Archive | Macronie

11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

strasbourg (débat-manif)

strasburg

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10 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

sncf (lutte ouvrière)

sncfSNCF – Rennes : débrayage au Technicentre Industriel

De grosses opérations de maintenance, prévues ces prochaines années sur les trains, vont nécessiter d’augmenter la production de pièces. C’est la raison mise en avant par la direction du Technicentre (TI) de Rennes pour faire passer une partie des 350 travailleurs de l’atelier en équipe de nuit.

Au mois de juillet, la direction avait commencé à réunir les travailleurs en petits groupes pour les convaincre, prime à l’appui, de cette nécessité du passage en nuit. Si certains ont accepté, tous le vivent comme un sacrifice supplémentaire pour réussir à finir le mois : pour que le salaire dépasse les 1 500 euros, il faut des années d’ancienneté. Il s’y ajoute l’aggravation des conditions de travail, avec les cadences en augmentation, les cheminots régulièrement chronométrés sur leur établi, le matériel de plus en plus vétuste et difficile à obtenir, la température, toujours plus basse dans l’atelier chaque hiver, économies de chauffage obligent.

Le 24 novembre, 70 ouvriers ont débrayé à l’appel de la CGT. Une prime ayant été octroyée dans d’autres services pour la « bonne régularité des trains », les cheminots du TI de Rennes réclament eux une prime de 700 euros. Si la direction raconte toute l’année que les cheminots sont « Tous SNCF », qu’elle verse donc la prime à tout le monde ! Lors du débrayage, les cheminots ont décidé de monter ensemble la voir. Ils ont d’abord pu y apprécier le chauffage, certains faisant remarquer qu’ils n’avaient plus les moyens de chauffer autant chez eux. Puis, ils ont pris la parole, répondu au mépris quotidien de la direction, et posé le problème des salaires trop bas.

La direction, surprise du nombre de cheminots présents, a sorti ses phrases creuses habituelles, sans rien céder. Mais ceux qui ont débrayé en sont fiers. C’était la première fois pour certains, et l’ambiance dans l’atelier a changé.

S’être retrouvés pour dire ce dont ont besoin les travailleurs est un bon début. Au TI de Rennes, il n’est pas dit que les débrayages s’arrêtent de sitôt.

Correspondant LO 06 Décembre 2023

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09 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

corrosion ( sdn)

nuk

Corrosion sous contrainte et fatigue thermique : Quand les certitudes d’EDF se fissurent

L’hiver dernier, le phénomène de corrosion sous contrainte a stoppé simultanément et longtemps plusieurs réacteurs nucléaires. Outre la menace induite sur l’approvisionnement en électricité, ce phénomène qu’EDF jugeait impossible a plongé l’exploitant dans l’urgence et le désarroi. Et a mis en lumière les limites de ses études et de ses contrôles. Un problème de vérifications et d’anticipation loin d’être réglé et bien plus profond que de la corrosion.

En 2021, à Civaux (Nouvelle-Aquitaine) une fissure est découverte sur un circuit de refroidissement [1] au cœur d’un des réacteurs les plus récents. Profonde de plusieurs millimètres, elle fait toute la circonférence du tuyau. Et elle se situe sur un tronçon qui ne peut pas être isolé ; s’il rompt, c’est la fuite assurée.

Une fois le tuyau découpé et analysé en laboratoire, le diagnostic tombe : le métal inoxydable a été rongé par une corrosion particulière, dite sous contrainte [2] (CSC). Un phénomène pourtant impossible d’après les choix de conception, de matériaux et de fabrication d’EDF.

Le problème est grave et l’incompréhension totale. Puisque l’impossible est survenu au cœur de Civaux, il peut être partout. Cette crainte est vite confirmée lorsqu’une nouvelle fissure de CSC est repérée au cœur d’un autre modèle de réacteur, à Penly (Normandie). Le bon sens voudrait alors qu’EDF s’assure de l’état de l’ensemble de ses réacteurs.

Quand les vérifications posent problème

Mais vérifier le cœur des 56 réacteurs nucléaires français ne se fait pas comme ça. Il faut non seulement les arrêter, mais aussi contrôler des dizaines de mètres de tuyaux dans des zones radioactives et difficiles d’accès. Hic supplémentaire, puisque la CSC ne pouvait pas arriver, EDF n’a pas conçu de technique pour la détecter. Il existe bien les contrôles par ultrasons, utilisés pour déceler d’autres altérations, mais la méthode est inadaptée à la CSC. Elle n’est pas fiable sur le métal inoxydable et n’indique pas la profondeur des fissures, paramètre crucial pour déterminer si la rupture est possible.

Alors vite, EDF développe une technique pour détecter et caractériser les fissures de CSC. Et vite, EDF étudie ce phénomène qu’il n’avait pas anticipé. L’industriel réduit rapidement le périmètre de ses vérifications : seuls certains circuits de certains réacteurs seraient « sensibles » à cette corrosion [3]. Fort de ses nouvelles certitudes, il choisit alors de découper ces tuyaux et de les remplacer intégralement, à l’identique [4].

Pourquoi tout remplacer au lieu de réparer les parties fissurées ? Parce que la méthode de contrôle qu’EDF a développée n’est pas très fiable, elle donne de faux positifs. En plus, elle n’est pas réalisable partout : dans certaines zones l’analyse des résultats est difficile, voire impossible. Elle doit être complétée par d’autres types d’examens car elle ne donne d’informations ni sur la longueur des fissures ni sur leur évolution [5].

Et elle coûte cher en temps, en argent et en dose de rayonnement. Il faut quatre contrôleurs spécifiquement formés et toute une semaine pour examiner deux soudures. D’ailleurs, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le dit : il ne sera pas possible de vérifier toutes les tuyauteries susceptibles d’être concernées par la CSC [6].

Quand les problèmes questionnent les vérifications

Et puis début 2023, une fissure de CSC très profonde (23 mm sur 27 mm d’épaisseur) est découverte à Penly, sur une portion de circuit qu’EDF avait classée « non sensible » [7]. Comme quoi, les études et les nouvelles certitudes d’EDF sont à revoir. Le périmètre des vérifications aussi.

EDF comprend alors que les réparations effectuées provoquent des contraintes qui favorisent la corrosion. L’industriel épluche ses dossiers : au moins 320 soudures sont à vérifier. Les contrôles prendront des années. Les capacités matérielles et humaines d’EDF et les contraintes de production (temps et durée des arrêts) dictent le calendrier.

Au même moment, les contrôles réalisés avec la technique « améliorée » révèlent des fissures d’un autre genre sur deux réacteurs : les chocs de température fatiguent le métal qui, à force de dilatation et de contraction, finit par se fissurer. Cette fatigue thermique est bien connue mais est apparue… dans des zones où elle n’était pas censée arriver. Les études de conception d’EDF n’avaient pas prévu la sollicitation répétée de ces tuyauteries. La découverte remet en question le périmètre des contrôles de surveillance de la fatigue thermique dans tous les réacteurs d’EDF. Mais pas seulement.

Mise bout à bout avec la CSC, la fatigue thermique soulève plus largement la question des vérifications et pointe le véritable problème : l’arrogance d’EDF, qui trop confiant, ne remet en question ses calculs et ses études que lorsqu’il est déjà trop tard.

On le voit bien, EDF ne maîtrise pas tout ce qui est à l’œuvre dans ses réacteurs. Or, ses vérifications sont conditionnées à ses connaissances. Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’industriel doit encore mener un volume d’études colossal pour déterminer les causes profondes de la CSC [8]. Et doit réviser toute la stratégie de contrôle de son parc nucléaire [9].

Remplacer à l’identique sans avoir compris ce qui fissure les tuyauteries, limiter les contrôles, utiliser une méthode bancale et coûteuse, laisser en l’état des zones possiblement endommagées, tout ça par manque de moyens, de compétences et d’humilité…

Non, l’approvisionnement en électricité en France n’est pas si bien sécurisé. Oui, il peut y avoir encore de longs arrêts de réacteurs, pour corrosion, fatigue thermique ou autre phénomène soit-disant impossible. C’est le prix à payer quand un État décide de tout miser sur une technologie pas si bien maîtrisée.

Laure Barthélemy

https://www.sortirdunucleaire.org/

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07 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

macron cop28 (reporterre)

COP28 : la France obsédée par le nucléaire plutôt que par le climat
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COP28 : la France obsédée par le nucléaire plutôt que par le climat

Alors que la France promeut l’atome à la COP28 de Dubaï, la Commission européenne préfère parier sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

À la COP28 se livre une bataille sans pitié entre sources d’énergies décarbonées. Dans la synthèse de son sixième rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rappelle que si nous voulons avoir de bonnes chances de stabiliser le réchauffement à +1,5 °C, nous devons diminuer de 43 % nos émissions de à gaz à effet de serre entre 2019 et 2030. L’un des principaux leviers de cette décarbonation sera le remplacement du pétrole, du charbon et du gaz [1] par des sources d’énergie « décarbonées » : renouvelables mais aussi nucléaire.

Dans le centre des expositions de Dubaï, les lobbyistes des deux camps font feu de tout bois. Le premier round s’est produit le 2 décembre. À l’initiative de la France était organisé un happening, on ne peut plus officiel, consacré à l’atome. Les pontes tricolores de l’énergie avaient fait le déplacement. Luc Rémont, patron d’EDF, et Jean-Pierre Clamadieu, boss d’Engie, étaient au premier rang.

Tripler le parc nucléaire mondial

Sur scène, Emmanuel Macron, président de la République, a fixé son ambition : tripler la capacité de production mondiale d’énergie nucléaire entre 2020 et 2050. Ce qui porterait à environ 1 200 GW la puissance totale du parc au mitan du siècle. Le tout a été décliné dans une déclaration dont la forme singe une décision de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Pratiquement au même moment, la présidente de la Commission européenne participait, elle aussi, à un événement parallèle. Cette fois, il n’était pas question d’énergie nucléaire. Ursula von der Leyen a proposé que le monde triple la capacité de production d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2030, éolien et solaire en tête. Avec pour objectif de porter ladite capacité installée à 11 000 GW.

L’ancienne ministre de la Défense de l’Allemagne a aussi proposé de doubler le rythme mondial de l’amélioration de l’efficacité énergétique, lequel passerait de 2 à 4 % par an. Cette déclaration a reçu le soutien de 118 gouvernements.

Programme illusoire

La démarche française interroge. La déclaration affirme s’appuyer sur l’analyse du Giec pour fixer sa trajectoire. L’argument est biaisé. Son rapport sur la stabilisation du réchauffement à 1,5 °C mentionne de nombreux scénarios énergétiques possibles, dont un seul table sur un triplement de la capacité nucléaire d’ici à 2050. Comme à leur habitude, les auteurs du réseau mondial de scientifiques ne font aucune proposition ni recommandation.

Autre remarque : tripler la capacité de production nucléaire en vingt-six ans semble totalement illusoire. Actuellement, seuls deux pays construisent en (petite) série des réacteurs : la Russie et la Chine. Ces deux pays ont la main-d’œuvre, le savoir-faire et, surtout, une abondance illimitée de capitaux. Ce n’est pas le cas de la France.

Chapeautant l’industrie nationale nucléaire, EDF est lourdement endettée (à hauteur de 64,5 milliards d’euros, à comparer aux 46 milliards d’euros de capitaux propres) et son parc de réacteurs tournera au ralenti pendant longtemps. Ces deux facteurs limitent très fortement son accès au marché des capitaux (banques, fonds d’investissement). Il n’est pas non plus certain que la Commission européenne autorise l’État à financer une partie du futur programme nucléaire français — encore moins à l’export — en raison des règles encadrant les aides d’État. Bruxelles et Paris s’opposent aussi depuis plus d’une décennie sur l’organisation de l’hydroélectricité dans l’Hexagone. EDF n’est pas en odeur de sainteté au sein de l’exécutif communautaire.

La France, comme bien d’autres pays, souffre d’un manque criant de professionnels : ingénieurs nucléaires, techniciens et ouvriers spécialisés. Ce qui explique, en partie, l’accident industriel de la construction de l’EPR de Flamanville. Reconstituer ces compétences prendra, encore une fois, du temps.

Pas étonnant, dans ces conditions, que la déclaration française n’ait été signée que par vingt-deux pays [2], dont aucun n’est capable d’engager un programme nucléaire d’ampleur, ni chez lui, ni à l’étranger.

Rédigés par l’Agence internationale de l’énergie, soutenus par la présidence émiratie de la COP28, les objectifs portés par la Commission européenne figureront à coup sûr dans la déclaration finale. Ce qui n’est pas du tout certain pour le programme français. Le 2 décembre, au cours d’une conférence de presse, Emmanuel Macron a souhaité qu’il soit « annexé » au futur accord de Dubaï. L’ambition faiblit déjà.

Dubaï (Émirats arabes unis), envoyé spécial Valéry Laramée de Tannenberg

https://reporterre.net/

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06 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

pompiers ( basta!)

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Santé des pompiers : « Mourir d’un cancer, on ne reçoit pas de médaille pour ça »

Entre les suies et l’amiante, les pompiers sont exposés à des facteurs de maladies professionnelles. Leur risque accru de cancer est reconnu, mais les actions de prévention se font attendre. Pour que l’État agisse, la CGT vient de déposer plainte.

La France compte 250 000 sapeurs-pompiers, dont 80 % de volontaires. Combien meurent des suites d’une maladie professionnelle chaque année ? Le chiffre n’est pas connu. Cancers, maladies cardio-vasculaires, infarctus : on parle moins des pompiers malades que de ceux morts en opération.

« Parce que mourir d’un cancer, pour le ministère, ce n’est pas classe, on ne reçoit pas de médaille pour ça », dénonce Sébastien Delavoux, responsable fédéral de la CGT des pompiers. Alors que les mégafeux contre lesquels les pompiers interviennent se multiplient chaque année, la question de la prévention des maladies professionnelles se pose de plus en plus.

Le 1er décembre, la CGT des pompiers a déposé une plainte contre X au Pôle santé publique du tribunal de Paris, pour mise en danger de la vie d’autrui. La CGT et plusieurs autres syndicats de pompiers professionnels, notamment la Fédération autonome (le syndicat majoritaire) et la CFDT, pointent les nombreux manquements de l’État pour protéger les soldats du feu : leurs équipements ne sont pas suffisants, les protocoles de nettoyage et de décontamination ne sont pas mis en œuvre, le suivi médical est quasi inexistant…

« Il ne faut pas que les pompiers soient une nouvelle catégorie de travailleurs sacrifiés ! Ils sont aujourd’hui dans des conditions de travail archaïques », déplore Hélène Aveline, avocate qui défend le dossier. « Cette plainte vise à créer un électrochoc », renchérit son collègue, l’avocat Philippe De Castro, qui accompagne aussi la plainte. « Les risques professionnels des pompiers sont parfaitement connus, les préconisations pour leur prévention sont écrites, mais pas respectées. Il faut identifier les responsables », ajoute-t-il.

Mais où chercher ces responsables ? Les sapeurs-pompiers sont placés sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Mais ils sont employés par les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), qui dépendent des départements. À l’exception des pompiers parisiens et marseillais, qui sont des militaires, les pompiers professionnels sont des fonctionnaires territoriaux.

Les pompiers surexposés au risque de cancers

À l’été 2022, des mégafeux font des ravages à travers la France. Alors que l’action des pompiers focalise l’attention médiatique, une autre actualité passe quasiment inaperçue. Le Centre international de recherche sur le cancer, l’agence spécialisée dans le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) réunit plus de vingt chercheurs de huit pays à Lyon, qui rendent publiques les résultats d’une étude sur l’exposition professionnelle de pompiers au cancer.

Pour la première fois, l’activité même de sapeur-pompier est classée comme cancérogène. Deux types de risques sont particulièrement identifiés : le mésothéliome (une tumeur maligne rare qui affecte les cellules la membrane protectrice qui recouvre la plupart des organes internes du corps dont la plèvre, le péritoine et le péricarde) et le cancer de la vessie.

Le risque de mésothéliome est 58 % plus élevé chez les pompiers que dans la population générale. Celui de développer un cancer de la vessie est 16 % plus important pour eux. Cinq autres types de cancer sont liés à l’exposition professionnelle des pompiers de manière « crédible », dit aussi ce rapport : cancers du côlon, de la prostate, du testicule, mélanome et lymphome non hodgkinien.

Des cagoules inefficaces comme équipement de protection

La Caisse nationale de retraite des agents de collectivités locales avait déjà alerté sur les risques relatifs aux fumées d’incendie en 2017. Le rapport avait alors eu l’effet d’une bombe dans la profession. Outre les cancers, il évoquait les impacts du travail de pompier sur le risque de développer des maladies du cœur et du poumon, et soulevait les manquements dans le nettoyage et la décontamination des tenues et du matériel des pompiers.

La même année, un deuxième rapport de la caisse de retraite des pompiers alerte cette fois sur les risques liés à un équipement utilisé par les pompiers lors des feux de végétation : une cagoule. « Nos cagoules sont tout aussi efficaces que les filets à papillon pour attraper des électrons », résume Sébastien Delavoux. Cette cagoule est portée par les pompiers lors des feux de forêt. Car l’appareil de respiration autonome, porté lors des interventions sur les bâtiments, est alors inutilisable, du fait de son poids (une quinzaine de kilo) et de sa faible autonomie.

« Ces cagoules ne sont pas filtrantes, constatait la caisse de retraite des pompiers. En plus, « une fois le feu éteint, des particules toxiques se sont déposées sur la peau, les cheveux, les vêtements », poursuivait l’étude. Ces particules « se retrouvent ensuite dans les véhicules, et jusqu’au domicile des pompiers ». D’où la nécessité de meilleurs protocoles de décontamination pour protéger les pompiers.

« Le chef de bureau vient un jour et me dit, “il y a un truc qui nous est tombé dessus, cela s’appelle la toxicité des fumées”, relatait Francis Magnolini, chef de section à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises du ministère de l’Intérieur, lors du dernier congrès annuel de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers cet automne. Il disait que le rapport de 2017 avait « engendré une vraie révolution » : « Il a fallu élaborer des protocoles de déshabillage et de lavage, c’est quelque chose qui n’existait pas. »

Une révolution, vraiment ? « Il y a une promptitude du ministère à éditer des recommandations », s’agace le responsable de la CGT des pompiers Sébastien Delavoux. Mais en termes d’information aux pompiers et de traduction concrète dans les services, « on n’est pas à la hauteur », ajoute-t-il. Les pompiers dénoncent l’inertie, consécutive à un jeu de ping-pong entre le ministère et les services départementaux d’incendie et de secours. L’histoire de la cagoule est symptomatique : six ans après la démonstration de son inutilité, et donc de sa dangerosité, des référentiels techniques ont bien été rédigés. Mais sur le terrain, les pompiers les attentent toujours.

« L’amiante, c’est l’arbre qui cache la forêt »

Les pompiers sont aussi particulièrement exposés aux substances toxiques qui se dégagent lors des incendies. Lorsqu’ils interviennent dans des bâtiments construits avant 1997, date d’interdiction de l’utilisation de l’amiante, les sapeurs-pompiers peuvent entrer en contact avec cette matière cancérigène. Les pompiers de Rouen ont ainsi été exposés à de l’amiante lors de l’incendie de l’usine Lubrizol en 2019.

Dans une ville comme Saint-Nazaire, par exemple, 70 % des bâtiments sont amiantés. Lorsqu’une plaque de fibrociment brûle, elle explose et libère des milliards de fibres cancérogènes. Pour autant, le suivi médical à la suite de ces expositions, comme à celle du plomb, lors de l’incendie de Notre-Dame en 2019 est pour les pompiers, au mieux insuffisant, au pire inexistant. Quant aux tenues utilisées, quand elles sont en contact avec l’amiante, elles sont définitivement contaminées. Et pourtant elles sont souvent réutilisées.

« Les pompiers travaillent dans des conditions inadmissibles », souligne Annie Thébaud-Mony, chercheuse à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et présidente de l’association Henri-Pézerat, qui accompagne les luttes sociales sur la santé des personnes en lien avec le travail et l’environnement. « Et l’amiante, c’est l’arbre qui cache la forêt, poursuit-elle. Il y a une synergie avec d’autres substances chimiques, notamment les suies, que l’on trouve sur tous types de feux, et qui sont extrêmement cancérogènes. »

Ces suies posent d’autant plus problème qu’elles pénètrent par voie cutanée dans le corps, et plus facilement quand les pores sont dilatés par la chaleur. Or, expliquent les pompiers, leurs tenues de protection contre le feu ne filtrent pas ces suies.

Manque de suivi médical

Les syndicats dénoncent l’absence de suivi médical tout au long de la carrière des sapeurs-pompiers, et après. À une question posée à l’Assemblée nationale, le 25 novembre, par le député communiste Yannick Monnet, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin admettait que « les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires ne bénéficient pas, en France, du même suivi épidémiologique que dans d’autres pays. » Il ajoutait : « Il est évident que du fait de leurs interventions menées dans des conditions de plus en plus dangereuses et de leur exposition à des produits toxiques de plus en plus répandus chez nos concitoyens, ils sont amenés à contracter des maladies très graves, notamment des cancers . » Cancer. Le mot était posé.

Les pompiers, eux, n’en peuvent plus d’attendre des actes. Maintenant qu’une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui a été déposée, une enquête préliminaire sera menée. Puis, la CGT et les autres syndicats de pompiers pourraient se constituer partie civile, afin qu’un juge d’instruction soit nommé.

« Nous n’acceptons pas l’incompétence de nos employeurs qui refusent de nous protéger efficacement contre les risques connus depuis longtemps, identifiés par une cohorte d’études, et malheureusement attestés par le nombre de nos collègues qui déclarent tour à tour, cancers, maladies pulmonaires invalidantes », insistait Xavier Boy, président de la Fédération autonome des pompiers dans un courrier au ministre il y a quelques jours. Pour l’instant, personne ne lui a répondu.

Élina Barbereau 6 décembre 2023

https://basta.media/

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02 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

nucléaire (greepeace)

nukleaire

COP28 : l’action climatique freinée par des annonces sur le nucléaire

Nucléaire

À la COP28, une vingtaine de pays dont la France viennent de signer une déclaration commune pour tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020. Greenpeace France dénonce une manœuvre de diversion climatique.

“Le constat scientifique est clair : si l’on souhaite conserver une chance d’une trajectoire de 1.5°C, il faut massivement baisser les émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines années. Beaucoup trop lent à déployer, le nucléaire est totalement hors délai face à l’urgence climatique.

L’annonce d’un triplement des capacités est déconnectée de la réalité*. Entre retards, surcoûts et dépendance à la Russie, l’industrie nucléaire perd chaque jour du terrain dans le mix énergétique mondial et se marginalise un peu plus au profit des énergies renouvelables.

Bien moins chères, rapides à déployer et accessibles aux pays en développement, ces énergies font quant à elles consensus sur la scène internationale. À l’image de la scène nationale sur laquelle la France brille par sa médiocrité en termes de développement des énergies renouvelables, l’obsession pronucléaire d’Emmanuel Macron masque en réalité son manque de sérieux dans l’action climatique.”, déclare Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique à Greenpeace France.

*Pour tripler les capacités nucléaires mondiales, il faudrait mettre en service plus de 70 grands réacteurs par an, année après année, entre 2040 et 2050.

Or ces dernières années, ce sont 5 nouveaux réacteurs en 2020, 6 réacteurs en 2021, 6 réacteurs en 2022 et 4 réacteurs en 2023 (soit un total de 21 nouveaux réacteurs) qui ont été ajoutés au réseau.

Lors des deux dernières décennies il y a davantage de réacteurs qui ont été fermés que mis en service dans le monde.

2 décembre 2023

https://www.greenpeace.fr/

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28 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

édito (npa)

Crédit Photo Photothèque Rouge / JMB
Contre l’extrême droite, une riposte sociale et antifasciste 

Attention danger, l’extrême droite est à l’offensive. Au niveau international, elle effectue des percées électorales dans une série de pays, et en France, le triste meurtre de Thomas Perotto, poignardé à la fin d’un bal dans le village de Crépol, donne l’occasion à toutes les nuances de l’extrême droite de vomir leur propagande nauséabonde.

Un air du temps qui pue

Dimanche 19 novembre, le prétendu « anarcho-capitaliste » Javier Milei a été élu président de l’Argentine. Ce fan de Donald Trump, climato-sceptique, anti-avortement, veut dégager « à coups de pied au cul » la « caste politique qui parasite » l’Argentine.

Quelques jours plus tard, le leader du PVV, Geert Wilders, a gagné les législatives aux Pays-Bas. Référendum sur le maintien dans l’UE, et surtout gel de l’asile et politique d’immigration plus restrictive : le repli national et la haine comme programme. En Irlande, une attaque au couteau devant une école a entraîné un déferlement de haine à Dublin : incendiant un centre pour migrantEs, des centaines d’émeutiers ont crié : « Mettez-les dehors ! »

Ici, depuis le meurtre de Thomas Perotto, les représentants du RN et de Reconquête! se livrent à tous les amalgames possibles entre violences et immigration. Selon Zemmour et ses amis, on assisterait à un « francocide ». Pour Bardella, c’est « une barbarie d’atmosphère qui est le fait de gens à qui la France a tout donné qui, en très grande partie, sont issus de l’immigration… [qui ne sont] pas Français comme vous et moi »

Et de la parole aux actes, le racisme violent se déploie. Ainsi, samedi dernier, une petite centaine de nervis d’extrême droite ont débarqué à Romans-sur-Isère (dans le quartier d’où sont originaires les auteurs supposés du meurtre de Thomas) pour organiser une véritable « ratonnade ». Il s’avère de surcroît que ces brutes détenaient des informations sur leurs cibles, lesquelles sont normalement réservées à la police.

Quand la droite ouvre la voie au pire, ne pas se laisser faire

Si l’extrême droite se sent pousser des ailes, c’est que d’autres viennent apporter de l’eau à leur moulin… Ainsi, concernant la « ratonnade » organisée samedi par les groupuscules d’extrême droite, Éric Ciotti, le président des Républicains, n’y a vu qu’une manifestation de l’immense émotion qui parcourt le pays… Darmanin, qui condamne les violences de l’extrême droite et veut dissoudre les groupuscules qui en sont à l’origine, défend au même moment son projet de loi stigmatisant les migrantEs.

Plus globalement, après leur avoir ouvert symboliquement les portes d’une série de postes à responsabilité à l’Assemblée nationale, avec la marche contre l’antisémitisme du dimanche 12 novembre, la macronie a permis à Marine Le Pen d’intégrer un prétendu “arc républicain” (où le RN prend la place de la LFI), parachevant ainsi son entreprise de dédiabolisation.

Cela permet à la politique de Marine Le Pen d’engranger une victoire qui rapproche l’extrême droite du pouvoir. Et le renoncement total du PS, EÉLV et du PCF à affirmer un combat indépendant contre l’antisémitisme les a malheureusement rangés derrière les macronistes, LR et les extrêmes droites.

Mais le pire n’est heureusement jamais certain. L’ensemble de la gauche sociale et politique devrait prendre ses responsabilités.

Le NPA propose à toutes les organisations associatives, syndicales et politiques se réclamant des combats antiracistes, aux mouvements internationalistes de solidarité avec les peuples opprimés, aux cadres de mobilisations contre la loi Darmanin, la construction d’une grande initiative unitaire contre l’antisémitisme, l’islamophobie, et toutes les formes de racisme qui font le beurre de l’extrême droite.

Au-delà, cela rend d’autant plus urgent la construction d’une véritable alternative à un système capitaliste qui nourrit les inégalités et donne les fruits pourris de l’extrême droite.

Mardi 28 novembre 2023

https://nouveaupartianticapitaliste.org/

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20 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

pontchaillou rennes (basta)

manif hopital

Heures non payées et pression : le personnel de nettoyage en lutte à l’hôpital de Rennes

Non-remplacement, heures supplémentaires non payées, plannings changeants… À l’hôpital de Rennes, le personnel de nettoyage, surtout des femmes, est épuisé par les méthodes de l’entreprise prestataire. Depuis quelques mois, elles se mobilisent.

Ses mains sont blanchies par les produits ménagers après des décennies à travailler en tant qu’agente de propreté. Joséphine* ne s’appelle pas vraiment comme ça. Elle a peur d’être identifiée, mais souhaite tout de même témoigner. Elle est indignée par ses conditions de travail actuelles à l’hôpital de Rennes.

Le nettoyage du CHU Pontchaillou de la capitale bretonne est externalisé depuis dix ans déjà. Un appel d’offres est formulé tous les trois à quatre ans. En février 2021, les tâches de nettoyage de l’hôpital ont été transférées d’une entreprise sous-traitante, Helios Entretien, à une autre, Net Plus. Depuis, Joséphine dit avoir a vu ses tâches se multiplier et la pression de la hiérarchie se renforcer.

« Avant il y avait des secteurs de nettoyage tracés et fixes avec une personne par étage. Il y avait un suivi, c’était organisé, dit l’employée. Net Plus a tout changé et a ajouté du travail. Avec eux, on nettoie certains bureaux seulement deux fois par semaine. La direction utilise cet argument pour dire qu’il y a moins de travail, mais les bureaux sont plus sales et cela prend plus de temps pour les nettoyer. »

Sous-effectif et manque de matériel

Raida, elle aussi employée au nettoyage de l’hôpital Pontchaillou de Rennes, juge aussi que l’arrivée de Net Plus a aggravé ses conditions de travail, au point qu’elle a été contrainte de poser un arrêt maladie après des douleurs chroniques et des vertiges. « Après trois départs de travailleuse dans notre bâtiment, dont un licenciement, on s’est retrouvées à deux pour faire huit étages. C’était impossible. Quand je me suis plainte, j’ai reçu plusieurs courriers d’avertissement puis une mise à pied », dit Raida. Cela fait 20 ans qu’elle exerce au sein de l’hôpital rennais. Depuis 2021, « le travail a été multiplié par trois », juge-t-elle.

Les agentes sont unanimes : elles n’ont pas le temps de finir le travail demandé par l’agence, elles ne sont pas assez. Non seulement elles se disent en sous-effectif, déplorent un manque de matériel, comme des chiffons et des aspirateurs, mais dénoncent aussi l’attitude de la hiérarchie qui leur impose une pression constante.

Les horaires ne rendent pas les choses plus faciles. La prise de poste commence à 5 h le matin alors que les transports ne sont pas encore en service à cette heure-ci à Rennes. « Parfois, on nous appelle tard le soir pour changer nos horaires au dernier moment, on doit toujours être disponibles, mais ce n’est pas le cas dans l’autre sens », explique Raida.

Les collègues soignantes constatent elles aussi les mauvaises conditions de travail des agentes de nettoyage. « Il n’y a qu’une seule personne pour faire 42 chambres, c’est catastrophique », témoigne une aide-soignante. « Elles n’ont même pas de salle de pause », déplore une autre.

16 licenciements, 21 démissions en deux ans

Aujourd’hui, Net Plus emploie sur le site de l’hôpital rennais 130 personnes en CDI et 27 en CDD. Sur les CDI, 103 sont en contrats à temps plein, plutôt rares dans le secteur du nettoyage. Et pourtant, les agentes sont unanimes : elles n’ont pas le temps de finir le travail demandé par l’agence, et elles ne sont pas assez pour le faire.

Elles dénoncent aussi une pression constante de la part de la hiérarchie. Les employées se disent également épiées, avec des signalements sur le groupe Whatsapp des chefs. Sur une autre conversation Whatsapp où chefs et employées sont inclus, les notes de propreté de chacune sont publiées.

« Avant, les chefs nous aidaient, mais maintenant, ils nous surveillent et ne font plus que vérifier si nous nettoyons bien et nous dénoncent sur Whatsapp si nous ne sommes pas assez sérieuses », se désole Joséphine. « On nous demande de nettoyer un bureau en cinq minutes, mais c’est impossible », s’indigne aussi Raida, qui a déjà mis au défi un responsable de nettoyer un bureau dans ce temps imparti, ce qu’il n’a pas réussi.

Licenciement

Mila a été licenciée en mai dernier. Dans un courrier en retour à destination de la direction, elle déclare avoir annoncé son arrêt maladie causé par son dos bloqué et ne pas avoir eu d’avertissement quant à un possible licenciement.

Mila, de son côté, a été licenciée, car elle ne respectait pas les seuils de propreté selon son responsable. Pourtant, elle dit avoir fait son maximum : « Je travaillais très bien, tout le monde me le disait ». Elle affirme ne pas avoir compris la décision de la direction, et avoir été licenciée sans avertissement. « J’ai trois enfants et je ne peux pas m’arrêter de travailler », nous dit-elle aussi.

En tout, la direction de Net Plus a prononcé 16 licenciements sur son équipe de nettoyage de l’hôpital rennais depuis 2021, huit pour la seule année 2023, selon les chiffres qu’elle nous elle-même a communiqués. Les démissions se multiplient aussi. Il y en a eu 21 depuis que Net Plus a repris le contrat de nettoyage au CHU de Pontchaillou en 2021. Ces départs ne sont pas toujours remplacés. Les tâches se retrouvent donc redistribuées entre les agentes toujours en poste, leur ajoutant du travail, sans accroissement ni de leurs heures ni de leur paie.

Une association en soutien

L’an dernier, les employé·es ont commencé à communiquer entre elles et réalisé qu’elles n’étaient pas seules à ressentir une dégradation de leurs conditions de travail. Elles se sont rapprochées en janvier d’une association rennaise, nommée « Si on s’alliait », qui soutenait déjà certaines des salariées sur d’autres sujets. L’organisme propose par exemple des permanences dans les quartiers de Rennes pour accompagner les habitants qui en ont besoin dans les démarches administratives et numériques, ainsi que dans l’apprentissage du français.

Cette association a formé un collectif avec les syndicats CGT et Sud Santé pour défendre les employées du nettoyage du CHU. Ils ont lancé une pétition pour dénoncer « la situation désastreuse que ces travailleuses vivent au quotidien ». « Net Plus veut faire plus avec moins au détriment des salariées, résume Yves Morice, délégué du syndicat Sud à l’hôpital Pontchaillou.

Les agentes ont une charge croissante de travail au jour le jour et n’en voient pas la couleur financièrement. » En juin, le collectif a rencontré des responsables de Net Plus, dont le directeur e de l’agence rennaise Pierre-Yves Guichaoua. Une table ronde a également eu lieu fin août entre la direction et les syndicats pour discuter des conditions de travail.

Mais rien de satisfaisant n’est ressorti de ces rencontres pour le collectif. Le 10 octobre, les salariées de Net Plus et leurs soutiens ont investi les locaux de la direction de l’hôpital Pontchaillou, balais et seaux en main. La cinquantaine de personnes ont réclamé un rendez-vous en scandant des slogans « Net Plus, malhonnêtes plus » et « Santé au travail, on ne remercie pas l’hôpital ».

La directrice de l’hôpital Véronique Anatole Touzet n’était pas présente. Après plusieurs appels téléphoniques et l’arrivée des policiers, les manifestants ont fini par obtenir un rendez-vous avec la direction de l’hôpital. Fixé dans un premier temps au 26 octobre, il a été repoussé par la direction au 21 novembre.

Responsabilité de l’hôpital

« Il a fallu envahir la direction de l’hôpital pour obtenir un rendez-vous, se désole Yves Morice. Il dénonce l’inaction de la direction de l’hôpital. « On reproche au CHU de ne pas créer un cadre contraint à l’entreprise sous-traitante. Il faut une pression pour garantir le droit du travail et la transparence. La direction a une responsabilité sociale, c’est elle qui crée le cadre. »

La suite du mouvement dépend maintenant des réponses qu’apportera la direction lors du rendez-vous. Les syndicats demandent une rémunération des heures supplémentaires, ainsi que l’achat de matériel adéquat. Le syndicaliste de Sud exige aussi « la fin de ce management où les responsables, qui ne sont pas tout le temps sur place, viennent mettre des coups de pression. » Le syndicat réclame enfin la réinternalisation du nettoyage à Pontchaillou. « Depuis dix ans, l’externalisation a aggravé les conditions de travail », constate Yves Morice.

De leur côté, les employés de Net Plus veulent au plus vite un temps de travail approprié à la charge de nettoyage, plus de salariées et moins de chefs, le remplacement de chaque départ, un paiement des heures supplémentaires, une pointeuse de début et de fin de journée, la mise en place d’instances d’échanges entre salariées et employeurs, et la réintégration des personnes licenciées qui le souhaitent.

Contactée par mail, Net Plus nous écrit estimer « que cette mobilisation est le fruit d’une généralisation, très souvent trompeuse, où les représentants des collectifs étaient plus nombreux que nos agents ». Elle dit être ouverte « au dialogue et à l’amélioration continue ». Et accuse la CGT de vouloir avant tout réinternaliser la prestation, alors que le marché doit être reconduit en janvier.

*Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat et la sécurité de l’emploi des interrogées

20 novembre 2023 Angéline Desdevises, Lucile Trihan

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18 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

poutou à millau

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15 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

glyphosate (basta)

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Effets du glyphosate sur la santé : ce qu’on sait et ce qui fait débat

Le dissensus se creuse entre agences réglementaires et institutions scientifiques sur la toxicité du pesticide glyphosate. Un vote décisif a lieu jeudi 16 novembre pour l’interdire ou renouveler son autorisation au niveau européen.

L’autorisation du glyphosate sera-t-elle renouvelée pour toute l’Europe le 16 novembre ? L’usage légal de cette substance active du Roundup, l’herbicide le plus utilisé au monde et dont les effets délétères sur la santé sont de plus en plus documentés, arrive à échéance le 15 décembre 2023. La dernière autorisation remonte à 2017. `

L’Union européenne avait alors autorisé pour cinq ans la substance, en se basant sur un rapport de l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR) qui assurait que le caractère cancérogène du glyphosate était « improbable ». Problème : de larges parties du rapport sont des copiés-collés de documents de Monsanto, le fabricant du glyphosate, comme l’a dévoilé Le Monde.

En décembre 2022, la Commission proroge d’un an l’autorisation du glyphosate, jusqu’au 15 décembre 2023. Cette décision est prise pour permettre à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de terminer son examen. « L’évaluation de l’impact du glyphosate sur la santé humaine, la santé animale et l’environnement n’a pas identifié de domaine de préoccupation critique », indique l’EFSA dans ses conclusions en juillet 2023. C’est sur cette base que la Commission européenne a proposé mi-septembre de renouveler l’autorisation pour dix ans, assurant que celle-ci pourrait être révisée à tout moment si de nouvelles évaluations le justifient.

Le 13 octobre, lors d’un vote à huis clos au sein du « Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux », les représentants des 27 États membres ont échoué à s’entendre sur la proposition de la Commission. La majorité qualifiée requise pour valider le texte – soit les représentants de 15 États sur 27 représentant au moins 65 % de la population européenne – n’a pas été atteinte. Un nouveau vote est donc prévu ce jeudi 16 novembre. Si celui-ci n’aboutit toujours pas à une majorité suffisante pour soutenir la proposition, la Commission pourra alors décider seule de prolonger l’autorisation. Seule une majorité qualifiée d’États opposés au texte pouvant permettre de le bloquer.

Qu’est-ce que le glyphosate ?

Le glyphosate est une substance présente dans de nombreux herbicides, active pour éliminer les « mauvaises herbes ». En 1974, l’entreprise états-unienne Monsanto met sur le marché la première formulation commerciale contenant la molécule, sous le nom Roundup. La multinationale de l’agrochimie le présente comme un produit inoffensif et presque naturel.

glyphosate (basta) dans Macronie
Évolution des quantités de glyphosate vendues en France
Source : BNVD. Mai 2022.

À l’époque, les conseillers agricoles, embauchés par des coopératives agricoles, incitent les agriculteurs français à remplacer le travail du sol, qui permettait de retirer les mauvaises herbes mécaniquement, par des herbicides, symbole de progrès. Pourquoi refuser un produit qui réduit le temps de travail et le coût de production ? Comme le rappelle le journaliste Stéphane Foucart dans son dernier essai, Un mauvais usage du monde. Politique du glyphosate et des OGM [1], le glyphosate est « le vaisseau amiral des pesticides ».

Très efficace, peu coûteux, le glyphosate est aujourd’hui le deuxième pesticide consommé en France après le soufre.

Les ventes de glyphosate ont augmenté de 50 % entre 2009 et 2018, pour atteindre près de 10 000 tonnes vendues en 2018. Les ventes de glyphosate ont néanmoins amorcé une baisse de 14 % entre 2020 et 2021, passant de 8645 tonnes à 7765 tonnes. Le produit est utilisé principalement dans les grandes cultures, céréales et vignes, et l’arboriculture.

Où en est son interdiction en France ?

Il faut bien distinguer la substance, le glyphosate, des produits utilisés par les agriculteurs, comme le Roundup. Le glyphosate est toujours associé à d’autres molécules appelées adjuvants, qui le rendent plus efficace, en lui permettant de mieux pénétrer dans la plante notamment. L’Union européenne statue sur les substances autorisées tandis que les agences nationales délivrent des autorisations pour les produits commerciaux. En France, la loi Labbé – du nom du sénateur écologiste Joël Labbé – interdit les pesticides de synthèse dans les espaces publics depuis 2017 et chez les particuliers depuis 2019. Pour l’agriculture, l’interdiction est sans cesse repoussée.

Alors qu’Emmanuel Macron avait annoncé en 2017 la sortie du glyphosate au plus tard d’ici 2020, il est depuis revenu sur son ambition. Désormais, le gouvernement évoque de simples « progrès significatifs » pour encadrer les pesticides. Le 13 octobre 2023, la France s’est contentée de s’abstenir sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour dix ans.

Que dit la science sur le lien entre glyphosate et cancer ?

En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence intergouvernementale de recherche sur le cancer qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déclare le glyphosate probablement cancérigène pour l’homme. Selon une disposition du règlement européen [2], un pesticide classé cancérogène probable ou avéré ne peut être autorisé.

Suite à cette déclaration du Circ, des agences réglementaires du monde entier cherchent à évaluer le risque associé au glyphosate. Mais de la France à la Nouvelle-Zélande, en passant par le Japon et le Canada, les avis des agences nationales et européennes sont quasi unanimes : le risque cancérigène du glyphosate est improbable. Le 30 mai 2022, l’Agence européenne des produits chimiques (EChA) estime que le glyphosate n’est ni cancérogène, ni mutagène, ni toxique pour la reproduction. Elle ne juge le produit dangereux que pour les yeux des utilisateurs et toxique pour les organismes aquatiques – deux caractéristiques n’entraînant pas le rejet automatique de la demande d’autorisation.

Le Centre international de recherche sur le cancer est donc seul face à la dizaine d’agences réglementaires. Faut-il alors innocenter le glyphosate ? Un rapport scientifique publié le 30 juin 2021 contrebalance cette position. Mandaté par le gouvernement français, l’Institut national de recherche médicale (Inserm) a réalisé une synthèse des effets sur la santé des pesticides, et notamment du glyphosate. Sa conclusion est que « la présomption de lien entre le glyphosate et le LNH [lymphome non hodgkinien, soit un cancer du système lymphatique] est moyenne ». Autrement dit, l’Inserm reconnaît que des éléments sur les risques cancérigènes du glyphosate existent.

Quelles études sont prises en compte ?

Une différence majeure explique ces avis divergents. Le Circ et l’Inserm se basent sur des études publiées dans des revues scientifiques, relues par des pairs, alors que les agences réglementaires, nationales ou européennes, fondent leur avis surtout sur des études non publiées, commandées ou réalisées par les fabricants de pesticides. « L’EFSA ne prend pas suffisamment en compte la recherche académique » a reconnu le 8 novembre dernier un responsable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments [3].

L’effet génotoxique du glyphosate, c’est-à-dire sa capacité à endommager l’ADN, est au cœur de la controverse. C’est un mécanisme majeur dans le développement de cancer. Comme l’on peut s’y attendre, ces deux types d’études n’arrivent pas aux mêmes résultats. Seulement 1 % des études industrielles révèle un effet génotoxique contre 70 % des études scientifiques publiées dans des revues à comité de relecture [4].

Quelle crédibilité accorder à ces études industrielles ? L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a donné accès à celles sur lesquelles elle s’est fondée pour renouveler l’autorisation du glyphosate en 2017. Deux scientifiques autrichiens indépendants ont passé au crible l’ensemble des études de génotoxicité jusqu’ici gardées secrètes. Résultat ? Sur les 53 études, seulement deux études sont fiables selon eux d’un point de vue scientifique [5].

« Si vous soustrayez les études qui ne sont pas fiables et celles qui sont d’une importance mineure, alors il ne reste rien », pointe Helmut Burtscher, biochimiste à l’ONG environnementale autrichienne Global 2000. « Les agences nationales ou européennes ne semblent pas examiner de près la qualité des études de l’industrie », dénonce Nina Holland, de l’ONG Corporate Europe Observatory – qui œuvre à Bruxelles pour rendre visibles les actions de lobbying des grandes entreprises.

« Les études universitaires sont tellement peu prises en compte qu’à la fin, seules les études de l’industrie, avec des conclusions diamétralement opposées, sont intégrées », déplore François Veillerette, de l’association Générations futures [6].

Quels composants et molécules sont étudiés ?

Le poids des études industrielles n’est pas le seul facteur de clivage entre les agences réglementaires et le Circ. « Si tout le monde regarde la même chose, tout le monde ne le regarde pas sous le même angle », précise Luc Multigner, chercheur en épidémiologie à l’Inserm. Alors que le Circ prend en compte les études réalisées sur les produits commercialisés, c’est-à-dire des formulations à base de glyphosate, les agences réglementaires se concentrent généralement sur la substance pure. Cette différence n’est pas anodine : « Les produits utilisés sont bien plus dangereux que les molécules actives », souligne Joël Spiroux de Vendômois, président du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen).

Si le glyphosate est appelé « molécule active », les autres composants, considérés comme neutres par les industriels, sont loin d’être inoffensifs. Combinés dans un même produit, leur effet toxique se renforce : c’est ce qu’on appelle l’« effet cocktail ». Des chercheurs ont fait la comparaison : des formulations Roundup se sont montrées 10 à 1000 fois plus toxiques que le glyphosate seul [7].

Le problème est que les adjuvants ne sont ni indiqués – secret industriel oblige – ni véritablement évalués. « Ce sont toujours les substances dites actives qui sont testées et pas les produits utilisés par les agriculteurs », dénonce Joël Spiroux de Vendômois. Si les substances isolées sont testées pendant deux ans, temps nécessaire pour observer les effets à long terme, « les produits finis ne sont testés que quelques jours sur la peau ou les conjonctives et sans bilan sanguin à la recherche de pathologies éventuelles », détaille le chercheur.

En 2016 par exemple, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation a retiré du marché 132 formulations associant le glyphosate à un coformulant, le POE-Tallowamine. « Des risques inacceptables, notamment pour la santé humaine, ne pouvant être exclus pour ces produits, indique alors l’agence. Ces produits éminemment toxiques n’auraient jamais pu être mis sur le marché si les Roundup qui en contenaient avaient été testés dans leur globalité pendant deux ans », regrette Joël Spiroux de Vendômois.

Les agriculteurs utilisant du glyphosate ont-ils plus de risques de développer un cancer ?

« Des éléments soulignent un potentiel génotoxique, c’est évident », reconnaît Luc Multinger, coauteur de l’expertise de l’Inserm. Mais ces dommages à l’ADN entraînent-ils réellement des cancers chez les personnes exposées ? Un type de cancer du système immunitaire est particulièrement associé au glyphosate : les lymphomes non hodgkiniens (LNH). À ce sujet, des chercheurs américains ont suivi une cohorte de plus de 50 000 agriculteurs et n’ont observé aucun lien entre l’exposition au glyphosate et la survenue de ce cancer.

Mais l’étude indépendante d’une ampleur inédite du consortium AGRICOH vient contrebalancer ces premiers résultats. Elle a pris en compte trois études de cohorte différente, soit plus de 300 000 agriculteurs en tout, dont les 50 000 agriculteurs des États-Unis. Résultat ? L’exposition au glyphosate augmente de 36 % le risque de développer le type LHN le plus courant.

Au vu de la littérature, l’Inserm a fait évoluer sa position depuis sa dernière expertise en 2013. La présomption de lien entre glyphosate et LNH est passé de « faible » à « moyenne ». Pourquoi pas forte ? « Nous avons porté un jugement au vu des données existantes, mais elles ne sont pas suffisamment précises, souligne Luc Multigner. Par exemple, nous ignorons les quantités réellement utilisées par les agriculteurs. Mais attention, ce n’est pas parce que les données n’existent pas, que le risque n’existe pas », souligne le chercheur en épidémiologie.

Ainsi, de nouveaux liens avec d’autres types de cancers ont été mis en avant dans la dernière expertise de l’Inserm, comme les myélomes multiples et les leucémies, alors qu’ils n’étaient pas visibles en 2013, par manque d’études. En clair, plus des connaissances sont produites, plus les liens peuvent être affirmés avec certitude.

Quels sont les autres effets sur la santé ?

« Malheureusement, les pesticides ne provoquent pas que des cancers, mais toute une série de pathologies », rappelle Joël Spiroux de Vendômois. Le glyphosate n’échappe pas à la règle. Si les études se sont focalisées sur le caractère cancérigène du glyphosate, les liens avec d’autres pathologies sont beaucoup moins connus. L’Inserm considère aussi le risque que le glyphosate cause des problèmes respiratoires chez les agriculteurs, avec « une présomption de lien faible compte tenu du nombre limité d’études ».

Le glyphosate est par ailleurs suspecté d’être un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire une substance qui dérègle l’activité hormonale, et provoque ainsi des effets néfastes sur la santé humaine, comme des troubles de la reproduction. Comme pour le risque cancérigène, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu à ce sujet que « le glyphosate n’a pas de propriétés de perturbation endocrinienne sur la base des informations disponibles ». L’Inserm a évité la controverse en évoquant la question en quelques lignes seulement dans sa récente synthèse : « Des études expérimentales suggèrent des effets délétères en lien avec un mécanisme de perturbation endocrinienne. »

Une étude réalisée sur des rats montre que même à des doses considérées comme sûres dans l’alimentation, l’herbicide à base de glyphosate induit des effets endocriniens et perturbe le développement [8]. Une autre étude a montré pour la première fois que l’effet perturbateur endocrinien des herbicides pouvait être dû, non seulement au glyphosate, mais aussi aux coformulants contenus dans les produits commerciaux [9].

L’hypocrisie des doses journalières admissibles

Eau, air, alimentation : le glyphosate est présent partout. Plus de 40 % des femmes enceintes en Bretagne ont du glyphosate dans les urines, à une concentration moyenne de 0,2 microgramme/litre [10], c’est-à-dire le double de la concentration autorisée dans l’eau potable. L’alimentation est une des premières sources d’exposition pour la population générale. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, « l’exposition de la population française via l’alimentation est inférieure à 1 % de la dose journalière admissible (DJA) [la dose considérée comme sans risque pour la santé, ndlr]. » Est-ce une garantie de sécurité ?

« La question n’est pas quel est le risque avec des résidus de glyphosate, mais quel est le risque quand je mange tous les jours des produits avec de nombreux pesticides », dit Pierre-Michel Périnaud, médecin généraliste et président de l’association Alerte des médecins sur les pesticides. Cette dose de référence est calculée à partir de la substance pure et seule, ignorant le double effet cocktail : non seulement le glyphosate agit en synergie avec des coformulants, mais aussi avec les résidus des autres pesticides. Une étude a exposé des rats à six pesticides, chacun à des doses inférieures à la DJA. Alors que ces doses sont supposées être des garanties de sécurité, les rats ont développé des problèmes de reproduction et de diabète [11].

À partir de la dose journalière admissible et des bonnes pratiques agricoles, l’Union européenne fixe des limites maximales de résidus autorisés pour chaque aliment. Selon l’Efsa, en 2016, « 97 % des échantillons d’aliments prélevés dans l’Union européenne se situaient dans les limites légales ». Les limites légales de glyphosate dans les aliments sont 20 à 30 fois supérieures à celle autorisée dans l’eau potable, il est donc très rare que les taux dépassent ces seuils. En plus, l’Union européenne augmente parfois les limites maximales de résidus pour répondre aux besoins de l’agriculture industrielle et du commerce international.

Ainsi, le taux résiduel autorisé a été multiplié par 200 pour le soja en 1997 et par 100 pour les lentilles en 2012, passant de 0,1 mg/kg à 10 mg/kg, ce qui est deux fois supérieur à la norme internationale. La raison ? Permettre l’importation de lentilles traitées au glyphosate depuis le Canada et les États-Unis.

Interdiction d’une formulation

Le Criigen a remporté en juin 2021 en France une bataille juridique contre Bayer/Monsanto et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). La cour administrative d’appel de Lyon a confirmé l’interdiction d’une formulation commerciale, le Roundup pro 360, qui avait été autorisée par l’Anses. La cour a décidé cette interdiction en raison du principe de précaution. Selon le président du Criigen, cette décision devrait conduire au retrait de « tous les produits à base de glyphosate compte tenu des nombreuses données scientifiques montrant les impacts sanitaires et environnementaux de ces herbicides ».

Les renouvellements des autorisations de mise sur le marché de Touchdown System 4 et Touchdown Forêt, deux produits à base de glyphosate, ont aussi été annulés par le tribunal administratif de Montpellier en mai 2023. Certains risques concernant l’impact sur les pollinisateurs n’auraient pas été évalués, indique le tribunal. Le comité de recherche indépendant appelle à réformer en profondeur l’expertise réglementaire : pour que l’évaluation soit fondée sur les produits utilisés par les agriculteurs et sur des études indépendantes de l’industrie. Une campagne intitulée « Secrets Toxiques » a ainsi été lancée, afin que des études de toxicité à long terme soient réalisées pour chaque pesticide mis sur le marché.

En mars 2022, les experts du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) ont également rendu un avis qui établit, pour la première fois en France, un lien de causalité entre malformations et exposition prénatale au glyphosate.

« Notre approche est fondée sur la science et les avis des scientifiques. L’autre point cardinal, c’est qu’on ne transige pas avec la santé publique », a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne en février 2023. En octobre dernier, la France s’est finalement prononcée en faveur d’un renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour sept ans. La position de la France est « une politique de gestion dans laquelle on n’édicte pas d’interdiction sans solution, mais partout où il est possible de réduire les usages au niveau européen, il faut le faire », a justifié le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Quel qu’en soit le coût.

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