Archive | Luttes écolos en Bretagne

12 mars 2023 ~ 0 Commentaire

fukushima (odn)

sushi

11 Mars 2023 (Fukushima 12 ans)

Invité quasiment sur presque tous les plateaux de télé et de radio, interviewé (la plupart du temps sans la moindre contradiction) dans de nombreux journaux, le bonimenteur Jean-Marc Jancovici, conteur de talent mais menteur sans état d’âme, fait une promotion éhontée de l’industrie nucléaire sous prétexte de « sauver le climat », ce dont il se moque en réalité totalement. D’ailleurs, ses sponsors principaux sont de grands « amis » de l’environnement et des droits sociaux : EDF, Bouygues, Vinci, BNP, Véolia,

Il ne s’agit pas là de corruption au sens juridique du terme, mais c’est incontestablement le cas moralement… et financièrement.

La tactique de M. Jancovici, lorsqu’il prend la parole, est facile à décrypter : il commence par aligner des évidences (« polluer c’est mal », « nous consommons trop », « l’humanité de peut pas continuer comme cela », etc) et, une fois qu’il s’est assuré l’assentiment des auditeurs, il assène son unique obsession : « il faut construire des réacteurs nucléaires ».

M. Jancovici se garde bien de rappeler que la part du nucléaire dans l’électricité mondiale est passée de 17,1% en 2001 à 9,5% à ce jour, véritable chute libre qui va continuer avec la fermeture inéluctable d’environ 200 vieux réacteurs dans les 20 ans à venir, contre seulement quelques dizaines de nouveaux réacteurs – principalement en Chine – et encore, à condition que les constructeurs arrive à les terminer, ce dont EDF est notoirement incapable (le réacteur EPR en chantier à Flamanville devait entrer en service en 2012, et il est loin de pouvoir fonctionner !)

M. Jancovici se garde bien de rappeler que la part du nucléaire, 9,5% de l’électricité mondiale, correspond à moins de 2% de la consommation mondiale d’énergie (*) : s’il fait courir à l’humanité un danger extrême, le nucléaire est en réalité une énergie marginale sur Terre, et en déclin : elle est donc et va rester parfaitement incapable de « sauver le climat ».

M. Jancovici se garde bien de rappeler que ce n’est pas le nucléaire qui s’attaque au changement climatique, mais exactement l’inverse : les réacteurs sont mis en grave danger par les tempêtes (de plus en plus intenses et fréquentes), l’assèchement des rivières (comment refroidir les réacteurs sans eau ?) et la montée des océans : les risques sont de plus en plus graves d’inondation des centrales en bord de mer ou d’estuaire comme ce fut le cas en décembre 1999 à la centrale du Blayais (Gironde) qui avait alors frôlé la catastrophe.

M. Jancovici et sa campagne de désinformation font le jeu de M. Macron et son illusion de rester dans l’Histoire comme MM Mesmer et Giscard, les ordonnateurs – de façon totalement antidémocratique, sans même un vote du parlement – du parc nucléaire actuel. Ce dernier a certes fonctionné plus ou moins correctement (tout en frôlant le désastre à plusieurs reprises et en produisant des montagnes de déchets radioactifs pour lesquels n’existe aucune solution) mais il est aujourd’hui dans un état avancé de délabrement, corrodé et fissuré de partout, ce qui oblige la France à importer massivement de l’électricité de chez ses voisins et en en particulier de l’Allemagne.

La seule chose que peuvent atteindre MM Macron et Jancovici, c’est que des dizaines de milliards d’euros soient à nouveau gaspillés dans des chantiers de prétendus « nouveaux » réacteurs (l’EPR a été conçu au début des années 90, sa version prétendument « simplifiée », dite EPR2, est une illusion qui va tourner de la même façon au désastre industriel et financier) qui vont échouer aussi sûrement que l’EPR de Flamanville.

Depuis des mois, M. Jancovici bénéficie d’une promotion insensée et gratuite sur presque tous les médias pour sa bande dessinée mensongère « Le monde sans fin » qui, de fait s’est vendue massivement : à défaut de « sauver le climat », M. Jancovici a assuré ses arrières !

Voici ci-dessous les principales rectifications qu’il est nécessaire d’apporter aux affirmations de cette BD mensongère.

Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
11 Mars 2023 (Fukushima + 12 ans)

(*) Il faut bien différencier électricité et énergie : l’électricité ne représente sur Terre que 19,7% de la consommation mondiale d’énergie, et le nucléaire moins de 10% de l’électricité.

Sur LE NUCLÉAIRE dans la BD « LE MONDE SANS FIN »

À 3 % d’uranium 235 dans les réacteurs nucléaires français, ça ne risque pas d’exploser. En effet, il faut plus de 99 % d’enrichissement pour faire une bombe.

Réponse : une catastrophe nucléaire n’est effectivement pas une explosion atomique comme celles des bombes d’Hiroshima et Nagasaki par exemple. Mais… le résultat est comparable. Les catastrophes « civiles » de Tchernobyl et Fukushima ont disséminé des particules radioactives sur des milliers de kilomètres, irradiant et contaminant des millions de personnes (voir plus bas). M. Jancovici veut-il signifier à toutes ces victimes que leur cas n’est grave car ce n’est pas une « vraie » explosion atomique ?

À 3 % d’uranium 235 dans les réacteurs nucléaires français, ça ne risque pas d’exploser. En effet, il faut plus de 99 % d’enrichissement pour faire une bombe.

Réponse : une catastrophe nucléaire n’est effectivement pas une explosion atomique comme celles des bombes d’Hiroshima et Nagasaki par exemple. Mais… le résultat est comparable. Les catastrophes « civiles » de Tchernobyl et Fukushima ont disséminé des particules radioactives sur des milliers de kilomètres, irradiant et contaminant des millions de personnes (voir plus bas). M. Jancovici veut-il signifier à toutes ces victimes que leur cas n’est grave car ce n’est pas une « vraie » explosion atomique ?

Page 131 :  

Contrairement, par exemple, aux centrales solaires, la concentration de l’énergie nucléaire économise de l’espace (au sol) et consomme moins de métal, de ciment, etc.

Notons déjà que, si les centrales nucléaires occupent effectivement peu d’espace, l’industrie nucléaire française dans son ensemble sévit sur d’immenses distances et mêmes sur plusieurs continents : les mines d’uranium alimentant les centrales françaises sont situées au Niger, au Kazakhstan, au Canada, en Australie, etc. D’autre part, de nombreuses matières nucléaires sont envoyées par EDF en Russie (y compris pendant la guerre en Ukraine !) et une partie revient ensuite chez nous après diverses opérations. Par ailleurs, la France est quotidiennement parcourue par des convois de matières nucléaires transportées – en engendrant d’ailleurs de réels risques pour la population – par camions et par trains reliant les usines atomiques, les centrales, les sites de stockages, etc.

Ceci dit, la production d’électricité par le nucléaire est en effet centralisée à l’extrême… ce qui pose divers problèmes plus ou moins graves. Par exemple :

- pendant des décennies, les quelques communes françaises où ont été construites les centrales nucléaires ont bénéficié de taxes professionnelles indécentes pendant que les 36 000 autres communes se serraient la ceinture. On notera d’ailleurs que, suite à la fermeture de la centrale de Fessenheim, le maire de cette commune ne cesse de geindre et de réclamer des compensations… au lieu de se réjouir de ce que sa commune ait été immensément privilégiée pendant près de 50 ans !

- Une fois l’électricité produite, il faut la transporter sur des centaines de kilomètres par des lignes à Très haute tension (THT). Alors qu’on entend continuellement parler des éoliennes, la centralisation nucléaire impose la présence en France de plus de 250 000 pylônes, qui plus est reliés entre eux par des lignes électriques qui balafrent et défigurent le pays bien plus que les éoliennes.

Page 132 :

Le nucléaire émet très peu de CO2 au Kwh produit (6g de Co2/Kwh)

Certes mais :

- les énergies renouvelables en émettent encore moins, en particulier l’hydroélectricité. Cette dernière a aussi ses aspects négatifs, mais elle produit sur Terre 50% de plus d’électricité que le nucléaire… sans générer le moindre déchet radioactif.

- La question du climat est grave, mais ce n’est pas la seule et elle ne doit pas faire oublier les autres graves problèmes : le nucléaire est responsable de 100% des déchets… nucléaires !

Page 132 :

La durée de vie d’une centrale est de 60 ans.

Oui… hélas ! Pendant ce temps, les énergies renouvelables ne cessent de progresser et leur coût de s’effondrer. Prenons l’exemple du réacteur EPR de Flamanville (Manche) : si EDF parvient un jour à le terminer – au moment où nous écrivons, le chantier dure depuis près de 15 ans alors qu’il devait être terminé en 4 ans ! – et à l’exploiter correctement, il produira pendant 60 ans une électricité terriblement coûteuse. Il faudra alors le fermer (malgré le coût insensé de sa construction) ou subir pendant des décennies sa production ruineuse : dans les eux cas, un désastre financier (en espérant qu’il ne se double pas d’une catastrophe nucléaire…)

Il est par ailleurs question de prolonger la durée de vie de certains réacteurs jusqu’à 80 voire même 100 ans. La propagande prétend que, grâce aux aménagements réalisés, ils sont « plus sûrs qu’à l’origine ». C’est déjà ce qui était affirmé avec les réacteurs de type Fukushima…

Page 135 :

En-dessous de 200 mSv/an (de contamination), il n’y a pas d’effet observable sur la santé, même à très long terme.

Il n’y a pas d’effets… observés ! En effet, on ne trouve que ce que l’on cherche, ou ce que l’on pourrait mettre en exergue par des enquêtes épidémiologiques. Or, lorsqu’un ancien intérimaire du nucléaire meurt de cancer, avant même de pouvoir profiter de sa retraite, sa maladie n’est jamais rattachée aux irradiations et contaminations subies dans les centrales françaises. Son cancer est attribué à la génétique, ou à la pollution, ou à la malchance, mais jamais au nucléaire…

Page 136 :

Près d’une centrale nucléaire, la radioactivité augmente de 0,02 mSv.

… et immensément plus en cas d’incident, d’accident et, pire, en cas de catastrophes comme celles de Tchernobyl et Fukushima. Ces dernières ont entrainé le déplacement massif de centaines de milliers d’habitants dont beaucoup seraient effectivement décédés en restant sur place. Si une centrale nucléaire cause une catastrophe, que vous avez la chance de survivre mais que vous êtes évacué, interdit de revenir chez vous pendant des décennies (avec diverses autres conséquences comme par exemple la perte de votre emploi), M. Jancovici viendra vous dire, comme il l’a fait à de nombreuses reprises, que ce n’est pas bien grave et que l’on peut tout à fait s’accommoder d’une « petite » catastrophe nucléaire de temps en temps…

Page 136 :

Les réacteurs français sont à « sécurité passive » car ils sont à eau pressurisée. Si l’eau fuit, la réaction s’arrête. C’est ce qui manquait à Tchernobyl.

C’est ce qui était aussi prétendu pour les centrales comme celles de Fukushima (comparables aux centrales françaises)…

Page 137 :

Contrairement aux réacteurs de Tchernobyl, les réacteurs d’EDF n’ont pas de vocation militaire.

On peut TOUJOURS récupérer à des fins militaires le plutonium produit par une centrale « civile ». Par ailleurs, une centrale « civile » est un excellent objectif militaire… pour les ennemis ! (cf guerre en Ukraine)

Page 137 :

Deux raisons empêchent que Tchernobyl arrive en France :

- Il n’y a pas de graphite dans le cœur de nos réacteurs.

- Nos centrales disposent d’un « recombineur d’hydrogène ». Si l’hydrogène apparaît dans l’enceinte, il est recombiné avec l’oxygène… pour faire de l’eau.

Attention, une fois de plus M. Jancovici prend les gens pour des imbéciles en jouant sur les mots : il est en effet exact que la catastrophe nucléaire française ressemblera bien plus à celle de Fukushima qu’à celle de Tchernobyl… La belle affaire !

Par ailleurs, malgré toutes les parades prévues (comme les dits recombineurs), ce sont toujours des scenarios imprévus qui entrainent les désastres. Les accidents nucléaires sont toujours « impossibles »… jusqu’à ce qu’ils surviennent !

Page 138

L’UNSCEAR est au-dessus de tout soupçon. (Unscear : Comité des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants)

On épinglera, avec M. Jancovici, Mme Shalmani qui est invitée à raconter n’importe quoi plusieurs fois par semaine sur l’antenne de LCI. Il y a quelques semaines, elle a prétendu que la catastrophe de Fukushima n’avait fait « aucune victime », s’appuyant pour faire cette affirmation mensongère sur les déclarations de l’Unscear, en répétant à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’un organisme « indépendant ».

Or, par exemple, le représentant français à l’Unscear est un membre du Commissariat à l’énergie atomique. Et les représentants des autres pays ont bien entendu exactement le même profil. M Jancovici et Mme Shalmani pensent peut-être que ce comité est constitué de boulangers, charpentiers, chanteurs, etc. Non, l’Unscear est exclusivement composé de « gens du nucléaire », et ils font ce pourquoi ils sont (grassement) rémunérés : promouvoir le nucléaire, si nécessaire par le mensonge. Au final, M Jancovici a « raison » : personne ne peut soupçonner l’Unscear… de ne pas faire de la propagande pour le nucléaire !

Page 139 :

Tchernobyl n’a entraîné qu’une trentaine de morts à bref délai.

6 000 enfants ont eu un cancer de la thyroïde, mais ça se soigne bien.

Le déni et le révisionnisme sont des méthodes habituelles des promoteurs du nucléaire et M. Jancovici en est une parfaite et écœurante illustration en prétendant que le désastre de Tchernobyl n’a causé que 30 morts. On lira avec intérêt cet article non partisan sur le site web de Libération : https://www.liberation.fr/

En voici la conclusion : « Si l’on enlève les évaluations les plus hautes et basses, on se retrouve avec une fourchette, ou plutôt un râteau, allant de 4 000 à 200 000 morts. L’ONU en 2006 retenait une fourchette de 4 000 à 93 000. »

Page 140 :

Le stress dû à Tchernobyl a fait plus de dégâts que Tchernobyl lui-même.

M. Jancovici persiste dans le déni et le négationnisme, toutefois il est exact que le « stress » (terreur, évacuations, etc) causé par une catastrophe nucléaire en augmente lourdement les conséquences. Une fois de plus, le raisonnement de M. Jancovici est extrêmement pernicieux : il tente de faire croire que le nucléaire ne serait pas concerné par ces conséquences « supplémentaires ». Or, par exemple, des gens sont morts par accidents lors des évacuations : ce sont bel et bien des victimes de la catastrophe nucléaire, n’en déplaise à M. Jancovici.

Page 140 :

La zone d’exclusion de Tchernobyl est devenue une réserve naturelle. Le gain pour la biodiversité est sans appel.

C’est exact mais, bien que prétendant s’inquiéter pour la biodiversité, M Jancovici ne va quand même pas jusqu’à irradier sa maison, son jardin, et ceux de ses enfants et petits-enfants… En effet, la zone d’exclusion de Tchernobyl est une réserve naturelle… gravement irradiée. La faune et la flore y pullulent certes, mais il est très dangereux de s’y promener et d’y vivre : on y trouve d’innombrables animaux mal formés…

Page 141 :

Le nuage radioactif de Tchernobyl s’est rapidement dilué en s’éloignant de l’accident.

Effectivement, le nuage radioactif de Tchernobyl s’est « dilué »… dans toute l’Europe ! Sauf bien sûr en France où les amis de M. Jancovici ont estimé que la radioactivité s’était « arrêtée à la frontière »…

Page 141 :

Selon le rapport de l’UNSCEAR, la catastrophe de Fukushima n’a entraîné aucune conséquence sanitaire (pas de cancers, pas de malformations à la naissance).

Toujours ce même organisme constitué de « gens du nucléaire » (comme le représentant français, issu du Commissariat à l’énergie atomique) dont la mission est de promouvoir le nucléaire…

De vraies informations dans cet article : https://reporterre.net/

Page 144 :

En réduisant le nucléaire, les allemands reviennent au charbon. En aggravant le réchauffement climatique, ils vont provoquer plus de morts qu’un accident nucléaire.

Une fois de plus, Jancovici ment : les Allemands ne sont jamais « revenus » au charbon : au contraire, ils en réduisent continuellement l’utilisation. Ainsi, la part du charbon (houille + lignite) dans la production allemande d’électricité est passée de 44% en 2013 à 24% en 2020. Noter que, pendant que les prétendues « élites » française déblatèrent, les Allemands réduisent continuellement le recours au charbon ET au nucléaire.

Noter aussi que, pendant que les promoteurs du nucléaire dénoncent la « sale » électricité au charbon des Allemands… la France importe massivement cette électricité pour éviter le black-out. On n’a pas entendu dire que M Jancovici refusait que l’électricité massivement importée d’Allemagne alimente son habitation et celles de ses proches…

Page 145 :

Le nucléaire rend moins dépendant de l’étranger que les énergies fossiles.

Notons déjà que la fait d’avoir développé le nucléaire de façon insensée n’empêche pas qu’environ 70% de la consommation française d’énergie sont couverts par les énergies carbonées (principalement pétrole et gaz, un peu de charbon… et pas mal d’importations !) De fait, en France, nous avons les problèmes liés aux énergies fossiles ET les problèmes du nucléaire.

Par ailleurs, loin du mythe de la France nucléaire triomphante, imposé dans l’opinion publique depuis des décennies, le nucléaire français est très dépendant de l’étranger. D’abord, 100% du combustible nucléaire, l’uranium, est importé.

Par ailleurs, la France a besoin de la Russie pour l’enrichissement du combustible, ce qui fait que M. Macron s’est opposé à ce que les sanctions européennes liées à la guerre en Ukraine concerne le nucléaire : aujourd’hui encore (début 2023), la France nucléaire fait du business atomique avec la Russie.

Par ailleurs, du fait des graves défauts détectés sur les réacteurs français (corrosion sous contrainte), EDF a été obligée de recruter à grand frais des soudeurs américains pour mener à bien des réparations que le nucléaire français est incapable de faire lui-même…

Page 146 :

Le nucléaire produit peu de déchets radioactifs. Ils tiennent dans une piscine olympique.

Si on met les déchets radioactifs dans une piscine olympique, c’est la fin du monde : le phénomène de criticité (déclanchement spontané et emballement de la réaction nucléaire lorsque des matières radioactives sont trop rapprochées) entrainerait la pire des catastrophes. En manque d’imagination, M. Jancovici se contente de reprendre les arguments pronucléaires les plus éculés (le coup de la piscine olympique date des années 70 !)

Par ailleurs le site de Bure, où l’industrie nucléaire veut enfouir de nombreux déchets nucléaires, comprend des galeries souterraines sur des dizaines de kilomètres : la natation olympique a sacrément augmenté ses distances de course…

Page 147 / 148 :

L’enfouissement des déchets est sûr. À 400 m de fond, ils sont sous les nappes phréatiques (qui sont à 20 m de profondeur).

Diverses tentatives d’enfouissements « sûrs » finissent en catastrophe comme sur les sites nucléaires du Wipp (Nouveau-Mexique) et d’Asse (Allemagne), ou le site chimique de Stocamine (Alsace)…

Page  148 :

Il reste assez d’uranium (sur Terre) pour faire fonctionner le parc annuel de centrales quelques centaines d’années.

Le nucléaire ne couvrant que 1,8% de la consommation mondiale d’énergie, il peut en effet imposer ses risques pendant très longtemps… en ayant une contribution infime à la lutte contre les émissions de co2. Si, d’un coup de baguette magique, le nucléaire couvrait subitement la moitié de l’énergie consommée dans le monde, il ne resterait alors de l’uranium que pour quelques semaines…

Une bonne fois pour toute, outre sa dangerosité, il faut comprendre que le nucléaire est dans l’incapacité absolue de réduire de façon effective les émissions de gaz à effet de serre…

Page 149 :

Le surgénérateur est une technique maîtrisée (…) Il multiplie par 100 l’énergie extractible de l’uranium. On a donc assez d’uranium pour des milliers d’années.

Le problème pour les adorateurs de l’atome, c’est que tous les surgénérateurs ont échoué depuis des décennies dans divers pays : Monju (Japon), Kalkar (Allemagne), Superphénix (France), etc. Les USA ont au aussi abandonné cette piste, tandis que les Russes parviennent tant bien que mal à faire hoqueter leur BN 800, qui ne réalise aucun des prodiges attendus (produire plus de matière fissile que consommée, etc)

Note sur le thorium : on entend souvent dire que la « solution » pour le nucléaire est d’utiliser comme combustible non plus l’uranium mais le thorium. Or, le thorium n’est pas fissile (il ne crée pas la réaction nucléaire), il est seulement fertile. Cela signifie que la filière nucléaire « au thorium » est en réalité celle des surgénérateurs de type Superphénix, Monju, Kalkar, etc. Le nucléaire n’a donc pas plus d’avenir avec le thorium qu’avec l’uranium…

Page 149 :

Les gens craignent plus les déchets nucléaires qui n’ont jamais tué que, par exemple, les accidents de voiture.

Curieusement, bien qu’il n’y ait « aucun danger », M Jancovici n’a jamais proposé que des déchets nucléaires soient stockés chez lui, chez ses enfants, ses petits enfants, etc

Page 150 :

Le charbon tue chaque année dans le monde l’équivalent de la ville de Grenoble.

Donc il faudrait remplacer les morts du charbon… par les morts du nucléaire ! Limpide…

Page 151 :

Les écologistes persistent à critiquer le nucléaire car il leur est difficile d’admettre qu’ils se sont trompés.

La part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité s’est effondrée de 17,1% en 2001 à 9,8% en 2021, chute libre qui continue et va continuer (des centaines de réacteurs arrivés en fin de vie vont fermer dans les 20 ans qui viennent) malgré les mensonges de M. Jancovici et de ses amis pronucléaires. Ce sont eux qui se sont trompés, se trompent… et trompent les lecteurs de leur BD…

Page 160 :

Le nucléaire a moins d’inconvénient que les énergies renouvelables.

C’est en quelque sorte exact : extrêmement centralisée, la production nucléaire est très pratique… pour le pouvoir (politique et industriel) qui peut la contrôler et maintenir les citoyens dans l’ignorance de ce qui se passe. Le pouvoir voit de fait beaucoup d’inconvénients aux énergies renouvelables qui peuvent être réparties un peu partout sur le territoire, décentralisées, déployées par les collectivités territoriales en concertation avec les habitants…

Page 161 :

Le nucléaire est le parachute indispensable pour freiner la chute que nous imposera la décroissance obligée

Le nucléaire montre l’exemple de la décroissance : comme déjà expliqué ci-dessus, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité s’est effondrée de 17,1% en 2001 à 9,8% en 2021, chute libre en cours……

Par Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire

http://www.observatoire-du-nucleaire.org/

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11 mars 2023 ~ 0 Commentaire

ammoniac (fr3)

Des membres du collectif "Bretagne contre les fermes usines" brandissent les noms des 10 communes bretonnes les plus polluées à l'ammoniac
Des membres du collectif « Bretagne contre les fermes usines » brandissent les noms des 10 communes bretonnes les plus polluées à l’ammoniac

Pollution atmosphérique.

La Bretagne émet beaucoup plus d’ammoniac que tout le reste de la France, alerte le collectif Bretagne contre les fermes-usines.

Le collectif Bretagne contre les ferme usines publie un palmarès des communes bretonnes les plus touchées par les émissions d‘ammoniac. Dans son enquête il révèle aussi que la région émet autant d’ammoniac que tout le reste de la France. Les militants accusent les élevages intensifs d’être responsables de ces pollutions  » délétères pour la santé  ».

Avec 178,8 tonnes émises chaque année, la commune de Plouvorn dans le Finistère occupe la première place du classement breton des communes émettrices d’ammoniac.

Sur la deuxième marche du podium, on trouve Bignan dans le Morbihan, avec 83,9 tonnes/an, suivie de près par Plougar (29) avec 75,1 tonnes/an.

Ce palmarès, réalisé par le Collectif Bretagne contre les fermes-usines, reprend les données des déclarations obligatoires 2021 des élevages qui émettent plus de 10 tonnes d’ammoniac par an. Sur son site, le collectif met à disposition des internautes l’ensemble des données collectées et des cartes les synthétisant.

Le collectif précise, par ailleurs, que ces données (accessibles sur le site georisques) n’intègrent pas les émissions des nombreux élevages qui sont en dessous de ce seuil.

La Bretagne émet davantage d’ammoniac que le reste de la France

Les chiffres des émissions cumulées par département sont édifiants.

Le Finistère est le premier émetteur d’ammoniac en France avec 2 506 tonnes déclarées en 2021. Suivent les Côtes-d’Armor et le Morbihan. À eux trois, ces départements bretons émettent au final plus d’ammoniac que tous les départements français cumulés.

Ces informations ne sont pas nouvelles.

En 2021, les journalistes de Splann! avaient réalisé une enquête révélant les niveaux d’émissions d’ammoniac en Bretagne et leur dangerosité pour la santé.

Aussi, dès 2006, le porte-parole d’Eau et rivières de Bretagne, Jean-François Piquot, rédige un rapport sur l’ammoniac, recensant les données du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) : la Bretagne concentre 19 % des émissions nationales de ce gaz de formule NH3.

L’ammoniac à l’origine de la pollution aux particules fines

La Bretagne connaît des épisodes fréquents de pollution aux particules fines. Et l’ammoniac en est un des principaux facteurs.

 » L’ammoniac (NH3) est un composé chimique émis par les déjections des animaux et les engrais azotés utilisés pour la fertilisation des cultures. Son dépôt excessif en milieu naturel peut conduire à l’acidification et à l’eutrophisation des milieux. De plus, il peut se recombiner dans l’atmosphère avec des oxydes d’azote et de soufre pour former des particules fines (PM2,5)  » explique l’ADEME, l’agence de la transition écologique, sur son site internet.

Air Breizh, organisme chargé de mesurer la pollution atmosphérique en Bretagne, rappelle que les particules fines PM2,5 ont des effets délétères sur la santé.

 » Les effets sur la santé sont variés et dépendent de la taille et de la composition chimiques des particules. Les particules les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Plus elles sont fines et plus elles pénètrent profond dans l’arbre pulmonaire, elles atteignent les voies respiratoires inférieures et peuvent altérer la fonction respiratoire dans son ensemble.

Certaines de ces poussières très fines servent aussi de vecteurs à différentes substances toxiques, voire cancérigènes ou mutagènes (métaux, HAP…), qui sont alors susceptibles de pénétrer dans le sang » peut-on lire sur son site internet. 

Une requête contre l’État

Fort de ces éléments, le collectif Bretagne contre les fermes-usines va déposer une requête contre l’État devant le Tribunal Administratif. « On souhaite engager la responsabilité de l’État pour carence fautive dans le défaut d’encadrement des installations classées  » annonce Thomas Dubreuil, avocat. Il explique, « on a constaté une diminution substantielle des contrôles des inspecteurs de l’environnement et, dans le même temps, une augmentation dramatique des niveaux de créations ou d’extensions d’élevages « .

Le collectif demande un moratoire sur les extensions et créations d’élevages.

Il exige également qu’une planification soit mise en place pour stopper la saturation des pollutions. Il faut « tenir compte du cumul et ne pas autoriser élevage par élevage «  insiste Fanche Rubion. « Ici en Bretagne, on a une extrême concentration et ce n’est plus possible d’accueillir de nouveau élevages, pour le moment » conclut cette adhérente du collectif.

Les militants espèrent que ces données seront prises en compte dans la Loi d’Orientation agricole qui doit être proposée, en juin prochain.

11/03/2023   Maylen Villaverde Avec Murielle Le Morvan

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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05 mars 2023 ~ 0 Commentaire

l’avenir (brest)

déconstruire l'agroindustrie pour batir une campagne paysanne

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Bretagne contre les fermes-usines vous convie à un temps de partage le Samedi 18 mars à Brest !

Bretagne Contre Les Fermes Usines est un collectif luttant contre l’agro-industrie productiviste et ses méfaits comme nombre d’entre vous. Nous luttons selon la diversité des tactiques (soutien aux initiatives vertueuses, actions juridiques, lobby auprès des pouvoirs publics, enquêtes et information des citoyen.n.es, manifestations traditionnelles et actions de désobéissance civile).

Dans le cadre de ce weekend, nous souhaitons revenir avec vous sur l’action coup de poing du train de Saint Gérand d’il y a tout juste un an.

Le but de ce week-end est de présenter l’action, de faire connaitre les collectifs alliés présents, d’échanger sur les différentes pratiques propres à chaque collectif, de mettre en lumière l’importance de la pluralité des tactiques, de nouer contact avec d’autres organisations, pour ensemble gagner en efficacité.

Pour cela, nous vous convions à différentes activités : table ronde intitulée « Déconstruire l’agro-industrie pour bâtir une campagne paysanne », débats sur nos moyens de lutte, temps conviviaux, cantine militante, concert et chants.

Se rencontrer c’est également faire vivre le milieu militant et de faire la fête tous et toutes ensemble ! Faisons vivre une écologie joyeuse !

Ce week-end se déroulera à l’Avenir, un lieu autogéré Brestois le Samedi 18 à partir de 15h. N’hésitez pas à nous indiquer votre présence et vos éventuels besoins.

https://terresdeluttes.fr/

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04 mars 2023 ~ 0 Commentaire

pays bigouden (npa)

dessin-surpeche

Plus de 600 personnes étaient réunies ce samedi 25 février à Pont l’abbé  contre la  » décision » de casse des navires dont 25 dans le seul pays bigouden!

En cassant les navires, on ferme les yeux sur l’avenir de la pêche bretonne.

En cherchant à l’affubler de titres ronflants (PAI : plan d’accompagnement individualisé, PSF : plan de sortie de flotte…), pour le rendre plus soft, on essaye de faire oublier la triste réalité.

Il s’agit d’un énième plan de casse que subit la flotte de pêche française. 90 bateaux dont 45 bretons vont disparaître, cette fois à cause du Brexit, du coût exorbitant du gasoil, de la raréfaction de la ressource.  Et ce n’est qu’un début, puisqu’en 2026, la pêche bretonne risque à nouveau de payer cash les conséquences d’une nouvelle diminution des autorisations de pêche dans les eaux britanniques.

Ce plan de casse ne règle en rien les problèmes structurels de la pêche. Pire, en l’absence de toute anticipation, il laisse planer un avenir sombre sur les ports bretons.

Quid de la modernisation et de la décarbonation de la flotte ? Quid de la réflexion internationale nécessaire sur une pêche ou une aquaculture artisanale et responsable, alors que cette énième crise va concentrer les droits de pêche sur les unités restantes ?

Quid du champ libre laissé à d’autres flottes , parfois pilleuses d’océans, pour lesquelles la gestion de la ressource halieutique n’est absolument pas une priorité ? Quid des efforts de gestion des ressources demandés aux pêcheries françaises alors même qu’on laisse débarquer  ou vendre le butin des razzias de ces pilleurs d’océans dans les ports français ?

En cassant les navires, c’est l’emploi que l’on casse !,

Ce plan de casse est en premier lieu un plan de casse social, sans accompagnement, lui. 600 à 700 emplois vont disparaître, 600 à 700 emplois de marins, d’ouvrier-e-s, d’employé-e-s. Il va provoquer un séisme économique dans l’industrie, l’artisanat et le commerce local dont l’activité dépend directement ou indirectement de la pêche.

Comme d’habitude, comme dans les fermetures d’usines, selon le modèle capitaliste, ce sont toujours celles et ceux d’en bas qui trinquent, qui paient le coût de la casse sociale.

Une saignée de 600 à 700 emplois pour lesquels rien n’est prévu !

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03 mars 2023 ~ 0 Commentaire

pays bigouden (lutte ouvrière)

pointe raz ferrand

Marins-pêcheurs : dans la nasse de la crise

Samedi 25 février, plus de six cents personnes étaient réunies à Pont-l’Abbé, dans le Finistère, pour protester contre le plan de sortie de flotte consécutif au Brexit.

Ce dispositif conduit à envoyer à la casse 26 bateaux immatriculés au Guilvinec et à Loctudy, soit la moitié de la flotte de ces ports, à débarquer leurs équipages et à menacer les emplois des travailleurs de la filière.

Sur les 40 000 habitants de la région, le Pays Bigouden, 2 000 vivent de la pêche, directement ou indirectement. Après sa sortie de l’Union européenne, la Grande-Bretagne a restreint l’accès de ses eaux aux pêcheurs des autres pays. Cela a mis de fait des dizaines de bateaux au chômage, précisément ceux qui ont la taille, l’équipement et l’habitude de travailler dans les eaux britanniques.

Pour faire passer la pilule et parce que cela cadre avec leur politique générale de réduction du nombre d’artisans pêcheurs, les pays concernés proposent des plans de sortie de flotte financés par l’Union européenne. L’Irlande dispose ainsi de 75 millions d’euros pour désarmer 57 navires, la France de 65 millions pour 90 navires.

La prime de sortie de flotte est calculée selon la taille du navire et comprend les éventuelles indemnités de licenciement de l’équipage. Le patron du chalutier hauturier du Guilvinec An Triskell, cité par Le Télégramme, indique qu’il percevra 870 000 euros.

270 000 euros serviront à finir le payer le bateau, 200 000 à payer les fournisseurs, 300 000 aux impôts. Il restera 100 000 euros pour payer le prix d’une vie en mer. Six marins seront bons pour pointer au chômage. Et que dire des travailleurs à terre, dans les criées, les usines, la réparation et la logistique, qui perdront leur emploi sans bruit d’ici quelques semaines ?

Au-delà de ce plan conjoncturel post-Brexit, la destruction de la petite pêche et de ses équipages se poursuivra.

Tout simplement parce que la loi du profit, la concentration du capital, l’augmentation de la taille des bateaux et de leurs engins de pêche, ont vidé les eaux européennes de leurs poissons et attisé la concurrence entre les grands armements au détriment des plus petits.

Les règlements de l’UE, les gouvernements, les discours des gestionnaires du système sont bien incapables de mettre fin à cette évolution du capitalisme aussi naturelle que désastreuse.

Paul GALOIS 01 Mars 2023

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03 mars 2023 ~ 0 Commentaire

observatoire du nucléaire

nucleairefrance

EDF : production nucléaire en berne et déficit record

L’énergie nucléaire en perdition en France et sur Terre…

Le financement des EPR anglais lui aussi compromis !

EPR de Finlande : toujours pas !

L’AP 1000 des USA sur les traces de l’EPR !

Acharnement thérapeutique pour réacteurs en fin de vie

EPR : toujours pire…

EPR : couvercle or not couvercle ?

EDF : (presque) personne pour construire des EPR2…

…et pas (du tout) d’argent pour les financer !

EPR2 : le lobby nucléaire veut passer en force

EPR2 : des débats bidons sabordés par la macronie

Macron et EDF veulent la peau de l’IRSN

Sûreté nucléaire bidonnée : déjà en marche !

France : le lobby nucléaire se sent pousser des ailes…


Le saltimbanque Jancovici confronté à ses mensonges

Le nucléaire submergé par les renouvelables…

La part du nucléaire ne cesse de baisser dans le monde

Fusion nucléaire, toujours du bla-bla…

Iter : le désastre en marche…

www.observatoire-du-nucleaire.org

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01 mars 2023 ~ 0 Commentaire

epr (odn)

epr fiasco

Affaire Kearney (film « La syndicaliste ») :
la piste de la corruption et non celle d’un
« transfert de technologie » nucléaire…

- Seule la corruption peut permettre de vendre des EPR
- L’affaire Uramin-Lauvergeon a-t-elle été enterrée ?

La sortie en salles ce jour du film « La syndicaliste » est l’occasion de poser les vrais questions concernant cette affaire mais aussi celle dite « Uramin » dans laquelle est impliquée l’ancienne présidente d’Areva, Anne Lauvergeon (jouée par Marina Foïs dans le film).La thèse avancée pour expliquer l’agression terrifiante dont a été victime fin 2012 Maureen Kearney (jouée par Isabelle Huppert) est qu’elle se serait opposée, à l’occasion d’un projet de vente de réacteurs EPR à la Chine, à un « transfert de technologie » en faveur de l’entreprise chinoise CGNPC et au détriment de l’industrie nucléaire française.

Cette thèse est absurde : il n’y avait aucun risque de « transfert de technologie » puisque Mme Lauvergeon, avait déjà bradé deux EPR à la Chine dès 2007 (voir explications ci-dessous). A cette époque, comme l’a illustré l’affaire de corruption Uramin (voir aussi ci-dessous), « Atomic Anne » était prête à tout pour vendre des EPR, et même quasiment les offrir, à d’éventuels clients.

Dès 2003, Lauvergeon avait ainsi bradé un EPR à la Finlande à 3 milliards d’euros pour un chantier qui coûte en réalité à la France entre 10 et 15 milliards (et qui devait être achevé en 2009 or, en 2023, le réacteur ne produit toujours pas d’électricité !) Elle pensait, de cette façon, « amorcer la pompe » et décider ainsi de nombreux autres clients potentiels à acheter enfin des EPR.

En réalité, aucun acheteur ne s’est manifesté pendant plusieurs années, jusqu’à ce que la présidente d’Areva ne se décide à brader à nouveau deux EPR, cette fois à la Chine, et pour la somme dérisoire de 3,66 milliards… les deux ! (Cf dépêche AFP du 30 juillet 2007, révélations faites par nous-mêmes, à l’époque pour le compte du RSN)

Ce n’est pas pour leurs « qualités » que les Chinois ont acquis les deux EPR français : cet achat venait simplement compléter leur marché, constitué en particulier de deux Candu-6 canadiens, de deux VVER russes, puis de 4 AP1000 américains et finalement de deux EPR. Les Chinois sont des gens méthodiques qui étudient jusqu’au moindre millimètre les installations qu’ils achètent, pour s’affranchir ensuite de leurs vendeurs et devenir eux-mêmes fabricants, ce qui est désormais le cas avec le réacteur chinois Hualong1.

Par ailleurs, les Chinois connaissaient de longue date les réacteurs français pour en avoir acheté dès les années 1980 (réacteurs de Daya bay, jumelés aujourd’hui encore avec ceux situés au Blayais en Gironde). Or, à part sa taille démesurée et ses complications inutiles, l’EPR, conçu à la fin des années 80 et au début des années 90, ne présente aucune différence fondamentale avec les réacteurs précédents.

On ne voit donc pas de quel « transfert de technologie » il aurait fallu s’inquiéter en 2012 lorsque Maureen Kearney a été agressée. Il s’agit en réalité assurément d’une affaire de corruption dans laquelle la syndicaliste a « mis son nez »… à son détriment.

En effet, à part lorsque des EPR ont été bradés comme cela a été fait au profit de la Finlande et de la Chine, personne ne souhaite acheter de réacteurs EPR. Pour mémoire, alors que l’on peut lire ici ou là que « les Britanniques ont choisi le réacteur EPR« , il faut rappeler que, avec l’argent des Français, EDF a d’abord racheté British energy à plus de 15 milliards… juste avant que la valeur de cette entreprise ne s’effondre lors de la crise financière de 2008. Ensuite, EDF… s’est commandée deux EPR à elle-même, pour les construire en Angleterre. Cela confirme qu’aucun client digne de ce nom ne veut acheter des EPR.

Il faut par ailleurs rappeler que, dès 2007, toujours avec l’argent des Français, Mme Lauvergeon avait fait racheter à grands frais par Areva l’entreprise Uramin, propriétaire de mines d’uranium… inexploitables. Les milliards ainsi évaporés devaient servir à « décider » des dirigeants d’Afrique du Sud à acheter des EPR… ce qui ne s’est jamais produit. En revanche, les milliards ont bel et bien disparu.

Anne Lauvergeon a été mise en examen dans cette affaire dès mai 2016 : cela va donc bientôt faire 7 ans et la dame, loin d’être jugée et incarcérée comme elle le mérite, parade dans divers médias où elle peut faire la promotion du nucléaire sans recevoir la moindre contradiction.

L’affaire Uramin serait-elle enterrée ? Ou bien « Atomic Anne » comparaitra-t-elle à 91 ans comme M. Balladur dans l’affaire de Karashi ? On notera d’ailleurs que le bien nommé M. Fric (véridique !), accessoirement mari de Mme Lauvergeon, a gagné beaucoup d’argent au passage dans l’affaire Uramin et a été aussi mis en examen en 2016. Lui aussi court toujours impunément…Concernant les méthodes d’Areva, rappelons aussi qu’elles ne tiennent pas toutes à Anne Lauvergeon. Pour mémoire, après avoir révélé des manœuvres relevant de la corruption au Niger de la part d’Areva, nous avons été attaqués en justice par le successeur d’Atomic Anne, Luc Oursel (joué dans le film par Yvan Attal), procès que nous avons remporté haut la main. Depuis, Luc Oursel est décédé et Areva a été démantelée… mais la vérité reste toujours à faire concernant ces affaires de corruption sur fond de délitement de l’industrie nucléaire française.

Observatoire du nucléaire – www.observatoire-du-nucleaire.org

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28 février 2023 ~ 0 Commentaire

sécheresse (courrier)

secheresse 2
Vu de l’étranger.

La sécheresse menace la France

Alors que l’absence de pluie et de neige bat toujours des records dans le pays, la France s’est lancée dans la recherche de solutions, en prévision d’un été particulièrement périlleux.

La France se prépare à des restrictions d’eau. Face à une sécheresse hivernale record signalée la semaine dernière – trente-deux jours sans pluie –, l’inquiétude est arrivée au sommet de l’État. Présent samedi 25 février au Salon de l’agriculture, à Paris, Emmanuel Macron a appelé à un “plan de sobriété” pour l’eau, à l’image de ce qui a été fait pour l’énergie.

Ce lundi 27 février, les préfets étaient convoqués par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, pour coordonner la lutte contre la sécheresse, rapporte Bloomberg : “Parmi les mesures envisagées, des restrictions pourraient être imposées localement par arrêté pour les particuliers et les agriculteurs, dans les régions qui le nécessitent”, écrit le média financier américain. La France tente d’anticiper et d’éviter l’urgence. “Après une grave sécheresse l’année dernière, les niveaux d’eau étaient déjà très bas, et la situation a encore été aggravée cet hiver par des précipitations inférieures aux moyennes, en particulier sur le mois de février qui devrait être le plus sec jamais enregistré depuis 1959.”

De son côté, Die Welt s’alarme de la situation dans les Alpes. En France, en Suisse, en Italie, et partiellement en Autriche, la neige fait défaut cet hiver, et la sécheresse guette, écrit le quotidien allemand. “Ce manque de pluie s’explique par la présence d’anticyclones qui agissent comme un bouclier sur l’Europe occidentale en bloquant les précipitations.” La situation n’est pas inédite, selon un météorologue interrogé par le journal : “Il y a une soixantaine d’années, on avait également connu des périodes de très faibles précipitations en raison de la distribution des températures à la surface des terres et des océans.”

Toujours outre-Rhin, lemagazine Stern s’inquiète de la situation dans le sud-ouest français. Ici, “les sols fissurés et les cours d’eau à sec témoignent du manque d’eau dramatique, conséquence du changement climatique anthropique”.

De ce fait, les Pyrénées-Orientales “s’exposent cette année à des feux de forêt particulièrement violents et précoces”, prévient le journal de Hambourg. Depuis le début de l’année, 90 hectares sont déjà partis en flammes, quatre fois plus qu’à la même période en 2022.

Courrier international

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28 février 2023 ~ 0 Commentaire

eau (la conf’)

eaux

https://www.confederationpaysanne.fr/

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22 février 2023 ~ 0 Commentaire

eaux ( fr3)

des cours d'eau bretons sont en bon état écologique

Sécheresse. La Bretagne enregistre un « triste record » avec de nombreux cours d’eau à sec l’été dernier

Sécheresse et mauvaise qualité des eaux en Bretagne : les derniers chiffres de l’observatoire de l’environnement pour 2022 sont alarmants.

Sécheresse, rivières à sec, fragilité des nappes phréatiques, mauvaise qualité des eaux de surface, épisodes d’algues vertes, pesticides et herbicides dans les eaux de surface : le rapport de l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne présente des chiffres alarmants.

« Triste record » pour une région réputée aussi pluvieuse que la Bretagne : durant la sécheresse de l’été 2022, l’écoulement était invisible ou nul pour 40% des points de mesure des cours d’eau bretons, révèle un rapport publié ce mercredi 22 février.

« La sécheresse de l’été 2022 a pour la première fois touché les quatre départements bretons de manière durable » et brutale, a rappelé Aurélie Mestres, présidente de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB) en présentant à la presse les « Chiffres clés de l’eau en Bretagne ».

Avec mes collègues élus, jusqu’à présent on parlait un peu de réchauffement climatique. Là on l’a pris en pleine poire. Jérémie Allain vice-président de l’OEB et conseiller à la biodiversité de Lamballe Terre & Mer (Côtes-d’Armor).

La Bretagne souffre comme l’ensemble de la France d’un déficit pluviométrique marqué, une situation d’autant plus préoccupante que la région est extrêmement dépendante aux eaux de surface.

Selon le rapport de l’OEB, 76% de l’eau potable en Bretagne est produite à partir des eaux de surface, alors que dans le reste de la France, elle provient aux deux-tiers des eaux souterraines (nappes phréatiques, etc.)

Ille-et-Vilaine: triste constat pour la qualité des eaux

Le phénomène est encore plus marqué dans le département de l’Ille-et-Vilaine (le plus peuplé de la région avec plus d’un million d’habitants), où les dernières restrictions liées à la sécheresse n’ont été levées que fin janvier.

« L’Ille-et-Vilaine est un secteur névralgique, particulièrement sensible avec seulement 2% des eaux de surface qui sont considérées en bon état » sur un plan écologique, déplore Delphine Alexandre, vice-présidente de la Région chargée de la santé, de l’eau et de la biodiversité.

Globalement, la qualité de l’eau s’est certes améliorée depuis les années 1990 pour la pollution aux nitrates et au phosphore, « traduction des efforts mis en œuvre par les acteurs locaux » et notamment le monde agricole, relève Aurélie Mestres.

Algues vertes, pesticides, cyanobactéries  

Mais les teneurs ont tendance à stagner désormais, ce qui explique les nombreux épisodes d’algues vertes et de cyanobactéries toxiques, nourries par ces rejets, ajoute-t-elle.

Le tableau est nettement moins bon pour les pesticides dans les cours d’eau, où les herbicides et les métabolites (substances produites par la dégradation de molécules dites « mères », parfois plus toxiques et persistantes que ces dernières) sont présents dans plus de 99% des 239 stations analysées en 2020.

Par exemple, « le glyphosate, première substance active vendue en Bretagne (…) ainsi que son métabolite l’AMPA, sont quantifiés dans respectivement 35% et 64% des stations dans lesquelles ils sont recherchés« , note le rapport.

CJ avec AFP

22/02/2023 Catherine Jauneau

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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