Aidez-nous à financer la marche des Fiertés 2024 à Brest !
La Marche des Fiertés de Brest revient le 22 juin 2024 pour sa cinquième édition !
Portée par un intercollectif composé des associations Aides, Archives des Vécus Queer, Brest La Trans, David et Jonathan, Détraqueers, Glory All, les Pétrolettes, ainsi que des individu·es non affiliées à des associations, la Marche des Fiertés et son organisation reposent essentiellement sur de l’autofinancement.
Pourquoi désigner une association comptable ?
L’association Les Détraqueers est comptable de l’événement, aidée en cela par des membres d’autres associations. Nous désignons une association comptable afin d’établir un suivi rigoureux du budget et des dépenses en centralisant ces dernières.
La Marche des Fiertés de Brest est-elle subventionnée ?
A l’heure actuelle, la Marche des Fiertés ne bénéficie pas de subventions privées ou publiques. Néanmoins, la ville de Brest met à notre disposition une grande partie du matériel nécessaire (barnums, tables, chaises, installation électrique, sono), qui représenteraient un coût d’environ 15 000€ si nous devions les louer. Les frais restants reposent sur de l’autofinancement : nous organisons un crowdfunding et un ou des événements de levée de fonds.
L’extrême droite au pouvoir en Italie s’en prend aux enfants de mères lesbiennes
Un an après l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en Italie, des enfants de couples lesbiens risquent de se retrouver orphelins, à la suite d’attaques légales du gouvernement. Reportage à Padoue, où une série d’audiences vient d’avoir lieu à ce sujet.
Caterina, Eva, Ettore, Leonardo, Federico, Emanuele, Cesare, Alessandra, Davide, Adele, Elia, Noah, Bianca, Gabriele… L’air grave, face aux caméras, tenant des drapeaux rose et arc-en-ciel, des personnes font résonner ces noms devant le tribunal de Padoue. Ce sont les prénoms de 37 enfants, tous nés après 2017, que des membres de l’association italienne de familles homoparentales Famiglie Arcobaleno (en français, « familles arc-en-ciel ») énoncent, un à un. Ces enfants ont chacun deux parents. Deux mères. Mais, bientôt, ils pourraient n’avoir plus qu’un parent légal.
Au tribunal de Padoue se sont tenues le 14 novembre 2023 les cinq premières audiences d’une série de procès civils qui remettent en cause les actes de naissance sur lesquels figurent deux mères. Depuis 2017, année où la ville est passée à gauche, Padoue enregistre sur l’acte d’état civil les mères non biologiques d’enfants nés de couples de femmes. La procédure est motivée par « le principe qu’il faut assurer la plus grande protection possible aux nouveau-nés qui ont, comme tous les autres, deux parents, même si, dans ce cas, il s’agit de deux mères », souligne la mairie dans un communiqué le jour de l’ouverture des audiences.
« En tant que maire, j’ai le devoir de protéger la dignité des personnes avant tout, de protéger tout un chacun des situations qui les exposent à des discriminations et à des risques inacceptables. Cela s’applique d’autant plus lorsqu’il s’agit de petites filles et de petits garçons », précise le maire de Padoue Sergio Giordani (de centre gauche). Puisque rien ne l’interdit dans la loi, le maire, en tant qu’officier de l’état civil, a décidé en 2017 d’inscrire à celui-ci les mères non biologiques d’enfants nés au sein de couples lesbiens. Cela, tout en informant le bureau du procureur (comme le prévoit la démarche), et ce « sans jamais recevoir de contre-arguments », insiste la mairie. Jusqu’au printemps dernier.
« C’est l’amour qui crée une famille »
Le 23 mars 2023, la procureure de Padoue, Valeria Sanzari, annonce la remise en question de ces actes de naissance qui comprennent deux mères. « Le ministère public peut demander au tribunal d’apprécier la nullité de l’acte [de naissance] lorsque l’homme est indiqué comme mère et la femme comme père. Autrement dit, lorsque deux parents du même sexe sont indiqués », a rapporté le quotidien local Il Gazzettino en juin dernier, au moment de l’envoi des notifications aux familles. La série d’audiences au tribunal de Padoue est la conséquence directe de cette décision du parquet de remettre en cause les actes de naissance.
Le timing n’est pas anodin : c’est avec l’arrivée du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, à l’automne 2022, que les attaques contre les familles homoparentales ont fait surface en Italie. Début 2023, seulement quelques mois après l’élection de Giorgia Meloni, le ministère de l’Intérieur a émis une circulaire, demandant aux maires de cesser l’enregistrement des parents non biologiques des couples homosexuels sur les actes de naissance de leurs enfants. L’annonce du parquet de Padoue en découle.
Georgia Meloni (du parti Frères d’Italie) n’a jamais caché son hostilité envers les personnes LGBTQI+. Déjà en 2019, lors d’une manifestation unitaire de la droite organisée par Matteo Salvini (d’un autre parti d’extrême droite, la Ligue), elle avait fustigé ceux qui voulaient « retirer les mentions père et mère des documents » comme des « ennemis de l’identité de genre et de la famille ».
« Nous sommes un sujet qui divise, alors il est facile de nous utiliser comme prétexte », avance Iryna Shaparava, référente de l’association Famiglie Arcobaleno à Padoue, vêtue d’un sweatshirt rose aux couleurs de son association. Dans son dos, le slogan de l’organisation résume ses revendications : « C’est l’amour qui crée une famille. »
La militante est aussi mère. Son parcours pour créer une famille avec sa compagne a été semé d’obstacles. « J’ai procédé à l’adoption, par une procédure qui me permet d’adopter l’enfant de ma conjointe. Cela a pris presque trois ans, nous avons eu 12 séances avec des assistantes sociales », retrace-t-elle. C’était un « calvaire », dit-elle, tant la procédure a été laborieuse. Les deux femmes ont dû prouver maintes fois leur capacité à être parents, montrer qu’elles étaient de bonnes mères, prouver chaque aspect de leur vie familiale déjà installée. « Nous nous sommes senties humiliées », résume Iryna. Sans l’enregistrement de la deuxième mère sur l’acte de naissance par une municipalité volontaire comme Padoue, ce parcours du combattant de l’adoption est l’unique recours possible pour ces mères.
Ce qui se joue au tribunal de Padoue est politique. C’est l’avenir des familles homoparentales dans le pays qui est en jeu. « Plus que d’effacer une mère d’un acte de naissance, le parquet veut effacer un droit fondamental », dénonce l’avocat de quinze des familles, Michele Giarratano, à la presse. Des affaires du même type avaient eu lieu à Milan, rappelle le conseil, mais le parquet n’avait remis en cause que les actes les plus récents. Ici, la circulaire a été appliquée de manière rétroactive, englobant tous les actes émis depuis 2017. « Certains enfants ont jusqu’à six ans et demi. Il y a donc un élément supplémentaire à prendre en compte, qui touche à l’intérêt de l’enfant : conserver une identité sociale et maintenir une situation familiale qui a structuré leur vie », souligne l’avocat.
Des mères risquent de perdre leurs droits parentaux
Sur la petite place en face du palais de justice, des membres de Famiglie Arcobaleno arborent le même pull fuchsia qu’Iryna, parfois caché sous un manteau pour braver le froid automnal. Les poignets entourés d’un même fil rose, les mères et les membres de l’association répètent : « Nous sommes toutes ces familles ». Les personnes brandissent des morceaux de papier blanc sur lesquels sont imprimés les noms des enfants. Un moyen de montrer que toutes et tous sont concernés par ces procès.
« Le soutien de l’association a été essentiel pour nous », raconte Manuela, jetant un coup d’œil reconnaissant aux personnes autour d’elle. Avec sa compagne Roberta, elles sont venues ce matin de Vérone. Manuela est la mère dite « sociale » de leurs trois enfants, Emma, sept ans, et Ettore et Eva, des jumeaux de trois ans. Elle a adopté leur première fille, mais les deux suivants sont nés à Padoue et ont été enregistrés à l’état civil avec leurs deux mères. À l’issue du procès, elle pourrait perdre ses droits parentaux envers ses jumeaux.
« Je ne pourrai plus les accompagner à l’école, ou les emmener à l’hôpital en cas d’urgence. Et si ma compagne meurt, mes enfants seront considérés comme orphelins, explique la mère derrière ses épaisses lunettes noires. On n’a pas encore expliqué à nos enfants ce qu’il se passe. Pour eux, la famille est un point de repère stable. Leur expliquer que quelqu’un veut détruire cette forteresse, c’est trop difficile pour des enfants si jeunes. Alors, on attend avant de leur dire qu’il y a quelqu’un de mauvais qui veut leur retirer une maman. »
Les audiences se tiennent toutes les semaines, les mardis, jusqu’à Noël. Les militantes et militants aux sweats rose fuchsia de Famiglie Arcobaleno, pour beaucoup des parents LGBTQI+ aussi, promettent d’être là jusqu’au bout. Les premiers jugements seront rendus d’ici quelques semaines.
Mais la Cour constitutionnelle italienne pourrait être appelée à s’exprimer rapidement sur la question à la demande de la nouvelle procureure. Car le ministère public a changé de position depuis le printemps 2023. « Le ministère public a expliqué qu’il avait contesté les actes de naissance pour montrer qu’il y avait un vide juridique et a donc demandé au tribunal de transmettre les documents à la Cour constitutionnelle pour soulever une question de constitutionnalité, explique le quotidien national Il Post. La transmission des actes à la Cour n’est pas automatique : le tribunal décidera de la suite à donner à l’issue des 33 audiences, dont la dernière est fixée au 22 décembre. »
Pour les familles homoparentales, c’est une bonne nouvelle, apprise à l’issue de la première audience. Leur situation, comme le sous-entendait le ministère de l’Intérieur dans sa circulaire, n’est peut-être pas illégale. Si elle arrive, la clarification de la Cour constitutionnelle permettrait d’éclairer la situation pour les parents de tout le pays. « On peut transformer ce qui est né comme une attaque politique aux familles arc-en-ciel en une occasion de combler les vides juridiques pour éviter que ces discriminations ne se reproduisent dans le futur », se félicite, sur le réseau social TikTok, la députée de gauche Rachele Scarpa.
La mairie de Padoue continue, pendant ce temps, d’enregistrer les parents de même sexe sur les actes de naissance de leurs enfants, puisqu’il ne leur a pas été formellement interdit de le faire. Cela fait gagner quelques précieux mois après la naissance de leur enfant aux familles, avant une éventuelle remise en cause du second parent. Mais pour combler ces failles juridiques qui rendent ces familles si précaires, les parents LGBTQI+ d’Italie demandent d’urgence une loi pour les protéger.
Une semaine de mobilisations pour préparer un 25 novembre déterminé, joyeux et revendicatif !
Dans moins de deux semaines, c’est la journée internationale de luttes contre les violences sexistes et sexuelles. D’ici là, nous vous donnons rendez-vous à plusieurs événements pour préparer la lutte, commémorer et vous informer sur les violences sexistes et sexuelles.
L’association d’éducation populaire déCONSTRUIRE propose un atelier d’auto-défense à destination des personnes susceptibles de vivre des discriminations liées à l’origine réelle ou supposée ET du sexisme ou de la transphobie. L’atelier propose des outils et techniques pour se défendre verbalement, psychologiquement, physiquement et émotionnellement dans différentes situations.
Atelier gratuit et sur inscription à autodefense.aref@gmail.com
Samedi 18 novembre, place de la mairie – 12h-18h : journée de sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles
On se retrouve toute l’après-midi en centre-ville avec une multitude d’organisations, collectifs et associations féministes sur des stands d’informations avec de quoi prendre un goûter, faire des pancartes et discuter.
À partir de 16h, il y aura des prises de parole, de la musique et une action commémorative des victimes de féminicides de cette année 2023.
Dimanche 19 novembre, centre Alain Savary 14h-18h : atelier banderole et pancartes
Pour préparer un cortège enragé et pailleté qui détonne pour ce 25 novembre :
Viens fabriquer la banderole de tête et tes plus belles pancartes, mais aussi des pochoirs et collages !
N’hésite pas à ramener du matériel, comme du carton et du papier, et des idées de slogans !
On se retrouve là-bas, pour un 25 novembre coloré, déter et revendicatif !
Lundi 20 novembre, place de la mairie, 19h : TDoR
Pour la journée du souvenir trans (Trans Day of Remembrance, TDoR), nous appelons à rejoindre le rassemblement commémoratif organisé par Ouest Trans. Comme chaque année, retrouvons-nous pour toustes nos adelphes trans, assassiné·es et suicidé·es. Rappelons que si encore aujourd’hui la transphobie tue, nous nous tenons ensemble, fièr·es et solidaires et nous lutterons toujours plus haut et fort pour nos existences et des vies dignes, libres et sans violence pour toustes.
Samedi 25 novembre Charles de Gaulle – 15h : Grande manifestation contre les violences sexistes et sexuellesC’est l’heure de la riposte ! Déferlons dans les rues pour chanter, crier, lutter ensemble. Sortons de l’isolement et de l’impuissance. Notre force, c’est le nombre !
Évidemment, cette liste est non-exhaustive. De nombreuses actions sont organisées par de multiples collectifs et associations, car notre lutte est à notre image. Elle est diverse, elle regorge d’initiatives, elle est créative, elle est puissante. Autour du 25 novembre et tous les jours de l’année, si les violences sont partout, nous aussi.
La Coupe du monde féminine pourrait être “l’événement sportif le plus queer de tous les temps”
Jamais une compétition sportive n’a accueilli autant de joueuses et de membres d’équipes ouvertement LGBTQI. Un décompte symbolique et encourageant, à quelques heures de la finale de la Coupe du monde féminine de football.
La Coupe du monde féminine de football, qui captive des millions de téléspectateurs depuis près d’un mois, s’apprête à siffler le coup d’envoi du match final qui opposera l’Espagne à l’Angleterre, ce dimanche 20 août à midi.
“La compétition aura été captivante et très suivie”, salue The Washington Post, avant de glisser : “Et très, très gay.” Pour cause, parmi les footballeuses et membres des 32 équipes nationales sélectionnées, plus d’une centaine de personnes sont ouvertement LGBTQI. Un décompte symbolique, pour ce qui “pourrait être l’événement sportif le plus ouvertement queer de tous les temps”, souligne le magazine queer Autostraddle.
Question de représentation
La compétition internationale a permis de réunir l’égérie américaine Megan Rapinoe, la légende brésilienne Marta Vieira da Silva et l’attaquante australienne Sam Kerr, “des joueuses très en vue qui assument fièrement leur homosexualité”. L’état des lieux tranche avec la précédente Coupe du monde masculine, qui s’est déroulée au Qatar, fin 2022, où “aucun joueur notoirement gay” n’a été dénombré, rappelle le titre américain.
Au-delà d’une question de chiffres, il s’agit là d’une question de représentation. Voir des sportives queers au cœur d’un engouement médiatique positif est une nouveauté applaudie par Divina Blanca-Jackson, une fan de l’équipe australienne, citée par le journal :
“Si j’avais connu cela étant plus jeune, cela m’aurait grandement facilité les choses. Parce que j’aurais eu la preuve, sur mon écran de télé, que les personnes queers peuvent […] avoir des amis et une famille qui les aiment, et mener une brillante carrière.”
“À certains égards, jouer au foot et revendiquer son appartenance à la communauté LGBTQI sont deux choses naturellement complémentaires”, observe le quotidien de la capitale américaine. Dans les deux cas et depuis des décennies, il s’agit de remettre en question les normes de genre et les attentes envers les femmes.
“Certaines femmes queers se sont justement tournées vers ce sport car il leur permet de s’affranchir des normes traditionnelles de féminité”, explique Jen Peden, présidente des Flying Bats, le club de football féminin LGBTQI de Sydney.
En France, il a fallu attendre les années 1970 pour que la Fédération française de football reconnaisse l’existence du football féminin.
Ce samedi 1er juillet se tenait la première marche des fiertés rurales du pays de Redon, dans le sud de l’Ille-et-Vilaine.
À Redon, une première marche des fiertés rurales déterminée
Avec la Pride de Fougères qui s’est tenue pour la première fois cette année une semaine plus tôt, la marche de Redon est l’une des deux premières Pride organisée en milieu rural en Bretagne.
Pour des fiertés visibles en milieu rural
À l’initiative de la marche, le collectif Fierté rurale en pays de Redon né début 2023 avait pour objectif de visibiliser la communauté LGBTI en milieu rural et d’y créer des liens et des lieux de rencontres qui y sont moins nombreux qu’en milieu urbain. Au final, la marche a réuni près d’un millier de personnes dans les rues de Redon, ainsi qu’une dizaine d’associations du département mais aussi de Nantes et de Quimper, sur son village associatif installé en centre ville.
Fiertés rurales, contre les réacs, les frontières et les violences policières
Au départ de la marche, plusieurs discours revendicatifs dénonçant l’isolement des personnes LGBTI en milieu rural, l’offensive réactionnaire antitrans et LGBTI-phobe ou encore les violences policières et la mort de Nahel ont été chaudement applaudis par les manifestantEs.
Le cortège s’est ensuite élancé sous une fine pluie (bretonne), derrière une batucada très déter’ qui ouvrait la marche en musique, suivie par un large cortège revendicatif réunissant entre autres des militantEs associatifs et politiques, dont plusieurs camarades du NPA.
Comme dans de nombreuses autres prides cette année, les slogans contre les frontières, contre la loi Darmanin et contre les violences policières se sont mêlés aux slogans pour la défense des droits LGBTI, et contexte oblige, une immense banderole « Justice pour Nahel » préparée en dernière minute mais très bienvenue était particulièrement bien visible dans le cortège.
Cette première marche des fiertés rurales à Redon aura en tout cas réussi à créer du lien là où il en manquait et dans un contexte de montée de l’extrême droite et de l’offensive réactionnaire, l’initiative était plus que nécessaire.
Extrême droite. Des groupes radicaux agissent pour empêcher une artiste de présenter son spectacle aux enfants.
Une artiste qui défend l’égalité entre les garçons et les filles subit la tyrannie de groupes de droite radicale. Loin d’actions visibles comme la lutte contre l’accueil d’étranger à Callac en Bretagne, leurs actions se font discrètes mais systématiques. Chronique d’une violence invisible.
Elle s’appelle Marion Rouxin et son spectacle pour enfants déchaîne les foudres de groupes d’extrême droite comme Civitas, la Cocarde étudiante, Profession-Gendarme, Breizh-Info ou Parents en colère. Partout où elle joue, ces factions mobilisent leurs troupes pour tenter d’empêcher le spectacle, allant parfois jusqu’au sabotage.
Jouer aux Légo, c’est pour les filles ou les garçons ?
“Faire ses emplettes, faire du vélo, jouer aux Légo, c’est pour les filles ou les garçons ? Aimer le rose, le bleu, c’est pour les filles ou les garçons ?” Des voix d’enfants ouvrent le spectacle musical de Marion Rouxin. L’artiste joue son spectacle « Fille ou Garçon ? » dans des petites salles partout en France depuis octobre 2022.
“Il n’y a qu’à Marseille ou dernièrement à Saint-Brieuc où nous avons pu jouer tranquillement. J’espère que leur colère se calme”, souffle l’artiste. Des groupes radicaux refusent que le spectacle conçu par cette experte de la scène pour enfants soit joué devant leurs têtes blondes.
L’histoire, chantée à deux voix par Marion et Eric Doria, pose la question de la différence entre garçons et filles. Les interdits, les tabous, la possibilité d’assumer des choix aussi simples que d’avoir des cheveux longs pour un garçon ou de jouer au ballon pour une fille.
Accusée de « perturber le développement des enfants »
Le conte donne, chanson après chanson, la parole à des enfants vivant dans le monde d’aujourd’hui. Certains ont des parents de même sexe, des petites filles jouent au foot et des petits garçons peuvent avoir les larmes aux yeux. Ce discours de tolérance est interprété comme pouvant « perturber le développement de jeunes enfants” par cette communauté radicale.
Un homme a arraché le compteur électrique de la salle pour mettre fin au spectacle.
Marion Rouxin, chanteuse du spectacle « Fille ou Garçon ? »
Depuis près de sept mois, sur quasi toutes les représentations, des petits groupes s’activent pour tenter d’interdire le spectacle. “Le pire a été à Nantes. Un homme a arraché le compteur électrique de la salle pour mettre fin au spectacle. Plus d’électricité, plus rien. Les familles avec enfants se sont retrouvées dans le noir”, se remémore la chanteuse. Un sabotage condamné par la mairie de Nantes qui a mis en lumière “l’implication de l’organisation catholique traditionaliste Civitas”.
Le président de Civitas a reconnu auprès de l’AFP que des “actions de tractages et d’affichages dans les semaines qui ont précédé” le spectacle avaient été menées par son collectif mais refusait de reconnaître sa responsabilité dans ce débordement. Dans un communiqué repris par le groupe Riposte catholique, Civitas mettait en avant “la propagande immorale et contre nature de l’idéologie du genre”.
Courriers aux élus et aux enseignants
Pour empêcher les représentations, ces partisans de l’extrême droite ou de valeurs chrétiennes traditionalistes écrivent aux élus et aux enseignants. Dans des courriers que nous avons pu consulter, le discours mêle théorie du complot face aux politiques en faveur de la “transsexualité” et accusation de « wokisme » ou « de gaspillage d’argent public ».
Certains imaginent que le spectacle est conté par des drag-queens. Une propagande nourrie par des sites d’extrême droite comme Breizh-Info qui affirme que la pîèce musicale présente des théories “déconstructrices pour la famille naturelle et traditionnelle”. À chaque fois, les articles ou tweet appellent à la “mobilisation” pour “les parents qui aiment leurs enfants”.
La méthode Callac
Comme à Nantes en Loire-Atlantique, à Janzé en Ille-et-Vilaine, Gouesnou dans le Finistère ou Sotteville-lès-Rouen en Normandie, Marion Rouxin a subi des pressions du même type que celles contre l’accueil des étrangers dans la commune de Callac : harcèlement numérique, désinformation, propagande. Même contre une artiste qui joue dans des petites salles, il semble que le mouvement d’opposition de la droite ultra-radicale se coordonne.
Quelle société veulent-ils ? Marion Rouxin, chanteuse du spectacle Fille ou Garçon ?
“J’ai longtemps hésité avant d’en parler, pour ne pas les mettre en lumière”, explique Marion Rouxin fatiguée de subir cette pression. “Mais quelle société veulent-ils ?” s’alarme l’artiste dont le but est d’offrir un spectacle qui casse les stéréotypes pour offrir aux enfants l’occasion d’oser s’exprimer.
“J’ai tellement d’enfants qui viennent avec leur classe et qui reviennent avec leurs parents”, s’enthousiasme la chanteuse. “Des petites filles sont contentes d’entendre qu’elles peuvent être aussi fortes que des garçons et des garçons m’avouent qu’ils aimeraient avoir les cheveux longs”.
Malgré les agissements ciblés de groupes militants “il y a très peu d’annulations, la tournée est bien fournie”, se rassure l’artiste. Les messages de soutien de communes, d’écoles, de parents d’élèves ayant pu découvrir le spectacle participent à la faire tenir debout.
Marion Rouxin ne faiblit pas et ne regrette rien. “Au contraire, cela me rend presque plus féministe”, conclut la musicienne.
Rozenn Le Carboulec : « Nous assistons à une offensive réactionnaire, dans la continuité de la Manif pour tous »
Journaliste lesbienne spécialisée dans les questions LGBT, Rozenn Le Carboulec présentera son livre « Les Humilié.e.s » lors de la Pride de Brest, ce samedi. Elle revient sur les dix ans du mariage pour tous et la vague réactionnaire qu’il a attisée. Ancienne rédactrice en chef du média LGBT Têtu, désormais journaliste indépendante, Rozenn Le Carboulec a sorti son premier essai le 3 mai, « Les Humilié.e.s ».
Pourquoi était-il important de revenir dans un livre sur le mariage pour tous, légalisé en 2013 ?
Rozenn Le Carboulec, journaliste formée à Lannion et à Sciences Po Rennes : « Il m’a semblé nécessaire de conserver une trace des humiliations vécues par les personnes homosexuelles au moment de l’obtention de ce droit.
Dix ans après, la plupart des opposants de l’époque reviennent sur leurs propos, comme Gérald Darmanin. Il n’y a plus d’intérêt électoral à défendre cette position, car le mariage pour tous est largement accepté socialement.
Pourtant, des propos atroces ont été tenus, et ont mené à une augmentation sans précédent des violences homophobes, selon SOS Homophobie. Il faut s’en souvenir : les rétropédalages n’atténuent pas les souffrances causées, et la frilosité politique de la gauche à cette époque a laissé des traces. La légalisation de la PMA pour toutes, qui a traîné jusqu’en 2021, n’a pas été accompagnée d’une volonté politique suffisante ».
« Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d’ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là. Il ne faut jamais humilier, il faut parler, il faut “partager des désaccords ”, déclarait Emmanuel Macron à L’Obs à propos du mandat de François Hollande. “Cette France-là”, prétendument humiliée, c’était les membres de “La Manif pour tous ”. Puisque l’actuel président de la République nous y invitait lui-même, j’ai saisi l’occasion de ce livre pour pointer d’autres “désaccords ”, “partager ” d’autres points de vue que ceux alors en boucle à la télé. Raconter une autre version de cet “anniversaire”, du point de vue des “humilié·es ”, les vrai·es. »
Il y a dix ans maintenant était promulgué le «mariage pour tous ». Une reconnaissance à l’arrière-goût amer et non sans douleurs pour beaucoup de personnes LGBT, confrontées des mois durant aux cortèges rose et bleu défilant contre leurs droits ; aux tribunes criant à « la fin de notre civilisation» publiées au nom de la liberté d’expression ; aux débats menés en leur absence sur leurs unions, la PMA, l’éducation de leurs enfants.
Alors qu’étaient coulées les fondations d’un conservatisme désormais solidement établi, ce moment de bascule aurait dû nous alerter. Aujourd’hui plus que jamais, après l’humiliation, s’impose un nécessaire exercice d’humilité. Journaliste et lesbienne, Rozenn Le Carboulec nous invite à l’introspection sur des débats dont nous pourrions tous et toutes faire, un jour, l’objet – à mesure que sont menacés les droits des minorités – pour mieux s’interroger ensemble sur le modèle de société que nous désirons dessiner
Le 21 avril 2023 plus de 270 000 manifestants (selon les organisateurs) défilaient dans les rues de Paris sous le drapeau de « La Manif pour tous » avant l’adoption définitive du texte qui fera de la France le 14e pays au monde à légaliser le mariage entre personnes de même sexe, et après avoir maintenu la pression en se rassemblant quotidiennement près de l’Assemblée nationale, dans les rues, à travers la France, sur les plateaux de télévision et de radio.
Parmi les slogans brandis par les participants, on se souvient avoir lu ou entendu : « Qui détruit la famille menace la paix civile », « Non au mariage destruction de la parité homme-femme et de la société », « Stop à la familiphobie », « Une famille c’est un papa, une maman et des enfants ». Aujourd’hui, nous sommes dix ans après le Mariage pour tous. Personne n’a oublié ce que ça a déclenché dans notre pays.
Tout le monde sait aussi que ces dix dernières années, le Mariage pour tous n’a pas subitement fait s’effondrer les familles dites traditionnelles dans un grand fracas, contrairement aux déclaration des manifestants.
Journaliste, Rozenn le Carboulec se retourne sur dix ans d’une histoire qui drastiquement changé notre société, secouée par les failles entre les différentes groupes, à l’intérieur même de l’Eglise catholique, mais aussi à travers la population, et été le point de départ de nombreux déchirements, intersociétaux, interfamiliaux, et intérieurs.
Que reste-t-il des slogans scandés pendant de longs mois chez les enfants d’hier et les adolesncents et jeunes adultes d’aujourd’hui ? Ceux au coeur des manifestations, souvent exposés en première ligne ; ceux assistants aux défilés devant les journaux télévisés, aux débats chez les adultes. Que raconte cette manifestation de notre société d’aujourd’hui ? Elle-même journaliste LGBT, Rozenn le Carboulec sonne l’heure du bilan et raconte les hommes, les femmes, les enfants et les histoires derrière le déchirement d’une société toute entière.
À Brest, la Marche des fiertés a eu lieu ce samedi
La quatrième Marche des fiertés de Brest a lieu ce samedi après-midi. Le village a ouvert, place de la Liberté, ce matin. Près de 4 000 personnes sont rassemblées place de la Liberté.
La quatrième Marche des fiertés de Brest, pilotée par le collectif Fiertés 29, a lieu ce samedi 24 juin 2023, à partir de 14 h. L’ambiance est à la fois joyeuse et revendicative, colorée, très jeune. Près de 4 000 personnes sont rassemblées sur la place de la Liberté, ce samedi, à 14 h 40.
Le point de départ se situe place de la Liberté, devant la mairie, où un village de stands a ouvert ce samedi matin dès 10 h. Une dizaine d’associations prennent part à l’événement pour lequel elles attendent des milliers de participants (4 000 la dernière fois).
Les militants accueillaient déjà le public place de la Liberté, ce samedi matin.
Le cortège montera par la rue de Glasgow, reviendra vers le boulevard Gambetta, les rampes et la rue de Siam. Sur le chemin, outre les slogans pour la procréation médicalement assistée pour toutes et contre la loi Darmanin sur l’immigration, il sera possible d’entendre le collectif Night Birds et ses sons à tendance électro.
L’objectif est de rendre visibles les revendications et l’existence des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes).
Billy et Ad, de l’association Passages : « Nous avons besoin d’une maison LGBT et féministe à Brest »
Ce samedi, à l’occasion de la Pride de Brest, l’association Passages lancera un appel aux dons pour créer un lieu militant et culturel LGBTI (lesbien, gay, bi, trans, intersexe) et féministe.
D’où est née l’idée de créer une maison LGBTI et féministe à Brest ?
Billy, membre des associations Les Pétrolettes et Passages : « Depuis mes débuts dans le milieu militant brestois, il y a huit ans, j’ai constaté qu’il y avait un manque à combler. Il n’y a pas de locaux ou de centre LGBT à Brest, contrairement à ce qui se fait à Rennes par exemple, et LCause, la Maison pour Toutes, a fermé il y a quelques années.
Plusieurs collectifs queer (*) et féministes ont besoin d’un lieu de ce type pour se réunir en toute sécurité. Cela permet aussi d’accompagner les personnes qui en ont besoin sans empiéter sur nos espaces privés. Il y a quelques semaines, les associations Les Pétrolettes, Nous Toutes Brest, Chardon et Les Détraqueers se sont réunies en assemblée générale et ont déclaré une nouvelle association à la préfecture : Passages, la maison queer et féministe ».
Billy fait partie de l’association Les Pétrolettes, qui tient des permanences au Pôle Santé tous les mardis, de 10 h à 13 h. Manon Fontaine 23 juin 2023https://www.letelegramme.fr/finistere/
OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE
Conférence de Stéphane Lhomme
Samedi 15 mars à 19 h à Belle-Île-en-Mer
salle A
(près de l’Hôtel de Ville, le Palais)
"Nucléaire, renouvelables,
économies d'énergie :
qui sauvera le climat ?"