Archive | Luttes sociales en Bretagne

05 juillet 2023 ~ 0 Commentaire

corlay (fr3)

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« Après la sidération, c’est l’écœurement ». Le collège de Corlay condamné à fermer d’ici deux ans

Les parents d’élèves du collège de Corlay se mobilisent contre sa fermeture annoncée à la rentrée 2024

Il ne devrait bientôt plus y avoir de collège à Corlay. C’est indirectement la décision prise ce lundi 3 juillet 2023 par les élus du Conseil départemental des Côtes-d’Armor en votant le plan d’investissement 2023-2028 pour les collèges. Les réactions sont vives dans l’agglomération de Corlay.

Ce mardi 4 juillet au matin, l’ambiance à Corlay est à l’image de la météo : triste et maussade.

Avec son vote du plan pluriannuel d’investissement, le Conseil départemental des Côtes-d’Armor condamne indirectement le petit collège de Corlay à fermer ses portes d’ici un ou deux ans.

Un nouveau collège à Saint-Nicolas-du-Pelem

L’enjeu de ce vote ? 75 millions d’euros investis à la modernisation de plusieurs établissements sur tout le territoire. Si le plan proposé n’entérine pas directement la fermeture du collège de Corlay, il prévoit la construction d’un nouvel établissement à Saint-Nicolas-du-Pelem, à huit kilomètres de Corlay. La rénovation du collège de Corlay qui accueille 73 élèves aurait, elle, coûté 5 millions d’euros.

Le 5 juin dernier, certains opposants étaient venus en tracteur de Corlay (dans les Côtes-d’Armor) à Saint-Brieuc pour défendre un « collège de proximité ».

« Après la sidération, c’est l’écœurement, soupire Olivier Allain, maire de la petite commune de 950 habitants. La plateforme de gauche avait quand même mis au cœur de ses engagements de ne prendre aucune décision, sans mesurer auparavant les impacts territoriaux. »

« Il n’y a eu aucune concertation, une décision brutale avec aucun argument financier ou pédagogique donc on ne comprend pas.  »Olivier Allain maire de Corlay (22)

« Le collège n’est pas fermé donc on reste nombreux, forts et mobilisés », martèle Élodie Legal, présidente de l’association des parents d’élèves du collège de Corlay, rappelant également le succès de la pétition contre la fermeture du collège de Corlay signée par plus de 2 500 personnes.

« On va continuer à s’opposer au conseil départemental et on va continuer à dire haut et fort la façon indigne dont il se comporte avec nous. On espère obtenir un sursaut de lucidité ou d’honnêteté d’un certain nombre de conseillers départementaux pour enfin traiter notre territoire rural avec respect. » Élodie Legal, présidente de l’association des parents d’élèves du collège de Corlay

Lundi, à la sortie de l’hémicycle, plusieurs manifestants ont déchiré leur carte d’électeur.

 04/07/2023 Manon Le Charpentier , Nathalie Rossignol et Jean-Marc Seigner
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03 juillet 2023 ~ 0 Commentaire

émeutes (the-conversation npa)

macron flics

La répétition et la rage, au cœur des émeutes françaises

Bien qu’elles nous surprennent chaque fois, depuis les révoltes des Minguettes dans les années 1980, les émeutes se répètent en suivant le même scénario : un jeune est tué ou gravement blessé par le police et les violences explosent dans le quartier concerné, dans les quartiers voisins, parfois, comme en 2005 et aujourd’hui, dans tous les quartiers « difficiles » qui se reconnaissent dans la victime de la police.

Depuis quarante ans, les révoltes urbaines sont dominées par la rage des jeunes qui s’attaquent aux symboles de l’ordre et de l’État, aux mairies, aux centres sociaux, aux écoles, puis aux commerces…

Une rage et un vide institutionnel

La rage conduit à détruire son propre quartier devant les habitants qui condamnent mais « comprennent » et se sentent impuissants.

Dans tous les cas aussi se révèle un vide institutionnel et politique dans la mesure où les acteurs locaux, les élus, les associations, les églises et les mosquées, les travailleurs sociaux et les enseignants avouent leur impuissance et ne sont pas audibles.

Seule la révolte des Minguettes en 1981 avait débouché sur la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Mais depuis, aucun mouvement ne semble naître des colères.

Enfin, dans tous les cas aussi, chacun joue son rôle : la droite dénonce la violence et stigmatise les quartiers et les victimes de la police ; la gauche dénonce les injustices et promet des politiques sociales dans les quartiers. Nicolas Sarkozy avait choisi la police en 2005, Macron a manifesté sa compassion pour le jeune tué par la police à Nanterre, mais il faut bien dire que les hommes politiques et les présidents ne sont guère entendus dans les quartiers concernés.

Puis le silence s’installe jusqu’à la prochaine fois où on redécouvrira à nouveau les problèmes des quartiers et ceux de la police.

Des leçons à tirer

La récurrence des émeutes urbaines et de leurs scénarios devrait nous conduire à tirer quelques leçons relativement simples.

Les politiques urbaines ratent leurs cibles. Depuis 40 ans, de considérables efforts ont été consacrés à l’amélioration des logements et des équipements. Les appartements sont de meilleure qualité, il y a des centres sociaux, des écoles, des collèges, des lignes de bus… Il est faux de dire que ces quartiers ont été abandonnés.

En revanche, la mixité sociale et culturelle des quartiers s’est plutôt dégradée. Le plus souvent, les habitants sont pauvres, précaires, et sont immigrés ou issus des immigrations successives.

Mais surtout, ceux qui « s’en sortent » quittent le quartier et sont remplacés par des habitants encore plus pauvres et venant d’encore plus loin. Le bâti s’améliore et le social se dégrade.

On répugne à parler de ghettos, mais le processus social à l’œuvre est bien celui d’une ghettoïsation, d’un clivage croissant entre les quartiers et leur environnement, d’un entre soi imposé et qui se renforce de l’intérieur. On fréquente la même école, le même centre social, on a les mêmes relations, on participe à la même économie plus ou moins légale…

Malgré les moyens mobilisés et la bonne volonté des élus locaux, on se sent hors de la société en raison de ses origines, de sa culture, de sa religion… Malgré les politiques sociales et le travail des élus, les quartiers n’ont pas de ressources institutionnelles et politiques propres.

Alors que les banlieues rouges étaient fortement encadrées par les partis, les syndicats et les mouvements d’éducation populaires, les quartiers n’ont guère de porte-voix. En tous cas, pas de porte-voix dans lesquels ils se reconnaissent : les travailleurs sociaux et les enseignants sont pleins de bonne volonté, mais ils ne vivent plus depuis longtemps dans les quartiers où ils travaillent.

Cette coupure fonctionne dans les deux sens et l’émeute révèle que les élus et les associations n’ont pas de véritables relais dans les quartiers dont les habitants se sentent ignorés et abandonnés. Les appels au calme sont sans échos. Le clivage n’est seulement social, il est aussi politique.

Un constant face-à-face

Dans ce contexte, se construit un face à face entre les jeunes et les policiers. Les uns et les autres fonctionnent comme des « bandes » avec leurs haines et leurs territoires.

L’État est réduit à la violence légale et les jeunes à leur délinquance réelle ou potentielle. La police est jugée « mécaniquement » raciste puisque tout jeune est a priori suspect. Les jeunes haïssent la police, ce qui « justifie » le racisme des policiers et la violence des jeunes. Les habitants voudraient plus de policiers afin d’assurer un peu d’ordre, tout en étant solidaires de leurs enfants.

Cette « guerre » se joue habituellement à niveau bas, mais quand un jeune est tué, tout explose et c’est reparti pour un tour, jusqu’à la prochaine révolte qui nous surprendra autant que les précédentes.

Il y a cependant quelque chose de nouveau dans cette répétition tragique. C’est d’abord la montée de l’extrême droite, pas seulement à l’extrême droite, avec un récit parfaitement raciste des révoltes de banlieue qui s’installe, qui parle d’ensauvagement et d’immigration, et dont on peut craindre qu’il finisse par triompher dans les urnes.

La seconde nouveauté est la paralysie politique et intellectuelle de la gauche qui dénonce les injustices, qui, parfois, soutient les émeutes, mais qui ne semble pas avoir de solution politique à l’exception d’une réforme nécessaire de la police.

Tant que le processus de ghettoïsation se poursuivra, tant que le face-à-face des jeunes et de la police sera la règle, on voit mal comment la prochaine bavure et la prochaine émeute ne seraient pas déjà là.

 2 juillet 2023
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03 juillet 2023 ~ 0 Commentaire

saint brieuc (antifafs)

fafs

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03 juillet 2023 ~ 0 Commentaire

fachos (st brieuc)

fafs

Des syndicats dénoncent l’attaque du Festival pour une Bretagne solidaire par l’ultra-droite à Saint-Brieuc

Solidaires, la CGT et FSU dénoncent l’attaque du Festival pour une Bretagne ouverte et solidaire par l’ultra-droite, samedi 1er juillet à Saint-Brieuc. Le festival pour une Bretagne ouverte et solidaire se déroulait samedi 1er juillet, au parc des Promenades à Saint-Brieuc.

Dans un communiqué commun, Solidaires, CGT et FSU dénoncent l’attaque du Festival pour une Bretagne ouverte et solidaire par un groupe d’ultra-droite, samedi 1er juillet à Saint-Brieuc.

« Le festival a permis de rassembler de nombreux camarades autour d’une conférence sur le thème de la montée de l’extrême droite », rappellent les organisations. « Une vingtaine d’individus masqués ont attaqué cet événement familial dans lequel se trouvaient des enfants. Ils n’ont pas pu pénétrer sur le site et ont fini par déguerpir ».

Pour les organisations syndicales, ces violences « prouvent une fois de plus la nécessité de s’engager dans la lutte antifasciste et défendre nos valeurs communes d’accueil et de solidarité ».

03 juillet 2023

https://www.letelegramme.fr/

COMMUNIQUE DU COMITE NATHALIE LE MEL DU NPA

Samedi 1er juillet le Comité de Vigilance Antifasciste des Côtes d’Armor CVA 22, organisait à St Brieuc  un festival pour une Bretagne ouverte et solidaire.
Au programme, débats, interventions autour de la montée de l’extrême droite, stands divers et partie musicale .
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Plusieurs centaines de personnes ont répondu présent et la fête s’est déroulée dans une bonne ambiance, disons même plutôt familiale dans le parc des promenades.
Vers 19h30, un groupe d’une vingtaine de gros bras cagoulés, armés de matraques s’est jeté sur la fête cassant le plus de matériel possible et agressant les participants. 
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Qui très vite se sont regroupés et les ont contraint à reculer.
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La police, très certainement alertée par les « renseignements territoriaux » présents sur la fête  a fait usage de lacrymo et a arrêté deux des agresseurs qu’elle a mis en garde à vue.
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Inutile d’enquêter car la bande de fachos tout fier de son exploit a publié une vidéo montrant l’attaque et signée par elle  sur le site  » ouest casual » . Le groupe se nomme KORRIGANS SQUAD en provenance de Rennes qu’ils écrivent même en breton, Roazhon, ironie sinistre pour les bretonnants que nous sommes à des degrés divers.
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Le comité Nathalie Le Mél du NPA apporte tout son soutien aux camarades du CVA 22 que nous côtoyons dans toutes les luttes locales, dont le récent mouvement pour défendre les retraites mais aussi contre la répression et la défense des réfugiés.
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Nous étions d’ailleurs présents samedi à St Brieuc samedi. Ceux qui continuent à penser que la droite fascisante est un parti ou un groupe comme les autres, et ceux qui LUI font des courbettes au sein des institutions bourgeoises sont soit des imbéciles soit des  criminels. 
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La bête est toujours immonde et elle ne se cache plus.
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Le comité du NPA Côtes d’Armor

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28 juin 2023 ~ 0 Commentaire

fnsea (basta!)

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60 ans d’actions violentes : faut-il pour autant dissoudre la FNSEA ?

Depuis les années 1960, le syndicat agricole FNSEA multiplie les destructions de biens publics, blocages, opérations coups de poing, menaces contre des militant·es écologistes et des élu·es.
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Chronologie de 60 ans d’actions violentes en Bretagne. (Revenir à la liste des actions.)

« Le citoyen que je suis se félicite qu’on ait mis un coup d’arrêt aux violences et exactions commises auprès des biens et des personnes. » C’est ainsi qu’a réagi Arnaud Rousseau, le nouveau président de la FNSEA, premier syndicat agricole, au lendemain de la présentation en Conseil des ministres du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre, le 21 juin. Une semaine plus tôt, le président de la FNSEA avait appelé le gouvernement à dissoudre les Soulèvements de la Terre, disant que « les agriculteurs sont toujours restés dans le cadre républicain ».

En mars dernier, c’est sa prédécesseuse Christiane Lambert, qui condamnait « les violences inouïes » à Sainte-Soline. La violence est pourtant caractéristique de nombreuses actions de la FNSEA ces soixante dernières années. basta! dresse ici une chronologie documentée de ces actions, qui pourra être complétée dans les semaines à venir.

1961-1974 : « 2 000 agriculteurs qui cassent tout, c’est plus payant que 10 000 manifestants qui défilent dans le calme »

Cette phrase est prononcée par le syndicaliste agricole Alexis Gourvennec en 1974. Elle fait directement référence à la prise d’assaut en 1961 de la sous-préfecture de Morlaix par des agriculteurs membres des FDSEA de Bretagne, qui la mettent à sac. Alexis Gourvennec souligne alors l’efficacité de l’« action directe » par rapport à celle de la « négociation menée pendant des mois ».

Dans les années 1970, un chercheur avait recensé 133 manifestations violentes de la FNSEA de 1962 à 1971. Parmi ces actions, la presse locale rapportait celle d’ « un commando fortement organisé » qui, le 2 octobre 1967 à Quimper « défonce la porte d’entrée du local d’un député ». « Les manifestants mettent le feu au mobilier de la maison d’un gardien de la préfecture » et « deux motos de la gendarmerie mobile sont incendiées ». Au terme de ces affrontements, 179 blessés sont dénombrés parmi les forces de l’ordre et 80 blessés côté manifestants.

Autre action frappante : le 17 juillet 1974, des agriculteurs « armés de barres de fer » forcent les grilles d’un abattoir de Vannes et pénètrent à l’intérieur du bâtiment. Ils brûlent les carcasses, puis vont briser les fenêtres et vitres de la préfecture.

5 novembre 2004 : Destruction du mobilier de l’hôtel des impôts de Morlaix, un policier grièvement blessé. Non-lieu.

En 2004, année de crise aiguë du chou-fleur, l’hôtel des impôts de la ville de Morlaix subit le courroux des producteurs de légumes de la FNSEA. Après avoir forcé l’entrée du bâtiment, certains détruisent mobilier et ordinateurs, causant plus de 60 000 euros de dégâts. Un policier est grièvement blessé à la tête par un jet de pavé. Le tribunal prononce un non-lieu. Justification : « En l’absence d’éléments de preuve au moment des faits, il n’a pas été possible d’identifier leurs auteurs », affirme le procureur de la République de Morlaix. Ce dernier regrette la loi de « l’omerta » qui sévit dans les milieux agricoles.

19 septembre 2014 : le centre des impôts et le bâtiment de la Mutualité sociale agricole sont incendiés à Morlaix

Dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014, une centaine de légumiers incendient successivement deux bâtiments publics, le centre des impôts et la mutualité sociale agricole de Morlaix, pour protester contre les contraintes fiscales et administratives qui pèsent sur eux. Selon le maire PS de la ville, les manifestants ont d’abord « tout saccagé à l’intérieur », avant de mettre le feu à la MSA, à l’aide de palettes et de pneus. Leur virée se poursuit ensuite devant le centre des impôts de la ville, où ils cassent portes et fenêtres avant d’incendier le batîment, comme en témoigne cette vidéo du Telegramme.

Les pompiers se voient empêcher l’accès à l’incendie par les manifestants. « Je tire un coup de chapeau à ceux qui ont osé faire ce qu’ils ont fait », se félicite alors le responsable départemental du syndicat.

« Faudra-t-il croire qu’il serait moins risqué d’incendier un centre des impôts ou les bâtiments de la Sécu agricole que de démonter symboliquement une usine à 1 000 vaches ? » interroge à l’époque dans basta! Léon Maillé, ancien berger et pilier de la lutte du Larzac. « Il est vrai que la FNSEA ne remet jamais en cause le système agrobusiness, alors l’État peut bien lui tolérer quelques accès de colère… Par contre, la Confédération paysanne, parce qu’elle combat la dérive industrielle de l’agriculture, est considérée comme terroriste des champs », disait-il aussi.

Six militant·es de la Confédération paysanne, poursuivis pour les actions syndicales menées en septembre 2013 et mai 2014 contre la ferme usine des 1000 vaches à Drucat (Somme), ont été condamnés au civil en 2018 à verser solidairement 120 000 euros de dédommagements aux propriétaires de l’exploitation. Trois agriculteurs et un « Bonnet rouge » qui avaient participé à l’incendie du centre des impôts de Morlaix ont eux été condamnés à verser solidairement 336 000 euros à l’État. Ils ont aussi été condamnés à des peines de prison avec sursis.

5 novembre 2014 : des ragondins maltraités et tués à Nantes

Fin 2014, à l’appel de la FDSEA et des JA de Nantes, quelque 300 personnes se réunissent à Nantes pour dénoncer la « pression sur les prix ». Des dizaines de ragondins vivants, amenés dans des cages, sont libérés devant la préfecture. Certains sont jetés par-dessus les grilles du bâtiment, d’autres sont aspergés de peinture rouge. Des ragondins morts et un sanglier sont jetés sur un tas de fumier. « Les ragondins, c’est comme Ségolène (Royal, alors ministre de l’Écologie, ndlr), c’est des nuisibles », dit un agriculteur à la presse.

La Fondation Brigitte Bardot et l’association L214 dénoncent des « actes de cruauté » et portent plainte contre la FDSEA. Xavier Beulin, alors président de la FNSEA dit auprès de l’AFP qu’ « il ne cautionne pas ce type de dérapage ».

2 juillet 2015 : Saccages en série lors de la « nuit de l’élevage en détresse »

L’année suivante, une manifestation, soutenue par la FNSEA, conduit à d’importantes violences dans plusieurs villes de l’ouest. À Quimper, des manifestants forcent le rideau de fer d’un supermarché Lidl, « saccagent » les terminaux de paiement selon la préfecture du Finistère, et incendient du charbon de bois dont la suie « rend tous les produits impropres à la consommation ». Une voiture de police est renversée.

À Rennes, des bennes sont déversées devant la préfecture. Il n’y a pas eu d’interpellations, selon France Bleu Breizh Izel.

Faut-il dissoudre la FNSEA ? « Bien sûr que non, pas plus que les Soulèvements de la Terre »

C’est pour avoir commis des « agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » lors de diverses manifestations que les Soulèvements de la Terre sont dissouts, selon le décret pris en conseil des ministres le 21 juin 2023. « En vertu de cette jurisprudence administrative, faut-il aussi dissoudre la FNSEA ? » interroge l’avocat spécialiste du droit de l’environnement Sébastien Mabile sur Twitter. Il répond : « Bien sûr que non, pas plus que les Soulèvements de la Terre. La démocratie, c’est accepter les critiques, fussent-elles accompagnées de colère, et parfois d’actes violents. »

Des élu·es et des organisations dénoncent aujourd’hui la différence de traitement et le deux poids deux mesures entre la réponse de l’État face aux dégradations matérielles et aux actions des membres des Soulèvements et celles de la FNSEA. C’est le cas de Marine Tondelier chez les Verts, de Chloé Ridel au Parti socialiste, de l’association Attac ou du philosophe Dominique Bourg. « En défendant les Soulèvements de la terre, nous défendons la démocratie et les libertés publiques », défend l’avocat Sébastien Mabile.

28 juin 2023

https://basta.media/

Commentaire:

Il ne faut pas croire que ces « actions » soient unanimement rejetées en Bretagne! Comme celles des Bonnets Rouges et les Gilets Jaunes. Le peu de réactions dans les milieux populaires  doit nous interroger. Dans la campagne profonde beaucoup assistent impuissants au sur endettement qui peut mener certains au suicide. Ceux là se « défendent ».  Ce qu’il faut dénoncer c’est le cynisme de ceux qui poussent les petits à s’endetter pour des sommes impossibles à rembourser. Les mêmes cyniques « dénoncent une violence » qu’ils ont contribué à créer. Ils ont empoché des milliards et se moquent bien du désespoir des petits paysans qui sont appelés à disparaître selon leurs chefs! 

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21 juin 2023 ~ 0 Commentaire

fnsea (reporterre)

npa agricol

Comment la FNSEA a eu la peau des Soulèvements de la Terre

Campagnes de presse, manœuvres au sommet de l’État, pressions, chantages… Le lobby agro-industriel a mené une offensive tous azimuts pour que le gouvernement dissolve Les Soulèvements de la Terre.

On croyait l’opération enlisée et repoussée aux calendes grecques, mais le lobby agro-industriel a encore une fois eu gain de cause face aux écologistes. À la suite de la pression insistante de la FNSEA — la Fédération nationale des exploitants agricoles, syndicat dominant —, le gouvernement a accéléré brutalement la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. C’est chose faite depuis le mercredi 21 juin. En conseil des ministres, l’exécutif a présenté son décret de dissolution.

Tout s’est joué en quelques jours la semaine dernière, alors que l’opération était gelée depuis deux mois, du fait de nombreuses difficultés juridiques. Mais après l’action des Soulèvements de la Terre à Saint-Colomban (Loire-Atlantique) le 11 juin et la dégradation de serres de maraîchers industriels, tout a changé. Le syndicat majoritaire est passé à l’offensive et a arraché à ses opposants une première victoire. Il a activé ses réseaux au plus haut sommet de l’État et mené une campagne de dénigrement massive dans les médias dominants. Quitte à dramatiser à l’excès la situation.

« Je ne suis pas sûr de tenir longtemps mes troupes »

Le 15 juin, dans Le Point, interrogé par Géraldine Woessner — une journaliste connue pour ses positions productivistes —, le nouveau président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a donné le ton : « L’impunité totale des Soulèvements de la Terre va conduire tout le monde à la guerre civile, s’étranglait-il. La FNSEA, en responsabilité, appelle tout le monde au calme et à la retenue. Mais je suis obligé d’ajouter que je ne suis pas sûr de tenir longtemps mes troupes. J’espère que ce qui s’est passé dimanche [11 juin 2023 à Saint-Colomban] va sonner la fin d’une forme de mansuétude. Car un incident peut arriver. »

« L’impunité des Soulèvements va conduire tout le monde à la guerre civile »

Interrogés par Reporterre, plusieurs témoins évoquent un « ultimatum posé par la FNSEA au gouvernement ». Certaines personnes, proches du milieu agricole, parlent de « deal » ou de « pacte » entre le puissant syndicat et l’État. La direction de la FNSEA aurait freiné les velléités de ses adhérents en échange d’être débarrassée des écologistes.

D’après nos informations, dans différentes institutions agricoles, des membres de la FNSEA se seraient ainsi vantés d’avoir obtenu la dissolution des Soulèvements de la Terre. « Sinon on aurait tout cassé », auraient-ils assuré. Sur France Inter, le vendredi 16 juin, Arnaud Rousseau le reconnaissait lui-même plus ou moins officiellement : « Nous sommes à un degré de tension et d’exaspération qui atteint son paroxysme. Les pouvoirs publics doivent agir rapidement. Un certain nombre d’adhérents n’en peuvent plus. J’appelle à l’apaisement, mais je comprends leur colère. »

C’est loin d’être la première fois que le syndicat des exploitants agricoles effectue ce type de chantage et fait craindre la possibilité d’une escalade de la violence [1]. La rhétorique est connue et usée. Il l’avait déjà utilisé face aux Faucheurs d’OGM ou aux écologistes qu’il accusait d’« agribashing » pour obtenir la création de la cellule de surveillance Déméter.

« La FNSEA s’est construite historiquement sur la violence, rappelle la journaliste d’investigation Inès Léraud. C’est donc tout à fait normal que le gouvernement prenne ses menaces au sérieux. »

« La FNSEA ment, manipule, violente et insulte »

Depuis les années 1960, la FNSEA multiplie les destructions de biens publics, le saccage de préfectures et les agressions d’élus. « La FNSEA s’estime propriétaire de l’agriculture. Il a toujours existé un pacte de cogestion entre elle et le ministère de l’Agriculture, souligne le journaliste Gilles Luneau, spécialiste des questions agroalimentaires. Pour devenir ministre, il faut être adoubé par la FNSEA. »

Le gouvernement aurait une nouvelle fois plié devant ses exigences. « Ce qui se passe est très grave, poursuit Gilles Luneau, on assiste à un véritable emballement. La fièvre monte. La FNSEA ment, manipule, violente et insulte. »

Elle exige la dissolution des Soulèvements de la Terre. Elle réduit les partisans de l’agriculture vivrière à des « décroissants égoïstes » qui ont le « ventre plein », et demande même lors de son 77e congrès, les 29 et 30 mars à Angers, l’élimination pure et simple de la Confédération paysanne, suite à la mobilisation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Dans une lettre adressée au préfet du Morbihan, le syndicat agricole majoritaire explique ainsi qu’il faudrait empêcher son concurrent de siéger dans les institutions et lui couper les subventions.

« Il y a quelques années, la FNSEA était paralysée et déstabilisée par les critiques venant de la société, elle ne trouvait pas de marges de manœuvre. C’était un concert de pleureurs et de pleureuses. Mais aujourd’hui elle est redevenue très agressive. Elle est clairement repassée à l’offensive », juge Gilles Luneau.

« C’est une réaction de chien enragé »

La demande de dissolution des Soulèvements de la Terre arriverait dans ce cadre. « C’est une réaction de chien enragé, ils sont prêts à mordre, car ils voient la société se soulever contre eux et sentent que la situation leur échappe. » Récemment, Les Soulèvements de la Terre avaient appelé à une série d’actions décentralisées, « 100 jours pour les sécher », en ciblant directement les accapareurs d’eau et la FNSEA. Le syndicat ne l’aurait pas supporté. « La constitution d’un mouvement qui attaquait frontalement l’agriculture industrielle les mettait à bout », estime Gilles Luneau.

Mais, concrètement, comment la FNSEA a-t-elle réussi à obtenir cette dissolution ? Pour le comprendre, il faut rembobiner et analyser la tactique à l’œuvre.

« Un événement facile à instrumentaliser »

Le 11 juin, à l’appel des Soulèvements de la Terre et de différents collectifs, 1 500 personnes ont manifesté contre l’extension de carrière de sables à Saint-Colomban et le maraîchage industriel. Plusieurs participants ont lacéré des bâches et arraché des plants de muguet qu’ils ont remplacé par du sarrasin bio.

« Cette action a été largement instrumentalisée par la FNSEA, raconte Laurence Marandola, la nouvelle porte-parole de la Confédération paysanne. Autant les mégabassines sont très décriées dans l’opinion publique, autant les méfaits du maraîchage industriel sont moins connus. »

La mobilisation a suscité de vives réactions dans la classe dominante. Arnaud Rousseau est monté au créneau le jour même, il a interpellé le ministre de l’Intérieur et pris rendez-vous directement avec lui. La journaliste Emmanuelle Ducros, accusée de faire « des ménages » avec l’agro-industrie [2], est également partie « en croisade contre les activistes écologistes », en décochant une dizaine de tweets en une seule journée où elle les traitait de « débiles », de « ramassis de cuistres idéologisés » et de « miliciens ».

Toute une campagne médiatique s’est mise rapidement en œuvre. Face à Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, on ainsi a pu entendre la communicante très proche de l’agrobusiness, Gabrielle Dufour, jouer la complainte des petits paysans. « En quelques heures, ils ont réussi à imposer un récit médiatique et à masquer les raisons réelles de cette action de sabotage qui a d’abord été menée par des paysans, racontait à Reporterre Benoit Feuillu, un des porte-paroles des Soulèvements de la Terre, avant d’être arrêté mardi 20 juin. Pour trois salades arrachées, ils ont voulu nous transformer en gens dangereux. »

Quelques jours plus tôt, le mardi 13 juin, Christiane Lambert, l’ancienne présidente de la FNSEA, s’envolait vers la Suède avec le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Elle participait avec lui à un conseil informel des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne. À l’occasion, elle posait au premier rang, en photo, avec les différents ministres. Selon nos informations, elle aurait profité de l’événement pour évoquer avec Marc Fesneau la question de la dissolution des Soulèvements de la Terre.

« L’État est devenu le bras armé de la FNSEA »

Le rôle de Marc Fesneau est loin d’être négligeable. Depuis sa prise de fonction, il est pieds et poings liés avec la FNSEA. En mars dernier, suite aux réclamations du syndicat, il a demandé à l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) de revenir sur sa volonté d’interdire l’herbicide S-métolachlore. Dernièrement, au Sénat, il se vantait d’« avoir dit du bien des pesticides ».

Dans son entourage, on compte de nombreuses personnes proches de l’agro-industrie. Le 2 mai, la directrice de la communication de l’Ania, principal lobby de défense des intérêts de l’industrie agroalimentaire, est devenue sa nouvelle conseillère communication. Son conseiller alimentation, nommé le 12 mai, était aussi responsable auparavant des études économiques au sein de la Coopération agricole. Un an plus tôt, son ancienne cheffe de cabinet avait été recrutée par le lobby de l’agrochimie, Phyteis.

« Il existe une connivence certaine entre la FNSEA, une partie de la presse et le ministère de l’Agriculture », résume la porte-parole de la confédération paysanne Laurence Marandola. Marc Fesneau a pesé de tout son poids pour obtenir la dissolution et gagner l’arbitrage à la tête de l’État.

C’est ainsi que le 14 juin, Emmanuel Macron réclamait lui-même la dissolution du collectif et mettait la pression à sa Première ministre Élisabeth Borne, plutôt réticente. Le lendemain, une nouvelle lettre de griefs de trois pages était envoyée aux représentants des Soulèvements, dans laquelle l’action du 11 juin était vivement condamnée. Pour l’avocat des Soulèvements de la Terre, Raphaël Kempf, « cette lettre est bien plus une réaction politicienne qu’une série d’arguments juridiques, les services juridiques ont dû mettre en forme légalement le fait du prince et l’autoritarisme d’Emmanuel Macron ».

Pour la journaliste Inès Léraud, la séquence est totalement inédite : « La FNSEA arrive désormais à faire disparaître ses contre-pouvoirs et à détruire les mouvements de résistance. Elle se constitue un pouvoir quasi totalitaire où les voix dissidentes ne peuvent plus s’exprimer, c’est terrifiant. L’État est devenu le bras armé de la FNSEA. »

21 juin 2023

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21 juin 2023 ~ 0 Commentaire

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23 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.
La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.

Mal-logement : la situation est inédite et « alarmante » selon la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai 2023 son nouveau rapport sur l’état du mal-logement en Bretagne et alerte sur une « crise du logement sans-précédent » dans la région. Pour la première fois, son baromètre met en exergue des données plus défavorables en Bretagne que sur l’ensemble de l’Hexagone. La qualité et la quantité de logements sont concernées. Décryptage.

Nombre de logements vacants en augmentation, baisse des projets de rénovation, renchérissement des prix… Selon l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre : « Tous les indicateurs sont au rouge en Bretagne ».

Dans son 28e rapport sur l’état du mal-logement, la fondation constate que partout, la crise sanitaire liée au Covid-19 a fragilisé de nombreuses personnes sur le fil, mais l’année 2022 a été marquée par une hausse des prix inédite depuis 30 ans, notamment en Bretagne.

Au regard des estimations statistiques, 70.000 personnes seraient mal logées en Bretagne. Une première dans notre région, jusqu’alors plutôt épargnée par le mal-logement.

Des prix « inabordables »

« La Bretagne trustait le podium de tête des objectifs atteints de production de logements sociaux, elle est aujourd’hui dans le peloton de queue, à la 10e place » constate Stéphane Martin, directeur de l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre.

Conséquence notamment de la crise actuelle, les logements deviennent inabordables. Tous les portefeuilles sont touchés, mais tout particulièrement les plus modestes et les classes moyennes. Cela se mesure surtout au nombre de recours DALO (droit au logement opposable) qui a augmenté de 86% depuis 2019, alors que ces recours n’ont augmenté que de 3,2% au niveau national.

Comme le parc de logements privés baisse à grande vitesse (la demande est grande et l’offre limitée), les prix grimpent et la pénurie s’accentue : il manquerait, selon la Fondation, 23.000 logements abordables en Bretagne.

Logements sociaux saturés

Conséquence inédite à l’échelle de notre région : les demandes de logement social explosent : 95.000 demandeurs de logement social en Bretagne au 1er mai, soit 40% de plus en 5 ans (ils étaient 66.000 en 2018).

Des demandeurs dont le profil a évolué : « Ils sont de plus en plus jeunes », constate Pauline Urien, la directrice de l’association régionale des organismes HLM de Bretagne. « Ce sont des personnes qui n’accèdent plus au locatif privé, leurs revenus sont plus élevés qu’avant mais comme les prix ont augmenté dans le privé, ils se tournent vers les logements sociaux. »

Résultat, les files d’attente s’allongent (18,5 mois d’attente en Bretagne contre 15,2 mois l’an dernier) et rares sont les « élus » : la fondation a compté 5,2 demandes pour une attribution seulement. La situation est critique dans tous les départements, mais le Morbihan est le territoire breton le plus en tension.

« Avant, le logement social était un tremplin : on y entrait et quand on avait stabilisé sa situation, on en sortait. Maintenant, malheureusement, dans ce contexte économique, les locataires préfèrent rester. Avec aujourd’hui 7% de turn-over seulement, la situation est très critique. On ne peut plus faire entrer de nouvelles personnes ! » Pauline Urien, directrice l’association régionale des organismes HLM Bretagne

Des organismes HLM qui manquent de moyens. « Depuis 2018 et la mise en place de la réduction du loyer de solidarité en 2018, les organismes HLM bretons ont perdu 134 millions d’euros, soit 10% de leur chiffre d’affaires annuel », ajoute Pauline Urien.

Ce à quoi s’ajoutent une flambée des coûts de construction. « En 2000, la construction d’un T3 de 64 m² coûtait 76.500€. En 2022, c’est plus du double : il faut compter 169 000€ pour construire ce même logement ! » explique la directrice de l’ARO HLM. « De fait, les organismes HLM, au lieu d’en construire deux, ils n’en construisent plus qu’un. »

Demandes d’hébergement d’urgence en hausse

L’accès à un logement étant de plus en plus compliqué, de plus en plus de personnes demandent des hébergements d’urgence : +6,5% en 2022, soit 3.200 demandes supplémentaires.

Beaucoup ont recours au 115, mais les réponses positives sont limitées : 32% des demandes seulement aboutissent… De plus en plus de personnes dorment donc à la rue, dans des parcs, dans des campings, ou dans leurs voitures.

La fondation note que a situation du « sans-abrisme » est particulièrement compliquée dans les Côtes-d’Armor où les services constatent « que les personnes isolées n’appellent plus le 115, car elles savent qu’elles ne vont pas être prises en charge. Des inquiétudes sont présentes avec le retour de la période touristique et la disponibilité des hôtels. »

Passoires énergétiques et conditions « indignes »

Le nombre de logements est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, mais leur qualité est aussi pointée du doigt par la Fondation qui a comptabilisé 63.000 logements potentiellement indignes en Bretagne.

Cela vaut dans le public comme dans le privé, dont la précarité énergétique est pointée du doigt. Le rapport de la Fondation note « un abandon public des propriétaires les plus pauvres, dans les logements indignes et dans les passoires thermiques ». 224.468 ménages bretons, soit 14,6% de la population, sont en précarité énergétique quand la moyenne en France métropolitaine est de 13,9%.

Hôtels insalubres subventionnés

Des conditions « indignes » dont souffrent notamment les plus précaires. Mathilda (prénom d’emprunt) a accepté de témoigner.

Cette maman de trois enfants âgés de 8 à 13 ans a vécu depuis son arrivée en France dans des logements quelquefois insalubres : pas de toilettes, pas de douche, pas de cuisine…

Durant quatre mois, le 115, faute de place d’hébergement, lui a proposé deux chambres dans un hôtel d’Ille-et-Vilaine : « une horreur » selon cette femme : « Il n’y avait nulle part où cuisiner, pas de table pour manger ou travailler. Les enfants avaient interdiction de jouer… »

« L’État subventionne des hôtels insalubres. Il paie ces structures, mais avec 21 euros par chambre par nuit, il n’y a pas de prestation de nettoyage, de gardiennage et surtout pas d’accompagnement des ménages… Est-ce que c’est suffisant pour apporter de la qualité dans les prises en charge ? Stéphane Martin, directeur de la Fondation Abbé Pierre Bretagne

« À ce prix, ajoute le directeur régional, beaucoup d’hôteliers ne veulent plus aujourd’hui avoir de contrats avec le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation)… « 

Malgré tous les inconvénients qu’il présente, le recours aux hôtels est pourtant de plus en plus courant : « 35% des réponses en hébergements d’urgence le sont par le biais des hôtels. Ne faudrait-il pas plutôt envisager des structures avec accompagnement spécialisé, c’est toute la question qu’on se pose ! » poursuit Stéphane Martin.

Réaction attendue du gouvernement

Face à ce constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme. « Il est urgent d’agir ! » alerte Stéphane Martin qui attend beaucoup des conclusions du CNR, le centre national de la refondation sur le logement, qui doivent être rendues le 5 juin prochain.

« Il faut que le gouvernement refinance largement la question du logement à hauteur de 2% du PIB. Il est aujourd’hui à 1,5 contre 2,2% en 2010. On demande aussi en urgence de financer les logements abordables dans le parc HLM et privé avec une loi de programmation sur les 5 ans à venir. »

Des choix politiques qui pourraient passer, du moins ils l’espèrent, par la régulation des prix des logements et du foncier, l’encadrement des loyers en urgence, des aides à la construction via notamment une TVA à 5,5% pour les matérieux de conscruction, l’accès élargi aux APL… et « un vrai travail sur la rénovation énergétique et l’habitat indigne avec l’éradication des 60.000 logements indignes par an. C’est un enjeu fort, mais on peut le réaliser et surtout ne plus expulser des personnes sans situation de relogements ! Beaucoup de ménages sont aujourd’hui sans solution et risquent de se retrouver durablement à la rue. »

Une solution réside peut-être dans ce dernier chiffre : le nombre de logements vacants… La fondation en a compté 145.773 en Bretagne en 2019, soit 37% de plus qu’en 2008.

 23/05/2023  Valérie Chopin

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19 mai 2023 ~ 0 Commentaire

saint brévin (npa)

Crédit Photo DR. NPA 44
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Saint-Brévin: solidarité avec les migrantEs et les BrévinoisES !

Il aura fallu que le maire de Saint-Brévin annonce sa démission pour que le gouvernement réagisse enfin aux violences d’extrême droite qui ont eu lieu à Saint-Brévin. Deux manifestations racistes ont déjà eu lieu, rassemblant des néo-fascistes de tous bords. Les BrévinoisES, et notamment les membres du Collectif des Brévinois attentifs et solidaires, ont subi des intimidations, menaces, et insultes en direct et sur les réseaux sociaux. Et bien sûr le maire de Saint-Brévin a été particulièrement attaqué avec l’incendie de sa maison, le mettant lui et sa famille en péril.

Malgré plusieurs plaintes, l’État, si prompt à dénoncer les pseudo-violences du mouvement social, n’a rien fait. Pire, la préfecture a favorisé le rassemblement de l’extrême droite le 29 avril comme l’atteste la présence du sous-préfet de Saint-Nazaire au cœur du dispositif policier organisé pour réprimer la contre-manifestation antifasciste.

Nous réaffirmons notre solidarité avec touTEs les BrévinoisES solidaires. Nous n’oublions pas non plus les violences dont sont victimes les migrantEs. Ils et elles subissent les attaques de l’extrême droite, mais également d’un État raciste. Alors que se profile une énième loi sur l’immigration, alors que l’État cherche à verrouiller la frontière italienne et que Darmanin rivalise de propos haineux avec ses homologues d’extrême droite italien, nous réaffirmons notre solidarité avec touTEs les migrantEs. Dans un monde où se multiplient les guerres et les conséquences du réchauffement climatique, les migrantEs vont être de plus en plus nombreux et noombreuses. Accueillons-les, à Saint-Brévin et partout en France.

Nous nous sommes déjà rassemblés pour nous opposer aux manifestations d’extrême droite à Saint-Brévin. Nous continuerons à lutter pour l’accueil de touTEs les migrantEs et contre tous  les racistes.

Le NPA 44  Vendredi 12 mai 2023

https://nouveaupartianticapitaliste.org/

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