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07 juin 2023 ~ 0 Commentaire

giec (blast)

Changement climatique : Le GIEC désabusé devant l’absence de réaction des dirigeants mondiaux

Plus d’un cinquième de l’humanité est concernée. Les politiques insuffisantes actuellement mises en place pour limiter le réchauffement climatique vont, d’ici à la fin du siècle, exposer deux milliards de personnes à des chaleurs extrêmes et, dans de nombreux cas, mortelles. L’Inde et l’Indonésie, mais aussi les pays d’Afrique centrale comme le Nigeria ont été repérés comme ceux dont les populations seraient le plus confrontées à une chaleur létale.

Pendant ce temps, les analystes du GIEC ont le sentiment de prêcher dans le désert et s’interrogent sur l’utilité de poursuivre la rédaction de rapports d’alerte qui ne semblent pas déboucher réellement sur des mesures drastiques.

En 2002, lors du 4e sommet de la Terre, Jacques Chirac battait pourtant le rappel en prononçant sa désormais fameuse phrase « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Depuis, vingt années se sont écoulées, et autant de rapports du GIEC, dont les auteurs réfléchissent de façon critique à l’utilité réelle de leurs contributions. Ils savent que la situation actuelle du réchauffement climatique est le résultat des erreurs commises dans les choix de politique industrielle il y a un quart de siècle. Le long cycle d’évaluation de huit à dix ans n’est plus adapté au mode de décision politique et surtout à l’urgence qui s’impose.

À quoi sert donc encore le GIEC ?

Car, en réalité, le processus de synthèse et de transmission d’alertes donne surtout aux responsables politiques l’illusion d’agir, en laissant croire à l’opinion publique que l’on cherche et que l’on trouve des solutions dans la mesure où une armée de scientifiques y travaillent sans relâche. D’autant plus que les membres du GIEC sont avant tout des pays, près de 200 pays « responsables ». La volonté du GIEC est de ne pas désigner les principaux émetteurs ou de demeurer dans la nuance. Les dirigeants politiques ont la même attitude !

C’est donc à la société civile de prendre le relais, et ce d’autant plus que la jeunesse est très largement désireuse de prendre à bras le corps la cause climatique, et de changer profondément, aussi bien individuellement que collectivement, nos habitudes, nos usages et nos façons de penser et de consommer.

Car si le rapport de synthèse du GIEC soulève les questions de la sobriété ou de l’équité, il faudrait aller plus loin dans le détail, illustrer la situation par des analyses spécifiques et proposer les stratégies d’action pragmatiques attendues par les États, au lieu de se limiter à des rapports de synthèses généraux et donc vagues.

En France, le gouvernement dit qu’il cherche une forme « d’équité » dans la répartition des efforts à fournir. De source officielle, le premier message était que les petits feraient un peu, les gros beaucoup et que « tout le monde ferait sa part », des particuliers aux gros pollueurs.

Dans la foulée, la Première ministre française, qui s’exprimait devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), un organe consultatif rassemblant les acteurs de la société civile, a annoncé un plan d’action visant à accélérer la réduction des émissions de GES d’ici à 2030, en précisant sa vision de la « répartition » !

« Au total, la moitié de l’effort sera accompli par les entreprises, notamment les grandes entreprises, un quart par l’État et les collectivités, et le dernier quart par les ménages ». Les ménages ! Voilà des mois que la pression est mise sur ceux qui pourtant sont le moins responsables des émissions de GES, que ce soit en France ou à l’échelle mondiale !

6 juin 20236 juin 2023 Bernard Chaussegros (Résumé voir lien)

https://up-magazine.info/

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06 juin 2023 ~ 0 Commentaire

espagne (lutte ouvrière)

Affiche_CNT-FAI_guerre_civile_d'Espagne

Espagne : la droite progresse sur le discrédit de la gauche

Dimanche 28 mai, après une déroute sévère aux élections municipales et régionales dans quatorze communautés autonomes sur dix-sept, le gouvernement de gauche espagnol a décidé d’avancer au 23 juillet les législatives initialement prévues pour l’automne.

Le principal parti du gouvernement, le Parti socialiste (PSOE), a perdu plus de 400 000 voix à l’échelle nationale. Son allié Podemos, le parti de Pablo Iglesias, disparaît des conseils municipaux de Madrid et Valence, respectivement capitale et troisième ville du pays, et de cinq gouvernements régionaux qu’il partageait avec les socialistes.

La droite remonte, avec plus de sept cent mille voix d’avance pour le Parti populaire (PP), qui ne retrouve toutefois pas ses niveaux historiques de 2011. C’est donc bien la dégringolade des résultats de la gauche qui met la droite en position de force et va lui permettre de gouverner dans presque toutes les régions, à condition de trouver des alliances avec le parti d’extrême droite Vox, qui continue à progresser.

Face à la débâcle, le chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, a annoncé mardi 30 mai des élections législatives anticipées. Bien que les multiples alliances et recompositions de la « gauche de la gauche » compliquent les comparaisons, il est évident que Podemos paie tout autant que le PSOE ses quatre ans passés au gouvernement.

Au cours de ces quatre années, les classes populaires, frappées par la crise économique aggravée par la pandémie, ont attendu en vain que la gauche apporte les solutions miracle promises. Le « gouvernement le plus progressiste de l’histoire » n’a pas résolu la crise du logement, qui a encore empiré après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, malgré la promesse de quelques dizaines de milliers de logements sociaux en plus.

Il n’a pas empêché la baisse des salaires réels mangés par l’inflation, malgré une revalorisation du salaire minimum annoncée en fanfare. Quant à la précarisation du travail, l’invention d’un nouveau CDI au rabais a fait monter le nombre d’embauchés en fixe, mais sans pour autant les protéger de la précarité.

Comble de l’hypocrisie, le « dialogue social » a récemment permis de trouver un accord entre syndicats et gouvernement sur les retraites… sans remettre en cause le report de l’âge légal à 67 ans, et même en accélérant son application.

Enfin, beaucoup d’anciens électeurs de Podemos, s’ils n’avaient pas beaucoup d’illusions sur l’amélioration de leur sort, espéraient tout de même une abrogation des mesures répressives adoptées par la droite contre le mouvement des Indignés de 2011, la fameuse Ley Mordaza (la « loi bâillon »). Ils en ont été pour leurs frais.

La déception aura fait s’abstenir beaucoup d’électeurs de gauche. Pourtant, le gouvernement de Pedro Sanchez n’a fait que son travail en alignant des milliards pour le patronat pendant la pandémie, en augmentant considérablement le budget militaire pour participer au réarmement général, et en envoyant les blindés de la police contre les métallos en grève à Cadix, en 2021.

Son travail est bien de démobiliser les classes populaires et les travailleurs en se présentant comme l’aboutissement de leurs luttes, puis de leur faire avaler des pilules de plus en plus amères, au moment où la droite était discréditée par des affaires de corruption.

La gauche de gouvernement, social-démocrate ou « radicale », le paie d’une claque électorale. Pour les travailleurs, aux conséquences de cette politique va désormais s’ajouter l’arrogance retrouvée d’une droite renforcée appuyée sur une extrême droite nostalgique du franquisme.

Face à un patronat à l’offensive, ils ne devront compter que sur leur combativité et leur conscience de classe, et certainement pas sur les politiciens paniqués qui proposent, avec une nouvelle union de la gauche, de remettre une pièce dans la machine à illusions.

Laura Samos 31 Mai 2023

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05 juin 2023 ~ 0 Commentaire

bretagne (fr3)

resistance en bretagne

Seconde guerre mondiale. Viols, meurtres, ségrégation, la part sombre de la Libération.

Interprète auprès de l’armée américaine à la libération, l’écrivain Louis Guillou, a été témoin de violences dramatiques longtemps restées sous silence : viols, meurtres sur des populations civiles françaises et ségrégation raciale. Son livre « Ok Joe ! » ébranle les convictions et fait l’objet d’un documentaire signé Philippe Baron.

À la sortie du roman de Louis Guillou « Ok, Joe ! » en 1976, les violences commises par les soldats de l’armée américaine sont exposées au grand jour. Il témoigne aussi de la ségrégation que la justice militaire américaine exerçait sur les soldats afro-américains.

Sous forme de rencontres joyeuses et fraternelles, la libération laisse, pour de nombreuses familles, ce goût amer de malentendus. Après 80 ans de silence et de refoulement, des descendants de familles osent aujourd’hui témoigner.

L’alcool et le sexe 

L’alcool favorisait les moments de convivialité, pour les Français libérés et pour les Américains délivreurs. La bouteille de gnôle ou de cidre que les paysans avaient camouflée, était brandie en guise de trophée  « C’est ce que les boches n’auront pas !  » disaient-ils.

S’ensuivent les violences. De multiples viols et meurtres ont lieu durant cette période de la Libération de la Bretagne et de la Normandie. Et à chaque fois, le même scénario s’opère.

C’était la nuit. Notre père est descendu et s’est interposé entre sa fille et cet homme, il a été abattu. C’est pour défendre Catherine contre un viol que papa est mort.

Témoignage de la famille Tournellec Plabennec (Finistère)

Cela se passe la nuit, dans les hameaux de campagne, non loin des camps militaires et sous l’emprise de l’alcool. Un père, un frère, un oncle, tente de s’interposer face au soldat armé pour protéger sa fille, sa mère, ou sa sœur agressée. Et c’est le drame.

L’historienne et autrice de  » Des GI’s et des femmes  » Mary-Louise Roberts, analyse cette vague de viols. Elle explique :  »Depuis 1917, l’image de la France que l’armée américaine avait choisi de véhiculer à ses soldats, est celle des jolies femmes, sexy et avenantes qui les attendaient en France. Les femmes embrassent les GI’s et ils sont aussi bienvenus au lit« .

Deux armées au sein d’une même force

Les camps des bataillons, chargés de ravitaillements, étaient formés par des jeunes soldats afro-américains, toujours commandés par des officiers blancs. Ils s’occupaient de logistique et participaient très rarement au combat. Venus des régions des États-Unis où le racisme était présent et sous la pression du lobby sudiste, l’armée américaine exerçait une ségrégation raciale au sein d’une même force militaire.

Pierrick Péroux, petit-fils d’une victime, connait en détail l’assassinat de son grand-père, perpétré par un jeune soldat afro-américain. « Ma mère avait été repérée dans la journée, et suivie. C’était la nuit. Alors que mes grands-parents empêchaient la porte de s’ouvrir sous les coups, le soldat a tiré. La balle a transpercé la porte, et s’est planté dans le crâne de mon grand-père qui s’est écroulé sous les yeux de sa femme ».

La double peine des afro-américains 

En septembre 1944, l’école des garçons de Morlaix, a été réquisitionnée par l’État-major et transformée en cour martiale.

Le meurtrier du grand-père de Pierrick Péroux y est jugé. « La plaidoirie sera brève » écrit Louis Guillou, interprète au procès. Seul noir devant une dizaine d’officiers blancs, l’accusé, soldat de deuxième classe, est alors condamné à la pendaison. « Mais pourquoi rien que des noirs ? Ce n’est pas un tribunal pour les noirs » s’interroge Louis Guillou.

D’après l’historienne Pauline Peretz, spécialiste des États-Unis, seuls étaient jugés les noirs américains, car il est fort probable que  « l’armée américaine souhaitait en faire une affaire raciale« .

Des dizaines d’accusés afro-américains seront exécutés sur le champ, par pendaison. En Bretagne et en Normandie, la diabolisation des noirs fait naître un racisme qui n’était pas nécessairement présent.

Des victimes sous silence

Les victimes, elles, préfèrent taire leur souffrance pour éviter de paraître ingrates et d’être montrées du doigt. On ne pouvait pas en parler, le mal était petit par rapport au grand bien que l’armée américaine avait fait et que tout le monde célébrait. On a créé un coffre de silence, autour de nous. Un descendant de victime

04/06/2023  Michelle Ruan

Le documentaire « Ok, Joe ! » de Philippe Baron est à retrouver dès maintenant en haut de cet article et sur Francetv.fr. Il sera également diffusé jeudi 8 juin à 23 h 45 sur France 3 Bretagne.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

gaza (le télégramme)

gaza

« Nous sommes un peuple privé de sa liberté » : à Gaza, la détresse des pêcheurs appauvris par le blocus

Zones de pêches réduites, confiscation de matériel… Le blocus israélien, qui verrouille la bande de Gaza depuis plus de quinze ans, touche particulièrement le secteur de la pêche. En première ligne, les pêcheurs cherchent à survivre.

23 mai, non loin du camp de réfugiés de Al-Nuseirat, à Gaza. Sur une longue bande de sable reposent des dizaines de barques bleu-vert et jaune vif. À l’arrière de celles-ci dépassent des fils en métal, reliés à des moteurs situés en haut de la plage, lesquels permettent de tracter les rafiots.

La journée de travail est terminée, et on tente de renouer avec la normalité, onze jours après la fin de la dernière escalade militaire avec Israël. Les pêcheurs sirotent du café, abrités sous une cabane en feuilles de palmiers. « À l’époque, nos parents vivaient bien mieux que nous. Malgré le manque de moyens, la pêche était bonne », confie Mohamed Ahna Al Moussaoui, jeune homme de 26 ans à la barbe broussailleuse, et au visage marqué par le soleil. En 2020, Mohamed et deux de ses amis ont acheté à crédit un bateau. Celui-ci devant permettre, en principe, de nourrir trois familles, soit plus de 30 personnes. À Gaza, la pêche est essentiellement vivrière. Mais en cas d’affrontements avec l’État hébreu, comme le 8 mai dernier, plus personne ne prend la mer. « Nous devons alors contracter des prêts pour manger », déplore Mohamed.

Zones de pêche réduites et matériel confisqué

Territoire exigu de 360 kilomètres carrés où s’entassent 2,3 millions de Palestiniens, la bande de Gaza subit un blocus israélien depuis 2007. Et les pêcheurs sont en première ligne. « Les autorités israéliennes réduisent généralement les zones de pêches entre 3 et 12 milles nautiques. Mais les eaux les plus poissonneuses sont situées au-delà », explique Jehad Abu Hassan, coordinateur terrain de l’ONG Première urgence internationale. Les accords israélo-palestiniens d’Oslo, signés dans les années 1990, fixaient pourtant la limite de pêche à un maximum de 20 milles nautiques. « Dans ces conditions, le secteur ne peut guère renforcer l’économie palestinienne », reprend Jehad.

Néanmoins, via des financements européens, des éclairages alimentés par panneaux solaires ont été installés à Al-Nuseirat, afin d’éviter les accidents lors des retours nocturnes. Et quelques pêcheurs bénéficient d’une aide humanitaire, à défaut de recevoir un soutien du Hamas qui contrôle Gaza depuis 2007. Pour le reste, ils ont à peine de quoi survivre. L’importation de fibre de verre est interdite, ainsi que les moteurs de bateaux.

« Il arrive que la marine israélienne confisque notre matériel. Souvent, ils nous accusent d’avoir dépassé la limite de pêche autorisée, même si c’est faux », indique Abdel Al Bardouil, 32 ans. Titulaire d’une licence d’EPS, Abdel rêvait par le passé de devenir professeur de sport, mais comme les autres, il a hérité du métier de son père. « J’espère que mes enfants feront autre chose. En attendant, continuer à aller en mer, c’est notre manière à nous de résister à l’occupation. »

Sentiment de liberté au port

Une fois revenus sur terre, les pêcheurs d’Al-Nuseirat transportent la marchandise à dos d’homme, vers la criée située à plusieurs kilomètres. Rougets, mérous, crevettes, sardines : le poisson est vendu en moyenne à 2 euros le kilo. « Une petite part est exportée vers la Cisjordanie, et le reste est consommé localement », indique Ibrahim Al Budouan, un ancien pêcheur. Ce sexagénaire à l’allure bonhomme achète en gros directement à Al-Nuseirat. « Certaines virées en mer ne sont pas rentables à cause du prix exorbitant de l’essence, ajoute-t-il. Nous sommes un peuple privé de sa liberté. »

À trente kilomètres à l’est, le port de Gaza City grignote le littoral. Après l’école, des adolescents s’y retrouvent. C’est l’un des seuls lieux accessibles leur procurant un sentiment de liberté. Aux côtés de pêcheurs à la ligne, qui espèrent pouvoir mieux nourrir leurs familles le soir même, des jeunes s’amusent à plonger depuis la digue du port. Laquelle est un assemblage de blocs de béton issus de bâtiments détruits par l’aviation israélienne.

« Libérez la Palestine », scandent en anglais des ados lorsqu’ils voient passer des étrangers. Au même moment, un bateau de la marine israélienne continue invariablement ses va-et-vient, à quelques kilomètres des côtes de l’enclave.

Pierre Coudurier le 04 juin 2023

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02 juin 2023 ~ 0 Commentaire

nord de l’irlande ( anticapitalist resistance)

irlande

L’Irlande du Nord rejette l’Unionisme britannique -

Geoff Bell, affirme que les résultats des récentes élections à l’Assemblée d’Irlande du Nord montrent que la majorité des habitants de l’Irlande du Nord ne veulent pas faire partie du Royaume-Uni.
« L’unionisme perd de son attrait, à la fois en tant que force électorale et en tant que logique politique : le seul débat qui vaille encore est celui de la suite des événements.

Les élections municipales en Irlande du Nord ont donné des résultats historiques. Jamais auparavant les votes de première préférence des nationalistes irlandais n’avaient dépassé ceux des unionistes. Jamais auparavant le Sinn Féin, le principal parti nationaliste irlandais, n’avait obtenu plus de 30 % des voix au niveau local. Jamais auparavant le Sinn Féin n’avait remporté plus de sièges au conseil municipal qu’un parti unioniste. Jamais auparavant il n’avait remporté plus de conseils que n’importe quel parti unioniste.

Les statistiques indiquent que le Sinn Féin a remporté 30,9 % des votes de première préférence, le DUP arrivant en deuxième position avec 23,3 %, que le Sinn Féin a remporté 144 sièges de conseillers et le DUP 122, et que tous les candidats nationalistes irlandais ont obtenu 308 624 voix contre un total de 281 196 voix pour les unionistes.

Pourquoi tout cela s’est-il produit ?

Tout d’abord, le mérite en revient au Sinn Féin. Il a délivré un message inclusif, soulignant l’impératif d’un retour au partage du pouvoir. En conséquence, il a attiré le soutien d’anciens bastions unionistes, tels que Ballymena et Lisburn, où ceux qui militaient auparavant pour le républicanisme irlandais le faisaient au péril de leur vie. Le fait que le message du parti soit économiquement progressiste et socialement libéral a également attiré un soutien intercommunautaire, en particulier de la part des jeunes électeurs. Il en va de même pour le fait que le parti soit dirigé par deux femmes, que de nombreux candidats soient des femmes et qu’ils soient issus de différentes générations.

L’évolution démographique des six comtés du nord-est de l’Irlande au cours des deux dernières décennies constitue un deuxième facteur de croissance du soutien au nationalisme irlandais. Les personnes nées dans la communauté traditionnellement nationaliste, ou catholique, et celles nées dans la communauté traditionnellement unioniste, ou protestante, se répartissent aujourd’hui à parts égales. Cependant, il est clair que lors des élections municipales, le vote du nationalisme irlandais suggère qu’il a attiré un certain soutien de la part des protestants, bien qu’il s’agisse d’un pourcentage à un chiffre.

D’autres membres de la communauté unioniste traditionnelle ont voté pour le parti constitutionnellement neutre de l’Alliance, ce qui explique également le déclin du soutien à l’unionisme, bien que le vote de l’Alliance n’ait augmenté que d’un pour cent et que dans certaines régions, comme Derry et le nord-ouest, il ait perdu des sièges au profit du Sinn Féin.

Les divisions au sein de l’Unionisme sont également importantes. Cependant, on peut en faire trop, car ces divisions existent depuis plus de cinquante ans. Néanmoins, il est remarquable qu’avant les « Troubles », au début des années 1960, le principal parti unioniste pouvait remporter 70 % des voix, alors qu’aujourd’hui, un autre parti unioniste de premier plan ne recueille que 24 % des suffrages.

Tout cela indique ce qui est peut-être le facteur le plus important expliquant le bilan électoral actuel et qui laisse présager de l’évolution future. Il s’agit du déclin continu de l’Unionisme en tant que philosophie cohérente et motivation politique.

Les événements récents ont discrédité l’Unionisme britannique, même au sein de sa base de soutien traditionnelle en Irlande du Nord. Il s’agit notamment de la manière dont les intérêts de l’Irlande du Nord ont été ignorés par les partisans du Brexit, de la manière dont Johnson a rompu à plusieurs reprises les promesses faites aux unionistes, et de la manière dont la direction actuelle des conservateurs fait pression sur les propositions visant à interdire les enquêtes sur les crimes commis dans le passé pendant les Troubles – en particulier ceux qui ont été commis par les forces de sécurité britanniques.

Plus récemment, les conservateurs ont imposé un budget d’austérité très sévère à l’Irlande du Nord, ce qui a encore renforcé ceux qui, comme le Sinn Féin et l’Alliance, prônent un gouvernement local de partage du pouvoir plutôt qu’un gouvernement soumis aux diktats britanniques.

Avec un tel bilan, l’idée de l’infâme « union précieuse » de Theresa May est en train de devenir une mauvaise blague britannique à l’égard du peuple d’Irlande du Nord, qui, ce n’est pas surprenant, rejette de plus en plus l’ensemble des prémisses unionistes.

En outre, des politiques plus réfléchies et plus convaincantes sur le plan intellectuel émergent de l’intérieur de l’Irlande, et elles excluent le contrôle britannique. Par exemple, l’organisation communautaire irlandaise Ireland’s Future vient de produire un plan détaillé et complet pour un service de santé gratuit dans toute l’Irlande. L’unionisme dans le nord-est du pays est incapable d’une telle planification, car les services de santé y sont déterminés par les cordons de la bourse britannique et, par conséquent, continuent à décliner.

L’unionisme perd donc de son attrait, à la fois en tant que force électorale et en tant que logique politique : le seul débat digne d’intérêt qui subsiste porte sur la suite des événements. Ce qui est moins sûr, c’est le moment où les partis politiques basés en Grande-Bretagne et brandissant l’Union Jack reconnaîtront ces réalités politiques ou écouteront les voix des électeurs nord-irlandais.

Les conservateurs et les travaillistes n’ont montré aucun signe de rupture avec leur consensus bipartisan consistant à attendre poliment que le DUP décide s’il reviendra à un partage du pouvoir, d’une part, et à ignorer les demandes des nationalistes irlandais concernant l’établissement de critères pour un scrutin frontalier, d’autre part.

Il s’agit là du vieux colonialisme sectaire qui est à l’origine de tout le gâchis de l’Irlande du Nord. Le fait que l’actuelle direction du parti travailliste y souscrive suggère qu’elle fait de plus en plus partie du problème britannique de l’Irlande.

Geoff Bell, Labour for Irish Unity 30 mai 2023

https://anticapitalistresistance.org/

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01 juin 2023 ~ 0 Commentaire

PFAS (arte)

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31 mai 2023 ~ 0 Commentaire

japon (rfi)

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Japon: le Parlement vote une loi prolongeant les réacteurs nucléaires au-delà de 60 ans

Au Japon, le Parlement a approuvé définitivement, mercredi 31 mai, un projet de loi controversé étendant à plus de 60 ans la durée d’exploitation des centrales nucléaires – contre 40 années aujourd’hui. Ce projet, qui divisait le pays, alloue aussi des budgets importants à la recherche, en vue de la mise au point de réacteurs de la nouvelle génération.

Il s’agissait de l’une des mesures annoncées par le Premier ministre Fumio Kishida l’été dernier pour relancer le nucléaire dans le pays, quelques mois après le choc énergétique provoqué par le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’Autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA) avait donné son accord en février. La loi a finalement été votée ce mercredi 31 mai, afin d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement électrique du pays et de l’aider à atteindre ses objectifs climatiques.

Cette mesure va permettre d’exclure de la durée totale de service les périodes d’arrêt des réacteurs dues à leur mise en conformité avec les nouvelles règles de sécurité nucléaire, introduites au Japon après la catastrophe de Fukushima en 2011, ou liées à des injonctions provisoires de tribunaux. La nouvelle législation implique par ailleurs un contrôle des réacteurs par la NRA tous les dix ans au moins au bout de 30 ans de service.

Après la catastrophe nucléaire, qui avait été causée par un gigantesque tsunami sur la côte nord-est du pays lié à un très violent séisme sous-marin, tout le parc nucléaire nippon avait été arrêté. Sur 33 réacteurs théoriquement opérables dans le pays, seuls 10 ont redémarré depuis, après s’être mis en conformité avec des normes de sécurité considérablement relevées.

Privilégier les énergies renouvelables

Au Japon, la relance du nucléaire ne va pas de soi, douze ans après cet accident qui dévasta la centrale de Fukushima. Une courte majorité de sondés – 51% à 53% – approuve la relance du nucléaire. Mais beaucoup plus de Japonais – 60% à 70% – trouvent qu’il faudrait plutôt privilégier les énergies renouvelables comme l’éolien ou le photovoltaïque, par exemple. Autant de secteurs où le Japon est très en retard par rapport aux autres grands pays industrialisés, rapporte notre correspondant sur place, Bruno Duval.

« Multiplier les centrales dans un pays qui subit tellement de tremblements de terre et après ce qu’on a vécu à Fukushima, je ne suis pas certaine que ce soit très rassurant », confie cette Japonaise au micro de RFI. « Sur un tel sujet, une loi votée en catimini, cela ne va pas. Il faudrait un référendum », souhaite quant à elle cette autre passante, non loin d’une manifestation contre le projet de loi. « Le nucléaire est une énergie propre. Contrairement à nos centrales thermiques au charbon, qui sont désastreuses pour la planète. Redémarrer des réacteurs nous permettra donc de mieux lutter contre le réchauffement climatique », nuance ce Tokyoïte.

Actuellement, neuf réacteurs sont en fonctionnement au Japon, tous situés dans l’ouest ou le sud-ouest de l’archipel.

31/05/2023

https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/

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31 mai 2023 ~ 0 Commentaire

allemagne (reporterre)

Répression des militants écolos : en Allemagne, les partis de gauche font l'autruche
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Répression des militants écolos : en Allemagne, les partis de gauche font l’autruche

Des manifestations sont prévues ce 31 mai en Allemagne, en soutien à Letzte Generation. L’opération policière subie par les militants climatiques était soutenue par la droite… mais aussi par le chancelier social-démocrate.

Après la répression, la réplique de l’organisation Letzte Generation (« dernière génération ») ne s’est pas faite attendre. Mercredi 31 mai, un bouquet de manifestations est prévu dans les grandes villes d’Allemagne en soutien à cette association engagée depuis 2021 dans une lutte musclée contre le réchauffement climatique.

Dans une lettre ouverte adressée au chancelier allemand le 27 mai — qui les a récemment qualifiés de « détraqués » — les militants ont prévenu Olaf Scholz des conséquences des descentes de police survenues le mercredi 24 mai dernier : « D’innombrables personnes se sont inscrites à des formations de sit-in pour la semaine prochaine. » Ils entendent en effet intensifier leurs actions de blocage de la circulation et poursuivre leurs protestations. Les militants sont connus pour leurs actions « chocs » : grèves de la faim, collage de mains sur le bitume, jet de purée sur les vitres protégeant des tableaux, interruption du trafic aérien…

L’opération policière lancée par le Parquet de Munich a conduit à quinze perquisitions, le 24 mai dernier, dans plusieurs länder. Sept activistes sont soupçonnés de « constitution d’organisation criminelle ». Des comptes bancaires et le site internet de l’association ont été bloqués. Parmi les éléments à charge, la police bavaroise évoque le financement et les collectes de dons de l’organisation, jugés opaques voire illégaux, ainsi que la participation présumée de deux membres de Letzte Generation au sabotage de l’oléoduc Trieste-Ingolstadt, qui passe par la Bavière. Par ailleurs, de nombreuses plaintes ont été déposées contre les militants à cause des blocages de routes qui exaspèrent certains citoyens.

Les partis de gauche approuvent majoritairement l’action policière

Les deux syndicats de la police allemande n’ont pas manqué de saluer les descentes. « La justice intervient, c’est le bon signal d’un État de droit qui se défend », a déclaré le chef du syndicat DPolG Rainer Wendt en évoquant « la population qui souffre mille fois par jour de la terreur de rue de ces sauveurs autoproclamés du climat ». Originaire du Land de Hesse, la ministre sociale-démocrate de l’Intérieur Nancy Faeser soutient, elle aussi, la police bavaroise en estimant que « la crise climatique ne peut se régler que de manière démocratique ».

Pendant que l’opposition conservatrice demande la surveillance du mouvement par les services de renseignement intérieur, les partis de la coalition gouvernementale (SPD, libéraux et écologistes) approuvent l’action policière ou alors la contestent timidement. Même les leaders de la gauche radicale, critiques sur la disproportion de l’action policière et les arrestations provisoires, ne claironnent pas leur soutien aux actions de blocage ou de sabotage. Rares sont les pointures politiques à être montées au créneau sur ce terrain électoralement sensible.

Fin avril dernier, le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck (Verts) exprimait ainsi sa compréhension pour les activistes de la « dernière génération », tout en critiquant leurs formes de protestation. « C’est une grande réussite historique de Fridays for Future [considérée comme berceau politique des militants de Letzte Generation] que d’avoir réussi à obtenir une majorité sociale pour la protection du climat », assurait-il lors d’un débat public à Kiel fin avril. Avant d’ajouter que la « radicalisation actuelle ne crée pas la majorité ».

Letzte Generation n’a pas l’intention de baisser les bras. Sur l’un de ces forums, certains membres estiment qu’il faut au contraire « profiter de la dynamique actuelle » pour accélérer. Le mouvement a d’ailleurs annoncé, sans donner de chiffres précis, que leurs rangs grossissaient depuis les descentes de police. Enfin, en moins d’une semaine, près de 500 000 euros ont été versés sur la cagnotte qu’ils viennent de créer pour payer les amendes infligées aux militants, en attendant que leurs comptes soient débloqués. L’association a donc plus que jamais les moyens d’agir.

Berlin (Allemagne), correspondance

https://reporterre.net/

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30 mai 2023 ~ 0 Commentaire

lyon (ukraine)

meeting-lyon-1er-juin

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30 mai 2023 ~ 0 Commentaire

syriza (socialist worker)

grec

Pourquoi Syriza a-t-il échoué en Grèce ?

La disparition du parti soulève des questions sur la stratégie socialiste et les faiblesses du réformisme.

Lorsque Syriza a remporté les élections législatives grecques en 2015, la plupart des socialistes ont explosé de joie dans toute l’Europe.

Un parti qui s’était engagé à mettre fin à l’austérité avait enfin triomphé, alors que partout les patrons et les gouvernements imposaient des coupes sombres dans le sillage de la crise financière de 2008. Il semblait qu’il y avait là une stratégie alternative qui pourrait servir de phare aux peuples en lutte dans le monde entier.

L’ascension de Syriza a été l’une des expressions d’une vague massive de lutte en Grèce contre l’austérité, avec 32 grèves générales entre 2009 et 2014. Les travailleurs de la santé, les enseignants, les employés municipaux, les travailleurs immigrés, les nettoyeurs, les étudiants et bien d’autres encore ont mené des batailles épiques pendant plusieurs années.

Lors des élections de 2015, le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND), qui avait fait payer aux travailleurs les plans de sauvetage des banquiers, n’a obtenu que 76 sièges sur les 300 que compte le Parlement.

Le Pasok, parti travailliste, qui était le parti de gauche traditionnel mais qui avait imposé des coupes budgétaires en coalition avec la ND, n’a obtenu que 13 sièges. Un nouveau terme, « Pasokification », est apparu pour décrire l’extinction d’un parti qui semblait devoir toujours faire partie de la scène politique.

En Grande-Bretagne, 27 députés, principalement de la gauche travailliste, ont signé une motion disant : « Cette Chambre salue le soutien apporté au parti Syriza en Grèce, qui s’est engagé à mettre fin à des années d’austérité et de souffrance ».

Le parti socialiste allemand Die Linke a quant à lui affiché une pancarte : « Nous partons de la Grèce, nous changeons l’Europe ».

Pourtant, en l’espace de quelques mois, Syriza a mis en œuvre des mesures d’austérité pires que celles de ses prédécesseurs de droite. Et lors des dernières élections de cette année, il a été réduit à 20 % des voix, tandis que la ND s’est consolidée au pouvoir.

Les échecs de Syriza ont redonné vie au Pasok, qui espère même dépasser Syriza lors des prochaines élections.

Dès son entrée au gouvernement, Syriza a été confronté à un défi et à un choix. Les patrons, les banquiers et les institutions européennes n’allaient pas accepter facilement un relâchement de l’austérité. Ils craignaient que les travailleurs d’autres pays ne soient incités à élire leurs propres gouvernements de gauche.

Ils ont donc traité le verdict des électeurs grecs avec mépris. Ils ont décidé d’écraser Syriza pour l’ »effet de démonstration » que cela aurait sur les autres.

Yanis Varoufakis, le directeur financier de Syriza, a déclaré que lorsqu’il a rencontré d’autres ministres de l’UE « pour engager des discussions économiques », il n’a reçu que des « regards vides ». « Vous auriez pu tout aussi bien chanter l’hymne national suédois, vous auriez obtenu la même réponse », a-t-il déclaré.

La troïka – la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – a insisté sur de nouvelles réductions pour rembourser les dettes découlant du sauvetage des financiers. Afin de se donner une excuse pour battre en retraite, le gouvernement Syriza a organisé un référendum sur les demandes de réduction de la troïka.

Mais après une campagne populaire massive, les Grecs ont rejeté la prescription de la Troïka par un vote « OXI » de 61 %. Cela aurait dû être un signal pour rompre avec la Troïka et défier les patrons, les institutions financières et les riches.

Une telle lutte aurait nécessité un appel aux travailleurs du monde entier pour qu’ils fassent preuve de solidarité avec la Grèce et qu’ils luttent contre leurs propres classes dirigeantes.

Pourtant, quelques jours plus tard, Syriza s’est effondré et a commencé à s’attaquer à la classe ouvrière : relèvement de l’âge de la retraite, augmentation des frais de santé, coupes budgétaires dans les écoles, etc. Syriza a fait intervenir la police anti-émeute contre ceux qui protestaient.

Les reculs et les trahisons de Syriza n’étaient pas principalement liés aux opinions personnelles d’Alexis Tsipras, le leader de Syriza, ou de toute autre personnalité. Elles étaient enracinées dans une stratégie qui ne pouvait pas voir plus loin que la collaboration avec les patrons, les institutions financières et le système existant. (…)

https://socialistworker.co.uk/

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