Archive | Jeunes

04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

gaza (le télégramme)

gaza

« Nous sommes un peuple privé de sa liberté » : à Gaza, la détresse des pêcheurs appauvris par le blocus

Zones de pêches réduites, confiscation de matériel… Le blocus israélien, qui verrouille la bande de Gaza depuis plus de quinze ans, touche particulièrement le secteur de la pêche. En première ligne, les pêcheurs cherchent à survivre.

23 mai, non loin du camp de réfugiés de Al-Nuseirat, à Gaza. Sur une longue bande de sable reposent des dizaines de barques bleu-vert et jaune vif. À l’arrière de celles-ci dépassent des fils en métal, reliés à des moteurs situés en haut de la plage, lesquels permettent de tracter les rafiots.

La journée de travail est terminée, et on tente de renouer avec la normalité, onze jours après la fin de la dernière escalade militaire avec Israël. Les pêcheurs sirotent du café, abrités sous une cabane en feuilles de palmiers. « À l’époque, nos parents vivaient bien mieux que nous. Malgré le manque de moyens, la pêche était bonne », confie Mohamed Ahna Al Moussaoui, jeune homme de 26 ans à la barbe broussailleuse, et au visage marqué par le soleil. En 2020, Mohamed et deux de ses amis ont acheté à crédit un bateau. Celui-ci devant permettre, en principe, de nourrir trois familles, soit plus de 30 personnes. À Gaza, la pêche est essentiellement vivrière. Mais en cas d’affrontements avec l’État hébreu, comme le 8 mai dernier, plus personne ne prend la mer. « Nous devons alors contracter des prêts pour manger », déplore Mohamed.

Zones de pêche réduites et matériel confisqué

Territoire exigu de 360 kilomètres carrés où s’entassent 2,3 millions de Palestiniens, la bande de Gaza subit un blocus israélien depuis 2007. Et les pêcheurs sont en première ligne. « Les autorités israéliennes réduisent généralement les zones de pêches entre 3 et 12 milles nautiques. Mais les eaux les plus poissonneuses sont situées au-delà », explique Jehad Abu Hassan, coordinateur terrain de l’ONG Première urgence internationale. Les accords israélo-palestiniens d’Oslo, signés dans les années 1990, fixaient pourtant la limite de pêche à un maximum de 20 milles nautiques. « Dans ces conditions, le secteur ne peut guère renforcer l’économie palestinienne », reprend Jehad.

Néanmoins, via des financements européens, des éclairages alimentés par panneaux solaires ont été installés à Al-Nuseirat, afin d’éviter les accidents lors des retours nocturnes. Et quelques pêcheurs bénéficient d’une aide humanitaire, à défaut de recevoir un soutien du Hamas qui contrôle Gaza depuis 2007. Pour le reste, ils ont à peine de quoi survivre. L’importation de fibre de verre est interdite, ainsi que les moteurs de bateaux.

« Il arrive que la marine israélienne confisque notre matériel. Souvent, ils nous accusent d’avoir dépassé la limite de pêche autorisée, même si c’est faux », indique Abdel Al Bardouil, 32 ans. Titulaire d’une licence d’EPS, Abdel rêvait par le passé de devenir professeur de sport, mais comme les autres, il a hérité du métier de son père. « J’espère que mes enfants feront autre chose. En attendant, continuer à aller en mer, c’est notre manière à nous de résister à l’occupation. »

Sentiment de liberté au port

Une fois revenus sur terre, les pêcheurs d’Al-Nuseirat transportent la marchandise à dos d’homme, vers la criée située à plusieurs kilomètres. Rougets, mérous, crevettes, sardines : le poisson est vendu en moyenne à 2 euros le kilo. « Une petite part est exportée vers la Cisjordanie, et le reste est consommé localement », indique Ibrahim Al Budouan, un ancien pêcheur. Ce sexagénaire à l’allure bonhomme achète en gros directement à Al-Nuseirat. « Certaines virées en mer ne sont pas rentables à cause du prix exorbitant de l’essence, ajoute-t-il. Nous sommes un peuple privé de sa liberté. »

À trente kilomètres à l’est, le port de Gaza City grignote le littoral. Après l’école, des adolescents s’y retrouvent. C’est l’un des seuls lieux accessibles leur procurant un sentiment de liberté. Aux côtés de pêcheurs à la ligne, qui espèrent pouvoir mieux nourrir leurs familles le soir même, des jeunes s’amusent à plonger depuis la digue du port. Laquelle est un assemblage de blocs de béton issus de bâtiments détruits par l’aviation israélienne.

« Libérez la Palestine », scandent en anglais des ados lorsqu’ils voient passer des étrangers. Au même moment, un bateau de la marine israélienne continue invariablement ses va-et-vient, à quelques kilomètres des côtes de l’enclave.

Pierre Coudurier le 04 juin 2023

Lire la suite

02 juin 2023 ~ 0 Commentaire

douarnenez (le tel)

"See! All we have to do is wait!"

Douarnenez, une mobilisation qui se veut historique contre le mal-logement, le 10 juin

Une quinzaine de collectifs de l’Ouest de la France appellent à se réunir à Douarnenez, samedi 10 juin, pour le droit au logement.

Face à la spéculation foncière et à la concentration des résidences secondaires sur le littoral, une quinzaine de collectifs du Grand Ouest appellent à manifester à Douarnenez, samedi 10 juin, contre le mal-logement. Une mobilisation qui pourrait bien faire date.

« Ni volets fermés ni ghetto doré » : samedi 10 juin, à Douarnenez (29), une quinzaine de collectifs de l’Ouest de la France appellent à se mobiliser pour le droit au logement. La manifestation, initiée par l’association Tut Lorient et les collectifs Droit à la ville Douarnenez et DouarnVendez, démarrera à 12 h par un pique-nique sur le port du Rosmeur suivi, à 15 h, d’un défilé dans les rues de la cité Penn Sardin.

Quand se loger devient mission impossible

« En trois ans, la Bretagne a vu le nombre de ses résidences secondaires augmenter de 12 %. En parallèle, le nombre de personnes en attente d’un logement social a crû de 28 %, résume Maxime Sorin, du collectif Droit à la ville Douarnenez. Concrètement, accéder à un logement devient de plus en plus difficile pour les personnes bénéficiant de revenus modestes. Sans parler du fait que quand elles y accèdent, c’est encore trop souvent dans des habitats indignes qu’elles doivent parfois quitter le temps de la saison estivale. »

Il faut des mesures fortes, voire coercitives, afin qu’il devienne plus avantageux de louer à l’année que sur de courtes périodes.

Un projet de loi dans les tuyaux

Si d’ici quelques mois, une proposition de loi doit être étudiée pour remédier aux déséquilibres du marché locatif dans les zones touristiques, les militants des collectifs bretons pour le logement estiment qu’il faut aller plus loin : « Ce projet de loi contient plusieurs propositions majeures comme la suppression des niches fiscales pour les locations saisonnières ou la création d’une police du logement pour veiller à l’application de la loi, note Aodren Trehin, de Tut Lorient. Malgré tout, elle ne fait que supprimer des choses qui n’auraient jamais dû exister. Il faut des mesures plus fortes, voire coercitives, afin qu’il devienne plus avantageux de louer à l’année que sur de courtes périodes. »

Vers l’instauration de quotas ?

Outre la mise en œuvre de politiques publiques fortes pour limiter la marge de manœuvre des promoteurs spécialisés dans l’immobilier de luxe, les collectifs réfléchissent, notamment, à la création de quotas, comme instaurés à Saint-Malo : « Aujourd’hui, c’est ce qu’il y a de plus efficace pour limiter à la fois les résidences secondaires et les Airbnb qui sont l’un des plus gros facteurs du mal-logement. À l’inverse, la taxation des résidences secondaires fait presque office de mesure symbolique : à Saint-Nazaire, elle ne rapporte que 800 000 € par an, soit 300 € en plus sur le budget d’un ménage… C’est très insuffisant ! », dénonce Aodren Trehin.

Aujourd’hui, vu l’urgence de la situation, on ne peut plus se permettre d’attendre. La crise du logement, longtemps restreinte aux territoires touristiques, gagne du terrain.

Cette manifestation sera-t-elle un tournant dans la lutte pour le droit au logement ? Tous l’espèrent : « Aujourd’hui, vu l’urgence de la situation, on ne peut plus se permettre d’attendre, affirme Maxime Sorin. La crise du logement, longtemps restreinte aux territoires touristiques, gagne du terrain. Rééquilibrer le marché immobilier ne se fera pas du jour au lendemain : alors n’attendons pas et modifions la loi ! »

Laura Ayad  01 juin 2023

https://www.letelegramme.fr/

douarn

Lire la suite

27 mai 2023 ~ 0 Commentaire

lycées (npa)

lycées (npa) dans A gauche du PS .
Crédit Photo Photothèque Rouge/Milo Cathy Billard Hebdo L’Anticapitaliste – 663 (25/05/2023)
 .

Les élèves des lycées professionnels ne sont pas de la chair à patrons

« Ce n’est pas simplement une réforme dont je suis venu parler aujourd’hui. C’est une cause nationale. Parce que je crois que les élèves qui sont là ont toutes les raisons d’être fiers d’être dans ces voies », déclarait Macron le 4 mai aux élèves d’un lycée professionnel (LP) de Saintes contraintEs de l’écouter. Un florilège de cynisme et de mépris en quelques mots.

Le seul élément réaliste de ces paroles, c’est qu’il ne s’agit « pas simplement [d’]une réforme ». Macron s’inscrit dans la continuité totale des « réformes » de 2009 et 2019, reprenant les mêmes éléments de diagnostic et les mêmes pseudo-solutions. Quand on passe du quantitatif au qualitatif, du sabordage à la liquidation de l­’enseignement professionnel.

Des critères d’analyse biaisés

Pour ce gouvernement et ses experts qui substituent à la réalité du vécu des premierEs concernéEs des statistiques et des cartographies, leurs projets s’appuient sur deux indicateurs de l’enseignement professionnel : les statistiques des élèves poursuivant leurs études après le bac et ceux ayant un emploi six mois après leur sortie du lycée (« critère d’employabilité »). L’objectif ? La fermeture des filières dont les résultats seraient en-dessous de moyennes définies « on ne sait comment ».

Un pur déni d’analyse ! Car il est évident que le résultat des réformes Darcos et Blanquer ont laminé les possibilités des élèves de LP de poursuivre des études et de trouver rapidement un emploi. Darcos avait supprimé plus d’une année d’enseignement, en passant le bac pro de 4 à 3 années d’enseignement, avec en plus un allègement du nombre d’heures hebdomadaire, donc une diminution du volume des enseignements aussi bien professionnels que généraux. La réforme Blanquer de 2019 a supprimé 12 % des emplois du temps et en plus transformé des horaires disciplinaires (français, maths ou enseignement pro) en dispositifs sans contenu ni objectif clair pour les élèves : accompagnement, co-intervention, chef-d’œuvre.

Et c’est pourtant là l’apport essentiel de l’école. Il ne s’agit pas de « trouver un métier », dont on ne pourrait jamais changer, mais au contraire de transmettre des connaissances, des savoirs et savoir-faire qui permettent l’autonomie des jeunes dans le monde du travail. En coupant cette branche, Macron vise à diminuer les possibilités d’émancipation de la jeunesse. Cette réforme a largement de quoi démotiver des élèves et les pousser à décrocher d’une formation qui ne leur permet ni de progresser dans leur ouverture à des cultures générales ni de ­maîtriser un domaine professionnel.

En finir avec « l’orientation subie » Macron dixit

Outre ces raisons qui font de plus en plus du LP une orientation subie, il y a évidemment la construction sociale du modèle de réussite que l’école reproduit mécaniquement générant frustration, sentiment d’échec et manque de confiance en soi dans toute une partie de la jeunesse. À commencer par les enfants des milieux populaires qui forment plus de 90 % des élèves orientés en LP. Mécanismes qui vont être démultipliés par cette « réforme » qui, si elle passait, en appellerait d’autres. Car il ne s’agit même plus de vouloir remplacer le LP par l’apprentissage. Des pseudo-conversations avec les partenaires sociaux, la double tutelle des LP (Éducation nationale et Travail-Emploi) a bien retenu les message des syndicats patronaux : ils ne veulent pas des élèves de LP dans leurs entreprises, trop compliqué de les gérer.

Au fond, le patronat a besoin de deux types de travailleurEs : une catégorie bardée de qualifications ultraprécises qui accompagneront la prochaine évolution industrielle, et des exécutantEs, qui intégrent leur place subalterne dans la société, qui s’y résignent et ne rechignent pas à tout ce qui leur sera imposé dans un parcours de vie sous le signe de la précarité généralisée. C’est donc une question politique pour toutes et tous, pas seulement pour les personnelEs et usagerEs de l’école, qui suppose d’en finir avec Macron et son monde. C’est pourquoi il faut réussir la grève du 30 mai contre cette entreprise de destruction et s’appuyer sur le 6 juin pour continuer.

Vendredi 26 mai 2023

https://lanticapitaliste.org/actualite

Lire la suite

25 mai 2023 ~ 0 Commentaire

gauche (jdd)

de gauche

Pourquoi la gauche remonte au front contre l’extrême droite

Les partis de la Nupes multiplient les initiatives contre le Rassemblement national. Sans succès jusqu’ici.

Ils seront tous là. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, son homologue du PCF, Fabien Roussel, et bien d’autres leaders de la gauche se sont donné rendez-vous mercredi, à ­Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). Tous participeront à une marche de soutien au maire, Yannick Morez, démissionnaire après qu’il a reçu des menaces de l’extrême droite, hostile au déménagement du centre de migrants dans sa ville, et vu son domicile en partie incendié. « Saint-Brevin met en lumière de quel côté est la violence, pointe le député LFI Thomas Portes. Ils peuvent mettre des chemises et des cravates, l’idéologie reste la même. »

Au-delà de ce rendez-vous unitaire, c’est toute la gauche qui phosphore pour trouver – enfin – la parade à l’ascension de l’extrême droite dans les urnes. Ces dernières semaines, côté LFI, PS ou EELV, les initiatives se multiplient.

Car tous sont persuadés que l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir n’est plus une hypothèse à étudier, mais une perspective bien réelle à combattre. Alors, la gauche caresse l’idée d’une candidature commune en 2027. « Parfois, des gens regardaient ailleurs et avaient abdiqué », note Marine Tondelier, élue d’opposition de la ville d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), passée aux mains du Rassemblement national (RN). Son parti vient de relancer une « commission de lutte contre l’extrême droite », réunie pour la première fois la semaine dernière. Leur mot d’ordre ? « La guérilla démocratique » indique Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris et membre de cette commission.

Parler à cette France des sous-préfectures

Dans les prochains jours, les militants Insoumis iront distribuer un tract imprimé à plusieurs millions d’exemplaires dans les terres frontistes. Ceci afin d’expliquer en quoi Marine Le Pen n’a en rien été une alliée de la mobilisation contre la réforme des retraites, alors qu’en avril plusieurs sondages indiquaient qu’elle sortait renforcée de cette bataille.

« Ces gens sont antigrèves et antimobilisations, ils servent l’agenda libéral », dénonce Thomas Portes, qui vient de mettre sur pied à l’Assemblée un groupe de travail sur le RN pour « les avoir à l’œil et organiser la riposte ». Ce tractage doit aussi permettre aux Insoumis d’aller parler à cette France des sous-préfectures, des bourgs et des villages, que François Ruffin, dès juin 2022, leur­ ­reprochait d’avoir délaissée.

 J’aimerais qu’on auditionne François ­Hollande. Le but n’est pas de le mettre en accusation, mais de comprendre  Philippe Brun, député PS

Même approche au PS, qui vient de lancer une convention intitulée « Retrouver le peuple ». Le député Philippe Brun (qui copilote cette convention avec Sarah Kerrich, secrétaire nationale à la lutte contre l’extrême droite) entamera, mercredi à Baume-les-Dames (Doubs), le premier d’une dizaine de déplacements. Avant de rendre ses conclusions aux journées d’été de son parti, Brun met déjà une proposition sur la table : « Instaurer la parité populaire en réservant 40 % de nos investitures à nos employés, nos ouvriers… ».

La question du pouvoir d’achat au cœur du discours

Alors que certains reprochent au PS d’être devenu une gauche plus sociétale que sociale, Brun entend aussi remettre la question du pouvoir d’achat au cœur du discours de son parti. « Sur ce sujet, on devrait être les plus crédibles, c’est la base de la gauche, mais, aujourd’hui, les gens me disent : “Vous rasez gratis”, relève celui qui est le seul député non RN du département de l’Eure. On donne l’impression d’être des stagiaires. » Et d’ajouter : « J’aimerais qu’on auditionne François ­Hollande. Le but n’est pas de le mettre en accusation, mais de comprendre. Pourquoi, après son quinquennat, les ouvriers n’ont-ils plus voté à gauche ? »

 On me dit que les frontières ce n’est pas de gauche, mais c’est pour ça que la gauche se perd !  Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF

Élu dans une circonscription du département du Nord, devenu terrain de jeu du RN, Roussel n’entend pas « mettre l’extrême droite au cœur de son propos et leur faire de la publicité ». Mais l’ex-candidat à la présidentielle n’hésite pas à aller sur leurs terrains de prédilection. « On me dit que les frontières ce n’est pas de gauche, mais c’est pour ça que la gauche se perd ! clame le communiste. Souveraineté, nation, sécurité, frontière : le défi de la gauche est de reprendre ces sujets quand la droite et l’extrême droite y ont mis les contenus les plus réactionnaires possible. »

Lui aussi souligne que, loin de Paris et des métropoles, des territoires se sentent « abandonnés » par la gauche. Voilà pourquoi il défend la France des petits pavillons, du barbecue ou de la voiture. « Quand j’ai parlé du bon vin, de la bonne viande, du bon fromage, j’ai aussi parlé à cette France-là, souligne-t-il. Personne à gauche ne respecte cette identité culturelle alors que nous vivons dans un monde ultra-financiarisé où on nous impose de tous vivre pareil ». Le débat est lancé, mais loin d’être tranché.

Arthur Nazaret 23/05/2023

https://www.lejdd.fr/

Lire la suite

23 mai 2023 ~ 0 Commentaire

logement (fr3)

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.
La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.

Mal-logement : la situation est inédite et « alarmante » selon la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai 2023 son nouveau rapport sur l’état du mal-logement en Bretagne et alerte sur une « crise du logement sans-précédent » dans la région. Pour la première fois, son baromètre met en exergue des données plus défavorables en Bretagne que sur l’ensemble de l’Hexagone. La qualité et la quantité de logements sont concernées. Décryptage.

Nombre de logements vacants en augmentation, baisse des projets de rénovation, renchérissement des prix… Selon l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre : « Tous les indicateurs sont au rouge en Bretagne ».

Dans son 28e rapport sur l’état du mal-logement, la fondation constate que partout, la crise sanitaire liée au Covid-19 a fragilisé de nombreuses personnes sur le fil, mais l’année 2022 a été marquée par une hausse des prix inédite depuis 30 ans, notamment en Bretagne.

Au regard des estimations statistiques, 70.000 personnes seraient mal logées en Bretagne. Une première dans notre région, jusqu’alors plutôt épargnée par le mal-logement.

Des prix « inabordables »

« La Bretagne trustait le podium de tête des objectifs atteints de production de logements sociaux, elle est aujourd’hui dans le peloton de queue, à la 10e place » constate Stéphane Martin, directeur de l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre.

Conséquence notamment de la crise actuelle, les logements deviennent inabordables. Tous les portefeuilles sont touchés, mais tout particulièrement les plus modestes et les classes moyennes. Cela se mesure surtout au nombre de recours DALO (droit au logement opposable) qui a augmenté de 86% depuis 2019, alors que ces recours n’ont augmenté que de 3,2% au niveau national.

Comme le parc de logements privés baisse à grande vitesse (la demande est grande et l’offre limitée), les prix grimpent et la pénurie s’accentue : il manquerait, selon la Fondation, 23.000 logements abordables en Bretagne.

Logements sociaux saturés

Conséquence inédite à l’échelle de notre région : les demandes de logement social explosent : 95.000 demandeurs de logement social en Bretagne au 1er mai, soit 40% de plus en 5 ans (ils étaient 66.000 en 2018).

Des demandeurs dont le profil a évolué : « Ils sont de plus en plus jeunes », constate Pauline Urien, la directrice de l’association régionale des organismes HLM de Bretagne. « Ce sont des personnes qui n’accèdent plus au locatif privé, leurs revenus sont plus élevés qu’avant mais comme les prix ont augmenté dans le privé, ils se tournent vers les logements sociaux. »

Résultat, les files d’attente s’allongent (18,5 mois d’attente en Bretagne contre 15,2 mois l’an dernier) et rares sont les « élus » : la fondation a compté 5,2 demandes pour une attribution seulement. La situation est critique dans tous les départements, mais le Morbihan est le territoire breton le plus en tension.

« Avant, le logement social était un tremplin : on y entrait et quand on avait stabilisé sa situation, on en sortait. Maintenant, malheureusement, dans ce contexte économique, les locataires préfèrent rester. Avec aujourd’hui 7% de turn-over seulement, la situation est très critique. On ne peut plus faire entrer de nouvelles personnes ! » Pauline Urien, directrice l’association régionale des organismes HLM Bretagne

Des organismes HLM qui manquent de moyens. « Depuis 2018 et la mise en place de la réduction du loyer de solidarité en 2018, les organismes HLM bretons ont perdu 134 millions d’euros, soit 10% de leur chiffre d’affaires annuel », ajoute Pauline Urien.

Ce à quoi s’ajoutent une flambée des coûts de construction. « En 2000, la construction d’un T3 de 64 m² coûtait 76.500€. En 2022, c’est plus du double : il faut compter 169 000€ pour construire ce même logement ! » explique la directrice de l’ARO HLM. « De fait, les organismes HLM, au lieu d’en construire deux, ils n’en construisent plus qu’un. »

Demandes d’hébergement d’urgence en hausse

L’accès à un logement étant de plus en plus compliqué, de plus en plus de personnes demandent des hébergements d’urgence : +6,5% en 2022, soit 3.200 demandes supplémentaires.

Beaucoup ont recours au 115, mais les réponses positives sont limitées : 32% des demandes seulement aboutissent… De plus en plus de personnes dorment donc à la rue, dans des parcs, dans des campings, ou dans leurs voitures.

La fondation note que a situation du « sans-abrisme » est particulièrement compliquée dans les Côtes-d’Armor où les services constatent « que les personnes isolées n’appellent plus le 115, car elles savent qu’elles ne vont pas être prises en charge. Des inquiétudes sont présentes avec le retour de la période touristique et la disponibilité des hôtels. »

Passoires énergétiques et conditions « indignes »

Le nombre de logements est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, mais leur qualité est aussi pointée du doigt par la Fondation qui a comptabilisé 63.000 logements potentiellement indignes en Bretagne.

Cela vaut dans le public comme dans le privé, dont la précarité énergétique est pointée du doigt. Le rapport de la Fondation note « un abandon public des propriétaires les plus pauvres, dans les logements indignes et dans les passoires thermiques ». 224.468 ménages bretons, soit 14,6% de la population, sont en précarité énergétique quand la moyenne en France métropolitaine est de 13,9%.

Hôtels insalubres subventionnés

Des conditions « indignes » dont souffrent notamment les plus précaires. Mathilda (prénom d’emprunt) a accepté de témoigner.

Cette maman de trois enfants âgés de 8 à 13 ans a vécu depuis son arrivée en France dans des logements quelquefois insalubres : pas de toilettes, pas de douche, pas de cuisine…

Durant quatre mois, le 115, faute de place d’hébergement, lui a proposé deux chambres dans un hôtel d’Ille-et-Vilaine : « une horreur » selon cette femme : « Il n’y avait nulle part où cuisiner, pas de table pour manger ou travailler. Les enfants avaient interdiction de jouer… »

« L’État subventionne des hôtels insalubres. Il paie ces structures, mais avec 21 euros par chambre par nuit, il n’y a pas de prestation de nettoyage, de gardiennage et surtout pas d’accompagnement des ménages… Est-ce que c’est suffisant pour apporter de la qualité dans les prises en charge ? Stéphane Martin, directeur de la Fondation Abbé Pierre Bretagne

« À ce prix, ajoute le directeur régional, beaucoup d’hôteliers ne veulent plus aujourd’hui avoir de contrats avec le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation)… « 

Malgré tous les inconvénients qu’il présente, le recours aux hôtels est pourtant de plus en plus courant : « 35% des réponses en hébergements d’urgence le sont par le biais des hôtels. Ne faudrait-il pas plutôt envisager des structures avec accompagnement spécialisé, c’est toute la question qu’on se pose ! » poursuit Stéphane Martin.

Réaction attendue du gouvernement

Face à ce constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme. « Il est urgent d’agir ! » alerte Stéphane Martin qui attend beaucoup des conclusions du CNR, le centre national de la refondation sur le logement, qui doivent être rendues le 5 juin prochain.

« Il faut que le gouvernement refinance largement la question du logement à hauteur de 2% du PIB. Il est aujourd’hui à 1,5 contre 2,2% en 2010. On demande aussi en urgence de financer les logements abordables dans le parc HLM et privé avec une loi de programmation sur les 5 ans à venir. »

Des choix politiques qui pourraient passer, du moins ils l’espèrent, par la régulation des prix des logements et du foncier, l’encadrement des loyers en urgence, des aides à la construction via notamment une TVA à 5,5% pour les matérieux de conscruction, l’accès élargi aux APL… et « un vrai travail sur la rénovation énergétique et l’habitat indigne avec l’éradication des 60.000 logements indignes par an. C’est un enjeu fort, mais on peut le réaliser et surtout ne plus expulser des personnes sans situation de relogements ! Beaucoup de ménages sont aujourd’hui sans solution et risquent de se retrouver durablement à la rue. »

Une solution réside peut-être dans ce dernier chiffre : le nombre de logements vacants… La fondation en a compté 145.773 en Bretagne en 2019, soit 37% de plus qu’en 2008.

 23/05/2023  Valérie Chopin

Lire la suite

23 mai 2023 ~ 0 Commentaire

amiral ronarc’h (brest)

jeunes

Brest, une centaine d’élèves ont bloqué l’entrée du lycée Amiral-Ronarc’h

Une centaine de jeunes se sont rassemblés devant l’entrée du lycée Amiral-Ronarc’h, à Brest, ce lundi matin, pour protester contre la réforme des lycées professionnels. Ils ont été dispersés par la police dans le calme peu après 11 h.

Près d’une centaine d’élèves, pour la plupart lycéens, se sont rassemblés devant le lycée Amiral-Ronarc’h, à Brest, ce lundi 22 mai 2023, à 6 h 30, pour un blocus. Cette action visait à protester contre la réforme des lycées professionnels, annoncée par Emmanuel Macron le 4 mai dernier. « Alors que les lycéens se battent depuis des mois contre la réforme des retraites, le président Macron annonce vouloir réformer les lycées professionnels, et ce notamment en augmentant les périodes de stage au détriment des cours généraux et théoriques (…). Le but de cette réforme est clair : faire des lycéens de la chair à patron », pouvait-on lire sur un tract distribué aux lycéens ce matin.

Délogés dans le calme par la police

Les manifestants ont finalement été délogés dans le calme par les forces de l’ordre, arrivées en nombre avec six camions, vers 11 h. Aucune interpellation n’a eu lieu et les élèves ont rangé eux-mêmes les poubelles et barrières qui bloquaient l’entrée du bâtiment. À 11 h 15, l’entrée du lycée était débloquée. Les lycéens manifestants, eux, ont pris la direction du lycée Dupuy de Lôme, pour une assemblée générale.

22 mai 2023

https://www.letelegramme.fr/

Lire la suite

13 mai 2023 ~ 0 Commentaire

étudiant-e-s infirmières (le télégramme)

Réunis à 14 h ce vendredi devant l’hôpital Morvan, les étudiants infirmiers de Brest manifestent contre une augmentation de 2 000 places dans leurs formations, qu’ils considèrent déjà surchargées.

À Brest, ils sont une centaine d’étudiants infirmiers, venus de la Croix-Rouge ou du centre régional hospitalier universitaire (CHRU), rassemblés devant l’hôpital Morvan ce vendredi 12 mai 2023, à 14 h. Soutenus par des syndicalistes CGT, Sud, la Fédé B, les futurs infirmiers manifestent contre la création de 2 000 places en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) annoncée par la Première ministre Elisabeth Borne le 26 avril. Ils ont été rejoints par l’Union Pirate.

Brest, la colère des étudiants infirmiers qui manifestent ce vendredi Réservé aux abonnés

Les étudiants des Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la Croix-Rouge et du centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest organisent une manifestation commune ce vendredi 12 mai.

Ce vendredi, à 14 h, les étudiants en soins infirmiers de Brest manifesteront, devant l’hôpital Morvan, contre l’ouverture de 2 000 places dans leurs formations, qu’ils estiment déjà défaillantes.

Dans le petit local de l’Association des étudiants brestois en soins infirmiers, situé dans le centre de formation des professionnels de santé, l’amertume se fait ressentir chez les élèves du centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest et de la Croix-Rouge. Tous ont en mémoire l’annonce de la Première ministre, Élisabeth Borne, qui les laisse ébahis depuis deux semaines. Le 26 avril 2023, la Première ministre annonçait la création de 2 000 places dans les Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi). Pas de quoi satisfaire ces étudiants qui souhaitent d’abord améliorer leurs conditions d’apprentissage.

Manon Fontaine le 11 mai 2023

https://www.letelegramme.fr/

Lire la suite

30 avril 2023 ~ 0 Commentaire

jeunes (npa)

Lire la suite

16 avril 2023 ~ 0 Commentaire

ghetto ( radio france)

  • Photo de résistants du ghetto de Varsovie ayant combattu les troupes allemandes.
    .

    Le soulèvement du ghetto de Varsovie : 19 avril 1943

    Le 19 avril 1943 marque le début du soulèvement du ghetto de Varsovie où l’occupant allemand a enfermé la population juive de la ville depuis 1940. Celles et ceux qui ont survécu à la famine et à la déportation prennent les armes, préférant mourir au combat plutôt que dans les camps d’extermination.

    .
    Dans le ghetto de Varsovie, où la population juive de la capitale polonaise est isolée depuis 1940, plus de 400 000 Juifs s’entassent sur une superficie d’environ 3,3 km2. Les conditions de vie dans le ghetto sont spécifiquement conçues pour être inhumaines.

    dimanche 16 avril 2023

    .
    .
    A la fin de l’année 1942,dans une atmosphère de terreur orchestrée par les troupes allemandes, d’humiliations quotidiennes, les habitants ont compris que le ghetto de Varsovie vivait ses derniers jours. Des organisations de combat juives voient le jour. Avant le soulèvement, la résistance se prépare.

    dimanche 16 avril 2023

  • Le 19 avril 1943, des troupes allemandes entrent dans le ghetto de Varsovie pour le détruire, mais ses habitants résistent vaillamment, faisant des victimes parmi les nazis pourtant bien armés.
    dimanche 16 avril 2023
     .
  • Le 16 mai 1943, du ghetto de Varsovie, il ne reste que des ruines. Sur les 400 000 Juifs de la ville, seule une poignée a survécu. Les Alliés sont restés silencieux et inactifs pendant la tragédie.

    dimanche 16 avril 2023

À propos de la série

Le 19 avril 1943 marque le début du soulèvement du ghetto de Varsovie où l’occupant allemand a enfermé la population juive de la ville depuis 1940. Celles et ceux qui ont survécu à la famine et à la déportation prennent les armes, préférant mourir au combat plutôt que dans les camps d’extermination.

Le ghetto

La création de ghettos était au cœur du processus nazi de ségrégation et de déshumanisation des juifs et la première étape de leur extermination. En Pologne où vivait avant la guerre la plus grande communauté juive d’Europe (estimée à 3,5 millions de personnes), les Allemands ont créé des centaines de ghettos. Le plus grand était celui de Varsovie où 400 000 juifs polonais furent obligés de s’installer. Progressivement, cette zone, séparée du reste de la ville par des murs et des barbelés, s’est transformée en un lieu de lente agonie où règnent la maladie et la famine. Les Allemands y organisent les déportations vers le camp d’extermination de Treblinka.

La stratégie de la famine

Dans le ghetto, la faim fut le plus terrible des tortionnaires. Pour démoraliser et briser toute résistance en son sein, les autorités nazies rationnaient la nourriture. Cette souffrance, quoti-dienne, concerna plus de la moitié d’une population à laquelle l’autorité allemande ôta toute velléité de révolte, cherchant à réduire chaque habitant du ghetto à un état d’extrême misère, physiologique et psychique.

Résister à la barbarie

Pourtant, à l’aube du 19 avril 1943, la veille de la Pâque juive, alors que les troupes allemandes pénètrent dans le ghetto avec l’intention de le liquider et de déporter ses derniers habitants, elles se heurtent à une résistance armée. La jeunesse du ghetto a préféré prendre les armes et mourir au combat plutôt que se laisser conduire vers les chambres à gaz. Les soldats d’Hitler, bien que soutenus par des chars, des lance-flammes et de nombreuses pièces d’artillerie, sont forcés de reculer. Et pendant quatre semaines, jusqu’au 16 mai 1943, la jeunesse juive de Varsovie résiste aux assauts de l’armée allemande, livrant de durs combats de rue.

L’insurrection du ghetto de Varsovie a stupéfié le monde. Elle était sans espoir et pourtant, une poignée de jeunes juifs isolés a tenu en échec les troupes hitlériennes, réputées invinci-bles. Ceux qui ont vécu ces jours aussi héroïques que tragiques ne sont plus, mais leurs bouleversants témoignages résonnent pour toujours.

Instrumentaliser l’histoire à des fins politiques est non seulement une faute morale, mais un mauvais calcul. Une analyse des lois mémo-rielles adoptées par le Parlement polonais concernant les deux insurrections de Varsovie, souvent confondues, celle de 1943 et celle de 1944.

Les deux insurrections de Varsovie, souvent confondues

Dans un papier publié par le site Project Syndicate, un intellectuel éminent et homme politique israélien écrit que Gomulka, le dirigeant communiste de l’époque 1956-1970, lorsque le chancelier allemand Willy Brandt accomplit le geste courageux de venir s’agenouiller devant le monument commémorant les combattants de l’Insurrection du ghetto d’avril 1943, aurait murmuré : « le mauvais monument ».

Cela m’étonne, car, à cette époque, le pouvoir communiste refusait encore d’édifier un tel monument en hommage aux combattants de l’Insurrection de Varsovie. Cette insurrection eut lieu, quant à elle plus d’un an après celle du ghetto, durant la totalité des mois d’août et septembre 1944. En se soulevant, l’Armée de l’Intérieur polonaise voulait démontrer aux Soviétiques, qui observaient passivement le drame depuis l’autre côté de la Vistule, que les Polonais pouvaient libérer leur pays eux-mêmes. C’étaient des patriotes anti-nazis. Mais ils étaient également hostiles à l’annexion de leur pays par le bloc soviétique.

L’insurrection du ghetto de Varsovie en 1943 et l’Insurrection de Varsovie en 1944 : deux événements qui se sont longtemps fait de l’ombre

Donald Trump, en visite à Varsovie, a prononcé, lui, devant le monument en mémoire des combattants de l’Insurrection de 1944, un discours qui a bien plus aux Polonais. Il y exaltait l’héroïque Résistance du peuple polonais.

En réalité, même si plusieurs combattants juifs, comme Marek Edelman, rescapés de l’Insurrection du ghetto, participèrent également à l’Insurrection de Varsovie, les deux événements se sont longtemps fait de l’ombre. Bien des Occidentaux les confondent. Y compris parmi des dirigeants politiques. Dans un cas, ce fut le combat désespéré de jeunes combattants juifs, quasi-désarmés, qui n’avaient plus rien à perdre et qui voulaient « mourir debout ». Ils signifiaient aussi aux Polonais non-juifs, qui regardaient brûler les derniers immeubles du ghetto, de l’autre côté du mur de séparation dressé par les nazis, qu’ils combattaient, comme ils le dirent : « pour notre liberté et pour la vôtre ».

Dans l’autre, l’insurrection d’août et septembre 1944, ce fut une véritable bataille, préparée depuis des années dans la clandestinité, et qui dura plus de deux mois. Elle coûta cher à l’occupant en soldats. En représailles, les nazis firent sauter un à un les principaux monuments de Varsovie encore intacts – de la cathédrale au Palais royal, tous ceux qui avaient échappé à leurs bombardements.

A la fin des combats, ils vidèrent la capitale polonaise de ses habitants survivants, assoiffés et hébétés. La ville était tellement dévastée qu’il fut un moment question de la laisser en l’état, et d’aller construire ailleurs une nouvelle capitale pour la Pologne. Afin de laisser ainsi un témoignage de la barbarie nazie. L’Insurrection de Varsovie a coûté à l’Armée clandestine de la résistance, l’AK, l’essentiel de ses forces, soit 18 000 combattants, entraînés et encadrés par des officiers professionnels. 180 000 civils polonais y ont aussi laissé leurs vies.

« C’est une tentative dangereuse d’utiliser l’Hisoire à des fins politiques »

Shlomo Ben-Ami écrit : « C’est une tentative dangereuse d’utiliser l’Histoire à des fins politiques ». Mais il concède : « Pour les Polonais, le récit dominant sur l’Holocauste est extrêmement frustrant. Trois millions de Polonais catholiques ont été tués lors de la Seconde Guerre mondiale et la Pologne aurait été rayée de la carte si Hitler avait gagné. Et plus de 6 700 Polonais (davantage que toute autre nationalité) ont été honorés du titre de  »Juste parmi les nation », pour avoir résisté au nazisme et sauvé des Juifs. »

Oui, la majorité des noms honorés à Yad Vachem sont des noms polonais. Alors même que les représailles encourues pour avoir caché des Juifs, en Pologne, étaient bien faites pour décourager ce geste d’humanité : en cas de découverte, toute la famille était immédiatement passée par les armes. Il était bien plus héroïque de se comporter en Juste en Pologne qu’en France ou aux Pays-Bas…

« Néanmoins, poursuit Shlomo Ben-Ami, lorsque les Israéliens font un pèlerinage sur la terre de l’Holocauste, c’est en Pologne qu’ils vont. Par contre__, l’Allemagne – qui a planifié la destruction tout à la fois de la Pologne et des Juifs européens – est devenue une sorte de terre promise et un lieu d’opportunité pour la jeunesse israélienne. »

Or, sur cette même terre polonaise, écrit Shlomo Ben-Ami, il y eut des atrocités commises par des Polonais à l’encontre des Juifs survivants de la Shoah. Le plus connu est celui de Kielce, au cours duquel non seulement des civils polonais, mais des soldats et des policiers participèrent au massacre de plusieurs centaines de leurs compatriotes juifs… Ces faits ont été reconnus par le président Andrzej Duda. En mars 2016, inaugurant un musée en l’honneur des Polonais tués pour avoir tenté de sauver des Juifs, il avait admis que « l’histoire de la Pologne durant la Seconde Guerre mondiale présente deux facettes ».

Shlomo Ben-Ami rappelle que dans de nombreux pays, comme les Pays-Bas ou la France, la vérité sur la participation non seulement de civils, mais de l’administration et de la police à la déportation des Juifs vers les camps de la mort, fut lente à émerger.

En Russie, évoquer « l’agression de l’URSS » contre la Pologne en septembre 1939 est passible d’une peine de prison… Interdire la vérité est une tâche insensée.

https://www.radiofrance.fr/

Lire aussi:

Marek Edelman1

Marek Edelman 2

 

 

Lire la suite

16 avril 2023 ~ 0 Commentaire

balles en plastique (irish news)

rubber-bullet-ireland-troubles-1596811300

Appel à l’interdiction des balles en plastique

La directrice du Children’s Law Centre a appelé à l’interdiction de l’utilisation des balles en plastique.

Paddy Kelly s’exprimait alors que les dirigeants politiques continuent de marquer le 25e anniversaire de l’accord du Vendredi saint la semaine dernière.

Pendant les troubles, 17 personnes, dont huit enfants, ont été tuées par des balles en plastique, décrites par certains comme des projectiles à énergie atténuante (AEP), tirées par les forces de sécurité.

De nouvelles inquiétudes concernant leur utilisation ont été soulevées le mois dernier après que la Haute Cour a jugé justifié le fait qu’un soldat britannique ait partiellement aveuglé un écolier catholique avec une balle en plastique. Gavin McKenna, originaire de Lurgan, avait été partiellement aveuglé par une balle en plastique à l’âge de 13 ans en 1997.

Gavin McKenna, originaire de Lurgan, n’avait que 13 ans lorsqu’il a subi des lésions oculaires permanentes après avoir été touché par une balle en plastique tirée par un membre du Royal Irish Regiment dans la région nationaliste de Kilwilkie en 1997.

Mme Kelly a déclaré que les recommandations du rapport Patten de 1999 sur la réforme du maintien de l’ordre comprenaient la recherche d’une « alternative efficace et moins potentiellement mortelle à la balle en plastique », mais que cela n’avait pas été le cas.

Le Children’s Law Centre a présenté des preuves au Comité des droits de l’enfant des Nations unies en décembre 2022. Une présentation a également été faite au comité en février, soulignant leur utilisation continue et les dangers qu’ils présentent.

Mme Kelly a déclaré que le comité avait déjà recommandé « une interdiction complète » et souligné les dangers qu’ils représentent.

« Les PEA représentent une menace importante et potentiellement mortelle pour les enfants et les jeunes », a déclaré Mme Kelly. « Il est difficile de comprendre pourquoi l’utilisation des PEA se poursuit en Irlande du Nord, alors qu’ils sont jugés beaucoup trop dangereux pour être utilisés dans le reste du Royaume-Uni.

« En effet, en 2011, à la suite d’émeutes en Angleterre, un rapport de la commission des affaires intérieures a conclu qu’il serait ‘inapproprié et dangereux’ d’utiliser des matraques pour maintenir l’ordre public. « Pourtant, elles continuent d’être utilisées en Irlande du Nord, les statistiques les plus récentes montrant qu’elles ont été utilisées sur au moins un enfant au cours de l’année écoulée. Des chiffres récents montrent que des balles en plastique ont été utilisées sur un enfant dans le nord au cours de la dernière année de référence.

« Vingt-cinq ans après l’accord du Vendredi saint, le Children’s Law Centre a dû, une fois de plus, attirer l’attention du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies sur l’utilisation continue de ces armes potentiellement mortelles sur des enfants », a-t-elle ajouté.

« Il est plus que temps de respecter l’accord du Vendredi saint, fondé sur les droits et l’égalité de protection, en interdisant enfin l’utilisation des AEP en Irlande du Nord.

Le chef adjoint de la police, Chris Todd, a déclaré : « Les projectiles à énergie atténuante ne sont déployés que dans des situations de troubles publics graves, lorsque leur utilisation est jugée absolument nécessaire pour éviter des pertes de vies humaines, des blessures graves ou des dommages matériels importants.

Connla Young 16 avril, 2023

https://www.irishnews.com/

Lire la suite

Rocutozig |
Tysniq |
Connorwyatt120 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Rafredipen
| Agirensemblespourpierrevert
| Buradownchin