Archive | Luttes paysannes et alimentation

11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

la rivière (eaux et rivières)

RIVIERE-annonce

  • Le 11 décembre à 20h30 au cinéma La Belle Equipe à Callac.
  • Le 18 décembre à 20h au Studio à Brest
  • Le 11 janvier à 20h30 au cinéma les baladin à Lannion
  • Le 20 janvier à 14h au Cinéma Jeanne d’Arc à Gourin 
  • Le 23 janvier au Ciné-Breiz à Paimpol
  • Le samedi 27 janvier à 20h30 au Ciné Roch à Guéméné

https://www.eau-et-rivieres.org/

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11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

obésité (the conversation-radio france)

porcs

Lutter contre l’obésité avec des fibres

Au niveau mondial, l’obésité a triplé depuis 1975. Selon les derniers chiffres de l’organisation mondiale de la santé, presque 2 milliards d’adultes étaient en surpoids ou obèses, et parmi eux, 650 millions obèses – soit 13 % de la population mondiale. Un surpoids est défini par un indice de masse corporel (IMC) compris entre 25 et 30, une obésité lorsque ce dernier dépasse 30.

En 2020, la prévalence de surpoids et de l’obésité est de 47,3 % dans la population française (17 % de personnes obèses), avec une tendance à la hausse. Du fait que l’occurrence de nombreuses pathologies chroniques est plus élevée chez des populations obèses ou en surpoids (diabète de type 2, pathologies cardiovasculaires…), de nombreuses politiques publiques se sont mises en place pour enrayer cette augmentation constante de l’obésité et du surpoids,notamment le PNNS (Programme national nutrition santé en France).

Parmi les repères nutritionnels et les objectifs du PNNS, il est recommandé d’augmenter la part des fibres dans notre alimentation pour prévenir l’occurence de l’obésité et des pathologies associées mais aussi pour lutter contre l’obésité installée. Cela passe notamment par une augmentation de l’ingestion des fruits et légumes, des céréales complètes ou des légumineuses par exemple.

En effet, il existe un écart important entre la consommation de fibres alimentaires dans la population française et les recommandations du PNNS (30 g). Or, une consommation accrue de fibres alimentaires est connue pour être inversement corrélée avec la prévalence des pathologies chroniques associées à l’obésité.

Du pain enrichi en fibres fermentescibles

L’augmentation de l’ingestion de fibres, en particulier fermentescibles (celles dégradées par le microbiote intestinal) ont montré, dans des études cliniques contrôlées, un effet bénéfique sur l’insulino-sensibilité et donc la diminution de l’apparition du diabète et des pathologies cardiovasculaires. Les fibres fermentescibles sont présentes dans les légumineuses, les céréales complètes, les fruits et les graines en particulier.

Pour corriger cette déficience, nous avons mis au point un pain enrichi en fibres fermentescibles potentiellement capable d’augmenter la sensibilité à l’insuline et donc limiter le développement du diabète. Un mélange de fibres fermentescibles a été développé sur une base de 20 % d’inuline, 20 % de pectine et 60 % d’amidon résistant.

Ainsi, la consommation de 250g (soit environ une baguette) de ce pain apporte 25g de fibres et permet d’atteindre, voire de dépasser, les recommandations du PNNS dans le cadre d’une alimentation saine.

Nous avons testé ce pain sur un modèle animal en cours de développement de l’obésité et nous sommes intéressés à la courbe de prise de poids des animaux en présence ou non du pain enrichi en fibre. Nous avons par ailleurs montré des effets métaboliques intéressants de ce pain enrichi en fibres sur le métabolisme de muscle et en particulier sur son métabolisme énergétique.

Nous avons utilisé comme modèle animal le mini porc, car ce dernier présente la particularité d’être relativement proche de l’humain du point de vue de la taille, la physiologie digestive, la composition de son microbiote intestinal et surtout de la réponse de nombreux paramètres physio-métaboliques à la surnutrition et à l’obésité.

Des résultats prometteurs chez l’animal

Ces mini porcs sont ainsi nourris afin qu’ils développent de l’obésité : ingestion de 800g d’un régime enrichi en graisse et sucre (apport énergétique largement supérieur à leurs besoins). Les mini porcs reçoivent de plus : soit 250 g de pain à base d’une farine raffinée pauvre en fibres, celle que l’on retrouve dans les baguettes blanches (T = Témoin) soit 250g d’un pain enrichi en fibres fermentescibles (F = Fibres).

Les fibres fermentescibles ont été choisies, car elles sont dégradées dans le colon par le microbiote intestinal, générant des molécules appelées acides gras à chaînes courtes (butyrate et propionate en particulier) connues pour avoir des effets bénéfiques sur la santé, en particulier sur la santé métabolique et la sensibilité à l’insuline. Nous avons choisi un mélange de fibres pour permettre la synthèse d’une grande variété d’acides gras à chaînes courtes.

Le pain enrichi en fibres a permis de limiter la prise de poids induite par le régime riche en graisse et sucre (-15 % de prise de poids chez les animaux F relativement à T). Ceci s’est également traduit par un moindre stockage des graisses dans leur foie. Par ailleurs, les fibres fermentescibles présentes dans le pain des animaux F ont aussi permis de stimuler, dans le muscle, l’expression de nombreux gènes impliqués dans la dégradation complète des acides gras (graisses) ainsi que dans l’activité mitochondriale (la centrale énergétique de nos cellules). En plus des enzymes impliquées directement dans la dégradation et l’utilisation des lipides dans les mitochondries, l’expression génique de nombreux facteurs de régulation des activités mitochondriales est également augmentée chez les animaux F, suggérant là encore une limitation du stockage des graisses et une augmentation de leur utilisation.

Parmi les éléments pouvant expliquer l’effet des fibres fermentescibles sur l’utilisation des graisses à des fins d’oxydation plutôt que de stockage dans le muscle, nous supposons l’action des acides gras à chaînes courtes (butyrate et propionate) connus pour limiter le diabète et augmenter l’insulino-sensibilité. En effet, sur ces mêmes animaux, nous avons vu, une augmentation du butyrate et du propionate dans les fécès ainsi que dans le sang émis par l’intestin en veine porte chez les animaux ayant eu le pain supplémenté en fibres fermentescibles. Par ailleurs, une augmentation de l’expression de récepteurs de ces mêmes acides gras dans le colon a également été montrée, suggérant une augmentation de la sensibilité des animaux supplémentés en fibres vis-à-vis acides gras à chaînes coutes.

L’ingestion de quantités raisonnables de pain enrichi en fibres fermentescibles est donc un moyen efficace de se rapprocher des apports recommandés en fibres par le PNNS, mais aussi de limiter la prise de poids en favorisant le catabolisme musculaire des lipides. Les effets de la supplémentation en fibres ne se limitent donc pas à la prise de poids mais ont des effets majeurs sur l’utilisation des lipides dans l’organisme, en particulier au niveau musculaire. Ce pain pourrait être recommandé pour les personnes en surpoids afin qu’elles puissent, sans régime amaigrissant, éviter de prendre du poids. La mise à disposition de ce type de pain pourrait également limiter l’arrivée de perturbations métaboliques associées à l’obésité comme le développement de l’insulino-résistance puis du diabète sur le long terme.

10 décembre 2023,  Université Clermont Auvergne apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR. The Conversation France

Isabelle Savary-Auzeloux Chercheuse en nutrition, Université Clermont Auvergne (UCA)

https://theconversation.com/

Santé : l’obésité et le surpoids touchent près d’un Français sur deux

Le billet sciences Anne Le Gall
Près d’un Français sur deux se trouve en surpoids et le taux d’obésité a doublé en l’espace de 30 ans en France. C’est ce que rappelle une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et du CHU de Montpellier.

Le surpoids touche 47% des Français, et l’obésité concerne 17% des adultes. Ces chiffres de 2020 (qui sont les derniers disponibles) montrent également des différences régionales : l’obésité concerne davantage les Hauts-de-France et le Grand-Est que l’Île-de-France, les Pays de Loire ou le Sud-Est.

Mais globalement, ces chiffres dessinent une trajectoire française inquiétante, explique Annick Fontbonne, chercheuse à l’Inserm, qui a co-dirigé cette étude* présentée lundi 20 février : « Les Français ont pendant longtemps gardé un poids à peu près normal par rapport à tous leurs voisins européens, mais là, on a une pente qui apparemment est plus forte que celle décrite par l’OMS pour la région Europe. » Cette hausse de l’obésité est particulièrement marquée chez les jeunes Français, les 18-34 ans. Depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de quatre, et par près de trois chez les 25-34 ans. Avec, à la clé, une augmentation du risque à long terme de maladies cardiovasculaires, de diabète et de nombreuses formes de cancers.

Cette augmentation de l’obésité en France s’explique avant tout par l’alimentation, plus que par le manque d’exercice, disent ces chercheurs. Le problème, c’est l’augmentation de la part d’aliments industriels dans les menus, car un gramme d’aliment ultra-transformé a une densité calorique plus forte que le même aliment préparé à la maison.

Évidemment, derrière ce recours aux plats préparés, il y a la question du pouvoir d’achat et du manque de temps. C’est pour cela que les chercheurs insistent sur le rôle des politiques publiques, qui doivent aider les Français à faire des choix alimentaires plus sains. Le nutri-score est une bonne chose, mais ça ne suffit pas.

Une nouvelle génération de traitements

À côté des solutions chirurgicales, réservées aux cas d’obésité sévère, il y a actuellement une nouvelle génération de traitements qui arrive. Ces médicaments (déjà connus dans le traitement du diabète) miment l’action de certaines hormones intestinales et contribuent à réduire l’appétit.

Les essais cliniques montrent des effets encourageants avec une perte pouvant dépasser 10% du poids total, mais les médecins manquent encore de recul sur les effets secondaires. D’autres données de sécurité sont attendues, avant la mise sur le marché de ces nouveaux médicaments pour traiter l’obésité.

Anne Le Gall Radio France 21/02/2023

https://www.francetvinfo.fr/

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11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

engrais (amis de la terre)

Le business des engrais, au mépris de l’environnement et de la justice sociale

Engrais chimiques et respect de l’environnement, l’équation impossible

Les engrais azotés sont intrinsèquement liés aux énergies fossiles, et donc à l’emballement climatique et aux évènements météorologiques extrêmes. Et pour cause : encore aujourd’hui, la quasi-totalité (98%) des engrais azotés industriels sont fabriqués à partir d’énergies fossiles. Résultat : à l’échelle mondiale, 30% de la consommation énergétique est dirigée vers l’agriculture1.

À l’échelle française également, le constat est édifiant : les engrais sont responsables de près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole2. Et les perspectives pour l’avenir ne sont guère enthousiasmantes. L’augmentation de la demande d’engrais de synthèse est telle que même dans le scénario le plus optimiste de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), d’ici 2050, plus de la moitié du gaz fossile serait destiné à la production d’hydrogène, élément clé pour fabriquer de l’ammoniac, qui est à la base des engrais azotés3.

Par ailleurs, le engrais azotés, couplés avec l’élevage industriel, provoquent une surcharge de nitrates dans les nappes phréatiques, ce qui réduit la quantité d’oxygène présente dans les eaux des rivières. Ce phénomène a comme conséquence la prolifération des algues vertes.

Les engrais, synonymes d’injustices sociales

Le prix des engrais azotés étant fortement dépendant des aléas du marché des énergies fossiles, la guerre en Ukraine a entraîné une montée en flèche de ce prix. En 2022, le coût des engrais a ainsi atteint des pics qui n’avaient pas été tutoyés depuis 1997. Qui dit hausse du prix des engrais, dit hausse des coûts de production des produits alimentaires, et donc in fine, hausse du prix de l’alimentation pour les consommateur·ices. Ainsi, selon le Directeur du Programme Alimentaire Mondial, la guerre en Ukraine a poussé 70 millions de personnes au bord de la famine, principalement en raison de la hausse du prix des engrais4.

Et qui tire profit de phénomène ? Les grands industriels producteurs d’engrais tels que Yara, dont les bénéfices ont été multipliés par plus de six entre 2021 et 20225. Notons que pendant la crise des prix de l’énergie, les coûts grandissants des engrais ont été en partie absorbés par les États importateurs, à travers des dispositifs d’aides publiques pour venir en aide aux agriculteur·ices. En clair, c’est toute une partie de l’argent public qui est allée remplir les poches des actionnaires des puissances industrielles productrices d’engrais. Et si l’argent public était plutôt alloué à la transition et l’agro-écologie, pour une meilleure résilience et une plus juste répartition des richesses ?

Hausse des prix du gaz : notre dépendance aux engrais menace notre sécurité alimentaire.

Sarah Champagne

« Face à ce système à bout de souffle qui nous appauvrit collectivement et nous enfonce dans l’insécurité alimentaire, les multinationales tentent de verrouiller un système qui leur assure des profits mirobolants. Pour cela, elles ont forgé l’illusion des engrais décarbonés, illusion qui n’est rien de moins qu’une fausse solution. »

Sarah Champagne Chargée de campagne agriculture aux Amis de la Terre France

Le piège des engrais « décarbonés »

Alors que l’impact climatique des engrais azotés n’est plus à démontrer, les industriels redoublent de créativité pour maintenir leurs profits. C’est ainsi que le mythe des engrais « décarbonés », prétendue solution miracle pour le climat, a convaincu l’État (non sans l’intervention des lobbies). Hydrogène « bleu » (censé servir de transition vers l’hydrogène « vert »), capture et stockage de carbone (CCS, carbon capture and storage), ou encore compensation carbone… Ces technologies soi-disant « décarbonées » ne sont rien de moins qu’une illusion orchestrée de toute pièce par l’agro-industrie.

En effet, l’hydrogène « bleu » consiste simplement à ajouter un procédé de capture et stockage de carbone lors de la production d’hydrogène.

La technique de capture et stockage de carbone (CCS), qu’est-ce que c’est ?

C’est une technique qui consiste à neutraliser les émissions de CO2 via leur captation directement au niveau des postes d’émission, puis leur stockage dans des substrats géologiques, des mines, les fonds océaniques ou encore les sols. Or, ce procédé est immature, très coûteux, et constitue un argument de greenwashing massivement utilisé aujourd’hui par l’industrie fossile pour justifier le développement de nouveaux projets pétro-gaziers.

Loin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les équipements de CCS visant à produire de l’hydrogène « bleu » réclament, au contraire, plus d’énergie, et, par extension, plus de gaz fossile6.

Mais alors, qu’en est-il de l’hydrogène « vert » ? Issu d’une production à partir d’électrolyse (technique nécessitant de l’eau et de l’électricité issue de sources renouvelables), l’hydrogène vert coûte deux à trois fois plus cher que les méthodes traditionnelles plus polluantes7 et consomme énormément d’eau, ressource qui se raréfiera dans les prochaines décennies.

Les solutions ne peuvent être confiées aux mains de l’agro-industrie. Toute l’attention des pouvoirs publics doit se tourner vers les véritables solutions, qui existent et sont éprouvées.

L’agroécologie paysanne : l’urgente et nécessaire transition

Aux Amis de la Terre, nous revendiquons une réduction drastique et immédiate de la production et de l’usage des engrais azotés. Il est prouvé8 qu’il est possible de réduire drastiquement notre consommation d’engrais de synthèse, tout en assurant la sécurité alimentaire de la population mondiale. C’est pourquoi nous demandons immédiatement la mise en place des alternatives efficaces, éprouvées et respectueuses du vivant et des écosystèmes, que sont :

La sortie de l’élevage industriel et de l’agriculture intensive

L’agriculture biologique et la polyculture-élevage, moins dépendantes des engrais que l’élevage intensif et les monocultures, doivent bénéficier de davantage d’aides publiques. Par ailleurs, il est nécessaire de réduire drastiquement le nombre d’animaux d’élevage en France, surtout lorsque l’on sait que 80% des engrais servent à produire de l’alimentation pour les animaux d’élevages.

Une réforme de la Politique Agricole Commune (PAC)

Aujourd’hui, la PAC favorise l’agrandissement des exploitations et tend donc à renforcer un modèle agro-industriel délétère pour l’emploi paysan, le climat et la biodiversité. Avec le Collectif Nourrir, nous portons plusieurs propositions concrètes pour que la PAC assure un revenu décent aux agriculteur·ices et opère enfin un vrai tournant vers l’agroécologie.

Le développement des légumineuses

Contrairement aux engrais azotés, déployer les légumineuses dans les rotations de cultures assure un apport direct d’azote aux plantes, et sans dommages pour l’environnement. Ainsi, l’OCDE a calculé qu’en Finlande, une production intensive de légumineuses permettrait de réduire l’utilisation d’engrais azotés de 60%, ainsi que celle d’énergies fossiles9. En agroécologie, la culture des légumineuses permet également de piéger le carbone dans les sols. Peu gourmandes en eau, les légumineuses améliorent le rendement des cultures céréalières (de 20% en moyenne, et davantage en l’absence d’engrais azotés10) et permettent de réduire les émissions de protoxyde d’azote, par rapport aux engrais azotés.

Nous nous trouvons aujourd’hui face à un enjeu vital de justice climatique et de sécurité alimentaire. Engraisser les poches des actionnaires de l’agro-industrie ou respecter les limites planétaires en défendant l’emploi paysan, il faut choisir !

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09 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

george monbiot (reporterre)

George Monbiot : «<small class="fine d-inline"> </small>Derrière chaque mouvement fasciste, il y a un milliardaire<small class="fine d-inline"> </small>»George Monbiot à Paris, en octobre 2023. Son dernier livre Nourrir le monde vient d’être traduit en français. – © Mathieu Génon / Reporterre

George Monbiot : « Derrière chaque mouvement fasciste, il y a un milliardaire »

Reporterre — Êtes-vous optimiste ?

George Monbiot — Oui. L’une des raisons pour lesquelles les gens sont pessimistes est qu’ils pensent qu’il faut convaincre tout le monde pour que le changement se produise. De nombreux exemples historiques montrent que ce n’est pas vrai. Nous disposons de données [1] qui montrent combien de personnes doivent être persuadées pour qu’un changement sociétal se produise : environ 25 % de la population.

Si vous regardez les attitudes à l’égard de l’avortement, du mariage homosexuel, de la libération de la femme, du tabagisme, de la ceinture de sécurité, il suffit d’atteindre cette proportion pour que la bascule se fasse. Une fois qu’un nombre suffisant de personnes est engagé, le reste de la population se met soudain à suivre.

Alors pourquoi tant de gens en Grande-Bretagne, en France, en Pologne, en Allemagne… sont-ils opposés au mouvement écologique et votent-ils pour des partis très conservateurs ?

Malheureusement, l’extrême droite essaie d’atteindre son propre point de bascule et partout, elle s’est montrée extrêmement efficace dans la recherche de changements systémiques.

Le problème ne vient pas seulement de l’extrême droite, mais du fait qu’il existe une alliance entre les super-riches et l’extrême droite…

C’est vrai. Derrière chaque mouvement fasciste se cache un milliardaire qui le soutient discrètement. L’extrême droite désigne des boucs émissaires parmi les minorités : la colère du public n’est pas dirigée là où elle devrait l’être, c’est-à-dire vers les très riches qui sont les personnes qui détruisent nos moyens de survie.

Dans sa dernière encyclique sur l’écologie, le pape François parle de la nécessité de changer le « mode de vie irresponsable du modèle occidental ». Pourquoi les responsables politiques n’osent-ils pas dire la même chose ?

Aucun politicien ne semble prêt à le dire en dehors des partis Verts, alors que c’est une réalité à laquelle nous devons confronter les gens. Elle est présentée comme effrayante parce que nous avons normalisé des formes extrêmes de consommation, même si nous savons qu’elles ne nous rendent pas plus heureux.

Il faut que cela change, sinon cela conduira au plus grand malheur jamais connu dans l’histoire de l’humanité. Mais c’est considéré comme impensable, non pas parce que la grande majorité de la population ne pourrait pas le penser, mais parce qu’au Royaume-Uni, la plupart de nos journaux sont détenus par des milliardaires psychopathes qui ne vivent pas en Grande-Bretagne. Pourtant, ils nous disent comment penser et comment vivre, et ils ont plus d’influence sur les partis politiques que les électeurs. Ce sont eux qui rendent impensable de dire aux gens qu’il faut consommer moins.

Comment démanteler l’alliance entre les ploutocrates [2]– comme vous les avez désignés récemment dans The Guardian – et l’extrême droite ?

Il faut commencer par cesser de s’inquiéter de leur poids. Si les révolutionnaires avaient pensé : « Les forces de l’oppression sont si énormes que nous ne pouvons pas envisager de les renverser », rien ne se serait jamais produit. Ce que nous savons, c’est que nous pouvons atteindre très rapidement une masse critique. Ce qui semble impossible à un moment donné devient inévitable au moment suivant. Nous devons cesser de nous inquiéter d’eux et nous concentrer sur nos tactiques et notre stratégie. Bien sûr, ce sera extrêmement difficile. Au Royaume-Uni, des lois incroyablement oppressives ont été adoptées, en vertu desquelles vous pouvez être jeté en prison pendant dix ans simplement pour avoir manifesté.

Ont-elles été appliquées contre des écologistes ?

Oui. La loi sur la police de 2022 et la loi sur l’ordre public de 2023 sont les lois les plus répressives des protestations de toutes les soi-disant démocraties. Par ailleurs, en plus des poursuites pénales, les autorités publiques et les entreprises privées obtiennent désormais des injonctions à l’encontre de toute personne qu’elles n’aiment pas et ces personnes se voient contraintes de les payer. Certains de nos militants les plus efficaces voient leur vie entière détruite [3].

Les pouvoirs nous opposent tout ce qu’ils peuvent, mais c’est un signe de leur peur. Car à mesure que la crise environnementale devient évidente, il est de moins en moins possible de le nier. Cela devient une crise existentielle pour l’industrie des combustibles fossiles, l’industrie automobile, l’industrie de la viande, l’industrie aéronautique, l’industrie minière et bien d’autres encore.

Comment faire face à une répression aussi dure ?

On a fait bien pire à nos ancêtres politiques, aux femmes qui ont essayé d’obtenir le droit de vote, aux militants des droits civiques, à ceux qui ont essayé d’obtenir l’égalité des droits, aux campagnes pour l’indépendance. Des milliers de personnes ont été tuées ou torturées. Cela se produit encore : des centaines de militants écologistes sont assassinés chaque année dans le monde. Ce que nous demandons aux gens de faire — résister à ce système monstrueux — est très difficile, mais pas aussi difficile que ce que d’autres personnes ont dû affronter dans le passé.

En fait, lorsque les gens voient que d’autres personnes paient le prix fort pour leurs actions, ils les prennent plus au sérieux. Le courage des militants me donne de l’espoir. Chaque fois que les puissances oppressives pensent nous avoir écrasés, le courage des gens revient en force.

Vous semblez apprécier la stratégie d’Extinction Rebellion (XR).

XR est très stratégique. Mais la pandémie de Covid a interrompu sa campagne très efficace. On était proche d’un point de bascule. Malheureusement, tout le monde a dû rentrer chez soi. Nous devons reconstruire à partir de cette position et c’est très difficile, notamment parce que la police et les politiciens sont plus préparés cette fois-ci et qu’ils ont introduit des lois très répressives.

Vous avez débattu avec le géographe Andreas Malm, auteur de Comment saboter un pipeline. Que pensez-vous du sabotage comme tactique de lutte ?

Avec Andreas Malm, la question porte sur la tactique. Je ne suis pas opposé à ce que des personnes sabotent des biens appartenant à des entreprises ou détruisent des infrastructures, tant que personne n’est blessé. Mon principal souci, c’est que cela expose les gens à des peines très lourdes. Les peines encourues sont si élevées que je ne peux pas encourager d’autres personnes à le faire, parce que je ne suis pas prêt à le faire moi-même.

Vous avez commencé votre chronique dans le Guardian en 1995. Qu’est-il arrivé à l’Angleterre depuis cette date ?

Une catastrophe. On avait un pays raisonnablement bien géré dans ses fonctions de base, et tout cela a été détruit. Nos rivières sont pleines de merde parce que le système d’égout ne fonctionne plus, parce que pendant des années, aucun investissement n’y a été fait, parce que les compagnies des eaux privées qui le gèrent n’ont fait qu’aspirer l’argent pour le mettre dans les poches de leurs actionnaires. Nos chemins de fer ne fonctionnent plus pour la même raison. Nos écoles s’effondrent littéralement parce que certaines ont été construites avec un béton qui ne dure que trente ans. Nos hôpitaux tombent en ruine. Le système s’effondre sous nos yeux et il n’y a pas de mystère sur la cause de ceci : l’idéologie néolibérale a transformé un système qui fonctionnait plus ou moins dans l’intérêt de la population en un système qui fonctionne dans l’intérêt des grandes sociétés.

Comment imaginez-vous le monde en 2030 ?

Quand les politiciens disent 2050, ils veulent dire jamais. 2050 est devenu un synonyme de jamais. Il vaut mieux effectivement parler de 2030. Nous pourrions d’ici là avoir franchi des points de bascule environnementaux, et être confrontés à un effondrement des systèmes terrestres. Le type de changement possible est inimaginable. Les changements politiques auxquels nous pourrions assister sont aussi inimaginables.

Une possibilité réelle est que l’extrême droite prenne le pouvoir au Royaume-Uni en 2029, sous le drapeau du parti conservateur. Mais si ces mauvaises choses sont imaginables, les bonnes choses le sont aussi : nous pourrions voir des mouvements de masse irrépressibles et dont la pression force le changement politique. Qu’elle force, par exemple, le parti travailliste à réagir et à devenir un parti qui fait ce qu’il dit.

Récemment, l’ex-président français Nicolas Sarkozy a dit que le vrai problème n’était pas le changement climatique, mais la démographie.

C’est ce que la droite dit toujours. C’est une façon de rejeter la responsabilité des consommateurs du monde riche sur les personnes les plus pauvres de la planète. En fait, nous nous dirigeons vers un plateau démographique au milieu du siècle, puis la population est susceptible de diminuer à partir de 2070 environ, et ensuite de façon très marquée. C’est le seul indicateur environnemental qui ne soit pas en train de crever le plafond à l’heure actuelle. Cependant, il y a une véritable crise démographique, c’est celle du cheptel, qui augmente de 2,4 % par an.

Quelles sont les conséquences de cette explosion de bétail ?

D’ici 2050, si les tendances actuelles se poursuivent, nous aurons 100 millions de tonnes d’êtres humains sur terre et 400 millions de tonnes de bétail supplémentaires. Il s’agit d’une catastrophe absolue, car pour subvenir aux besoins de ce bétail, il faut faire l’une des deux choses suivantes, toutes deux dévastatrices : la première est de les entasser dans d’immenses usines et à cultiver de la nourriture ailleurs, puis à déverser cette nourriture dans ces usines, qui produisent alors d’énormes émissions de nutriments, ce qui tue n’importe quelle rivière. L’alternative de l’élevage extensif nécessite de vastes étendues de terre. Aucune zone terrestre ne peut survivre à un élevage extensif massif, et vous avez donc le choix entre supprimer les rivières ou supprimer les terres. La seule option est d’arrêter de manger des produits d’origine animale.

george monbiot (reporterre) dans Altermondialisme monbiot
« Le courage des militants écologistes me donne de l’espoir », dit George Monbiot, célèbre éditorialiste du quotidien The Guardian. Il évoque la « crise existentielle » que vivent les industries polluantes.

George Monbiot est le chroniqueur écologiste le plus en vue dans le monde anglo-saxon. Sa colonne régulière dans The Guardian pourfend les destructeurs de la planète. De passage à Paris pour présenter la traduction de son dernier livre Nourrir le monde (Les liens qui libèrent), il a répondu à Reporterre sans mâcher ses mots.

https://reporterre.net/

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07 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

bretagne (reporterre)

Pesticides : le combat des familles d'agriculteurs souffrant de tumeurs

Un collectif breton réclame la reconnaissance des tumeurs cérébrales comme maladie professionnelle liée à l’exposition aux pesticides.

Pesticides : le combat des familles d’agriculteurs souffrant de tumeurs

« C’était une battante, raconte son compagnon Jean-Louis. Elle avait des paralysies dans les mains, les jambes mais elle gardait toute sa conscience. » Elle est morte en 2020 à 67 ans — neuf mois ont séparé l’apparition des premiers symptômes de son décès. Comme Odette Gruau, bien d’autres agriculteurs sont touchés par des tumeurs cérébrales.

En Bretagne, le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, qui a adressé lundi 4 décembre un courrier à la Première ministre Élisabeth Borne, réclame que ces pathologies soient inscrites dans le tableau des maladies professionnelles agricoles. Cela permettrait aux agriculteurs d’être automatiquement reconnus comme souffrant d’une maladie professionnelle s’ils ont utilisé tel ou tel pesticide en lien avec leur pathologie.

Depuis 2020, cinq agriculteurs et une agricultrice du Grand Ouest, du Morbihan au Maine-et-Loire, ont bien obtenu, après leur décès, le classement de leur tumeur comme maladie professionnelle. Mais cela reste exceptionnel. Quatre autres dossiers sont en cours d’instruction.

« À la fin, il ne pouvait plus parler »

Clément Sauvaget est mort à 69 ans d’une tumeur nommée oligodendrogliome. La reconnaissance en maladie professionnelle est arrivée en 2020, onze après son décès. Pour son épouse Michèle, c’est « la reconnaissance de son combat ». Éleveur laitier en Vendée, tout a commencé par des malaises. « Il était persuadé que c’était à cause des produits. Il en manipulait depuis ses 13-14 ans. Il est né en 1940, une époque où les paysans ont voulu moins travailler grâce à la modernisation et sortir d’une vie difficile. » Un an a séparé les premiers malaises et le décès de l’éleveur. « À la fin, il ne pouvait plus parler. Il comprenait ce qu’on lui disait mais il ne pouvait plus s’exprimer, c’était très difficile. »

Les tumeurs cérébrales, comme l’oligodendrogliome de Clément Sauvaget ou le glioblastome de Gérard Leroux, touchent de nombreuses fonctions comme l’équilibre, la capacité à écrire ou à s’exprimer. « Un matin, Gérard m’a dit qu’il n’arrivait plus à écrire, j’ai pensé à un AVC », raconte son épouse Jasmine. Le diagnostic est tombé quelques jours plus tard. Il a rapidement perdu certaines facultés, s’embrouillait dans les chiffres, n’arrivait plus à parler. D’abord éleveur de vaches laitières, il s’était tourné par la suite vers un poulailler industriel de dinde puis la culture de céréales. Gérard est mort fin 2019 à 62 ans, et la reconnaissance en maladie professionnelle a été actée en septembre dernier.

Accompagnement des familles

Christophe Olivier, lui, est décédé à 44 ans. « Quand il traitait, surtout le colza, il avait des vertiges, envie de vomir et de dormir », raconte sa compagne Karine. Il s’agissait des premiers symptômes. Dix-huit mois plus tard, il mourait.

« Il est temps de faciliter la vie des familles » explique l’avocate du collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, Hermine Baron. Aujourd’hui, ce sont aux proches de démontrer l’exposition aux pesticides, souligne-t-elle. Trois maladies sont reconnues comme liées aux pesticides : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et ceux du sang. « La littérature scientifique démontre un lien de causalité entre ces tumeurs et l’exposition aux pesticides », souligne Hermine Baron. Une étude de l’Inserm, publiée en 2021, explique que « les personnes ayant travaillé dans au moins une culture ou un élevage présentaient une élévation du risque de tumeur. Les risques étaient plus élevés pour certaines cultures : pois fourrager, betteraves, pommes de terre. »

Dans sa thèse en santé publique soutenue en 2018, Clément Piel souligne par ailleurs la dangerosité des pesticides issus de la famille des carbamates dans le développement de ces tumeurs.

L’inscription des tumeurs cérébrales aux tableaux des maladies professionnelles offrirait une « protection renforcée des travailleurs, assurant un accès plus rapide aux indemnisations et aux soins nécessaires » souligne le courrier adressé à la Première ministre. Car les tumeurs vont vite. Hermine Baron résume : « Nous avons très peu de temps pour connaître les personnes malades, elles partent trop vite à cause de la rapide progression de la maladie. »

Julie Lallouët-Geffroy 7 décembre 2023

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03 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

miel conf (reporterre)

Miel importé peu cher : les apiculteurs français en galère

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150 apiculteurs ont manifesté à Paris le 30 novembre contre la concurrence du miel d’importation.

La concurrence internationale plonge les apiculteurs français dans la tourmente. Jeudi 30 novembre, près de 150 d’entre eux ont manifesté à Paris, à l’appel de la Confédération paysanne, pour alerter le gouvernement sur leur situation critique.

« Ils et elles subissent de plein fouet les choix des négociants français, qui préfèrent se tourner massivement vers les miels d’importation à un prix défiant toute concurrence : moins de 2 euros par kilo », dénonce le syndicat agricole dans un communiqué.

Résultat : le miel français n’est pas valorisé de manière juste. Au point que la production nationale reste parfois bloquée dans les fermes, « les entrepôts des négociants étant saturés de miel d’import à bas prix ». Tous les apiculteurs, signale la Confédération paysanne, voient aujourd’hui leur activité « gravement menacée ».

Le syndicat propose que le gouvernement mette en place des mesures d’aides économiques d’urgence pour soutenir la filière, ainsi que des prix minimum d’entrée du miel importé sur le territoire. La Confédération paysanne prône par ailleurs, pour assainir la filière, davantage de transparence et de contrôles.

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30 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

crêpes wahou ( L214)

vaches

Pour la fabrication de ses crêpes, la marque Whaou! utilise entre autres du lait et du beurre. Elle travaille historiquement avec cet élevage intensif situé à Plouzévédé dans le Finistère à quelques kilomètres de la commune de Plouédern où sont fabriquées les crêpes. Ces vaches produisent plus d’1 000 000 litres de lait par an pour la marque Whaou!.

Ces images très récentes de l’élevage historique fournissant la marque de crêpes industrielles Whaou! montrent des animaux détenus dans des conditions déplorables.

Les vaches pataugent dans leurs excréments, certaines sont blessées : une vache présente une corne fracturée entraînant un saignement abondant au niveau de la tête, d’autres ont les sabots si longs qu’elles ne peuvent pas se déplacer normalement.

Des veaux sont séparés de leur mère et sont enfermés dans de minuscules enclos aux barreaux métalliques. Les animaux n’ont jamais accès à l’extérieur, ils vivent dans un environnement insalubre, en plein courant d’air, et dans des bâtiments détériorés. Les génisses affamées, futures vaches laitières de l’élevage, sont nourries avec de la paille jetée à même lisier qui leur fait office de litière.

L’insalubrité de l’élevage a déjà été reconnue par la préfecture : une mise en demeure par arrêté préfectoral a été publiée en mai 2022. 18 mois plus tard, l’établissement n’est toujours pas mis aux normes. L214 porte plainte pour sévices graves et mauvais traitements.

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29 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

lip (auray)

lip

Ciném’anar Lochu : « Les LIP : L’imagination au pouvoir » Vendredi 1er décembre. Cinéma Ti Hanok, AURAY

Le groupe libertaire René Lochu organise un ciné-débat autour du film « Les Lip : L’imagination au pouvoir » de Christian Rouaud, vendredi 1er décembre 20h, au cinéma Ti Hanok à Auray.
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Il y a 50 ans, le personnel de LIP, usine de montres à Besançon, se levait contre un plan de licenciements.
Séquestration des administrateurs, occupation de l’usine, relance de la production par les ouvrières et ouvriers, face à face avec la police, comités de soutien, carrefour des différentes luttes, résonance internationale…

Pourquoi cette lutte et ce film « L’imagination au pouvoir » nous intéressent-ils aujourd’hui ? Parce que des ouvriers et ouvrières sortent du cadre qui leur est imposé et font preuve d’une insolente imagination. Ils affrontent directement les actionnaires et l’État qui protègent ces derniers.

Après plusieurs mois de luttes contre la réforme des retraites ce printemps, contre le vol de nos vies et de l’usure du travail contraint, la question se pose toujours de sortir du cadre de l’exploitation.

Les LIP ont osé l’autogestion de leurs luttes, l’autogestion de leur travail. En questionnant leur vie au quotidien, notamment les rapports hommes-femmes, ils en sortiront transformé.e.s.

https://bourrasque-info.org

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29 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

cadmium (basta)

cadmium

Le cadmium, un cancérogène notoire, présent dans les céréales et les viennoiseries

Pollution des sols

Plusieurs millions de tonnes d’engrais sont épandues chaque années sur les sols agricoles. Certains d’entre eux contiennent du cadmium, un produit très cancérogène que l’on retrouve ensuite dans nos assiettes.

Le cadmium est un métal que l’on retrouve notamment – sous forme de fines particules – dans les engrais chimiques utilisés en agriculture. Il est donc présent dans l’alimentation et peut provoquer, entre autres maladies, un risque accru de cancer. Une nouvelle réglementation en cours de discussion doit fixer la quantité de cadmium autorisée demain dans les engrais phosphatés épandus sur les terres agricoles françaises. Une question centrale pour limiter la pollution des sols, des eaux et l’exposition à ce métal.

« Ce n’est pas facile de trouver un accord entre les ministères de la Santé et de l’Agriculture », résume Pierre Souvet, médecin et président de l’Association Santé Environnement France (ASEF). Il semble pourtant urgent d’avancer, car les alertes sanitaires ne cessent de se multiplier. « Une étude publiée au printemps 2023 souligne que les personnes les plus exposées au cadmium présentent d’importants surrisques de cancers » [1], explique Pierre Souvet.

Parmi ces cancers : celui du pancréas, dont l’incidence explose. Elle a plus que doublé ces 15 dernières années en France. 6 000 nouveaux cas étaient diagnostiqués en 2006, 12 000 en 2012 et aujourd’hui, on est à 14 000. Ces chiffres seront à nouveau multipliés par deux d’ici 2030 [2]. « En 2019 déjà, une étude a documenté un surrisque de cancer du pancréas pour les personnes les plus exposées au cadmium », précise Pierre Souvet.

Des problèmes de santé impressionnants

La nouvelle réglementation est soumise à la consultation publique jusqu’au 30 novembre. L’inquiétante augmentation des cancers du pancréas n’y est pas mentionnée. Seule « l’importance sanitaire » de la teneur en cadmium dans les engrais phosphatés est évoquée… au bas d’un texte qui semble écrit pour ne pas être compris. On y parle ainsi de la « résistance aux stress abiotiques » des plantes – quand elles sont soumises à de grandes variations de climat – ou encore de « l’ancrage de leurs organes absorbants ».

Dans le projet de décret, les engrais rebaptisés « matières fertilisantes » sont divisés en catégories A1 et A2, sans aucune explication sur leurs critères. Les propositions de limites de teneur en cadmium évoquent un « apport annuel moyen en grammes par hectare », sans que l’on sache ce que cela est susceptible de donner ensuite dans nos assiettes. Bref, bien malines et fort documentées devront être les personnes qui répondront à cette consultation.

Les contenus scientifiques à même d’éclairer les citoyens sont pourtant nombreux, comme le montrent les divers travaux que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a consacré à cet épineux dossier. En 2020, par exemple, une publication italienne fait état d’un nombre impressionnant d’effets sanitaires du cadmium.

En voici quelques-uns : dommages au niveau des reins, du foie, des systèmes osseux et cardiovasculaire, troubles du cycle menstruel, effets tératogènes et mutagènes…. « Plusieurs études récentes menées chez des femmes enceintes rapportent une diminution du périmètre crânien chez les nouveau-nés, en lien avec une exposition de la mère au cadmium », ajoute un récent rapport de Santé publique France, qui signale par ailleurs « une surimprégnation » au cadmium de la population française par rapport aux autres pays européens et nord-américains.

Du cadmium dans le tabac… et dans les céréales pour enfants

« En dehors du tabac qui accumule particulièrement ce métal, l’alimentation constitue la principale source d’exposition des populations au cadmium via les céréales, légumes, racines et tubercules, explique Thibault Sterckeman, ingénieur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), qui s’intéresse au cadmium depuis 30 ans. Dans ces produits végétaux, le cadmium provient du sol, contaminé par les retombées des pollutions atmosphériques, mais surtout actuellement par les pratiques agricoles, notamment la fertilisation phosphatée. »

Selon les calculs réalisés au sein du laboratoire du chercheur, les engrais phosphatés – le phosphore fait partie des trois composants à la base des engrais chimiques permettant de booster les rendements agricoles [3] – sont à l’origine d’environ 60 à 70 % des entrées de cadmium dans les sols français.

« En France, 79 % des échantillons alimentaires couvrant presque 90 % du régime total des Français ont révélé la présence de cadmium », souligne le Haut Conseil de la santé publique dans un rapport de 2022. Chez les adultes comme chez les enfants, les contributeurs alimentaires majoritaires à l’exposition au cadmium sont le pain, les biscottes, les barres de céréales, les viennoiseries, les pâtes, les pommes de terre et apparentés.

« Un surrisque a été identifié du côté des céréales du petit-déjeuner pour les enfants », remarque Pierre Souvet. La raison ? Le blé dur capte particulièrement bien le cadmium. Tellement bien que chaque année, plusieurs dizaines de milliers de tonnes de blé dur partent à la benne, parce que contenant trop de cadmium. « En moyenne 5 % des parcelles françaises de blé dur présentent une concentration en cadmium supérieure au seuil réglementaire qui est de 0,18 mg/kg pour cette céréale », détaille Jean-Yves Cornu, chercheur à l’Inrae, qui travaille depuis 20 ans sur cette question du cadmium présent dans les sols.

Comment réduire le recours au cadmium

Ce (très) sombre tableau a-t-il entraîné un branle-bas de combat du côté de nos décideurs politiques ? Pas vraiment, comme l’illustre la lenteur des négociations autour de la composition des engrais. En 2016, la Commission européenne propose de réduire d’un tiers la teneur en cadmium des engrais phosphatées au bout de trois ans (de 60 mg/kg à à 40 mg/kg), puis de diminuer encore de moitié au bout de neuf ans (à 20 mg/kg donc).

Problème : quand le Parlement européen s’empare de ce texte en octobre 2017, il rallonge la durée proposée pour réduire la teneur en cadmium, jusqu’à 16 ans. Côté français, il semble pour le moment envisagé de réduire cette quantité de cadmium de 60 à 40 mg/kg d’ici juillet 2026. Reste à savoir si cela sera suffisant pour décontaminer les sols et les Français.

« Les producteurs de minerai et les fabricants d’engrais ne sont pas favorables aux textes qui veulent réglementer les teneurs en cadmium, avance Thibault Sterckeman. Pour eux, ces mesures risquent de faire augmenter les prix des fertilisants. » Leurs craintes ne sont pas infondées, puisque les gisements marocains, principales sources de phosphates de la France, sont particulièrement riches en cadmium ; et que les techniques de « décadmiation » ne sont pas très abouties.

Utilisés pour produire des phosphates alimentaires et pharmaceutiques, ces procédés « sont développés à petite échelle, ils ne sont probablement pas encore adaptés à la production industrielle d’engrais », précise Thibault Sterckeman. « Il existe des gisements plus pauvres en cadmium, mais ils sont situés en Russie, complète Jean-Louis Roubaty. Vu le contexte géopolitique, c’est compliqué de compter sur cette option. »

Autre option pour diminuer le cadmium dans les cultures : réduire la quantité d’engrais utilisés. Pour Jean-Yves Cornu, « ce raisonnement de la fertilisation doit se baser sur une bonne connaissance du sol, de sa potentielle hétérogénéité, de son passif ainsi que des besoins de la culture ». Il préconise par ailleurs de surveiller la teneur en cadmium des amendements et des eaux d’irrigation utilisées pour fertiliser ou arroser les cultures. Pour les agriculteurs, cela fait beaucoup de paramètres à prendre en compte, en plus des exigences nouvelles qu’impose le changement climatique, qui brouille des repères essentiels, notamment celui des températures et des précipitations.

Des variétés qui évitent la contamination ?

Comme pour les pesticides, dont la présence dans les sols porte atteinte à la sécurité sanitaire, les chercheurs regardent du côté des sélections de variétés. Histoire de trouver des plantes qui captent peu, voire pas, les polluants contenus dans les sols. « Face à tous les impératifs dus au changement climatique (manque d’eau et chaleur principalement), le cadmium n’est pas forcément une priorité pour les semenciers, avance Jean-Yves Cornu. Mais un programme de recherche vient de démarrer en France pour développer des cultivars de blé dur peu accumulateurs de cadmium [4]. » D’autres études sont menées au Japon et en Chine du côté des variétés de riz, une plante qui fixe très bien le cadmium.

Des travaux ont aussi été lancés sur l’extraction du cadmium via la culture de plantes hyper accumulatrices, qui feraient donc office d’outils de dépollution. Mais les variétés identifiées n’étaient pas assez prometteuses, car trop petites. « Au mieux, on pouvait obtenir deux ou trois tonnes de matière sèche par hectare, détaille Thibault Sterckeman. Or, pour dépolluer correctement les sols contaminés, il faudrait pouvoir en obtenir quatre ou cinq fois plus. » Cette solution exige en plus de traiter ladite matière sèche, celle qui a absorbé le cadmium, soit plusieurs milliers de tonnes chaque année, hautement contaminée. Le retrait du cadmium dans les aliments serait lui aussi très coûteux énergétiquement, et il présente en plus le défaut de retirer certains éléments nutritifs en même temps que les polluants. « La solution la plus directe serait d’éviter de mettre en place des cultures à risque cadmium (tel que le blé dur) sur des parcelles contaminées. Mais cela implique un changement d’organisation des territoires agricoles qui n’est pas si simple à mettre en œuvre », explique Jean-Yves Cornu.Si l’on adopte la même stratégie pour les sols contaminés aux pesticides, on risque de voir se réduire dangereusement les surfaces aptes à recevoir des cultures. « La diminution de la source de la pollution apparaît donc comme la solution la plus sûre, conclut Pierre Souvet. À condition d’aller au-delà des exigences européennes. Car si on reste à 60 mg/kg, c’est le statu quo. On ne décontaminera pas les Français. »   

Nolwenn Weiler 29 novembre 2023

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28 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

paysans finistère ( la peste)

terres

« Les paysans vont disparaître car les industriels et la finance n’en veulent plus »

« Il est tellement plus rentable de vendre de l’amidon extrait des céréales pour en faire des balles de ping-pong, que de vendre de la farine pour en faire du pain. Le but des industriels, qui ont pour actionnaires des financiers voraces, n’est pas de nous nourrir, mais d’émarger le plus possible. Demain, l’agriculture deviendra d’abord productrice de minerai, de matière première, et d’énergie, pas forcément de nourriture. »

De suicides en faillites ou plus prosaïquement de départs à la retraite, le métier d’agriculteur est en voie de disparition en France. Pierrick Berthou, paysan à la ferme de Poulfang, à Quimperlé, dans le Finistère, analyse les raisons de cette catastrophe dans cette tribune. Nous relayons ici son cri du cœur pour prendre soin des irréductibles paysan.ne.s français.es.

L’inquiétante disparition des paysans

Arnaud Rousseau, alors fraîchement élu président de la FNSEA, déclarait en avril dernier sur BFM TV, que « dans 10 ans, les trois quarts des agriculteurs seront non issus du monde agricole ». Aucune réaction des journalistes présents ! Nonobstant, derrière cette affirmation certes bucolique d’un retour à la terre – sympathique ouverture du monde agricole – et le grand sourire de M. Rousseau, on devrait se poser des questions.

Pourquoi les paysans ne veulent-ils pas que leurs enfants reprennent la ferme ? Pourquoi les enfants de paysans ne veulent pas et ou ne peuvent pas reprendre la ferme familiale ? Et, pourquoi, là où les paysans et leurs enfants échouent, oui, pourquoi les néoruraux, eux, réussiraient-ils ? Quelle agriculture voulons-nous ? Et par déclinaison, quelle alimentation M. Rousseau nous prépare-t-il ?

C’est, en quelque sorte, cette question qui est la plus importante car elle déterminera tout ! Au-delà de ces questions, et de la démographie agricole, un constat s’impose : il n’y aura pas de transmission. Pas de transmission du savoir (il faut du temps pour former un paysan), et pas de transmission des fermes…

La mise en place de l’industrialisation de l’Agriculture – au sortir de la guerre – s’est faite sur un axiome faux : le pays a faim. Dans son excellent livre Silence dans les champs, Nicolas Legendre nous rappelle que le dernier ticket de rationnement en France date de 1949. C’est dire à quel point les paysans ont relevé le défi dès leur retour des champs de bataille.

Il faut quand même noter, et c’est essentiel, que si les paysans ont pu réaliser cet « exploit » en moins de quatre ans, c’est grâce aux femmes, donc aux paysannes, et aussi aux vieux paysans qui ont porté à bout de bras la nation pendant toute la durée de la guerre et au-delà. Car, sans elles, rien n’eût été possible…

Le tournant des années 1970

Et comment ces paysannes et paysans ont-ils été remerciés ? Au cours des années 70, le fer de lance de l’élevage industriel porcin en Bretagne Alexis Gourvennec, qui encensait l’industrialisation de l’agriculture, n’hésitait pas à dire publiquement qu’il fallait dégager d’un revers de main tous ces minables, tous ces boulets, tous ces canards boiteux, le tout en accompagnant le geste à la parole ! Quel mépris ! Il fallait oser !… Il a osé !

Dès lors, une véritable guerre contre les paysans fut menée, une guerre sans pitié, sans relâche ! 31 000 fermes laitières dans le Finistère en 1970, nous approchons de 1 500 aujourd’hui, et elles sont encore trop nombreuses nous dit-on.

Tout a été fait pour éradiquer les paysans : faibles prix, IVD (indemnités viagères de départ), contraintes environnementales et administratives, l’orientation de la PAC (Politique Agricole Commune). Même les retraites agricoles sont un levier important du découragement.

En effet, il faut bien admettre que lorsque vous avez trimé très dur toute une vie durant pour un revenu plus que modeste et que l’on vous met en perspective une retraite minable, indécente, proche du minimum vital, on n’encourage pas la reprise de la ferme familiale par les enfants. Donc, vous vendez au plus offrant, afin d’améliorer votre retraite et c’est ainsi que même les retraites agricoles participent à l’agrandissement des fermes, de fait à l’industrialisation de l’Agriculture.

En 1972, les paysans du Finistère et du Morbihan se mirent en « grève » pour un problème de prix payé aux producteurs par les industriels. Déjà ! Au bout d’un long conflit de plusieurs semaines, les industriels « lâchèrent » un peu sur les prix, les paysans rentrèrent sur leurs fermes et se remirent au travail sagement…

Personne, absolument personne, ni les politiques, ni les syndicalistes, ni les économistes, ni les journalistes, ni les intellectuels, PERSONNE, n’intervint pour aider les paysans à réfléchir. Car ce n’est pas une toute petite hausse des prix qu’il fallait négocier, c’était la relation entre les paysans et les industriels qu’il fallait mettre sur la table. Rien ne fut fait, le démembrement de la paysannerie pouvait reprendre son cours.

Nous ne jetterons pas la pierre aux paysans de l’époque car en 2009, lors de la « grève du lait », nous n’avons pas fait autre chose qu’accepter, au final, une petite hausse du prix du lait et nous sommes rentrés dans nos fermes bien sagement, reprenant le travail.

Cependant, les industriels, en 2009, eux, ont réfléchi à leurs relations avec les agriculteurs. De là est née la LMA 2010 (loi de modernisation agricole), qui enchaîna définitivement les paysans aux industriels. Feu Alexis Gourvennec ne pourrait rêver mieux, lui qui disait (dans les années 70) que l’Agriculture était l’alliée née des industriels. Il fallait comprendre que l’Agriculture sera aliénée à l’industrie, dont acte !

La fin de l’agriculture ?

Au tout début des années 90, Michel Blanc, membre éminent de la FNSEA déclarait à Quimper, à la chambre d’Agriculture, que demain celle-ci ne serait plus nourricière mais productrice de molécules.

En fait, il nous parlait, sans le nommer, du cracking alimentaire qui consiste à extraire des molécules des céréales, du lait etc. afin d’approvisionner les industries dans le but de créer de nouveaux produits (colles, médicaments et différents adjuvants qui font notre quotidien).

Il est tellement plus rentable de vendre de l’amidon extrait des céréales pour en faire des balles de ping-pong, que de vendre de la farine pour en faire du pain. Le but des industriels, qui ont pour actionnaires des financiers voraces, n’est pas de nous nourrir, mais d’émarger le plus possible. Demain, l’agriculture deviendra d’abord productrice de minerai, de matière première, et d’énergie, pas forcément de nourriture.

Mais l’autonomie alimentaire me direz-vous ? Ce n’est qu’une chimère que l’on nous serine inlassablement, c’est de la communication positive et rassurante, mais, surtout, c’est une belle hypocrisie. Déjà aujourd’hui, 50 % de notre alimentation provient de l’importation. Finalement, notre nourriture sera le sous-produit de l’industrie agroalimentaire. Pour le reste, le libre-échange compensera, il a été inventé pour cela…

Les nouvelles technologies prennent de plus en plus de place dans les fermes. Algorithmes, ordinateurs, capteurs, smartphones, logiciels, applications, robotiques, intelligences artificielles, drones, sont et seront omniprésents. Vous savez ces outils d’aide à la prise de décisions qui rapidement deviendront des outils preneurs de décisions.

Or, ces technologies ont un coût exorbitant, les agriculteurs ne pourront pas financer ces outils par le fruit de leurs productions. Alors, M. Olivier Chaillou, président de la coopérative TERRANA, a proposé un plan d’accompagnement. Ce plan propose une prise de participation dans le capital des fermes par la coopérative. Il n’échappera à personne que les dirigeants de la coopérative préfèrent entrer au capital des exploitations, car les moyens financiers sont réels, plutôt que de mieux rémunérer ses propres adhérents.

Il faut être bien conscient que l’exploitation appartiendra, au moins pour une partie, à la coopérative. C’est le monde à l’envers ! Accepter ce genre de plan, et M. Chaillou n’est pas le seul à promouvoir cette stratégie, c’est faire un grand pas vers l’absorption des fermes par les agro-industriels (de fait par la finance). Ajoutez à cela l’utilisation des OGM et le brevetage du vivant, et là, vous n’aurez plus de paysans, ni même d’agriculteurs, vous aurez des exécutants agricoles au service des agro-industriels.

Indéniablement, un pan entier de notre vie va disparaître : la paysannerie (histoire, façon de produire notre alimentation, savoir faire, culturel, paysages, relation à la vie etc.). C’est un cataclysme unique dans l’Histoire de l’Humanité qui se profile, qui nous est dicté.

Croire que l’on va stopper l’agriculture industrielle est un mirage. Et, ce n’est pas la multiplication des projets d’installations « alternatifs » et leurs multiplicités qui arrêteront ce mouvement. Certes, beaucoup de néoruraux s’installent ou veulent s’installer en agriculture, certains avec succès, mais le défi est immense et ils sont nombreux à renoncer assez rapidement.

On ne s’improvise pas paysan ! Les paysans vont disparaître car les industriels et la finance n’en veulent plus, d’ailleurs, ils ne prononcent jamais ce mot ! »

27 novembre 2023

https://lareleveetlapeste.fr/

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