Archive | Luttes ouvrières

21 octobre 2022 ~ 0 Commentaire

grève (jdd)

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La CGT appelle à deux journées de grèves et manifestations, les 27 octobre et 10 novembre

Après la mobilisation de mardi pour les salaires, la CGT appelle à deux nouvelles mobilisations, les jeudis 27 octobre et 10 novembre.

La CGT ne lâche pas le morceau. Déjà en première ligne dans la grève dans les raffineries et dépôts de Total qui touchent la France depuis plusieurs semaines et à l’initiative de la grève générale qui s’est déroulée le mardi 18 octobre , l’organisation syndicale a appelé ce vendredi 21 octobre à deux nouvelles journées de grèves et de manifestations, les jeudis 27 octobre et 10 novembre pour demander une augmentation des salaires, a affirmé vendredi à l’AFP la secrétaire confédérale Céline Verzeletti.

Une grève pour les salaires

La journée de mardi, qui a réuni selon les syndicats près de 300 000 manifestants avec des grèves dans le secteur pétrolier, le nucléaire et les transports publics, montre d’après Céline Verzeletti qu’il « y a une dynamique, on ne veut pas lâcher », a affirmé la dirigeante syndicale, estimant que la CGT est « en phase avec les attentes des salariés ».

Ces journées seront l’occasion de réclamer une augmentation du Smic, une indexation de tous les salaires sur l’inflation, une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, a-t-elle précisé. Solidaires et la FSU pourraient se joindre à la mobilisation le 10 novembre, selon elle.

Alors que le mouvement dans les raffineries décline, après la signature d’un accord salarial chez TotalEnergies, la grève « prend de l’ampleur au niveau de l’énergie », a-t-elle assuré. Il y a aussi un appel à la grève à la RATP pour la journée du 10 novembre.

21 octobre 2022 Thibault Nadal

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13 octobre 2022 ~ 0 Commentaire

sncf ratp (jdd)

sncf

SNCF et RATP : la CGT appelle à la grève pour mardi 18 octobre

La CGT a appelé à la grève à la RATP et la SNCF, pour le mardi 18 octobre, afin de demander une hausse des salaires.

La CGT RATP a appelé jeudi à une journée de mobilisation, pour le mardi 18 octobre, a indiqué le secrétaire général du syndicat, Vincent Gauthron, à Franceinfo , confirmant une information de RTL . « Nous nous mobilisons pour des revalorisations salariales, sur la question de la réforme des retraites et pour défendre le droit de grève, remis en cause par les décisions gouvernementales » de réquisitions du personnel dans des raffineries , précise-t-il. La CGT-Cheminots, premier syndicat représentatif à la SNCF, a suivi le mouvement en appelant également à la grève le 18 octobre, jour choisi par la CGT pour organiser une journée de grève nationale afin de demander des hausses de salaires et protester contre les réquisitions dans le secteur de l’énergie.

Le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, a indiqué à l’AFP : « Nous demandons aux syndicats d’organiser des assemblées générales de site le 18 et nous ne nous interdisons aucun scénario pour la conduite de l’action ». Dans son communiqué, le CGT écrit : « La situation de l’emploi est critique dans tous les métiers, les cheminots n’ont plus les moyens de travailler correctement, en toute sécurité ». « Sur ce sujet aussi, des luttes locales s’organisent pour obtenir des embauches dans l’ensemble des services pour au moins couvrir la charge de travail », indique le syndicat.

Vers une mobilisation générale le 18 octobre

La fédération des transports de la CGT a également invité ses adhérents à cesser le travail. « La colère gronde, y compris dans nos métiers », a prévenu le syndicat, qui représente entre autres les chauffeurs routiers. Ils se joindront donc au mouvement. « Les salariés du transport routier de marchandises et, plus particulièrement, ceux qui concourent à transporter des matières dangereuses sont solidaires de la lutte en cours », a indiqué la fédération des transports de la CGT dans un communiqué, appelant ses militants « à gonfler les piquets de grève. »

Ces annonces interviennent alors que plusieurs syndicats se retrouvent ce jeudi en fin d’après-midi pour évoquer les termes d’un appel à une journée de grève et de manifestation interprofessionnelle la semaine prochaine. La CGT, FO, Solidaires, la FSU et l’Unsa ont prévu de participer à cette réunion.

Lunion régionale Île-de-France de Force ouvrière appelle « dores et déjà à la mobilisation de ses syndicats le 18 octobre », selon un communiqué. La décision du gouvernement de recourir à des réquisitions pour permettre la distribution de carburants, « a été un détonateur », déclare Simon Duteil, codélégué général de Solidaires. « Cest une rupture du contrat démocratique », a-t-il ajouté.

  13 octobre 2022 Guillaume Dosda

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09 octobre 2022 ~ 0 Commentaire

retraites (l’étincelle)

macron retraites

Retraites : une réforme qui ne passe pas dans l’opinion

Selon un sondage de l’institut YouGov, pour le média en ligne Huffpost, réalisé les 3 et 4 octobre, 66 % des personnes interrogées sont contre le projet Macron de réformer les retraites.

Et plus de 50 % ne comprennent pas l’utilité de ce texte dont l’exécutif s’échine à vouloir l’adoption « avant la fin de l’hiver », pour une première mise en application dès l’été 2023.

Alors bien sûr une opposition manifestée dans un sondage ne conduit pas automatiquement à une mobilisation. Mais il n’empêche que les deux tiers de la population sont opposés à cette réforme.

Ce qui explique aussi pourquoi Macron ne recueille plus que 28 % d’opinions favorables. S’il continue de descendre dans les sondages, il va finir par trouver du pétrole.

9 octobre 2022

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07 octobre 2022 ~ 0 Commentaire

syndicats (jdd)

immigres cgt

Féminisation, rajeunissement… Comment les syndicats retrouvent la cote après des années de déclin

En pleine période de réformes sociales, les syndicats enregistrent un regain d’intérêt. Une dynamique portée par l’adhésion des femmes et des jeunes salariés.

Chômage, retraites, salaires… Dans le contexte de refonte des politiques sociales menée par Emmanuel Macron, les syndicats enregistrent un regain d’intérêt après des années de stagnation.

Selon un sondage d’Harris Alternative, l’image que les Français ont des organisations salariales s’améliore. En 2020, 51 % des salariés déclaraient faire confiance aux syndicats pour défendre leurs intérêts. C’est la première fois depuis 2014 que ce niveau de confiance dépassait les 50 %.

Forte de cette dynamique, la CGT a ainsi enregistré 31 244 inscriptions en 2021. Une tendance qui semble se poursuivre en 2022 avec 2 931 inscriptions enregistrées en plus sur la même période (pour un total de 23 905). Même constat du côté de Force ouvrière, qui observe une augmentation d’environ 15 % de sa part de cotisations cette année.

Une dynamique portée par l’adhésion des femmes

« C’est quand il y a des réformes et des fortes mobilisations qu’on engrange des adhésions, remarque Celine Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. Les salariés se rendent compte dans la lutte de l’utilité de faire partie d’une organisation salariale.C’est souvent elles qui organisent les assemblée générales et qui demandent les autorisations pour les manifestations. En faire partie permet de s’exprimer, de décider collectivement d’une plateforme de revendication et de réagir rapidement. » 

Cette dynamique est portée par l’adhésion des femmes. En 2021, elles représentaient près de la moitié des nouveaux adhérents. « C’est une évolution qui va dans le bon sens, note Catherine Giraud, membre de la Commission exécutive de la CGT en charge de la campagne syndicalisation.  À la CGT, on a longtemps eu un problème sur cet aspect. Seulement 35 % de nos adhérents étaient des femmes. Aujourd’hui, on approche des 50 %. » Le résultat des nombreuses campagnes menées par le syndicat pour sensibiliser aux problèmes d’inégalité des salaires et de violences faites au femmes dans le monde du travail.

Une nouveauté : les étudiants salariés

Et ce n’est pas la seule nouveauté. « Il se passe aussi quelque chose du côté des jeunes, observe Catherine Giraud. 32 % des nouveaux inscrits ont moins de 35 ans. Ils ont des profils de cadres, d’ingénieurs ou de techniciens. » Entre 2021 et 2022, ils représentaient près de 14 % des nouveaux inscrits. « C’est un signe intéressant qui marque un changement par rapport à ce que l’on a pu voir par le passé. »

Les moins de 30 ans se laissent aussi convaincre. Alors que la moyenne pour trouver un emploi stable se situe autour de 27 ans, les très jeunes se tournent de plus en plus vers les syndicats pour porter leurs revendications.

« De plus en plus d’étudiants salariés viennent nous voir pour se syndiquer à la CGT. C’est un phénomène complètement nouveau. Il s’agit surtout d’étudiants qui font des petits boulots à côté de leurs études et qui ont besoin de connaitre leurs droits et qui ressentent le besoin de s’organiser. » Leur intégration sera à l’ordre du jour de la grande réunion de la CGT en mars. L’organisation syndicale pourrait bien compter sur ces nouveaux profils pour atteindre son objectif de 50 000 nouveaux adhérents en 2022.

7 octobre 2022 Gabrielle De Verchère

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27 septembre 2022 ~ 0 Commentaire

échelle mobile (psl)

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Retour sur une conquête historique du mouvement ouvrier : l’indexation automatique

La Belgique est un des seuls pays au monde à connaître un système d’indexation automatique des salaires et des allocations sociales. Ce système implique que les salaires de la majeure partie des travailleurs du secteur privé, ainsi que les salaires des agents de la fonction publique, les allocations et les pensions s’adaptent d’une certaine manière à l’évolution des prix à la consommation. Une conquête qui a fêté ses 100 ans en 2020 et qui n’a cessé d’être dans le collimateur du patronat et de ses alliés. Comprendre comment cet acquis a été arraché, c’est se préparer à le défendre de la façon la plus efficace possible.

Guerre et flambée des prix… déjà

Aux massacres de la grande boucherie que fut la Première Guerre mondiale s’est ajoutée une phénoménale explosion des prix. En 1917, les prix de l’alimentation avaient augmenté de 100 à 300% par rapport à 1914 concernant les produits fournis par les magasins communaux de ravitaillement.

Mais la pénurie a également nourri le marché noir, où les prix étaient 1.500 % plus élevés. Une fois la guerre terminée, les prix sont restés nettement plus élevés. Ainsi, l’indice des prix de détail à Bruxelles (les prix de l’année 1914 instituant l’indice 100) s’établissait en moyenne à 350 en 1919, à 450 en 1920 et à 400 en 1921. Au sein des luttes du mouvement ouvrier, la revendication d’une hausse des salaires proportionnelle à la hausse du coût de la vie s’est faite plus pressante et s’est imposée à côté du combat pour la journée des 8 heures (obtenue en 1921).

On entend parfois dire que l’indexation et l’inscription dans la loi de la journée de travail de 8 heures sont, à l’instar du suffrage universel (universel masculin, 1919), en quelque sorte des ‘‘cadeaux’’ octroyés par la bourgeoisie pour remercier les travailleurs de leurs efforts durant la Grande Guerre. C’est faux. Le patronat n’a jamais rien cédé par bonté de cœur.

La guerre, accoucheuse de la révolution

Karl Marx faisait déjà remarquer à son époque que la guerre peut agir comme « accoucheuse de la révolution ». Le constat ne s’est pas démenti avec la Première Guerre mondiale, qui a été arrêtée par la révolution en Allemagne en 1918 à la suite de la Révolution russe de 1917 qui avait renversé la dictature tsariste puis instauré le premier état ouvrier au monde, la République des soviets (conseils).

Une vague de révolte et d’agitation – une véritable poussée révolutionnaire – a déferlé de pays en pays, grèves et soulèvements alimentés par le rejet des horreurs de la guerre et par l’inspiration de la victoire bolchevique en Russie. La bourgeoisie n’avait pas le choix : lâcher du lest ou bien risquer de tout perdre.

Imaginez qu’en 1919, pas moins de 733 grèves ont été comptabilisées par l’inspection du travail en Belgique ! Les revendications se concentraient sur une augmentation salariale de 100 %, la journée de travail des huit heures, l’instauration d’un salaire minimum et la reconnaissance des syndicats. Mais le pire n’était même pas là : les travailleurs gagnaient en confiance.

Cette année-là furent organisées les premières élections sous le principe « un homme, une voix » (à l’exception des veuves de guerre, les femmes devront attendre 1947 pour pouvoir voter). Pour la première fois depuis 1884, les catholiques perdirent leur majorité absolue. L’ancêtre du PS, le Parti ouvrier belge (POB), doubla ses scores électoraux et devint la seconde force politique du pays avec 24%. En Wallonie et à Bruxelles, il obtint même 36% des voix et devint la première force politique sur le plan électoral.

Mais le soutien de la direction du POB aux grèves fut fort timide. Celle-ci était effrayée par la tournure des événements. Elle avait décidé d’entrer dans un gouvernement bourgeois en 1916 et son président, Émile Vandervelde, s’était même rendu en Russie pour convaincre les soldats russes affamés de continuer le massacre des tranchées ! Pour la bourgeoisie, attirer le POB dans l’union nationale ouvrait la possibilité d’exercer un certain contrôle sur les troubles sociaux.

Le rapport de force, le rapport de force, encore et toujours le rapport de force

Les luttes ouvrières qui ont suivi la Première Guerre mondiale ont établi le caractère de masse des syndicats en Belgique. Cette lutte a conduit à des victoires telles que le suffrage universel masculin, la journée de travail des huit heures et la reconnaissance des syndicats. Une Commission de la vie chère fut aussi finalement créée. Ne disposant d’aucune donnée précise sur les différents postes du budget des ménages, la commission élabora un indice des prix de détail de type monétaire. Cet indice des prix de détail fut immédiatement saisi par le mouvement ouvrier dans plusieurs secteurs pour gagner une évolution salariale correspondante à cet indice.

En juillet 1920, les mineurs ont obtenu la première convention collective sectorielle pour lier les salaires à l’évolution de l’indice. Vers la fin de l’année, environ 13% des Conventions collectives de Travail prévoyaient un système d’indexation automatique des salaires. En 1924, à peine 4 ans plus tard, elles étaient déjà 73%. À partir de 1935, l’indice est également utilisé pour faire évoluer les allocations familiales et les pensions (pas encore les indemnités de chômage). L’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs en Belgique continua jusqu’à la grande dépression de 1929.

L’établissement de Conventions collectives de travail a établi de facto la reconnaissance syndicale en entreprise. Ce fut la porte ouverte pour une autre série de victoires autour de la Journée des 8 heures et de la semaine de 48 heures dans les mines, la métallurgie et les carrières, élargies à tous les secteurs en 1921.

C’est la création d’un rapport de force sur le terrain reposant sur la lutte qui a été déterminant et fondamental pour arracher tant l’indexation que la réduction collective du temps de travail.

Aujourd’hui, face à l’inflation galopante et face à la charge de travail intenable, ces reven-dications brillent d’un nouvel éclat. Inspirons-nous du combat héroïque mené il y a tout juste plus d’un siècle pour un mécanisme d’indexation qui traduise réellement – et directement – l’augmentation véritable du coût de la vie et pour garantir un travail acceptable à toutes et tous !

vendredi 23/09/22 Nicolas Croes

https://fr.socialisme.be/

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26 septembre 2022 ~ 0 Commentaire

chine (lutte ouvrière)

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L’État chinois et la bourgeoisie chinoise aujourd’hui

Aujourd’hui, alors que l’importance du marché s’est considérablement accrue, l’État a conservé une très forte participation dans l’économie, en contrôlant les plus grandes entreprises, notamment les 117 dites stratégiques de la SASAC, (l’agence chargée de la supervision des entreprises publiques), en contrôlant les banques et les marchés financiers, en pilotant la montée en puissance des nouveaux secteurs comme l’aéronautique.

De ce point de vue, il ne se distingue pas des États occidentaux. Comme eux, il défend les intérêts généraux de sa classe dominante. C’est ainsi l’État chinois qui a relancé l’économie chinoise et mondiale en 2008, en investissant dans les infrastructures et l’immobilier. C’est lui qui garantit aujourd’hui que la crise immobilière ne se transforme pas en déroute complète.

L’État chinois protège aussi la classe dominante des réactions des travailleurs, dont l’exploitation s’est bien aggravée en 30 ans, et des paysans, régulièrement spoliés de leurs terres que les autorités locales revendent aux promoteurs immobiliers.

Enfin, tout en se faisant l’intermédiaire des capitalistes occidentaux, l’État chinois protège de l’impérialisme les intérêts de sa classe dominante.

Ainsi, c’est l’État qui cherche des marchés à l’exportation, comme les « nouvelles routes de la soie », pour tenter de sortir l’économie chinoise de ses limites internes.

C’est l’État qui pilote les entreprises sur les Bourses occidentales afin que les plus grandes ou les plus précieuses ne lui échappent pas. Mais depuis que les capitalistes occidentaux ont choisi dans les années 1990 et 2000 d’investir en Chine, c’est aussi l’État chinois qui leur garantit leurs profits en leur permettant d’exploiter une classe ouvrière faite maintenant de centaines de millions de travailleurs qu’il faut tenir en respect.

Les capitalistes chinois profitent eux aussi de ces investissements occidentaux, en se plaçant comme sous-traitants ou fournisseurs, ou en acquérant des compétences et des technologies nouvelles.

La classe dominante chinoise doit donc tout à l’État. Elle en est consciente et, si elle l’oubliait, les dirigeants comme Xi Jinping se chargent de le lui rappeler régulièrement. C’est pourquoi les clans au pouvoir peuvent se permettre de mettre un Jack Ma ou une Whitney Duan sous séquestre, de sacrifier de temps en temps un Bo Xilai au nom de la lutte contre la corruption, ou d’imposer une politique particulière à telle ou telle entreprise, à tel ou tel secteur.

L’État chinois est un État bourgeois qui a réussi à développer une économie et une bourgeoisie chinoises dans un environnement impérialiste.

Une telle réussite ne se comprend que parce que l’État s’est mis au service de l’impérialisme, en lui offrant une partie de son marché et de ses travailleurs, et parce que l’État a lui-même dirigé l’économie à une époque où le capitalisme occidental était, et demeure, embourbé dans une crise sans fin et où les bas salaires chinois étaient une opportunité.

Les tensions permanentes mais grandissantes entre la Chine et les États-Unis sont là pour rappeler les limites de ce que tolère l’impérialisme dans l’émergence d’une puissance concurrente.

Quant au développement de la Chine, il reste tout relatif.

Il ne concerne que les zones côtières et les grandes villes, excluant les campagnes où des centaines de millions de personnes vivent toujours dans des conditions arriérées.

Il est aussi relatif si on adopte un point de vue global.

Le retour de la bourgeoisie des pays impérialistes en Chine pour exploiter une main-d’œuvre sous-payée, et qui a pris le relais des investissements de la diaspora chinoise au début des années 2000, s’est fait au détriment des économies occidentales.

Leurs capitaux se sont localisés là où c’était le plus profitable, accélérant le ralentissement des vieilles économies capitalistes.

Reste de ce processus l’émergence d’une classe ouvrière maintenant forte de plusieurs centaines de millions de membres, une classe ouvrière qui n’aura pas d’autre choix que de se battre pour ses propres intérêts et de renouer avec les idées révolutionnaires.

 23 juin 2022

https://mensuel.lutte-ouvriere.org/

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25 septembre 2022 ~ 0 Commentaire

liffré (fr3)

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Nouvelle manifestation à Liffré contre l’installation de l’usine Bridor

L’usine de viennoiseries surgelées utilisera 180 000 mètres cubes d’eau pour sa production et créera 500 emplois dans la zone

Associations écologistes, habitants de la commune et élus ont manifesté ce matin devant la mairie de Liffré contre l’installation d’une usine de production de viennoiseries surgelées. Ils dénoncent un pillage des ressources en eau et l’artificialisation des sols

A Liffré, les manifestations contre l’usine Bridor se suivent et se ressemblent. Début juin déjà, les opposants s’étaient rassemblés durant tout un week-end. Aujourd’hui ils marchent à nouveau contre l’implantation de l’usine de 21 hectares dans la zone de Sévaille 2.

Nouvel élément dans le dossier, la validation du projet par le préfet le 1er juillet dernier.

« Un projet d’un autre âge après la sécheresse de cet été »

« Incompréhensible », « aberrant », « déconnecté du réel », « d’un autre temps », les qualificatifs ne manquent pas dans la bouche des opposants (associations, élus, habitants) pour qualifier ce projet d’usine de viennoiseries surgelées destinées à l’export.

180 000 mètres cubes d’eau par an devraient être nécessaires pour la production et 21 hectares de terres seront artificialisées pour construire l’usine. Des chiffres qui ne passent pas pour les manifestants.

Ca me paraît de plus en plus aberrant de consacrer autant d’eau à une usine et à un modèle de développement vieux et arriéré par rapport à l’actualité et au modèle qu’on nous demande de suivre. Simoné, agriculteur bio sur une commune voisine

« C’est un projet d’un autre âge. Aujourd’hui la priorité écologique c’est l’accès à l’eau et à la nourriture de proximité, pas exporter à l’autre bout du monde des brioches surgelées pour enrichir toujours les mêmes » s’insurge Solène dans le cortège.

L’emploi local comme argument d’implantation

En face, le maire de Liffré Guillaume Bégué, défend le projet d’implantation. « 500 emplois dans la zone seront à pouvoir » explique t-il. « C’est 10% d’emplois complémentaires aux 5 000 déjà existants. Or on sait que ceux qui ont le plus de mal à trouver un emploi, c’est à cause de la mobilité. Donc là on ramène de l’emploi auprès des habitants. »

Pour le maire, la zone de Sevaille 2 est celle sur laquelle l’impact de l’installation de l’usine sera le moins important. Guillaume Bégué reconnaît que l’entreprise sera grosse consommatrice d’eau mais qu’elle a déjà réduit sa consommation sur l’usine de Servon, passant de 50 000 mètres cubes à 30 000.

Le Duff, un groupe breton d’envergure internationale

Le groupe Le Duff, maison mère de Bridor, est un des leaders mondiaux de la boulangerie et de la restauration. Il emploie plus de 35.000 personnes, pour un chiffre d’affaires 2019 de 2,05 milliards d’euros. Il a annoncé en 2019 un investissement de 250 millions d’euros pour construire à Liffré cette usine de produits de boulangerie traditionnelle et de viennoiserie pâtisserie, promettant « 500 emplois non délocalisables« .

Il avait alors reçu le soutien du président de la région Bretagne et ancien maire de Liffré de 2008 à 2017 qui s’était réjouit que le groupe Le Duff ait choisi la Bretagne pour son projet, plutôt que les sites de Lyon ou Düsseldorf, alors envisagés.

L’usine de Liffré viendra donc compléter celles de Servon (Ille-et-Vilaine) et de Louverné (Mayenne). Les habitants et les associations écologistes ne s’avouent pas vaincues. Un recours contre le permis de construire est en cours et un autre contre l’autorisation environnementale sera initié en novembre.

 24/09/2022  Sarra Ben Chérifa  Victoire Panouillet

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14 septembre 2022 ~ 0 Commentaire

jeunes ! (gr)

Sans titre 1

Jeunes, nous aussi luttons pour notre avenir !

La rentrée 2022 n’a pas été différente de toutes celles du précédent quinquennat, avec toujours un immense décalage entre les me­sures du gouvernement Macron et celles qui seraient néces-saires pour permettre aux jeunes de vivre correctement et d’envisa­ger un véritable avenir. Dans les lycées, c’est de nou­veau catastrophique avec des classes bondées, voire pas de profs du tout dans certaines matières. C’est carrément le sacrifice de notre éducation et de notre futur !

Jeune = Précaire ?!

Le salaire des apprentis qui est compris entre 27 et 73% du SMIC a été revalorisé de 2% en août, suivant ainsi la hausse du salaire minimum, mais face à une infla­tion de 6,1% c’est insuffisant !

Même chose pour les bourses ! Même si les étudiants sont plus « chanceux » que les appren­tis avec la revalorisation des bourses de 4%, même un élève de primaire verrait bien que le compte n’y est pas. Sans consi­dérer le fait que trois quarts des étudiants n’ont pas de bourse qu’ils ne verront donc ni les prix baisser, ni leurs salaires aug­menter pour ceux qui travaillent.

Côté lycées pro, les temps de stages seront augmentés de 50% en 2023, diminuant encore les heures d’enseignements géné­raux et creusant ainsi l’écart de connaissances avec les autres lycéens.

Rejoignons les luttes des travailleurs !

Nous subissons aussi l’infla­tion, le manque de personnel enseignants et les mauvaises conditions d’études et de travail. C’est le résultat de la politique de Macron qui veut toujours priva­tiser les services publics et faire que les salariés soient payés le moins possible. Refusons cette société qui ne marche que pour le profit, cette société capitaliste ! Luttons aux côtés des travail­leurs, pour des conditions d’étude et de vie décentes et une société qui répond aux besoins de toutes et tous ! Le 29 septembre, nous aussi faisons grève et descendons dans la rue pour défendre nos droits ! Nous avons publié des tracts pour mobiliser, contacte-nous si tu veux participer !

Face à Macron et aux capitalistes, il faut une grève massive !

Coût de la vie, retraites ou as­surance chômage menacées, dégradation des conditions de travail à vitesse grand V, les raisons de la colère sont là. Sans parler des provocations de Macron sur la fin de « l’abondance »… : une lutte massive des travailleurs est nécessaire !

Des grèves ont eu lieu cet été sur les salaires et à la rentrée dans plusieurs secteurs (énergie, Santé…). Elles indiquent la voie aux travailleurs des autres secteurs.

Avant l’été, la date du 29 septembre a été annoncée par les syndicats comme une journée interprofessionnelle de grève et d’action pour exiger l’augmen­tation générale des salaires.

Sur nos lieux de travail, avec nos orga­nisations syndicales, nous devons prépa­rer de manière très sérieuse cette grève pendant tout le mois de septembre. Un bon niveau de grève c’est le message aux patrons, à Macron mais aussi à celles et ceux qui ne seront pas entrés en grève que maintenant on ne se laissera pas faire. C’est le moment de passer à l’ac­tion ! Utilisons massivement le 29 sep­tembre pour être toutes et tous en grève !

Engager un bras de fer pour battre Macron et les capitalistes!

Partout les bas salaires posent pro­blème. C’est enrageant de ne pas pou­voir vivre dignement de son travail. Puis chaque secteur a ses propres pré­occupations et revendications. Nous avons toutes et tous les mêmes inté­rêts : stopper la politique de Macron et des capitalistes qui nous envoient dans le mur. Mais ils ne vont pas céder facilement. Comme en Grande-Bre­tagne, il faut avancer vers une lutte de masse, déterminée, avec un ensemble de revendications unifiant pour toute la classe ouvrière. Les directions syn­dicales devraient toutes frapper sur le même clou et proposer un plan d’action de lutte pour monter en puissance, dès maintenant, le 29 septembre et après.

Pour une grève visible et active

Nous sommes toutes et tous concerné.es. Se préparer pour cette grève, sur nos lieux de travail, syndiqués et non syndi­qués, est une priorité. Les syndicats, et en particulier les syndicalistes comba­tifs, ont un rôle important : proposer la grève et sa préparation collective. Des heures d’info, des assemblées générales partout sont le moyen de discuter des revendications les plus efficaces face à Borne, Lemaire et Macron, des moyens de faire connaître la grève et d’y impli­quer les collègues.

Pendant les jours de grève, nous de­vons nous retrouver devant nos lieux de travail, en piquet de grève, pour montrer à nos collègues, aux passants, aux usagers ou clients, qu’il s’agit d’une grève sérieuse, faire des départs grou­pés avant les manifestations, en somme instaurer un climat de lutte car le 29 septembre doit être un début.

• Pour l’augmentation du salaire à 1600€ net minimum
• Pour des salaires qui augmentent au moins autant que les prix !
•Pour des embauches massives de personnel partout où il y en a besoin, en particulier les services publics (Éducation, Santé, transports…)
•Prenons les 73 milliards de profits du CAC40 pour faire baisser les prix
•Les transports, la Santé, l’Énergie, la grande distribution… doivent être mis en monopole de service public et contrôlés par les travailleurs et les usagers !
•Pour une lutte de masse offensive contre la politique de Macron et les capitalistes !

 

 

14/09/2022

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https://www.gaucherevolutionnaire.fr/

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13 septembre 2022 ~ 0 Commentaire

nupes (jdd)

lutte de classe

Comment la Nupes travaille à une « marche contre la vie chère » mi-octobre

Une réunion s’est tenue lundi soir entre les partenaires de la Nupes, des syndicats et des associations pour discuter d’une « marche contre la vie chère » en octobre. Pour l’heure, aucun accord sur une organisation commune n’a été trouvé.

C’était début juillet. Lors d’une conférence, après les élections législatives, au siège du Parti ouvrier indépendant (POI) à Paris, Jean-Luc Mélenchon proposait à ses partenaires de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) de lancer « une grande initiative politique » pour la rentrée, par exemple « une grande marche contre la vie chère ».

Rebelote début septembre lors de la braderie de Lille où il disait rêver d’une « immense marche». « C’est le moyen de faire la démonstration de force », estimait-il alors. Les différentes forces de l’alliance de gauche se sont retrouvées une nouvelle fois ce lundi soir pour discuter de ce rendez-vous. Étaient également présents, des représentants des syndicats – la CGT, Solidaires, FSU – et de plusieurs associations comme Oxfam et Attac.

Pour l’heure, les Insoumis, à l’initiative de l’action à venir, n’ont reçu aucun engagement ferme de la part des syndicats, qui ont, eux, en ligne de mire leurs propres appels à la grève et manifestations des 22 et 29 septembre.

« Leur priorité c’est le mois de septembre qui sera intense. C’est normal qu’ils priorisent leurs actions », résume la secrétaire nationale adjointe d’Europe Écologie-Les Verts, Léa Balage, qui était présente aux discussions. À ses côtés lundi soir, il y avait aussi Aurélie Trouvé et Manuel Bompard (La France insoumise), Hélène Hardy (EELV), Pierre Jouvet (Parti socialiste), Christian Picquet et Pierre Lacaze (Parti communiste).

« Toutes les initiatives sont bienvenues »

Malgré tout, La France insoumise compte déjà de son côté « commencer l’organisation » de cette marche dans les prochains jours pour mobiliser au maximum, a rapporté Aurélie Trouvé à l’AFP. « Ce sera mi-octobre par respect et souci de complémentarité » avec les syndicats, « qui nous ont dit ne pas vouloir qu’elle ait lieu à une date trop proche du 29 septembre », a expliqué la députée qui mène les pourparlers en cours. Selon elle, les organisations politiques, syndicales et associatives présentes lundi soir se sont toutefois toutes mises d’accord sur le fait que « pour mettre en échec la politique du gouvernement, toutes les initiatives sont bienvenues ».

Marcher pour marcher, ça ne fait qu’augmenter le podomètre. La question est : comment cette marche crante un certain nombre de choses qui permettent d’obtenir des victoires

« On ne pouvait s’associer que si on ouvrait grand les portes et les fenêtres auprès des syndicats. Si ce n’est pas pour co-construire la marche ensemble, au moins en étant raccord avec elles », complète Léa Balage, qui juge la rencontre « très positive » car elle crée « un cadre, dans la durée, de construction, avec les syndicats ».

Chacun membre de la Nupes doit en parler dans ses instances internes ce mardi, avant de se retrouver mercredi pour poursuivre les discussions. « Marcher pour marcher, ça ne fait qu’augmenter le podomètre. La question est : comment cette marche crante un certain nombre de choses qui permettent d’obtenir des victoires », ajoute l’écologiste, en évoquant mots d’ordre et travail en lien avec « les actions législatives ».

« Pour ce qui nous concerne, notre crainte est que ça fasse apparaître une césure entre l’agenda politique et syndical, un éparpillement des initiatives. Ça ne veut pas dire que nous ne participerons pas, mais il faut travailler la question », a pour sa part expliqué au Monde le communiste Christian Picquet.

Avant la réunion de lundi, à la Fête de l’Humanité, Fabien Roussel avait pris ses distances avec cette marche, préférant se concentrer sur l’appel des syndicats pour les 22 et 29 septembre : « On n’est pas une agence de voyage qui organise des manifestations à gogo. [...] Je souhaite qu’on décide ensemble, on ne peut pas jouer cavalier seul avec une ambition. Si Jean-Luc Mélenchon veut organiser une marche seul, il le fera. »

Nouvelle réunion le 4 octobre

Quant aux syndicats, certains ont déjà acté qu’ils n’en seraient pas à l’initiative. « On ne ferme pas la porte à travailler avec des associations, des partis politiques », mais la « grosse priorité est la réussite du 29 », a affirmé Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires : « On n’appellera pas, en tant qu’organisation nationale, à participer » à la marche de la mi-octobre.

Côté CGT, la secrétaire confédérale Céline Verzeletti apparaît davantage dans l’expectative : « En fonction de la mobilisation du 29, on verra comment on peut s’inscrire dans d’autres initiatives et peut-être dans celle-ci si elle est large et qu’elle est [...] construite par les organisations politiques mais aussi associatives. »

Avant d’ajouter : « Tout reste ouvert, je ne sais pas ce qu’on fera. » Une nouvelle réunion des syndicats avec la Nupes a été calée pour le 4 octobre, après les deux manifestations, « pour faire le point ». 

13 septembre 2022 Anne-Charlotte Dusseaulx

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08 septembre 2022 ~ 0 Commentaire

grande bretagne (à l’encontre)

changeur

Grande-Bretagne. «Restez chauds cet hiver – semez le trouble!»

Liz Truss est maintenant à la tête du parti Tory et sur le point de devenir Première ministre [elle a été nommée officiellement par la reine Elizabeth le 6 septembre] – mais elle n’a pas de réponse aux crises qui affectent presque tous les aspects de la vie en Grande-Bretagne.

Deux tiers des banques alimentaires disent qu’elles vont manquer de nourriture cet hiver et qu’elles devront refuser des personnes. Plus de six millions de personnes sont inscrites sur les listes d’attente du NHS (National Health Service). En cas d’urgence médicale, comme une attaque cérébrale, une ambulance met en moyenne un peu moins d’une heure à arriver, alors que le délai cible est de 18 minutes.

Les compagnies des eaux ont déversé des eaux usées non traitées dans les cours d’eau plus de 370 000 fois en 2021. Seul un train sur trois reliant Londres à Manchester est programmé pour circuler. La sécheresse généralisée n’est qu’un exemple de la crise climatique.

Alors que les gens désespèrent de l’avenir, Liz Truss et Rishi Sunak ont passé l’été à démontrer que s’attaquer à ces problèmes n’est pas une priorité pour eux. En ce qui concerne le coût de la vie, les plans vantés de Liz Truss pour réduire l’impôt sur le revenu, les contributions des salarié·e·s et des employeurs à la National Insurance [pièce maîtresse de l’Etat social] et la TVA offrent très peu à ceux qui en ont le plus besoin. Les personnes faiblement rémunérées ne paient pas beaucoup d’impôts sur le revenu ou de cotisations sociales, et la nourriture est détaxée de la TVA.

Mais malgré toute la rhétorique de Liz Truss sur les forces du marché, il semble maintenant que son gouvernement sera contraint de faire une volte-face radicale pour éviter une explosion de colère sur le coût du carburant. Des informations filtrant du Parti conservateur divulguent des plans pour un gel des prix de l’énergie, sans toutefois donner de détails sur la manière dont cela pourrait fonctionner. Robert Peston [responsable politique d’ITV News] met déjà en garde contre ce que cela pourrait nous coûter dans les années à venir. Mais même si les mesures d’urgence parviennent à éviter la crise immédiate des prix de l’énergie, le nouveau gouvernement doit faire face à de nombreuses autres lignes de fractures sociales et économiques.

Le NHS (sécu) est à genoux, mais il n’y a aucun signe d’une quelconque politique de Liz Truss en matière de santé. Les loyers dépassent l’inflation alors que des millions de locataires ne bénéficient pas d’une sécurité de base, mais le logement n’a pas non plus été mentionné lors de la course à la direction du Parti conservateur. Quant au climat, Liz Truss veut augmenter les forages de gaz, et éventuellement commencer la fracturation hydraulique, alors que nous devrions remplacer les combustibles fossiles par des énergies renouvelables. Ajoutez à cela les services sociaux, l’éducation, l’Irlande du Nord, les transports, l’Ecosse, les retombées continues du Brexit, la quasi-certitude d’une nouvelle poussée de Covid plus tard cette année… Crise? Quelle crise?

Pour consolider son pouvoir, on peut s’attendre à ce que Liz Truss lance une série d’attaques contre les cibles préférées des Tories. Attendez-vous à plus de lois pour rendre la grève plus difficile. Attendez-vous à davantage d’attaques contre les migrant·e·s et au retour de l’ignoble projet d’expulsion des réfugiés vers le Rwanda. Attendez-vous à davantage de guerres culturelles et d’attaques contre les personnes transgenres, en particulier avec la transphobe Suella Braverman en lice pour le poste de ministre de l’Intérieur [1].

Liz Truss s’est présentée aux membres du Parti conservateur comme une dirigeante de droite dure, mais elle est une Thatcher de comptoir. Thatcher a construit un consensus derrière ses politiques néoconservatrices qui incluait les grandes entreprises, les électeurs conservateurs de la classe moyenne et même certains travailleurs. Actuellement, le Financial Times souligne que les conservateurs n’ont pas de réponse aux problèmes majeurs du capitalisme britannique, tels que les soins de santé et le logement. De nombreuses personnes de la dite classe moyenne sont touchées par la flambée des factures d’énergie. Plus de la moitié des électeurs conservateurs (par opposition aux membres) sont désormais favorables à la renationalisation des entreprises énergétiques.

Liz Truss est également dans une position beaucoup plus faible que Boris Johnson. Elle devient Première ministre sans l’attractivité de Johnson auprès des électeurs, sans la ruse ou la gloire d’avoir réussi le Brexit, et alors que le Labour jouit d’une avance à deux chiffres dans les sondages électoraux. Lors du vote initial des députés conservateurs, Liz Truss n’était la «première préférence» que d’un sur sept d’entre eux, et lors du vote final, elle était encore le «premier choix» de moins d’un sur trois. Elle n’a même pas obtenu la majorité des membres du parti Tory qui ont voté pour elle, un sur six n’ayant pas voté. Et elle est à la tête d’un parti parlementaire conservateur qui n’a pas de consensus sur la stratégie à adopter – les réductions d’impôts et le marché libre ne permettront pas de réaliser le programme de «nivellement par le haut» sur lequel les députés conservateurs du «mur rouge» comptent pour conserver leurs sièges [2].

Un grand avantage pour la nouvelle administration, bien sûr, est l’opposition inadéquate fournie par le Parti travailliste de Keir Starmer. La stratégie générale de Starmer a longtemps consisté à démontrer aux électeurs et électrices qu’il n’est pas Jeremy Corbyn. Aux pouvoirs en place, il veut démontrer qu’il est une personne sûre à qui l’on peut faire confiance pour gérer l’Etat britannique. Son incapacité à comprendre le désespoir de millions de personnes a fait perdre aux travaillistes 90 000 membres, soit plus d’un sixième de leurs effectifs, l’année dernière.

Même un centriste comme Andy Burnham [maire du Grand Manchester, ayant servi dans le gouvernement de Gordon Brown] a pris la parole lors d’un rassemblement «Enough is Enough» [mouvement social menant campagne pour l’augmentation des salaires, la réduction des factures d’énergie, contre la pauvreté alimentaire, pour des logements décents pour tous, pour la taxation des riches] et a critiqué l’interdiction faite par Keir Starmer aux membres du cabinet fantôme de participer aux piquets de grève.

En août, lorsqu’il a été question qu’Unite – le deuxième plus grand syndicat britannique – se désaffilie du Labour, les alliés de Keir Starmer ont répondu que «nos sondages monteraient probablement en flèche du jour au lendemain» [alors que le soutien populaire aux diverses grèves est très élevé]. Il ne s’agit pas seulement d’une politique de droite, mais d’une incompétence remarquable.

Heureusement, Liz Truss doit faire face à une opposition beaucoup plus significative de grèves comme celles du rail et de la poste, et de campagnes comme «Don’t Pay» et «Enough is Enough». Les grèves du syndicat RMT (National Union of Rail, Maritime and Transport Workers) et du CWU (Communication Workers Union) ont été solides.

Les dirigeants syndicaux interviewés dans les médias ont touché des millions de personnes. Un rapide coup d’œil au site web du syndicat Unite montre que les grèves ont permis d’obtenir des augmentations de salaire à deux chiffres dans une liste croissante de firmes locales du secteur privé. Cependant, lorsqu’il s’agit de grèves nationales, où le gouvernement tient les cordons de la bourse, la victoire ne sera pas facile. Liz Truss sera déterminée à affronter les syndicats plutôt que d’être vaincue dès les premiers mois de son mandat. Les travailleurs et travailleuses devront très probablement faire pression pour que les modalités actuelles de conduite des grèves, sur un ou deux jours, s’intensifient et pour que s’établisse une plus grande coordination entre les secteurs en lutte, afin de maximiser la pression sur le gouvernement.

Jusqu’à présent, «Don’t Pay»  a obtenu l’engagement de près de 160 000 personnes à annuler leurs prélèvements automatiques le 1er octobre si les prix de l’énergie ne baissent pas. Il s’agit d’un énorme succès – la campagne de base a permis d’inscrire à l’ordre du jour de l’opinion publique l’idée de ne pas payer, de faire comprendre aux Tories qu’ils s’affrontent à une grave révolte et de pousser les gens à agir.

«Enough is Enough», lancé par les directions de plusieurs petits syndicats, a organisé des rassemblements stimulants et a rapidement développé une énorme liste d’adresses de contact. Les tracts distribués lors de l’événement de Londres promettaient la création de sections locales, la solidarité sur les piquets de grève et de mettre à l’ordre du jour la désobéissance civile.

Le potentiel de militantisme est énorme, comme l’a montré la réunion massive le 30 août devant la cathédrale de Manchester, qui a rappelé les milliers de personnes qui s’étaient rassemblées il y a plusieurs années au même endroit pour écouter Jeremy Corbyn. Mais l’un des inconvénients du corbynisme est qu’il s’agissait souvent d’attendre que Corbyn prenne des mesures depuis en haut, plutôt que d’inspirer les gens à agir par eux-mêmes. Des sections locales du mouvement, une implication plus large et un accent mis sur l’activité des membres peuvent aider à transformer le potentiel d’«Enough is Enough» en une réalité.

Les prochaines actions d’envergure sont les manifestations régionales et locales d’«Enough is Enough» le 1er octobre, le jour où les factures d’énergie doivent augmenter, la manifestation We All Want To Just Stop Oil le même jour à Londres, manifestation qui lie les tensions sur le coût de la vie à l’urgence climatique. Le jour suivant se tiendra l’Assemblée du peuple (People’s Assembly) devant la conférence du parti Tory à Birmingham . Mais il y aura de nombreuses protestations dans les mois à venir. Préparez-vous à sortir dans la rue et à mettre Liz Truss sous pression à partir d’aujourd’hui.

6 septembre 2022 Par la rédaction de rs21

(Article publié sur le site rs21, le 5 septembre 2022; traduction rédaction A l’Encontre)

https://alencontre.org/

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