Archive | Médias, culture

22 mai 2014 ~ 0 Commentaire

A cannes, ken loach écrabouille la concurrence (rue 89)

Ken Loach et « Jimmy’s Hall »Politique et festif

Il fêtera ses 78 piges le 18 juin prochain, mais n’a rien perdu de sa fougue et de son inspiration. Ken Loach, habitué parmi les habitués du Festival de Cannes (Palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève »), fait son retour en compétition avec « Jimmy’s Hall ».

Un film qui, contrairement à ce qui a été annoncé un peu partout ces derniers mois, ne sera pas son dernier ; le cinéaste, un rien lassé par les difficultés rencontrées dans l’univers sans pitié de la production, ayant encore des choses à dire et à mettre en scène. Il le prouve aujourd’hui avec ce film historique et évidemment politique, qui confirme sa place toujours éminente parmi les cinéastes « engagés » et parmi les cinéastes tout court.

Dans « Jimmy’s Hall », Ken Loach retrace l’histoire authentique de Jimmy Gralton, un leader communiste irlandais qui, après des années d’exil aux Etats-Unis (exil dont l’explication sera dévoilée dans plusieurs flashbacks), revient sur ses terres d’origine au début des années 30.

Irlande, terre sans pitié Indépendante depuis une décennie, l’Irlande du Sud continue néanmoins d’être violemment agitée par des conflits entre, d’un côté, l’Eglise toute puissante et les potentats locaux et, de l’autre, les idéalistes qui croient en une révolution sociale et politique radicale.

Jimmy Gralton est évidemment l’un de ces derniers. Dans son comté de Leitrim, il œu- vre à la réouverture d’un dancing qui accueille ceux qui souhaitent s’amuser malgré le con- texte glacial de la prude Irlande, mais aussi s’instruire et apprendre, puisque l’endroit tient tout à la fois lieu de boîte de nuit et d’université populaire sauvage. Le succès est énorme et les autorités politiques comme ecclésiastiques ne voient pas d’un bon œil ce contre-pouvoir influent.

L’éducation, Karl Marx et le jazz (Gralton a ramené un gramophone et des disques de son « séjour » américain) contre l’obscurantisme, les diktats moraux de l’église et le grand ca- pital omnipotent. Dans « Jimmy’s Hall », Ken Loach, fidèle à lui-même et toujours accom- pagné au scénario de son compère Paul Laverty, met en scène un conflit d’hier (l’Irlande des années 30, donc), mais ne s’abîme jamais dans la vignette historique ou les académismes du biopic.

Amour, joie, subversion Comme à son excellente habitude, le cinéaste, malgré sa sym- pathie plus qu’évidente pour Jimmy, ne cède pas (ou peu) à la tentation de l’hagiographie et du « film à message ». Au plus près de ses personnages, le cinéaste, de la même manière que dans ses fictions contemporaines, filme avec une intensité de chaque scène les senti- ments et élans de ses protagonistes : des êtres de chair et de sang qui luttent, s’aiment, s’unissent et, à l’occasion, font la fête pour oublier leurs innombrables emmerdements.

Hymne à la jeunesse, à la croyance en des lendemains plus justes et à l’esprit de résistance, « Jimmy’s Hall », admirablement mis en scène et interprété (Barry Ward, alias Gralton, peut viser le prix d’interprétation), s’impose avec une saine simplicité comme l’une des fictions les plus stimulantes d’une compétition cannoise qui, malgré ses sommets (« Winter Sleep » de Nuri Bilge Ceylan, « Deux jours, une nuit » des frères Dardenne, « Foxcatcher » de Bennett Miller), ne donne pas que des raisons de s’enthousiasmer. La preuve par deux.

http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2014/05/22/a-cannes-ken-loach-ecrabouille-concurrence-hazanavicius-godard-252362

“Jimmy’s Hall” : Ken Loach fait valser la tyrannie (Télérama)

Le 20/05/2014 à 17h43- Mis à jour le 22/05/2014 à 14h32 Pierre Murat

Ah, le Ken ! S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer. C’est le seul cinéaste à n’avoir jamais renié ses opinions politiques : à gauche toute, depuis plus de quarante ans ! Communiste, il a été, communiste, il reste. Avec lui, les traditions perdurent. C’en est réconfortant.

L’Irlande, il l’a déjà filmée, notamment dans un thriller de ses débuts, plutôt méprisé, à tort : Secret défense. Et bien sûr, dans Le vent se lève, pas un de ses meilleurs films, mais récompensé par la Palme d’or 2006. Grande nouveauté dans Jimmy’s Hall : l’IRA, souvent défendue par le cinéaste contre l’impérialisme anglais, n’est pas vraiment à la fête. Elle serait même du côté des oppresseurs. Presque à l’égal du clergé, vous vous rendez compte ? En fait, Ken, tendre anar, déteste autant l’Eglise que l’Etat, surtout s’ils se montrent réactionnaires…

http://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2014/jimmy-s-hall-et-ken-loach-fit-valser-la-tyrannie,112789.php#B3CSw9WxUoGkHoFq.99

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22 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Une œuvre de street art qui illustre la colère contre le mondial (ci)

 Flickr/CC/Paulo Ito https://www.flickr.com/photos/pauloito/13998946669

Une peinture murale brésilienne devient l’icône de la relation compliquée du Brésil avec la compétition qu’il accueille.
Un enfant qui pleure à table, avec dans son assiette rien d’autre à manger qu’un ballon de foot. Cette peinture murale est apparue le 10 mai sur les murs d’une école de São Paulo, rapporte The Independent. Et depuis, l’œuvre de l’artiste de street art Paulo Ito a été partagée plus de 50 000 fois rien que sur Facebook.
Depuis juin dernier, la ville de São Paulo est le siège de nombreuses manifestations contre les dépenses du gouvernement pour la Coupe du monde. Le coût de l’organisation vient d’atteindre 11 milliards de dollars, une somme qui pourrait être consacrée aux Brésiliens, assurent les manifestants. Dans l’édition américaine de Slate, Paulo Ito explique la popularité de son œuvre : « Les gens avaient l’impression [que l'argent n'est pas utilisé à bon escient] et l’image n’a fait que retranscrire cela ».

« La lassitude des Brésiliens face aux échecs de leur société s’est exacerbée avec la Coupe du monde et s’est transformée en violents affrontements avec la police pendant les mani- festations de São Paulo », explique The Independent. Rien qu’à São Paulo, la ville qui accueil- lera le match d’ouverture, 246 millions de dollars seront dépensés pour construire des routes alors que, selon l’édition américaine d’Al Jazeera, il manque au moins un million de domi- ciles dans l’Etat.

« La vérité, c’est qu’il y a tellement d’injustice au Brésil qu’il est difficile de savoir par où com- mencer », déclare Paulo Ito à Slate. Et l’artiste de conclure : « Je ne voulais pas dire que rien n’est fait pour combattre la pauvreté, mais nous avons besoin de montrer au monde que la situation n’est toujours pas résolue ». Courrier international Margot Guillois 21 mai 20

Flickr/CC/Paulo Ito https://www.flickr.com/photos/pauloito/13998946669

http://www.courrierinternational.com/article/2014/05/21/une-oeuvre-de-street-art-qui-illustre-la-colere-contre-le-mondial

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19 mai 2014 ~ 0 Commentaire

La représentation des catégories socioprofessionnelles à la télévision (odi)

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Parmi les personnes qui prennent la parole à la télévision, on compte 57 % de cadres supérieurs contre 2 % d’ouvriers. Cette représentation est en complet décalage avec la réalité sociale.

Les cadres supérieurs représentent 57 % des personnes qui prennent la parole dans les programmes de la télévision française, alors qu’ils constituent 7 % de la population totale, selon le « Baromètre de la diversité à la télévision pour l’année 2013 », publié par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) [1].

Les ouvriers, 9 % de la population totale (selon les données du CSA), ne représentent que 2 % des personnes entendues à la télévision. Celles sans activité professionnelle (enfants, étudiants, femmes ou hommes au foyer, chômeurs) qui représentent 38 % de la population ne sont que 10 % à intervenir à la télévision. Enfin, les retraités forment 20 % de la population, mais 3 % seulement des personnages de la télévision.

Cette représentation des catégories socioprofessionnelles via la fiction, les diver- tissements et les programmes d’information est en décalage avec la structure sociale réelle. Elle construit une image d’une société largement plus favorisée que ce qu’elle est. Logique : la télévision constitue d’abord un divertissement, et, en la matière, on préfère toujours observer une situation sous un jour plus favorable.

Ensuite, pour ceux qui parlent à la télévision, il faut savoir maîtriser le discours en public. La parole est donnée, dans l’immense majorité des cas, à ceux qui manient le mieux cette parole, c’est-à-dire les plus diplômés. Il n’en demeure pas moins que l’écart est énorme.

Les cadres sont huit fois plus souvent présents qu’ils le devraient si le temps d’an- tenne était réparti en fonction de leur part dans la population et 26 fois plus présents que les ouvriers. En soi, l’égalité de présence des catégories sociales à la télévision n’aurait pas grand sens, cependant l’ampleur du déséquilibre est marquante.

On peut difficilement penser que ce phénomène n’a pas de conséquences auprès de la population et des commentateurs, sur la construction de l’image des catégories sociales et sur la représentation des intérêts des catégories les moins favorisées. Enfin, autant il existe un débat sur la présence des femmes et des minorités visibles sur le petit écran, autant celle de la présence des différents milieux sociaux est totalement absente.

http://www.inegalites.fr/spip.php?article1493

 

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19 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Marine lp progresse…en régressant (acrimed)

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L’opinion selon BVA :

Pour BVA, Marine Le Pen progresse… même quand elle régresse  !

Cette semaine, BVA a fait fort. Dans un article publié sur son site le 10 mai, et qui sert de résumé à un sondage effectué à la fin du mois d’avril, l’institut titre, au mépris de la réalité : « Marine Le Pen : toujours impopulaire… mais toujours en progression ». Pour l’impopularité, c’est vrai ; en revanche, pour la « progression », c’est parfaitement faux si on se base sur les chiffres de… BVA !

En effet, l’institut avait déjà effectué un sondage similaire en septembre 2013. On y retrouve les mêmes grandes questions : « Pourriez-vous voter pour Marine Le Pen à la prochaine présidentielle ? », « Vous personnellement, avez-vous une très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise opinion de Marine Le Pen ? » et « Feriez-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout confiance à Marine Le Pen pour gouverner le pays ? ». La méthode de sondage est la même (par téléphone et par internet) et l’échantillon est semblable (1 049 personnes en septembre, 1 102 en avril) ; ces deux enquêtes d’opinion sont donc très largement comparables.

Sur toutes les questions posées sans exception, Marine Le Pen enregistre une très nette baisse de sa popularité. Le chiffre de bonnes opinions baisse de quatre points, celui de mauvaises opinions augmente de trois points (et même de neuf points pour les « très mau- vaises » opinions). Le nombre de personnes disant pouvoir voter pour elle à la présidentielle est en baisse de six points et celui du nombre de personnes affirmant qu’ils ne pourraient « en aucun cas » voter pour elle est en hausse de six points. On retrouve les mêmes chiffres sur la confiance : une baisse de quatre points de ceux qui lui font « confiance pour gouverner le pays » et une hausse de quatre points de ceux qui ne lui font pas confiance.

Pourquoi BVA a-t-il choisi de présenter Marine Le Pen comme étant « en progres- sion » alors que, selon ses propres chiffres, elle est en très nette baisse ? Pourquoi aller cher- cher des données de 2011 pour faire un comparatif alors qu’il existe des chiffres de 2013 ? S’il s’agit de parler du temps long, pourquoi parler de « progression » alors que toutes les varia- tions enregistrées sur le long terme se situent dans la marge d’erreur du sondage (établie à 2,5 points) ? Surtout, pourquoi taire cette nette et brutale chute de Marine Le Pen ?

Serait-ce qu’à quinze jours de l’unique tour de l’élection européenne, il ne faudrait pas gâcher le récit médiatique qui présente quasi systématiquement le Front national comme le futur grand gagnant de ce scrutin ?

Notes:

[1] Comme l’analysait Pierre Bourdieu dans un célèbre article « - « L’opinion, ça n’existe pas »- reproduit ici même-.

[2] Les articles publiés sous forme de « tribune » n’engagent pas collectivement l’Association Acrimed, mais seulement leurs auteurs.

Par Antoine Léaument, le 19 mai 2014

L’opinion que prétendent mesurer et refléter les sondages est une construction des sondages eux-mêmes [1].

Et les sondeurs professionnels ne reculent décidément devant rien : tout est bon pour aller le sens du vent médiatique et politique, quitte à se contredire à quelques mois d’intervalles, com- me nous le rappelle le texte publié sur son blog que nous a fait parvenir un correspondant. Nous le reproduisons ci-dessous, sous forme de tribune [2] et sous son titre original. On savait les sondeurs capables de faire dire à peu près n’importe quoi aux chiffres qu’ils construisent. Au mépris des résultats de leurs propres « études d’opinion » et pour mieux fabriquer cette dernière, ils n’hésitent pas non plus à en choisir certains, pour mieux en occulter d’autres. Que le Front national progresse politiquement est une chose, affirmer que les sondages enregistrent ces progrès dans l’opinion sondée en est une autre ! (Acrimed)

http://www.acrimed.org/article4350.html

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18 mai 2014 ~ 0 Commentaire

À brest, on a marché pour la culture et l’art (of)

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Ils étaient 500 à participer cet après-midi à une « Marche pour la culture », place de la Liberté. Solidaires avec les intermittents et pour défendre un secteur fragilisé.

Forte mobilisation, cet après-midi, au bas de la place de la Liberté, pour la « Marche pour la culture et l’art ». Selon les organisateurs, les directeurs des principaux équipements culturels brestois, le Collectif ART 29, des syndicaux de salariés (CGT, Sud-Culture, Unef), mais aussi d’employeurs (notamment le principal, le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles, SYNDEAC), et le public, pas moins de 500 personnes ont marché autour du square Mathon. Une manifestation festive et inventive malgré le contexte plutôt sombre. Après 17 minutes de marche, ils ont « symboliquement posé pour la photo en se serrant les coudes ».

« Alors que les économies sur le budget de la Culture équivalent seulement à 20 km d’au- toroute, elles déstructurent totalement un secteur déjà fragilisé », ont-ils rappelé.

La Marche était aussi « un soutien à la lutte des intermittents du spectacle dont le statut risque d’être encore plus précaire » si l’accord sur l’assurance chômage entre le Medef et des syndicats (CFDT, FO et la CFTC) est entériné par le ministre du Travail.

http://www.ouest-france.fr/culture-brest-marche-pour-la-culture-2549288

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16 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Intermittents du spectacle, ciné gratuit imposé au multiplexe (of)

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Mercredi soir, une quarantaine d’intermittents ont fait irruption au cinéma Liberté, à Brest. L’objectif de l’action : la gratuité des projections pour les spectateurs.

Surprise, vers 19 h mercredi soir, pour le public du cinéma Liberté : une quarantaine d’inter- mittents ont fait irruption dans le multiplexe. Ils ont bloqué l’accès aux caisses, recouvert les distributeurs de sacs poubelles et accroché des affiches sur les vitres.

Leur objectif : la gratuité des projections pour les spectateurs. Membres du collectif A.R.T. 29, Arts en Résistance dans les Territoires, ils répondaient à l’appel de leur coordination, la «Coordination nationale des précaires, chômeurs, intermittents, et intérimaires», qui avait décidé cette action nationale visant les salles de cinéma, le jour même de l’ouverture du festival de Cannes.

Les intermittents veulent ainsi dénoncer les menaces qui pèsent sur leur régime d’indem-nisation. Pascal Turgis, le directeur du Liberté, a rapidement prévenu la police. Qui a laissé les intermittents distribuer leurs tracts et expliquer les raisons de leur action aux spectateurs. Le directeur a alors décidé de ne pas projeter les films, invitant le public à sortir du multiplexe. Puisqu’il leur devenait « impossible d’offrir des films aux spectateurs », les intermittents ont évacué le cinéma. Brest – 06h02

http://www.ouest-france.fr/intermittents-du-spectacle-cine-gratuit-impose-au-multiplexe-2544197

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15 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Brest marche pour la culture le 17 mai (cb)

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Un collectif d’acteurs du secteur culturel appelle à manifester samedi 17 mai à 14 h place de la Liberté.

Relayant un mouvement national, plusieurs acteurs du secteur culturel brestois – artistes, intermittents, représentants de lieux de diffusion… – appellent les habitants à manifester samedi 17 mai à 14 h place de la Liberté à Brest pour dénoncer « les restrictions budgétaires, menaces sur les droits sociaux des artistes et techniciens, bouleversement des pouvoirs des collectivités territoriales… » Ils estiment que les missions de service public sont en danger dans tous les domaines de la culture du fait de mesures d’austérité, de la remise en cause du régime des intermittents du spectacle, de la réorganisation territoriale annoncée. Ils regrettent une accélération de « la marchandisation de la culture ». Dernière mise à jour : 14/05/2014 à 12:20

http://www.cotebrest.fr/2014/05/14/brest-marche-pour-la-culture-le-17-mai/

 

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10 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Intermittents: il est encore temps!

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«  Chômeurs, précaires, postiers, intermittents, intérimaires, avec ou sans papier, solidarité ! »

Cet appel résonne régulièrement lors de nos actions, il s’allonge au fil du temps et doit encore s’amplifier… Une telle diversité dans une même lutte n’est pas si courante et pourtant, quoi de plus logique, nous sommes tous attaqués par le nouvel accord sur l’assurance chômage.

La mobilisation devrait être générale. Empêcher les intermittentEs de vivre de leur métier est un projet culturel clair : moins de compagnies, de films ou de festivals indépendants pour ne garder que de grosses productions sous la tutelle de financeurs privés ou publics.

Empêcher les travailleurEs privés d’emploi d’être correctement indemnisés est aussi un projet de société clair : obtenir une main-d’œuvre corvéable à merci. Ce projet s’inscrit dans une logique européenne : diminuer le taux de chômage en augmentant le nombre de tra- vailleurs pauvres, multiplier les contrats précaires, pas même renouvelés, comme c’est le cas à La Poste.

L’accord signé le 22 mars par le patronat et des syndicats complices n’a eu pour base que les propositions du Medef. Pourtant d’autres propositions ont été élaborées par les premiers concernéEs, soutenues pour l’essentiel par un comité de suivi à l’Assemblée nationale. Nous exigeons donc au minimum que le ministre du Travail ne valide pas l’accord et que les négociations soient rouvertes sur la base de nos propositions. Rebsamen a signé la dernière tribune du comité de suivi : va-t-il se renier ?

Actions, coordination Le Medef avait annoncé la catastrophe : la disparition de l’inter- mittence. Une fois ce scénario évité grâce à une forte mobilisation, certains intermittentEs sont rentrés chez eux, estimant que dans le contexte actuel, ils ne pouvaient pas espérer mieux. La logique de culpabilisation montre encore une fois son efficacité : malgré des licenciements massifs, la majorité des concernés n’ose pas réclamer ses droits. Pourtant l’assurance chômage a été créée pour palier une carence du système capitaliste : elle est un dû, non une aumône.

Nous continuons à construire notre lutte, avec toute notre diversité : avec ou sans emploi, du public ou du privé, syndiqués ou non, organisés en coordination… Le mouvement s’orga- nise en AG, commissions, pour préparer les manifestations, les actions d’information dans les lieux culturels, les Pôles emploi, les agences d’intérim, les occupations sur tout le territoire (locaux de Force ouvrière, journal télévisé de France2, conseil général du PS, bureaux du Medef…).

Dynamisés par les réussites des uns et des autres, les collectifs se sont réunis en coordination nationale pour mutualiser et préparer la suite. Des semaines à thèmes per- mettront à chaque collectif d’imaginer ses propositions, ses mobilisations, en fonction des opportunités locales. Des dates d’actions coordonnées sont prévues. Un appel à la grève a été lancé pour le samedi 17 mai par la coordination nationale : sera-t-il repris par les syndicats ?

CorrespondantEs Hebdo L’Anticapitaliste – 241 (08/05/2014)
Plus d’infos : cip-idf.org ; fnsac-cgt.com ; sud-culture.org

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10 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Le monde diplomatique disparaît… (lmd)

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A l’évidence, il s’agissait d’une anomalie.

Comme nous l’avions rapporté l’année dernière, Le Monde diplomatique figurait à la 178e place des 200 titres de presse les plus aidés par les pouvoirs publics en 2012, très loin derrière Le Monde (1er), Le Figaro (2e), mais aussi Le Nouvel Observateur (8e), L’Express (9e), Télé 7 jours (10e), Paris Match(12e), Valeurs Actuelles (66e), Télécâble Satellite Hebdo (27e), Point de Vue (86e), Closer (91e), Le Journal de Mickey (93e), Gala (95e), Voici (113e), Prions en église (121e), Auto Moto (124e), Mieux vivre votre argent (131e), Détente Jardin (167e), Spirou (172e)…

Entre les deux premiers titres, dotés de plus de 18 millions d’euros chacun, et Le Monde diplomatique avec 188 339 euros, l’écart allait de 1 à 100. De 1 à 36 entre Le Monde diplomatique et Télé 7 jours. Dès lors que l’argent des contribuables doit servir, selon la volonté du législateur, à aider les publications qui concourent au débat public, une telle discordance entre les sommes rondelettes offertes à un titre du groupe Lagardère lardé de publicité et destiné à annoncer les programmes de télévision, et celles, fluettes, dévolues à un journal comme le nôtre, ne pouvaient que résulter d’une erreur…

Il n’en est rien. En 2013, Le Monde diplomatique a purement et simplement disparu de la liste des deux cents titres les plus aidés, rendue publique le 5 mai par le ministère de la culture et de la communication. L’an dernier, Le Figaro a battu Le Monde d’une courte tête pour devenir médaille d’or des publications aidées par l’Etat (un peu plus de 16 millions d’euros chacun). Et Télé 7 jours… a gagné une place (9e en 2013, avec 6 947 000 euros, soit 27 000 euros de plus qu’en 2012).

Il faut féliciter l’Etat pour sa scrupuleuse impartialité : les publications les plus scan- dalisées par le montant des dépenses publiques, celles qui matraquent le thème du « ras- le-bol fiscal » et se montrent les plus enthousiastes quand les retraites sont gelées, n’ont pas pour autant été négligées par la « mama étatique » — une formule de l’hebdomadaire Le Point — lorsqu’elles ont tendu leurs sébiles en direction des ministères.

Le Point, justement, a continué à toucher plus de 4,5 millions d’euros, soit 22 centimes d’aide du contribuable pour chaque hebdomadaire diffusé, bien que le titre appartienne à la famille Pinault, sixième fortune de France (11 milliards d’euros). M. Serge Dassault, cinquième fortune de France (12,8 milliards d’euros), sénateur UMP et propriétaire du Figaro, a reçu, lui, 16 centimes de l’Etat pour chaque exemplaire vendu d’un journal qui exalte les vertus de l’austérité budgétaire. Et c’est sans doute parce que le quotidien Les Echos appartient à M. Bernard Arnault, première fortune de France (24,3 milliards d’euros), que ce quotidien économique qui, lui aussi, peste sans relâche contre les dépenses publiques, n’a reçu en 2013 que 4 millions d’euros du contribuable…

Lorsqu’une publication quitte un tableau, un palmarès, une autre s’y substitue. Coïncidence saisissante (c’en est une) : presque à la place qu’occupait Le Monde diplo- matique en 2012, et pour un montant à peu près identique, L’Opinion a surgi en 2013 (177e avec 184 000 euros d’aides de l’Etat).

L’Opinion est ce quotidien lancé par M. Nicolas Beytout, avec des concours financiers dont la transparence n’est pas absolue, mais au service d’une ligne rédactionnelle qui, elle, ne laisse planer aucun mystère puisque c’est celle du Medef. La diffusion payée du journal de M. Beytout est confidentielle (de mille à trois mille exemplaires par jour en kiosques), mais sa seule survie permet à son créateur de naviguer d’une antenne à l’autre et d’être très géné- reusement cité dans la plupart des revues de presse. Ce qui, là encore, n’est pas donné à tout le monde.

Le ministère de la culture et de la communication, à qui il faut savoir gré de la publication, très pédagogique, du montant annuel des aides publiques à la presse, prétend que celles-ci « concourent à la modernisation et la diffusion partout dans le pays d’une presse pluraliste et diverse. »

En nous versant un don, que vous pourrez partiellement déduire de vos impôts, vous disposez d’un moyen infiniment plus efficace de concourir à l’objectif que s’est assigné l’Etat — avec un humour qu’on ne lui soupçonnait pas…vendredi 9 mai 2014

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-05-09-le-diplo-disparait

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09 mai 2014 ~ 0 Commentaire

Brésil: vent de révolte contre une coupe du monde beaucoup trop chère

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« Faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde, qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays, leur passion pour le football et que, s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi. » Cette phrase malheureuse de Platini condense à la fois l’inquiétude des dirigeants sportifs et politiques à l’égard de la tension sociale montante au Brésil à la veille de la Coupe du Monde et la nostalgie d’un pays qui n’existe plus.

Car depuis plusieurs mois, les travailleurs et la jeunesse brésiliens ne se retrouvent plus dans cette image de la « beauté » du pays, de la « passion pour le football » et d’un peuple « joyeux ». Les grandes manifestations de juin dernier ont laissé leur marque dans les esprits de toute une génération longtemps anesthésiée par les promesses du « Brésil-puissance » et par plus de treize ans de gouvernement du PT. Le coût économique et social extrêmement élevé de l’évènement sportif est devenu ainsi la cible symbolique de la lutte contre une société profondément injuste.

Le(s) vrai(s) visage(s) de la Coupe du Monde José Afonso, Raimundo Nonato, Fábio Luiz, Ronaldo, Marcleudo, José Antônio, Antônio José et Fabio Hamilton aimaient très probablement le foot. Et pourtant ils ne pourront pas assister à la Coupe du Monde car ils sont tous morts victimes des conditions de travail inhumaines dans les travaux de construction des stades et d’infrastructures. L’évènement sportif aura aussi certainement un goût amer pour les 170 000 familles expulsées de leurs logements au profit de ces mêmes travaux.

Amarildo et Douglas, des symboles d’une violence « un peu sociale » C’est aussi le cas pour les familles et des amis de l’ouvrier du bâtiment Amarildo et du danseur Douglas, assas- sinés brutalement et devenus des symboles de la violence policière dans les favelas « paci- fiées ». Le fait nouveau c’est que dans un pays où jusqu’à présent la police tuait des jeunes et des travailleurs pauvres en toute impunité, des mobilisations aient eu lieu, jusqu’à imposer une véritable enquête et l’arrestation des responsables.

De Jirau à Rio, le retour de la classe ouvrière Mais les changements en cours au « pays du foot » ne s’arrêtent pas là. Avant même les mobilisations de juin dernier, une succession de grèves a mis à mal la construction par GDF-Suez du barrage de Jirau dans la région amazo- nienne, donnant les premiers signes que la classe ouvrière brésilienne commençait à lever sa tête.

Des journées de travail de plus de quinze heures, des morts victimes du manque d’assis- tance médicale, la violence morale et physique des contremaîtres avaient déclenché des véri- tables émeutes. Plus en général, toutes les statistiques montrent une augmentation consi- dérable du nombre de grèves depuis 2012. Le dernier exemple de ce « réveil ouvrier » a été la grève victorieuse des balayeurs de Rio, qui ont saisi le moment du Carnaval pour imposer l’ensemble de leurs revendications. C’est évidemment un scénario de ce type que fait peur aussi bien aux dirigeants de la FIFA qu’au gouvernement brésilien.

Solidarité internationale Un appel à des manifestations de solidarité internationale est lancé, notamment pour le jour de l’ouverture de la Coupe du Monde, le 12 juin. Un cadre unitaire est en train de se créer et le NPA y participera de plein-pied ! Daniela Cobet

http://www.ccr4.org/Bresil-vent-de-revolte-contre-une-Coupe-du-Monde-beaucoup-trop-chere

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