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09 juillet 2013 ~ 0 Commentaire

Grand succès pour la Fiesta anticapitalista des JAC (Lcr.be)

Grand succès pour la Fiesta anticapitalista des JAC (Lcr.be) dans Jeunes dsc073873

Le jeudi 27 juin, les Jeunes anticapitalistes (JAC) organisaient pour la troisième année consécutive une fête de soutien aux Rencontres internationales des Jeunes qui auront lieu cet été en Grèce du 3 au 9 août   (www.anticapitalisme.be).

Cette année-ci, les jeunes avaient mis les petits plats dans les grands et ont organisé un véritable festival sur le campus du Solbosch de l’ULB, au milieu du Square G créé en mémoire des étudiant*es résistant*es du Groupe G pendant l’occupation nazie. Alors qu’une centaine de participant*es avaient été recensé*es l’an dernier, cette année ce sont plus de 300 personnes qui sont venues non seulement profiter d’une éclaircie inespérée, de bonne musique ou de bières spéciales, mais aussi pour écouter des jeunes militantes et militants de plusieurs pays !

Pauline des JAC a d’abord rappelé le sens de notre engagement politique, la longue liste d’actions et débats publics organisés cette année par les JAC, avec un fil conducteur féministe, écosocialiste et internationaliste, contre l’austérité et la répression de la jeunesse. Marc d’Izquierda anticapitalista (Etat espagnol), Costas d’Antarsya (coalition anticapitaliste) en Grèce, Violaine des jeunes NPA en France, nous ont parlé de l’état des luttes et de la situation politique et sociale dans leur pays : partout, à des rythmes et degrés divers, l’austérité imposée par les gou- vernements européens favorise des mobilisations et des recompositions politiques plus ou moins fortes à gauche. Luis du PRT mexicain nous a quant à lui fait passer le message de résistance porté notamment par les zapatistes de l’EZLN au Chiapas. Tou(te)s ont insisté sur l’importance des Rencontres internationales des Jeunes cet été en Grèce, occasion unique de se retrouver avec des centaines de militant*es de nombreux pays pour partager expériences et moments de fête ! Enfin, Neal et Alexandra des JAC ont conclu politiquement la soirée : Neal en témoignant de son expérience toute fraîche au cœur de la révolte à Istanbul en Turquie, et Alexandra en rappelant la forte mobilisation unitaire de la jeunesse néerlandophone et francophone contre la répression du gouvernement et ses Sanctions administratives communales (SAC), qui s’est manifestée le 29 juin (avec la participation des JAC) et se manifestera encore le 26 octobre dans la rue !

En plus de ces interventions internationalistes et militantes, la programmation musicale de cette Fiesta a ravi les présent*es : le blues de TOMMY GREEN & THE BLUES MACHINE, l’éthiojazz de BARBAZMARI, le rock de Stevie Rose & the Hotshots étaient vraiment très bons et nous ont fait vibrer toute la soirée. Entre chaque groupe, c’est MARACATUMIX ! qui a mis le feu au public avec des percussions brésiliennes très estivales ! Enfin, le duo franco-belge Panda Royal s’est fendu d’un DJ set excellent, que même la pluie, qui faisait son retour dans la nuit, n’a pas arrêté !

Une Fiesta qui a pu compter sur le soutien de nombreuses et nombreux bénévoles sans lesquels il aurait tout simplement été impossible d’or- ganiser pareil évènement : on les remercie donc chaleureusement, ainsi que les participant*es qui nous ont encouragé*es en saluant l’évè- nement, une réussite politico-festive qui booste les camarades en prévision des Rencontres internationales Jeunes en Grèce, et d’une rentrée qui s’annonce endiablée pour les JAC ! Par Jeunes Anticapitalistes (JAC) le Lundi, 08 Juillet 2013

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=2937:qgrand-succes-pour-la-fiesta-anticapitalista-des-jac-a-lulb-&option=com_content&Itemid=53

 

 

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05 juillet 2013 ~ 0 Commentaire

«C’est une seconde révolution» (Le Courrier.ch)

«C’est une seconde révolution» (Le Courrier.ch) dans International rebel

EGYPTE Les événements se sont encore accélérés, hier, avec l’installation d’un nouveau président. Témoignage du chef du mouvement Tamarod, qui a fait tomber le régime Morsi. En Egypte, Mahmoud Badr est un «batal», (héros en arabe). Le jeune journaliste de 28 ans est le chef du mouvement Tamarod (rébellion en arabe) qui a mobilisé une nouvelle fois la rue égyptienne et provoqué la chute du président Mohammed Morsi après une année de règne des Frères musulmans. Avec ses cinq copains, Mahmoud Badr a rédigé une pétition intitulée «Tamarod», qui énumère les échecs de Mohammed Morsi et qui exige une élection présidentielle anticipée. En quelques semaines, l’appel connaît un immense succès et 22 millions de signatures sont récoltées. Tamarod appelait à manifester dimanche dernier. En trois jours, le régime de l’islamiste Morsi vacille. L’armée finit par démettre le président issu des Frères musulmans et organise la transition. Entretien.

Vous êtes rentré dans l’histoire: votre mouvement a réussi à destituer un président élu. Pensiez-vous réussir ­votre coup si facilement?
Mahmoud Badr: C’est incroyable! Nous avons réussi à chasser du pouvoir Morsi et la confrérie des Frères musulmans. En une année de pouvoir, les «Ikhwan» (les Frères) nous ont tellement méprisés, ignorés et marginalisés que nous étions finalement des millions d’Egyptiens dans la rue à réclamer leur départ immédiat. Au final, nous sommes des millions à mettre fin au règne des Frères musulmans, qui ont volé notre révolution et qui ont divisé l’Egypte. La rue a gagné une première manche. Mais il ne faut pas baisser les bras. Le pire est à venir.
En fait, s’agit-il d’un coup d’Etat militaire ou d’une deuxième révolution?
Il n’y a aucune ambiguïté sur la situation que vit l’Egypte aujourd’hui. C’est une seconde révolution populaire. Ce n’est pas un coup d’Etat militaire. C’est un coup de la rue, qui après avoir chassé Moubarak, a mis fin au mandat de Morsi, un président incompétent qui a plongé le pays dans le chaos. Il a imposé une Constitution taillée sur mesure pour sa confrérie. Il a également mené une opération d’«ikhwanisation» des institutions de l’Etat. Il a aussi tenté de mettre la main sur l’appareil judiciaire et restreindre les libertés. Il y a eu quatre fois plus de plaintes contre des journalistes pour «insulte au président» lors des 200 premiers jours de Morsi que pendant les 30 ans de Moubarak. Il est normal que l’armée intervienne pour sauver l’Etat de droit, appuyer les revendications du peuple et repousser l’islamisation radicale du pays.
Qu’attendez-vous de la nouvelle période de transition?
Les Egyptiens veulent des élections présidentielles et législatives et une Constitution au service du peuple et non pas des intégristes qui fonctionnent comme une secte. L’armée a remis le pouvoir politique dans les mains du président du Conseil constitutionnel, Adly Mansour, un civil, jusqu’à la tenue d’une présidentielle anticipée. Il faudrait aussi que les partis politiques se parlent et ne cherchent plus l’appui des militaires ou de la police. L’armée n’a aucun rôle politique à jouer. Elle doit assurer l’unité et la sécurité du pays.
Quel rôle demain pour les Frères ­musulmans?
Il ne faut surtout pas les exclure de la vie politique. Moi, j’ai voté Morsi avant de me rendre compte qu’il a trahi et s’est coupé du peuple et de la révolution. Reste que les Frères musulmans sont l’unique parti politique organisé. Mais ils ont montré qu’ils ne respectent pas l’Etat, ni la diversité de la société. J’ai peur qu’ils n’optent pour la rébellion armée et enfoncent le pays dans la guerre civile. Pour le moment, les Frères occupent les rues et nous jettent des regards menaçants. Nous voulons une Egypte pour tous, non pas un régime d’exclusion comme a voulu l’imposer Morsi.
C’est un peu la chasse aux sorcières?
L’armée a arrêté le président Morsi et ses cadres de la confrérie après qu’ils ont appelé à la résistance. Plus de 35 chaînes de TV en main des Frères musulmans ont été fermées. Elles ont incité à la haine et à la violence. Depuis des mois, les médias des islamistes poussent les gens à punir les chrétiens égyptiens, accusés de comploter contre le pays. Reste que les risques de chasse aux sorcières sont énormes. Il faut absolument que la rue ne cible pas les femmes voilées ni les barbus. Tout barbu n’est pas un islamiste ni un Ikhwan.
C’est bizarre que la rue s’allie avec les militaires pour chasser un président élu alors que vous avez toujours ­dénoncé l’armée qui veut gouverner le pays…
J’ai été présent à la réunion qui a mis fin au régime de Morsi. J’ai dit au général Abdel Fattah al-Sissi que sa mission est de restaurer l’image et le pouvoir de l’armée. Elle doit rester neutre et garantir la stabilité du pays. On ne veut pas que les militaires fassent de la politique. Aujourd’hui, il faut sauver le pays de la faillite. Morsi laisse un peuple de pauvres et une économie en ruine. Le taux de chômage est à 25% et 35% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les milliards des pays du Golfe, qui soutiennent les islamistes, ne sont jamais arrivés dans les mains du peuple.
Que pensez-vous d’Obama qui se dit inquiet pour l’Egypte?
L’Administration américaine et les pays occidentaux ont soutenu pendant 40 ans la dictature de Moubarak et pendant un an les dérives autoritaires des Frères musulmans. Et aujourd’hui, Obama veut nous donner des leçons de démocratie lui qui a parié jusqu’à la dernière minute sur Morsi, lâché même par le plus ignorant des Egyptiens. Il faut que les pays occidentaux revoient leur manière archaïque d’analyser le monde arabe. Ça devient gênant.

VENDREDI 05 JUILLET 2013 Sid Ahmed Hammouche
Plus d’infos sur Révolution arabe: http://revolutionarabe.over-blog.com/

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01 juillet 2013 ~ 0 Commentaire

Egypte. Les manifestants envoient un carton rouge à Morsi (LT+OF)

Egypte. Les manifestants envoient un carton rouge à Morsi (LT+OF) dans International image

La BBC a confirmé ce que disait CNN, 33 millions de manifestants le 30 juin en Egypte, déclarant que c’est la plus grande manifestation de l’histoire de l’humanité: il y aurait donc eu 3 fois plus de manifestants que d’habitants en Tunisie, presqu’autant que d’espagnols… Le chiffre de 33 millions est contesté ( Reuters dit 14 millions). (Selon nos sources, Blog)

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Criant « Dégage ! » et brandissant des cartons rouges, des milliers d’Egyptiens ont hué, ce dimanche, Mohamed Morsi sur la place Tahrir, site emblématique qui a retrouvé l’ambiance et les mots d’ordre de la révolution de 2011 contre Hosni Moubarak.

empty dans Jeunes« Le peuple veut la chute du régime », a lancé la foule, reprenant le slogan-phare déjà crié sur ce haut lieu de manifestation politique au Caire par les opposants à l’ancien président. Ce dimanche, hommes, femmes et enfants ont agité une multitude de cartons rouges en scandant « Morsi, dégage », au son des sifflets et des vuvuzelas.

« Une deuxième révolution »« C’est une deuxième révolution et elle va partir d’ici, car Tahrir en est le symbole », a affirmé Ibrahim Hammouda, un charpentier venu de Damiette, sur la côté méditerranéenne, pour se joindre aux manifestants dans la capitale. En 2011, la foule était descendue dans la rue en portant des portraits des dignitaires du régime Moubarak barrés d’une croix rouge. Ce dimanche, les manifestants ont brandi des photos des dirigeants des Frères musulmans, le mouvement dont est issu Mohamed Morsi, eux aussi barrés de rouge. Mohamed Morsi avait été élu en juin 2012, à l’occasion de la première présidentielle libre de l’histoire du pays. Mais, aujourd’hui, ses détracteurs l’accusent de gouverner au seul profit du camp islamiste et de renier les idéaux démocratiques de la révolution sans laquelle il ne serait sans doute jamais arrivé au pouvoir.
« Morsi m’a trahi »
« Je suis ici, parce que Morsi, pour qui j’ai voté, m’a trahi et n’a pas tenu ses promesses. L’Egypte sera, une nouvelle fois, libérée à partir de la place Tahrir », a déclaré Mohamed Samir, venu de la ville de Mansourah, dans le delta du Nil. Les manifestants se sont regroupés sur la place Tahrir plusieurs heures avant des marches programmées en fin d’après-midi, au départ de différents endroits du Caire, pour converger vers le palais présidentiel situé dans le quartier d’Héliopolis, où l’essentiel des rassemblements est prévu.
« Nous protégeons la révolution de ceux qui la menacent »

A l’heure actuelle, des haut-parleurs diffusent à pleins décibels des chants patriotiques et, aux abords de la place, un service d’ordre porte des gilets fluorescents sur lesquels on peut lire : « Accès interdit aux Frères musulmans ». « Nous protégeons la révolution de ceux qui la menacent », a assuré un manifestant. « Les Frères ne continuent pas la révolution, ils veulent monopoliser l’Etat », a ajouté Mohammed Abdel Wahab, un cadre en marketing venu à Tahrir avec sa famille . N. A. avec AFP30 juin 2013 à 16h36

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/monde/egypte-les-manifestants-envoient-un-carton-rouge-a-morsi-30-06-2013-2155385.php

Deux morts en Egypte lors de manifestation monstre

Politique dimanche 30 juin 2013

Deux personnes ont été tuées dimanche dans des heurts entre partisans et adversaires du président islamiste égyptien Mohamed Morsi, en marge de manifestations monstre à travers tout le pays à l’appel de l’opposition pour réclamer son départ. L’armée estime à «plusieurs millions» le nombre de manifestants anti-Morsi descendus dans la rue, un an jour pour jour après son investiture, a déclaré une source militaire.

«ll s’agit de la plus grande manifestation dans l’histoire de l’Egypte», a ajouté cette source sous couvert de l’anonymat. Une personne a été tuée à Beni Suef et une autre dans la province d’Assiout, au sud du Caire, au cours d’affrontements qui ont aussi fait des dizaines de blessés aux abords de locaux des Frères musulmans, selon les services de sécurité Au Caire, le QG de la confrérie islamiste, dont est issu Mohamed Morsi, a été attaqué dans la soirée avec des cocktails Molotov et des tirs de chevrotine. Sur la place Tahrir, site emblématique de la révolte contre M. Hosni Moubarak début 2011 puis de nombreux autres rassemblements politiques, la foule a afflué en brandissant des cartons rouges à l’adresse du président. Sur la place Tahrir dans le centre du Caire, site emblématique de la révolte qui fit chuter le régime de Hosni Moubarak en février 2011, la foule a afflué en scandant « le peuple veut la chute du régime ». De nombreux manifestants brandissaient des cartons rouge portant l’inscription « dégage » à l’adresse du président, issu du mouvement des Frères musulmans. « C’est une deuxième révolution, et Tahrir en est le symbole », affirmait Ibrahim Hammouda, un charpentier de Damiette (nord) venu participer aux rassemblements dans la capitale.

Le canal de Suez protégé Des manifestations anti-Morsi ont également lieu à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays, à Menouf et Mahallah, dans le delta du Nil, ainsi qu’à Port-Saïd et Suez, sur le canal du même nom, ou encore dans la ville natale de M. Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire. Redoutant de graves troubles dans cette épreuve de force, l’armée et la police se sont déployées à travers le pays pour renforcer la protection des installations vitales, notamment du canal de Suez. Alors que des heurts entre pro et anti-Morsi ont fait huit morts cette semaine dont un Américain, les militaires se sont dit garants de la stabilité du pays si le climat de crise dégénérait.

Manifestation en soirée Le gros des manifestations est attendu en fin d’après-midi et en soirée, avec plusieurs défilés anti-Morsi qui doivent converger vers le palais présidentiel à Héliopolis. Non loin delà, dans le quartier de Nasr City, des militants islamistes campent depuis vendredi pour défendre la « légitimité » du premier chef de l’Etat égyptien à avoir été librement élu. Le Parti de la liberté et de la justice, émanation des Frères musulmans, a lui aussi mobilisé ses partisans pour soutenir M. Morsi, premier président civil et islamiste du pays.

Consignes de prudence Plusieurs pays, dont la France et la Grande-Bretagne, ont diffusé des consignes de prudence à leurs ressortissants, leur recommandant d’éviter les rassemblements ou de limiter leurs déplacements. La crainte d’une aggravation de la crise provoque en outre depuis plusieurs jours une ruée des automobilistes sur les stations service, et pousse de nombreux Egyptiens à faire des provisions. Dimanche, premier jour de travail de la semaine, de nombreuses entreprises et bureaux étaient fermés par mesure de sécurité.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Deux-morts-en-Egypte-lors-de-manifestation-monstre_55257-2207805_actu.Htm

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28 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Loi Fioraso : la LRU 2.0 doit être mise en échec

Loi Fioraso : la LRU 2.0 doit être mise en échec  dans Educ'action 68nanterre-163x300

C’est dans l’indifférence médiatique que la loi Fioraso a été votée au Sénat le 22 juin, devant une vingtaine de Sénateurs présents.

Elle a recueilli les votes du PS, d’une partie de la droite et du groupe EELV. De plus, les sénateurs EELV ont fait adopter un amendement qui, dans les circonstances actuelles et sans autre garantie pour leur statut national, pourrait conduire à instituer un recrutement purement local, voire mandarinal, des enseignants-chercheurs. Au-delà de cet amendement, qui réveille aujourd’hui la colère d’une grande partie de la communauté universitaire, c’est toute la loi Fioraso qui doit être rejetée. En effet, cette loi vise à la mutualisation des moyens entre universités d’un même « territoire » et aboutirait immanquablement à la suppression de filières dans chaque université de ce « territoire ». Elle entend de surcroît transformer chaque université en entreprise qui dégagerait des moyens propres en vendant au prix fort ses formations (aux étudiants étrangers ou en reprise d’études, pour commencer, à l’ensemble des étudiant-e-s à terme). Elle impliquerait le « transfert » vers le privé des résultats d’une recherche publique entièrement soumise aux injonctions de l’État « stratège » et aux intérêts à court terme des capitalistes. Dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation, la régionalisation de l’université conduirait à la soumission du secteur au patronat local et à la remise en cause des statuts nationaux des personnels. Inspirée par une vision néolibérale, marchande et utilitariste de l’université, la loi Fioraso est une nouvelle arme de destruction massive du service public national d’enseignement supérieur et de recherche, dans la droite ligne de la loi LRU de Sarkozy et Pécresse.

Le vote de la loi Fioraso, quelle que soit sa forme définitive après passage en commission mixte du Sénat et de l’assemblée, ne signifie pas que le combat contre la marchandisation de l’université va s’interrompre. La mobilisation contre la loi LRU avait connu ses moments les plus forts bien après le vote de la loi, en 2007 et 2009 notamment. La rentrée universitaire va être également marquée par une pénurie budgétaire sans précédent : les suppressions de postes continuent, les moyens pour le fonctionnement sont en chute libre. L’austérité dans l’enseignement supérieur et la recherche entraîne une dégradation violente des conditions de travail des personnels comme des conditions d’études des étudiants. La mobilisation contre la loi « LRU 2.0″ de Fioraso et l’austérité ne fait que commencer. A nous, étudiant-e-s et personnels des universités et des labos, d’organiser la riposte dès la rentrée universitaire !

Montreuil, le 26 juin 2013 http://www.npa2009.org/node/37892

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26 juin 2013 ~ 0 Commentaire

L’indignation, patrimoine de l’humanité. Maintenant, le Brésil. (Esther Vivas)

 

L’indignation, patrimoine de l’humanité. Maintenant, le Brésil. (Esther Vivas) dans Altermondialisme 130621065939-06-brazil-0621-horizontal-gallery

Inattendue, intempestive et non planifiée, ainsi se présente l’indignation. On l’a vu en Tunisie, en Egypte, en Islande, dans l’Etat espagnol et plus récemment en Turquie. Et aujourd’hui au Brésil. La vague de l’indignation atteint ainsi deux pays géopolitiquement clés. Si, il y a quelques semaines, le Printemps turc surprenait les Turcs eux-mêmes et à l’étranger, aujourd’hui l’histoire se répète avec l’explosion sociale brésilienne.

Le cycle de protestations inauguré par les révoltes dans le monde arabe est toujours ouvert. Et en dépit du fait que tous ces processus de changement, de mécontentement de ceux d’en bas, partagent des éléments communs, ils ne sont pas strictement le décalque des uns et des autres. Chacun d’entre eux répond à ses propres particularités, contextes, expériences et écrivent ainsi leur propre histoire. Cependant, la dynamique de contamination mutuelle est indubitable, d’autant plus dans un monde globalisé, fortement connecté et avec le rôle clé et amplificateur des réseaux sociaux et des médias.

L’indignation qui s’exprime ces jours ci au Brésil signifie son entrée dans le continent latino-américain, qui constituait récemment la référence à l’échelle mondiale en termes de luttes sociales contre le néolibéralisme et l’impérialisme. Les protestations massives des étudiants au Chili en 2011 signalaient déjà le ras-le-bol de la jeunesse vis-à-vis d’une caste politique soumise aux intérêts des marchés. La protestation brésilienne actuelle, avec toutes ses particularités, reproduit et à réinvente à la fois des discours, des instruments 2.0, des acteurs du cycle de protestation indigné global.

Les jeunes des grandes villes, oubliés des politiques des hautes sphères, sont une fois de plus ceux qui impulsent la lutte. Majoritairement non organisés, la plupart d’entre eux expriment pour la première fois leur mécontentement dans la rue, en occupant l’espace public et en faisant entendre leurs voix. Ce qui a commencé comme une protestation contre l’augmentation abusive des tarifs du transport public, dans l’un des pays où ils sont déjà élevés en comparaison au pouvoir d’achat des couches populaires, s’est développé en une mobilisation citoyenne sans précédent, la plus importante dans l’histoire récente du pays.

La corruption, l’inégalité, la mauvaise qualité des services publics, les grands événements « tape à l’œil » et les infrastructures pharaoniques qui vident les caisses de l’Etat constituent seulement une partie des causes. Car c’est aussi le dégoût vis-à-vis d’une caste politique qui renforce ses pratiques de corruption et qui fait la sourde oreille aux revendications sociales, qui s’allie à des banquiers et des technocrates accros à l’usure et au vol et aux conservateurs religieux qui veulent dicter des lois pour « soigner les homosexuels », dans une croisade contre les libertés sexuelles et reproductives. C’est aussi le dégoût des latifundistes assassins des peuples indigènes et des écologistes. Un mécontentement latent contre tout cela qui, finalement, explose. Face à une telle mobilisation sociale, les autorités de dizaines de villes, parmi elles Río de Janeiro et São Paulo, ont annulé l’augmentation des tarifs. Mais cette réaction officielle arrive trop tard. Comme avant à Sidi Bouzid (Tunisie) ou à Taksim (Turquie), la mèche a déjà pris feu. Ce qui a commencé comme une expression de rage face à une injustice s’est entrelacé à un malaise beaucoup plus profond. Et la peur a commencé à changer de camp. La démonstration est faite que l’indignation est un patrimoine de l’humanité. Aujourd’hui, c’est au tour du Brésil. A qui le tour ?

Esther Vivas Mercredi 26 juin 2013 http://npa2009.org/node/37891

*Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

http://esthervivas.com/portugues/

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26 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Le business du gaz lacrymogène : une arme chimique (Avanti.be)

Le business du gaz lacrymogène : une arme chimique (Avanti.be) dans Altermondialisme 818958_protesters-run-from-tear-gas-fired-by-riot-police-in-a-side-street-near-tahrir-square-in-cairo

L’attaque du Parc Gezi à Istanbul et la répression à Rio de Janeiro ont une chose en commun avec la plupart des manifestations de cette année 2013 – bien que leurs causes soient très distinctes ; du viol d’une femme dans le cas de l’Inde aux revendications étudiantes au Chili, en passant par les luttes sociales au Mexique ou contre l’austérité en Europe. Cette chose, c’est le gaz lacrymogène.

Dans le budget de l’Etat espagnol, l’une des rares exceptions aux coupes a été l’achat de matériel antiémeute. Tandis que les dépenses en santé, éducation et sécurité sociale sont réduites, celles en matériel antiémeute ont explosé, passant de 173.000 à 3 millions d’euros en 2013. Au Moyen Orient, le « printemps arabe » est une manne d’or pour l’industrie de sécurité : l’année dernière, le marché de la sécurité dans ces pays à représenté 6 milliards d’euros, soit une augmentation de 18%. Ce marché de la sécurité est caractérisé par les paradoxes et les doubles discours. Au moment où les Etats-Unis approuvent la livraison d’armes aux rebelles en Syrie parce que le régime a utilisé des armes chimiques, personne ne rappelle que le gaz lacrymogène est considéré comme une arme chimique par l’ONU et que ce sont les entreprises étatsuniennes qui dominent ce marché, avec une concurrence croissantes de firmes chinoises et brésiliennes – comme Condor Non-Lethal Technologies. Le Département d’Etat défend ouvertement son utilisation en disant qu’il s’agit d’une arme « non létale » qui « sauve les vies et protège la propriété ». Nous avons interviewé sur cette question Anna Feigenbaum, qui mène des recherches sur l’histoire politique du gaz lacrymogène à l’Université de Bournemouth, au Royaume-Uni.

L’histoire du gaz lacrymogène semble avoir été réécrite ces dernières années. Est-ce une arme chimique ou pas ? Une arme létale ou non-létale ?

Anna Feigenbaum : Dans les protocoles de guerre de l’ONU, il est considéré comme une arme chimique. A la fin de la Première Guerre mondiale, plusieurs pays, et tout particulièrement les Etats-Unis, ont tout fait pour maintenir leur production d’armes chimiques en temps de paix. Les Etats-Unis ont lancé une stratégie de marketing spécifique avec la police et la Garde Nationale, allant jusqu’à organiser des exhibitions spéciales à la Maison Blanche pour démontrer l’utilité du gaz lacrymogène. On a ainsi créé une demande pour le produit. Du côté de l’offre, c’est-à-dire de la production, l’industrie du gaz lacrymogène a modernisé le complexe militaro-industriel qui s’était développé au début du XXe siècle, en huilant la coopération entre les chimistes universitaires, les militaires, la bureaucratie d’Etat et les firmes privées.

Mais aujourd’hui, le produit n’est plus présenté de la même façon ; on ne parle plus « d’arme chimique », comme lors de la Première Guerre mondiale, on parle d’une arme « non létale ».

Ce glissement de sens s’est produit depuis le début. D’une part, on présentait le gaz lacrymogène comme une arme multi-usages, pour attaquer et se défendre, bien que sa principale application fut de briser des grèves. En même temps, on soulignait qu’il n’était pas toxique et qu’il ne produisait aucun dommage durable. Ce fut le fruit d’une grande opération de relations publiques qui fut mise à nu par une enquête en 1939.

A quel moment l’utilisation du gaz lacrymogène s’est-il généralisé pour ce qu’on appelle le « contrôle des foules » ?

C’est dans les années 1930 qu’on commence à l’exporter vers les colonies et les pays de la périphérie. Les Etats-Unis l’ont utilisé aux Philippines et à Panama et le gouvernement britannique en Inde. Ce fut le cas également au Moyen Orient à cette époque, bien que sur ce point les historiens ne sont pas d’accord entre eux.

Dans les années 1960, le gaz lacrymogène faisait partie du paysage habituel des manifestations en Amérique latine…

C’est l’une des choses les plus dangereuses qui se soient produites, parce qu’on a « naturalisé » l’utilisation du gaz lacrymogène alors qu’en réalité il s’agit d’un poison qui, d’un point de vue médial, occasionne une série de dommages bien établis et bien plus sérieux qu’on ne l’admet au niveau officiel, tout particulièrement pour les gens qui ont des problèmes respiratoires ou qui souffrent d’épilepsie, ou pour les personnes âgées. Et il est également très dangereux au niveau politique parce qu’on naturalise un type de réponse répressive à l’encontre du droit à la libre expression et réunion.

L’argument de l’industrie et des gouvernements est qu’il est préférable aux armes à feu pour le contrôle des manifestations et des troubles. Il est classé dans les moyens « non létaux » et le Département d’Etat US affirme qu’il « sauve des vies »…

En Turquie, en Egypte, au Bahreïn ou ailleurs, le gaz lacrymogène est en train d’être utilisé comme une arme, c’est-à-dire qu’on l’utilise dans des lieux fermés et parfois comme munition à tir tendu. L’idée qu’il serait meilleur qu’un autre type d’armes, comme les armes à feu, pose deux problèmes élémentaires. Premièrement, du point de vue des droits civils, on pose comme seule alternative les armes à feu ou le gaz lacrymogène au lieu de se centrer sur la possibilité de la médiation, du dialogue et de la résolution des problèmes qui motivent les protestations. L’option devient alors : ou bien on mitraille les gens, ou bien on les empoisonne avec du gaz lacrymogène. Le second problème est que le gaz lacrymogène s’utilise normalement ensemble avec d’autres formes de contrôle des masses, comme les canons à eau ou les balles en caoutchouc. Cela démontre bien son origine militaire. Lors de la Première Guerre mondiale, le gaz lacrymogène fut conçu dans le cadre d’une tactique d’attaque car il obligeait les soldats à sortir de leurs tranchées et à s’exposer aux autres armes plus létales. La même chose se reproduit dans les manifestations. L’utilisation du gaz lacrymogène créé un chaos, empêche les gens de se mettre à l’abri et les expose à d’autres formes d’attaque.

Vous avez une carte de l’utilisation mondiale du gaz lacrymogène en 2013. Il est notable que dans l’Europe de l’austérité il y a plusieurs pays qui l’ont utilisé, de l’Allemagne à la Belgique, en passant par l’Espagne et la Grèce.

Il y a eu une augmentation des protestations depuis l’éclatement de la crise financière de 2008, et plus encore depuis le début des mesures d’austérité. Parallèlement à cela, nous avons vu que la réponse des autorités à ces protestations est sans cesse plus violente, avec une utilisation accrue du gaz lacrymogène, de balles de caoutchouc et du reste de l’arsenal antiémeute. Nous assistons également à un nouveau glissement sémantique, avec l’importance croissante prise par l’industrie antiterroriste depuis 2001. Il y a eu ces dernières années une convergence entre l’industrie antiterroriste et les méthodes pour mâter les protestations. Récemment, un spécialiste israélien en politiques de maintien de l’ordre m’a commenté qu’on utilisait contre les manifestants israéliens la technologie et le type d’entraînement des forces qui sont utilisées pour des cas de terrorisme. C’est l’utilisation de tactiques militaires pour l’entraînement de la police. Et cela fait également partie de la naturalisation des méthodes de répression. Anna Feigenbaum, Marcelo Justo

Source :
http://brecha.com.uy/index.php/mundo/2024-el-negocio-del-gas-lacrimogeno
Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

http://www.avanti4.be/analyses/article/le-business-du-gaz-lacrymogene-une-arme

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20 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Brésil. Le 17 juin 2013 est déjà entré dans l’histoire (Al’e)

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Déclaration du PSTU (Parti socialiste des travailleurs unifié)

100 mille personnes à Rio de Janeiro, 66 mille à São Paulo, 50 mille à Belo Horizonte [Etat de Minas Gerais], 20 mille à Porto Alegre [Rio Grande do Sul], 15 mille à Belém [Pará], 10 mille à Curitiba [Paraná], 10 mille à Brasilia et plusieurs autres dizaines de milliers dans le pays et à l’étranger. En tout, douze capitales d’Etats de la Fédération ont participé à des manifestations et beaucoup d’autres villes ont fait de même. La population de certaines d’entre elles a marché jusqu’aux palais des gouvernements [des Etats] et du Congrès national, essayant ainsi de «s’emparer des bastilles» du pouvoir corrompu de la bourgeoisie brésilienne [Parti des travailleurs, y compris]

Le 17 juin 2013 est déjà entré dans l’histoire. On n’avait pas vu au Brésil de manifestation de cette dimension depuis 21 ans, c’est-à-dire depuis les grandes manifestations pour chasser Collor de Melo du pouvoir [impeachment de Fernando Collor de Mello en décembre 1992, déchu de ses droits civiques pour 8 ans ; il sera néanmoins à nouveau élu gouverneur de l’Etat d’Alagoas avec le Parti rénovateur travailliste brésilien]. Mais pourquoi le Brésil est-il descendu dans les rues ce lundi 17? Sans aucun doute, l’augmentation du prix des billets des transports publics à São Paulo, introduite par Fernando Haddad [du PT maire de São Paulo] et par Geraldo Alckmin [du PSDB – Parti de la social-démocratie brésilienne, gouverneur de l’Etat de São Paulo], en plus de la brutale répression du 13 juin, a été l’étincelle qui a mis le feu aux manifestations. Cependant, les manifestations expriment un mécontentement plus profond, qui va des premiers signes de la décélération de l’économie – avec la reprise de l’inflation qui est sans doute l’élément le plus fortement ressenti – jusqu’à la révolte de la population contre l’abandon et la passivité des services publics face au vol de sommes astronomiques que constituent les travaux gigantesques autour de la Coupe du Monde. Sur toutes ces questions, la faute va au gouvernement Dilma Rousseff, du PT.

La décélération de l’économie, qui se manifeste entre autres par l’inflation, a miné la sensation de «bien-être» provoquée par la stabilité économique et l’augmentation de la consommation à travers le crédit. L’inflation érode le pouvoir d’achat des salaires déjà très bas. En plus de cela, les salaires se voient de plus en plus rabotés par les dettes croissantes qu’ont accumulées les familles. De son côté, le gouvernement Dilma répond en jetant à la poubelle son supposé «développementisme» (qui en vérité n’a jamais été rien d’autre que le vieux néolibéralisme, associé à des politiques sociales compensatoires) pour appliquer les bonnes vieilles recettes social-démocrates qui exaltent les vertus du superavit primaire [solde budgétaire positif avant le paiement des intérêts de la dette], les taux d’intérêt élevés et les taux de changes fluctuants. En d’autres termes, cela signifie plus de coupes dans les budgets de la santé et de l’éducation. Cela signifie plus de baisses salariales et d’endettement. Ce sont là des éléments d’instabilité, mais cela ne signifie pas pour autant que le pays soit au bord d’une récession. Cela signifie qu’il existe des points de vue différents sur l’économie. Il n’y a plus l’«océan de roses» auquel le gouvernement voulait nous faire croire. L’une des expressions de ce processus, c’est la chute de la cote de popularité de Dilma qui est tombée de 8% durant l’ouverture de la Coupe des Confédérations à Brasilia [une Coupe qui s’organise une année avant le Mondial de foot].

Il y a de l’argent pour la Coupe, mais il n’y en a pas pour la santé, l’éducation… Les gouvernements de droite ont privatisé la santé et ont abandonné les hôpitaux publics. Les gouvernements «pétistes» [du PT] on fait la même chose. La majorité de la population (70%) souffre pour obtenir des consultations et passer des examens à cause du SUS [Système unique de santé]. L’autre partie de la population est l’otage des ordres et des contre-ordres de plans de santé privés. L’éducation du pays se trouve en lambeaux. La bourgeoisie condamne des millions d’enfants et de jeunes à ne pas avoir accès à l’éducation. Dans les classements internationaux, le Brésil est au 88e rang sur 126, derrière le Honduras, l’Equateur et la Bolivie. Le salaire des professeurs est une honte, et quand ceux-ci se mobilisent, c’est par la répression que les gouvernements leur répondent. Toute cette situation contraste avec les milliards accordés aux entreprises dans le cadre des négociations que les stades ont entreprises avec eux pour la Coupe. Pour les douze stades, les dépenses dépassent aujourd’hui les 10 milliards de réais. Le pire de tout, c’est que le gouvernement Dilma va faire avec les stades ce qu’il a déjà fait avec le pétrole: il va privatiser le tout pour des clopinettes, comme il l’a d’ailleurs déjà fait avec le Maracanã [stade de football de Rio l’un des plus grands du monde].

C’est une coupe corrompue qui a aussi été marquée par les lâches expulsions d’habitants pauvres en fonction de travaux d’infra- structure. Selon le Comité populaire de la Coupe du monde 2014, ce n’est pas moins de 250’000 personnes qui vont être chassées de leurs maisons. Une Coupe qui a mis la souveraineté du pays dans les mains de la FIFA [Fédération Internationale de Football Association, dirigé par Sepp Blatter. De Viège dans le Haut-Valais suisse; un charmeur de journalistes, un retors qui manie les demi-vérités en syntonie parfaite avec l’ambiance nauséabonde du siège «clean» de la FIFA à Zurich] et entreprises qui la sponsorisent. L’absurde a été poussé jusqu’à l’approbation d’une loi – la Loi générale de la Coupe – qui supprime la législation du pays et impose même la censure. C’est cette que la Troupe de choc a invoquée pour réprimer la manifestation de Belo Horizonte qui indiquait au mineiros:«Ici on n’entre qu’avec l’autorisation de la FIFA», selon la formule d’un colonel de la Police militaire. Qui ne se souvient de la fameuse phrase de Jerôme Valcke, de la FIFA [manager français, secrétaire général de la FIFA à Zurich-Suisse], qui en est venu à dire qu’il faudrait «donner un coup de pied au cul» du Brésil pour rendre plus efficace ladite loi ? Les manifestations du 17 juin ont été la réponse. C’est le coup de pied que le peuple brésilien a donné dans le cul de la FIFA.

Tarif zéro, tout de suite ! Le PT et le PSDB sont totalement otages de la mafia des compagnies de bus. Leurs campagnes électorales sont financées par ces entreprises. Selon des chiffres de la préfecture elle-même, publiés sur la page internet de la revue Exame, la ville de São Paulo, devra dépenser en 2013 près de 1,25 milliards de reais pour subventionner des entreprises de bus privées [l’ex-patron de la FIFA de 1974 à 1988, sous la dictature militaire, le Brésilien Joao Avelange, était propriétaire d’une gigantesque compagnie de bus]. L’augmentation du billet de 3,20 reais a été une rétribution pour cette mafia. Le PSTU défend la suppression de cette augmentation, tout de suite! Nous défendons aussi le Tarif zéro, tout de suite. Ce n’est pas une utopie, comme la bourgeoisie voudrait nous le faire croire. Dans les temps anciens du PT, à l’époque de l’administration à Sao Paulo de Luiza Erundina (maire de cette ville 1989-1992), un projet de Tarif zéro avait été discuté, projet qui aurait été financé par l’augmentation progressive des impôts des plus riches.

La répression augmente dans tout le pays Il existe une offensive visible de la part de la bourgeoisie et des gouvernements contre le droit de manifester et deprotester. Le gouvernement Dilma et les gouvernements fédéraux répriment des grèves de travailleurs (comme celle des ouvriers de Belo Monte), des manifestations indigènes (les Indiens de l’ethnie terena par exemple, dans le Mato Grosso du sud) et maintenant tout type de manifestation contre les coûts de la Coupe et contre l’augmentation du prix des transports. Comme cela a été fait en Afrique du sud, où a eu lieu la Coupe précédente, le gouvernement Dilma tente d’imposer un recul des droits fondamentaux de la population.

Dilma, ça n’ira pas comme ça! Le peuple va continuer à descendre dans la rue! Le peuple va continuer à être dans la rue. De nouvelles manifestations sont déjà fixées dans tout le pays. Le PSTU participera à chacune d’entre elles avec les revendications suivantes:

• Annulation des augmentations du coût des transports publics.
• A bas la répression! Défense du droit à la mobilisation! Sanctions contre ceux qui ordonnent la répression !
• Unifier les luttes en une journée nationale contre l’augmentation du prix des transports et contre la répression!
• Pour des transports publics gratuits! Etatisation des transports!
• Pour la démilitarisation de la Police militaire! En finir avec la troupe de choc!
• Dilma, gèle les prix des aliments et des transports!
• Dilma, reviens sur les privatisations des stades tels que le Maracanã !
• Pour la suspension du bradage du pétrole! La Petrobrás, une entreprise d’Etat à 100%!
• 10% du PIB pour l’éducation!
• 2% du PIB pour les transports !

(18 juin 2013) Traduction A l’Encontre Publié par Alencontre le 19 – juin – 2013

http://alencontre.org/ameriques/amelat/bresil/bresil-le-17-juin-2013-est-deja-entre-dans-lhistoire.html

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20 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Brésil, des manifestations pour « pouvoir vivre en ville » (CI)

Brésil, des manifestations pour

Les manifestations contre la hausse du prix des transports et le gaspillage de l’argent public dans les événements sportifs se sont multipliées dans tout le pays.
En cause : la transformation des villes imposée par les autorités. L’histoire se répète. En avril dernier, à Porto Alegre, les protestations contre la hausse du prix du billet de bus avaient été immédiatement disqualifiées par la presse dite de référence, qui gonflait les épisodes de vandalisme en ignorant les raisons des manifestants [37 millions de Brésiliens ne prennent pas les transports faute de moyens].  Sauf que les rassemblements attiraient toujours plus de mon- de, malgré le durcissement de la répression. Puis cette presse a dû se résoudre à tenter de comprendre pourquoi les jeunes manifestaient.

A São Paulo, le jeudi 13 juin, nous étions encore dans la phase où la presse dite de référence montre qu’elle est incapable de voir ce qui est sous son nez. La police militaire provoque le chaos, arrête des gens pour port de vinaigre, agresse des journalistes et tire des balles de caoutchouc. Ils urinent sur les gens, et la presse nous dit que c’est de la pluie.  A Porto Alegre, la justice a fini par décider la suspension de la hausse et la mairie s’y est pliée. A São Paulo, la même chose peut se produire, mais cela n’a plus guère d’importance. Le coût élevé [selon l’Insee brésilien, le transport est le troisième poste de dépense des familles] et la mauvaise qualité des transports publics dans les grandes villes sont devenus un simple détail.

Les manifestations, qui ont débuté sur cette question spécifique, ont comme toile de fond un processus qui transforme les villes en un lieu toujours plus hostile aux personnes. Gentryfication, élitisation, hygiénisation, peu importe le nom qu’on lui donne : les villes sont en train de devenir un endroit où circulent des véhicules, où les affaires immobilières prospèrent, dont les pauvres sont chassés et où tout le reste est interdit. Les gens suffoquent et réagissent en allant de plus en plus dans la rue – la plus grande tribune du Brésil. Et tout cela est lié à la Coupe du monde 2014 et à la Coupe des confédérations [disputée du 15 au 30 juin et déjà perturbée par plusieurs manifestations].

L’organisation brésilienne de ces méga-événements sportifs n’est rien de moins qu’un catalyseur de ce processus d’exclusion violente des grandes villes. Cela sert de prétexte au nettoyage social et à la mise en place de diverses mesures autoritaires. La tentative d’interdire l’acarajé [beignets de crevettes typiques de la région de Bahia] et les festas juninas [les fêtes de la Saint-Jean, sous la pression de la Fifa] était une broutille. Il y a des choses beaucoup plus graves qui avancent à grands pas dans les sphères du pouvoir.  D’ici le mois d’août, un projet de loi doit être voté qui peut qualifier de terroristes des actions entreprises par des mouvements sociaux. Un autre texte actuellement au Sénat prévoit de répertorier de nouveaux délits pendant la durée du Mondial 2014, avec notamment des “limitations à l’exercice du droit de grève”. La justice de l’Etat du Minas Gerais a déjà interdit à deux syndicats de manifester durant la Coupe des confédérations. Tout cela pour que le pays soit prêt à recevoir la “Coupe de tout le monde”.

Ceux qui continuent à penser que les manifestants des grandes villes brésiliennes sont des vandales ou qu’ils protestent seulement contre l’augmentation du prix des transports ont vraiment des œillères. Ils protestent contre tout ce qui est en train de se passer – contre l’augmentation, contre les expulsions, contre l’abattage des arbres. Les gens manifestent, fondamentalement, pour le droit de vivre en ville.  Toute ressemblance avec ce qui se passe dans d’autres parties du monde n’est pas pure coïncidence. L’indignation, surtout celle de la jeunesse, augmente avec la faillite de la politique traditionnelle, devenue un auxiliaire des intérêts privés et incapable de répondre aux problèmes de la population. Un air de printemps souffle au Brésil. Et, soyez-en sûrs, d’ici à la Coupe du monde, il soufflera encore plus fort.

Daniel Cassol Publié le 14 juin Brasil de fato |

http://www.courrierinternational.com/article/2013/06/19/des-manifestations-pour-pouvoir-vivre-en-ville

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19 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Brésil : La révolte populaire est légitime ! ( PSOL)

Brésil : La révolte populaire est légitime ! ( PSOL) dans International manifestacao-preco-passagens-sp-20130607-31-size-598

Depuis une semaine, le Brésil est secoué par un mouvement social d’« indignés » qui ne cesse de s’élargir contre la hausse des tarifs des transports publics décidée dans plus d’une vingtaine de villes du pays. Mais, comme avec le Parc Gezi en Turquie, ce n’est que la pointe de l’iceberg et le détonateur d’un malaise et d’un mécontentement social beaucoup plus profond. Et comme en Turquie ou ailleurs, la répression policière brutale n’a fait que stimuler le mouvement au lieu de l’intimider. Initiées par un mouvement appelé « Movimiento Pase Libre » (une organisation étudiante qui revendique la gratuité du transport public), les manifestations jouissent d’un large soutien dans l’opinion et le mouvement prend de plus en plus un caractère de masse, avec des manifestations d’une ampleur jamais vue au Brésil depuis 15 ans. Ainsi, ce lundi, 100.000 personnes ont manifesté à Río de Janeiro, 65.000 à Sao Paulo, et plusieurs dizaines de milliers d’autres à Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre, Salvador, Belén, Vitoria et Curitiba, entre autres grandes capitales régionales. A Brasilia, les protestations se concentrent surtout contre les dépenses pharaoniques de prestige engagées par les autorités pour organiser des événements sportifs internationaux. Le gouvernement dépense des milliards en stades de football alors que les secteurs publics des transports, de l’éducation et de la santé sont en difficulté. Les « indignés » brésiliens exigent donc principalement pour le moment l’amé-lioration des services publics et de plus grands investissement dans ces secteurs, ainsi que la lutte contre la corruption et le gaspillage des ressources publiques. Nous reproduisons ci-dessous une déclaration du PSOL, organisation anticapitaliste brésilienne issue d’une scission du PT (Parti des Travailleurs, au pouvoir). (Avanti4.be)

Le PSOL (Parti du Socialisme et de la Liberté) exprime son soutien le plus total aux mobilisations qui ont lieu dans tout le Brésil contre l’augmentation des prix des transports publics et dénonce avec force la violence policière qui tente de réprimer le droit légitime d’organisation et d’expression.

L’augmentation de l’intensité des protestations – qui touchent les villes de Porto Alegre, Natal, Maceió, Goiania, Río de Janeiro et São Paulo – a brisé le black-out médiatique des grands médias et elles sont devenues un thème central de l’actualité. Les autorités qui « frappent et emprisonnent » ne comprennent pas que la révolte est provoquée par le ras-le-bol de passer six heures par jour dans des transports publics de mauvaise qualité et qui engloutissent un tiers du salaire ; là est la raison principale du soutien populaire aux manifestations. La contestation, qui a été initiée par les jeunes, n’est que la pointe de l’iceberg d’une grande insatisfaction collective. Répondre avec intransigeance, violence et brutalité policière c’est jeter de l’huile sur le feu. Alckmin (gouverneur du PSDB – social-démocrate – dans l’Etat de São Paulo), Haddad (maire du Parti des Travailleurs de la ville de São Paulo), Paes (maire du PMDB – centre-droit – dans la ville de Rio de Janeiro) et Cabral (gouverneur dans l’Etat de Rio de Janeiro) doivent assumer leurs responsabilités dans cette répression répugnante et absurde ainsi que leur inaction. En outre, il ne revient pas au ministre de la justice, Cardozo, de contribuer à stimuler l’agressivité de la Police Fédérale dans la répression des mouvements.

L’augmentation de la violence provoquée par la Police Militaire, surtout lors des récentes protestations dans l’Etat de São Paulo, démontrent que la politique totalitaire des gouvernements locaux et de l’Etat fédéral ne supporte pas la critique et la contestation. Cela les pousse à criminaliser les mouvements sociaux, ce qui est inacceptable dans une société qui se dit démocratique. Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnées. En outre, condamner les activistes à payer des amendes élevées et avec des plaintes pour « conspiration » est inadmissible.

En accusant la totalité de ce mouvement large et légitime de vandalisme, les gouvernements sans scrupules et l’élite brésilienne tentent de manipuler l’opinion publique. Mais leur tentative est vouée à l’échec comme le montre clairement les résultats des sondages qui démontrent un énorme soutien populaire envers les manifestations et le rejet de la coercition et de la violence policière. Il convient de signaler que, récemment, les coûts des transports ont été exemptés d’impôts. Il est absurde de constater que les patrons des entreprises publiques annulent cet avantage fiscal en réajustant les prix à la hausse, avec le consentement des maires et des gouverneurs. Cette collusion entre les entreprises et les gouvernants n’est pas étonnante puisque ces entreprises ont subventionné les campagnes électorales de ceux qui, aujourd’hui, leur « renvoient l’ascenseur » de cette manière.

Dans les villes gouvernées par le PSOL – Macapá et Itaocara –, il n’y a pas eu d’augmentation des tarifs des autobus, par décision politique des maires. Notre logique de gouvernement est d’être au service des travailleurs et de la jeunesse et non des patrons qui transforment le droit au transport public en un vulgaire business. Nous pensons qu’il est possible, avec un budget équilibré et la volonté politique nécessaire, d’avancer des mesures telles que la gratuité pour les étudiants et même la gratuité pour tous. La défense de ces propositions n’a donc rien d’irréaliste ou d’absurde car elle garantit le droit constitutionnel des citoyens à la mobilité. Le PSOL défend le droit à la protestation, le droit au transport public de qualité et dénonce la violence policière. Les mouvements à Goiânia et Porto Alegre ont obtenu des victoires avec la réduction des prix du transport. Il faut poursuivre dans cette voie et arracher d’autres victoires. Et ce n’est qu’en luttant que nous pourrons vaincre.

Brasilia/ Brésil, 14 juin 2013. Source :
http://psol50.org.br/site/noticias/2060/psol-emite-nota-em-apoio-as-manifestacoes-contra-o-aumento-de-passagens-e-repudia-repressao-da-policia Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

 

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11 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Pour Clément : La rage au cœur, ne jamais oublier, ne jamais pardonner (Sud-ScPo)

Pour Clément : La rage au cœur, ne jamais oublier, ne jamais pardonner (Sud-ScPo) dans Antifascisme bete-gevaudan-090912

Mercredi 5 juin. Peu de jours ont passé et pourtant ils nous semblent une éternité :

depuis la mort de Clément, nous sommes pris-es dans une effervescence qu’il est dur de maîtriser. Rien, sans doute, peut-être pas même les années et l’expérience que nous n’avons pas, ne peut préparer quiconque à enterrer un ami et camarade. Si le temps de recueillement et de deuil dont nous avons besoin ne nous est pas accordé, c’est que le meurtre de Clément est un meurtre politique. En tant que tel, il appelle une réponse politique. Ce monde ne s’arrête pas par égard pour nos larmes ; par respect pour Clément, pour ses luttes, nous ne pouvons pas baisser les bras, aujourd’hui moins que jamais. Il nous faut relever la tête, transformer notre douleur en colère, et notre rage, en force. Ce sont tout à la fois cette irrépressible douleur, cette irrépressible colère, rage, et force, qui habitent ces lignes par lesquelles nous voulons restituer à la mort de Clément le sens qu’il aurait voulu qu’on lui donne : un sens politique.

Dimanche 2 juin, trois jours avant l’assassinat de Clément, la Ligue de défense juive (LDJ), milice ultra-nationaliste pro-Israël, considérée comme une organisation terroriste et interdite sur les sols étasunien et israélien mais tolérée en France, a revendiqué l’attaque d’un jeune homme prénommé Mounir et de l’avoir plongé dans le coma. Mardi 4 juin, un couple de femmes est violemment agressé après un rassemblement de « veilleurs » anti-mariage : l’une d’elles, transportée en urgence à l’hôpital, reçoit 90 jours d’ITT. Jeudi 6 juin, Rabia, jeune femme portant le foulard, est violemment agressée par « deux individus au crâne rasé », portant des bombers et appartenant très vraisemblablement à l’extrême-droite. Alors qu’elle cherche à porter plainte, la police lui conseille de rentrer chez elle et de ne pas « ébruiter  l’affaire ». Le même jour, alors que nous occupons les rues de Paris et d’ailleurs en hommage à Clément et à son combat antifasciste et que M. Valls gesticule dans tous les sens en parlant de dissoudre les JNR, une des plus grosse rafles de sans-papier-e-s des dernières années a lieu à Paris. Le 7 juin, nous apprenons la relaxe requise par le parquet pour le policier responsable de la mort de Moushin et Lakhamy à Villiers-le-Bel en 2007.

La liste est encore longue.

Clément n’a pas été assassiné seulement par une bande de fascistes. Il n’a pas été assassiné seulement par l’extrême-droite reconnue comme telle. Clément est plus largement la victime de la montée à grande vitesse des idées les plus nauséabondes et de leur banalisation, en France et ailleurs en Europe. Clément a aussi été tué par le racisme – et en particulier l’islamophobie –, la xénophobie, l’homophobie d’Etat. Nous avons vu l’homophobie défiler dans nos rues sans complexe pendant des mois. Cela fait des années que l’islamophobie occupe l’espace politique et médiatique, accompagnée de son lot de menaces, de vexations, d’agressions – de plus en plus violentes. La « bête immonde » ne naît pas seule. La confiance dont fait preuve l’extrême-droite est permise par et se nourrit des discours et des pratiques racistes, xénophobes, homophobes, provenant des institutions de pouvoir.

Clément était un homme, hétérosexuel, cisgenre, blanc, étudiant à Sciences Po. Il a été tué parce qu’il était militant antifasciste, libertaire. Il a été tué comme pourraient l’être les lesbiennes, bi-e-s, gays, trans’, qui auraient le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Il a été tué comme pourraient l’être les non-blanc-he-s, les immigré-e-s, indigènes, musulman-e-s, qui sont l’objet du racisme le plus décomplexé. Sa mort émeut l’opinion comme rarement la mort des victimes non-blanc-he-s des crimes policiers, des ratonnades et autres assassinats racistes ont ému l’opinion. Malgré le poids de la douleur, nous ne pouvons pas l’ignorer. Cela n’enlève rien à notre peine, et, si c’est encore possible, cela accroît notre rage et notre détermination à lutter. Clément était antifasciste : il se battait pour la défense d’une égalité radicale des droits, et aux côtés de tou-te-s celles et ceux que l’extrême-droite considère comme des ennemi-e-s à abattre – les minorités sexuelles et les trans’, les immigré-e-s, indigènes, musulmans, les militant-e-s politiques. Clément dénonçait sans relâche la banalisation voire l’institu-tionnalisation des idées et pratiques des droites extrêmes. Tant que, jusque parmi nous, jusque dans la gauche radicale voire révolutionnaire, nous ne purgerons pas notre discours des moindres vestiges de nationalisme, tant que nous ne combattrons pas constamment et durablement le racisme, l’islamophobie, les chasses aux Roms et aux sans-papier-e-s, l’homophobie, le sexisme, nous creuserons, nous aussi, le lit de la « bête immonde » que l’on voit grossir. C’est ce combat-là que nous devons continuer. Contre le fascisme, par tous les moyens nécessaires.

Solidaires IEP Paris

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