 48.55 % des voix, contre 45,69 % pour son principal opposant, K. Kiliçdaroglu (CHP), et 5,33 % pour S. Ogan, sur 83.31 % des bulletins dépouillés.

Selon l’agence étatique Anadolu, R. Erdogan est à 50,43% des voix contre 43,77% pour K Kiliçdaroglu et 5,31% pour S. Ogan, sur 80,48 % des bulletins dépouillés.

Pour rappel, un candidat doit remporter 50 % des voix et un bulletin pour l’emporter dès le premier tour, sans quoi un deuxième tour se tiendra le 28 mai.

L’opposition affirme que la nette avance d’Erdogan selon Anadolu est due à l’ordre dans lequel les bulletins de vote ont été comptés, le gouvernement ayant ralenti selon, elle le comptage dans les zones où l’opposition est majoritaire.

Dans le Hatay, Erdogan obtient 48,08 %… contre 48,01 % à Kiliçdaroglu (sur la quasi-totalité des urnes). Mais le président sortant domine largement dans les provinces alentour, qui sont historiquement favorables aux conservateurs et à leurs alliés nationalistes du MHP (Osmaniye, Gaziantep, Kilis).

Les résultats à Ankara : les deux candidats dans un mouchoir de poche

Selon l’agence Anadolu sur 97,41 % des urnes dépouillées, Kemal Kiliçdaroglu obtient 46,90 % des suffrages, contre 46,32 % pour Recep Tayyip Erdogan. Côté législatives, le CHP de Kiliçdaroglu est en tête dans la circonscription Ankara-1 (41,21 % contre 24,94 % pour l’AKP d’Erdogan), et l’AKP est en tête à Ankara-2 (41,99 % contre 20,54 %) et Ankara-3 (32,03 % contre 28,45 %)

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14 mai 2023 ~ 0 Commentaire

cgt (médiapart)

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12 mai 2023 ~ 0 Commentaire

europe (jdd)

npa europe

Au Parlement européen, le PS, EELV et LFI votent déjà ensemble

Au Parlement européen, les députés EELV, PS et LFI ont 80 % de votes similaires depuis le début de la législature. Une proportion élevée, comparable à celle observée à l’Assemblée nationale. Si les Insoumis s’en servent pour justifier le bien-fondé d’une liste commune en 2024, écologistes et socialistes nuancent l’importance de ce chiffre.

Voilà plusieurs semaines déjà qu’à gauche, les arguments se multiplient pour justifier le bien-fondé ou l’inutilité d’une liste commune sous bannière Nupes aux élections européennes de juin 2024. Dans une interview au Journal du Dimanche, Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), justifie sa volonté de partir séparément par des « différends » idéologiques trop importants avec La France insoumise (LFI) sur les sujets européens.

Un argumentaire que réfute Manon Aubry. Dans un entretien publié ce jour sur notre site Internet, la cheffe de file insoumise au Parlement européen assure que les combats que son groupe mène à Bruxelles et à Strasbourg sont très largement partagés avec les écologistes et les socialistes. En épluchant dans le détail les milliers de scrutins qui se sont tenus depuis le début de la législature actuelle au sein de l’assemblée européenne, les chiffres donnent raison à l’eurodéputée insoumise. Mais ses alliés de la Nupes tiennent à nuancer et contextualiser ce qui serait une proximité de façade.

80 % de votes communs

« Depuis le début de la législature, nous votons à 80 % comme les eurodéputés écologistes, et à 75 % comme les socialistes. À l’Assemblée nationale, les proportions sont similaires et ça ne leur a pas empêché de faire campagne sous une même bannière ! » Voilà l’argument tout trouvé par Manon Aubry en réponse à ses alliés de la Nupes pour qui de trop grandes divergences idéologiques empêcheraient de bâtir une liste commune aux élections européennes.

En regardant dans le détail l’ensemble des scrutins publics qui ont eu lieu dans l’hémicycle européen depuis le début de la mandature en cours, Manon Aubry a raison : socialistes, écologistes et Insoumis votent très majoritairement de la même manière. Selon les données fournies par le Parlement européen, sur les 15 646 votes qui se sont déroulés depuis le 1er juillet 2019, les eurodéputés de LFI et d’EELV ont effectivement voté de la même manière lors de 81 % de ces scrutins. Entre parlementaires socialistes et Insoumis, cette similitude atteint 76 %, et jusqu’à 86 % entre élus d’EELV et ceux du PS.

Pour comparaison, sous la législature actuelle de l’Assemblée nationale, les similitudes de votes entre les trois groupes de gauche sont semblables à celles qu’on observe à l’assemblée européenne : 80 % entre LFI et EELV, 74 % entre LFI et le PS et 79 % entre EELV et le PS. Pour la coprésidente du groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL), c’est la preuve par les chiffres que les désaccords entre alliés de la Nupes ne sont plus importants à Bruxelles qu’à Paris. Un argument infaillible ?

La vision insoumise de l’avenir de l’UE interroge ses alliés

« On ne peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres », rétorque David Cormand, proche de Marine Tondelier. « D’abord, tous les votes à main levée ne sont pas répertoriés, liste le député européen écologiste. Ensuite, le mode de travail du Parlement européen fait que le texte présenté en hémicycle est généralement un compromis obtenu lors du travail en commission, ce qui réduit les différences de votes en plénière. La preuve par les chiffres : les Insoumis votent à 77 % comme le PS, et à 66 % comme les macronistes. Et personne n’imaginerait une liste commune entre LFI et Renaissance aux européennes ! »

 Au Parlement européen, les Insoumis votent à 66 % comme les macronistes. Personne n’imaginerait une liste commune entre LFI et Renaissance aux européennes ! David Cormand, député européen EELV

L’ancien secrétaire national d’EELV s’interroge également sur « la vision de l’avenir de l’UE » portée par les Insoumis. Un élément qui pose autant question du côté des socialistes. Même si les dirigeants du PS sont davantage ouverts à la discussion concernant une liste commune en juin 2024, la position de LFI vis-à-vis d’un certain nombre de sujets européens mérite une indispensable mise au point. « Il doit y avoir une clarification nécessaire des Insoumis sur ce qu’ils veulent et pensent vraiment de l’avenir de la construction européenne, soutient le socialiste Christophe Clergeau, secrétaire national à l’Europe. S’ils veulent porter une vision qui rassemble à gauche, ce ne peut pas être celle qu’ils ont portée ces dernières années. »

Pour ce dernier, l’argument des uns n’efface pas celui des autres. « Cette similarité entre nos votes montre que si l’on part ensemble ou séparément aux élections européennes, quoi qu’il arrive, il nous faudra mettre en avant ces combats communs au Parlement européen où nous siégerons, de toute façon, dans des groupes politiques différents. »

Hugo Palacin avec Anne-Charlotte Dusseaulx 12/05/2023

https://www.lejdd.fr/politique/

Commentaire:

C’est quoi au fait ces divergences? (Et ces points unitaire?)

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