Archive | Luttes sociales en Finistère

02 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

chu (sud)

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Un préavis de grève de 24 heures pour le 6 décembre au CHU de Brest-Carhaix

Un préavis de grève d’une durée de 24 h a été déposé pour le mercredi 6 décembre. Il concerne l’ensemble du personnel du CHU de Brest-Carhaix « soumis à des services continus ».Un préavis de grève a été déposé par le syndicat SUD Santé Sociaux au CHU Brest-Carhaix, le mercredi 6 décembre.

Le syndicat SUD Santé Sociaux a déposé un préavis de grève local courant sur 24 heures, au mercredi 6 décembre, avec possibilité de débrayer de 9 h 30 à 10 h 30 pour l’ensemble des personnels du CHU Brest-Carhaix. « Ce préavis concerne les agents et salariés soumis à des services continus et dont les horaires d’embauche et de débauche débordent les jours et horaire précité », précise le communiqué du syndicat.

Parmi les nombreuses revendications : celle de dresser un bilan de la première phase de la nouvelle organisation du travail et le report de la seconde phase. En avril déjà, les syndicats avaient appelé à la grève pour la contester. Ils réclament également la reconnaissance des temps d’habillage et de déshabillage, des repas et de transmission, ainsi que l’arrêt de la généralisation progressive de l’utilisation des 12 heures, « qui est un horaire dérogatoire et ne doit pas devenir la norme ».

01 décembre 2023

https://www.letelegramme.fr/

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29 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

lip (auray)

lip

Ciném’anar Lochu : « Les LIP : L’imagination au pouvoir » Vendredi 1er décembre. Cinéma Ti Hanok, AURAY

Le groupe libertaire René Lochu organise un ciné-débat autour du film « Les Lip : L’imagination au pouvoir » de Christian Rouaud, vendredi 1er décembre 20h, au cinéma Ti Hanok à Auray.
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Il y a 50 ans, le personnel de LIP, usine de montres à Besançon, se levait contre un plan de licenciements.
Séquestration des administrateurs, occupation de l’usine, relance de la production par les ouvrières et ouvriers, face à face avec la police, comités de soutien, carrefour des différentes luttes, résonance internationale…

Pourquoi cette lutte et ce film « L’imagination au pouvoir » nous intéressent-ils aujourd’hui ? Parce que des ouvriers et ouvrières sortent du cadre qui leur est imposé et font preuve d’une insolente imagination. Ils affrontent directement les actionnaires et l’État qui protègent ces derniers.

Après plusieurs mois de luttes contre la réforme des retraites ce printemps, contre le vol de nos vies et de l’usure du travail contraint, la question se pose toujours de sortir du cadre de l’exploitation.

Les LIP ont osé l’autogestion de leurs luttes, l’autogestion de leur travail. En questionnant leur vie au quotidien, notamment les rapports hommes-femmes, ils en sortiront transformé.e.s.

https://bourrasque-info.org

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28 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

paysans finistère ( la peste)

terres

« Les paysans vont disparaître car les industriels et la finance n’en veulent plus »

« Il est tellement plus rentable de vendre de l’amidon extrait des céréales pour en faire des balles de ping-pong, que de vendre de la farine pour en faire du pain. Le but des industriels, qui ont pour actionnaires des financiers voraces, n’est pas de nous nourrir, mais d’émarger le plus possible. Demain, l’agriculture deviendra d’abord productrice de minerai, de matière première, et d’énergie, pas forcément de nourriture. »

De suicides en faillites ou plus prosaïquement de départs à la retraite, le métier d’agriculteur est en voie de disparition en France. Pierrick Berthou, paysan à la ferme de Poulfang, à Quimperlé, dans le Finistère, analyse les raisons de cette catastrophe dans cette tribune. Nous relayons ici son cri du cœur pour prendre soin des irréductibles paysan.ne.s français.es.

L’inquiétante disparition des paysans

Arnaud Rousseau, alors fraîchement élu président de la FNSEA, déclarait en avril dernier sur BFM TV, que « dans 10 ans, les trois quarts des agriculteurs seront non issus du monde agricole ». Aucune réaction des journalistes présents ! Nonobstant, derrière cette affirmation certes bucolique d’un retour à la terre – sympathique ouverture du monde agricole – et le grand sourire de M. Rousseau, on devrait se poser des questions.

Pourquoi les paysans ne veulent-ils pas que leurs enfants reprennent la ferme ? Pourquoi les enfants de paysans ne veulent pas et ou ne peuvent pas reprendre la ferme familiale ? Et, pourquoi, là où les paysans et leurs enfants échouent, oui, pourquoi les néoruraux, eux, réussiraient-ils ? Quelle agriculture voulons-nous ? Et par déclinaison, quelle alimentation M. Rousseau nous prépare-t-il ?

C’est, en quelque sorte, cette question qui est la plus importante car elle déterminera tout ! Au-delà de ces questions, et de la démographie agricole, un constat s’impose : il n’y aura pas de transmission. Pas de transmission du savoir (il faut du temps pour former un paysan), et pas de transmission des fermes…

La mise en place de l’industrialisation de l’Agriculture – au sortir de la guerre – s’est faite sur un axiome faux : le pays a faim. Dans son excellent livre Silence dans les champs, Nicolas Legendre nous rappelle que le dernier ticket de rationnement en France date de 1949. C’est dire à quel point les paysans ont relevé le défi dès leur retour des champs de bataille.

Il faut quand même noter, et c’est essentiel, que si les paysans ont pu réaliser cet « exploit » en moins de quatre ans, c’est grâce aux femmes, donc aux paysannes, et aussi aux vieux paysans qui ont porté à bout de bras la nation pendant toute la durée de la guerre et au-delà. Car, sans elles, rien n’eût été possible…

Le tournant des années 1970

Et comment ces paysannes et paysans ont-ils été remerciés ? Au cours des années 70, le fer de lance de l’élevage industriel porcin en Bretagne Alexis Gourvennec, qui encensait l’industrialisation de l’agriculture, n’hésitait pas à dire publiquement qu’il fallait dégager d’un revers de main tous ces minables, tous ces boulets, tous ces canards boiteux, le tout en accompagnant le geste à la parole ! Quel mépris ! Il fallait oser !… Il a osé !

Dès lors, une véritable guerre contre les paysans fut menée, une guerre sans pitié, sans relâche ! 31 000 fermes laitières dans le Finistère en 1970, nous approchons de 1 500 aujourd’hui, et elles sont encore trop nombreuses nous dit-on.

Tout a été fait pour éradiquer les paysans : faibles prix, IVD (indemnités viagères de départ), contraintes environnementales et administratives, l’orientation de la PAC (Politique Agricole Commune). Même les retraites agricoles sont un levier important du découragement.

En effet, il faut bien admettre que lorsque vous avez trimé très dur toute une vie durant pour un revenu plus que modeste et que l’on vous met en perspective une retraite minable, indécente, proche du minimum vital, on n’encourage pas la reprise de la ferme familiale par les enfants. Donc, vous vendez au plus offrant, afin d’améliorer votre retraite et c’est ainsi que même les retraites agricoles participent à l’agrandissement des fermes, de fait à l’industrialisation de l’Agriculture.

En 1972, les paysans du Finistère et du Morbihan se mirent en « grève » pour un problème de prix payé aux producteurs par les industriels. Déjà ! Au bout d’un long conflit de plusieurs semaines, les industriels « lâchèrent » un peu sur les prix, les paysans rentrèrent sur leurs fermes et se remirent au travail sagement…

Personne, absolument personne, ni les politiques, ni les syndicalistes, ni les économistes, ni les journalistes, ni les intellectuels, PERSONNE, n’intervint pour aider les paysans à réfléchir. Car ce n’est pas une toute petite hausse des prix qu’il fallait négocier, c’était la relation entre les paysans et les industriels qu’il fallait mettre sur la table. Rien ne fut fait, le démembrement de la paysannerie pouvait reprendre son cours.

Nous ne jetterons pas la pierre aux paysans de l’époque car en 2009, lors de la « grève du lait », nous n’avons pas fait autre chose qu’accepter, au final, une petite hausse du prix du lait et nous sommes rentrés dans nos fermes bien sagement, reprenant le travail.

Cependant, les industriels, en 2009, eux, ont réfléchi à leurs relations avec les agriculteurs. De là est née la LMA 2010 (loi de modernisation agricole), qui enchaîna définitivement les paysans aux industriels. Feu Alexis Gourvennec ne pourrait rêver mieux, lui qui disait (dans les années 70) que l’Agriculture était l’alliée née des industriels. Il fallait comprendre que l’Agriculture sera aliénée à l’industrie, dont acte !

La fin de l’agriculture ?

Au tout début des années 90, Michel Blanc, membre éminent de la FNSEA déclarait à Quimper, à la chambre d’Agriculture, que demain celle-ci ne serait plus nourricière mais productrice de molécules.

En fait, il nous parlait, sans le nommer, du cracking alimentaire qui consiste à extraire des molécules des céréales, du lait etc. afin d’approvisionner les industries dans le but de créer de nouveaux produits (colles, médicaments et différents adjuvants qui font notre quotidien).

Il est tellement plus rentable de vendre de l’amidon extrait des céréales pour en faire des balles de ping-pong, que de vendre de la farine pour en faire du pain. Le but des industriels, qui ont pour actionnaires des financiers voraces, n’est pas de nous nourrir, mais d’émarger le plus possible. Demain, l’agriculture deviendra d’abord productrice de minerai, de matière première, et d’énergie, pas forcément de nourriture.

Mais l’autonomie alimentaire me direz-vous ? Ce n’est qu’une chimère que l’on nous serine inlassablement, c’est de la communication positive et rassurante, mais, surtout, c’est une belle hypocrisie. Déjà aujourd’hui, 50 % de notre alimentation provient de l’importation. Finalement, notre nourriture sera le sous-produit de l’industrie agroalimentaire. Pour le reste, le libre-échange compensera, il a été inventé pour cela…

Les nouvelles technologies prennent de plus en plus de place dans les fermes. Algorithmes, ordinateurs, capteurs, smartphones, logiciels, applications, robotiques, intelligences artificielles, drones, sont et seront omniprésents. Vous savez ces outils d’aide à la prise de décisions qui rapidement deviendront des outils preneurs de décisions.

Or, ces technologies ont un coût exorbitant, les agriculteurs ne pourront pas financer ces outils par le fruit de leurs productions. Alors, M. Olivier Chaillou, président de la coopérative TERRANA, a proposé un plan d’accompagnement. Ce plan propose une prise de participation dans le capital des fermes par la coopérative. Il n’échappera à personne que les dirigeants de la coopérative préfèrent entrer au capital des exploitations, car les moyens financiers sont réels, plutôt que de mieux rémunérer ses propres adhérents.

Il faut être bien conscient que l’exploitation appartiendra, au moins pour une partie, à la coopérative. C’est le monde à l’envers ! Accepter ce genre de plan, et M. Chaillou n’est pas le seul à promouvoir cette stratégie, c’est faire un grand pas vers l’absorption des fermes par les agro-industriels (de fait par la finance). Ajoutez à cela l’utilisation des OGM et le brevetage du vivant, et là, vous n’aurez plus de paysans, ni même d’agriculteurs, vous aurez des exécutants agricoles au service des agro-industriels.

Indéniablement, un pan entier de notre vie va disparaître : la paysannerie (histoire, façon de produire notre alimentation, savoir faire, culturel, paysages, relation à la vie etc.). C’est un cataclysme unique dans l’Histoire de l’Humanité qui se profile, qui nous est dicté.

Croire que l’on va stopper l’agriculture industrielle est un mirage. Et, ce n’est pas la multiplication des projets d’installations « alternatifs » et leurs multiplicités qui arrêteront ce mouvement. Certes, beaucoup de néoruraux s’installent ou veulent s’installer en agriculture, certains avec succès, mais le défi est immense et ils sont nombreux à renoncer assez rapidement.

On ne s’improvise pas paysan ! Les paysans vont disparaître car les industriels et la finance n’en veulent plus, d’ailleurs, ils ne prononcent jamais ce mot ! »

27 novembre 2023

https://lareleveetlapeste.fr/

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30 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

carhaix (france info)

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Hôpital de Carhaix : plusieurs centaines de manifestants réunis à Quimper pour la réouverture des urgences

A Quimper, des centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi face à la préfecture du Finistère pour réclamer la réouverture des urgences de l’hôpital de Carhaix et le maintien d’un service continu 24h sur 24. Depuis début juillet, l’accueil de nuit est fermé et les urgences vitales sont soumises à une régulation auprès du 15.

La mobilisation mêle colère et émotion.

Ce samedi, les manifestants réunis à Quimper pour réclamer la réouverture des urgences de Carhaix la nuit ont tous en tête un drame : le décès d’une fillette de six mois dans la nuit du 27 au 28 septembre. Les secours dépêchés sur le lieu de résidence de sa famille ne sont pas parvenus à la réanimer.

Si la direction du CHU de Brest-Carhaix maintient que ce décès n’a rien à voir avec la fermeture des urgences, le drame interroge. Et ravive la colère des élus et des habitants, inquiets de voir le service régulièrement fermé.

Une crise de l’hôpital inscrite dans la durée

Comme un scénario qui se répète, l’hôpital de Carhaix et le maintien de ses services sont de nouveau au coeur des préoccupations. Les personnes réunies à Quimper samedi gardent en mémoire les mobilisations de 2008 et la fin victorieuse d’un combat pour le maintien des services de chirurgie et de maternité de la ville.

Depuis début juillet, c’est le service des urgences qui est cette fois concerné par des fermetures.

A partir de 18h30 et jusqu’au lendemain 8h30, l’accueil est fermé au public. Les personnes souhaitant se rendre aux urgences doivent d’abord contacter le 15, mandaté pour réguler les cas.

Mais pour les manifestants, cette régulation équivaut à une fermeture de ce service public.

Alors la colère gronde. A 9h30, 3 cars ont quitté Carhaix pour se rendre dans la capitale finistérienne.

A leur bord, élus et habitants, rejoints sur place par d’autres manifestants de tout le département.

Christian Troadec, maire DVG de Carhaix, était présent aux côtés des manifestants réclamant la réouverture des urgences de l’hôpital de Carhaix.

Une délégation reçue à la préfecture

En fin de matinée, vers 11h30, une délégation d’une dizaine de personnes dont le maire DVG de Carhaix, Christian Troadec, la députée NUPES de la circonscription de Carhaix-Châteaulin, Mélanie Thomin et plusieurs membres du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix, a été reçue en préfecture.

Le 14 septembre dernier, une réunion à l’agence régionale de santé s’était tenue dans un contexte très tendu. L’ARS s’était engagée pour une réouverture totale du service au 1er septembre.

30/09/2023 Klervi Dalibot

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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27 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

30 septembre

affiche-sante
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Pour les urgences de Carhaix avec Philippe Poutou
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À l’instar du collectif national « Tour de France pour la santé publique » qui regroupe plus de 70 associations, syndicats, partis et collectifs d’usagers, et son antenne finistérienne, le NPA 29 appelle à rejoindre la grande manifestation du 30 septembre à 11heures devant la préfecture de Quimper en défense des urgences de l’hôpital de Carhaix.

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En présence de Philippe Poutou, porte-parole national de notre organisation, nous y dénoncerons la politique de casse de notre système de santé et de notre sécurité sociale: urgences et maternités de proximité sacrifiées, le 15 en surchauffe, usagèr·es des EPHAD maltraité·es par manque de moyens, personnels du médico -social et du social en burn-out…

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C’est l’ensemble de notre système qui est au bord de la catastrophe, et notamment en Bretagne, les établissements de Landerneau, Carhaix, Guingamp ou Saint-Brieuc…

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Nous serons présent·es, aussi, pour brandir un carton rouge face au projet de loi de financement « étatisé » de la sécurité sociale (PLFSS 2024) qui est notoirement insuffisant et qui est, une nouvelle fois, placé sous le signe du mépris des patient·es, des personnels de santé et de l’austérité.

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Pour le NPA

Gérard MAS

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25 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

pêche (fr3)

pêche

Pourquoi les pêcheurs ont-ils claqué la porte des Assises de la pêche à Nice ?

Nice (Alpes-Maritimes) Vendredi 22 septembre : Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la mer, défend son plan de transition énergétique face aux professionnels de la pêche au Centre universitaire méditerranéen.

Le secrétaire d’Etat chargé de la mer Hervé Berville présidait vendredi 22 septembre à Nice les Assises de la pêche. Ses annonces sur « un plan de transition énergétique » n’ont pas convaincu les pêcheurs présents. Ils sont partis avant la fin du discours.

Pourtant, ces Assises de la mer, face à la Méditerranée, commençaient bien.

Face à une assemblée de professionnels et à la presse, le secrétaire d’Etat à la Mer, Hervé Berville, a tenté de parler de l’avenir de la pêche. Pendant 40 minutes, il a développé ses 3 axes : végétalisation du carburant, abandon des énergies fossiles et de nouvelles infrastructures portuaires.

Des mesures qui s’inscrivent dans un vaste « plan de transition énergétique de la flotte de pêche. »

Un gazole pêche plus vert

« Le verdissement du carburant aura pour premier bénéfice une réduction à la pompe de 13 centimes (par litre) pour tous les navires de pêche, tant que les prix seront élevés », a déclaré Hervé Berville, sans préciser le calendrier de mise en œuvre de cette mesure.

« Avec le PDG du groupe TotalEnergies, nous nous sommes mis d’accord pour que le gazole pêche soit plus vert en incorporant une part importante de biocarburant », a-t-il précisé.

Actuellement, TotalEnergies assure « les deux tiers de la vente du carburant marin » en France, et le biocarburant qui doit être incorporé à hauteur de 7,5% est « disponible ».

Cette adjonction « ne nécessite pas d’adaptation des moteurs » des navires, mais « nécessite des investissements dans les stations ». Ce qui prendra du temps.

Mais justement, le temps, les pêcheurs n’en ont pas !

Ils attendaient une réponse rapide face au « cataclysme » vécu par la filière du fait du coût des carburants, c’est « la déception ».

Les pêcheurs quittent l’assemblée, en plein discours.

Le plan est qualifié de « mesurettes ». Sur X (ex-Twitter), le CNPMEM affirme que « le compte n’y est pas ! » Il annonce qu’il tiendra un conseil extraordinaire lundi.

Filière en crise

Pour Olivier Le Nezet, président du comité national des pêches, de nombreuses entreprises de pêche exigent des réponses urgentes : « Les mesures annoncées ne sont pas à la hauteur de la crise que traverse depuis des années la filière, celle du Covid, du Brexit, de l’énergie », a-t-il insisté.

« Nous allons devoir nous expliquer avec le ministre et surtout, lui va devoir nous expliquer son plan, qui aujourd’hui n’en est pas un. Les 13 centimes ne permettront pas aux entreprises de continuer leur activité », a déclaré Olivier Le Nezet devant la presse.

Le prix du carburant est au cœur des débats mais les pêcheurs azuréens subissent d’autres contraintes, différentes de la Bretagne, qui n’ont pas du tout été évoquées.

« Les yachts nous ruinent les fonds marins »

Arnaud Allari, pêcheur à Saint-Jean-Cap-Ferrat, ne croit plus en son avenir. En quelques années, il a vu la Méditerranée changer. Il explique : « On a besoin d’aides par rapport à la grande plaisance, devant tous les espaces cotés de la Méditerranée, c’est pas travaillable parce qu’il y a de plus en plus de yachts ! Ils nous ruinent les fonds marins, il n’y a plus d’habitat marin, c’est fini pour nous. »

Le pêcheur remarque que la posidonie disparaît. Cette plante joue le rôle essentiel, à la fois de nurserie et de poumon de la Méditerranée. « Avant, elle allait jusqu’à 30 mètres de fond, maintenant elle est absente. Jusqu’à 15 mètres de fond, on n’a plus un brin de posidonie. » Malgré les zones préservées, selon lui ça ne suffit pas, « il faut faire plus !« 

Il invite le secrétaire d’Etat à voir quelle est la situation en Méditerranée.

À l’issue de cette intervention, la filière en appelle directement à Emmanuel Macron pour être enfin entendue.

(23/09/2023 Aline Métais avec Thibaut Rysman et AFP)

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04 août 2023 ~ 0 Commentaire

pennou sardin (cqfd)

Marée rouge

Grève des sardinières de  Douarnenez : une mémoire qui se conserve

Mythique, la grève des sardinières de Douarnenez en 1924 l’est doublement : elle a été menée par des femmes et s’est soldée par une victoire. La journaliste Anne Crignon raconte leur histoire dans son livre Une belle grève de femmes. Entretien.

Il est des luttes dont la mémoire ne flanche pas. La grève des sardinières de Douarnenez, à l’hiver 1924, est de celles-là. Articles de presse, livres, documentaires, téléfilm et même chanson, cela fera bientôt cent ans que d’une génération à l’autre se transmet l’histoire des ouvrières de ce port du Finistère qui ont mis au pas les pêcheurs, fait plier les patrons. Anne Crignon apporte aujourd’hui sa pierre à l’édifice mémoriel avec Une belle grève de femmes – Les Penn sardin. Douarnenez, 1924, paru ce printemps chez Libertalia.

D’une plume déliée et sans rien céder au folklore, elle y décrit l’extrême dureté des conditions de vie des Penn sardin (« tête de sardine », en breton) ; leur combat pour arracher quelques sous aux cols blancs qui les employaient (« Pemp real a vo ! », « Ce sera 1,25 franc ! » scandaient-elles dans les rues de la ville) ; la solidarité et les liens tissés avec des figures de la gauche de l’époque ; jusqu’à la victoire, quelque six semaines après avoir déserté les usines. On en parle avec l’autrice.

Quelle est la situation des sardinières de Douarnenez à l’époque ?

« Douarnenez il y a cent ans, c’est du Zola au fond du Finistère. Deux mille sardinières triment dans les vingt conserveries de la ville, appelées communément les “fritures”, qui sont des hangars lugubres, trop froids en hiver, trop chauds en été, au sol rendu boueux par les viscères des sardines – autant dire pas idéal pour le bois des sabots.

Elles sont corvéables de jour comme de nuit car il n’y a pas d’heure pour l’arrivée du poisson. Dès que les hommes sont à quai, une contremaîtresse bat le rappel dans la ville, il faut courir au travail, et c’est parti pour dix ou douze heures d’affilée, parfois plus. Même les fillettes sont avalées par l’usine, pour certaines dès leurs huit ans. C’est l’abjection. Les heures de nuit sont payées pareil que les heures de jour, c’est-à-dire une misère. Et puis il y a cette odeur qui complexe les femmes : le velours de leur jupe en est tout imprégné alors qu’elles sont d’une grande coquetterie. »

Qu’est-ce qui les pousse à débrayer à l’hiver 1924 ?

« Tout commence le 21 novembre à l’usine Carnaud, dite “la méta”, qui fabrique les boites dans lesquelles est commercialisé le poisson. Un contremaître refuse de recevoir des femmes qui demandent à le voir pour lui parler de la paye minuscule et de ces heures en trop qui les épuisent, au point que plusieurs dans leurs rangs en sont mortes. Et le gars, il fait quoi ? Il refuse.

La colère monte depuis quelque temps, et la rancune est palpable envers les “riches heureux” qu’elles voient passer dans la cour de l’usine, le cheveu lissé de brillantine, sans un regard pour celles qui font leur fortune. Ce refus, c’est l’offense de trop. Et vite, l’offense se change en véritable fureur. Les femmes partent dans les rues (en chantant déjà L’Internationale) propager la contestation. Du beau travail : deux jours plus tard, toutes les usines de la ville sont en grève. »

Cette grève est érigée en modèle de lutte victorieuse. Qu’est-ce qui a rendu cette victoire possible ?

« D’abord, c’est la solidarité. Les femmes de toutes les usines ont suivi, ainsi que les marins pêcheurs, qui étaient souvent leurs maris. Et très vite, il s’est passé cette chose incroyable : du monde a débarqué à Douarnenez pour soutenir la grève. À l’époque, la jeune révolution russe draine les espoirs de toute une génération abattue par la guerre. Dans le sillage du congrès de Tours de décembre 1920, en 19211 est née la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) qui en appelle à un socialisme révolutionnaire et envoie à Douarnenez ses militants : le jeune Charles Tillon, qui sera vingt ans plus tard le grand résistant que l’on connaît, cofondateur des FTP (Francs-tireurs et partisans) ; et Lucie Colliard, institutrice de Bogève (Haute-Savoie) révoquée pour propagande pacifiste et qui a même fait de la prison pour ça.

Les sardinières sont aussi soutenues par le maire de la ville, Daniel Le Flanchec, communiste, ancien anar que le ministre de l’Intérieur Camille Chautemps fait surveiller car il est fiché comme pote de la bande à Bonnot. Bref, le gars bien incontrôlable comme il en faudrait plus et qui fait flipper le gouvernement avec la vitalité de son laboratoire du bolchevisme en terre armoricaine.

« Toutes les usines de la ville sont en grève »

Ce qui a beaucoup aidé aussi, c’est que la Bretagne a été généreuse. Tout le monde donnait de la nourriture, un coup de main, ou les deux. Je pense à un garçon de 14 ans de Pouldavid (commune rattachée à Douarnenez en 1945), Jean Moreau, qui allait d’une ferme à l’autre sur son char à bancs collecter pour le piquet de grève des kilos et des kilos de pommes de terre. Je voudrais que les gens retiennent ce nom : Jean Moreau, de Pouldavid-sur-Mer, ami des Penn sardin à 14 ans, chef des FTP de l’Orne, fusillé par les Allemands à 34 ans.

Il y avait aussi des députés communistes comme Arthur Henriet. Il faut voir tous les chics types qui ont fait leurs dix-sept heures de train depuis Paris pour venir s’installer à Douarnenez l’hiver 1924 – comme Daniel Renoult, journaliste à L’Huma. Ils étaient tous dans le même hôtel, tenu par une femme qu’ils appelaient “la belle Angèle”, ravie d’avoir chez elle les amis de la révolution.

Et puis, ce qui a aidé ces femmes à tenir, je crois, c’est leur qualité de mère : elles ne voulaient pas de cette vie pour leurs enfants. »

Parmi elles, Joséphine Pencalet, souvent citée quand on évoque la grève des sardinières. Qui était-elle ?

« Joséphine est ouvrière d’usine. Quelques années auparavant, elle est “montée” à Paris pour être “bonne à tout faire” chez des bourgeois comme beaucoup de Bretonnes au début du 20è siècle. Elle est revenue à Douarnenez avec ses deux enfants parce que son mari est mort, emporté par la maladie, peu après la guerre. Les gens de Douarnenez disent qu’elle était la meneuse du mouvement mais en réalité on n’en sait rien. Elle n’est pas membre du comité de grève, elle ne fait pas partie de la délégation qui rencontre à Paris le ministre du Travail qui leur dit que leurs patrons sont “des brutes et des sauvages”, ni dans le comité d’accueil qui va à la gare accueillir avec des fleurs le député Marcel Cachin, directeur de L’Humanité.

Mais pour les Douarnenistes, Joséphine Pencalet est l’héroïne de la “grande grève”. Alors on peut faire comme John Ford dans son film L’Homme qui tua Liberty Valence (1962) : la légende est belle, imprimons la légende. »

Bien que féminine, cette grève n’était pas pour autant « consciemment féministe », comme tu l’écris…

« Lucie Colliard, qui était militante féministe, a essayé de convaincre ses “bonnes camarades de Douarnenez” en ce sens. Mais elles avaient déjà tant à faire qu’elle ne fut pas suivie sur ce point. En revanche, une chose est certaine : c’est grâce à des féministes comme Maria Hélia, avec son splendide film documentaire L’Usine rouge (1989), ou Anne-Denes Martin2 qui a rassemblé leurs témoignages dans les années 1990, que la mémoire s’est transmise. On entend aujourd’hui que les Penn sardin étaient féministes. Faut-il se déclarer soi-même féministe ou peut-on être désignée comme telle par autrui ? Je ne sais pas. »

Tu décris cette grève comme un pur exemple de politisation par la lutte. Pourquoi ?

« Daniel Le Flanchec, qui voulait mettre du communisme dans le cœur de ses administrés, a beaucoup influencé les sardinières. Il était tellement aimé que les grévistes avaient inventé une chanson pour lui : “C’est Flanchec, c’est notre roi !” Lucie Colliard avait beau leur dire qu’il ne fallait pas applaudir un homme mais ses idées, rien n’y faisait. Il a passé les six semaines et demie de grève parmi elles, à dénoncer le capitalisme et les “patrons buveurs de sang”. Place de la Croix, à Douarnenez, on se retrouvait pour commenter les affiches placardées par le Parti communiste, lesquelles étaient de véritables cours de science politique. Et puis il y avait une assemblée générale tous les jours aux halles après la manif. La lutte a tellement politisé les Douarnenistes que Flanchec a gardé sa mairie communiste jusqu’en 1940, et haut la main. »

Propos recueillis par Tiphaine Guéret

1 Événement majeur dans l’histoire de la gauche française, le congrès de Tours de la Section française de l’Internationale ouvrière voit la scission des pro-soviétiques, à l’origine du Parti communiste.

2 Autrice des Ouvrières de la mer, L’Harmattan, 1994.

Tiphaine Guéret
Illustré par Nadia Berz

http://cqfd-journal.org

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01 août 2023 ~ 0 Commentaire

on en a gros (basta)

Les journalistes veulent-ils la fin de l’agriculture ? Une note interne révèle la manière dont un lobby agro-industriel œuvre pour discréditer les journalistes qui enquêtent sur l’agroindustrie. On connaissait la fabrique du doute. L’offensive passe aussi par le dénigrement.

on en a gros (basta) dans Altermondialisme
Publié dans Chroniques

C’est une note qui cible « le système Léraud ». Entendez par là, la journaliste Inès Léraud, connue pour ses enquêtes sur l’agro-industrie bretonne et les algues vertes. Ayant collaboré avec notre média basta!, Inès Léraud agrégerait une « mouvance qui s’aligne sur sa vision antisystème », regroupant aussi bien des journalistes « militants » que des médias (comme Splann !). Ces journalistes nourriraient une théorie du complot en usant « d’une réécriture militante de la réalité et des faits » pour « installer l’idée qu’il existe, en Bretagne, un cabinet noir » de ’’l’agrobusiness breton ». Ils auraient un objectif final : « vouloir la fin de l’agriculture et de la production alimentaire en Bretagne sans jamais rien proposer comme alternative ». Rien que ça.

Extrait de la note interne rédigée par Les Z'Homnivores titrée : "impossible de parler de Nicolas Legendre sans évoquer le système Léraud".
Extrait de la note interne rédigée par Les Z’Homnivores
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Les industriels bretons de la viande à l’offensive

Cette « note d’analyse » datée d’avril 2023, a récemment été révélée par le journaliste Nicolas Legendre, directement visé par ce texte. Flanquée du logo des Z’Homnivores, elle a été écrite peu après la publication par le journal Le Monde de sa série d’articles sur la face cachée de l’agrobusiness en Bretagne, et juste avant la parution de son ouvrage Silence dans les champs (éditions Arthaud), un livre-enquête en immersion dans le principal territoire agro-industriel de France.

Qui sont Les Zhomnivores ? Créée en 2017 suite à la recrudescence d’actions antispécistes (avec notamment des intrusions dans des élevages), cette association se présente comme « un collectif d’acteurs majeurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire » qui veut contribuer à un « débat ouvert sur nos modèles alimentaires » afin de « permettre à chacun de se nourrir librement ».

Les recherches menées par Nicolas Legendre montrent que cette association est en réalité la vitrine des industriels bretons de la viande. Parmi les structures fondatrices figurent l’antenne bretonne de l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev Bretagne), l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA), le réseau Produit en Bretagne et l’association Agriculteurs de Bretagne.

Dénigrer malgré les données chiffrées

Selon les auteurs de la note, les journalistes se contenteraient d’aller chercher les déçus du système. « A raison de 300 000 emplois dans les secteurs agricole et alimentaire, il est évident que tout journaliste peut trouver quelques langues à délier » avance ce texte. C’est précisément cet argument qu’a utilisé Hervé Le Prince, directeur d’une agence de communication à Rennes et coordinateur des Z’Homnivores, sur un plateau de France Télévisions le 21 mai dernier.

Pour les tenants du système agro-industriel, les perdants seraient donc une minorité. Que disent les statistiques globales ? Entre 2010 et 2020, la France a perdu 100 000 exploitations agricoles, soit une baisse de 20 % en 10 ans, et même de 25 % à l’échelle de la Bretagne. Le taux moyen d’endettement des fermes bretonnes n’a lui aussi cessé de croître depuis les années 1980, atteignant 57 % en 2020, contre 42,9 % à l’échelle nationale. Selon la sécurité sociale agricole (MSA), ses assurés de 15 à 64 ans ont un risque de mortalité par suicide supérieur de 43,2% par rapport aux assurés des autres régimes dans cette même tranche d’âge. C’est aussi l’une des professions les plus vieillissantes, avec une moyenne d’âge de 50 ans.

Les auteurs de la note ne s’embarrassent pas de ces données. Pour eux, la remise en cause du modèle agro-industriel équivaut tout bonnement à revenir au « Moyen-Âge ». Cette rhétorique est d’ailleurs utilisée par le président de la FRSEA Bretagne (l’antenne régionale de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire), pour qui « cette réorganisation a permis aux exploitants de sortir du Moyen-Âge ».

Des lobbyistes financés par des fonds publics

Ce travail de sape mené à l’encontre de journalistes d’investigation est financé par des fonds publics. Au moins deux des entités à l’origine de l’association Les Zhomnivores – Produit en Bretagne et Agriculteurs de Bretagne – bénéficient de subventions de fonctionnement, pointe Nicolas Legendre.

Or, le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, s’est engagé en mai 2020 à défendre le droit des journalistes à faire leur travail et à enquêter sur tous les sujets, après avoir été interpellé par un collectif de 500 journalistes et professionnels des médias sur les difficultés d’informer sur l’agroalimentaire local [1]. « Je m’engage à participer au démantèlement de toutes les autocensures qui empêchent les journalistes de travailler sereinement » avait notamment affirmé le président de Région.

Face à la fabrique du dénigrement par le lobby agro-industriel, nous continuerons d’utiliser notre arme la plus précieuse : le journalisme d’investigation en toute indépendance, financé par nos lectrices et lecteurs, en accès libre pour toutes et tous.

Sophie Chapelle

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23 mai 2023 ~ 0 Commentaire

logement (fr3)

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.
La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.

Mal-logement : la situation est inédite et « alarmante » selon la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai 2023 son nouveau rapport sur l’état du mal-logement en Bretagne et alerte sur une « crise du logement sans-précédent » dans la région. Pour la première fois, son baromètre met en exergue des données plus défavorables en Bretagne que sur l’ensemble de l’Hexagone. La qualité et la quantité de logements sont concernées. Décryptage.

Nombre de logements vacants en augmentation, baisse des projets de rénovation, renchérissement des prix… Selon l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre : « Tous les indicateurs sont au rouge en Bretagne ».

Dans son 28e rapport sur l’état du mal-logement, la fondation constate que partout, la crise sanitaire liée au Covid-19 a fragilisé de nombreuses personnes sur le fil, mais l’année 2022 a été marquée par une hausse des prix inédite depuis 30 ans, notamment en Bretagne.

Au regard des estimations statistiques, 70.000 personnes seraient mal logées en Bretagne. Une première dans notre région, jusqu’alors plutôt épargnée par le mal-logement.

Des prix « inabordables »

« La Bretagne trustait le podium de tête des objectifs atteints de production de logements sociaux, elle est aujourd’hui dans le peloton de queue, à la 10e place » constate Stéphane Martin, directeur de l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre.

Conséquence notamment de la crise actuelle, les logements deviennent inabordables. Tous les portefeuilles sont touchés, mais tout particulièrement les plus modestes et les classes moyennes. Cela se mesure surtout au nombre de recours DALO (droit au logement opposable) qui a augmenté de 86% depuis 2019, alors que ces recours n’ont augmenté que de 3,2% au niveau national.

Comme le parc de logements privés baisse à grande vitesse (la demande est grande et l’offre limitée), les prix grimpent et la pénurie s’accentue : il manquerait, selon la Fondation, 23.000 logements abordables en Bretagne.

Logements sociaux saturés

Conséquence inédite à l’échelle de notre région : les demandes de logement social explosent : 95.000 demandeurs de logement social en Bretagne au 1er mai, soit 40% de plus en 5 ans (ils étaient 66.000 en 2018).

Des demandeurs dont le profil a évolué : « Ils sont de plus en plus jeunes », constate Pauline Urien, la directrice de l’association régionale des organismes HLM de Bretagne. « Ce sont des personnes qui n’accèdent plus au locatif privé, leurs revenus sont plus élevés qu’avant mais comme les prix ont augmenté dans le privé, ils se tournent vers les logements sociaux. »

Résultat, les files d’attente s’allongent (18,5 mois d’attente en Bretagne contre 15,2 mois l’an dernier) et rares sont les « élus » : la fondation a compté 5,2 demandes pour une attribution seulement. La situation est critique dans tous les départements, mais le Morbihan est le territoire breton le plus en tension.

« Avant, le logement social était un tremplin : on y entrait et quand on avait stabilisé sa situation, on en sortait. Maintenant, malheureusement, dans ce contexte économique, les locataires préfèrent rester. Avec aujourd’hui 7% de turn-over seulement, la situation est très critique. On ne peut plus faire entrer de nouvelles personnes ! » Pauline Urien, directrice l’association régionale des organismes HLM Bretagne

Des organismes HLM qui manquent de moyens. « Depuis 2018 et la mise en place de la réduction du loyer de solidarité en 2018, les organismes HLM bretons ont perdu 134 millions d’euros, soit 10% de leur chiffre d’affaires annuel », ajoute Pauline Urien.

Ce à quoi s’ajoutent une flambée des coûts de construction. « En 2000, la construction d’un T3 de 64 m² coûtait 76.500€. En 2022, c’est plus du double : il faut compter 169 000€ pour construire ce même logement ! » explique la directrice de l’ARO HLM. « De fait, les organismes HLM, au lieu d’en construire deux, ils n’en construisent plus qu’un. »

Demandes d’hébergement d’urgence en hausse

L’accès à un logement étant de plus en plus compliqué, de plus en plus de personnes demandent des hébergements d’urgence : +6,5% en 2022, soit 3.200 demandes supplémentaires.

Beaucoup ont recours au 115, mais les réponses positives sont limitées : 32% des demandes seulement aboutissent… De plus en plus de personnes dorment donc à la rue, dans des parcs, dans des campings, ou dans leurs voitures.

La fondation note que a situation du « sans-abrisme » est particulièrement compliquée dans les Côtes-d’Armor où les services constatent « que les personnes isolées n’appellent plus le 115, car elles savent qu’elles ne vont pas être prises en charge. Des inquiétudes sont présentes avec le retour de la période touristique et la disponibilité des hôtels. »

Passoires énergétiques et conditions « indignes »

Le nombre de logements est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, mais leur qualité est aussi pointée du doigt par la Fondation qui a comptabilisé 63.000 logements potentiellement indignes en Bretagne.

Cela vaut dans le public comme dans le privé, dont la précarité énergétique est pointée du doigt. Le rapport de la Fondation note « un abandon public des propriétaires les plus pauvres, dans les logements indignes et dans les passoires thermiques ». 224.468 ménages bretons, soit 14,6% de la population, sont en précarité énergétique quand la moyenne en France métropolitaine est de 13,9%.

Hôtels insalubres subventionnés

Des conditions « indignes » dont souffrent notamment les plus précaires. Mathilda (prénom d’emprunt) a accepté de témoigner.

Cette maman de trois enfants âgés de 8 à 13 ans a vécu depuis son arrivée en France dans des logements quelquefois insalubres : pas de toilettes, pas de douche, pas de cuisine…

Durant quatre mois, le 115, faute de place d’hébergement, lui a proposé deux chambres dans un hôtel d’Ille-et-Vilaine : « une horreur » selon cette femme : « Il n’y avait nulle part où cuisiner, pas de table pour manger ou travailler. Les enfants avaient interdiction de jouer… »

« L’État subventionne des hôtels insalubres. Il paie ces structures, mais avec 21 euros par chambre par nuit, il n’y a pas de prestation de nettoyage, de gardiennage et surtout pas d’accompagnement des ménages… Est-ce que c’est suffisant pour apporter de la qualité dans les prises en charge ? Stéphane Martin, directeur de la Fondation Abbé Pierre Bretagne

« À ce prix, ajoute le directeur régional, beaucoup d’hôteliers ne veulent plus aujourd’hui avoir de contrats avec le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation)… « 

Malgré tous les inconvénients qu’il présente, le recours aux hôtels est pourtant de plus en plus courant : « 35% des réponses en hébergements d’urgence le sont par le biais des hôtels. Ne faudrait-il pas plutôt envisager des structures avec accompagnement spécialisé, c’est toute la question qu’on se pose ! » poursuit Stéphane Martin.

Réaction attendue du gouvernement

Face à ce constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme. « Il est urgent d’agir ! » alerte Stéphane Martin qui attend beaucoup des conclusions du CNR, le centre national de la refondation sur le logement, qui doivent être rendues le 5 juin prochain.

« Il faut que le gouvernement refinance largement la question du logement à hauteur de 2% du PIB. Il est aujourd’hui à 1,5 contre 2,2% en 2010. On demande aussi en urgence de financer les logements abordables dans le parc HLM et privé avec une loi de programmation sur les 5 ans à venir. »

Des choix politiques qui pourraient passer, du moins ils l’espèrent, par la régulation des prix des logements et du foncier, l’encadrement des loyers en urgence, des aides à la construction via notamment une TVA à 5,5% pour les matérieux de conscruction, l’accès élargi aux APL… et « un vrai travail sur la rénovation énergétique et l’habitat indigne avec l’éradication des 60.000 logements indignes par an. C’est un enjeu fort, mais on peut le réaliser et surtout ne plus expulser des personnes sans situation de relogements ! Beaucoup de ménages sont aujourd’hui sans solution et risquent de se retrouver durablement à la rue. »

Une solution réside peut-être dans ce dernier chiffre : le nombre de logements vacants… La fondation en a compté 145.773 en Bretagne en 2019, soit 37% de plus qu’en 2008.

 23/05/2023  Valérie Chopin

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02 mai 2023 ~ 0 Commentaire

1er mai en bretagne (le tél)

1er-Mai : près de 130 000 manifestants en Bretagne

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