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23 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.
La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai son nouveau rapport sur l’état du mal-logement. Il pointe une crise du logement sans-précédent en Bretagne.

Mal-logement : la situation est inédite et « alarmante » selon la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre rend public ce mardi 23 mai 2023 son nouveau rapport sur l’état du mal-logement en Bretagne et alerte sur une « crise du logement sans-précédent » dans la région. Pour la première fois, son baromètre met en exergue des données plus défavorables en Bretagne que sur l’ensemble de l’Hexagone. La qualité et la quantité de logements sont concernées. Décryptage.

Nombre de logements vacants en augmentation, baisse des projets de rénovation, renchérissement des prix… Selon l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre : « Tous les indicateurs sont au rouge en Bretagne ».

Dans son 28e rapport sur l’état du mal-logement, la fondation constate que partout, la crise sanitaire liée au Covid-19 a fragilisé de nombreuses personnes sur le fil, mais l’année 2022 a été marquée par une hausse des prix inédite depuis 30 ans, notamment en Bretagne.

Au regard des estimations statistiques, 70.000 personnes seraient mal logées en Bretagne. Une première dans notre région, jusqu’alors plutôt épargnée par le mal-logement.

Des prix « inabordables »

« La Bretagne trustait le podium de tête des objectifs atteints de production de logements sociaux, elle est aujourd’hui dans le peloton de queue, à la 10e place » constate Stéphane Martin, directeur de l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre.

Conséquence notamment de la crise actuelle, les logements deviennent inabordables. Tous les portefeuilles sont touchés, mais tout particulièrement les plus modestes et les classes moyennes. Cela se mesure surtout au nombre de recours DALO (droit au logement opposable) qui a augmenté de 86% depuis 2019, alors que ces recours n’ont augmenté que de 3,2% au niveau national.

Comme le parc de logements privés baisse à grande vitesse (la demande est grande et l’offre limitée), les prix grimpent et la pénurie s’accentue : il manquerait, selon la Fondation, 23.000 logements abordables en Bretagne.

Logements sociaux saturés

Conséquence inédite à l’échelle de notre région : les demandes de logement social explosent : 95.000 demandeurs de logement social en Bretagne au 1er mai, soit 40% de plus en 5 ans (ils étaient 66.000 en 2018).

Des demandeurs dont le profil a évolué : « Ils sont de plus en plus jeunes », constate Pauline Urien, la directrice de l’association régionale des organismes HLM de Bretagne. « Ce sont des personnes qui n’accèdent plus au locatif privé, leurs revenus sont plus élevés qu’avant mais comme les prix ont augmenté dans le privé, ils se tournent vers les logements sociaux. »

Résultat, les files d’attente s’allongent (18,5 mois d’attente en Bretagne contre 15,2 mois l’an dernier) et rares sont les « élus » : la fondation a compté 5,2 demandes pour une attribution seulement. La situation est critique dans tous les départements, mais le Morbihan est le territoire breton le plus en tension.

« Avant, le logement social était un tremplin : on y entrait et quand on avait stabilisé sa situation, on en sortait. Maintenant, malheureusement, dans ce contexte économique, les locataires préfèrent rester. Avec aujourd’hui 7% de turn-over seulement, la situation est très critique. On ne peut plus faire entrer de nouvelles personnes ! » Pauline Urien, directrice l’association régionale des organismes HLM Bretagne

Des organismes HLM qui manquent de moyens. « Depuis 2018 et la mise en place de la réduction du loyer de solidarité en 2018, les organismes HLM bretons ont perdu 134 millions d’euros, soit 10% de leur chiffre d’affaires annuel », ajoute Pauline Urien.

Ce à quoi s’ajoutent une flambée des coûts de construction. « En 2000, la construction d’un T3 de 64 m² coûtait 76.500€. En 2022, c’est plus du double : il faut compter 169 000€ pour construire ce même logement ! » explique la directrice de l’ARO HLM. « De fait, les organismes HLM, au lieu d’en construire deux, ils n’en construisent plus qu’un. »

Demandes d’hébergement d’urgence en hausse

L’accès à un logement étant de plus en plus compliqué, de plus en plus de personnes demandent des hébergements d’urgence : +6,5% en 2022, soit 3.200 demandes supplémentaires.

Beaucoup ont recours au 115, mais les réponses positives sont limitées : 32% des demandes seulement aboutissent… De plus en plus de personnes dorment donc à la rue, dans des parcs, dans des campings, ou dans leurs voitures.

La fondation note que a situation du « sans-abrisme » est particulièrement compliquée dans les Côtes-d’Armor où les services constatent « que les personnes isolées n’appellent plus le 115, car elles savent qu’elles ne vont pas être prises en charge. Des inquiétudes sont présentes avec le retour de la période touristique et la disponibilité des hôtels. »

Passoires énergétiques et conditions « indignes »

Le nombre de logements est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, mais leur qualité est aussi pointée du doigt par la Fondation qui a comptabilisé 63.000 logements potentiellement indignes en Bretagne.

Cela vaut dans le public comme dans le privé, dont la précarité énergétique est pointée du doigt. Le rapport de la Fondation note « un abandon public des propriétaires les plus pauvres, dans les logements indignes et dans les passoires thermiques ». 224.468 ménages bretons, soit 14,6% de la population, sont en précarité énergétique quand la moyenne en France métropolitaine est de 13,9%.

Hôtels insalubres subventionnés

Des conditions « indignes » dont souffrent notamment les plus précaires. Mathilda (prénom d’emprunt) a accepté de témoigner.

Cette maman de trois enfants âgés de 8 à 13 ans a vécu depuis son arrivée en France dans des logements quelquefois insalubres : pas de toilettes, pas de douche, pas de cuisine…

Durant quatre mois, le 115, faute de place d’hébergement, lui a proposé deux chambres dans un hôtel d’Ille-et-Vilaine : « une horreur » selon cette femme : « Il n’y avait nulle part où cuisiner, pas de table pour manger ou travailler. Les enfants avaient interdiction de jouer… »

« L’État subventionne des hôtels insalubres. Il paie ces structures, mais avec 21 euros par chambre par nuit, il n’y a pas de prestation de nettoyage, de gardiennage et surtout pas d’accompagnement des ménages… Est-ce que c’est suffisant pour apporter de la qualité dans les prises en charge ? Stéphane Martin, directeur de la Fondation Abbé Pierre Bretagne

« À ce prix, ajoute le directeur régional, beaucoup d’hôteliers ne veulent plus aujourd’hui avoir de contrats avec le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation)… « 

Malgré tous les inconvénients qu’il présente, le recours aux hôtels est pourtant de plus en plus courant : « 35% des réponses en hébergements d’urgence le sont par le biais des hôtels. Ne faudrait-il pas plutôt envisager des structures avec accompagnement spécialisé, c’est toute la question qu’on se pose ! » poursuit Stéphane Martin.

Réaction attendue du gouvernement

Face à ce constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme. « Il est urgent d’agir ! » alerte Stéphane Martin qui attend beaucoup des conclusions du CNR, le centre national de la refondation sur le logement, qui doivent être rendues le 5 juin prochain.

« Il faut que le gouvernement refinance largement la question du logement à hauteur de 2% du PIB. Il est aujourd’hui à 1,5 contre 2,2% en 2010. On demande aussi en urgence de financer les logements abordables dans le parc HLM et privé avec une loi de programmation sur les 5 ans à venir. »

Des choix politiques qui pourraient passer, du moins ils l’espèrent, par la régulation des prix des logements et du foncier, l’encadrement des loyers en urgence, des aides à la construction via notamment une TVA à 5,5% pour les matérieux de conscruction, l’accès élargi aux APL… et « un vrai travail sur la rénovation énergétique et l’habitat indigne avec l’éradication des 60.000 logements indignes par an. C’est un enjeu fort, mais on peut le réaliser et surtout ne plus expulser des personnes sans situation de relogements ! Beaucoup de ménages sont aujourd’hui sans solution et risquent de se retrouver durablement à la rue. »

Une solution réside peut-être dans ce dernier chiffre : le nombre de logements vacants… La fondation en a compté 145.773 en Bretagne en 2019, soit 37% de plus qu’en 2008.

 23/05/2023  Valérie Chopin

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15 mai 2023 ~ 0 Commentaire

algues vertes (fr3)

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« L’ association de défense des victimes des marées vertes », créée par les piliers de la lutte contre les algues vertes

La Cour d’appel de Rennes devra statuer le 24 mai prochain sur la responsabilité de l’employeur de Thierry Morfoisse, chauffeur décédé après avoir transporté des kilos d’algues vertes en juillet 2009 dans les côtes d’armor. L’accident du travail a été reconnu par le tribunal de Saint-Brieuc en 2018 mais pas la faute inexcusable de l’employeur. C’est dans ce contexte que vient d’être créée  » l’association de défense des victimes des marées vertes », pour leur apporter leur soutien, face à la justice.

Le décès de Thierry Morfoisse est dans toutes les mémoires, comme celui de Jean-rené Auffray, Jogger mort en 2016, le long de la rivière du Gouessant, entre Hillion et Morieux, dans la baie de Saint-Brieuc. Un périmètre où les algues vertes sont présentes depuis des années, avec leur corollaire :  les risques d’exposition aux rejets dans l’air d’hydrogène sulfuré, produits par la décomposition des algues vertes, due aux excédents d’azote d’origine agricole .

Depuis une vingtaine d’années, des associations pionnières comme « Haltes aux marées vertes » et « Sauvegarde du Trégor-Goëlo-Penthièvre » montent au front pour dénoncer ce phénomène. Mais c’est jusqu’à présent sur le volet de la défense de l’environnement et de la faune qu’elles menaient leur combat. Une étape à été franchie ce samedi 13 mai,  avec  la création de » l’association de défense des victimes des marées vertes », regroupant plusieurs associations déjà existantes sur la question, mais souhaitant cette fois-ci apporter leur expertise aux victimes.

Avec cette nouvelle structure, on veut se regrouper indépendamment de notre combat pour la protection de la nature. On a vocation à s’occuper des victimes des algues vertes, comme sont soutenues les victimes de l’amiante ou des pesticides. Il est temps de s’en occuper. Yves-Marie Le Lay Secrétaire ‘Association des victimes des marées vertes »

Membre de cette nouvelle association, Alain Plusquellec est un riverain de la plage de la Grandville, sur la commune d’Hillion. Une fois de plus, il constate que les algues vertes sont de retour sur le rivage en ce début mai. Il a autrefois assisté au balai des camions qui chargeaient des remorques remplies d’algues pour dépolluer le site. Il connait les odeurs nauséabondes et la pollution olfactive dû à leur décomposition.

Les algues vertes dénaturent le paysage mais c’est aussi un risque pour la santé des personnes. On le voit encore, quand les touristes arrivent dans le secteur, à cause des odeurs, ils font demi-tour, même si les plages ne sont pas interdites.

Alain Plusquellec Membre « Association de défense des victimes des marées vertes »

Cette nouvelle structure voit le jour quelques mois avant la sortie sur les écrans du film :’ » les algues vertes’ » le 12 juillet prochain .

13/05/2023 Catherine Jauneau

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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15 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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Elections en Turquie: Recep Tayyip Erdogan sous la barre des 50 % des voix sur 90% des bulletins dépouillés, vers un potentiel second tour

Un second tour inédit semble se profiler dimanche soir en Turquie, suspendue aux résultats du dépouillement de l’élection présidentielle. Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siègeront au parlement monocaméral à AnkaraD’après la chaîne de télévision turque Halk TV, proche du parti d’opposition, qui se base sur l’agence privée Anka, R. Edogan est à 48.55 % des voix, contre 45,69 % pour son principal opposant, K. Kiliçdaroglu (CHP), et 5,33 % pour S. Ogan, sur 83.31 % des bulletins dépouillés.

Selon l’agence étatique Anadolu, R. Erdogan est à 50,43% des voix contre 43,77% pour K Kiliçdaroglu et 5,31% pour S. Ogan, sur 80,48 % des bulletins dépouillés.

Pour rappel, un candidat doit remporter 50 % des voix et un bulletin pour l’emporter dès le premier tour, sans quoi un deuxième tour se tiendra le 28 mai.

L’opposition affirme que la nette avance d’Erdogan selon Anadolu est due à l’ordre dans lequel les bulletins de vote ont été comptés, le gouvernement ayant ralenti selon, elle le comptage dans les zones où l’opposition est majoritaire.

Dans le Hatay, Erdogan obtient 48,08 %… contre 48,01 % à Kiliçdaroglu (sur la quasi-totalité des urnes). Mais le président sortant domine largement dans les provinces alentour, qui sont historiquement favorables aux conservateurs et à leurs alliés nationalistes du MHP (Osmaniye, Gaziantep, Kilis).

Les résultats à Ankara : les deux candidats dans un mouchoir de poche

Selon l’agence Anadolu sur 97,41 % des urnes dépouillées, Kemal Kiliçdaroglu obtient 46,90 % des suffrages, contre 46,32 % pour Recep Tayyip Erdogan. Côté législatives, le CHP de Kiliçdaroglu est en tête dans la circonscription Ankara-1 (41,21 % contre 24,94 % pour l’AKP d’Erdogan), et l’AKP est en tête à Ankara-2 (41,99 % contre 20,54 %) et Ankara-3 (32,03 % contre 28,45 %)

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14 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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12 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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Au Parlement européen, le PS, EELV et LFI votent déjà ensemble

Au Parlement européen, les députés EELV, PS et LFI ont 80 % de votes similaires depuis le début de la législature. Une proportion élevée, comparable à celle observée à l’Assemblée nationale. Si les Insoumis s’en servent pour justifier le bien-fondé d’une liste commune en 2024, écologistes et socialistes nuancent l’importance de ce chiffre.

Voilà plusieurs semaines déjà qu’à gauche, les arguments se multiplient pour justifier le bien-fondé ou l’inutilité d’une liste commune sous bannière Nupes aux élections européennes de juin 2024. Dans une interview au Journal du Dimanche, Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), justifie sa volonté de partir séparément par des « différends » idéologiques trop importants avec La France insoumise (LFI) sur les sujets européens.

Un argumentaire que réfute Manon Aubry. Dans un entretien publié ce jour sur notre site Internet, la cheffe de file insoumise au Parlement européen assure que les combats que son groupe mène à Bruxelles et à Strasbourg sont très largement partagés avec les écologistes et les socialistes. En épluchant dans le détail les milliers de scrutins qui se sont tenus depuis le début de la législature actuelle au sein de l’assemblée européenne, les chiffres donnent raison à l’eurodéputée insoumise. Mais ses alliés de la Nupes tiennent à nuancer et contextualiser ce qui serait une proximité de façade.

80 % de votes communs

« Depuis le début de la législature, nous votons à 80 % comme les eurodéputés écologistes, et à 75 % comme les socialistes. À l’Assemblée nationale, les proportions sont similaires et ça ne leur a pas empêché de faire campagne sous une même bannière ! » Voilà l’argument tout trouvé par Manon Aubry en réponse à ses alliés de la Nupes pour qui de trop grandes divergences idéologiques empêcheraient de bâtir une liste commune aux élections européennes.

En regardant dans le détail l’ensemble des scrutins publics qui ont eu lieu dans l’hémicycle européen depuis le début de la mandature en cours, Manon Aubry a raison : socialistes, écologistes et Insoumis votent très majoritairement de la même manière. Selon les données fournies par le Parlement européen, sur les 15 646 votes qui se sont déroulés depuis le 1er juillet 2019, les eurodéputés de LFI et d’EELV ont effectivement voté de la même manière lors de 81 % de ces scrutins. Entre parlementaires socialistes et Insoumis, cette similitude atteint 76 %, et jusqu’à 86 % entre élus d’EELV et ceux du PS.

Pour comparaison, sous la législature actuelle de l’Assemblée nationale, les similitudes de votes entre les trois groupes de gauche sont semblables à celles qu’on observe à l’assemblée européenne : 80 % entre LFI et EELV, 74 % entre LFI et le PS et 79 % entre EELV et le PS. Pour la coprésidente du groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL), c’est la preuve par les chiffres que les désaccords entre alliés de la Nupes ne sont plus importants à Bruxelles qu’à Paris. Un argument infaillible ?

La vision insoumise de l’avenir de l’UE interroge ses alliés

« On ne peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres », rétorque David Cormand, proche de Marine Tondelier. « D’abord, tous les votes à main levée ne sont pas répertoriés, liste le député européen écologiste. Ensuite, le mode de travail du Parlement européen fait que le texte présenté en hémicycle est généralement un compromis obtenu lors du travail en commission, ce qui réduit les différences de votes en plénière. La preuve par les chiffres : les Insoumis votent à 77 % comme le PS, et à 66 % comme les macronistes. Et personne n’imaginerait une liste commune entre LFI et Renaissance aux européennes ! »

 Au Parlement européen, les Insoumis votent à 66 % comme les macronistes. Personne n’imaginerait une liste commune entre LFI et Renaissance aux européennes ! David Cormand, député européen EELV

L’ancien secrétaire national d’EELV s’interroge également sur « la vision de l’avenir de l’UE » portée par les Insoumis. Un élément qui pose autant question du côté des socialistes. Même si les dirigeants du PS sont davantage ouverts à la discussion concernant une liste commune en juin 2024, la position de LFI vis-à-vis d’un certain nombre de sujets européens mérite une indispensable mise au point. « Il doit y avoir une clarification nécessaire des Insoumis sur ce qu’ils veulent et pensent vraiment de l’avenir de la construction européenne, soutient le socialiste Christophe Clergeau, secrétaire national à l’Europe. S’ils veulent porter une vision qui rassemble à gauche, ce ne peut pas être celle qu’ils ont portée ces dernières années. »

Pour ce dernier, l’argument des uns n’efface pas celui des autres. « Cette similarité entre nos votes montre que si l’on part ensemble ou séparément aux élections européennes, quoi qu’il arrive, il nous faudra mettre en avant ces combats communs au Parlement européen où nous siégerons, de toute façon, dans des groupes politiques différents. »

Hugo Palacin avec Anne-Charlotte Dusseaulx 12/05/2023

https://www.lejdd.fr/politique/

Commentaire:

C’est quoi au fait ces divergences? (Et ces points unitaire?)

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09 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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Fabien Roussel assure ne pas vouloir quitter la Nupes

Le député communiste du Nord Fabien Roussel a fait savoir qu’il ne souhaitait pas quitter la Nupes, quelques jours après une réunion tendue entre les ténors de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) mardi soir

Le chef du parti communiste Fabien Roussel appelle à ce que la Nupes « accepte les choix de chaque force politique » qui la composent et assure n’avoir pas l’intention de quitter l’alliance, a-t-il expliqué samedi soir à l’AFP.

Alors qu’une réunion houleuse s’est tenue mardi entre les dirigeants de la Nupes, Fabien Roussel a tenu à rectifier les propos que LFI lui a prêtés, l’accusant d’avoir comparé la coalition à un boulet, et affirmé qu’il n’avait pas l’intention de quitter la Nupes.

« Élargir l’alliance »

« J’ai dit effectivement que la Nupes c’est pour moi autant une perspective d’espoir, parce qu’on a construit beaucoup ensemble, mais c’est aussi un boulet si ça nous tire vers le bas, si ça nous enferme dans des constructions politiques incontournables. Si on ne peut pas y dire ce que l’on pense, c’est un boulet, une camisole, un carcan », a-t-il estimé.

« Et quand Manuel Bompard m’a dit: ‘on a compris que tu veux sortir de la Nupes’, j’ai dit ‘non!’ », a-t-il plaidé, assurant qu’il voulait au contraire « élargir » l’alliance.

Pour lui, avant de parler élections européennes, ou présidentielle, la Nupes doit se concentrer d’abord « sur le mouvement social historique contre les retraites ».

« Aller chercher au-delà de la Nupes »

Il demande « qu’on réunisse les 250 parlementaires qui ont signé le référendum d’initiative partagé, qu’on ailler chercher au-delà de la Nupes et qu’on prenne ensemble des initiatives » pour poursuivre la bataille sociale.

Le PCF a aussi soutenu l’idée d’une rencontre entre ces parlementaires et l’intersyndicale, samedi lors du premier conseil national du parti depuis la réélection à sa tête de Fabien Roussel.

« Forces politiques, syndicats, associations, élus » pourraient préparer ensemble « une votation citoyenne nationale, un référendum populaire », indique le PCF dans un communiqué.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV

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08 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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Entre criminalisation et radicalisation, la bataille entre les écologistes et le gouvernement

Vilipendés et visés par un durcissement législatif, les défenseurs de la planète dénoncent leur « criminalisation ». Le gouvernement fustige, lui, la radicalisation du mouvement.

Il en a vu beaucoup. De son installation dans le Larzac au milieu des années 1970, au démontage d’un McDo en 1999 en passant par les fauchages d’OGM et la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, José Bové a été de toutes les luttes écologistes depuis un demi-siècle. Comme d’autres, cette figure de l’altermondialisme s’inquiète de ce que les écologistes qualifient de « criminalisation » de leur mouvement : « On n’avait pas vu ça depuis des années, même sous Sarkozy, souffle-t-il. Le ministère de l’Intérieur stigmatise les écolos. On voit se renforcer un climat qui a pour but de dire : “ce sont les ennemis de l’intérieur”. »

D’association en association, les militants pointent un durcissement des mots, une multiplication des lois et une inflation des peines. L’annonce de la dissolution du collectif des Soulèvements de la Terre, l’un des organisateurs de la mobilisation du 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les méga-bassines, a provoqué un large soutien dans la galaxie écologiste.

La coprésidente du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), Valérie Masson-Delmotte, s’est ainsi émue d’une « forme de répression disproportionnée ». Mais le ministère de l’Intérieur campe sur sa position. « Si les parlementaires de l’extrême gauche ne voient pas d’où vient la violence, l’immense majorité des Français, eux, l’ont vu », estimait Gérald Darmanin début avril dans le JDD, en annonçant également la création d’une cellule « anti-ZAD ». Mais, depuis, la dissolution tarde. « Les éléments ont été transmis à Matignon, explique un conseiller de l’exécutif. Après, Matignon regarde et décide d’aller jusqu’au bout ou pas. »

La mise sous contrôle de leurs associations figure en haut de la liste des inquiétudes des écologistes. À Poitiers, dans la Vienne, la préfecture a demandé l’annulation d’une subvention de la mairie écologiste à l’association Alternatiba. Le motif ? Une formation à l’action non violente et à la désobéissance civile lors du Village des alternatives de septembre dernier.

Saisi, le tribunal administratif doit rendre son jugement fin 2023, début 2024. Pour contester cette subvention, la préfecture s’est appuyée sur la loi contre le « séparatisme » et son « contrat d’engagement républicain », mis en place après l’assassinat de Samuel Paty. « Cette loi est un renforcement de l’arsenal répressif contre les associations pour bâillonner celles qui déplaisent au pouvoir », accuse Rémi Donaint, porte-parole d’Alternatiba.

Détournements de la loi séparatisme

Réplique du député Renaissance Éric Pouillat, rapporteur de la loi séparatisme : « Il est quand même logique que la République ne donne pas d’argent pour qu’on la combatte. » En pointe sur ce dossier, le sénateur écologiste Thomas Dossus dénonce, lui, un « détournement des outils de la loi séparatisme ». En juin, il présentera une proposition de loi d’abrogation du contrat d’engagement républicain et de garanties des libertés associatives. Elle sera étudiée au Sénat en septembre.

Désormais, les Verts ont une nouvelle bête noire : le ministre de l’Intérieur. « Quand Darmanin parle d’écoterrorisme, c’est un détournement de mot extrêmement fort, tance la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, Cyrielle Chatelain. On nous compare à des barbares. Mais ce ne sont pas les personnes qui nous alertent qui posent problème, c’est la réalité ! »

« Darmanin nous met une cible dans le dos », abonde la cheffe d’EELV, Marine Tondelier. Président de France Nature Environnement, Arnaud Schwartz sonne l’alarme : « Nos locaux sont dégradés, on se fait tabasser, menacer de mort. Cela ne peut pas continuer comme ça ! »

Alors que l’expression de ­Darmanin a gêné jusque dans son camp, son ancien conseiller, Mathieu Lefèvre, réfute toute « criminalisation ». Ce député Renaissance voit au contraire chez les écologistes « une montée de la radicalisation des propos qui légitiment un peu la radicalisation des actions ». Et d’ajouter : « Dans désobéissance civile, il y a désobéissance et en aucun cas un état de droit ne saurait légitimer la désobéissance, fût-elle civile. » Quant aux activistes qui, pour alerter, jettent de la peinture sur les bâtiments, ce ne sont « pas des militants, mais des délinquants », tranche-t-il.

Durcissement du ton

« Pour l’instant les tribunaux résistent à cette inflation et à cette criminalisation du mouvement écolo, mais jusqu’à quand ? » s’inquiète l’avocat Sébastien Mabile, proche du milieu Vert. « Pour la première fois, nous avons eu des peines de prison ferme pour une intrusion en 2017 dans la centrale de ­Cattenom [Moselle] », relève Laura ­Monnier, responsable juridique de ­Greenpeace, même si la peine a été infirmée en appel.

Depuis toujours, l’organisation mène des mouvements spectaculaires. Contre la déforestation, la surpêche ou le nucléaire. Mais le ton se durcit. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron a ainsi été instaurée en 2019 la cellule de renseignement Demeter, fruit d’un rapprochement entre la gendarmerie et le syndicat d’agriculteurs FNSEA, dont l’objet est de prévenir les « actions de nature idéologique » et le « dénigrement » du monde agricole.

« C’est le lanceur d’alerte qu’on a essayé de criminaliser », s’indigne Me Mabile. En octobre 2021, une loi crée le délit d’intrusion sur une piste d’aéroport, passible de six mois de prison et de 7 500 euros d’amende. Une peine qui monte à un an de prison et 15 000 euros d’amende si l’infraction est commise en réunion ou donne lieu à des dégradations.

 Pour l’instant les tribunaux résistent à cette inflation et à cette criminalisation du mouvement écolo, mais jusqu’à quand ? Sébastien Mabile, avocat

Récemment encore, le projet de loi sur le nucléaire, qui doit être définitivement adopté mi-mai, prévoit un triplement du montant des amendes et l’interdiction du versement d’aides publiques pour les associations qui pénétreraient dans une centrale. Et le projet de loi sur les Jeux olympiques a créé un délit punissant l’intrusion dans une enceinte sportive. Une mesure « anti-Dernière Rénovation », accuse la députée écologiste Sandra Regol, en référence à une action menée par cette association lors d’un match à Roland-Garros en juin dernier.

Désormais, chaque action militante est devenue synonyme de gardes à vue possibles. « Maintenant, nous sommes obligés de briefer les militants, indique Laura ­Monnier. En interne, ça a changé notre mode de fonctionnement. » Et les amendes pleuvent. « Nous dénombrons actuellement 170 contestations d’amende », soit « beaucoup plus qu’avant », souligne-t-elle. (…)

Arthur Nazaret 07/05/2023

https://www.lejdd.fr/

 

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08 mai 2023 ~ 0 Commentaire

matignon (bfm)

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Force ouvrière accepte l’invitation de Borne : les syndicats seront au complet à Matignon

Après la CGT samedi, FO accepte d’échanger avec Élisabeth Borne mi-mai. Tous les leaders syndicaux invités ont répondu favorablement à l’invitation, et espèrent arracher des victoires à Matignon.

Il ne manquait plus qu’eux. Force ouvrière (FO), en réunion ce mardi après-midi, a décidé d’accepter à son tour l’invitation de la Première ministre adressée aux syndicats pour des entretiens bilatéraux. L’intersyndicale au complet a donc donné son feu vert à Matignon, quatre jours après l’envoi des invitations. « Nous allons à Matignon », annonce au JDD le secrétaire général de FO Frédéric Souillot. « D’abord, pour expliquer à la Première ministre qu’elle doit retirer sa réforme et ensuite, pour parler de méthode. Il faut redonner la place qui est la sienne aux organisations collectives », développe-t-il.
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La dernière rencontre avait tourné court le mois dernier, en pleine bataille contre la réforme des retraites. Élisabeth Borne n’a, cette fois-ci, pas souhaité fixer d’« ordre du jour précis ». Samedi, la CGT a annoncé que sa réponse était positive, après avoir laissé planer le doute sur sa participation. CFDT, CFE-CGC, CFTC avaient déjà signé.
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Méfiance

FO ne cache pas sa méfiance. « Si la Première ministre nous rencontre pour nous parler de lettre de cadrage, on dira non », insiste le numéro un Frédéric Souillot, qui échangera avec Borne le 16 mai. La centrale préfère une lettre d’orientations et exigera de revenir sur les ordonnances travail. A contrario des mauvaises langues qui sifflaient déjà la rupture de l’intersyndicale, les centrales conviées affichent leurs ambitions d’arracher ensemble des victoires à Matignon.

Elles souhaitent porter des « revendications communes », à l’instar de la conditionnalité des aides aux entreprises. « Elles doivent bénéficier d’aides publiques conditionnées à des objectifs sociaux précis, de maintien dans l’emploi des seniors par exemple, ou des objectifs écologiques », soutient la numéro 2 de la CFDT, Marylise Léon. Les leaders syndicaux se rencontreront « très bientôt » pour s’accorder.

Priorité sera également donnée à la question des salaires. Très loin du projet de loi plein-emploi qui doit être présenté début juin, et qui comporte notamment le conditionnement du RSA à une quinzaine d’heures d’activité par semaine. « Soit le gouvernement choisit d’apaiser et apporte des signes forts avec l’augmentation des salaires, soit il défend de nouvelles régressions sociales et souffle à nouveau sur les braises », insiste Thomas Vacheron.

De son côté, un poids lourd de la macronie se dit confiant sur des concessions autour des salaires : « si on veut renouer le dialogue, il faut avoir en tête que les syndicats ne peuvent pas sortir d’un conflit social sans rien. La question pour nous, c’est à quel prix ? » Par ailleurs, l’intersyndicale ne tourne pas la page de la réforme des retraites. Dans une lettre envoyée aux parlementaires ce mardi, les organisations syndicales et de jeunesse ont exhorté les élus à voter la proposition de loi de Liot pour abroger la réforme. Celle-ci sera examinée à l’Assemblée nationale le 8 juin. Les centrales appellent d’ailleurs à la mobilisation le 6 juin. Histoire de ne pas relâcher le bras de fer.

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 Nina Jackowski 09/05/2023
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interdictoion des lic

L’intersyndicale sur le chemin de Matignon…

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Dans la foulée Borne qui ne semblait plus pressée d’inviter les syndicats à Matignon, s’est finalement décidée à lancer les invitations sauf à la FSU, à Solidaires et à l’UNSA, à des réunions bilatérales les 16 et 17 mai sans « ordre du jour précis », une démarche sans autre objectif que d’obliger les syndicats à revenir à la table de capitulation. Tous ont accepté. Laurent Berger avait donné le ton, la CFDT « irait discuter », insistant, « je ne vais pas raconter d’histoires, je ne vais pas dire qu’on va faire une 15e, 16e, 17e journée de mobilisation qui fera céder le gouvernement et le président de la République ». La CGT s’aligne : « Notre mandat CGT est clair : nous irons », « l’intersyndicale fait actuellement un travail de construction d’exigences communes que nous porterons ensemble, à commencer par celle du refus de la réforme des retraites ».

Des exigences communes portées séparément ! L’intersyndicale est restée unie pour préserver sa capacité à la fois à canaliser la mobilisation ainsi qu’à négocier sa place dans le dialogue social sans que les rivalités l’emportent sur les raisons de maintenir cette unité. La page tournée, chacun accepte de se plier à une Première ministre qu’ils aident à reprendre la main. Mais faudrait-il encore qu’il y ait du « grain à moudre ».

Et c’est là le fond de la question. Des négociations sans rien à négocier ne résoudront rien, bien au contraire. Macron et le patronat sont pris dans la même logique. C’est pourquoi l’ensemble de la gauche tant syndicale que politique s’échine à proposer une porte de sortie à la crise politique dont elle craint elle aussi les développements.

Le RIP a été un de ses derniers espoirs déçu. Reste le 8 juin, l’examen d’une proposition de loi visant à abroger la réforme défendue par le groupe parlementaire centriste LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). L’intersyndicale poursuit son double jeu, elle va à Matignon tout en disant continuer à refuser la réforme. Elle se fixe l’objectif de « gagner le vote d’abrogation de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale le 8 juin », selon les propos de Sophie Binet, lucide cependant : « C’est pas fait du tout, c’est pas gagné, et c’est pour ça qu’on fait une journée d’action le 6 juin. Mais c’est une perspective crédible et on va multiplier les initiatives d’interpellation des députés ».

Cet appel à une nouvelle journée vient en complément de la rencontre de Matignon pour enfermer la contestation dans le jeu institutionnel, en faire dépendre l’issue d’un vote parlementaire pour le moins incertain. Si la loi passait, s’ouvrirait une nouvelle séquence parlementaire à l’Assemblée et au Sénat sans que ce vote implique nécessairement la suspension de la réforme qui doit s’appliquer dès septembre. En réalité, gouvernement, patronat et syndicats en voulant étouffer le mouvement, sa contestation radicale des institutions et du système, entretiennent l’agitation et la politisation. Le mouvement n’a pas dit son dernier mot et c’est lui qui en réalité détient les réponses. De sa capacité à faire de la journée du 6 un nouveau succès, de sa préparation l’occasion d’une campagne politique contre le gouvernement, sa politique et sa police, l’occasion de se donner les moyens de prendre en main la lutte, de refuser la politique de capitulation de l’intersyndicale. Et rien ne dit que cette dernière aura les mains libres après le 6. (Extrait)

 

http://www.npa-dr.org/ Note: Ceci est une info qui n’engage pas le NPA

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05 mai 2023 ~ 0 Commentaire

réformistes (jdd)

npa q

Dans l’intersyndicale, le dilemme des « réformistes » de la CFDT, CFTC et CFE-CGC

Continuer la lutte et refuser le dialogue avec le gouvernement, ou accepter de revenir à la table des négociations… La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC se questionnent, rattrapées par leurs habitudes réformistes. Au point de faire vaciller l’union.

L’intersyndicale veut rester unie. Peut-être que certains ont envie de questionner l’avenir. Mais très sincèrement, je ne vois personne aller à Matignon dans la séquence. S’il y en a un qui, demain, annonce vouloir y aller, il passera un peu pour le vilain petit canard. Mais je peux me tromper… »

Ces petites phrases ne sortent pas de la bouche d’un membre d’un syndicat « radical », mais plutôt d’un cadre d’une organisation réformiste, davantage habituée au dialogue avec le gouvernement qu’à la politique de la chaise vide. Cette réaction date d’il y a une semaine, au lendemain de la présentation de la feuille de route gouvernementale par Élisabeth Borne. Et, il faut en convenir, l’analyse a pris quelques rides. Car, depuis, ce n’est pas un seul « vilain petit canard » mais trois : la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC ont annoncé presque en chœur qu’elles répondraient présentes pour discuter avec le gouvernement.

La position n’est pas partagée par tout le monde au sein de l’intersyndicale. La CGT, Solidaires ou l’Unsa se montrent bien plus réticents à l’idée de tourner la page des retraites main dans la main avec le gouvernement. Pour les trois organisations moins « modérées », difficile de s’imaginer négocier sereinement avec Matignon si la question de la fameuse réforme n’est pas inscrite à l’ordre du jour.

Seule la FSU s’est montrée ouverte à certaines conditions. « Si Élisabeth Borne nous convoque et nous annonce qu’elle veut parler des emplois des séniors, de la pénibilité et des salaires, on peut accepter de discuter de cet ensemble si on nous garantit qu’on aura des marges de manœuvre », explique Benoît Teste, son secrétaire général au JDD.

Y a-t-il une rupture stratégique au sein de l’intersyndicale ? Officiellement, toutes les parties tiennent à ce front commun et assurent qu’il tiendra jusqu’au 8 juin, jour de l’examen de la proposition de loi d’abrogation lors de la niche parlementaire du groupe Liot. Mais pour les syndicats les plus réformistes, ce refrain commence à prendre de nouvelles variations, surtout lorsqu’il s’agit de refuser une invitation prochaine de la Première ministre.

Rendez-vous à Matignon

Tentative de clarification par Laurent Berger, le leader sortant de la CFDT le 4 mai sur BFMTV : oui, son syndicat ira à Matignon, « par contre, on voudrait savoir si c’est pour négocier, discuter ou blablater. On aura une exigence de méthode. Est-ce que, leur méthode, c’est de nous présenter un texte pour qu’on l’amende à la marge ou est-ce qu’ils veulent vraiment discuter et écouter les propositions syndicales ? »

 Il y a bien un moment où il va falloir retourner rencontrer l’exécutif François Hommeril, le président de la CFE-CGC

Le 2 mai sur France info, François Hommeril, le président de la CFE-CGC, a expliqué qu’il se rendrait à Matignon après avoir reçu le carton d’invitation de la part d’Élisabeth Borne : « Il ne faut pas tromper les gens. Ce n’est pas la peine non plus de vendre ce qu’on n’a pas en magasin. Il y a bien un moment où il va falloir retourner rencontrer l’exécutif. »

Côté CFTC, on parle désormais au présent. « On n’y va pas pour faire juste de la com. On y va avec des thématiques sur lesquelles on peut discuter, annonce au JDD Cyril Chabanier, le président de la CFTC. Dans le texte, il n’y a plus rien sur les reconversions, la pénibilité ou l’emploi des séniors. Ce sont des sujets cruciaux, même s’il n’y a pas de réforme des retraites. » Index séniors, suivi individuel pour les métiers pénibles, départs anticipés pour les fonctionnaires dits « actifs » comme les policiers… Le Conseil constitutionnel a retiré la « partie sucrée » de la réforme le 14 avril. Ce qui donnerait aux organisations une possibilité de remettre ces sujets sur la table.

Autre élément qui devrait les appâter : le partage de la valeur. Le 26 avril, la Première ministre a promis de transposer l’accord entre les partenaires sociaux sur la question en un projet de loi « dans les trois mois qui viennent ». Impossible donc de laisser planer le doute. « Si le gouvernement est prêt à discuter de cette question, c’est difficile de ne pas y aller, surtout dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, la préoccupation numéro une des Français. Si on laisse le patronat discuter seul du sujet, je ne suis pas certain du résultat… », ironise Chabanier.

Équilibriste

Le 2 mai, le communiqué annonçant une quatorzième journée de mobilisation le 6 juin est un subtil jeu d’équilibriste. Il ne contient aucune réponse claire concernant la réouverture du dialogue social mais indique que les organisations « travailleront à des propositions intersyndicales communes », tout en affirmant qu’elles « rappelleront leur refus de la réforme des retraites ».

« Il y a une unité syndicale contre les 64 ans et on va tenter de construire des propositions communes dans le cadre de ces concertations. Mais chacune des organisations a sa liberté en fonction de sa culture syndicale », éclaire Laurent Berger.

 La CFDT et la CFTC ne sont pas devenues de grands révolutionnaires du jour au lendemain Une source au sein de l’intersyndicale

Les « trois vilains petits canards » que sont la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC viennent-ils d’être rattrapés par leur réformisme originel ? Résumé de la situation par une source au sein de l’intersyndicale : « La CFDT et la CFTC ne sont pas devenues de grands révolutionnaires du jour au lendemain. Ils sont toujours dans le dialogue. »

La ligne aurait donc légèrement changé par rapport à octobre dernier, lors de la constitution de l’union entre organisations. Les partisans du compromis, qui ont mué au fil du conflit social, annoncent qu’ils reprennent désormais leurs costumes historiques de modérés.

Changement de lignes

Toutefois, la parole de Marilyse Léon, future numéro un de la CFDT, peut rassurer les autres formations. Le 4 mai sur LCI, elle ne décolère pas : « Ce n’est pas fini parce que la colère est toujours là. Le 1er-Mai a été historique. Le 6 juin permet de donner un cadre d’expression. C’est un message envoyé aux parlementaires, au gouvernement. Passer à la suite, ce n’est pas à l’ordre du jour ».

C’est désormais connu de tous : la CFDT n’a pas perdu le contact avec la Première ministre depuis quelques semaines, même si l’intersyndicale a quitté l’hôtel de Matignon en claquant la porte derrière elle le 5 avril. Le syndicat échange toujours avec l’exécutif de façon informelle. Les relations semblent s’être réchauffées par rapport à décembre où Berger a été reçu en douce pour aborder le sujet. Il s’était alors montré inflexible. Il n’était pas question de parler de l’âge de départ. Même position du côté de François Hommeril, jugeant que le recul n’avait aucune justification. En 2010, la CFE-CGC avait pourtant porté le recul de l’âge de départ de 60 à 62 ans car elle estimait qu’il permettait de préserver le régime par répartition.

Aujourd’hui, les positions ont évolué. Certaines organisations n’imaginent pas la bataille survivre au 8 juin – et l’intersyndicale avec. Et on se met déjà à penser à l’après. « Les trois mois de mobilisations n’ont pas suffi, pour l’instant, à faire tomber la réforme des retraites. Mais le gouvernement va devoir lâcher des choses, souffle un membre de l’intersyndicale. On a un moyen de pression important, donc il faut en profiter pour, au moins, obtenir des victoires sur d’autres sujets. » Certes, les retraites gravitent toujours dans les esprits. Mais serait-ce les premières failles qui commencent à apparaître au sein de l’union ?

Lucas Sarafian 05/05/2023

réformistes (jdd) dans Macronie

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05 mai 2023 ~ 0 Commentaire

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