
Leur mobilisation s’est traduite par une manifestation, hier, dans le bourg de Plogonnec. Des salariés et proches de résidents de l’Ehpad du Steïr ont réclamé des moyens dans la rue. Des moyens, ils en auront plus.
Hier sous l’auvent d’accès à la Résidence du Steïr (76 résidents permanents et 50 salariés ETP actuellement), à Plogonnec. Une quarantaine de salariés et proches de résidents participent ou assistent au premier mouvement social de l’Ehpad ouvert en 2009. L’établissement rencontre des difficultés structurelles, financières, d’organisation depuis trop longtemps. Les agents hésitent à se confier. Sylvie, la déléguée CFDT, résume leur pensée : « La situation est dramatique : manque de moyens, de personnel, résidents en danger ». L’agent social décrit « un dos qui casse, deux épaules qui lâchent, une fatigue nerveuse, l’épuisement, des filles quittant leur service en pleurant, des arrêts de travail de moins en moins remplacés… »
« On n’a plus le temps » « À un moment, on travaillait à six ou sept le matin à l’étage (40 résidents), actuellement on est cinq ou quatre. Quatre également l’après-midi et même chose au cantou (36 résidents désorientés), dans le meilleur des cas », expose la syndicaliste. « On n’a plus le temps de prendre leur main, de prévenir les angoisses du coucher et de la nuit. On ne peut plus faire certains levers, on oblige donc les gens à rester dans leur lit », poursuit-elle. Ses collègues acquiescent.
« Je suis tout à fait solidaire de ce mouvement de « grève » : il y a un manque prégnant de personnel. Le ménage dans les chambres n’est plus fait ou est très épisodiquement. Plus grave, les douches et shampoings ne sont pas faits régulièrement. Ma mère, n’en a pas eu pendant un mois. On déplore ce manque de moyens récurrent et qui s’aggrave », témoigne Yvette. « Un cantou de 36 personnes, ce n’est pas tenable. Ça donne lieu à des situations désastreuses. Plusieurs fois, j’ai constaté qu’il n’y avait que deux personnes pour s’occuper de 36 résidents désorientés. Il suffit d’une tension chez une personne pour que les choses dégénèrent », s’indigne Marie-Béatrice. « Plusieurs fois, je suis partie d’ici en pleurant, désespérée de devoir laisser un parent dans une structure dans cet état. C’est de la maltraitance pour les résidents et aussi pour le personnel. C’est épouvantable ! », émet-elle. « L’inquiétude des salariés est légitime. Et, nous, nous payons très cher ici, avec une augmentation de 10 % des tarifs cette année. Le service public doit être rendu à la hauteur, estime Michel. Ma mère est pratiquement toujours allongée dans son lit, sans douche, depuis trois semaines. Elle me dit : mais il n’y a plus personne à travailler ici ! ».
« Sacré coup de main » « J’espère qu’on va nous entendre. On n’acceptera pas de mettre les personnes âgées et nous-mêmes en danger », lance Sylvie aux personnes mobilisées. Une vingtaine de salariés et trois proches de résidents lui emboîtent le pas dans les rues du bourg de Plogonnec. Aux cris « On veut du personnel » ! Jusqu’à la mairie, à la rencontre de Christian Keribin, le président du CIAS du Steïr qui gère la maison de retraite. En vain. Selon un autre proche de résident, « le conseil général s’est engagé à financer plusieurs contrats d’avenir, l’Agence régionale de santé apporte un budget supplémentaire pour pallier l’absentéisme et boucler l’année ». « Ça vient de nous être officialisé. Ça va nous donner un sacré coup de main », a confirmé, hier, le président du CIAS, sans vouloir en dire plus. Cela, les manifestants ne le savaient pas. Bruno Salaün 28 septembre 2013 à 08h31
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