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13 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

manifestations interdites: valls en mal d’autorité (lo)

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Jugées en comparution immédiate pour participation à une manifestation interdite le 8 novembre à Toulouse, contre les violences policières ayant entraîné la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens, quatre personnes ont écopé de peines de prison, ferme ou avec sursis. D’autres attendent de passer en jugement.

C’est donc une double répression qui touche ces manifestants. Le jour même de la manifestation, ils ont été gazés par la police. Et dans la foulée la justice les a condamnés.

D’autres manifestations, contre la guerre qu’a menée l’armée israélienne à Gaza ont été interdites cet été en région parisienne. Un des organisateurs, militant du NPA, a ensuite été traîné devant un tribunal. Et quand le juge l’a relaxé le 22  octobre, le parquet général – c’est-à-dire l’exécutant du ministère de la Justice – a fait appel, en espérant qu’une autre juridiction le condamne.

Ces interdictions, frappant des manifestations de protestation contre des injustices, se sont multipliées ces derniers mois. Les autorités les justifient en évoquant les éventuels débordements violents des manifestants. Mais interdire une manifestation n’empêche pas d’éventuels casseurs d’y venir et provoque aussi des heurts avec des manifestants d’autant plus indignés que l’État prétend les empêcher de s’exprimer.

Manuel Valls n’est évidemment pas étranger à ces interdictions. Son passage au ministère de l’Intérieur puis à Matignon, son obsession à marquer sa différence avec les autres hiérarques socialistes sur le thème de l’ordre et à affirmer sa posture d’homme à poigne, le poussent à restreindre cette liberté élémentaire. Au point de vouloir se montrer plus à droite que la droite… Lucien Détroit

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2415&id=9

 

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13 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

contre l’arbitraire policier: les lycéens manifestent (lo)

contre l'arbitraire policier: les lycéens manifestent (lo)  dans Ecologie & climat

Suite à la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, plusieurs dizaines d’établissements parisiens ont été bloqués par des lycéens.

Sans réel appel d’organisation syndicale ou politique, la mobilisation s’est répandue rapidement, essentiellement dans les lycées qui en octobre 2013 avaient déjà manifesté contre l’expulsion de la jeune collégienne Léonarda et contre celle d’un autre lycéen, Khatchik. Jeudi 6 novembre, ils étaient plus d’un millier à manifester « contre les violences policières ». Le mouvement pour l’instant n’est pas allé au-delà. Mais cette envie d’une partie de la jeunesse d’exprimer son mécontentement à l’occasion de la mort du jeune manifestant pourrait bien rebondir sur un autre sujet.

Yero, élève en CAP de menuiserie dans un lycée du XVe arrondissement, d’origine mauritanienne, a été arrêté parce qu’il était sans papiers et est menacé d’expulsion. Alors que ce lycéen possède un acte de naissance prouvant qu’il a moins de 18 ans et qu’il est d’origine mauritanienne, la police persiste à le considérer majeur suite à des « tests osseux » dont la fiabilité est contestée. Et elle veut l’expulser vers le Sénégal, pays où il n’a jamais mis les pieds, car des tests d’empreintes digitales l’auraient identifié comme un Sénégalais de 19 ans. En réponse, une nouvelle manifestation lycéenne était prévue jeudi 13 novembre, cette fois encore « contre les violences policières » et pour s’opposer à l’expulsion de lycéens en général, et à celle de Yero en particulier.

Cette mobilisation d’une partie de la jeunesse est pour l’instant d’ampleur très limitée. Mais elle exprime de légitimes sentiments de solidarité et une protestation qui doit se développer. Pierre Royan

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2415&id=8

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11 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

mexique, le voyage vers l’enfer des étudiants disparus (ci)

APTOPIX Mexico Violence

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En s’appuyant sur des récits de survivants et sur les aveux de trois membres du commando soupçonné d’être responsable de la disparition des 43 étudiants mexicains, El País retrace les événements de « la nuit la plus noire du Mexique ».
La nuit du 26 septembre 2014, Ernesto Guerrero, étudiant de 23 ans, s’est retrouvé avec le canon d’un fusil d’assaut AR-15 pointé sur lui.
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« Casse-toi ou je te bute. » A ce moment-là, il ne savait pas que le policier venait de lui épargner une mort certaine (…). Comme Ernesto l’a raconté des semaines plus tard, des dizaines d’étudiants de l’Ecole normale d’Ayotzinapa gisaient sur l’asphalte et les policiers chargeaient les corps dans des camionnettes. Les véhicules étaient pleins à craquer. La police était tellement débordée qu’elle avait même réclamé de l’aide aux agents de la localité voisine de Cocula, et quand Ernesto, armé de son courage, s’est approché pour s’inquiéter du sort de ses amis, il n’y avait plus de place pour lui. Les policiers l’ont alors menacé et lui ont ordonné de partir. (…)
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Suivis à la trace par les narcos Ce 26 septembre, Ernesto s’était rendu à Iguala, avec une centaine de futurs instituteurs dans deux autobus. Venus d’Ayotzinapa, les étudiants motivés et bruyants avaient l’intention, comme ils l’avaient déjà fait par le passé, de récolter des fonds : faire la quête dans les rues du centre, entrer dans les commerces et même bloquer la circulation. Leur arrivée n’est pas passée inaperçue. Les narcos, selon la reconstitution des faits par le procureur de la justice mexicain, les avaient suivis à la trace et alerté le commissariat. Les étudiants n’étaient pas les bienvenus.(….)
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L’horreur a ouvert sa gueule toute grande Selon les enquêtes en cours, l’épouse du maire d’Iguala, est à la tête des finances du cartel des Guerreros Unidos de la ville. Ses liens avec les narcos ne datent pas d’hier. Elle est la fille d’une ancienne petite main d’Arturo Beltrán Leyva, le « chef des chefs », et ses propres frères ont créé sous les ordres de Beltrán, une petite organisation criminelle ayant pour objectif de s’attaquer aux cartels des Zetas et de la Familia Michoacana. (…)
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Le maire a exigé de ses sbires qu’ils empêchent cette manifestation à tout prix, et, selon certaines versions, qu’ils livrent les étudiants aux Guerreros Unidos. L’ordre a été exécuté scrupuleusement. L’horreur a ouvert sa gueule toute grande. On ne saura peut-être jamais comment la barbarie a atteint de telles proportions, mais l’enquête policière est arrivée à déterminer que les élèves-enseignants, qui ignoraient certainement la vraie nature du pouvoir municipal d’Iguala, ont été massacrés avec autant de rage que s’ils avaient appartenu à des cartels rivaux.
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Partie de chasse macabre La police s’est acharnée sur les élèves-enseignants, les attaquant par vagues successives. Ces derniers ont tenté en vain de fuir en prenant d’assaut des autocars. Deux d’entre eux ont été par balle, un autre a eu la peau de son visage arrachée, trois personnes étrangères aux faits ont été abat- tues, car elles avaient été prises pour des étudiants-enseignants. Dans cette partie de chasse, des dizaines d’étudiants ont été arrêtés et conduits au commissariat d’Iguala. Personne n’a donné l’ordre d’arrêter. Le piège s’est refermé.
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Par une nuit presque sans lune, les étudiants ont été entassés comme du bétail dans un camion et une camionnette, puis conduits à la décharge de Cocula. Ç’a été un voyage vers l’enfer. Nombre de ces jeunes, sans doute une quinzaine, blessés graves et frappés, sont morts d’asphyxie pendant le trajet. Une fois arrivés sur place, les survivants ont dû descendre un à un. Les mains sur la tête, on les obligeait à marcher sur un court trajet, à s’allonger sur le sol, puis à répondre à des questions. (…)A l’issue de l’interrogatoire, ils recevaient une balle dans la tête. (…)Comme pour un rite barbare, ils ont préparé un immense bûcher dans la décharge. Sur un lit de pierres circulaire, ils ont d’abord disposé des pneus, puis du bois. Par-dessus, ils ont placé les cadavres avant de les arroser d’essence et de gazole.
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Le brasier a illuminé la nuit la plus noire du Mexique. Les flammes ont été alimentées pendant des heures. Les tueurs, sûrs de leur impunité, se sont éloignés en attendant que le feu se consume. (…) Il allait encore falloir quelques jours pour que le Mexique ouvre les yeux sur l’horreur.
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El País Jan Martínez Ahrens 11 novembre 2014

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09 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

rémi fraisse : des milliers de lycéens reprennent la rue!(ccr)

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Une nouvelle étape de la mobilisation

Une fois de plus, en écho à la mobilisation de l’année dernière, les lycéen-ne-s se mettent en pointe de la contestation sociale en refusant de laisser impuni le crime d’Etat que constitue l’assassinat de Rémi Fraisse. Ils étaient plus de 3000 jeudi dans les rues parisiennes, et à nouveau quelques centaines vendredi.

«Lycéens en colère, Contre les violences policières!» «On peut désormais parler d’«affaire Rémi Fraisse»: c’est un ainsi que débutait l’article des Echos sur la journée de jeudi. «Désormais», l’affaire Rémi Fraisse ne peut rester plus longtemps le synonyme d’une entreprise de communication réussie pour le gouvernement et la caste politico-médiatique. Après de longues journées de vacances où il avait semblé possible de faire oublier ce crime d’Etat, voire de criminaliser les rassemblements qui s’étaient tenus dans toute la France, la mobilisation lycéenne de ces deux derniers jours a remis à l’ordre du jour la seule réponse possible face à la mort de Rémi Fraisse: une réponse militante, une réponse de rue, bien loin des cierges et des minutes de silence apolitiques.

Dès le début de semaine, les réseaux sociaux s’agitaient de la colère lycéenne. De commentaires facebook en boucles de textos, l’idée qu’on ne pouvait pas ne pas réagir à la mort d’un jeune, d’un camarade, s’est propagée de lycée en lycée. Organisation du blocage, écriture de slogans, confection de pancartes et de banderoles: jeudi, c’est au total 15 lycées qui ont été totalement bloqués, et 14 autres à demi-bloqués avec un filtrage à l’entrée, selon les sources policières.

Ils étaient ensuite plus de 3000 qui, au pas de charge, sont descendus de la place de la Nation jusqu’à Bastille, puis jusqu’à Place d’Italie, en un cortège très dynamique, animé de slogans de colère contre la police et ses « bavures », qui rappellent à de nombreux lycéen-ne-s leurs mauvaises expériences avec les flics. Cette dernière a d’ailleurs brillé par son absence, certainement suite à de nouvelles consignes: pas question d’un nouveau scandale… Vendredi à nouveau, les lycées au cœur du mouvement (Voltaire, Montaigne, Ravel, Hélène Boucher, Paul Valéry, Monet, Racine, Turgot, Brassens ou encore Suger dans le 93…) poursuivaient la mobilisation et reprenaient la rue.

Ces réseaux lycéens qui s’organisent, qui préparent la mobilisation plusieurs jours à l’avance, tout cela est un héritage de l’année dernière, lorsque les lycéens avaient déjà montré l’exemple en soutenant leurs camarades sans-papiers [1]. C’est ce qui permet aujourd’hui cette alliance puissante entre la spontanéité de la jeunesse lycéenne, qui pourrait bien être une étincelle, et la construction consciente d’équipes combatives sur chaque lycée, qui renoue avec la tradition du mouvement lycéen de l’hexagone. Cette dynamique est d’autant plus exemplaire que de manière scandaleuse, aucune des organisations de jeunesse plus traditionnelles n’a cherché à construire la nécessaire mobilisation. La Fidl ou l’UNL font la démonstration de leur soumission au gouvernement, de même que la direction de l’Unef, de loin la plus grosse organisation syndicale étudiante, qui a 15 jours de cet assassinat n’a toujours rien entrepris !

L’air du temps souffle dans les brêches des lycées-casernes Les organisations du mouvement étudiant comme du mouvement ouvrier restent en effet pour l’instant atones, presque décidée à subir le rapport de force défavorable qui a mené à la mort d’un camarade de lutte. Les lycéens relèvent la tête, et ils pourraient bien incarner un climat plus général.

C’est aujourd’hui pour Rémi Fraisse, pour sa mémoire, qu’ils manifestent, mais plus largement, contre la violence de cette société et de cet Etat. La côte de popularité du gouvernement en baisse depuis des mois, le mépris explicite des ministres envers les classes populaires, la rentrée catastrophique de Hollande et du gouvernement Valls 2, associée au refus des médiations réformistes de le combattre un tant soit peu, voilà ce qui fixe le terreau et le faciès de cette colère lycéenne.

La police, qui tend à devenir la dernière cartouche du gouvernement quand sa méthode de «dialogue social» s’effrite, vient incarner cette crise. Tous les lycéens font alors le lien entre la mort de Rémi et les violences policières vécues au quotidien, que ce soit dans les quartiers ou envers leurs camarades lycéens sans papiers. Sur le lycée Voltaire, c’est notamment cette dernière question qui a aussi fait le sens du blocus de jeudi, celui-ci devenant aussi le moyen de protester contre l’expulsion de Yero, lycéen mauritanien de 17 ans. Et à Saint-Denis, sur le lycée Paul Eluard, c’est bien évidemment les harcèlements policiers et contrôles au faciès quotidien qui ont construit le blocus.

Les lycéens montrent la voie! Les organisations du mouvement ouvrier et du mouvement étudiant doivent prendre en charge l’extension de la mobilisation à suivre! Les manifestations lycéennes de ces deux derniers jours ont poussé les organisations politiques et syndicales à proposer une réaction unitaire après la mort de Rémi. C’est ainsi que doit réagir le mouvement ouvrier, de façon à ne pas rendre possible que le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve puisse s’en tirer à bon compte après le meurtre d’un jeune manifestant. Différentes initiatives en province vont en ce sens, avec des rassemblements militants à Lyon, à Caen, à Rouen… A Toulouse, à l’université du Mirail, une assemblée générale a rassemblé 700 étudiants, qui ont appelé à une journée nationale de mobilisation contre les violences policières jeudi prochain. Voilà la perspective qu’il faut suivre, pour que la lumière soit faite sur la mort de Rémi, pour que les coupables, policiers mais surtout leur donneur d’ordre Ministre de l’Intérieur, payent pour leurs actes, pour inverser le rapport de force contre la répression du mouvement social.

[1] Voir notre article : http://www.ccr4.org/Quand-les-lycee…

[2] Voir notre déclaration : http://www.ccr4.org/a-une-semaine-d…

http://www.ccr4.org/Remi-Fraisse-des-milliers-de-lyceens-reprennent-la-rue

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06 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

rémi fraisse: entre 15 et 20 lycées bloqués par des manifestants (jdd)

L'entrée du lycée Ravel, à Paris, bloqué par des élèves, jeudi 6 novembre.

Protestant contre les violences policières, dix jours après la mort de Remi Fraisse, des lycéens ont bloqué jeudi matin les portes de leurs établissements à Paris. Entre 15 et 20 lycées sont concernés.

Entre 15 et 20 lycées sont touchés à Paris par un mouvement de protestation lié à la mort de Rémi Fraisse, selon les informations de BFMTV. Sur Twitter, des photos de lycées bloqués circulent depuis le début de la matinée.(…)

Le mouvement a été initié par le MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendant). Les organisations syndicales classiques comme l’UNL et la Fidl n’ont pas suivi l’appel. Une manifestation doit avoir lieu à 11 heures, place de la Bastille à Paris. (…)

http://www.lejdd.fr/Societe/Remi-Fraisse-entre-15-et-20-lycees-bloques-par-des-manifestants-699026

 

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06 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

des téléphones mobiles faits de sueur et de sang (lo + basta)

des téléphones mobiles faits de sueur et de sang (lo + basta) dans Altermondialisme

Les profits des géants de la téléphonie mobile, Nokia, Alcatel, Samsung, Apple sont bâtis sur le sang des travailleurs.

C’est ce que montraient les reportages de l’émission «Cash Investigation» de France 2, mardi 4 novembre, à travers les conditions de production de trois éléments des portables.

Dans une usine du centre de la Chine où sont fabriqués des écrans de smartphone, la moitié des effectifs est constituée d’enfants dont les plus jeunes ont 12 ans. Ils sont soumis à des journées et à des nuits de dix heures de travail, pour des salaires dérisoires. Les patrons de l’usine ont recours à cette main- d’œuvre parce qu’elle est moins coûteuse, mais aussi plus docile que les hommes et les femmes employés auparavant.

Pour fabriquer les condensateurs des téléphones, le tantale est extrait des mines du Kivu en République démocratique du Congo (RDC). Dans une de ces mines, ou plutôt de ces trous, à Rubaya, 3 000 personnes travaillent jour et nuit. Au fond des puits la chaleur est étouffante, 43 degrés, et on y manque d’oxygène. Les mineurs meurent en nombre sous les éboulements. L’un d’entre eux, rescapé, expliquait que dans ce cas le tunnel contourne seulement le lieu où a eu lieu l’éboulement. «La mine est leur tombeau» disait-il.

Les aimants des vibreurs ou les micro-caméras sont faits de néodyme, l’élé- ment chimique le plus magnétique. Dans la principale mine du monde pour ce minerai, à Baotou en Chine, un lac d’acide s’est formé. La radioactivité est insup- portable et les composés dangereux comme l’arsenic sont partout présents. Les cancers se sont multipliés et la ville voisine a été rayée de la carte.

Tout cela arrive chez les grands fabricants à travers le filtre d’une multitude de sociétés-écrans, ce qui leur permet de s’en laver les mains. Cette exploitation meurtrière n’est en rien réservée à la téléphonie mobile mais dans la nature même d’un système assoiffé de profits. Daniel Mescla

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2414&id=17

http://www.bastamag.net/Travail-des-enfants-Samsung-pris

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05 novembre 2014 ~ 0 Commentaire

aujourd’hui, c’est masturbation (ci)

A Douala, ce n'est pas aussi simple

Royaume-Uni, éducation sexuelle

Au Royaume-Uni, un projet de loi pourrait bientôt rendre obligatoire l’éducation sexuelle dans les écoles secondaires. The Guardian a assisté à un cours d’éducation sexuelle dans un établissement en Angleterre.

« Il est 13 heures et on va discuter de masturbation, lance la souriante Anto- nietta Moch, une petite femme musclée. La masturbation est un acte très intime, dit-elle à toute la classe. La masturbation, c’est du sexe avec vous-même. L’objectif est de vous donner du plaisir. » « Ne le publiez donc pas sur Facebook, ajoute-t-elle aux adolescents qui gloussent, mal à l’aise. Et quant aux rapports sexuels, ça relève de la vie privée aussi. » Antonietta Moch donne un cours sur le sexe et les relations amoureuses à des adolescents dans un collège près de Milton Keynes, au nord de Londres. Elle se montre honnête et instructive, et tous les jeunes repartent en ayant appris quelque chose.

Sensibilisation aux violences faites aux femmes Actuellement, tous les enfants britanniques ne bénéficient pas de cours d’éducation sexuelle à l’école. Certains types d’écoles, financées par le gouvernement central mais dont la gestion est indépendante, ne sont pas tenues de respecter le programme scolaire national et peuvent décider de s’abstenir. Les autres établissements, qui peinent à boucler le programme, ne donnent que des notions incomplètes voire inexistantes. Toutefois, la tendance pourrait s’inverser.

Le projet de loi de la député Caroline Lucas devant rendre obligatoire l’édu- cation sexuelle à l’école sera examiné en seconde lecture à la Chambre des communes au mois de février 2015. Si ce texte est adopté, l’éducation person- nelle, sociale, économique et sanitaire, ce qui comprend l’éducation au sexe et aux relations amoureuses, sera obligatoire dans toutes les écoles publiques. Le projet prévoit également des cours de sensibilisation pour mettre fin aux violences à l’égard des femmes et des filles [comme la mutilation génitale dont sont victimes les filles dans certaines communautés islamiques].

Tordre le cou aux mythes de cour de récré  La semaine du 20 octobre, les députés de la commission sur l’éducation ont appris que la qualité de l’éducation sexuelle à l’école était extrêmement aléatoire. Certains jeunes grandissent sans recevoir la moindre information sur leur corps, tandis que d’autres ne compren- nent pas les concepts de viol et de consentement sexuel. En l’absence d’éducation sexuelle complète et détaillée, les jeunes s’en tiennent aux mythes de cour de récré, et complètent de plus en plus souvent leurs lacunes avec la pornographie et Internet. Antonietta Moch travaille pour Brook, une société qui propose des ser- vices et des cours relatifs à la santé sexuelle aux jeunes de tout le Royaume-Uni. Lors de son intervention, elle ne laisse rien au hasard et elle s’entoure de trois godemichés, bleus et marron, qui sont posés devant elle sur le bureau.

Alcool, pression et consentement De nombreux sujets sont abordés pendant la séance: les raisons pour lesquelles les jeunes font l’amour, « Parce que ça fait du bien », propose un garçon; « Pour m’en débarrasser », réplique une fille, mais aussi l’impact de l’alcool et de la pression exercée par le partenaire et par l’entourage. Ils discutent aussi de préservatifs et de lubrifiant, de porno, de sexe anal, et consa- crent beaucoup de temps aux notions de viol et de consentement.

Le consentement sexuel est une préoccupation de premier plan, car les cas de harcèlement sexuel dénoncés sur les campus américains et britanniques sont légion. Selon un sondage publié en septembre 2014 par la National Union of Students, un syndicat étudiant, 37 % des jeunes femmes ont déjà été tripotées ou touchées de façon déplacée.

Concours d’enfilage de préservatif Antonietta Moch apprend aussi aux ado- lescents que trois personnes sur mille sont séropositives au VIH à Milton Keynes « C’est pourquoi il est crucial de vous protéger », qu’un préservatif ne peut pas se perdre dans un vagin et que le jus du poulet peut endommager les préservatifs, il faut donc bien se laver les mains après avoir mangé. Une fois que tout le monde a reçu des instructions détaillées sur la façon de mettre un préservatif, le cours se termine par une course: le premier qui en enfile un sur l’un des godemichés gagne un sous-vêtement.

« Certaines écoles sont très coopératives: elles nous ouvrent leur porte et nous laissent la liberté d’élaborer un cours adapté à l’âge des élèves, explique-t-elle. D’autres n’ont que très peu de temps à nous consacrer et nous laissent une demi- heure dans le meilleur des cas, uniquement pour aborder les fondamentaux, qui nous sommes et où trouver des préservatifs. D’autres ne nous laissent pas intervenir du tout. »

Les garçons se comparent aux « stars du porno » Avant la leçon, Antonietta Moch se tient à disposition dans la salle commune, entourée de préservatifs et de brochures sur le sexe oral. Certaines filles viennent lui poser des questions. « Pour- quoi est-ce qu’on peut se marier à 16 ans mais pas regarder de porno avant 18 ans ? » demande l’une d’elles. Une autre l’interroge sur l’anatomie du clitoris. Elles discutent aussi du frottis, « C’est dégoûtant, je ne ferai jamais ça ! » affirme une adolescente, et du dépistage de la chlamydiose. Elles sont plusieurs à l’inter- roger sur l’impact du porno, ce qui semble beaucoup les préoccuper. Les garçons en regardent sur leurs téléphones dans la salle commune, affirme Antonietta Moch.

« Les garçons veulent ressembler aux stars du porno, explique une jeune fille. Ils disent qu’ils vont ‘se taper’ ou ‘niquer’ une fille. Quand on commence à leur faire l’amour, ils ont tendance à être agressifs et à mettre leurs mains autour de notre cou. » Ces jeunes femmes se sentent-elles de taille pour affronter ça? Cer- taines disent qu’au moins elles étaient contentes d’avoir une discussion informelle avec une personne qui ne fait pas partie de leurs professeurs. « C’est trop gênant, confesse une ado de 16 ans, après on doit leur faire face tous les jours ! »

The Guardian Sally Weale 4 novembre 2014

http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/04/education-sexuelle-aujourd-hui-c-est-masturbation?page=all

Commentaire: De la science-fiction! çà peut pas arriver des cours comme çà!

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29 octobre 2014 ~ 0 Commentaire

en finir avec les grands projets inutiles, imposés et meurtriers (essf)

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Une cible dans le dos, Malik Oussékine, 1986)
Après la mort de Rémi Fraisse :

La mort de a montré l’indignité d’un gouvernement qui y a réagi par le mépris. Elle résulte surtout du soutien aveugle à un projet aberrant, et du choix de criminaliser les mobilisations plutôt que de favoriser les expériences citoyennes.

La violence policière qui s’exerce depuis plus de deux mois sur la zone humide du Testet a abouti à la mort de Rémi Fraisse. Les circonstances exactes de son décès ne sont pas encore connues, même s’il apparaît de plus en plus clairement qu’il a été touché par un projectile (probablement une grenade assourdissante) tirée par les gendarmes mobiles. Il est surtout certain que Rémi serait encore vivant si les promoteurs du barrage ne s’étaient pas entêtés à poursuivre des travaux, controversés et injustifiés, conduits sous une répression brutale des opposants au projet.

En décidant de salir la mémoire de Rémi, plutôt que de présenter ses condo- léances à la famille, et de dénoncer la violence des manifestants, le gouvernement fuit ses propres responsabilités. La manœuvre est classique, qui consiste à faire porter le débat sur la violence (supposée) des manifestants plutôt que sur les raisons qui ont poussé des milliers de personnes à se mobiliser contre un projet d’aménagement considéré comme inutile et imposé et qui est, désormais, meurtrier.

Entêtement meurtrier et répression des oppositions La mobilisation citoyenne contre le projet de barrage de Sivens n’a pas débuté le week-end dernier. Depuis des mois, des paysans, des riverains et des militants dénoncent un projet aber- rant, dont l’objectif est de soutenir l’agriculture productiviste et insoutenable plutôt que de protéger une zone humide, habitée par de nombreuses espèces pro- tégées.

Depuis des mois ces opposants alertent sur la brutalité des forces de l’or- dre. Si le gouvernement ne les avait pas délibérément ignorés, s’il avait accepté d’écouter les arguments des opposants plutôt que de leur répondre par la force, Rémi serait encore vivant.

Rien ne justifie ce refus du dialogue et cet entêtement meurtrier. Le gouver- nement doit donc répondre de ses choix et de leurs conséquences. On rappellera ici que le principe qui doit théoriquement guider tout opération dite de «maintien de l’ordre» est le suivant: l’intervention des autorités ne doit pas créer un trouble à l’ordre public plus important que celui auquel la dite intervention est censée répondre.

Quelle est donc la nature de ce trouble qui justifierait la répression brutale et aveugle? À Sivens, en prévision du rassemblement du week-end passé, les engins de chantier avaient été préalablement déplacés. La présence de gendarmes mobiles suréquipés ne visait donc pas à empêcher des actes de sabotage.

Ce que le gouvernement souhaite éviter à tout prix, à Sivens comme ailleurs à Notre-Dame-des-Landes par exemple, c’est donc bien l’expression même de l’opposition à ces grands projets inutiles, imposés et désormais meurtriers. Ce que Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, il parlait, à propos de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, d’un « kyste » et François Hollande ne veulent pas tolérer, ce sont ces occupations assorties de l’expérimentation de modes de vie alternatifs, autosuffisants, réellement durables.

François Hollande devant un choix Ce n’est qu’un renoncement de plus, tra- gique, pour un président qui se voulait «à l’écoute» et affirmait ne pas vouloir «diviser» la société. L’histoire retiendra désormais de la présidence de François Hollande qu’elle est la première depuis celle de Giscard d’Estaing au cours de laquelle un militant a trouvé la mort lors d’une manifestation écologiste. Pour notre génération, celle qui a grandi avec le mouvement altermondialiste, la mort de Rémi fait écho à celle de Carlo Giuliani à Gênes en 2001, tué par la brutale et meur- trière police italienne à qui Berlusconi avait donné carte blanche.

En 1986, les socialistes considéraient la mort de Malik Oussekine, le 6 dé- cembre 1986, comme une faute politique. Le jeune homme avait été tué par des policiers, partis «à la chasse aux casseurs» après une manifestation étudiante. Alain Devaquet, ministre délégué à l’Enseignement supérieur, avait été contraint à la démission. Jacques Chirac, alors premier ministre, décidait par la suite de retirer le projet de loi. Le «bataillon de voltigeurs», mis en place par Robert Pandraud et Charles Pasqua, était rapidement dissout, bien que ces derniers aient décidé de nier leur responsabilité, préférant salir Malik. De son côté, François Mitterrand avait transmis à la famille de Malik le «témoignage de la nation».

François Hollande est donc confronté à un choix: se ranger du côté de Ber- lusconi et Pasqua, en refusant de reconnaître la responsabilité de son gouver- nement ou, au contraire, reconnaître le désastre que leurs choix ont provoqué, et mettre en place une commission d’enquête indépendante sur les circonstances exactes du décès de Rémi. Au-delà, la seule sortie honorable serait de décréter un moratoire général sur l’ensemble des grands projets inutiles, et imposés.

Des pratiques et des expériences à défendre De fait, le barrage de Sivens n’est pas le seul projet d’aménagement pour lequel le gouvernement français fait le choix de la répression et de la criminalisation des mobilisations citoyennes contre le dialogue. Notre-Dame-des-Landes, la ligne ferroviaire Lyon-Turin, dont les travaux doivent débuter côté français en décembre, ou encore la centrale bio- masse à Gardannes, Europacity, l’usine des 1000 vaches, OL Land, etc. sont autant de grands projets d’aménagement contre les dangers desquels se mobi- lisent de nombreux groupes citoyens. Pour que le sang ne coule pas à nouveau, il est encore temps de stopper ces projets d’un autre temps et contraires à l’urgente transition écologique et sociale.

François Hollande, le gouvernement et le Parti socialiste semblent totalement incapables de lire l’opposition à ces projets comme une manifestation du «principe démocratie» qu’analysent le sociologue Albert Ogien et la philosophe Sandra Laugier. Hollande, Valls et le PS comprennent ces mobilisations comme autant de formes d’obscurantisme et de blocage rétrograde là où nous voyons des pratiques et des expériences à défendre, des pistes pour inventer une société réellement durable et respectueuse des écosystèmes.

Plutôt que d’envoyer la troupe, il serait possible d’imaginer des politiques réel- lement innovantes, à partir des pratiques et expérience dans lesquels s’engagent les acteurs mobilisés à Notre-Dame-des-Landes, à Sivens, etc.

En plein débat sur la transition écologique, on se prend à rêver que ces zones initialement vouées à être bétonnées soient reconnues comme des espaces d’ex- périmentations de modes de vie soutenables, accueillant ici un centre de ressour- ces et de recherche sur la permaculture et l’habitat léger; là un lieu de formation à l’agroécologie paysanne; ailleurs un laboratoire participatif de travail sur les énergies renouvelables.

Entre la répression policière et le soutien à des expériences concrètes de transition écologique, entre le déshonneur et l’expérimentation sociale, François Hollande et le gouvernement ont donc le choix.

Maxime Combes, Nicolas Haeringer, 28 octobre 2014

* « En finir avec les grands projets inutiles, imposés et meurtriers ». : http://www.regards.fr/web/en-finir-…

* Maxime Combes et Nicolas Haeringer sont membres d’Attac et du comité de rédaction de la revue Mouvements.

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33365

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21 octobre 2014 ~ 0 Commentaire

mexique, les étudiants disparus auraient été brûlés vifs (ci + npa)

mex

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D’après Alejandro Solalinde, un prêtre célèbre au Mexique, les étudiants dis- parus depuis le 27 septembre sont morts, et certains auraient été brûlés vifs. Il as- sure avoir recueilli le témoignage de deux personnes présentes au moment des faits.
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Qu’est-il arrivé aux étudiants portés disparus depuis le 27 septembre? La veille, des affrontements entre des étudiants de l’école normale et la police muni- cipale avaient fait 6 morts et 25 blessés à Iguala, dans l’Etat de Guerrero (dans le sud du Mexique). Trois semaines plus tard, on est toujours sans nouvelles de 43 disparus.
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Deux témoins « Les étudiants sont morts », affirme Alejandro Solaline, un prêtre mexicain très connu, au journal El Universal. Il raconte avoir recueilli la semaine dernière le témoignage de deux personnes ayant assisté au drame des étudiants de l’école normale Ayotzinapa, mais n’a pas voulu donner plus de détails sur l’iden- tité de ses interlocuteurs. « J’ai confiance en ce qu’ils disent, je les connais et je sais qu’ils sont dignes de foi », a affirmé le père Alejandro Solalinde. Selon ses témoins, « des étudiants ont été blessés [lors de l'affrontement avec la police], ils les ont emmenés et ils les ont brûlés vifs en les arrosant de gasoil », rapporte le prêtre.
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Le prix des droits de l’homme Alejandro Solalinde est célèbre au Mexique pour son action militante en faveur des migrants. Il a notamment créé une structure d’accueil baptisée Hermanos en el Camino (Frères en chemin) à Ixtepec, dans l’Etat d’Oaxaca, l’un des plus pauvres du pays. Son action lui a valu le prix mexicain des droits de l’homme en 2012.
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Mais ses déclarations ont assez vite agacé le bureau du procureur général fédéral, qui a « invité » le prêtre à comparaître et semble douter de la validité des témoignages. « Solalinde accuse l’Etat d’avoir fait disparaître les jeunes », titrait El Universal le 18 octobre, au lendemain des déclarations de Solalinde. Ce dernier a en effet rapporté que, selon ses témoins, « les jeunes ont été séquestrés par des agents de l’Etat et qu’en aucune manière il ne s’agit d’une action du crime orga- nisé, comme on a voulu le faire croire », relate le quotidien La Jornada.Le mystère s’épaissit alors que d’autres fosses contenant des corps non identifiés ont été découvertes ces derniers jours, et que la police a mis la main sur le chef du gang local des Guerreros Unidos.

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Courrier international Sabine Grandadam 21 octobre 2014

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Mexique : massacre de 43 étudiants par la police et la pègre (Npa)

Le 26 septembre dernier, la police et des hommes de main de la pègre des nar- cotrafiquants ont assassiné 43 étudiants. Ceux-ci s’étaient rendus avec leurs camarades de l’École normale d’Ayotzinapa dans la ville d’Iguala, dans le Guer- rero, un des États les plus pauvres, où la corruption, la violence policière, voire la torture, sont la règle.

Ils protestaient contre le sous-financement de l’éducation et pour tenter de collecter des fonds pour leur école. Ils avaient intercepté deux autobus de trans- port public pour rentrer chez eux à 150 kilomètres de là. La police s’est interposée sur ordre de l’épouse du maire qui craignait que les manifestants ne viennent perturber une cérémonie officielle. Le maire a laissé la police tirer au fusil d’as- saut sur les étudiants et les kidnapper pour les exécuter. Le couple est en fuite.

Dix charniers, contenant plus d’une trentaine de cadavres calcinés, ont été découverts. 34 personnes ont été arrêtées dont 26 policiers municipaux. L’enquête a confirmé que la police locale avait agi en étroite collaboration avec un gang de narcotrafiquants auxquels le maire et sa femme sont intimement liés. Plus d’une semaine après le drame, le président Pena Nieto a été obligé d’exprimer sa «consternation» et de promettre qu’«il n’y aura pas d’impunité», sans convaincre…

Des manifestations de dizaines de milliers de personne ont eu lieu dans les rues de Chilpancingo, capitale du Guerrero, mais aussi de Mexico et de San Cris- tobal, de Las Casas, au Chiapas, à l’appel de l’Armée zapatiste, pour demander justice. «Vous n’êtes pas seuls! La lutte continue», criaient des dizaines de milliers de personnes venues appuyer les familles et les proches des 43 étudiants assassinés.

Hebdo L’Anticapitaliste – 260 (16/10/2014) Vendredi 17 Octobre 2014

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19 octobre 2014 ~ 0 Commentaire

ce zizi qui excite des parents d’élèves (le point)

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L’expo Titeuf et le « zizi sexuel » revient à la Cité des sciences. Une association de parents d’élèves s’offusque et sonne le tocsin. Qu’en est-il ?

Les adultes ont le marquis de Sade au musée d’Orsay, les enfants ont le zizi sexuel de Titeuf à la Cité des sciences… Cet automne, la sexualité enflamme les musées. Mais ce penchant n’est pas du goût de tout le monde. Après les ABCD de l’égalité, des mouvements de parents d’élèves se sont trouvé une nouvelle cible: l’exposition sur l’amour et la sexualité de la Cité des sciences, recommandée pour les 9-14 ans.

Même si l’expo Titeuf a vu le jour il y a sept ans, à Paris. L’association SOS Éducation a lancé une pétition en ligne pour dénoncer une exposition qui vise à « enseigner la masturbation » aux jeunes enfants et les obligerait à regarder « des scènes de coït explicites ». En trois jours, la pétition a recueilli plus de 20 000 signatures.

Inquiets, nous sommes donc allés voir l’exposition sulfureuse. À deux pas du Pubert-o-mètre, deux gamines d’une douzaine d’années gloussent. Elles sont en train d’actionner « l’essoreuse », une machine à rouler des pelles. Les enfants se transforment en marionnettistes et doivent faire se toucher les langues de person- nages tirés de l’univers du dessinateur Zep. À en juger par le petit attroupement, l’activité est prisée.

À quelques mètres de là trône ce que SOS Éducation décrit comme le lit d’une chambre conjugale: un immense matelas rose à baldaquin en forme de coeur sur lequel sont vautrés trois enfants qui regardent le plafond en ricanant. Sur l’écran au-dessus d’eux défilent quarante baisers de cinéma. Partout, des enfants et des préados s’affairent dans tous les sens, très occupés à écouter des bruitages de baisers ou à renifler des effluves artificiels d’aisselles sortant d’un grand orgue à odeurs.

Briser certaines barrières En ce mercredi après-midi, tous sont accompagnés de leurs parents. Hamid a 47 ans. Ce cadre de Casablanca déambule dans l’expo- sition avec son fils de 10 ans. Pour lui, cette exposition tombe à point nommé: « Cela permet de briser certaines barrières », explique-t-il. La seule fois où son père lui a parlé de sexualité, il avait 25 ans. « Et encore, c’était uniquement pour me re- commander de mettre des préservatifs », raconte ce musulman croyant et prati- quant. Il est venu ici pour livrer à son fils un message pédagogique: « Qu’on le veuille ou non, les enfants ont accès à la pornographie et il est de ma respon- sabilité d’expliquer à mon enfant que l’amour, ce n’est pas ça », confie-t-il dans l’espace réservé aux enfants.

Ici, les jeunes curieux peuvent choisir d’écouter de courtes explications sur des questions qui les taraudent. Ils y apprendront par exemple que lamastur-bation « est une chose normale et qu’elle ne rend pas sourd ». Mais rien qui ressem- ble à un enseignement de la masturbation, activité qui, d’après certains parents présents dans l’expo, ne semble pas requérir de mode d’emploi…

Michèle et Jean-Paul sont venus avec leurs petits-enfants: Olympe, 11 ans, et Victor, 7 ans. Soixante-trois ans séparent Michèle de son petit-fils. Ils n’éprouvent aucune gêne à évoquer la sexualité avec leurs petits-enfants: « Il faut vraiment préciser et adoucir ce qui se raconte à la récré dans la cour de l’école », justifie Michèle. Ce n’est pas sa première visite à l’exposition. Lors de son lancement il y a sept ans, elle y avait déjà emmené ses premiers petits-enfants.

Une expo élaborée avec des parents d’élèves Nous avons cherché des « scè- nes de coït explicites » que nous n’avons pas trouvées. Quant à la représentation des organes génitaux, elle reste toujours fonctionnelle: pas de détail, et évidem- ment rien d’érotique. Rien en tout cas qui choque les adultes présents ce mercredi après-midi qui souhaitaient donner à leurs enfants des clefs pour comprendre que la pornographie n’est pas la vie. Maud Gouy, la commissaire de l’exposition, justifie aisément sa démarche: « D’après une étude de 2007, plus d’un enfant de 11 ans sur trois avait déjà visionné des séquences pornographiques de plus de vingt minutes. »

L’exposition illustrée par Zep à l’aide des personnages de Titeuf a déjà été un succès. En 2007, 300 000 enfants étaient venus visiter l’exposition, dont 25 % de groupes scolaires. La commissaire affirme avoir construit cette exposition avec un comité scientifique à partir des questions des enfants. Elle a aussi travaillé avec les associations de parents d’élèves…, mais visiblement pas SOS Éducation. (…)

Clément Pétreault Le Point – Publié le 16/10/2014 à 16:14 – Modifié le 16/10/2014 à 17:11

http://www.lepoint.fr/societe/ce-zizi-qui-excite-des-parents-d-eleves-

ob_07a997_a-boutin-zizi

http://goutal.over-blog.com/

 

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