Archive | Luttes paysannes et alimentation

28 janvier 2016 ~ 0 Commentaire

les cochons malades 2 (npa)

lefoll-allege

Malheureusement les éleveurs qui manifestent ces dernières semaines, souvent coiffés de bonnets roses et regroupés dans le collectif « Sauvons l’élevage français », restent dans ce cadre idéologique. Certes ils reprennent à juste titre la revendication d’un prix minimum mais ils restent sur le terrain d’une compétitivité qui serait entravée par des distorsions de concurrence.

De plus la dénonciation des intermédiaires fleure le Poujadisme : selon René Le Gouvidès, porte-parole parole du collectif, « Il y a un nombre très important de structures et de coopératives qui font toutes la même chose. Elles ont toute une bardée de salariés, avec des bâtiments, des voitures, des charges fixes que nous, éleveurs, on doit supporter, sauf que notre kilo de cochon, il n’en peut plus aujourd’hui ».

Le collectif se déclare apolitique et indépendant des syndicats, mais son souhait de restructuration de la filière reprend les thèmes favoris de la Coordination Rurale, plutôt mar- quée à droite. http://www.coordinationrurale.fr/la-coordination-rurale-soutient-le- mouve- ment-des-bonnets-roses.html . On y retrouve aussi la volonté d’économiser sur le dos des salariés. Nous restons sur le terrain de l’agriculteur « chef d’entreprise », bien éloigné du « paysan travailleur » solidaire des autres classes exploitées.

René Le Gouvidès peut ajouter la demande d’espaces dédiés aux produits issus du porc français dans les grandes surfaces, cela ne fait pas un programme. Et les Bonnets roses qui réclament une augmentation des débouchés par le développement de l’achat de porcs dans les cantines, outre ce que cela trimballe de pseudo laïcité alimentaire, sont également à côté de la plaque : les viandes étant substituables plus de cochon dans les assiettes signifierait moins de bœuf, d’agneau, de volailles et de poissons, donc le report des difficultés sur d’autres producteurs.

En fait la baisse constatée depuis quelques années de la consommation de viande affec- te moins le porc et la volaille que les viandes plus chères et les ventes de charcuterie se por- tent plutôt bien. Miser sur un marché intérieur en expansion est illusoire et va à l’encontre des préconisations sanitaires et environnementales. Quant aux exportations, la balance commer- ciale de la France est équilibrée en tonnage et déficitaire en euros : on exporte de la viande fraiche et importe de la charcuterie, logiquement plus chère.

Cependant des pays fortement consommateurs comme l’Ukraine ont restructuré leur filière et augmenté leur production en porc mais aussi en volaille, ce qui pourrait provoquer une surproduction à l’échelle européenne. « On aura beau rajouter de l’argent à l’enveloppe, cela ne suffira jamais, si on ne se décide pas à accompagner les paysans vers des systèmes qui les rendent moins dépendants de ceux qui n’ont pas d’autre intérêt que la taille de leur portefeuille ! Il est temps de changer le cap de cette agriculture qui va dans le mur et multiplie les drames humains ».

Nous ne pouvons que souscrire au communiqué du 22 janvier de la Confédération Paysanne. En fait le gouvernement tourne le dos à une véritable organisation des marchés pour satisfaire les industriels de l’agroalimentaire et la grande distribution qui ont besoin d’usi- nes à cochons, comme d’usines à poulets, à œufs ou à lait, pour tirer les prix vers le bas et engraisser leurs actionnaires. Dans ce système les paysans, toujours moins nombreux, deviennent de simples rouages privés d’autonomie qui exploitent à leur tour des salariés et se prennent de ce fait pour des vrais patrons.

Cette crise de l’élevage qui n’en finit pas devrait être l’occasion d’avancer un pro- gramme qui ne soit pas seulement d’urgence. Dans la filière porcine comme dans d’au- tres telle la production laitière, un prix garanti passe obligatoirement par la maîtrise de la pro- duction ; on voit les conséquences catastrophiques de la suppression des quotas laitiers.

Mais ne faut-il pas parler de revenu plutôt que seulement de prix ? En effet un prix identique au kilo favorisera toujours les plus performants, au détriment de la qualité et de l’aménagement du territoire (la concentration de l’élevage porcin dans quelques départements de l’ouest génère trop de transports et de pollutions). Or favoriser la quantité et la compétitivité n’a guère de sens quand les volumes produits sont suffisants voire excédentaires.

Il est encore possible de revenir à des élevages plus nombreux et moins gros et de construire un véritable modèle coopératif, au niveau de la ferme où l’association des produc- teurs – pas forcément dans un cadre familial – remplacerait les rapports patrons-salariés, avec une rémunération par unité de travail garantie par des aides ciblées. A cette coopération des producteurs correspondrait le contrôle par les agriculteurs, les travailleurs de l’industrie et du commerce et par la population de tous les niveaux de la filière.

http://www.anti-k.org/les-cochons-malades-du-productivisme-capitaliste

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24 janvier 2016 ~ 0 Commentaire

vers un bouleversement (lmd)

humour-vegan

De notre modèle alimentaire

Le modèle alimentaire des pays riches, sans précédent dans l’histoire de l’humanité, n’est pas généralisable. Il faut donc en inventer un autre qui soit durable, tant en termes de santé que de protection de l’environnement.

Le même type d’alimentation s’est imposé dans tous les pays industrialisés, en dépit des différences héritées des traditions et liées aux ressources propres à chaque pays. Il se caractérise par :

• une agriculture utilisant de grandes quantités d’intrants, notamment engrais et pesticides ;

• une industrie agroalimentaire puissante proposant de plus en plus d’aliments transformés, souvent prêts à consommer, et contenant des additifs chimiques ;

• une offre extraordinairement diversifiée, ne tenant plus compte des saisons ni de l’origine géographique ;

• des habitudes alimentaires profondément modifiées.

Ces transformations se caractérisent par trois éléments.

D’abord par une inversion du rapport végétal/animal dans les sources de protéines, résultat d’une très forte diminution de la consommation de céréales et de légumineuses, et d’une explosion de celle de viande et de produits laitiers. Ensuite par une augmentation considérable des consommations de matières grasses et de sucres. Enfin par le raffinage de nombreux produits (céréales, huiles, sucres), qui les prive d’une bonne partie de leurs constituants utiles : vitamines, minéraux et fibres.

De plus en plus copié par les pays émergents, ce modèle alimentaire n’est pas généra- lisable, pour des raisons évidentes : les surfaces cultivables sont insuffisantes (il faut de trois à quinze fois plus de surface pour produire la même quantité de protéines sous forme animale que sous forme végétale), la consommation d’énergie est très élevée et le coût est exorbitant. Cette alimentation de luxe contribue, en outre, à l’augmentation de l’incidence de nombreuses maladies, notamment cancer, maladies cardio-vasculaires et diabète.

Il faut, à ce propos, en finir avec l’argument selon lequel l’augmentation constante de l’espérance de vie serait la preuve d’une nutrition adéquate. Une preuve en trompe-l’oeil, car le temps est proche où nous et nos enfants subirons de plein fouet les conséquences du mode de vie actuel (avec la trilogie « malbouffe », sédentarité et pollution), trop récent pour s’être déjà traduit par une augmentation de la mortalité.

En 2002, on pouvait lire dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé : « On estime que d’ici 2020 les deux tiers de la charge mondiale de morbidité seront imputables à des maladies non transmissibles chroniques, pour la plupart nettement associées au régime ali- mentaire. Le passage à une alimentation comportant davantage de denrées alimentaires raf- finées, d’aliments d’origine animale et de graisses joue un rôle majeur dans l’épidémie actuelle d’obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires, entre autres affections non transmissibles. »

Écologique et sanitaire Quel doit donc être le modèle alimentaire de demain ? On peut appliquer à sa recherche trois critères principaux : écologique, en tenant compte des problè- mes de pollution et de la limitation des ressources ; sanitaire, en essayant de définir le modèle le plus apte à nous maintenir en bonne santé ; historique et ethnologique, en regardant l’im- pact du mode d’alimentation d’un certain nombre de peuples sur leur état de santé. Quel que soit le critère choisi, les modes d’alimentation qui s’imposent sont sensiblement les mêmes, et à l’exact opposé de ceux qui se sont généralisés dans les pays riches.

Faut-il pour autant revenir à l’agriculture et à l’alimentation de nos aïeux ? Certai- nement pas. L’agriculture de demain, proche à notre sens de l’agriculture biologique d’aujour- d’hui, devra en effet bénéficier de tous les acquis de la science moderne pour être à la fois productive et durable. Mais il faudra changer de modèle agricole, manger beaucoup moins de viande, cesser d’importer des produits hors saison par avions-cargos entiers (voir p.22), redécouvrir les aliments complets et relocaliser de nombreuses productions.

Ce retour à plus de végétal ne veut pas dire manger, comme nos ancêtres, 600 grammes de pain par jour. Ni ne s’autoriser, comme viande, que la poule au pot tous les dimanches chère à Henri IV. Le retour aux produits locaux et de saison ne signifie pas non plus moins de diversité et l’autarcie.

Reste à savoir si nous saurons faire cette mutation avant qu’une crise mondiale ne nous y contraigne dans la douleur. Or la place croissante prise par les organismes génétiquement modifiés (OGM), l’offre de produits de plus en plus élaborés par les industriels de l’alimen- tation, et de plus en plus hors saison par la distribution, n’incitent pas à l’optimisme. Pas plus que la frilosité des pouvoirs publics lorsqu’il s’agit de s’opposer aux lobbies agricole et agroalimentaire. Claude Aubert

http://www.monde-diplomatique.fr/atlas/environnement/a53636

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17 janvier 2016 ~ 0 Commentaire

grippe aviaire ( la conf’)

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Dangers de la démesure

Le ministère de l’Agriculture a annoncé ce matin la mise en place d’un vide sanitaire sur l’ensemble de la zone de restriction (sud-ouest).

En clair, il s’agit de stopper progressivement tous les élevages (au moins de canards) et de laisser passer plusieurs semaines avant de permettre le redémarrage de l’ensemble de la production de la zone.

Pour certains, cela signifiera un arrêt de production de près de six mois et donc une véritable catastrophe économique et sociale! Par ailleurs, les mesures de biosécurité envi- sagées font peser de lourdes menaces sur les élevages de plein air. Ces mesures volon- taristes obéissent plus à une logique commerciale que sanitaire. Il s’agit, en effet, de rassu- rer les partenaires pour permettre la réouverture des frontières pour l’ensemble des volailles françaises.

Une telle politique, dédiée seulement aux filières d’export, constitue donc une nouvelle attaque contre l’élevage paysan. Si la mobilisation pour gérer cette grippe aviaire est indis- pensable, elle doit s’accompagner de mesures proportionnées pour les élevages fermiers. Ceux-ci génèrent en effet moins de mouvements donc moins de risques. Le maintien de ces fermes est indispensable à l’emploi, aux territoires et à l’alimentation ! 14.01.2016

http://www.confederationpaysanne.fr/

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27 novembre 2015 ~ 0 Commentaire

run ar puñs, châteaulin: climat

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http://www.civam29.org/site/

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23 novembre 2015 ~ 0 Commentaire

capitalisme vert (basta)

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Comment les multinationales se servent du changement climatique pour imposer leur futur modèle agricole

Les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur agricole sont dans le collimateur des gouvernements. Un nouveau concept émerge: «l’agriculture climato-intelligente», en vue de produire plus et mieux… Dans les arènes des négociations sur le climat, les multinationales sont dans les starting-blocks pour promouvoir des «engrais intelligents» et des plantes géné- tiquement modifiées tolérantes à la sécheresse. Alors que l’agro-industrie est en passe de remporter la bataille sur l’agro-écologie, des chercheurs et des ONG tentent de renverser la donne. Enquête.

Près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre seraient imputables à l’agriculture [1]. Un chiffre inquiétant… et dérangeant. Car il englobe tous les systèmes de production, de l’agriculture «conventionnelle» à l’agriculture biologique, de l’élevage hors-sol à l’élevage pastoral, des monocultures industrielles aux petites fermes en polyculture-éle- vage. Alors que la responsabilité des agriculteurs dans le réchauffement climatique se retrouve pointée du doigt, des acteurs agro-industriels tirent profit de ces amalgames pour reverdir leur image. Sophie Chapelle 23 novembre 2015

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18 novembre 2015 ~ 0 Commentaire

pesticides (basta)

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Les conflits d’intérêt ont-ils rendus myope l’Autorité sanitaire européenne?

Le glyphosate, molécule cancérigène ? « Improbable », a tranché l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), le jeudi 12 novembre. Le Roundup, désherbant le plus vendu au monde et dont le glyphosate est l’ingrédient principal, se retrouve ainsi blanchi de tout soupçon. Voilà qui va soulager Monsanto, l’industriel qui fabrique et commercialise le Roundup, mais qui contredit l’avis rendu en mars dernier par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il avait classé le glyphosate dans sa liste des substances « cancérogènes probables » [1].

Utilisé dans plus de 700 produits pour l’agriculture, la foresterie, les usages urbains et domestiques, le glyphosate a vu son utilisation monter en flèche avec l’arrivée des cultures OGM. La majorité des plantes génétiquement modifiées actuellement cultivées dans le monde sont «Roundup ready», c’est-à-dire résistantes au glyphosate.

Ce qui permet d’épandre du glyphosate sur un champ et d’y tuer toutes les plantes sauf les OGM. En France, malgré l’absence d’OGM, le Roundup est le premier pesticide de synthèse utilisé, avec plus de 8 000 tonnes déversés dans l’environnement chaque année.

Conflits d’intérêt Comment expliquer la divergence entre les autorités sanitaires interna- tionales et européennes ? Cela tient à la prise en compte « d’une vaste quantité d’éléments, y compris un certain nombre d’études non évaluées par le CIRC », explique l’Efsa, citée par l’Agence France presse (AFP).

Mais des organisations indépendantes [2] et des élus [3] accusent l’Efsa de s’être mise au service des industriels. «La Glyphosate Task Force, qui regroupe les grands grou- pes de l’agro-industrie comme Monsanto, mais aussi son compatriote Dow Chemical ou encore le suisse Syngenta, s’est félicitée des conclusions des scientifiques européens», rapporte d’ailleurs l’AFP.

Recrutés à travers toute l’Europe, les experts de l’Efsa sont tenus de remplir des «déclarations publiques d’intérêt» dans lesquelles ils listent leurs éventuelles collaborations avec des firmes privées. Les dites déclarations ont été passées au crible par l’ONG Corpo- rate europe observatory (CEO) et la journaliste d’investigation Stéphane Horel.

Résultat : près de 60% des experts étaient en situation de conflit d’intérêt. L’institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques, qui a été chargé par l’Efsa de l’évaluation du glyphosate [4], n’échappe pas à la règle. Un tiers du groupe d’experts « Pesticides » sont liés à des géants de l’agrochimie : BASF et Bayer. L’avis de l’Efsa est censé éclairer la Commis- sion européenne, qui décidera, ou non, de garder le glyphosate sur la liste des substances autorisées.  Nolwenn Weiler 18 novembre 2015

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03 novembre 2015 ~ 0 Commentaire

la ferme-usine des 1000 vaches (basta)

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Bientôt autorisée à s’agrandir ?

Une nouvelle enquête publique s’est ouverte le 2 novembre, pendant un mois, concernant l’extension du cheptel de la ferme-usine dite des «mille vaches».

Elle porte sur l’autorisation de passer de 500 à 880 vaches laitières et «vise à assurer la complète information du public et le recueil de l’opinion et des suggestions de toutes les personnes intéressées par ce projet». Problème: selon un contrôle mené le 9 juin 2015 par la préfecture, la ferme-usine compte déjà 796 bêtes, alors que 500 vaches sont norma- lement autorisées.

«La préfecture fait en sorte de légaliser l’illégal», s’indigne la Confédération paysanne dans une lettre ouverte aux candidats aux régionales. «Les services de l’État avaient assuré que rien n’avancerait tant que le troupeau ne serait pas revenu à la légalité.» Voilà plus de deux mois que la préfecture de la Somme a infligé une amende de 7 800 euros et une astreinte journalière de 780 euros à l’exploitant, en raison de «la persistance du dépasse- ment du nombre de vaches laitières autorisées».

Mais jusqu’à maintenant, l’exploitant n’a rien réglé: il conteste ces sanctions et a saisi le tribunal administratif d’Amiens. «On doit attendre au moins le 15 novembre avant de lancer des procédures contentieuses pour non paiement», se justifie la préfecture auprès du site Reporterre.

Avec l’ouverture de cette nouvelle enquête publique le 2 novembre, les services du ministère sont «en train de traiter un dossier où s’accumulent les défaillances», indique la Confédération paysanne. «Il y a deux procédures distinctes», se défend la préfecture auprès du Courrier Picard. «D’un côté, les sanctions pour le dépassement, dans les mains du juge administratif, et de l’autre, la demande d’extension déposée par l’exploitant au printemps. L’État n’a pas le droit de refuser d’instruire ce dossier».

Malgré l’illégalité de l’exploitation, la préfecture aurait donc été «obligée» d’étudier son agrandissement, au risque que l’extension à 880 vaches soit autorisée automatiquement. Sur son site, l’association locale Novissen qui s’oppose à la ferme-usine des 1000 vaches a d’ores et déjà mis en ligne un argumentaire justifiant le refus de cette extension.

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31 octobre 2015 ~ 0 Commentaire

viande cancérogène: à qui la faute? (ccr)

obelix

Une étude qui laisse sur sa faim…

Dans un rapport publié en début de semaine, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) classe la viande rouge comme « probablement cancérogène pour l’homme » (groupe 2A) et la viande transformée comme « cancérogène pour l’homme » (groupe 1).

Sans remettre en cause les analyses statistiques de ce groupe d’expert de l’agence de l’OMS (Organisme Mondial de la Santé), jouissant du plus haut niveau de reconnais- sance dans la communauté scientifique et déclarant une absence de conflit d’intérêts des chercheurs sollicités, certains points dans la méthodologie et les conclusions de l’étude sont à mettre en balance. Notamment lorsque les premières déclarations visent à limiter la con- sommation de viande, niant les inégalité d’accès à ce produit et culpabilisant du même coup les consommateurs, sous prétexte de santé publique ou de pseudo-conscience écologique, sans que ne soit remis en cause le système de production, intrinsèquement lié au capita- lisme, ce qui reviendrait à s’attaquer aux puissants de l’industrie agro-alimentaire. (…)

Conclusion : limiter sa consommation? «Ces résultats confirment les recommandations de santé publique actuelles appelant à limiter la consommation de viande.», tels sont les mots du Dr Christopher Wild, directeur du CIRC. La surconsommation de viande au niveau mondial est une évidence; la catastrophe écologique qui en découlerait à long terme, déjà prévisible; et les risques pour la santé, notamment cardio-vasculaires, déjà en partie connus.

Mais appeler uniquement à une limitation de la consommation de viande rouge et trans- formée en conclusion d’une telle étude revient à culpabiliser le consommateur, qui serait responsable par sa consommation irraisonnée, des conséquences environnementales et sanitaires de cette surconsommation.

Jamais on ne remet en cause le mode de production de la viande, car ce serait s’atta- quer à l’industrie agro-alimentaire, et au-delà du système capitaliste lui-même qui sous-tend l’industrialisation forcée d’une agriculture devenue intensive pour répondre aux besoins de la course aux profits.

En outre, prôner la limitation de la consommation de viande de manière générale, c’est éviter de s’interroger sur les inégalités au niveau régional et mondial en matière de consom- mation de viande. A l’échelle mondiale, les statistiques montrent un consommation moyenne de viande entre 69 et 76 kg/an/habitant dans les pays impérialistes contre 31,5 kg/an/habitant dans les pays semi-colonisés, dont une vingtaine où la consommation est inférieure à 10 kg/an/habitant.

Ce sont les capacités de production qui font défaut dans ces pays, pour un produit qui demande une grande richesse en eau, en céréales et des moyens technologiques avancés, richesses auxquelles ils n’ont pas accès sous le joug des pays impérialistes. Au niveau régional, pour ne prendre que l’exemple de la France, si 29% des français mangent plus de 490 grammes de viande par semaine, ils sont 47% à se limiter à moins de 315 grammes, pour des raisons socio-économiques. La surconsommation de viande et ses conséquences écologiques et sanitaires apparaissent ainsi comme un problème provoqué par les classes dominantes, également touchées, ce qui tend à expliquer cette prise de conscience soudaine du problème par les pays impérialistes.

En finir avec la logique de l’agriculture intensive Afin de répondre au besoin du «pro- duire toujours plus», se sont généralisées les techniques de l’agriculture intensive. L’élevage intensif d’animaux, sur le mode de l’élevage industriel, ce sont des animaux nourris aux antibiotiques pour prévenir la propagation de maladies dues à leur confinement dans de petits espaces, favorisant ainsi l’émergence de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques classiques dits « de première ligne », mais aussi nourris aux hormones pour favoriser leur croissance.

Et cela s’accompagne d’une culture intensive de céréales pour les nourrir, recouvrant un tiers des terres arables du globe, coûteuses en eau, et libéralisant l’utilisation de pesticides et autres OGM sur les plants de maïs ou de soja, dont l’effet néfaste pour la santé n’est plus à démontrer. Sans parler des conséquences écologiques, de la pollution des sols par l’azote contenu dans les pesticides et dans les excréments des animaux, à la pollution de l’air par le méthane, puissant gaz à effet de serre, produit par l’intestin des bovins.

En outre, parmi les explications physiopathologiques à l’association entre viande et cancer colorectal, les hypothèses avancées sont notamment les nitrites et nitrates ajoutés pour la préservation de la viande. Mais aussi les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les mêmes que ceux contenus dans la fumée de cigarette, produits par grillade.

Quand on sait que le barbecue est le symbole de l’American way of life depuis les années soixante et le mode de consommation préféré aux États-Unis, on comprend les réti- cences à s’attaquer à un nouveau géant industriel. On citera enfin l’arôme «fumé» ajouté dans la viande, que la société américaine Kerry commercialise sous le nom de Zesty-Smoke et qui contient du goudron nocif pour la santé, déjà incriminé par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), mais dont la vente a quand même été autorisée par la Commis- sion européenne, son porte-parole en charge de la sécurité alimentaire, Enrico Brivio, ayant du mal à infirmer la pression de lobbies.

Avant d’incriminer les consommateurs, et au lieu de se restreindre à dénoncer une sur- consommation toute relative de viande, il serait grand temps de remettre en cause un sys- tème de production qui applique à l’agriculture et à l’élevage les mêmes règles qu’à la pro- duction industrielle, dénaturant végétaux, organismes animaux et viande par souci de profits et de rentabilité et contraignant toujours plus les paysans à se soumettre à la logique que leur impose les patrons de l’agro-industrie.

Et si, transitoirement, on ne peut qu’enjoindre le consommateur à être prudent sur la quantité et la qualité des aliments qu’il consomme, les vraies solutions seraient une agri- culture planifiée par les paysans eux-mêmes pour être produite en quantités suffisantes et non excessives, respectueuse de l’environnement et de l’organisme des animaux. Publié le 30 octobre 2015 Camille Ernst

http://www.revolutionpermanente.fr/Viande-cancerogene-a-qui-la-faute

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24 octobre 2015 ~ 0 Commentaire

que vienne le ministre (la conf’)

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Edito: Ce soir de la mi-octobre, ils ont déboulé de leurs fourgons, les paysans et paysannes de la Conf’, pour dérouler la grosse balle de paille sur le macadam et dresser la table du pique-nique, face à l’entrée du ministère de l’Agriculture. Feu sur les châtaignes. On mange et on trinque. La rue est à nous. Que vienne le ministre.

Ça coince grave là-bas sur les montagnes, loin des remparts de la capitale. Des dizaines de milliers d’éleveurs sont furieux. Ils vont être contrôlés, soupçonnés qu’ils sont d’avoir peut- être trop demandé de soutien financier de la politique européenne.

Quelle cruelle injustice ? Des fortunes d’aides publiques sont empochées par les agri- managers des grands bassins céréaliers du pays, pour lesquels il n’y aura ni contraintes ni contrôles. Et ces paysans qui s’arrachent loin des villes pour accompagner leurs troupeaux dans les collines sèches et les pâtures naturelles vont subir humiliations et pénalités, pour arrondir leurs maigres revenus.

Comment est-ce possible que les décideurs politiques de ce pays se targuent du «produire autrement» et de promouvoir l’agro-écologie, alors qu’ils n’ont aucun égard pour ceux qui sont au quotidien le lien authentique entre les hommes, les animaux et les milieux naturels ?

Aux 1000 vaches, le fric est roi

Depuis le mois de mai, Michel Ramery possède, en toute illégalité, 250 à 300 vaches de plus qu’autorisé. Pourtant, il n’a toujours pas payé le moindre centime de l’amende journalière à laquelle il a été condamné, et n’en a pas subi les conséquences auxquelles n’importe quel citoyen pourrait s’attendre.

Rassurant, le ministre de l’Agriculture promettait alors que cela ne se passerait pas comme ça, et qu’il lui faudrait se mettre en conformité avant de pouvoir imaginer demander l’autorisation d’augmenter son troupeau. Mais voilà, il y a la parole d’un ministre et il y a les volontés de la 360e fortune de France… L’enquête publique pour l’autorisation de porter le troupeau à 880 vaches débutera le 2 novembre.

Voilà qui nous rappelle comment il avait fait légaliser son installation pour amener ses pre- mières vaches… Il est désormais clair qu’un industriel qui cherche à s’enrichir au détriment des paysans peut tranquillement mépriser les lois et les citoyens.

Lire la lettre ouverte à Stéphane Le Foll

Des contrôles contestables et contestés

Le 20 octobre, profitant de la réunion à Paris du comité national élargi du syndicat, une qua- rantaine de militantes et militants de la Confédération paysanne s’arrêtent le soir dans de discrets fourgons devant la porte du ministère de l’Agriculture, rue de Varenne. Avant que la maréchaussée – très présente et réactive dans ce quartier des ministères – ne viennent voir ce qui se passe, ils déploient paille, drapeaux, barbecue et tables pour casser la croûte au milieu de la rue avec des produits paysans.

Ces productions ne viennent pas de n’importe où, mais de fermes de montagne qui font actuellement l’objet de «visites rapides» sur leur déclaration PAC. Ces contrôles sont relatifs aux «surfaces proratisées», c’est-à-dire les prairies et pâturages permanents où les pay- sans doivent estimer le pourcentage de surface agricole, de bois ou autres buissons éligibles aux aides.

Ce soir-là, les paysans ont négocié avec le chef de cabinet de Stéphane Le Foll sur deux points : un rendez-vous d’urgence avec le ministre et la venue d’un conseiller en Comité national le lendemain. Ces deux demandes ont été immédiatement approuvées. Mercredi, ce sont donc deux représentants du ministre qui sont venus à la rencontre des paysans de la Conf’ qui ont pu poser toutes leurs questions, soulever les incohérences, et exprimer la réalité du terrain.

http://www.confederationpaysanne.fr/

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20 octobre 2015 ~ 0 Commentaire

cop 21: la conf’ et le climat

http://www.confederationpaysanne.fr/

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