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07 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Valls, dérives réactionnaires

Valls, dérives réactionnaires dans Macronie reac1-300x293« Moi, Manuel Valls, j’approuve ce message! »

Où s’arrêtera-t-il ? Depuis quelque temps, Manuel Valls nous avait habitués à ses petites phrases et à ses positions de plus en plus réactionnaires.
Regroupement familial, réforme pénale, interdiction du voile à la fac ou défense inconditionnelle de la police à Trappes, cet été il n’a pas chômé… Sur la réforme pénale, sa guerre quasi-ouverte avec Christiane Taubira lui a permis cet été de bien soigner son image d’un « premier flic de France » dur, et de conforter les préjugés déjà très largement répandus dans la société. Lors du séminaire du gouvernement sur « la France en 2025 », en affirmant que « la question du regroupement familial peut être posée », Valls a réussi à s’attirer de nouveau les projecteurs. Enfin, sur le rapport du Haut Conseil à l’intégration qui proposait l’interdiction du voile pour les étudiantes à l’université, il n’a pas hésité à dire que les propositions étaient « dignes d’intérêt »… Une question après l’autre, Valls abandonne les positions traditionnelles de la gauche pour épouser celles de la droite.

Valls sarkoziste ? Le bilan est lourd mais tout cela en fait-il un simple sarkoziste ? Sur la forme, les ressemblances sont fortes. Son art d’occuper les médias de manière permanente est clairement modelé sur Sarkozy qui lui-même, d’ailleurs, l’a appris des directeurs de communication de Tony Blair. Et, comme Sarkozy, il est animé par une très forte ambition personnelle.
Sur le fond, les positions se rapprochent mais il faut dire que Valls a commencé tôt. Il arrive que des hommes politiques de gauche passent par une phase plus ou moins radicale ou « révolutionnaire » dans leur jeunesse avant de « s’assagir ». Dès le départ, Valls, est, lui, très « sage ». En 1980, Michel Rocard, l’ancien « gauchiste » du PSU, est en train de se droitiser à vitesse grande V. Pourtant, c’est à ce moment que Manuel Valls, âgé alors de 17 ans, rejoint le PS et adhère au courant de Rocard ! À partir de là, Valls se situera à la droite du parti, avec une évolution qui en 2007 amènera Sarkozy à lui proposer un poste de ministre lors de sa politique d’ « ouverture »…

Valls refusera car son projet est d’embarquer l’ensemble de la gauche sur ses positions mais de l’intérieur. « Je pense que mon destin, mon choix, mon envie est de rénover la gauche en profondeur », dira-t-il à l’époque pour justifier son refus. À chaque fois qu’il pousse le bouchon trop loin et se fait taper sur les doigts, il bat tactiquement en retraite comme lors du conflit avec Taubira. De la même façon, lors de la dernière université d’été du PS à La Rochelle, il hurle sa fierté d’être « socialiste », malgré la flagrante contradiction, et se permet de se dire le plus grand ennemi du Front national, tout en développant une politique qui en fait le lit.
Pour l’instant, il est encore contesté par ce qui reste de la gauche au PS, mais il a été soutenu voire applaudi par bien d’autres à La Rochelle car il surfe sur la dérive néolibérale et sécuritaire de plus en plus assumée du PS, tout en étant un de ses principaux artisans. Pourquoi ne penserait-il pas alors que ce sera bientôt son heure ?
À l’été 2011, il déclarait : « Je reste convaincu que des hommes et des femmes comme Dominique de Villepin, François Bayrou ou Corinne Lepage, pour ne citer qu’eux, peuvent faire partie, s’ils le souhaitent, d’une majorité de large rassemblement ». Et pourquoi pas encore plus à droite, pourrait-on se demander. L’avenir nous réserve peut-être bien des surprises…

Ross Harrold  Vendredi 6 septembre 2013 Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 207 (05/09/2013)

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07 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

En France: une gauche à droite…(Lcr.be)

En France: une gauche à droite...(Lcr.be) dans Macronie laurence

Curieuse situation que celle de la France  où, en fait, on retrouve, sous des formes spécifiques, les mêmes données que celles qui existent en Europe

Dans le cadre de la crise économique du système et de son ampleur exceptionnelle, la bourgeoisie a déclaré  une véritable guerre sociale contre le monde du travail et cela dans tous les domaines. Notamment celui de l’austérité.  La mesure récente la plus significative est la proposition d’une réforme des retraites avec notamment l’allongement d’activité de  41,5 ans à 43 ans  à partir de 2020 et jusqu’ à 2035…

Car tout le monde a tendance à l’oublier mais nous avons un gouvernement de gauche (PS-Verts) qui sait enrober ses pires propositions  avec des délais et un vocabulaire « social » En fait, pour la population, la politique d’Hollande est la même que celle de Sarkozy : Austérité, chasse aux immigrés et notamment expulsions des camps Roms, poursuite du nucléaire, interventions militaires au Mali et peut-être en Syrie… Bref en refusant de rompre avec le système les socialistes sont obligés de mener la même politique que la droite.

Face à cela, le désarroi est grand dans les couches populaire avec l’impression que les élections n’amènent que les mêmes, avec en plus des scandales à répétition. Et comme les luttes mal menées par les directions syndicales ne payent pas c’est, désormais pour une partie de la population, la recherche de solutions simples et immédiates et la montée en France comme ailleurs des forces populistes, nationalistes et racistes comme le Front national. Malheureusement notre mot d’ordre de « partage du temps de travail » est moins crédible que « dehors les immigrés ».

Sur le plan social, les résistances sont parfois très dures mais locales et sans coordination, avec de temps en temps un appel à 24h de mobilisations, comme le 10 septembre prochain, par des directions syndicales qui font semblant de se battre mais refusent un affrontement  réel et de longue durée. D’où, en période de difficultés financières des phénomènes de « grève de la grève » où les salarié sont prêts à lutter à condition d’être certains que le mouvement ira jusqu’au bout et qu’ils ne perdront pas d’argent pour les beaux yeux des bureaucraties syndicales.

Sur le plan politique, le PS est de plus en plus discrédité avec l’apparition d’une aile « gauche »  qui essaye de se différencier mais sans rompre. Mais par contre c’est au sein du Front de gauche que les débats sont les plus vifs. Ce Front est dirigé par le PCF et ses 8000 élus et par la personnalité très médiatique de Mélénchon qui organise quelques milliers de militants et quelques dizaines d’élus. Sans parler de toute une série de petits groupes, la plupart venant de différentes scissions de la LCR ou du NPA. Sur le fond, leur politique commune est réformiste avec le slogan : « La révolution par les urnes »  mais tactiquement le débat est profond. Le PC cherche un accord électoral avec le PS pour sauver ses élus alors que Mélenchon veut au premier tour des listes autonomes  pour épouser le sentiment gauche des électeurs et surtout préparer les européennes. Donc à gauche du PC au premier tour et ralliement au PS au second.

Face à cette cacophonie le NPA se présente comme une organisation unitaire dans l’action y compris avec le PS quand il y a accord unitaire. Il développe un plan d’urgence avec des revendications qui de fait impliquent une mobilisation et une rupture avec le système. Il est   ouvert dans les débats mais indépendant comme parti et dans les élections . C’est à dire prêt à des listes unitaires mais indépendantes du PS et avec ceux qui acceptent d’être totalement dans une opposition de gauche au gouvernement.

Après une crise qui a emmené quelques centaines de militants au Front de gauche, le NPA entreprend une seconde étape de sa construction entamée par le succès de son Université d’été (environ 700 participants) et le lancement d’une souscription d’un million d’euros.

Par Alain Krivine le Vendredi, 06 Septembre 2013

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06 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Gouvernement et Medef : servilité et cadeaux

Gouvernement et Medef : servilité et cadeaux dans Macronie 1099123656

Le 19 août dernier, Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, avait fait connaître les exigences du patronat dans une tribune publiée dans les Échos.

Faisant état, sans rire, de « 100 milliards ponctionnés sur nos entreprises par rapport à nos concurrents européens équivalents », Gattaz réclamait une « baisse tangible et durable des dépenses publiques » et aucune augmentation des cotisations ou des impôts des entreprises.
Il voyait cependant deux « signes encourageants » dans la politique du gouvernement, « le crédit d’impôt compétitivité emploi et la trans- position fidèle de l’accord mettant en place une nouvelle flexisécurité ». Déréglementation des droits des salariés qui permet de baisser le coût du travail et subventions sous toutes les formes au patronat sont en effet les deux volets de la politique du gouvernement Hollande. Mais plus le Medef reçoit, plus il réclame. Et de pousser des hauts cris quand la réforme des retraites prévoit une augmentation dérisoire des cotisations patronales.
Quand Moscovici « cajole » le Medef Aussi, quel étonnement lorsque, le lundi 26 août, le Medef est sorti content de son entrevue avec Ayrault. Lequel lui a promis une « réduction du coût du travail », au-delà donc de la compensation de la hausse des cotisations patronales de retraite. Il serait question de baisser les cotisations de la branche famille. Le Medef a carrément demandé la suppression de celles-ci, 34 mil- liards d’euros, et le gouvernement a promis d’aller dans ce sens…
Cerise sur le gâteau, le ministre de l’Économie Moscovici, invité à débattre avec Gattaz lors de l’Université d’été du Medef, a « cajolé », dixit le Monde, les patrons. « Nous devons être au combat ensemble », a-t-il flagorné, pour promettre ensuite une baisse des « prélèvements obligatoires », et garantir aussi que le crédit impôt compétitivité — une exonération de 20 milliards d’euros sur l’impôt sur les sociétés compensée par la hausse de la TVA — serait exclu du contrôle fiscal et que la dépense publique serait diminuée de 14 milliards en 2014.

Pour le Medef, Hollande-Ayrault, c’est mieux que Sarkozy !

Galia Trépère Jeudi 5 septembre 2013Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 207 (05/09/2013)

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06 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Édito: Hollande, « a lonesome president»!

Édito: Hollande, « a lonesome president»! dans Antiimpérialisme hollande

Après le vote majoritaire des Communes contre la participation de la Grande-Bretagne à l’intervention militaire en Syrie, et le choix d’Obama d’en appeler au vote du congrès américain, le chef des armées françaises paraît bien désarmé.
Il doit maintenant s’appuyer sur une Constitution qu’il a fortement dénoncée quand il était dans l’opposition, exigeant même un vote du Parlement avant l’envoi de l’armée en Irak. Aujourd’hui Président de la République, il utilise les pouvoirs qui lui sont conférés, au mépris de l’opinion, majoritaire à ce jour, des Français opposés à une nouvelle offensive militaire. Et d’annoncer le lancement d’une force démonstrative pour mener une guerre punitive.
Isolé sur la scène internationale, François Hollande l’est également sur la scène française. Sous la Ve République, les guerres ont souvent permis un retour à l’unité nationale derrière un chef, mais l’initiative de Hollande semble l’isoler encore plus. Le rejet populaire de son initiative confirme la défiance face à ce président qui conduit une politique étrangère de guerre et une politique de recul drastique des droits sociaux contre son propre peuple.
Nous dénonçons cette nouvelle agression impérialiste, une guerre punitive qui non seulement ne vise pas le renversement du dictateur mais n’empêchera aucun des crimes contre l’humanité perpétués par Assad, de la torture à l’utilisation des gaz. Elle peut au contraire l’encourager à poursuivre les massacres, ce qui a deux conséquences aussi dramatiques l’une que l’autre pour le peuple insurgé : d’une part, maintenir un régime capable de rassembler autour de lui contre l’invasion étrangère et, d’autre part, renforcer des courants obscurantistes religieux. Nous dénonçons la complicité de l’Iran et de la Russie avec le pouvoir syrien.
Nous affirmons notre solidarité avec le peuple syrien, qui doit poursuivre sa révolution pour la liberté, la dignité et la justice sociale contre une dictature impitoyable. Le soutenir, cela signifie pour le NPA aider au développement des mobilisations les plus massives et unitaires possibles pour empêcher une nouvelle aventure guerrière.

Roseline Vachetta Jeudi 5 septembre 2013Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 207 (05/09/2013)

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06 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Saint-Herblain, ils vont former leurs successeurs polonais… avant d’être licenciés (LT+OF)

Saint-Herblain, ils vont former leurs successeurs polonais... avant d'être licenciés (LT+OF) dans Luttes ouvrières zoom-287624-jeu-plan-social-jeu-de-cartes-prefere-des-grands-patrons

A Saint-Herblain (44), les salariés du groupe américain Newell Rubbermaid (stylos Waterman, Reynolds, Parker…) se disent « choqués » par une mesure qui va obliger plusieurs d’entre eux, comme plusieurs de leurs collègues de Valence (Drôme), à former leurs successeurs polonais… avant d’être licenciés.empty dans Luttes sociales en Bretagne

« C’est choquant pour tout le monde. Licencier des gens et leur demander de former les salariés étrangers, c’est vraiment n’avoir aucun scrupule », a déclaré, à la sortie de l’usine, Jacqueline Morisson, déléguée CGT. Derrière elle, plusieurs dizaines de salariés étaient en débrayage ce jeudi matin, devant leur usine de Saint-Herblain (44), afin de demander de meilleures conditions de départ pour le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui va toucher une centaine de personnes du groupe Newell Rubbermaid en France.

« Ils sont exploités au même titre que nous » Les personnes qui devront former leurs successeurs polonais avant d’être licenciées sont près d’une dizaine dans la Drôme et 13 à Saint-Herblain, toutes au sein du service clients. « Le personnel n’a rien contre les salariés étrangers, ils sont exploités au même titre que nous, mais le côté humain n’a pas été pris en compte du tout. La direction a juste dit : « Si les salariés acceptent, on leur octroie une prime de 1.000 €’ », a indiqué Jacqueline Morisson. « Ça fait quatre plans de licenciement depuis 2007, c’est bien pour nourrir les actionnaires, ils pompent sur le site le plus possible jusqu’à l’épuisement. Ils feraient bien mieux de mettre de l’argent pour innover, pour développer les ventes ».


Des salariés angoissés Plusieurs salariés du service clients concernés par cette mesure de formation n’ont pas souhaité répondre à la presse, angoissés par les difficultés à venir pour retrouver un emploi. « Il y a deux ans, quand le groupe a fermé l’usine Parker à New Heaven (Royaume-Uni), ce sont des Français qui sont allés là-bas pour être formés et revenir avec les machines, et l’usine est fermée là-bas », a rappelé sur place Thierry Cormerais, délégué central CFDT. Et d’ajouter : « C’est pas une logique française, mais c’est un groupe américain et, eux, ils fonctionnent comme ça ». * Il est spécialisé dans le matériel de bureau et d’écriture. Il possède de très nombreuses marques, dont Parker, Reynolds, Waterman, mais aussi des marques d’outillage ou de matériel de puériculture comme Graco. AFP 5 septembre 2013 à 14h26

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/nantes/saint-herblain-ils-vont-former-leurs-successeurs-polonais-avant-d-etre-licencies-05-09-2013-2223679.php

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Waterman.-Des-salaries-polonais-formes-par-leurs-collegues-nantais_40815-2225884_actu.Htm

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05 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Université d’été du Medef: Moscovici applaudi par les patrons (LO)

Université d'été du Medef: Moscovici applaudi par les patrons (LO) dans Macronie le-majordome

Six ministres du gouvernement Hollande ont été invités aux journées de l’université d’été du Medef, qui se sont tenues les 28, 29 et 30 août. Si certains, et en l’occurrence certaines, Fleur Pellerin, ministre des PME, et Sylvia Pinel, de l’Artisanat – s’y sont fait copieusement huer, deux s’y sont fait applaudir.

Il faut dire qu’ils ont l’un et l’autre caressé leur auditoire de patrons grands et plus ou moins petits dans le sens du poil. Montebourg, ministre du Redressement productif, a notamment appelé « l’ensemble des Français à se mobiliser pour l’allégement des charges des entreprises ». Mais surtout Moscovici, ministre de l’Économie, dialoguant avec le nouveau patron du Medef, Gattaz, s’est présenté d’emblée comme le « ministre de l’entreprise ».

Moscovici a commencé par confirmer que la hausse des cotisations patronales aux caisses de retraite, décidée dans le cadre de la réforme des retraites du gouvernement Ayrault, « sera intégralement compensée par une baisse des cotisations patronales aux caisses d’allocations familiales dès 2014 et pour l’intégralité du mandat ».

Il a aussi précisé que le gouvernement souhaitait aller plus loin dans cette voie,  la baisse du coût du travail, promettant l’ouverture d’une « concertation entre partenaires sociaux » sur la baisse – voire la suppression – de ces cotisations patronales (qui représentent chaque année au total 34 milliards d’euros). Sur la question de savoir comment sera compensé le trou correspondant dans les recettes de la branche famille de la Sécurité sociale, Moscovici a été flou, sauf sur un point : ce ne sont pas les entreprises qui paieront.

Dès 2014, a-t-il déclaré, le gouvernement s’engage d’ailleurs à « stabiliser le niveau des prélèvements obligatoires, autre- ment dit à ne pas augmenter les impôts, taxes et autres cotisations sociales, qui pèsent sur les entreprises ». Ce qui veut dire que, sous une forme ou sous une autre (hausse de la TVA, de la CSG, ou nouvelles coupes dans le budget des services publics, rien n’est encore décidé) c’est donc la population laborieuse qui paiera.

Moscovici a encore annoncé à son auditoire patronal que le gouvernement avait abandonné le projet d’augmenter la taxe sur les dividendes et qu’il avait « demandé à l’administration fiscale que le CICE – les 20 milliards par an du crédit d’impôt compétitivité emploi,  soit exclu des contrôles fiscaux ». Les patrons pourront donc en bénéficier sans avoir de comptes à rendre.

Le dialogue entre le ministre et Gattaz a été, note un journaliste du Monde qui y assistait, « courtois, presque complice ». C’est tout dire. Gattaz s’est fait élire à la tête du Medef avec l’intention d’en faire un « Medef de combat ». « Nous devons être au combat ensemble, avec la même bataille pour l’emploi et la croissance », lui a répondu Moscovici. En fait de bataille, le patronat mène une véritable guerre contre le monde du travail, à coups de licenciements, de bas salaires, d’aggravation de l’exploitation…

Dans cette guerre, le gouvernement n’est pas dans le camp des travailleurs. C’est clair. Jean-Jacques LAMY

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2353&id=5

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05 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Retraites : l’espérance de vie, un argument mensonger (LO)

Retraites : l'espérance de vie, un argument mensonger (LO) dans Macronie dialogue-de-vieux-actifs-277x400

Pour justifier de programmer un nouvel allongement de la durée de cotisation pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein, Ayrault invoque, comme les gouvernements de droite qui l’ont précédé, l’augmentation de l’espérance de vie. Parce qu’on vit de plus en plus vieux il faudrait travailler de plus en plus longtemps. Depuis Rocard et son Livre blanc des retraites en 1991, tous les gouvernements de droite l’ont utilisé.

Mais si l’espérance de vie continue à augmenter légèrement chaque année en France, l’espérance de vie en bonne santé, elle, recule. Celle des hommes est passée de 62,7 ans à 61,9 ans entre 2008 et 2010 et celle des femmes de 64,6 ans à 63,5, selon l’Institut national des études démographiques. Cette tendance à la baisse aurait commencé en 2006. Et elle est plus marquée dans les classes pauvres.

Et l’on oublie aussi que l’espérance de vie moyenne d’un ouvrier est de six à sept ans inférieure à celle d’un cadre et les premiers problèmes de santé apparaissent même, en moyenne, dix ans avant. Pierre Lemaire

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2353&id=7

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04 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Petits conseils au nouveau caniche de Washington (CI)

Petits conseils au nouveau caniche de Washington (CI) dans Humour indigeste-2

Un journaliste du Guardian imagine la lettre que pourrait envoyer le gouvernement américain à son nouveau partenaire spécial, la France.
Du département d’Etat américain

à François Hollande

Monsieur le Président,

Bienvenue à bord, cher nouveau plus vieil allié, et merci pour votre soutien opportun ! Le président a toujours été un grand admirateur de votre pays et de votre culture. Il adore aussi votre moutarde. Mais ce qui est plus important, c’est que vous ayez été là quand son vieux caniche s’est enfui et que nous avons décidé de lui en trouver un nouveau.

Ci-dessous, vous trouverez une liste de conseils qui vous permettront de maintenir notre relation avantageuse :

1. Ne vous sentez pas obligé de singer toute position ou déclaration émanant du président Obama. Ce n’est pas parce qu’il se sent contraint d’avoir l’aval du Congrès pour passer à l’action que vous devez l’imiter.

2. Une fois engagée, notre politique sera de tenir la barre. La vôtre sera de rester assis.

3. En cas de doute, restez couché !

4. Le président n’aime pas être dérangé par des appels inutiles rappelant l’importance des relations spéciales, surtout la nuit. Il a beaucoup d’estime pour vous, mais il se remet à peine d’une relation spéciale précédente et ne veut pas précipiter les choses.

5. Pour adresser un message cohérent, les Etats-Unis prendront la tête d’une opération militaire. Mais, n’ayez crainte, vous vous bornerez à courir derrière votre maître.

6. Il se peut qu’il vous devienne impossible sur le plan politique de soutenir la stratégie américaine. En ce cas, le président fera une déclaration officielle soulignant le caractère intangible de notre précieuse alliance. Il en pensera évidemment tout le contraire.

Mais vous conviendrez qu’un soutien infaillible aux objectifs américains s’accompagne de certains dangers. Si vous acceptez de jouer toutes les cartes que vous avez en main, alors nous cesserons peut-être de vous appeler « Freedom Fries » [ou « Frites de la liberté », allusion aux French fries, désignant les frites en anglais, rebaptisées « Freedom Fries » après le refus de la France de participer à l’intervention en Irak]The Guardian Tim Dowling 3 Septembre 2013

http://www.courrierinternational.com/article/2013/09/03/petits-conseils-au-nouveau-caniche-de-la-maison-blanche

 

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02 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (1)

Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (1) dans Macronie valls.gueant

L’homme se présente sous un jour volontiers ombrageux. Son propos, sous des dehors tranchants, est sentencieux. Point de salut pour ceux qui ne partagent pas son goût des valeurs dites républicaines.

Des valeurs communes à toute la classe politique, qui transcendent bien entendu ces virtuels clivages « gauche-droite ». Ministre de l’intérieur « socialiste », il est le digne descendant de Jules Moch dont la promptitude à mater les grèves ouvrières par le sang n’avait d’égal que son dévouement à l’ordre établi. Quand un gouvernement ne peut apporter aucune solution au chômage, il lui reste …la matraque. Et le bruit de bottes. Beaucoup de militants s’étonnent de voir et d’entendre des ministres sociaux-démocrates montrer des incisives autoritaires, intensifier la chasse aux sans-papiers et aux Roms, s’en prendre aux grévistes en proie aux licenciements. Ils sont tentés d’en conclure que la social-démocratie n’est plus ce qu’elle était, le gentil agneau réformiste qui se laissait rattraper par la « real-politique » et tentait de nous aménager « le moindre mal ».

Une sale tradition contre-révolutionnaire Depuis un siècle, la social-démocratie est l’agence de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier. En 1914, elle a exhorté les travailleurs à aller se faire massacrer et mutiler pour les marchands de canons et pour le partage du monde entre rapaces impérialistes. En France, comme en Allemagne. En 1919, elle a créé en Allemagne les corps-francs, chargés de décimer l’avant-garde ouvrière spartakiste et a assassiné Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, les deux meilleurs représentants de l’authentique tradition socialiste internationaliste en Allemagne. C’est dans ces corps-francs que s’est forgé le terrible parti nazi. En 1948, le ministre de l’Intérieur Jules Moch a fait tirer sur les mineurs de fond en grève. En 1956, le chef socialiste Guy Mollet, placé à la tête du gouvernement, a envoyé les jeunes appelés au service militaire « pacifier » l’Algérie au lance-flammes. C’est lui qui a conféré (avec les voix des députés PCF, ne l’oublions pas) les pleins pouvoirs aux généraux et colonels d’Alger, leur donnant du même coup un permis de torturer et de préparer le putsch d’Alger. Un coup d’Etat militaire qui fut, le 13 mai 1958, l’acte « fondateur » de la V ème République. Quiconque attendrait de la part de la social-démocratie de la mansuétude, de l’humanité et autre chose que de la pusillanimité et des reniements permanents tomberait vite de très haut. Manuel Valls n’est pas, comme on le dit parfois, un « socialiste de droite ». Il s’inscrit pleinement dans la sale tradition contre-révolutionnaire de la social-démocratie. Il s’inscrit dans la lignée de Noske, ce chef de la social-démocratie qui, en 1918, proclamait : «  je hais la révolution comme le pêché ».

Itinéraire d’un enfant gâté Manuel Valls ne jure donc que par l’ordre et l’autorité institutionnelle. Il occupe, sous la Vème République, un ministère clé : le ministère de l’Intérieur. Ministère de premier plan dans un Etat policier. Il est, après le chef de l’Etat et son Premier ministre, le troisième homme de l’Exécutif. La fonction créé l’organe, dit-on. Mais, dans le cas de Valls, l’homme semblait être confectionné sur mesure pour habiter la fonction de « premier flic de France ». Il naît à la politique, sur les bancs de l’Université, comme « jeune rocardien » au tout début des années 80. Rocard incarne alors, face à Mitterrand, le « parler vrai ». Un « parler vrai » qui s’oppose à toute velléité de satisfaire des revendications ouvrières « quantitatives » et qui annonce « l’austérité de gauche »… et les premières attaques contre les retraites par répartition. En 1985, il quitte la Ligue des droits de l’homme qui s’oppose alors à l’extradition par le gouvernement Mitterrand-Fabius de militants d’ETA vers l’Espagne. Cinq ans plus tard, il deviendra l’attaché de Rocard, devenu Premier ministre de son « adversaire » Mitterrand. Puis, en 2001, il est élu maire d’Evry. Dès lors, en l’homme, transparaît le policier. Partisan d’une révision de la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat (rappelant cyniquement qu’elle est « sans cesse contournée »), il proposera que l’esplanade de « sa » ville soit rebaptisée «  Esplanade Jean-Paul II » mais, au nom de la laïcité, il ordonnera la fermeture d’un Franprix Hallal. En 2007, Sarkozy lui propose de participer à son premier gouvernement, au titre de cette « ouverture » avec les « félons » du PS, Kouchner-Besson- Bockel. Valls décline l’offre. Mais, lorsqu’il se présentera aux « primaires » du PS de 2011, son programme sera la copie conforme du plan de l’UMP. Adepte de l’inscription de la « règle d’or budgétaire » dans la Constitution, de la TVA sociale et autres réjouissances réactionnaires, il obtiendra un score inférieur à celui de Ségolène Royal, soit 6%. C’est donc en pleine connaissance de ses options sarkozystes qu’Hollande nommera Valls, ministre de l’Intérieur et des Cultes.

Valls contre les droits de l’Homme Le résultat ne se fait pas attendre : en 2012, le record d’expulsions de sans-papiers est battu. Valls fait procéder au démantèlement des camps de Roms que la gauche, unanime, dénonçait lorsqu’elle était l’œuvre de Sarkozy-Guéant. Il fait extrader la militante basque Aurore Martin vers l’Espagne, dont le seule « crime » est un délit d’opinion. Sur les basques, on le voit, il a de la continuité répressive depuis 1985 ! Il fait poursuivre des gens qui manifestent « sans autorisation préalable » de la préfecture, des syndicalistes de Good Year et de PSA qui s’affrontent aux CRS. Dans les commissariats, tombent des « quotas » d’arrestations de sans-papiers, à en écœurer les pandores eux-mêmes. Dans le concert islamophobe, il est en première ligne. Comme tant d’autres, il a voté la loi interdisant le voile intégral dans la rue. Une loi qui encourage les agressions contre les femmes musulmanes. Une loi qui, comme à Trappes, met le feu aux poudres. Une loi qui, par effet de retour, nourrit la ferveur religieuse. Et maintenant, il envisage l’interdiction du voile à l’Université, au grand dam de sa collègue de l’enseignement supérieur !

Le FN au secours de Valls Islamophobe, Valls ? Ne le criez pas trop fort car, selon lui, le terme même d’islamophobie est sujet à caution. Ecoutons-le : « Je suis ministre de l’Intérieur, il ne m’appartient pas de réglementer l’usage d’un mot. Les mots ont un sens, et le terme suscite la polémique. Moi, je choisis ceux que j’emploie. L’important est de souligner une réalité : les actes racistes et xénophobes exercés à l’encontre de nos compatriotes musulmans ont augmenté de 28% depuis 2012 ! [de 31% selon cet observatoire, NDLR] Mais, derrière le mot « islamophobie », il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile. » (http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20130731.OBS1612/manuel-valls-l-islamophobie-est-le-cheval-de-troie-des-salafistes.html) Il ajoute : « Pour les salafistes, « [l’]islamophobie » est un cheval de Troie qui vise à déstabiliser le pacte républicain. » L’islam n’est pas autre chose que la religion musulmane. L’islamophobie ne désigne pas autre chose que le racisme qui vise les musulmans et qui les vise d’abord et avant tout parce que dans leur grande majorité les musulmans sont arabes ou noirs. Il n’exprime le rejet ou la phobie de cette religion que de façon hypocrite. Valls a comme référence Caroline Fourest, qui a fait de l’Islamophobie son fonds de commerce.

A l’écoute de Valls, le FN se lèche les babines :  « Derrière le mot « islamophobie », il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile » : Tiens donc ! Enfin une once de vérité dans ce monde d’amalgame et d’instrumentalisation. » commente Louis Aliot sur le site du FN, qui poursuit : « Oui, l’emploi du terme « islamophobie » et la mise en cause infamante de tout un chacun qui critiquerait cette religion est une stratégie dans laquelle les gogos, les démagos ou les complices se retrouvent. Et d’ailleurs, le ministre vend la mèche « les salafistes l’utilisent avec un objectif bien clair : empêcher toute critique de la religion et s’opposer aux principes de la République… Pour eux, « l’islamophobie est un cheval de Troie qui vise à déstabiliser le pacte républicain.» Oui, monsieur le ministre et il n’y a pas que les salafistes sauf à considérer que ceux-ci ont colonisé, au moins idéologiquement, des associations telles que SOS-Racisme, le Mrap ou le CCIF (l’Observatoire contre l’Islamophobie). Car nous sommes poursuivis pour dire cette vérité-là ! ». Il en rajoute encore : « Et effectivement monsieur le ministre, « une autre loi s’impose à des gens qui ne sont pas de culture musulmane ». Ce n’est pas moi qui le dit ! C’est vous ! Cette autre loi n’est pas républicaine ! Il faut donc la combattre par la réaffirmation de nos principes et faire comprendre à ceux qui ne sont pas bien chez nous, d’aller tenter leur chance ailleurs ! » (à suivre)

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02 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (2)

 Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (2) dans Macronie napoleon

« Différentialisme » et totalitarisme Dans le même entretien cité plus haut, Valls croit détenir les coupables :

«  Le nouvel Obs : les mouvements islamistes radicaux exploitent-ils les agressions récentes contre des musulmans?

Valls : A l’évidence. C’est le cas de gens souvent connus de nos services et qui n’hésitent pas, comme à Argenteuil ou à Trappes, à se déplacer dans une ville dont ils ne sont pas originaires pour créer l’agitation. Il s’agit pour eux de conquérir des espaces et des esprits. On observe aussi des intérêts communs entre groupes radicaux, à l’extrême droite et dans une partie de l’extrême gauche que j’appellerai différencialiste, pour créer la confrontation. A nous de tenir bon. » Une partie de l’extrême-gauche, dont nous sommes, considère, dans la lignée de Marx et Lénine, qu’il faut abolir toute mesure policière contre toute religion et, partant, qu’il faut faire cesser la persécution insidieuse qui frappe les musulmans en France. Pour nous stigmatiser, Valls forge un néologisme : le « différentialisme ». Un néologisme dont l’antonyme pourrait être…le totalitarisme.  Nous ne nous sommes pas gargarisé, quant à nous, du « droit à la différence » qui couvrait la différence des droits entre « Français » et « immigrés », entre ceux qui ont des papiers et ceux qui n’en n’ont pas, entre les femmes et les hommes … En laïques authentiques, nous considérons tout simplement que l’Etat n’a pas à interférer sur les pratiques religieuses individuelles, les tenues vestimentaires qui s’y rapportent. Dans le cas d’une religion minoritaire (en France), cette irruption de l’Etat dans les croyances individuelles cache un racisme profond, viscéral qui n’ose pas dire son nom. C’est ce racisme d’Etat dissimulé qui encourage les agressions islamophobes que Valls prétend combattre tout en refusant de les appeler par leur nom. Simple effet de sa duplicité… Notons, par ailleurs, que même parmi ses partisans au sein du PS, des voix s’élèvent contre l’islamophobie et l’appelle par son nom. C’est le cas de L. Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville qui, dans un courrier à l’Imam de cette commune, écrit:

« A l’instar de tous les racismes et toutes les discriminations, l’islamophobie est un fléau qui ronge malheureusement notre société. Notre République se doit de défendre les valeurs de tolérance entre les cultures, et nous ne tolérerons jamais un geste ou une parole de haine contre un musulman. La foi est un acte intime, qui ne peut servir de prétexte à une radicalisation des comportements. La République, c’est la possibilité de pratiquer sa religion librement sans subir aucune intimidation. La liberté de pratiquer l’islam en toute tranquillité, en toute sécurité. En toute fierté. » Nous sommes d’accord !

Qui « créé l’agitation » à Trappes ? Reste une question : qui a « créé l’agitation » à Trappes ? Valls répond comme auraient répondu ses illustres prédécesseurs Marcellin dans les années 70 et Pasqua dans les années 80. Nous sommes en effet ici à deux doigts de la théorie du complot international qui déploie des « agitateurs » pour déstabiliser l’Etat. Rien de nouveau sous le soleil caniculaire de Valls, donc. Malheureusement pour lui, à la lueur des faits, ce sont ses contrôles policiers à froid et « bien ciblés » (à l’encontre des musulmans) qui ont « créé l’agitation », la provocation et cette agitation provocatrice a très vite débouché sur une manifestation spontanée, au cours de laquelle un enfant de quatorze ans a été visé en pleine tête et a perdu en œil, au flash Ball. Le tout, pour faire respecter une loi que toute une partie des députés de gauche jugeaient nocive et dangereuse. Une loi contraire à l’idée que bien des démocrates peuvent se faire des « valeurs républicaines ». En effet, comme l’a écrit Carvounas : « La République, c’est la possibilité de pratiquer sa religion librement sans subir aucune intimidation. La liberté de pratiquer l’islam en toute tranquillité, en toute sécurité. En toute fierté. ». Or, à Trappes, tout commence par l’intimidation policière à l’encontre d’une femme musulmane qui pratique librement et tranquillement l’islam. A Trappes, les provocateurs, ce sont les policiers de…Valls le « socialiste » Mais, encore une fois, Valls que l’on présente ici ou là comme le « vice-président », n’a rien d’autre à proposer aux habitants des quartiers populaires que l’intimidation policière. Ni vrai travail, ni vrai salaire.

Dreux ou « le bal des faux-culs » Après l’affaire de Trappes, survient l’affaire de Dreux. Un magistrat remet provisoirement en liberté trois délinquants condamnés à des peines inférieures à deux ans de prison. Cette décision procède du bon sens : comme nombre de prisons, la prison de Chartres est surpeuplée. Il est communément admis que ce surpeuplement favorise les récidives. Dans ce cas précis, le malheureux magistrat n’a pas pris une initiative isolée. Il ne fait que différer l’exécution des peines de trois mois de prison, pour trois « petits » délinquants. Et, il le fait en stricte application de la loi pénitentiaire de 2009. Commence alors le bal des « faux-culs », selon l’expression du président de l’union syndicale des magistrats (syndicat majoritaire des magistrats, peu suspect de « gauchisme » ou « d’angélisme »/ propos cité par La République des Pyrénées http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/08/06/un-bal-des-faux-culs-sur-air-securitaire,1145306.php)

Ce magistrat ne fait donc qu’appliquer une loi de droite. Ce qui n’empêche pas le chef de la police de Dreux de s’insurger contre ce magistrat, soudainement accusé de laxisme. Aussitôt, Valls emboîte le pas du policier, allant jusqu’à lui téléphoner personnellement, quitte à mettre Taubira en porte à faux et à provoquer une nouvelle crise au sein de l’Exécutif. Valls n’ignore pas les dispositions de la loi pénitentiaire de 2009. Il est au fait du surpeuplement carcéral. Mais, Valls n’en a cure, il veut flatter « l’opinion publique » et ses « majorités silencieuses », il veut à son tour faire croire aux victimes d’agressions, de vols, que tout cela vient du laxisme de la justice. C’est le langage de Sarkozy et des siens expliquant l’insécurité par l’incurie judiciaire qui sape le travail des policiers. « La sécurité n’est ni de gauche, ni de droite » assène-t-il. Certes. Mais le discours de Valls sur la sécurité est un discours de droite calqué sur Sarkozy et Copé.

Un nouvel homme fort ? A ce propos, le journaliste J.M Herzog de la République des Pyrénées (cité plus haut) commente :

« Quand on se demande ce qui distingue encore la droite de la gauche, il y a un critère : quand la gauche est au pouvoir, la droite se déchaîne sans retenue pour stigmatiser son « laxisme » en matière de police ou de justice, alors qu’à l’inverse la gauche dans l’opposition n’accuse pas la droite au pouvoir d’être timide contre « le crime », mais de s’y prendre en dépit du bon sens en privilégiant aveuglément la répression sur la prévention. La polémique ouverte après la remise en liberté par le parquet de Dreux de trois délinquants arrêtés par la police faute de place dans la prison locale en est une nouvelle illustration qui serait pleinement convaincante si certains à gauche n’avaient pas cédé non plus aux facilités dont la droite est coutumière, qui consiste à soutenir les policiers contre les magistrats dès qu’un incident vient émouvoir l’opinion Valls soutient donc les policiers contre les magistrats. Cette sale démagogie ne sert qu’une cause : celle de l’autoritarisme et de l’édification d’un Etat policier tourné contre toute la population ouvrière et populaire et contre toute les libertés démocratiques, à commencer par le droit de manifester. Un Etat policier qui a également dans sa ligne de mire le principe de l’indépendance de la Justice. Il y a là de quoi paver la route des droites les plus extrêmes. Un cadeau royal au FN…

Mais, face à toute critique, Valls se cache derrière le paravent de la « république ». Mis en cause (assez timidement, du reste) par les « écologistes », le ministre de l’Intérieur s’en prend à « une partie des écologistes qui n’hésite pas à tenir un discours antirépublicain et flirte avec le communautarisme quitte à faire le jeu des extrêmes de tout bord » (cité par Le Parisien 24/07/2013). Ces « écologistes » avaient simplement noté que « l’affection proclamée du ministre de l’Intérieur vis-à-vis des Français musulmans, la veille du ramadan, ne semble pas encore totalement partagée par une partie des fonctionnaires sous ses ordres ». De tels propos seraient donc « antirépublicains » ! En fait, toute remarque, même anodine, qui pourrait porter critique, même à la marge, à l’ordre établi, représente pour Valls un danger. Toute critique du fonctionnement des institutions, selon lui, fait les « jeu des extrêmes ». Quand on entend Valls, on entend comme un bruit de bottes dans ce pays. Hollande lui emboîte le pas …

Valls veut se poser en nouvel homme fort du régime, dans le contexte de la crise de l’Exécutif et de la crise politique généralisée. Ses déclarations bouffies d’anathèmes et d’autoritarisme visent autant à intimider qu’à séduire. Intimider les salariés, les jeunes et tenter de séduire par un discours dit « sécuritaire » une partie de la population, au moment où le gouvernement ne peut promettre aucune amélioration du sort des gens et au moment où il s’attaque à l’ensemble des acquis sociaux. Valls est en réalité un pur produit de cette social-démocratie en décomposition et des institutions prétendument « républicaines » qui perdent toute attache avec la réalité. Il est l’éminent représentant du «  Pouvoir » qui perd pied. Valls, un authentique social-démocrate, autrement dit un anti-ouvrier ennemi de la classe ouvrière. Et qui sera traité comme tel le moment venu par les travailleurs. Pedro Carrasquedo, Jean-Paul Cros, Daniel Petri, Wladimir Susanj 12 août 2013

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