Archive | Luttes ouvrières

11 juin 2013 ~ 0 Commentaire

IBM : « serial-destructeur » d’emplois depuis vingt ans

IBM :

Le mercredi 24 avril 2013, l’annonce en Comité central d’entreprise d’un plan social de 1 400 suppressions d’emplois à IBM France n’est pas vraiment une surprise.
IBM France, c’est vingt ans de destruction d’emplois. En 1992, il y avait 24 000 emplois IBM propres et 8 500 pour les sociétés rachetées et « digérées ». À ce jour, il en reste 8 800, soit en vingt ans seulement 27 % maintenus ! Sur les 73 % supprimés, 69 % sont définitivement détruits et 4 % maintenus dans d’autres sociétés. Il n’y a pas eu de plan social à IBM France. Depuis 2005, les suppressions d’emploi sont continues… mais le plus souvent hors de la légalité. Ainsi, fin 2009, la Direction départementale du travail et de l’emploi a bloqué les ruptures conventionnelles massivement pratiquées par IBM France. En 2012, c’est l’avalanche de vrais/faux licenciements pour faute grave, au préjudice des Assedic. Les pressions à la démission, le harcèlement pour pousser au départ après burn-out sont le lot quotidien des salariéEs d’IBM France, victimes de la « gestion » des « ressources humaines » par le stress. Et à ce jour, plusieurs suicides font l’objet d’enquêtes CHSCT.
Ni une nouveauté ni une surprise
Les 700 emplois à supprimer chaque année en 2013 et 2014 figurent en clair dans le plan Gestion prévisionnelle de l’emploi et des carrières. PSE ou non, c’est la seule inconnue qui reste… Tout est clairement sous-entendu dans la « Roadmap 2015 » d’IBM. Un objectif : passer, en 5 années, le bénéfice par action de 11 $ US à 20 $ US. Une stratégie : se concentrer sur les pays émergents, en y concentrant les forces de travail (salaires faibles, mais fortes compétences), et en se spécialisant sur les secteurs à retour sur investissement massif et rapide. Il y a 20 ans, IBM était une entreprise intégrée, couvrant tous les domaines de l’informatique : composants électroniques, machines, logiciels, services. Elle a abandonné des secteurs rentables pour se concentrer sur les seuls services, et se transforme maintenant en « machine à cash ». Ce plan de destruction massive n’est absolument pas justifié, vu les bénéfices réalisés ces dernières années. Il faut donc se préparer à lutter contre la destruction de l’emploi et de l’outil de travail, même si certainEs salariéEs y voient une opportunité pour quitter IBM.
Christian Agon Dimanche 9 juin 2013Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 198 (06/06/13)

Lire la suite

07 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Grève générale en Bolivie

Grève générale en Bolivie dans Altermondialisme image011-300x225 Les mineurs boliviens ont des traditions

Jeudi 23 mai, la Bolivie en était à son 19e jour de grève générale.

Le mouvement a commencé à l’initiative des syndicats de mineurs, soutenus par la COB (Centrale ouvrière bolivienne, confédération syndicale qui réunit deux millions de travailleurs). Leur principale exigence est que le montant des retraites soit porté à 100 % du dernier salaire, au lieu de 70 % actuellement. L’espérance de vie du mineur bolivien est particulièrement faible. Les militaires et les responsables de la police perçoivent déjà une pension de retraite à 100 %. Le 22 mai, les députés ont quant à eux augmenté leur salaire de 20 %.

Les mineurs ont entraîné avec eux d’autres secteurs du salariat, les plus nombreux, organisés et combatifs :

enseignants, personnels de santé et ouvriers de l’industrie. Les manifestations, blocages de routes, occupations, affrontements avec la police sont quotidiens. Plus de 500 grévistes ont été emprisonnés et on a relevé chez eux le premier mort. Les mineurs répliquent à la violence policière avec l’outil de travail qui est aussi leur arme historique : le bâton de dynamite. Non seulement le gouvernement d’Evo Morales refuse toujours d’accéder aux reven- dications – ce qui impliquerait de sa part d’augmenter les cotisations patronales , mais il s’est livré à une attaque vicieuse contre les grévistes. Le 16 mai, Morales déclarait ainsi que « certains dirigeants de la COB frappent aux portes de l’état-major [des armées] en vue de fomenter un coup d’Etat ; ils ré- clament maintenant à cor et à cris que la police se mutine pour qu’il y ait un coup d’Etat ; ce n’est plus une revendication, c’est une action politique ; c’est pourquoi j’appelle tous les camarades à défendre d’abord la démocratie et à défendre ce processus de changement. » Et d’appeler ses partisans, en par- ticulier les organisations paysannes qui le soutiennent encore, à descendre à leur tour dans la rue, contre la COB et les travailleurs en lutte.

barricada-300x259 dans International

Il y aura un avant et un après cette grève. Dès à présent, deux grands enseignements peuvent en être tirés.

Le premier est que la classe ouvrière bolivienne est de retour. Les grandes mobilisations populaires et les mouvements semi-insurrectionnels du début des années 2000, dont le débouché institutionnel fut l’élection de Morales à la présidence, étaient fondamentalement le fait des paysans (dont les cocaleros, producteurs de feuilles de coca) et de secteurs urbains marginalisés. Le mouvement ouvrier, avec toujours à son avant-garde les mineurs, reprend au- jourd’hui le fil d’une geste révolutionnaire qui est incomparable dans l’histoire des luttes du continent. Le second est que le projet de ce « capitalisme andin » , plus ou moins indépendant de l’impérialisme et plus ou moins démarqué du néolibéralisme, théorisé par le vice-président Garcia Linera, rencontre désor- mais ses limites. Plus généralement, si l’on considère aussi la crise du régime chaviste consécutive à la mort de son fondateur, ou le discrédit croissant qui frappe le régime Kirchner en Argentine, la question est posée de savoir si l’on n’est pas en train d’assister au début de la fin du « progressisme » latino-américain. Si c’était le cas, les responsabilités du mouvement ouvrier n’en seraient que plus écrasantes. Sa capacité ou non à offrir une alternative, en re- groupant autour de lui tous les secteurs exploités et opprimés, sera décisive. De ce point de vue, il convient de suivre de près – et naturellement de sou- tenir – le processus que la COB vient d’engager vers la formation d’un Parti des travailleurs. 

Par Jean-Philippe Divès Mardi 4 juin 2013 Publié dans : Revue Tout est à nous ! 44 (juin 2013)

Lire la suite

25 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Amnistie des syndicalistes!

Amnistie des syndicalistes! dans Justice & libertés roanne

Lire la suite

23 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Après le scandale de l’amiante, le combat des salariés du cadmium (Bastamag)

Après le scandale de l’amiante, le combat des salariés du cadmium (Bastamag) dans Luttes ouvrières cadmium

Les intoxications au cadmium sont reconnues comme des maladies professionnelles depuis 1973.

Ce métal est utilisé dans la fabrication des batteries, des piles ou des accumulateurs. L’inhalation de fumées d’oxydes de cadmium peuvent avoir des conséquences très lourdes : maladies des bronches et des poumons, maladies des reins, ostéoporose… Il est aussi classé comme cancérogène certain. Cela ne semble pas avoir inquiété la direction de l’usine SAFT [1], le « champion français des batteries », à Nersac (Charentes). Les premières mesures de prévention n’y ont été mises en œuvre qu’à partir de 2003 ! L’entreprise y fabrique des batteries au nickel cadmium depuis 1974, avant de produire des batteries Lithium-ion pour véhicules électriques. Et semblait ignorer les effets toxiques d’un composant clef de son activité ! C’est ce que met en évidence une enquête fouillée publiée par Mediapart le 22 mai [2], décrivant un nouveau scandale sanitaire en puissance. Durant 29 années, les salariés ont utilisé sans précaution ce produit, alors que  l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarmait des dangers inhérents à son accumulation dans l’organisme dès 1973. Cette même année, les pathologies liées à l’exposition au cadmium font leur entrée dans le tableau des maladies professionnelles de la sécurité sociale.

Filiale « non stratégique » ou une cession opportune ?

En 2006, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’usine de Nersac s’aperçoit que les seuils d’exposition sont différents de l’usine de Bordeaux (10µg/L de sang à Nersac contre 5 à Bordeaux). Le suivi médical des salariés de Nersac est assuré par un « spécialiste » du cadmium, le Professeur Alfred Bernard (Université de Louvain), qui recommande [3] un taux maximum d’exposition de 5µg mais n’utilise étrangement jusqu’en 2011 que le seuil de 10µg, décrit Mediapart. Le changement de seuil rendra 82 salariés (sur les 340 de l’usine) inaptes à assumer un poste exposé. Et un cas de cancer broncho-pulmonaire a déjà été reconnu comme maladie professionnelle. Tout ceci n’est évidemment sans aucun rapport avec le fait que SAFT a décidé de se séparer de cette usine jugée aujourd’hui « non stratégique ». La société française d’investissement Fin’Active a été « sélectionnée comme acquéreur préférentiel » en janvier 2013, pour une somme inférieure à la valeur du site de production. Une reprise que contestent les syndicats : un référé visant « l’interdiction de cette cession au motif qu’elle peut compromettre la santé et la sécurité des salariés », est examiné par le tribunal de Bobigny. « Quand on a su que les patrons voulaient brader 329 salariés pour un euro après 35 ans d’ancienneté, de trois-huit et de pollution, on est devenus fous. (…) Notre espérance de vie, elle ne s’allonge pas contrairement à ce que dit François Hollande. Et la retraite, on n’est pas sûrs de l’atteindre », s’indigne le secrétaire du comité d’entreprise Gérard Quélard (CGT). Si l’absence de mesures de sécurité depuis 30 ans se confirme, la « faute inexcusable de l’employeur » pourrait être reconnue à l’encontre de SAFT et de son ancien partenaire, l’états-unien Johnson Controls, copropriétaire de l’usine jusqu’en janvier.

Par Mathieu Lapprand (23 mai 2013) Notes

[1] Société des accumulateurs fixes et de traction.

[2] A lire ici (accès payant)

[3] D’après un article qu’il publie en 1992.

Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs
pour poursuivre son travail, faites un don.

Lire la suite

22 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Bangladesh : les ouvrières s’opposent aux islamistes (Essf)

Bangladesh : les ouvrières s’opposent aux islamistes (Essf) dans Altermondialisme bengla
Après la catastrophe du Rana Plaza : « Nous voulons créer une contre-hégémonie des travailleurs »
Quelles sont les revendications que les travailleurs mettent en avant dans les grèves et les manifestations face à cette catastrophe ? Badrul Alam –Ils exigent le procès du propriétaire de l’immeuble effondré et l’arrestation des propriétaires des cinq usines installées dans le bâtiment. Ils veulent aussi la sécurité sur tous les lieux de travail, le traitement approprié pour les propriétaires, l’indemnisation des familles des personnes tuées et l’aide pour ceux qui sont à l’hôpital. Ils réclament un code spécifique pour la sécurité dans les bâtiments industriels. Il y a beaucoup d’autres usines de vêtements potentiellement dangereuses qui nécessitent des enquêtes. bLe propriétaire de la Rana Plaza a été arrêté, le gouvernement s’est engagé à le faire juger par un tribunal, mais, selon le code du bâtiment actuel, il ne sera condamné qu’à trois ans d’emprisonnement. Ce n’est pas la peine appropriée pour lui. Après trois ans, il sera libre de faire encore plus de mal aux travailleurs. Les gens qui protestent réclament une nouvelle loi pour qu’à l’avenir aucun des propriétaires de bâtiments et d’usines ne puissent s’en tirer de cette manière. Des drames similaires ont eu lieu à Dacca dans le passé. En novembre dernier, 112 personnes sont mortes lors d’un incendie dans l’usine de confection Tazreen Fashion. Delwar Hossain, le propriétaire de cette usine, n’a jamais été puni.Votre parti soulève-t-il des revendications ou des idées particulières ?

Nous parlons bien sûr de la question de la sécurité au travail et nous soulevons également la question du système, et de la place des travailleurs dans le système. Nous voulons créer une « contre-hégémonie » des travailleurs. Nous parlons de la nécessité d’une révolution. Les travailleurs ont besoin de droits mais cette société ne peut pas assurer ces droits. Seuls les travailleurs peuvent résoudre ces problèmes.

Qu’en est-il de la capacité des travailleurs à s’organiser dans les syndicats et de celle des syndicats à exercer un contrôle sur la santé et la sécurité ?

Les travailleurs du textile ont le droit légal de se syndiquer mais les organisateurs syndicaux ne sont pas autorisés à entrer dans les usines pour construire des syndicats. La loi est du côté des travailleurs, mais les propriétaires la défient sans problème. Cela est particulièrement vrai dans les Zones Economiques Spéciales. L’absence de syndicats à la base signifie que beaucoup de mauvaises choses arrivent aux travailleurs. L’organisation parmi les travailleurs du vêtement a aussi, dans une certaine mesure, été corrompue par les institutions gouvernementales. Certains travailleurs du vêtement sont utilisés par le gouvernement et ont collaboré avec les propriétaires. Et cela est en train de faire du mal à un mouvement uni. Mais, dans l’ensemble, les travailleurs du vêtement sont très militants et les protestations ont été fortes.

Le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, tente-t-il de prendre le contrôle des manifestations ?

Oui, l’opposition cherche à utiliser les protestations et toutes les formes de lutte, même celles construites par les travailleurs du vêtement eux-mêmes. Et ils ont des liens étroits avec des groupes extrémistes religieux. Mais quand l’opposition était au pouvoir, ils ont fait les mêmes choses aux travailleurs du vêtement.

Les travailleurs du vêtement font partie du secteur « formel ». Qu’en est-il des travailleurs dans le secteur informel ?

Les travailleurs du secteur informel sont encore plus vulnérables. Au moins il y a des lois en faveur des travailleurs du secteur formel. Mais la plupart des travailleurs sont dans le secteur informel et donc en dehors de la loi. Encore une fois, l’organisation est la clé.

Ces derniers jours, les islamistes ont organisé de grandes manifestations pour revendiquer des lois religieuses plus fortes. Quels sont leurs objectifs ?

Il y a eu de très grandes manifestations mais leurs demandes sont illégitimes. Ils exigent que le gouvernement adopte une loi limitant les droits des femmes. Leurs revendications sont médiévales et irrationnelles. Ils croient en la primauté du Coran, dans le pouvoir d’Allah, leur organisation s’appelle Hifazat-e-Islam, « Protection de l’Islam ». Ils prétendent être apolitiques et non partisans et disent qu’ils sont seulement pour l’islam, mais ils ont aussi affirmé que le gouvernement devrait accepter et appliquer leurs exigences, sinon il serait obligé de démissionner ou même renversé. Le 5 mai, les islamistes ont érigé des barricades dans les rues. Ils ont d’abord dit qu’ils allaient partir, puis qu’ils s’engageaient à rester jusqu’à ce que le gouvernement ait démissionné. Au petit matin du 6 mai, les forces de l’ordre les ont dispersés et de nombreux militants musulmans ont été tués dans ces affrontements. Le gouvernement dit qu’environ 20 personnes ont perdu la vie, Hifazat-e-Islam prétend qu’il y a eu des milliers de morts tandis qu’Amnesty International dit que 44 personnes ont été tuées.

D’où le Hizafat tire-t-il son soutien ?

Beaucoup de manifestants sont de jeunes étudiants des madrasas [les écoles religieuses]. Un grand nombre d’entre eux n’en savent pas beaucoup sur les revendications politiques, ils vont à la manifestation par loyauté, ou parce qu’ils ont entendu que quelqu’un aurait dit quelque chose à propos du Prophète ou d’Allah. Nous avons parlé à quelques-uns des jeunes étudiants, et ils nous ont dit qu’ils ne savaient pas grand-chose à ce sujet. Ils ont raconté qu’ils avaient été appelés par leur Huzur [l’enseignant en chef qui est le responsable de la madrasa] qui leur a dit qu’on leur paierait les frais de déplacement et de nourriture pour un voyage à la capitale. Beaucoup d’entre eux viennent de différents districts et de régions éloignées.

Comment ont réagi les femmes face aux manifestations des islamistes ?

Le 11 mai, les organisations de femmes progressistes se sont rassemblées devant le National Press Club et ont déclaré que les femmes refusent les exigences de Hifazat. Depuis notre indépendance en 1971, les femmes ont obtenu beaucoup de choses et elles ne sont pas prêtes à les perdre. Il y avait environ 20.000 femmes à cette manifestation, tandis que 100.000 partisans du Hifazat avaient manifesté le 6 mai.

Et les travailleurs ?

Les travailleurs protestent également contre le Hifazat. La plupart des travailleurs du vêtement sont des femmes, alors si le Hifazat fait passer ses exigences, leurs droits seront sévèrement limités et elles ne seront plus en mesure d’aller travailler. Les ouvrières ont utilisé l’exemple de Reshma Begum, une travailleuse du vêtement qui a survécu pendant plus de deux semaines dans les décombres de Rana Plaza. Elles ont dit que cela montrait comment les travailleuses peuvent survivre dans des conditions très difficiles, et qu’elles n’accepteront jamais d’être ignorées ou réprimées, d’où que viennent les attaques, y compris des militants islamistes.

ALAM Badrul15 mai 2013

Badrul Alam, militant du Parti Communiste du Bangladesh (marxiste-léniniste), a répondu aux questions de l’hebdomadaire britannique « Solidarity ».
Son parti assiste comme observateur à la 4è Internationale

* Article publié sur www.workersliberty.org * Traduction pour avanti4.be : Jean Peltier.

Lire la suite

17 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Bangladesh, après la catastrophe du 24 avril : un premier bilan de notre solidarité financière (Essf)

Bangladesh, après la catastrophe du 24 avril : un premier bilan de notre solidarité financière (Essf) dans International bangladesh1

Dix-sept jours après l’effondrement du Rena Plaza à Dacca, une survivante – la dernière – a été sortie des décombres.

Elle avait pu trouver de l’eau et des biscuits à portée de main, mais deux de ses collègues qui se trouvaient auprès d’elle sont mortes quelques jours avant que les secours ne les atteignent. Au 15 mai, l’armée avait cessé les recherches, considérant que la fouille des débris était achevée et annonçant le chiffre effarant de 1127 morts à la suite de la catastrophe du 24 avril. A ce décompte macabre, il faudra encore ajouter les blessés qui décéderont – plus d’un millier de blessé.e.s, souvent gravement touchés.

De nombreuses initiatives syndicales et politiques sont en cours pour mettre en cause les conditions de travail dans le secteur textile au Bangladesh et la responsabilité des firmes internationales du prêt-à-porter qui s’y fournissent. La solidarité financière est elle aussi indispensable. Les employeurs – responsables directs du désastre – ne proposent que des dédommagements ridicules au nom… de la défense de leur compétitivité industrielle. Les besoins sont pourtant immenses : soutien aux familles qui, en perdant leur fille ouvrière dans un atelier du Rena Plaza ont aussi perdu leur unique revenu régulier (fût-il désespérément faible) ; assistance aux blessé.e.s pour qu’ils reçoivent les soins nécessaires ; défense des droits des victimes face à un patronat criminel, dans un secteur où les syndicats sont interdits…

Dès les lendemains du drame, Europe solidaire sans frontières (ESSF) a soutenu une initiative de solidarité financière initiée par un mouvement paysan, membre de Via Campesina, avec lequel notre association collabore depuis plusieurs années : la Bangladesh Krishok Federation (BKF). En effet, bien des ouvrières et ouvriers victimes de l’effondrement du Rana Plaza sont d’origine rurale et leurs familles se trouvent toujours au village. L’aide multiforme – matérielle, financière, politique, légale – doit être assurée des campagnes aussi, en complément des actions engagées dans la zone industrielle de Savar ou à Dacca.

Grâce à votre solidarité, nous avons été à même d’envoyer 5.000 euros au Bangladesh.

Nous vous en remercions.

La campagne de solidarité financière se poursuit évidemment et nous espérons pouvoir envoyer prochainement une aide supplémentaire.

Pierre Rousset


Pour envoyer des dons

Mentionnez « Bangladesh » sur au dos des chèques ou pour les transferts.

Chèques
Les chèques en euros seulement et payables en France à l’ordre d’ESSF doivent être envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France

Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C

Références bancaires nationales (RIB)  :

Banque : 30002
Indicatif : 00525
N° de compte : 0000445757C
Clé : 12
Compte au nom de : ESSF

Coordonnées bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte au nom de : ESSF

Paypal : vous pouvez aussi transférer vos dons via Paypal (voir la commande placée en haut à gauche de la page d’acceuil).

En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Il nous faut votre adresse pour vous envoyer un reçu fiscal (en général indiquée sur les chèques).

Nous vous tiendrons régulièrement informés via notre site de la situation et de l’utilisation du fonds de solidarité.

ROUSSET Pierre 16 mai 2013

Lire la suite

12 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Argentine : « Zanon est une tranchée dans et pour la lutte de classes »

Argentine : « Zanon est une tranchée dans et pour la lutte de classes » dans International godoy

Raúl Godoy est un des dirigeants de la lutte de Zanon, une usine de carrelage de plus de 400 travailleurs en Argentine, connue aussi comme Fasinpat, acronyme de « Fabrique sans patron ». Depuis 2001, à la suite de l’occupation et de la relance de la production, l’usine est sous gestion ouvrière. Raúl est également membre de la direction nationale du PTS (Parti des travailleurs socialistes) et actuellement député ouvrier au parlement provincial de Neuquén­ pour le FIT (Frente de Izquierda y de los Trabajadores).

Comment l’histoire de Zanon a-t-elle commencé ?
Notre première bataille a consisté à récupérer le syndicat qui était dirigé par des jaunes. Après avoir remporté les élections, il a fallu convaincre l’ensemble des camarades qu’on devait avoir un programme, un objectif. Désormais, tout devait être discuté en AG, et on défendrait non seulement les céramistes en CDI mais également les précaires, et les délégués seraient révocables. Le premier grand défi est venu avec le PSE de 2001. Les possibilités étaient d’accepter les indemnités de départ, ou alors de lutter pour le maintien de l’emploi. L’AG a fini par exiger l’ouverture des livres de comptes de l’entreprise pour démontrer que de l’argent, il y en avait. Une grève de 34 jours a été victorieuse. Les travailleurs se sont convaincus qu’ils étaient capables d’empêcher les licenciements et la fermeture annoncée.

Quelle est la particularité de Zanon ?
On a toujours refusé de devenir une SCOP renfermée sur elle-même. D’abord nous avons été à l’initiative d’un mouvement national des entreprises « récupérées », au sein duquel nous défendions la nationalisation sous contrôle ouvrier. Notre slogan était « Zanon appartient au peuple » pour souligner que l’usine n’était pas notre propriété, mais qu’on voulait la mettre au service de la population, notamment à travers la construction de logements publics.
Nous nous sommes liés aux mouvements de chômeurs qui nous ont défendus, notamment lors des tentatives d’expulsion. Lorsque la production a augmenté, c’est à eux qu’on a proposé les premiers emplois créés. On s’est aussi mis d’accord avec la communauté Mapuche pour l’extraction de l’argile, et avec la fac du coin qui a aidé à planifier la production. Nous avons impulsé la Coordination de l’Alto Valle, regroupant les secteurs en lutte de la région, puis un journal, Nuestra Lucha, avec des équipes syndicales combatives de tout le pays. Loin de vouloir « nous sauver tout seuls » ou construire un « îlot de socialisme », Zanon est une tranchée dans et pour la lutte de classes. Pendant très longtemps nous avons dû fonctionner en totale illégalité. Ça a été une grande discussion car on nous bourre le crâne pour qu’on accepte les lois des exploiteurs, pour qu’on ne remette pas en question la propriété privée… C’est par la discussion et dans la lutte que les copains ont compris que l’essentiel c’est le rapport de forces entre les classes. De ce point de vue, le rôle des militants révolutionnaires a été déterminant pour apporter un programme et une stratégie, sans lesquels Zanon n’aurait jamais été ce qu’elle est.

Comment envisages-tu ton séjour en Europe ?
Nous avons toujours défendu l’internationalisme ouvrier, et l’avons même inscrit dans les statuts du syndicat. Il nous a semblé que le moment actuel, avec la crise qui traverse l’Europe, était particulièrement propice pour des échanges avec des militantEs ouvrierEs. En Grèce, je vais rencontrer les travailleurEs de Vio.Me et en France, au moins ceux de PSA et de Goodyear. Cela me fait plaisir. Si notre lutte peut en inspirer d’autres, notre pari aura été réussi.

Rencontre avec Raúl Godoy

Jeudi 16 mai à 19h à la librairie Résistance,

4 villa Compoint, Paris 17e – Métro Guy Moquet ou Brochant

Propos recueillis par Daniela Cobet  Samedi 11 mai 2013Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 194 (08/05/13)

Lire la suite

12 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Une nécessaire irruption : les psa montrent la voie !

Une nécessaire irruption : les psa montrent la voie ! dans Luttes ouvrières ouvriers-ps

Sale temps pour le PS. Après l’affaire Cahuzac, voilà que sa direction doit subir l’irruption des salariés de PSA Aulnay en plein milieu de son conseil national.

Une cinquantaine d’ouvriers sont en effet venus reprocher à des dirigeants« socialistes » plus habitués aux lambris dorés des palais républicains qu’à la chaleur des assemblées générales, de se coucher devant le plan de suppression de8 000 postes à Aulnay et le licenciement de grévistes, alors que ceux-ci mènent la lutte depuis trois mois. « Pour une fois, il y a eu des ouvriers présents au conseil national du PS », aurait malicieusement glissé un membre de la direction.

Dure journée, car la politique du gouvernement est si impopulaire que certains élus, ministres et députés PS ou Verts sont contraints – pour espérer ne pas sombrer avec le navire gouvernemental– de s’y opposer, quoique partiellement et à mi-voix. Emmanuel Maurel, un des dirigeants de la gauche du PS, prévient ainsi : « cette irruption du réel nous rappelle de ne jamais oublier notre base sociale ». Est-ce la colère des salariés ou l’impopularité du PS à l’approche des élections municipales qui effraie une partie de cette gauche qui, tout en s’en désolidarisant en parole, persiste à accompagner les politiques d’austérité du gouvernement ?

Jean-Luc Mélenchon, lui, a la solution : pour faire changer de cap le gouvernement, il suffirait qu’il devienne Premier ministre ! Son ancien directeur de campagne renchérit : « Oui, c’est une hypothèse envisageable. Son parcours fait de lui un premier ministrable :Jean-Luc Mélenchon a tout de même plus d’expérience gouvernementale que Hollande et Ayrault ! Si l’expérience et les fonctions passées sont des critères, il n’est pas illégitime. Mélenchon incarne une autre voie pour la gauche, un courant keynésien qui entend solder la crise par la relance économique. » Le ton est donné : les voilà, la révolution citoyenne et la 6e République de Mélenchon. Un replâtrage institutionnel, un changement de Premier ministre, et le tour est joué.

Pour le NPA, la bonne méthode – à rebours de ces illusions institutionnelles– est celle des PSA : « une irruption violente des masses dans le domaine où se règlent leurs propres destinées »(comme l’écrivait Trotsky, pour définirla révolution). Il s’agit pour les salariée-s de refuser l’austérité, de lutter contre les forces réactionnaires, défendre des mesures répondant à l’urgence sociale et démocratique. C’est le sens que nous voulions donner aux manifestations du 1er et du 5 mai, pour construire une opposition de gauche, populaire et militante, à ce gouvernement qui se situe entièrement du côté de la classe dominante.

Samedi 11 mai 2013 Par Antoine Larrache

Publié dans : Revue Tout est à nous ! 43 (mai 2013)

Lire la suite

09 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Allemagne: 400.000 grévistes dans la métallurgie en une semaine (L’expansion)

Allemagne: 400.000 grévistes dans la métallurgie en une semaine (L'expansion) dans Educ'action streik-dpa-250-300x194 Nous sommes en grève…

Frankfort,  près de 400.000 salariés du secteur de la métallurgie en Allemagne ont participé à un mouvement de grève en une semaine pour réclamer des hausses de salaires, a annoncé mercredi le syndicat allemand IG Metall.

« Jusqu’à présent, plus de 390.000 salariés dans 1.600 entreprises ont participé à la grève +d’avertissement+« , a déclaré le puissant syndicat dans un communiqué. Ce type de grève, connu sous le nom de « Warnstreik » en Allemagne, ne nécessite pas de vote des adhérents et se traduit généralement par des débrayages de quelques heures seulement, afin de faire pression sur l’employeur en période de négociations salariales. Sur la seule journée de mercredi, quelque 90.000 grévistes ont débrayé, a ajouté IG Metall, soulignant que d’autres actions devaient se dérouler en fin d’après-midi et dans la soirée.

L’Etat régional de Bavière (sud) a été le plus mobilisé, avec environ 33.000 grévistes dans 72 entreprises, dont 12.800 débrayages au sein des différentes usines du constructeur automobile BMW et 1.600 chez le producteur de roulements et de systèmes de lubrification SKF. Les Etats régionaux de Bade- Wurtemberg (sud-ouest) et de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest) ont également répondu à l’appel du syndicat avec des mobilisations respectives de 32.000 et 15.700 grévistes pendant quelques heures sur la journée.

D’autres mouvements de plus faible ampleur se sont déroulés dans la plupart des autres Länder allemands.

A Kaiserslautern, en Rhénanie-Palatinat (sud-ouest), 1.200 salariés ont ainsi cessé le travail dans une usine du constructeur automobile Opel, selon le communiqué. Interrogé par l’AFP, une porte-parole d’IG Metall a précisé que le syndicat menait mercredi des négociations dans l’Etat régional de Bavière qui, en cas d’accord, pourraient servir de modèle pour les autres régions d’Allemagne. « Nous sommes confiants, mais hier des négociations dans le Bade-Wurtemberg se sont soldées par un échec« , a précisé cette porte-parole, soulignant qu’un nouveau tour de table pourrait s’avérer nécessaire la semaine prochaine. D’ici là, le mouvement de grève devrait marquer une pause ou du moins être considérablement réduit, a-t-elle encore ajouté.

IG Metall, plus grand syndicat d’Europe avec 2,264 millions d’adhérents, réclame 5,5% de salaire en plus cette année pour les 3,7 millions de salariés concernées, et plusieurs séries de négociations ont déjà eu lieu avec la fédération patronale Gesamtmetall. Celle-ci, qui démarre toujours les discussions sans proposition chiffrée, a fini par mettre sur la table la semaine dernière une offre de hausse des salaires de 2,3% sur 11 mois à compter du 1er juillet. Le dernier accord salarial dans la métallurgie allemande a expiré le 30 avril.

AFP - publié le 08/05/2013 à 17:43

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/allemagne-400-000-grevistes-dans-la-metallurgie-en-une-semaine_384092.html

Lire la suite

Rocutozig |
Tysniq |
Connorwyatt120 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Rafredipen
| Agirensemblespourpierrevert
| Buradownchin