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02 février 2025 ~ 0 Commentaire

Bolloré

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02 décembre 2024 ~ 0 Commentaire

Bolloré

Appel à des journées d’actions contre l’empire Bolloré du 29 janvier au 2 février 2025

Au lendemain des élections législatives, une centaine d’organisations ont lancé un appel à désarmer l’empire Bolloré. Elles y pointaient la menace grave que représente une telle omnipotence – financière et médiatique – mise au service de la fascisation des esprits. Elles appelaient à agir contre un ensemble de dispositifs dédiés à la conquête du pouvoir par l’extrême droite. Depuis, de l’autre côté de l’océan, E. Musk, un autre milliardaire, a su peser de tout son poids – fortune de Tesla et contrôle haineux des algorithmes de X – pour redonner les rênes de la première puissance mondiale à Donald Trump.

Ici, alors qu’un gouvernement très provisoire s’aligne déjà sur les vœux du Rassemblement National, des collectifs s’organisent pour pirater les visées de Bolloré.

Tandis qu’il publie le livre de Jordan Bardella, après avoir mis brutalement la main sur Fayard et placé à sa tête l’éditrice de Zemmour, les syndicats de cheminots refusent de voir sa propagande affichée dans les gares 1 et forcent au respect des règles concernant l’espace publicitaire. Une centaine de librairies se relient pour appeler à escamoter les éditions Bolloré/Hachette des rayons 2 . Une opération d’insertion massive de marque-pages s’engage pour les fêtes afin d’inviter au boycott et à soutenir les éditions indépendantes. Le 9 décembre, des collectifs franciliens se donnent rendez-vous pour perturber l’assemblée générale qui doit acter, manœuvre boursière, la scission en quatre entités de Bolloré/Vivendi, aux Folies Bergères en plein cœur de Paris3.

Et du 29 janvier au 2 février 2025, une première grande vague d’actions coordonnées contre l’empire Bolloré est annoncée !

Ce que l’on nomme empire Bolloré est l’expression d’un projet industriel, financier et politique aussi glaçant qu’absolument cohérent. Il se déploie sous diverses formes et firmes qui se nourrissent d’un renforcement autoritaire de l’ordre économique mondial autant qu’elles l’appuient :

  • De la poursuite de l’entreprise coloniale de pillage des autres continents via le pouvoir logistique (historiquement Bollore Logistics) ou les énergies fossiles Bollore Energy) à la fabrication d’outils de contrôle des accès et de renforcement des frontières (EASIER, IER).
  • De la mise sous tutelle de la recherche publique pour des desseins privés (Universités de Nantes, Grenoble, Collège de France, La Sorbonne…) au maintien à tout prix des profits capitalistes via une « transition énergétique » basée sur un extractivisme dévastateur (batteries au lithium de Blue Solutions)
  • De l’accaparement des vignobles et oliveraies par des puissances financières spoliant les travailleur.euses de la terre aux déforestations climaticides sur des surfaces immenses pour les plantations d’huile de palme (Socfin) en Afrique et en Asie.
  • De la quête d’appropriation hégémonique des moyens médiatiques et culturels de diffusion de la pensée (Hachette, Canal, Europe 1, ses radios, journaux et télés en France mais aussi en Afrique avec Multichoice) au perfectionnement des technologies de surveillance et de répression (Automatic systems, IER, Indestat).
  • Des pratiques esclavagistes, viols et passages à tabac sur les employé.es de ses plantations au Cameroun ou au Liberia (Socfin – Socapalm)4 à la répression syndicale brutale et aux purges à Canal ou Itélé5.
  • De l’orchestration de la campagne de désinformation contre Reporters Sans Frontières (via Progressif media)6 à la récente reprise de l’École Supérieure de Journalisme de Paris avec un conglomérat d’autres milliardaires réactionnaires.
  • De la multiplication de ses agences de conseil, de pub’ (Havas, Havas creative et toutes leurs filiales) et instituts de sondage (CSA) à la mise au pouvoir de gouvernements suffisamment autoritaires et discriminants pour répondre aux besoins dévorants des plus riches, dans un monde où les ressources ne cessent de se raréfier (via des processus de corruption au Togo et en Guinée…et bientôt en France ?)

Il se trouve que l’une ou l’autre des ramifications de ce royaume tentaculaire est probablement implantée non loin de chez vous. Bien au-delà d’une figure toxique et d’un dessein personnel, la bollosphère est avant tout un système, avec ses agents zélés, ses dispositifs clés, ses maillons, ses points faibles. Il est d’intérêt public de faire obstacle à son développement. Nous devons pour cela nous rassembler en un large front à la fois social, syndical, écologiste, antiraciste, féministe, décolonial et international.

appel à action décentralisées contre l'empire Bolloré - affiche

Nous pouvons nous allier localement :

pour nouer des solidarités avec les employé.es, journalistes, technicien.nes qu’il entend contrôler, pour les aider à retourner la peur contre leur patron et à reprendre le contrôle de leur outil de travail.

pour faire des apéros-palettes au pied de ses entrepôts, des bals populaires dans ses bureaux et sur ses plateaux.

pour redistribuer les biens qu’il nous a spoliés, le fuel de ses dépôts à ceux qui n’ont pas de quoi se chauffer, pour remettre ses boites au service des biens communs.

pour zbeuler les AG de ses actionnaires, leur faire payer les mesures d’austérité et le dérèglement bio-climatique.

pour faire avec Zaho des « fucks mais vraiment gros gros fucks » à Bolloré dans ses salles de concerts, ses disques, ses livres, etc.

pour qu’il se tape l’affiche sur les murs des quartiers qu’il voudrait mettre au pas, et qu’il sente bien ce qu’il inspire de dégoût sur les terres où il se croit chez lui.

pour qu’il reste avec ses semblables dans sa villa fortifiée en plein Paris et nous lâche la grappe.

pour couler ses yachts, lui reprendre à la voile l’accès à son île finistérienne, réserve à néo-nazis, et pouvoir retourner y observer les oiseaux.

pour leaker toutes les crapuleries qu’il veut tellement planquer et donner la parole à celles et ceux qu’il croit pouvoir bâillonner.

pour aller redécorer, bloquer, occuper, désarmer ses infrastructures les plus toxiques … jusqu’à la chute de l’empire Bolloré.

Des collectifs partout dans le pays appellent à organiser des soirées d’information et des mobilisations en ce sens.

Sur le site desarmerbollore.net, vous trouverez :

Pour tous contacts, envois d’annonces et de récits des mobilisations en lien avec la campagne Désarmer Bolloré : desarmerbollore@riseup.net

Rendez-vous du 29 janvier au 2 février ! Et par la suite !

https://desarmerbollore.net/

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24 novembre 2024 ~ 0 Commentaire

Breyten Breytenbach

Breyten Breytenbach

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Breyten Breytenbach, né le 16 septembre 1939 à Bonnievale, dans la province du Cap, et mort le 24 novembre 2024 à Paris1, est un poète, écrivain, dramaturge, peintre et aquarelliste sud-africain d’origine et citoyen français, qui écrit tant dans sa langue maternelle (l’afrikaans) qu’en anglais.

Biographie

Fils d’agriculteurs, Breyten Breytenbach est né à Bonnievale,à 180 km du Cap et à 100 km de Cape Agulhas. Il a deux frères, l’aîné, Jan Breytenbach (né en 1932), qui sera le fondateur du South African Special Forces Brigade et Cloete Breytenbach (1933-2019), le cadet, qui sera photographe pour Die Burger, fondateur d’une agence de photo de presse et correspondant de guerre.

Au début des années 1960, encore étudiant à l’université du Cap, il s’oppose à la politique d’apartheid menée par le gouvernement Verwoerd. Alors qu’il effectue un séjour en France, il rencontre Yolande Ngo-Sach-Vinh, une Française d’origine vietnamienne, qu’il épouse. Ce mariage, qui tombe sous le coup du Mixed Marriages Act et de l’Immorality Act prohibant, de 1949 à 1985, les mariages mixtes entre Blancs et les personnes d’autres couleurs, l’interdit de séjour dans son pays natal.

Il s’installe alors à Paris et lance un mouvement clandestin d’opposition à l’apartheid, Okhela, qui devait organiser des réseaux de Blancs au service du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela2. Breytenbach était aussi lié au réseau Curiel.

Lors d’un séjour clandestin en Afrique du Sud, en 1975, durant lequel il essaie de recruter des membres pour Okhela, il est arrêté puis jugé2. Il est condamné à neuf ans de prison. Breytenbach est finalement libéré en 1982, grâce au soutien du président François Mitterrand, et retourne en France, adoptant la nationalité française. Durant cette période, son frère Jan, aux idées diamétralement opposées, mène au Sud-Ouest africain/Namibie des opérations secrètes de l’armée sud-africaine.

Il put retourner en Afrique du Sud avec l’abolition des dernières lois de l’apartheid en 1991 et les premières élections générales sud-africaines de 1994 au suffrage universel sans restriction raciale. Depuis, il partage son temps entre les États-Unis, la France, le Sénégal, où il dirige l’Institut Gorée, installé sur l’île de Gorée, et son pays natal, où il enseigne, publie et donne à voir des pièces de théâtre controversées sur ladite « nation arc-en-ciel ». Il a une fille journaliste nommée Daphnée Breytenbach.

Œuvre

D’abord poète appartenant, avec André Brink, au groupe des Sestigers, Breyten Breytenbach se signale rapidement par des fictions fantasmagoriques, comme Om Te Vlieg, dans lequel le personnage fantastique Panus joue un rôle primordial. Son séjour en prison donne naissance à des écrits de type autobiographique, comme The True Confessions of an Albino Terrorist (1983). Il commence aussi, à partir du début des années 1980, à écrire directement en anglais, ce qui ne l’empêche pas pour autant de poursuivre son activité poétique en afrikaans.

Breytenbach est surtout connu, dans son pays comme en Europe, pour ses activités de peintre. Il a présenté, depuis 1996, plusieurs expositions personnelles. Plusieurs de ses livres sont illustrés par ses soins, comme All One Horse (1987), qui fait alterner récits brefs et aquarelles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Breyten_Breytenbach

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19 novembre 2024 ~ 0 Commentaire

Librairies 29, 35, 44, 56

Les invités de Mediapart (avatar)

Les invités de Mediapart

Dans cet espace, retrouvez les tribunes collectives sélectionnées par la rédaction du Club de

Mediapart.

19 novembre 2024

Ne laissons pas Bolloré et ses idées prendre le pouvoir sur nos librairies !

Face à la puissance tentaculaire du groupe Bolloré dans l’édition et le monde du livre, un ensemble de librairies indépendantes s’engage dans « la bataille des imaginaires » pour contrer « cette entreprise de conquête hégémonique ». « Au jour le jour, l’indépendance des librairies se construit dans ses choix : les ouvrages présents et mis en avant. Mais elle s’affirme aussi dans ses refus. Le refus d’être l’outil de propagande des forces réactionnaires. »

En cette fin d’année, dans nos librairies indépendantes, il sera peut-être moins évident de trouver certains livres. Ils ne seront pas mis en avant, ni sur table ni en vitrine, et peut-être même tout simplement absents. Et cela pour une raison, ils font partie des livres édités par les maisons du groupe Hachette et appartiennent donc maintenant à l’empire de Vincent Bolloré.

La puissance du groupe Bolloré est tentaculaire. Un pied dans la production des systèmes de contrôles des flux et de surveillance des populations, un autre dans l’industrie extractiviste, les énergies fossiles ou l’huile de palme en pillant l’Afrique et l’Asie. Expropriation des terres et dépossession de la valeur comme soubassement néocolonial au service d’une machine de propagande d’extrême droite.

Cette entreprise de conquête hégémonique de nos imaginaires est désormais documentée : en rachetant médias, agences de communication, maisons d’édition, librairies et groupes publicitaires, le milliardaire breton s’est constitué un impressionnant outil de propagande réactionnaire. Contre toutes les avancées progressistes, son principe est de distiller racisme, sexisme et repli nationaliste, d’amener quotidiennement la peur de ce qui n’est pas assez blanc, assez riche, assez hétérosexuel, assez cisgenre.

Pour faire arriver l’extrême droite au pouvoir, répéter continuellement la haine de l’autre et le refus de la différence. Tout cela est planifié et organisé. Pour riposter avant qu’il ne soit trop tard, une campagne d’actions, « Désarmer l’Empire Bolloré » a vu le jour en Juillet à l’appel de collectifs écologistes, décoloniaux, syndicaux, féministes et antifascistes. C’est dans ce cadre que cette tribune s’inscrit. Nous pensons que depuis notre place de libraires indépendants et d’employés en librairies, il est temps d’y prendre part.

Le rachat d’Hachette par le groupe Bolloré est une catastrophe pour l’édition et le monde du livre. Principal groupe éditorial français et premier distributeur de livres en Europe, Hachette est aussi une machine marketing bien rodée : à grands coups de publicité et de communication, pour lesquelles le groupe emploie tous les médias dont il dispose, le cynisme mercantile se met au service des plus sombres paniques morales, racistes, sexiste et transphobes.

Derrière cela, la mission civilisationnelle d’un homme : Vincent Bolloré. Il a fait de l’ascession de l’extrême-droite au pouvoir son objectif, à tout prix. Le devenir du groupe Canal, d’Europe 1 et de CNews peut en témoigner. Il a transformé tous les médias acquis en tribunes pour les idées les plus rances, attisant la peur et la haine, licenciant massivement les équipes lorsque celles-ci osaient vouloir conserver leur liberté d’information.

Dans le monde de l’édition, le basculement de la maison d’édition Fayard, qui vient de voir nommer à sa tête Lise Boell, l’éditrice d’Éric Zemmour, et sort en fanfare les livres de Jordan Bardella et de Philippe de Villiers, est en cours. Cela faisait quinze ans qu’on n’avait pas vu un livre du Rassemblement National en librairie : le monde de l’édition se refusait de produire des ouvrages d’un parti fondé par d’anciens nazis et toujours promoteur d’une fascisation de la société. Et maintenant, cela semblerait presque normal. Pour nous, ce n’est toujours pas admissible et nous tenons à le rappeler.

Plus que le livre de Bardella, c’est tout le système Bolloré qu’il faut pouvoir appréhender et faire chuter : un livre n’est pas qu’un texte imprimé, c’est toute une économie auquel il appartient. Tout autant que leur contenu, les modalités de fabrication et de circulation des textes ne sont pas neutres. Elles importent. Comme bien souvent, le pouvoir dans le livre est logistique. Le groupe Bolloré est également détenteur des points Relay présents dans toutes les gares du pays. Autant de postes avancés pour répandre la haine aux quatre coins de France. L’infrastructure est déjà en place et cela vient de commencer.

Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que toutes les auteurs et autrices qui publient chez Hachette sont d’extrême droite. Ni même celles et ceux qui y travaillent et y éditent. Il s’y trouve de nombreux textes qui nous sont chers. Néanmoins, le contexte nous impose de voir cette évidence : ces livres financent et arment, souvent bien malgré eux, une entreprise qui vise à nous détruire. Nos librairies sont parfois des lieux fragiles et ont beaucoup à perdre face aux assauts du capitalisme d’extrême droite. Vincent Bolloré lui-même se met à acheter des librairies. Un autre milliardaire réactionnaire, Pierre-Édouard Stérin, cherche à financer 500 librairies pour réaliser « l’union des droites », c’est-à-dire le ralliement à l’extrême droite. Plus largement, la prédation des grands groupes contribue à asphyxier la pluralité éditoriale, la créativité littéraire et ainsi la survie des librairies qui se veulent être des espaces d’accueil de la diversité des voix et des vécus.

En juin dernier, dans une tribune de 125 librairies indépendantes antifascistes, nous prenions acte de la situation et nous voulions agir en conséquence : « Quelle que soit l’issue du vote du 7 juillet, la bataille des imaginaires continuera, elle sera probablement plus âpre encore, et nous comptons bien y prendre toute notre part. » La bataille des imaginaires a bel et bien lieu, et elle se joue aussi dans sa matérialité. À nous de la gagner !

Au jour le jour, l’indépendance des librairies se construit dans ses choix : les ouvrages présents et mis en avant. Mais elle s’affirme aussi dans ses refus. Le refus d’être l’outil de propagande des forces réactionnaires. Et plus prosaïquement, le refus d’être les petites mains receleuses et logistiques de ceux qui sont de tous les désastres.

Souvenons-nous de l’effroi de juin dernier quand l’extrême droite était aux portes du pouvoir. Rappelons-nous que la seule chose que nous avons obtenue est un sursis. Un sursis qui doit nous engager à les faire reculer par tous les moyens nécessaires. Et la résistance fonctionne : les syndicats de la SNCF et de la RATP ont lutté pour faire empêcher la campagne d’affichage de livre de Jordan Bardella dans les gares et stations de métro.

La haine raciale n’a toujours pas sa place dans l’espace public, et les réseaux de sa diffusion sont toujours à combattre. Refuser la concentration du monde éditorial dans les mains de milliardaires réactionnaires est une affaire collective : de la part des librairies en sensibilisant sur les dynamiques monopolistiques, en ne mettant pas en avant tout ou partie des livres de ces groupes, en organisant des journées « sans Bolloré », voire, en le boycottant. De la part aussi des lecteurs et lectrices : il y a tant de choses à lire, tant de récits à découvrir : pour les fêtes, offrons-nous des livres de maisons d’éditions indépendantes.

Nous sommes déjà beaucoup à refuser Amazon et son monde. Nous sommes déjà nombreux et nombreuses à préférer nager dans le monde foisonnant de l’édition indépendante que dans celui, étriqué, des grandes campagnes de publicités. Conjurons, ici et maintenant, le monde qu’ils nous préparent. Organisons les nôtres. Pour des fêtes solidaires et engagées, Boycottons Bolloré !

CAMPAGNE POUR DESARMER BOLLORE

Contrecarrer les imaginaires d’extrême droite : l’Appel des librairies indépendantes:

Signataires :

Chez Simone, Bayonne, 64

Les Villes Invisibles, Clisson, 44

Librairie de l’Ange Rouge, Douarnenez, 29

Refuge, Guichen, 35

De l’encre à l’écran, Guilvinec, 29

Librairie L’esprit Large, Guérande, 44

Le temps qu’il fait, Mellionnec, 22

Librairie Les Nuits Blanches, Nantes, 44

Librairie Ludique PORTAILS, Nantes, 44

Maison Marguerite Librairie, Nantes, 44

Librairie-Café Boucan, Pont-Aven, 29

Librairie café la Pluie d’été, Pont-Croix, 29

Le Bateau Livre, Pénestin, 56

Librairie Divergences, Quimperlé, 29

Librairie Les Lucettes, Sainte Luce sur Loire, 44

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04 novembre 2024 ~ 0 Commentaire

Souscription NPA

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INFOS PRATIQUES

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31 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

TRUMP (France Info)

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« Avec lui, on a le droit d’être des vrais mecs » : Donald Trump fait mouche chez les jeunes électeurs obsédés par la virilité

L’Amérique en marche arrière

Entre les podcasts et les combats de catch, le candidat républicain à la présidentielle multiplie les appels du pied aux hommes de moins de 35 ans. Avec un certain succès.

Gros biceps, grosse moustache blonde et grosses lunettes de soleil sur le nez, le catcheur Hulk Hogan déchire son T-shirt sur la scène du Madison Square Garden, à New York. « Allez, c’est ça qu’on veut ! », crie Dylan, 23 ans, qui a roulé de longues heures pour venir assister au meeting de Donald Trump, dimanche 27 octobre. « Je savais qu’il y aurait des stars, mais pas une légende comme Hogan ! », s’extasie-t-il, entre deux séries de « USA ! USA ! », un slogan de stades que les fans du candidat républicain scandent désormais à tue-tête.

« Ce spectacle de dingue, ça me donne envie de voter deux fois pour lui ! », crie Harif, 20 ans, venu du New Jersey voisin. L’étudiant, qui veut « faire fortune dans la finance », n’aurait raté l’événement « pour rien au monde », même s’il dit déjà connaître « par cœur » le programme de Trump. « Je le vois partout, à la télé, sur Instagram… Je sais pour qui il se bat », assure le jeune homme, venu avec deux amis, qui ne manque pas une occasion de huer les « ennemis » de son candidat, à commencer par « les faux journalistes ».

Pour les jeunes électeurs rencontrés ce soir-là, l’ancien président républicain représente « l’Amérique qui n’a plus peur ». Hors de question d’imaginer un instant voter pour la démocrate Kamala Harris, « trop féministe » et même « dangereuse pour la société », accuse Harif. Sur son torse, imprimé blanc sur noir, figure le slogan « Oui, je vote pour le criminel« , en référence à la récente condamnation de Donald Trump dans l’affaire Stormy Daniels. « Pour moi, Trump est un vrai bro ["frérot" en anglais], poursuit Harif. Il nous fait rire, il nous fout la paix. Avec lui, on a le droit d’être des vrais mecs. Il a tout compris. »

Un électorat masculin « prêt à être cueilli »

A la sortie du meeting, Kyle et Michael, 29 ans tous les deux, se repassent les meilleures « punchlines » de la soirée. « Ils ont vraiment tous dézingué Kamala Harris », se félicitent-ils. Sur scène, pendant près de six heures, la vice-présidente a été conspuée, traitée de « harpie », de « communiste », et jugée « incapable de finir une phrase » à cause de son supposé « faible quotient intellectuel », selon les mots de Donald Trump. « Pas le traitement le plus classe du monde », concède Kyle, mais une violence « justifiée » face à une candidate qu’il juge « menaçante ». Son compère acquiesce. « Elle veut nous retirer tous nos droits, de dire ce qu’on veut, d’être nous-mêmes… Tout ça pour nous rendre woke« , s’étrangle Michael, intimement persuadé que « les universités américaines apprennent aux étudiantes à devenir lesbiennes, pour ne plus avoir besoin des hommes ensuite ».

Aux yeux de Jackson Katz, éducateur et auteur de plusieurs livres sur la masculinité en politique aux Etats-Unis, ce discours sexiste « est loin d’être surprenant ». « On a assisté à une récupération spectaculaire des jeunes hommes par le Parti républicain, et Donald Trump en particulier, car personne ne s’occupait vraiment d’eux, explique-t-il à franceinfo. Ils étaient prêts à être cueillis, en quelque sorte. »

Comme le rappelle l’essayiste, l’écart de vote entre hommes et femmes, le gender gap, « est devenu très net aux Etats-Unis », avec une préférence démocrate pour l’électorat féminin, et républicaine côté masculin. Donald Trump est surtout très populaire chez les hommes blancs qui n’ont pas fait d’études après le lycée. En 2016, puis en 2020, il avait remporté environ 65% des voix de cet électorat, selon les chiffres du Pew Research Center(Nouvelle fenêtre). « Le Parti démocrate réalise tout juste qu’il n’a pas assez ciblé les jeunes hommes, laissant un vide dans lequel les républicains se sont engouffrés », analyse Jackson Katz.

« Trump parle leur langue depuis longtemps »

En l’espace de quatre ans, cette tranche de l’électorat s’est davantage tournée vers le vote républicain, avec une hausse de « sept points » par rapport à 2020, explique au New York Times John Della Volpe, directeur des sondages à l’Institut politique de l’université d’Harvard. Frappés par le stress, l’isolement et l’incertitude concernant l’avenir, les hommes de la génération Z (nés après 1997) sont moins enclins que les femmes de leur âge à se tourner vers une thérapie en cas de souffrance mentale, souligne le sondeur en chef. « Trump a capté cette anxiété en incorporant un message hyper masculin dans un discours plus large, qui vise à saper la confiance dans les institutions démocratiques », analyse-t-il par ailleurs.

Avec son aura d’homme d’affaires médiatique, passé par la case télévision avec son émission « The Apprentice » dans les années 2000, le républicain s’est taillé un costume sur mesure pour toucher les jeunes votants. « Donald Trump parle leur langue depuis longtemps, car c’est un habitué des combats de catch, des événements très populaires chez cet électorat », rappelle Jackson Katz. Ces dernières années, le milliardaire s’est aussi affiché comme un anti-héros, « figure bien connue dans le catch, quelqu’un que l’on déteste autant qu’on l’adore », souligne l’essayiste. Lors de son meeting new-yorkais, Donald Trump a aussi fait monter sur scène Dana White, le patron de l’UFC, la plus grande ligue d’arts martiaux mixtes (MMA). Dans son cercle proche, le candidat républicain compte par ailleurs sur Steven Cheung, ancien communicant de l’UFC, décrit comme un « fin stratège » par le New Yorker.

Au plus près des jeunes masculinistes

Sur leur téléphone, les jeunes soutiens de Trump rencontrés au meeting new-yorkais consultent à la pelle des vidéos à la gloire de leur « frérot ». « C’est souvent humoristique, avec des chansons et des détournements réalisés grâce à l’intelligence artificielle », détaille Dylan, qui fait partie de plusieurs « groupes Maga » (l’acronyme de « Make America Great Again », le slogan de Donald Trump depuis 2015) sur WhatsApp et Telegram. « On se partage tout type d’infos, mais principalement des petites phrases sorties à la télé ou dans des podcasts, qui nous font bien marrer », poursuit-il.

Dans cette galaxie de contenus en ligne, Donald Trump s’est notamment rapproché des Nelk Boys, un collectif à l’humour potache, fana de canulars et de femmes dénudées, qui comptabilise entre 4 et 8 millions d’abonnés selon les plateformes. Mais son plus gros coup, le milliardaire l’a sûrement réalisé en allant voir Joe Rogan, réalisateur de podcasts aussi suivi que controversé, connu pour ses discours complotistes et antisystème. Diffusé le 25 octobre, l’entretien de presque trois heures avait dépassé les 35 millions de vues sur YouTube quatre jours plus tard.

Un effet incertain sur la présidentielle

Cette pression médiatique entraînerait une pression sociale à voter pour Donald Trump, selon Jackson Katz, qui a mené des dizaines d’entretiens avec des jeunes hommes de 18 à 34 ans dans le cadre de la Young Men Research Initiative(Nouvelle fenêtre). « Beaucoup d’entre eux ne partagent pas les valeurs de Donald Trump, mais n’osent pas le dire dans leur groupe d’amis, détaille l’éducateur. En cas de désaccord, ils ne sont pas seulement critiqués, on les ridiculise en les traitant de ‘faibles’ et en attaquant leur virilité. C’est comme pour le surnom de Tim Walz. » Pour avoir mis à disposition des protections hygiéniques dans les écoles de son Etat, le gouverneur du Minnesota, candidat démocrate à la vice-présidence, a en effet reçu un sobriquet tenace : « Tim le tampon ».

Dans les gradins du Madison Square Garden, les groupes de jeunes hommes ont scandé plusieurs fois ce surnom, totalement en phase avec le discours de Donald Trump. « Mais combien voteront pour lui finalement ? », interroge Jackson Katz, qui rappelle que cet électorat reste peu fiable, avec 51% d’abstention en 2020, selon une étude(Nouvelle fenêtre) de l’université Rutgers. « Dire que l’on va voter Trump à un enquêteur pour un sondage, c’est une chose. Mais se déplacer pour le faire, ç’en est une autre, note l’éducateur. La participation est traditionnellement plus faible chez les hommes jeunes qui s’informent peu. » Quel que soit le résultat de l’élection du 5 novembre, « un cap a été franchi » au sein de cette population, assure néanmoins Jackson Katz. « Pour eux, il n’est plus question de comparer les programmes politiques, mais bien de livrer bataille pour leur identité. »

Pierre-Louis Caron 31/10/2024

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20 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Lannion

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14 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Diwan

Les premiers élèves Diwan en 1977 (photo Marc Letissier)
Les premiers élèves Diwan en 1977 avec Denez Abernot  (photo Marc Letissier)
Le réseau des écoles Diwan, fer de lance de l’enseignement immersif en breton, traverse une crise financière sans précédent

Crise financière et remise en question du modèle Diwan : entre aide exceptionnelle et critiques de gestion

Le réseau des écoles Diwan, pionnier de l’enseignement immersif en breton, fait face à une crise financière sans précédent. Il y a un an, en septembre 2023, la Chambre régionale des comptes avait émis des observations préoccupantes sur la gestion de l’association, révélant un fonctionnement confus et un manque de transparence. Des faiblesses dans la gouvernance et une mauvaise répartition des ressources aggravent une situation budgétaire déjà critique.

Loïg Chesnais-Girard questionne l’enseignement immersif

Pour tenter de répondre à cette crise, la région Bretagne a voté, le 9 octobre 2024, une subvention exceptionnelle de 200 000 €. Cependant, Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional, a souligné que cette aide ne suffirait pas à résoudre les problèmes de fond, affirmant selon le quotidien Le Télégramme que : « Ces 200 000 € ne régleront pas tous les problèmes ». Il a également ajouté qu’il fallait se réinterroger sur la pérennité du système d’enseignement immersif en breton.

Problème des forfaits scolaires impayés

Outre ces difficultés internes, Diwan fait face à un autre obstacle : plusieurs communes, en particulier dans le Finistère, ne respectent pas leurs obligations financières en ne payant pas le forfait scolaire dû aux écoles Diwan, comme l’impose la loi Molac. Cette loi, adoptée pour soutenir les écoles immersives et bilingues, oblige les communes à financer une partie des frais de scolarité des élèves résidant dans leur circonscription. Cependant, certaines municipalités refusent ou tardent à s’acquitter de ce forfait, mettant encore plus en danger la situation financière de Diwan.

Vers une réforme du modèle Diwan ?

La gestion confuse relevée par la Chambre régionale des comptes et ces impayés viennent s’ajouter aux difficultés de financement, accentuant la nécessité de réformer le modèle. Pour garantir la pérennité de cet enseignement, Diwan doit clarifier sa gouvernance, améliorer la transparence de ses finances, et trouver des solutions pour faire respecter la loi Molac, afin de garantir une rentrée des fonds vitale.

Un avenir incertain

L’avenir de Diwan se trouve à un moment décisif. Le soutien de la Région offre un répit temporaire, mais des solutions à long terme sont nécessaires. Alors que Diwan joue un rôle crucial dans la préservation de la langue bretonne, son modèle économique et institutionnel doit évoluer pour rester viable.

Le débat sur la pérennité de l’enseignement immersif est désormais ouvert, porté à la fois par les défis financiers et les interrogations politiques. L’avenir de Diwan dépendra de la capacité de l’association à réformer ses pratiques et de la mobilisation des élus et citoyens pour garantir la transmission de la langue et de la culture bretonnes.

ChatGPT pour ABP le 14/10/24

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09 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Savoie ( Reporterre)

Refuge de luxe en Savoie : un promoteur milliardaire fait sa loi

Refuge de luxe en Savoie : un promoteur milliardaire fait sa loi

4×4, piscine chauffée… Le milliardaire Jean-Victor Pastor, qui a transformé un refuge en hôtel de luxe, fait fi des règles environnementales. Et s’attaque même à la mairie de Méribel, pourtant longtemps conciliante.

Méribel-Les Allues (Savoie), reportage

« Regardez, ils sont encore en train de débarquer des clients en 4X4 quand je demande aux miens de monter à pied. Ça n’arrête pas. Le trafic défonce le chemin », s’agace en cette belle journée d’août Hervé Jung, qui exploite le refuge du Christ, sur les hauteurs de Méribel-Les Allues. La source de son agacement ? Les pratiques de son voisin, le magnat de l’immobilier et promoteur monégasque Jean-Victor Pastor. Ce dernier a acheté en 2017 et considérablement agrandi le refuge de la Traye adjacent pour y accueillir une clientèle fortunée.

Situé dans un très beau secteur protégé, cet établissement, voisin d’une dizaine d’autres chalets, n’est accessible que par un chemin escarpé et fragile, à la circulation strictement limitée. « L’accès pour les touristes ne devrait pas se faire avec des véhicules motorisés, dans l’objectif de préserver la biodiversité et notamment, la préservation de la tranquillité de la faune », explique la Commission départementale des sites, perspectives et paysages dans un courriel à Reporterre.

Cette instance s’appuie sur le projet d’agrandissement du refuge de la Traye que lui avait soumis en 2017 la mairie de Méribel. Elle l’avait approuvé moyennant des restrictions à la circulation que le milliardaire monégasque s’était engagé à respecter. En clair, les véhicules de La Traye ne pouvaient circuler que pour transporter le personnel et les produits nécessaires au fonctionnement de l’établissement.

Pour faire fi de ses engagements et s’affranchir des lois environnementales, le propriétaire du refuge de la Traye cherche à exploiter une faille. La mairie de cette station alpine huppée où la spéculation immobilière et la construction battent leur plein, qui a longtemps été complaisante envers les activités de ce promoteur très bien introduit, doit donc aujourd’hui l’affronter en justice.

S’érigeant soudainement en défenseur des personnes handicapées, âgées, ainsi que des petits enfants et de leurs accompagnants, il invoque la « discrimination » dont ceux-ci seraient victimes, puisqu’ils ne peuvent monter à La Traye par leurs propres moyens. Et exige dans son recours devant le tribunal administratif de Grenoble, déposé au cœur de l’été, que la mairie y remédie en assouplissant une réglementation qu’il ne respecte pas.

20 000 euros d’amendes

Dans un courrier à la mairie, le promoteur — qui n’a pas donné suite à notre demande d’entretien — invoquait un autre motif pour fonder sa plainte : la « perte d’exploitation caractérisée » liée à la difficulté d’accès à La Traye pour ses clients.

Lorsqu’on vend la nuitée jusqu’à 3 250 euros en haute saison hivernale et 1 040 euros l’été, difficile d’exiger de ses clients qu’ils se fatiguent à grimper selon les saisons deux ou trois heures à pied, ski ou raquettes. Difficile aussi de leur refuser de descendre en station, surtout quand il s’agit de VIP. Ce que confesse un membre du personnel de La Traye quand on se fait passer pour un potentiel client désireux de ne pas trop se fatiguer : « On continue d’acheminer les clients du refuge deux fois par jour le matin et une ou deux fois le soir. Et les clients du restaurant qui souhaitent venir par eux-mêmes en voiture, on les dissuade mais on ne leur interdit pas, on n’est pas des gendarmes. » Par deux fois cet été, des accidents routiers ont impliqué des clients de La Traye, preuve que la restriction de la circulation au personnel de l’établissement n’est pas respectée.

Cette obstination à ignorer la réglementation environnementale a d’ailleurs déjà valu au promoteur deux condamnations en justice. En 2021, le tribunal d’Albertville, sur plainte de l’Office français de la biodiversité (OFB), a infligé au promoteur deux amendes, pour infraction aux règles de circulation et promotion du transport de clients par moyen motorisé. Soit 20 000 euros. Une condamnation qui n’a pas incité le milliardaire monégasque à modifier ses agissements.

En attendant que la justice administrative se prononce sur la possibilité d’acheminer par moyen motorisé des handicapés, les passages répétés des véhicules de La Traye et de ses clients continuent de perturber la tranquillité des randonneurs et de la faune. Et sur les sites de reservation d’hébergement Expedia et Booking, l’établissement persiste à promouvoir des prestations en principe interdites : ses clients peuvent profiter d’un « parking privé » et des activités proposées sur place, comme la « motoneige », et de « navettes gratuites » vers les pistes de ski.

Et cela a des effets fort concrets sur les habitants des lieux. Espèce protégée, « le tétras lyre qui vit l’hiver enfoui sous la neige a besoin de tranquillité car il est très affaibli par le peu de nourriture qu’il trouve. S’il est dérangé par une motoneige, il s’envole pour s’échapper et cela l’épuise », explique Jean Kerrien, vice-président montagne de France Nature Environnement (FNE) Savoie et secrétaire de Vivre en Tarentaise (VET).

Sans doute pour faire oublier les nuisances que ses engins causent, Jean-Victor Pastor a signé personnellement en juillet dernier au nom du refuge de La Traye un partenariat avec le Centre de sauvegarde de la faune sauvage (CFCS). Seuls les mauvais esprits y verront du greenwashing.

Piscine extérieure chauffée

Le transport motorisé est loin d’être le seul reproche fait à l’établissement. Dès son inauguration, en 2019, La Traye a suscité la polémique : le refuge a été métamorphosé en hôtel de luxe qui ne dit pas son nom. Une aberration eu égard à sa localisation. Très éloigné du projet écoresponsable présenté initialement, l’hôtel multiplie les propositions commerciales (vente d’accessoires de mode, cave à vin, fromage et cigares, massages, spa…) et se référence sur le site « Small Luxury Hotels ». Selon des proches du dossier, l’établissement proposerait par ailleurs plus de lits touristiques que ce qui lui avait été autorisé, accroissant d’autant les rotations de véhicules, depuis qu’il a racheté à l’adjointe au maire Michèle Schilte une grange convertie en chalet pour y héberger son personnel. Cerise sur le gâteau, le bassin de défense contre les incendies a été transformé en piscine extérieure chauffée, vantée sur son site officiel.

Se sentant manifestement à l’étroit, Jean-Victor Pastor démarche méthodiquement les propriétaires des chalets et terrains adjacents pour étendre son domaine. Avec plus ou moins de succès, son argent ne suffisant pas toujours à compenser ses méthodes cavalières. « Il veut accroître sa capacité d’hébergement sans avoir à demander de permis de construire », nous explique un propriétaire qui a refusé son offre, alors même que les prix des petits chalets d’alpage du secteur s’envolent.

Il s’inquiète pour l’avenir : « Il dénature le site. Moi, je monte à pied, été comme hiver. La Traye se mérite. » À défaut de séduire avec son carnet de chèques, le promoteur met la pression sur ses voisins, laissant ses équipements empiéter sur leur terrain. « C’est ce qu’a constaté l’huissier que nous avons fait venir. En attendant confirmation de cet empiètement, nous avons dû borner [le terrain] », raconte un autre propriétaire. Tous tiennent à demeurer anonymes, craignant d’envenimer encore les relations déjà tendues avec le milliardaire.

Les prix de l’immobilier atteignent des sommets

Et la mairie dans tout ça ? Elle s’est abstenue de porter plainte contre les multiples dérapages de Jean-Victor Pastor. Dans un courriel envoyé à Reporterre par ses avocats, elle refuse de s’exprimer sur la procédure en cours mais précise qu’elle a considéré dans le procès antérieur que l’OFB était « mieux qualifiée pour demander réparation des atteintes à l’environnement ».

Il semble cependant que le contexte local a pesé lourd dans cette attitude complaisante : Méribel est une petite commune où les prix de l’immobilier atteignent des sommets. Comme en attestent les comptes-rendus des conseils municipaux, plusieurs élus ont voté en faveur de modifications du plan local d’urbanisme (PLU) permettant à Jean-Victor Pastor d’agrandir ou de transformer des terrains, bâtiments ou restaurants vendus au prix fort par ces mêmes élus ou leur entourage.

Or la loi prévenant la prise illégale d’intérêt impose aux conseillers concernés de se déporter des débats et des votes quand ils se trouvent dans cette situation [1]. Le cas le plus fragrant concerne l’adjointe au maire Michèle Schilte.

Des élus complaisants

Elle s’est prononcée en faveur du projet de rachat et de transformation de la Traye par le milliardaire monégasque lors du conseil municipal du 24 janvier 2017 [2] alors même que cette vente allait bénéficier à son propre cousin Pascal Falcoz, ancien propriétaire de La Traye.

On note par ailleurs que Jean-Victor Pastor a mandaté le fils de l’adjointe au maire, gérant d’une entreprise de construction, pour assurer les travaux de La Traye et acheté ensuite à l’élue une grange transformée en habitation — avec l’autorisation de la mairie — pour y loger son personnel. Contactée, Michèle Schilte n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet.

Il a donc fallu attendre le conseil municipal du 22 novembre 2023 pour que la mairie tourne casaque. Lors de cette séance mémorable, les élus ont affirmé subitement s’être fait « duper » par le promoteur et se sont opposés à une nouvelle demande d’agrandissement du refuge. Ils s’inquiètaient en effet que La Traye reste « dans la mémoire des services de l’État, et notamment de la Commission départementale de la nature des paysages et sites naturels (CDNPS), qui ne manque pas d’y faire allusion à chaque présentation d’un dossier sur la commune ». Ce qui est fâcheux puisque les avis de la CDNPS pourraient entraver d’autres projets immobiliers.

« On aime l’environnement tant que ça n’empêche pas de faire des affaires »

Plus largement, cette réaction tardive aux abus du promoteur semble s’inscrire dans la culture des grandes stations alpines. « Ici, on aime bien l’environnement tant que ça n’empêche pas de faire des affaires », résume un fin connaisseur des mœurs locales. Résultat ? « On détruit des chalets en bon état pour en édifier de plus gros qui, à l’instar de leurs prédécesseurs, ne seront occupés que quelques semaines par an. Et nous, les locaux, on peine à se loger. C’est aberrant, mais cela crée de l’activité dont on a besoin car tout ici coûte de plus en plus cher. Donc, on continue… » constate un habitant issu d’une vieille famille de Méribel.

Frédéric Brillet 9 octobre 2024

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07 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Egypte (Femmes)

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Quand des femmes en Égypte sont abandonnées parce qu’elles tombent malades

Par Faten Sobhi

Quand Rabab Adel a appris qu’elle avait une hépatite C, son mari est parti. Il a abandonné sa femme, une enseignante de 49 ans originaire de la province de Fayoum en Égypte, ainsi que leurs deux enfants, en prétendant qu’il devait se protéger. Il a aussi arrêté de soutenir sa famille financièrement.

“S’il avait tellement peur d’être infecté, pourquoi il n’a pas pris les enfants pour les protéger eux aussi ?” se demande-t-elle.

Plus tard, lorsque le gouvernement égyptien a lancé son initiative 100 millions de vies saines pour lutter contre l’hépatite C, Rabab Adel a pu bénéficier d’un traitement gratuit et a complètement guéri. Entre temps, son mari s’était déjà remarié et avait coupé tous les liens.

C’est une histoire tristement familière, partout dans le monde : une femme tombe gravement malade, et son partenaire masculin la quitte. Une étude de 2009 menée sur des patient·es atteint·es de tumeurs cérébrales aux États-Unis a révélé que les partenaires masculins étaient six fois plus susceptibles de quitter une relation après un diagnostic. En 2015, des chercheur·es ont constaté un risque accru de divorce parmi les couples après une maladie physique grave, mais seulement lorsque la personne malade était une femme.

En Égypte, le problème est particulièrement aigu, d’après les soignant·es, et le coût du traitement est souvent un facteur déterminant.

“Les maris abandonnent souvent leurs épouses lorsque le coût des soins médicaux est élevé”, explique Ziad Waleed, spécialiste de la santé sexuelle et reproductive des femmes, qui fait du bénévolat pour plusieurs organisations de femmes. “Ils pensent que dépenser de l’argent pour le traitement des femmes est un luxe que seules les personnes aisées peuvent se permettre.”

Dans d’autres cas, les familles restent ensemble mais refusent l’accès aux soins car elles ne veulent pas dépenser d’argent pour les membres féminins de la famille.

Heba Rashed, fondatrice de la Fondation Mersal, une ONG de santé basée au Caire, décrit la discrimination médicale en Égypte comme “l’une des pires formes de violence contre les femmes”.

Il n’y a pas que les hommes qui discriminent les membres féminins de la famille. “Je n’oublierai jamais une mère qui a insisté pour soigner d’abord son fils, alors que l’état de sa fille était plus urgent”, raconte Heba Rashed. “Elle a justifié cela en disant que sa fille finirait par rester à la maison pour la servir, tandis que son fils fonderait sa propre famille et la soutiendrait financièrement.”

Une analyse des données de l’Agence internationale pour la recherche sur le cancer a révélé que pour quatre garçons diagnostiqués avec un cancer dans le monde, seules trois filles étaient diagnostiquées, bien qu’il n’y ait pas de différences genrées considérables pour les cancers infantiles. Les chercheur·es pensent que cela s’explique par le fait que, à l’échelle mondiale, les familles sont plus susceptibles de consulter pour les garçons que pour les filles.

Doaa Mahmoud, une infirmière dans une clinique du gouvernorat de Matrouh, voit les conséquences de la discrimination médicale sur les femmes au quotidien. “Leurs ordonnances sont souvent déchirées et leurs maris décident de leur donner ce qui est déjà disponible à la maison”, dit-elle.

La soignante note que les hommes et les garçons de la région reçoivent souvent une meilleure alimentation, et de la viande, tandis que les filles sont plus susceptibles d’en être privées. Cela peut entraîner des niveaux d’hémoglobine trop faibles chez les femmes enceintes, ce qui peut provoquer des hémorragies, des interruptions de grossesse et des saignements post-partum.

D’après des données de la Banque mondiale, un accès limité à des aliments nourrissants a conduit à un taux d’anémie de 28 % en 2019, avec des impacts négatifs à la fois pour les mères et pour les bébés. Les mères anémiées sont beaucoup plus susceptibles de
donner naissance à des bébés en sous poids, ce qui peut augmenter le risque de dénutrition ou de retard de croissance, et avoir un impact à long terme sur le développement physique d’un enfant.

Pour contrer cela, le ministère de la Solidarité sociale du gouvernement égyptien a lancé le programme “Les 1 000 premiers jours”, qui offre des services aux femmes enceintes et aux enfants jusqu’à l’âge de deux ans.

“Le projet fournit aux jeunes mariées des médicaments et des vitamines pour couvrir la période allant de la grossesse aux deux premières années d’allaitement”, explique Doaa Mahmoud, mais elle note que les jeunes mariées peuvent être poussées à tomber enceintes trop rapidement, ce qui empêche le centre de santé de les préparer correctement à la grossesse.

Bien que les traitements gratuits aident les femmes et les filles à recevoir certains soins nécessaires, en pratique, cela signifie néanmoins qu’il existe un système de santé à deux vitesses dans le pays, où le genre détermine l’accès aux soins

“Les garçons reçoivent des soins complets, un soutien et des médicaments, tandis que les filles doivent se contenter des services gratuits dans les unités de soins”, raconte l’infirmière.

Certaines familles empêchent les femmes et les filles de recevoir des soins, même lorsqu’elles n’ont rien à payer. La Fondation Mersal tente également de lutter contre les discriminations médicales en cherchant des femmes privées de soins par leurs familles et en leur offrant des services de santé gratuits.

“Parfois, nous réussissons, mais d’autres fois, nous échouons lorsque la famille refuse de faire bénéficier à ses filles du service gratuit”, explique Heba Rashed.

Hoda El-Saadi, présidente du Conseil national des femmes dans le gouvernorat de Qena en Haute-Égypte, explique que la privation est un facteur majeur de discrimination en matière de santé dans la région.

“L’écart dans les soins de santé entre les hommes et les femmes au sein des familles est lié au conservatisme et à la pauvreté dans le sud”, dit-elle.

Selon la députée Maha Abdel Nasser, la racine du problème est qu’il n’y a pas de stigmatisation sociale associée à l’abandon par les maris de leurs femmes lorsqu’elles tombent malades, ni de loi.

“Nous pouvons autonomiser les femmes sur le plan économique de plusieurs manières, mais la loi ne les protège pas, déclare-t-elle. Rien ne changera vraiment si nous ne sensibilisons pas les gens à ce problème.“

Cet article a été produit en collaboration avec Egab

https://medfeminiswiya.net/

https://lesglorieuses.fr/

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