Archive | Luttes ouvrières

14 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Rosporden. Débrayage chez Boutet-Nicolas (OF)

Rosporden. Débrayage chez Boutet-Nicolas (OF) dans Concarneau, Fouesnant, Rosporden 130109103520043_7_000_apx_470_

La dernière réunion du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) à Boutet-Nicolas a lieu ce vendredi matin à Rosporden. Avec un dernier débrayage des salariés, postés à l’entrée de la Rocade nord, dès  8 h 30. Excédé par le déroulement du PSE, le personnel avait déjà débrayé jeudi matin, bloquant l’accès du site de la Rocade Nord, une partie de la journée.

« Rien n’a évolué »

« Rien n’a évolué au fil des réunions, déplorait hier Fabien le Corre, délégué CFDT du comité d’entreprise. Notre revendication principale, au sujet du reclassement interne, est le maintien du salaire, actuellement de deux ans seulement. On estime que le PSE est nettement inférieur à celui qui avait été négocié, lors de la fermeture en 2008, du site de Carhaix. À ce jour, la direction n’a rien accepté, hormis s’agissant de la mutuelle. »

« On va dénoncer le PSE » Après cette dernière réunion, le dossier du PSE sera déposé au tribunal de grande instance. « On va dénoncer à nouveau le PSE, trop faible, et insister sur l’absence de raison économique », annonce d’ores et déjà Fabien Le Corre. Samedi, à 10 h 30, à l’ancienne salle de la mairie, une assemblée générale réunira le personnel et les avocats. Faits de société vendredi 14 juin 2013

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Rosporden.-Debrayage-chez-Boutet-Nicolas_40771-2202479-pere-redac–29232-abd_filDMA.Htm

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13 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Agroalimentaire en Bretagne : Doux, GAD, Marine Harvest, les licenciements continuent (LO)

Agroalimentaire en Bretagne : Doux, GAD, Marine Harvest, les licenciements continuent (LO) dans Luttes ouvrières bonnets-rouges

En Bretagne, les salariés des entreprises agroalimentaires sont touchés les uns après les autres par les licenciements.

À peine un an après le volailler Doux et ses 1 400 suppressions d’emplois, l’abattage de porcs est frappé à son tour. D’ici au 20 août, 850 emplois sont menacés aux abattoirs de porcs GAD de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère. Il s’agirait de s’adapter à la baisse de la production des élevages bretons selon la Cecab, le groupe agroalimentaire dont GAD est une filiale. Ce groupe, qui provient de concentrations dans le secteur des coopératives agricoles, assorties d’alliances avec des industriels privés comme GAD et Bigard, réalise un chiffre d’affaires de deux milliards et compte 7 000 salariés. Pour 2010, son résultat se montait à près de 20 millions d’euros. Mais que les groupes industriels de l’agroalimentaire soient juridiquement privés ou coopératifs, en accord avec la grande distribution, et avec l’appui des financiers, ils entendent bien que les salariés soient les premiers sacrifiés dans les affrontements qu’ils se livrent. Jusqu’à Christiane Lambert, la vice-présidente de la FNSEA, le syndicat agricole qui explique en se voulant porte-parole des éleveurs : « En ne fermant pas des outils désuets, on fait supporter aux producteurs un moindre prix du cochon. »

Et à côté, c’est le saumon dont on explique qu’il est aussi en crise. Le 4 juin, l’entreprise norvégienne Marine Harvest, leader mondial du marché, a annoncé lors d’un comité central d’entreprise une importante restructuration de son activité en Bretagne d’ici au premier semestre 2014. Le groupe, qui produit 300 000 tonnes de saumon frais par an et emploie plus de 6 000 salariés dans le monde, réalise environ deux milliards d’euros de chiffre d’affaires et fait 80 millions de bénéfices. Il n’en entend pas moins supprimer près de 450 emplois en fermant le site de Poullaouen près de Carhaix, qui compte 187 CDI et une centaine d’intérimaires, ainsi que celui de Châteaugiron en Ille-et-Vilaine, qui compte 125 CDI et une cinquantaine d’intérimaires. Selon son directeur Europe, Maiko Van der Meer, le contexte serait défavorable aux deux sites bretons d’emballage de saumon. Pourtant, le groupe se porte si bien qu’il vient de racheter le Polonais Morpol, numéro un mondial du saumon fumé. Alors pourquoi les salariés devraient-ils le croire et se résigner ? « On nous jette dehors comme des chiens », s’indignait une salariée dès l’annonce de la nouvelle et, vendredi 7 juin, c’est ce qu’ont exprimé les salariés de Poullaouen en débrayant pendant que les commerçants de Carhaix baissaient leurs rideaux par solidarité. Mardi 11 juin, 500 salariés des abattoirs GAD ont manifesté et envahi le siège de l’entreprise, tandis qu’une centaine de salariés de Doux se rendaient au siège, à Châteaulin, pour avoir des explications. La politique des patrons ne doit pas passer !

Correspondant LO http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2341&id=32

Commentaire: Unité , coordination, centralisation des luttes! Interdiction des licenciements!

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13 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Technicolor Rennes : débrayages sur les salaires (LO)

Technicolor Rennes : débrayages sur les salaires (LO) dans Luttes ouvrières technicolere

À Technicolor Rennes, la politique salariale de la direction ne passe plus.

Depuis une semaine, plusieurs débrayages ont eu lieu, rassemblant à chaque fois près d’une centaine de salariés sur les 500 que compte le centre. Cette année encore, la direction propose une enveloppe si maigre qu’elle signifie, pour les deux tiers du personnel, un blocage des salaires. Cela avait déjà été le cas l’an dernier. La direction avait alors expliqué qu’elle préférait, vu la maigreur de l’enveloppe, réserver les augmentations à quelques-uns de façon à pouvoir quand même distribuer des augmentations significatives. Les autres ayant un zéro pointé. Elle remet donc ça cette année, qualifiant sa politique de « discriminante ». Cette politique, cherchant grossièrement à opposer quelques dizaines de salariés recevant « généreusement » quelques pour cent d’aug-mentation à la majorité des autres, a eu pour principal effet d’énerver tout le monde. D’autant plus que dans le même temps, des membres de la direction du groupe s’octroient des 30 %, 70 %, voire plus d’augmentation, avec des enveloppes de plusieurs millions d’euros. On parle de plusieurs dizaines de millions d’euros pour les 200 principaux cadres du groupe. Quant au PDG, sa rémunération serait en hausse de près d’un million d’euros, passant au total à près de trois millions d’euros. Technicolor continue d’être une bonne affaire pour les banques qui, cette année, toucheront 250 millions d’euros de remboursement anticipé de la dette. Et, logiquement, le PDG et ses comparses touchent leur part de butin. Mais cela se fait au prix d’une politique de démantèlement du groupe et de casse de l’emploi. Technicolor (ex-Thomson) n’a cessé de voir fondre ses effectifs depuis des années, passant en dix ans de 60 000 à 15 000 employés dans le monde, dont un millier en France. L’an dernier, c’était la fermeture de l’usine d’Angers (350 emplois) et la suppression de plus de 150 emplois à Rennes. Cette année, c’est la partition en deux filiales du centre de Rennes, avec peut-être la vente de l’une d’entre elles d’ici à la fin de l’année. Alors ceux qui relèvent la tête en décidant de s’opposer à la politique de la direction en lui disant « ça suffit » ont mille fois raison de le faire. Ils ouvrent la voie à tous les autres.

Correspondant LO http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2341&id=28

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11 juin 2013 ~ 0 Commentaire

ArcelorMittal : toujours le capital contre le travail

 

ArcelorMittal : toujours le capital contre le travail dans Luttes ouvrières full_metal_racket_arselor_mittal_fake_sblesniper_600-214x300

Comme toutes les entreprises du CAC 40, ArcelorMittal se porte très bien. Le premier trimestre a généré un chiffre d’affaires de 1, 6 milliard de dollars et, que les actionnaires se rassurent, les prévisions sont à la hausse !
Mittal, 6e fortune mondiale, participe pleinement à l’économie capitaliste qui permet le transfert des richesses depuis notre classe à celle de la bourgeoisie. En France, les hauts-fourneaux de Florange ont été coupés en alimentation gaz et ne pourront plus redémarrer. Dans le même temps, les discussions ont débuté pour le sort des 629 salariés des hauts-fourneaux. Mittal a profité de sa soi-disant convocation par les députés pour transformer cette invitation en tribune et dénoncer le coût du travail, notamment le prix de l’énergie !À Liège, le gouvernement wallon fait le même coup qu’en France récemment et laisse croire à un possible repreneur intéressé. ArcelorMittal est même allé jusqu’à demander une étude pour raser les hauts-fourneaux et ainsi empêcher toute reprise. Et comme en France, le gouvernement belge s’aplatira devant Mittal. Au Luxembourg, même stratégie, réduction des capacités de production et attaques des acquis sociaux. En Algérie, le gouvernement avait privatisé le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, à Annaba, au profit de Mittal. En 2012, après que Mittal a saigné l’outil de travail sans investir, ce gouvernement a subventionné le groupe privé à hauteur de 140 millions d’euros pour sauver le site, en vain. En février 2013, il a renationalisé le site en versant 200 millions de dollars à Mittal, engraissant un trust capitaliste avec de l’argent public.

*
Mêmes attaques, mêmes intérêts
La stratégie de la multinationale est claire : réduire l’offre d’acier en tant que leader mondial, afin de faire monter les prix de vente. Dans un rayon de 200 km, entre Liège, Florange et Luxembourg, plus de 7 000 travailleurs subissent les mêmes attaques de la même direction. Face à ces attaques de la classe possédante, une stratégie de lutte allant au-delà des sites et des frontières est indispensable. Le combat des salariés d’ArcelorMittal doit également rejoindre celui des autres entreprises en lutte. Pour cette convergence des luttes, ce seront les travailleurs eux-mêmes qui créeront les liens nécessaires à l’union des luttes en cours. Les directions syndicales nationales n’ont jamais défendu cette stratégie, préférant défendre leurs intérêts dans les institutions, se sentir considérés comme « partenaire social » par le Medef. La grève générale reste un objectif à construire comme première étape d’un renversement du rapport de forces. Pour Florange et les autres, continuons à porter nos revendications : expropriation des moyens de production, sans rachat ni indemnité, mise sous contrôle des travailleurs, convergence des luttes et internationalisme.
Cédric (NPA Lorraine Nord )Dimanche 9 juin 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 198 (06/06/13)

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11 juin 2013 ~ 0 Commentaire

IBM : « serial-destructeur » d’emplois depuis vingt ans

IBM :

Le mercredi 24 avril 2013, l’annonce en Comité central d’entreprise d’un plan social de 1 400 suppressions d’emplois à IBM France n’est pas vraiment une surprise.
IBM France, c’est vingt ans de destruction d’emplois. En 1992, il y avait 24 000 emplois IBM propres et 8 500 pour les sociétés rachetées et « digérées ». À ce jour, il en reste 8 800, soit en vingt ans seulement 27 % maintenus ! Sur les 73 % supprimés, 69 % sont définitivement détruits et 4 % maintenus dans d’autres sociétés. Il n’y a pas eu de plan social à IBM France. Depuis 2005, les suppressions d’emploi sont continues… mais le plus souvent hors de la légalité. Ainsi, fin 2009, la Direction départementale du travail et de l’emploi a bloqué les ruptures conventionnelles massivement pratiquées par IBM France. En 2012, c’est l’avalanche de vrais/faux licenciements pour faute grave, au préjudice des Assedic. Les pressions à la démission, le harcèlement pour pousser au départ après burn-out sont le lot quotidien des salariéEs d’IBM France, victimes de la « gestion » des « ressources humaines » par le stress. Et à ce jour, plusieurs suicides font l’objet d’enquêtes CHSCT.
Ni une nouveauté ni une surprise
Les 700 emplois à supprimer chaque année en 2013 et 2014 figurent en clair dans le plan Gestion prévisionnelle de l’emploi et des carrières. PSE ou non, c’est la seule inconnue qui reste… Tout est clairement sous-entendu dans la « Roadmap 2015 » d’IBM. Un objectif : passer, en 5 années, le bénéfice par action de 11 $ US à 20 $ US. Une stratégie : se concentrer sur les pays émergents, en y concentrant les forces de travail (salaires faibles, mais fortes compétences), et en se spécialisant sur les secteurs à retour sur investissement massif et rapide. Il y a 20 ans, IBM était une entreprise intégrée, couvrant tous les domaines de l’informatique : composants électroniques, machines, logiciels, services. Elle a abandonné des secteurs rentables pour se concentrer sur les seuls services, et se transforme maintenant en « machine à cash ». Ce plan de destruction massive n’est absolument pas justifié, vu les bénéfices réalisés ces dernières années. Il faut donc se préparer à lutter contre la destruction de l’emploi et de l’outil de travail, même si certainEs salariéEs y voient une opportunité pour quitter IBM.
Christian Agon Dimanche 9 juin 2013Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 198 (06/06/13)

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07 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Grève générale en Bolivie

Grève générale en Bolivie dans Altermondialisme image011-300x225 Les mineurs boliviens ont des traditions

Jeudi 23 mai, la Bolivie en était à son 19e jour de grève générale.

Le mouvement a commencé à l’initiative des syndicats de mineurs, soutenus par la COB (Centrale ouvrière bolivienne, confédération syndicale qui réunit deux millions de travailleurs). Leur principale exigence est que le montant des retraites soit porté à 100 % du dernier salaire, au lieu de 70 % actuellement. L’espérance de vie du mineur bolivien est particulièrement faible. Les militaires et les responsables de la police perçoivent déjà une pension de retraite à 100 %. Le 22 mai, les députés ont quant à eux augmenté leur salaire de 20 %.

Les mineurs ont entraîné avec eux d’autres secteurs du salariat, les plus nombreux, organisés et combatifs :

enseignants, personnels de santé et ouvriers de l’industrie. Les manifestations, blocages de routes, occupations, affrontements avec la police sont quotidiens. Plus de 500 grévistes ont été emprisonnés et on a relevé chez eux le premier mort. Les mineurs répliquent à la violence policière avec l’outil de travail qui est aussi leur arme historique : le bâton de dynamite. Non seulement le gouvernement d’Evo Morales refuse toujours d’accéder aux reven- dications – ce qui impliquerait de sa part d’augmenter les cotisations patronales , mais il s’est livré à une attaque vicieuse contre les grévistes. Le 16 mai, Morales déclarait ainsi que « certains dirigeants de la COB frappent aux portes de l’état-major [des armées] en vue de fomenter un coup d’Etat ; ils ré- clament maintenant à cor et à cris que la police se mutine pour qu’il y ait un coup d’Etat ; ce n’est plus une revendication, c’est une action politique ; c’est pourquoi j’appelle tous les camarades à défendre d’abord la démocratie et à défendre ce processus de changement. » Et d’appeler ses partisans, en par- ticulier les organisations paysannes qui le soutiennent encore, à descendre à leur tour dans la rue, contre la COB et les travailleurs en lutte.

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Il y aura un avant et un après cette grève. Dès à présent, deux grands enseignements peuvent en être tirés.

Le premier est que la classe ouvrière bolivienne est de retour. Les grandes mobilisations populaires et les mouvements semi-insurrectionnels du début des années 2000, dont le débouché institutionnel fut l’élection de Morales à la présidence, étaient fondamentalement le fait des paysans (dont les cocaleros, producteurs de feuilles de coca) et de secteurs urbains marginalisés. Le mouvement ouvrier, avec toujours à son avant-garde les mineurs, reprend au- jourd’hui le fil d’une geste révolutionnaire qui est incomparable dans l’histoire des luttes du continent. Le second est que le projet de ce « capitalisme andin » , plus ou moins indépendant de l’impérialisme et plus ou moins démarqué du néolibéralisme, théorisé par le vice-président Garcia Linera, rencontre désor- mais ses limites. Plus généralement, si l’on considère aussi la crise du régime chaviste consécutive à la mort de son fondateur, ou le discrédit croissant qui frappe le régime Kirchner en Argentine, la question est posée de savoir si l’on n’est pas en train d’assister au début de la fin du « progressisme » latino-américain. Si c’était le cas, les responsabilités du mouvement ouvrier n’en seraient que plus écrasantes. Sa capacité ou non à offrir une alternative, en re- groupant autour de lui tous les secteurs exploités et opprimés, sera décisive. De ce point de vue, il convient de suivre de près – et naturellement de sou- tenir – le processus que la COB vient d’engager vers la formation d’un Parti des travailleurs. 

Par Jean-Philippe Divès Mardi 4 juin 2013 Publié dans : Revue Tout est à nous ! 44 (juin 2013)

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25 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Amnistie des syndicalistes!

Amnistie des syndicalistes! dans Justice & libertés roanne

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23 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Après le scandale de l’amiante, le combat des salariés du cadmium (Bastamag)

Après le scandale de l’amiante, le combat des salariés du cadmium (Bastamag) dans Luttes ouvrières cadmium

Les intoxications au cadmium sont reconnues comme des maladies professionnelles depuis 1973.

Ce métal est utilisé dans la fabrication des batteries, des piles ou des accumulateurs. L’inhalation de fumées d’oxydes de cadmium peuvent avoir des conséquences très lourdes : maladies des bronches et des poumons, maladies des reins, ostéoporose… Il est aussi classé comme cancérogène certain. Cela ne semble pas avoir inquiété la direction de l’usine SAFT [1], le « champion français des batteries », à Nersac (Charentes). Les premières mesures de prévention n’y ont été mises en œuvre qu’à partir de 2003 ! L’entreprise y fabrique des batteries au nickel cadmium depuis 1974, avant de produire des batteries Lithium-ion pour véhicules électriques. Et semblait ignorer les effets toxiques d’un composant clef de son activité ! C’est ce que met en évidence une enquête fouillée publiée par Mediapart le 22 mai [2], décrivant un nouveau scandale sanitaire en puissance. Durant 29 années, les salariés ont utilisé sans précaution ce produit, alors que  l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarmait des dangers inhérents à son accumulation dans l’organisme dès 1973. Cette même année, les pathologies liées à l’exposition au cadmium font leur entrée dans le tableau des maladies professionnelles de la sécurité sociale.

Filiale « non stratégique » ou une cession opportune ?

En 2006, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’usine de Nersac s’aperçoit que les seuils d’exposition sont différents de l’usine de Bordeaux (10µg/L de sang à Nersac contre 5 à Bordeaux). Le suivi médical des salariés de Nersac est assuré par un « spécialiste » du cadmium, le Professeur Alfred Bernard (Université de Louvain), qui recommande [3] un taux maximum d’exposition de 5µg mais n’utilise étrangement jusqu’en 2011 que le seuil de 10µg, décrit Mediapart. Le changement de seuil rendra 82 salariés (sur les 340 de l’usine) inaptes à assumer un poste exposé. Et un cas de cancer broncho-pulmonaire a déjà été reconnu comme maladie professionnelle. Tout ceci n’est évidemment sans aucun rapport avec le fait que SAFT a décidé de se séparer de cette usine jugée aujourd’hui « non stratégique ». La société française d’investissement Fin’Active a été « sélectionnée comme acquéreur préférentiel » en janvier 2013, pour une somme inférieure à la valeur du site de production. Une reprise que contestent les syndicats : un référé visant « l’interdiction de cette cession au motif qu’elle peut compromettre la santé et la sécurité des salariés », est examiné par le tribunal de Bobigny. « Quand on a su que les patrons voulaient brader 329 salariés pour un euro après 35 ans d’ancienneté, de trois-huit et de pollution, on est devenus fous. (…) Notre espérance de vie, elle ne s’allonge pas contrairement à ce que dit François Hollande. Et la retraite, on n’est pas sûrs de l’atteindre », s’indigne le secrétaire du comité d’entreprise Gérard Quélard (CGT). Si l’absence de mesures de sécurité depuis 30 ans se confirme, la « faute inexcusable de l’employeur » pourrait être reconnue à l’encontre de SAFT et de son ancien partenaire, l’états-unien Johnson Controls, copropriétaire de l’usine jusqu’en janvier.

Par Mathieu Lapprand (23 mai 2013) Notes

[1] Société des accumulateurs fixes et de traction.

[2] A lire ici (accès payant)

[3] D’après un article qu’il publie en 1992.

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22 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Bangladesh : les ouvrières s’opposent aux islamistes (Essf)

Bangladesh : les ouvrières s’opposent aux islamistes (Essf) dans Altermondialisme bengla
Après la catastrophe du Rana Plaza : « Nous voulons créer une contre-hégémonie des travailleurs »
Quelles sont les revendications que les travailleurs mettent en avant dans les grèves et les manifestations face à cette catastrophe ? Badrul Alam –Ils exigent le procès du propriétaire de l’immeuble effondré et l’arrestation des propriétaires des cinq usines installées dans le bâtiment. Ils veulent aussi la sécurité sur tous les lieux de travail, le traitement approprié pour les propriétaires, l’indemnisation des familles des personnes tuées et l’aide pour ceux qui sont à l’hôpital. Ils réclament un code spécifique pour la sécurité dans les bâtiments industriels. Il y a beaucoup d’autres usines de vêtements potentiellement dangereuses qui nécessitent des enquêtes. bLe propriétaire de la Rana Plaza a été arrêté, le gouvernement s’est engagé à le faire juger par un tribunal, mais, selon le code du bâtiment actuel, il ne sera condamné qu’à trois ans d’emprisonnement. Ce n’est pas la peine appropriée pour lui. Après trois ans, il sera libre de faire encore plus de mal aux travailleurs. Les gens qui protestent réclament une nouvelle loi pour qu’à l’avenir aucun des propriétaires de bâtiments et d’usines ne puissent s’en tirer de cette manière. Des drames similaires ont eu lieu à Dacca dans le passé. En novembre dernier, 112 personnes sont mortes lors d’un incendie dans l’usine de confection Tazreen Fashion. Delwar Hossain, le propriétaire de cette usine, n’a jamais été puni.Votre parti soulève-t-il des revendications ou des idées particulières ?

Nous parlons bien sûr de la question de la sécurité au travail et nous soulevons également la question du système, et de la place des travailleurs dans le système. Nous voulons créer une « contre-hégémonie » des travailleurs. Nous parlons de la nécessité d’une révolution. Les travailleurs ont besoin de droits mais cette société ne peut pas assurer ces droits. Seuls les travailleurs peuvent résoudre ces problèmes.

Qu’en est-il de la capacité des travailleurs à s’organiser dans les syndicats et de celle des syndicats à exercer un contrôle sur la santé et la sécurité ?

Les travailleurs du textile ont le droit légal de se syndiquer mais les organisateurs syndicaux ne sont pas autorisés à entrer dans les usines pour construire des syndicats. La loi est du côté des travailleurs, mais les propriétaires la défient sans problème. Cela est particulièrement vrai dans les Zones Economiques Spéciales. L’absence de syndicats à la base signifie que beaucoup de mauvaises choses arrivent aux travailleurs. L’organisation parmi les travailleurs du vêtement a aussi, dans une certaine mesure, été corrompue par les institutions gouvernementales. Certains travailleurs du vêtement sont utilisés par le gouvernement et ont collaboré avec les propriétaires. Et cela est en train de faire du mal à un mouvement uni. Mais, dans l’ensemble, les travailleurs du vêtement sont très militants et les protestations ont été fortes.

Le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, tente-t-il de prendre le contrôle des manifestations ?

Oui, l’opposition cherche à utiliser les protestations et toutes les formes de lutte, même celles construites par les travailleurs du vêtement eux-mêmes. Et ils ont des liens étroits avec des groupes extrémistes religieux. Mais quand l’opposition était au pouvoir, ils ont fait les mêmes choses aux travailleurs du vêtement.

Les travailleurs du vêtement font partie du secteur « formel ». Qu’en est-il des travailleurs dans le secteur informel ?

Les travailleurs du secteur informel sont encore plus vulnérables. Au moins il y a des lois en faveur des travailleurs du secteur formel. Mais la plupart des travailleurs sont dans le secteur informel et donc en dehors de la loi. Encore une fois, l’organisation est la clé.

Ces derniers jours, les islamistes ont organisé de grandes manifestations pour revendiquer des lois religieuses plus fortes. Quels sont leurs objectifs ?

Il y a eu de très grandes manifestations mais leurs demandes sont illégitimes. Ils exigent que le gouvernement adopte une loi limitant les droits des femmes. Leurs revendications sont médiévales et irrationnelles. Ils croient en la primauté du Coran, dans le pouvoir d’Allah, leur organisation s’appelle Hifazat-e-Islam, « Protection de l’Islam ». Ils prétendent être apolitiques et non partisans et disent qu’ils sont seulement pour l’islam, mais ils ont aussi affirmé que le gouvernement devrait accepter et appliquer leurs exigences, sinon il serait obligé de démissionner ou même renversé. Le 5 mai, les islamistes ont érigé des barricades dans les rues. Ils ont d’abord dit qu’ils allaient partir, puis qu’ils s’engageaient à rester jusqu’à ce que le gouvernement ait démissionné. Au petit matin du 6 mai, les forces de l’ordre les ont dispersés et de nombreux militants musulmans ont été tués dans ces affrontements. Le gouvernement dit qu’environ 20 personnes ont perdu la vie, Hifazat-e-Islam prétend qu’il y a eu des milliers de morts tandis qu’Amnesty International dit que 44 personnes ont été tuées.

D’où le Hizafat tire-t-il son soutien ?

Beaucoup de manifestants sont de jeunes étudiants des madrasas [les écoles religieuses]. Un grand nombre d’entre eux n’en savent pas beaucoup sur les revendications politiques, ils vont à la manifestation par loyauté, ou parce qu’ils ont entendu que quelqu’un aurait dit quelque chose à propos du Prophète ou d’Allah. Nous avons parlé à quelques-uns des jeunes étudiants, et ils nous ont dit qu’ils ne savaient pas grand-chose à ce sujet. Ils ont raconté qu’ils avaient été appelés par leur Huzur [l’enseignant en chef qui est le responsable de la madrasa] qui leur a dit qu’on leur paierait les frais de déplacement et de nourriture pour un voyage à la capitale. Beaucoup d’entre eux viennent de différents districts et de régions éloignées.

Comment ont réagi les femmes face aux manifestations des islamistes ?

Le 11 mai, les organisations de femmes progressistes se sont rassemblées devant le National Press Club et ont déclaré que les femmes refusent les exigences de Hifazat. Depuis notre indépendance en 1971, les femmes ont obtenu beaucoup de choses et elles ne sont pas prêtes à les perdre. Il y avait environ 20.000 femmes à cette manifestation, tandis que 100.000 partisans du Hifazat avaient manifesté le 6 mai.

Et les travailleurs ?

Les travailleurs protestent également contre le Hifazat. La plupart des travailleurs du vêtement sont des femmes, alors si le Hifazat fait passer ses exigences, leurs droits seront sévèrement limités et elles ne seront plus en mesure d’aller travailler. Les ouvrières ont utilisé l’exemple de Reshma Begum, une travailleuse du vêtement qui a survécu pendant plus de deux semaines dans les décombres de Rana Plaza. Elles ont dit que cela montrait comment les travailleuses peuvent survivre dans des conditions très difficiles, et qu’elles n’accepteront jamais d’être ignorées ou réprimées, d’où que viennent les attaques, y compris des militants islamistes.

ALAM Badrul15 mai 2013

Badrul Alam, militant du Parti Communiste du Bangladesh (marxiste-léniniste), a répondu aux questions de l’hebdomadaire britannique « Solidarity ».
Son parti assiste comme observateur à la 4è Internationale

* Article publié sur www.workersliberty.org * Traduction pour avanti4.be : Jean Peltier.

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17 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Bangladesh, après la catastrophe du 24 avril : un premier bilan de notre solidarité financière (Essf)

Bangladesh, après la catastrophe du 24 avril : un premier bilan de notre solidarité financière (Essf) dans International bangladesh1

Dix-sept jours après l’effondrement du Rena Plaza à Dacca, une survivante – la dernière – a été sortie des décombres.

Elle avait pu trouver de l’eau et des biscuits à portée de main, mais deux de ses collègues qui se trouvaient auprès d’elle sont mortes quelques jours avant que les secours ne les atteignent. Au 15 mai, l’armée avait cessé les recherches, considérant que la fouille des débris était achevée et annonçant le chiffre effarant de 1127 morts à la suite de la catastrophe du 24 avril. A ce décompte macabre, il faudra encore ajouter les blessés qui décéderont – plus d’un millier de blessé.e.s, souvent gravement touchés.

De nombreuses initiatives syndicales et politiques sont en cours pour mettre en cause les conditions de travail dans le secteur textile au Bangladesh et la responsabilité des firmes internationales du prêt-à-porter qui s’y fournissent. La solidarité financière est elle aussi indispensable. Les employeurs – responsables directs du désastre – ne proposent que des dédommagements ridicules au nom… de la défense de leur compétitivité industrielle. Les besoins sont pourtant immenses : soutien aux familles qui, en perdant leur fille ouvrière dans un atelier du Rena Plaza ont aussi perdu leur unique revenu régulier (fût-il désespérément faible) ; assistance aux blessé.e.s pour qu’ils reçoivent les soins nécessaires ; défense des droits des victimes face à un patronat criminel, dans un secteur où les syndicats sont interdits…

Dès les lendemains du drame, Europe solidaire sans frontières (ESSF) a soutenu une initiative de solidarité financière initiée par un mouvement paysan, membre de Via Campesina, avec lequel notre association collabore depuis plusieurs années : la Bangladesh Krishok Federation (BKF). En effet, bien des ouvrières et ouvriers victimes de l’effondrement du Rana Plaza sont d’origine rurale et leurs familles se trouvent toujours au village. L’aide multiforme – matérielle, financière, politique, légale – doit être assurée des campagnes aussi, en complément des actions engagées dans la zone industrielle de Savar ou à Dacca.

Grâce à votre solidarité, nous avons été à même d’envoyer 5.000 euros au Bangladesh.

Nous vous en remercions.

La campagne de solidarité financière se poursuit évidemment et nous espérons pouvoir envoyer prochainement une aide supplémentaire.

Pierre Rousset


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Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C

Références bancaires nationales (RIB)  :

Banque : 30002
Indicatif : 00525
N° de compte : 0000445757C
Clé : 12
Compte au nom de : ESSF

Coordonnées bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte au nom de : ESSF

Paypal : vous pouvez aussi transférer vos dons via Paypal (voir la commande placée en haut à gauche de la page d’acceuil).

En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Il nous faut votre adresse pour vous envoyer un reçu fiscal (en général indiquée sur les chèques).

Nous vous tiendrons régulièrement informés via notre site de la situation et de l’utilisation du fonds de solidarité.

ROUSSET Pierre 16 mai 2013

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