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14 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

17 octobre 1961 17 octobre 2013, 52ème Anniversaire, Vérité et Justice

17 octobre 1961 17 octobre 2013, 52ème Anniversaire, Vérité et Justice  dans Antiracisme police

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

52 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. L’an dernier, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :
- Redéfinition de la « Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie « , (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les « aspects positifs de la colonisation ». Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de « certains » témoins.
- Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.
- La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :
- Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’état
- que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.
- que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.
- que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.
- que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.
- que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l’occasion de ce 52ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice. Rassemblement le 17 Octobre 2013 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

Signataires (au 12 octobre 2013) :

Associations : 4ACG (Anciens Appelés à la Guerre d’Algérie et leurs Amis contre la Guerre), 17 Octobre Contre l’Oubli, 93 Au Cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hu), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et leurs Compagnons, AHDH (Association Harkis droits de l’Homme), ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), Au Nom de la Mémoire, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), Comité Vérité et Justice pour Charonne, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants AFN de Paris), LDH (Ligue des Droits de l’Homme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples), Réseau Féministe Ruptures, Sortir du Colonialisme,

Syndicats : FSU (Fédération Syndicale Unitaire), Fédération SUD Education, URIF-CGT (Union Régionale Ile de France de la Confédération Générale du Travail),

Partis Politiques : AL (Alternative Libertaire), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) PCF (Parti Communiste Français), PG (Parti de Gauche)

Communiqué du Collectif du 17 octobre : Vérité et justice

Cette année encore, le « Collectif du 17 octobre » appelle à un rassemblement au Pont Saint Michel le 17 octobre 2013 à 18h30 pour commémorer le 52ème anniversaire du crime d’état commis le 17 octobre 1961, en plein cœur de Paris.

Trois raisons principales motivent ce rassemblement :
- Ne pas oublier ce crime, perpétrer la mémoire des centaines de victimes.
- Reconnaître et condamner ce crime d’état
- Ouvrir largement les archives (dans un cadre franco-algérien, indépendant) pour que toute la vérité soit enfin connue et que justice puisse être rendue

On se rappelle que l’Élysée diffusait enfin un communiqué, le 17 octobre 2012, 2 heures avant le rassemblement du Pont Saint Michel, tout en refusant de recevoir les responsables des associations animant le « Collectif du 17 Octobre ».

Le texte de ces 3 phrases était :
« Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression.
« La République reconnaît avec lucidité ces faits.
« Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. »

L’expression du Président était bien en retrait de celui du candidat, un an auparavant, qui réclamait, en, signant la pétition du « Collectif 17 Octobre » sur Médiapart. La reconnaissance et la condamnation de ce crime d’état ne figurent pas dans cette déclaration. A quand un geste symbolique ?

http://www.mrap.fr/histoire-et-memoire/17-octobre-1961/17-octobre-1961-17-octobre-2013-52eme-anniversaire-verite-et-justice

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14 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Vo Nguyen Giap et le combat de libération au Vietnam (Essf)

Vietnam War. One of the most famous pictures from the Vietnam war in .gif form.

Le général Vo Nguyen Giap est mort à Hanoi le 4 octobre 2013, à l’âge de 102 ans. Militant anticolonialiste, puis communiste, depuis les années 1930, il est devenu le responsable politico-militaire vietnamien le plus renommé, connu notamment pour son rôle dans la bataille de Diên Biên Phu qui sonne le glas de l’Empire français.

Après Ho Chi Minh – « l’Oncle Ho » dont il était proche –, Vo Nguyen Giap est le seul dirigeant du Parti communiste vietnamien de renommée internationale. Si bien d’autres cadres du PCV mériteraient d’être mieux connus, ce prestige n’est pas volé : au sein d’une direction collégiale, Giap incarne de par ses fonctions successives le versant politico-militaire d’un combat de libération nationale mené 30 ans durant face aux occupations japonaise, française et états-unienne.

Dès la Seconde Guerre mondiale, il est chargé de constituer les Brigades de propagande armées qui donneront naissance – après la Révolution d’Août 1945, la proclamation de l’indépendance du pays, puis la nouvelle invasion française en 1946 – à l’Armée populaire dont il devient le commandant en chef. En 1954, il joue un rôle majeur dans la victoire vietnamienne de Diên Biên Phu qui sonne le glas de l’Empire colonial français. Après une mise à l’écart dans les années 1960, il occupe à nouveau des responsabilités centrales dans les offensives de 1973-1975 qui conduisent à la chute du régime de Saigon et à une fuite désordonnée des dernières forces US.

Initialement, la pensée militaire vietnamienne et l’organisation de l’armée de libération doivent beaucoup au précédent maoïste et à l’aide de conseillers chinois. Les principes de la « guerre du peuple » sont les mêmes, mais ils ont dû être adaptés à un contexte différent : impossible au Vietnam de jouer comme en Chine sur l’immensité géographique et démographique ou la rivalité entre impérialismes (sauf en 1945). Le PCV a notamment déployé comme jamais auparavant le champ d’action politique et diplomatique international : aider au développement des très divers mouvements de solidarité, réduire le coût de la fracture sino-soviétique, imposer progressivement son autorité propre dans les négociations de paix…

Le lien entre mobilisation militaire en masse, Front de libération nationale et révolution sociale est l’un des principes de base de ladite « guerre du peuple ». En ce domaine, tous les textes de référence vietnamiens soulignent les dangers symétriques du « gauchisme » (réduire le front de résistance nationale par des mesures sociales trop radicales) et « opportunistes » (démobiliser le peuple paysan en ne répondant pas à ses attentes en matière de réforme agraire). L’originalité des écrits de Vo Nguyen Giap est de ne pas s’en tenir à des généralités, mais d’indiquer, fusse brièvement, quand le PCV a commis de telles erreurs.

Marginalisé au bureau politique par le déclin d’Ho Chi Minh – qui meurt en 1969 –, Giap a gardé une rare liberté de parole. Il mène bataille contre le « noyau dur » de la direction du parti et le « modèle chinois », ses erreurs « de gauche » (telle la réforme agraire au Nord Vietnam) ou « de droite » (telle l’ouverture tous azimuts au marché mondial). Il engage encore en 2009 l’un de ses derniers combats, contre un projet gigantesque et destructeur d’exploitation par les Chinois de mines de Bauxites à ciel ouvert sur les hauts plateaux du Sud – avec un certain succès.

Exclut du comité central en 1996, Vo Nguyen Giap n’était pas en odeur de sainteté au sein de la direction du PCV, mais il a gardé un très grand prestige non seulement sur le plan mondial, mais aussi au Vietnam. En témoigne l’affluence considérable aux cérémonies officielles en son honneur, le 13 octobre, dans de nombreuses villes : notamment à Hanoi, dans sa province natale de Quang Binh, à Ho Chi Minh Ville (Saigon). Une affluence spontanée, du Nord au Sud, avec la présence très notable d’une jeunesse qui n’a pas connu les années de guerre.

ROUSSET Pierre * Article écrit pour l’Anticapitaliste, hebdomadaire du NPA (France). Une version plus longue de cet article sera ultérieurement mise en ligne sur ESSF. 14 octobre 2013

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article30039

Commentaire: Gif: exécution d’un Viet Cong pendant l’offensive du Têt 1968

 

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13 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

1914-1918, fusillés pour l’exemple : la barbarie impérialiste

1914-1918, fusillés pour l’exemple : la barbarie impérialiste dans Antimilitarisme world-war-one-o

Alors que l’État se prépare à commémorer le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale, cette première grande boucherie impérialiste, une commission officielle d’historiens a remis au ministre des Anciens Combattants, Kader Arif, un rapport au sujet de la réhabilitation des soldats fusillés pour l’exemple.
Près de 2 500 condamnations à mort furent prononcées et plus de 600 exécutées dont environ  430 l’ont été en 1914 et 1915 après des conseils de guerre improvisés et sommaires. Sur un front qui n’était qu’un immense charnier, sous les obus et la mitraille, des hommes ont eu peur, ont refusé de partir à l’assaut, de tuer ou encore d’obéir à des ordres absurdes donnés par des officiers paniqués. À ces condamnations sommaires s’ajoutent les exécutions sommaires ou les soldats sacrifiés dans des expéditions sans retour.

Féroces avec les révoltés… En 1917 a lieu une véritable répression contre la vague des mutineries du Chemin des Dames provoquée par la folle et criminelle offensive décidée par le général Nivelle. Face à l’entêtement de l’état-major, des mutineries éclatent et gagnent progressivement toutes les armées le long du front pendant huit semaines. Elles toucheront 68 divisions sur les 110 qui composent l’armée française. À Craonne, lors des sanglants assauts commandés par Nivelle, ce sont 30 000 hommes qui meurent en 10 jours, 100 000 sont blessés. Sur environ 3 500 condamnations prononcées par les conseils de guerre contre les soldats mutinés, il y eut 1 381 condamnations aux travaux forcés ou à de lourdes peines de prison et 554 condamnations à mort, dont beaucoup furent cependant amnistiées par Poincaré.
Cent ans après le début de la première guerre pour le partage du monde entre puissances impérialistes, l’opprobre indigne jeté sur ces soldats n’est pas effacée.

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En 1998, dans un discours prononcé sur le plateau de Craonne, Lionel Jospin avait appelé à ce que « ces soldats fusillés pour l’exemple au nom d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats réintègrent aujourd’hui pleinement notre mémoire collective nationale». Sa déclaration avait suscité une levée de boucliers à droite pour qui la réhabilitation n’était «pas le meilleur exemple à    donner » ! Aujourd’hui encore, il se trouve des associations pour refuser une réhabilitation collective de tous les fusillés. « Une solution inenvisageable » pour l’UNC (Union nationale des combattants). « Sur les monuments aux morts, les noms de violeurs seraient alors au côté des noms de soldats morts pour la France. C’est impensable », ose affirmer le général Schmitt ! L’État de la bourgeoisie, ses serviteurs galonnés ont la haine et la morgue tenaces.

Cléments avec les criminels ! Par contre, ils ont fait preuve de la plus grande mansuétude à l’égard des dirigeants politiques de l’époque, les Clemenceau et autres responsables de « cette guerre infâme ». Ils n’ont jamais songé à sanctionner ces généraux qui, par aveuglement ou pour leur seule gloire personnelle, par mépris des poilus, simples ouvriers et paysans, ont envoyé à la mort des vagues d’assaut entières. Ils étaient pourtant coupables de crimes de masse. Jaurès avait raison quand il disait dans son dernier discours, à Lyon, le 25 juillet 1914, peu avant d’être assassiné : « Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. »

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Yvan Lemaitre Samedi 12 octobre 2013 Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 212 (10/10/2013)

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« Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, car les troufions vont tous se mettre en grève. Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, de monter sur l’plateau, car si vous voulez la guerre, payez-la de votre peau ! » La chanson de Craonne (chanson anonyme de 1917)

 

 

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13 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Hommage à Robert Cruau, fusillé par les nazis le 6 octobre 1943 à Brest (GU)

Hommage à Robert Cruau, fusillé par les nazis le 6 octobre 1943 à Brest (GU) dans Histoire Cruau

A l’initiative du Comité départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et la Résistance en Loire Inférieure, un hommage public sera rendu à Robert Cruau, militant de la IV° internationale, facteur aux Centre de Chèques Postaux puis à la Recette Principale de Nantes, assassiné par les nazis à Brest le 6 octobre 1943. Né à Fégréac (44), le 12 mars 1921, Robert Cruau avait 22 ans.

C’est par les Auberges de jeunesses que Robert Cruau avait d’abord rejoint le PSOP (Parti Socialiste Ouvrier et Paysan de Marceau Pivert), puis la Quatrième internationale. Syndiqué à la Fédération postale CGT, il animait le groupe nantais du Parti Ouvrier Internationaliste qui, notamment, édita le journal clandestin des ouvriers de la région nantaise « Le Front Ouvrier », dont le numéro 1 (juillet 1943) affirme « Il faut que la défaite d’Hitler soit une victoire ouvrière et non la victoire des banquiers anglo-américains ». Ce journal clandestin, imprimé à Couëron, paraîtra jusqu’à la Libération.

Pour les communistes internationalistes (trostskystes), le combat contre les nazis devait unir travailleurs français et travailleurs allemands et la libération nationale être une révolution sociale.

Contraint de quitter Nantes pour échapper au STO (service du travail obligatoire, les nazis déportant les jeunes pour travailler en Allemagne au service des nazis), Robert Cruau rejoint Brest en mars 1943, accompagné notamment de deux militants rezéens d’une vingtaine d’années, les frères Georges et Henri Berthomé. Tous trois s’installent dans un même appartement et reprennent leurs activités militantes avec leurs camarades du Parti Ouvrier Internationaliste.

Ayant appris l’allemand, Robert Cruau prit la responsabilité de l’activité en direction des soldats allemands et notamment de la diffusion d’un journal en langue allemande, « Arbeiter und soldat », Travailleur et soldat, et l’édition d’une édition locale ronéotée à Brest.

Quelques mois plus tard, quelques dizaines de jeunes soldats allemands (27 indiquait André Calvès*) rejoignaient la 4ème internationale, et éditait leur propre bulletin « Travail, Liberté et pain, journal pour le soldat et le travailleur à l’Ouest », tandis que les indications précises « sur l’emplacement des sas d’accès et de sorties des sous-marins » de la base navale de Brest, transmis par deux militants du POI, permettait à l’aviation britannique de frapper avec une grande précision cet équipement militaire ( cité dans « les rezéens dans la seconde guerre mondiale »).

Face à une telle activité, la répression nazie n’allait pas tarder. Trahis, tous les jeunes allemands anti-nazis ayant rejoint la Quatrième internationale à Brest furent immédiatement fusillés. «Faire de la propagande à des soldats allemands est le plus grand crime ! » affirme un officier de la Gestapo au cours des interrogatoires (propos rapportée par une sympathisante libérée de la prison de Rennes).

Arrêté le 6 octobre 1943, Robert Cruau est abattu par la Gestapo, sans doute en tentant de s’enfuir. Onze autre militants du groupe breton du POI furent déportés dans les camps de concentration nazis. Le rezéen Georges Berthomé, proche ami de Robert Cruau, n’en revint pas. Une rue de Rezé porte toujours son nom.

70 ans plus tard, tandis que l’extrême-droite relève la tête un peu partout en Europe, allant jusqu’à assassiner de jeunes militants à Paris et Athènes, nous ne devons pas oublier le souvenir héroïque de Robert Cruau et de ses camarades, français et allemands, et de toutes celles et tous ceux qui ont combattu contre le fascisme et le nazisme.

Pendant des décennies, la place des communistes internationalistes (trostkystes) dans la résistance au nazisme a été tue. L’effondrement du stalinisme, avec ses crimes odieux qui ont défiguré le socialisme, permet qu’aujourd’hui hommage leur soit rendu comme à tous les résistants anti-fascistes et à toutes les victimes du nazisme. Et que le sens de leur sacrifice soit enfin reconnu.

L’engagement de Robert Cruau et de ses camarades contre le nazisme, pour la défense des travailleurs et la fraternité des peuples, reste pour nous un exemple.

C’est pourquoi nous vous invitons à participer à l’hommage public qui lui sera rendu samedi prochain 5 octobre à 14h au cimetière de la Chauvinière à Nantes. Robert CRUAU est inhumé dans le carré des fusillés, section A2, rang 2, tombe n° 11 (à partir de l’allée centrale). Nantes samedi 5 octobre, 14h : hommage à Robert Cruau, résistant communiste internationaliste (trostkyste) fusillé par les nazis le 6 octobre 1943 à Brest.

http://pays-de-la-loire.gauche-unitaire.fr/2013/10/02/hommage-a-robert-cruau-resistant-communiste-internationaliste-trostkyste-fusille-par-les-nazis-le-6-octobre-1943-a-brest/

Commentaire: La phrase « Pendant des décennies… » doit s’apprécier à sa juste valeur, en tenant compte du ralliement de ces camarades au Front de gauche et en particulier comme satellite du PCF…

http://andre-calves.org/

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09 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Che Guevara, la tragédie d’un combat (Rouge-lcr)

gif request - Che Guevara speech at UN 1964 GIF Che à l’ONU 1964

La haine des classes dominantes à l’égard de ceux qui contestent leur ordre ignore la prescription.

46 ans après l’assassinat de Che Guevara, le 9 octobre 1967, les calomnies ne tarissent pas pour tenter de ternir l’image de celui qui voulait exporter la révolution cubaine dans le monde. Par-delà son utilisation commerciale, son statut de héros officiel du régime castriste, le mythe, le Che symbolise la liberté et l’engagement pour changer le monde, un humanisme révolutionnaire. Son histoire est celle de l’échec d’un combat qui se voulait non seulement révolutionnaire mais internationaliste, et qui ne put se dégager d’un anti-impérialisme nationaliste et radical pris au piège de la Guerre froide et condamné à s’allier avec la dictature bureaucratique de l’ex-URSS. Les contradictions dramatiques d’une période dont le mythe ne saurait masquer l’impasse et ses enseignements… À l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis, pays impérialiste dominant le monde, et l’URSS post-stalinienne s’affrontent, tout en cherchant à sauvegarder le statu quo décidé à Yalta dès 1945, fondé sur une commune volonté d’empêcher, chacun dans sa chasse gardée, tout mouvement populaire pouvant remettre en cause l’équilibre armé décidé sur le dos des peuples.

Du nationalisme…

La vague des luttes de libération nationale, qui ouvrait un nouvel espoir révolutionnaire, n’a pu briser ce carcan. La bureaucratie contre-révolutionnaire craignait la révolution tout autant que la bourgeoisie, et elle n’avait d’autre ambition que de défendre son propre pouvoir. Confrontée aux soulèvements des peuples, elle fit tout pour les contenir dans le cadre du nationalisme, quand elle ne s’y opposa pas directement. Le marxisme n’était plus, pour elle, qu’une idéologie d’État totalitaire, sinistre caricature de la pensée libératrice, émancipatrice, révolutionnaire de Marx.

Les luttes anti-impérialistes prenaient, de fait, un caractère international, en contradiction tant avec la politique de la bureaucratie de Moscou qu’avec leurs directions nationalistes, mais la classe ouvrière, désarmée, ne fut pas en mesure de leur offrir une perspective internationaliste pour en finir non seulement avec l’oppression impérialiste, mais avec le capitalisme. Che Guevara représente la tentative désespérée, en dehors de l’intervention indépendante de la classe ouvrière, de donner à ces luttes de libération nationale une dimension internationaliste, échappant au carcan de Moscou.

Ernesto Guevara de la Serna était de ces jeunes intellectuels qui avaient la haine de l’impérialisme chevillée au corps. Il se forma au contact de nationalistes radicaux d’Amérique latine, staliniens ou non, qui avaient choisi la voie de la lutte armée. Face à un mouvement ouvrier dominé par le stalinisme, prêt à toutes les compromissions (le Parti communiste cubain fit partie du gouvernement Batista en 1942), celle-ci apparaissait la seule voie possible pour renverser les dictatures honnies aux ordres des États-Unis, comme l’était celui de Batista à Cuba.

Alors que les paysans se soulevaient en défiant l’impérialisme, le Che et ses camarades voyaient dans la classe ouvrière, embrigadée derrière des populistes ou des réformistes, une force d’appoint et non la force capable de diriger la lutte. La révolution devait être menée par une guérilla dont la direction était composée d’une élite d’intellectuels, d’hommes des villes, et l’essentiel des troupes d’origine paysanne.

La décomposition de la dictature corrompue de Batista, provoquant le ralliement de larges secteurs de la bourgeoisie elle-même, permit la victoire de la guérilla qui, en trois ans, de 1956 à 1959, réussit à affaiblir une armée bien supérieure numériquement et techniquement, aidée par les États-Unis, mais corrompue, puis à contrôler des régions entières comme un mini-État. Fin 1958, elle provoqua la fuite du dictateur, lâché par les États-Unis. Une puissante grève générale accueillit l’arrivée triomphale des troupes à La Havane, le 1er janvier 1959.

Parvenus au pouvoir, le Che et Castro laissèrent, dans un premier temps, la présidence et les principaux postes de responsabilité à des bourgeois, tout en conservant le commandement militaire et en demandant aux ouvriers et aux paysans de déposer les armes. Ces gestes n’ont cependant pas empêché l’intransigeance des États-Unis. Le drapeau soulevé par les masses cubaines et la guérilla était un défi inacceptable, à 190 kilomètres de leurs côtes. Ainsi, bien que les dirigeants cubains aient cherché d’abord le compromis – Castro se rendant même aux USA –, le gouvernement américain a instauré l’embargo inique encore en place aujourd’hui.

Le régime cubain s’est alors radicalisé. En mai 1961, acculé à commercer avec l’URSS et sanctionné pour cela, il se proclame socialiste. Pour échapper à la bureaucratisation du régime, où les discours sur le socialisme et « l’homme nouveau » visaient surtout à justifier la défense des intérêts nationaux de Cuba, le Che décida d’aller chercher le soutien politique et économique d’autres nations du tiers-monde. « Créer deux, trois, de nombreux Viêt-nam », des foyers révolutionnaires partout dans le monde, tel était son mot d’ordre. Dans son discours d’Alger, en 1965, il se permit de critiquer les pays de l’Est « complices dans une certaine mesure de l’exploitation impérialiste ». Persona non grata en URSS, Che Guevara quitta alors le gouvernement cubain.

… à l’internationalisme

Dans sa lettre d’adieu à Castro, il écrit : « Je me sens fier de t’avoir suivi sans hésiter, de m’être identifié à ta façon de penser et de voir […]. D’autres terres en ce monde réclament le concours de mes modestes efforts. Je peux faire, moi, ce que tes responsabilités à la tête de Cuba ne te permettent pas, et l’heure est venue de nous séparer. » Il renoue avec la lutte armée, se raccrochant à l’espoir d’ouvrir de nouveaux foyers anti-américains par l’unique force des fusils et de l’exemple. Après son échec au Congo, il part en Bolivie, persuadé que les Andes seront « la Sierra Maestra de l’Amérique latine »…

Le Che a voulu rompre le piège qui se refermait sur la Révolution cubaine au nom d’un idéal internationaliste, mais sans base sociale. Son échec a vérifié les leçons de la première révolution ouvrière victorieuse, celle d’octobre 1917 en Russie : il ne peut pas y avoir de socialisme sans participation consciente des masses opprimées démocratiquement organisées. Il ne peut y avoir que des « carica- tures de socialisme », selon l’expression du Che, en fait des régimes nationalistes radicaux, si les moyens de production restent entre les mains de la bourgeoisie, aussi faible soit-elle, ou de l’État qui se substitue à elle. Le socialisme est impossible dans un seul pays, qui plus est sous-développé. Le Che a contribué, par son engagement entier dans la lutte, sans compromis, sans crainte des conséquences de ses idées, de ses choix, à maintenir en vie la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société pour l’émancipation humaine, par-delà les limites d’une période dramatique de l’histoire du mouvement ouvrier. Ce combat, les travailleurs eux-mêmes en sont les héros collectifs, démocratiques.

Sophie Candela, Yvan Lemaitre Rouge2224, 25/10/20 http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=6985

Commentaire: Ceci n’est qu’un article, assez critique mais court, parmi d’autres.  Pour approfondir:

http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=6784

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_sectionnav&view=category&layout=blog&id=139&Itemid=53

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08 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

La bataille de Kerguidu, Révolte contre-révolutionnaire en Basse-Bretagne (Skol Vreizh)

La bataille de Kerguidu, Révolte contre-révolutionnaire en Basse-Bretagne (Skol Vreizh) dans Histoire kerguidu

Mythe et réalité

La bataille de Kerguidu, en Tréflaouénan (Finistère), le 24 mars 1793, a laissé dans les mémoires des habitants du Léon un souvenir vivace nourri par des publications telle Emgann Kergidu (La bataille de Kerguidu) de Lan Inisan. Considéré comme une révolte paysanne – il n’est pas associé à la Chouannerie –, cet affrontement meurtrier a opposé des paysans contre-révolutionnaires à la troupe républicaine dirigée par le général Canclaux.

Les exécutions d’ennemis de la Révolution, la remise en cause de la religion et, surtout, en février 1793, la décision de la levée en masse afin de « défendre la patrie en danger », ont favorisé les révoltes dans toute la France. Le sud-est de la Bretagne et tout le Léon sont concernés. Aucun historien sérieux ne s’était penché sur cet épisode de la Révolution. Des pertes humaines considérables (jusqu’à 400 morts) furent mises en avant au point que la bataille de Kerguidu est devenue un véritable mythe.

C’est le mérite d’Albert Laot de nous présenter une étude solidement documentée, sur le contexte et sur l’événement lui-même, à partir des registres de décès, des sources historiques ou littéraires. Il rétablit la vérité et nous dévoile ce qu’a été véritablement la bataille de Kerguidu.

http://www.skolvreizh.com/catalog?page=shop.product_details&flypage=flypage_images.tpl&product_id=238&category_id=19

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03 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Télé : un doc subversif sur le nucléaire à ne pas manquer (S&A)

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Vendredi 4 octobre, à 23H10, France 3 diffuse le documentaire  »nucléaire, exception française » qui raconte la manière dont cette filière a été imposée.

« FONDATRICES ». Neuf cents réacteurs en l’an 2000 en France (au lieu des 58 actuels) ! Si la frénésie de construction de centrales nucléaires s’était poursuivie sur sa lancée des discours tenus dans les années 1970, le territoire en aurait été couvert. Et sans qu’aucun débat parlemen-taire, comme le déclare benoîtement Marcel Boiteux, qui dirigea EDF pendant vingt ans (1967 à 1987), n’ait eu lieu à ce sujet : « Il n’y en avait pas besoin » Il faut voir le documentaire « Nucléaire, l’exception française », réalisé par Frédéric Biamonti (1), qui rapporte ces chiffres et déclarations. Pour reprendre la mesure de la place singulière que cette production d’énergie occupe depuis un demi-siècle dans la politique et les choix énergétiques du pays. Pour ne pas perdre la mémoire de décennies « fondatrices ».

« On ne doit pas y toucher » Résultat : les trois quarts de l’électricité française actuelle sont d’origine nucléaire. Avec le défilé des présidents, de De Gaulle à Sarkozy, en passant par Giscard, Mitterrand et Chirac, aucun doute : le nucléaire, « on ne doit pas y toucher » (Sarkozy). Ou alors, avec très grande circonspection : ne pas lancer la construction de Plogoff (promesse de campagne électorale de Mitterrand), arrêter le surrégénérateur Superphénix (trop de pannes et une ministre farouchement décidée à le fermer, Dominique Voynet)… Avec François Hollande, c’est Fessenheim qui est en ligne de mire. Même si la députée européenne Corinne Lepage, interviewée dans le film – et aux côtés de qui nous l’avons vu en avant-première – nous a affirmé n’être pas du tout persuadée, mais alors pas du tout, que cette fermeture interviendra véritablement fin 2016, comme affirmé aujourd’hui !

En cas d’accident, personne n’aurait les moyens de payer

« ÉPÉE DE DAMOCLÈS ». L’ancienne ministre de l’environnement, très énergique à l’écran, insiste sur le danger financier (« Épée de Damoclès ») que ferait courir à la France un accident nucléaire dans les années à venir, lâchant le chiffre de « 700 milliards d’euros ». En aparté, elle estime d’ailleurs que cela pourrait être bien davantage. En clair, personne n’aurait les moyens de payer, ni EDF, ni l’État… Deux ans et demi après Fukushima (Japon), vingt-sept ans après Tchernobyl (URSS), trente-quatre ans après Three Mile Island (États-Unis), il faut voir le documentaire pour comprendre aussi le chemin parcouru par les médias français. Aujourd’hui, France 3 peut se permettre de projeter dans les lucarnes – bien sûr à 23H, ce qui fait tard dans la grille, mais avec possibilité de visionnage ultérieur grâce au pluzz – ce qui serait naguère apparu comme un dangereux film antinucléaire ! Voire subversif : n’y voit-on pas le physicien Bernard Laponche, polytechnicien, dénoncer l’emprise du corps des Mines sur l’appareil d’État ayant pris toutes les décisions en faveur du nucléaire  au cours des décennies ? Un vrai crime de lèse-majesté, habituellement réservé aux colonnes de la presse écrite… Sans oublier le commentaire de fin, en forme de requiem, qualifiant l’énergie nucléaire d’ « énergie du passé ».

Une conclusion un peu rapide C’est d’ailleurs la critique que l’on pourrait faire au film que de se clore peu ou prou avec ces mots. Car, demain, et même après-demain, on n’en aura pas fini avec le nucléaire (et on ne parle même pas des déchets, non évoqués dans le docu- mentaire). L’exception ne va pas s’arrêter d’un coup, dans le pays le plus nucléarisé du monde. Les centrales en activité pourraient bien être poussées dans leurs retranchements, leur durée de vie étant allongée jusqu’à soixante ans voire plus. Qui (quels ingénieurs, techniciens, multiples sous-traitants…) continuera sur le terrain de surveiller avec une attention redoublée (vu leur âge) leur bon fonctionnement ? Qui en conservera la mémoire ? Comment s’assurer que la vigilance des organes prévus à cet effet, IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et ASN (autorité de sûreté nucléaire) demeurera au top, si l’énergie nucléaire est vue comme dépassée…

Des images d’archives incroyables

« PAS IMPOSSIBLE ». Comme le dit Jacques Repussard – avec une certaine audace, vu son poste de directeur général de l’IRSN, depuis dix ans il est vrai – « ce n’est pas impossible d’avoir un accident avec l’EPR ». Autrement dit, avec le réacteur de nouvelle génération, en construction à Flamanville (et en Finlande), dont Anne Lauvergeon, ex-patronne du groupe Areva vantait les mérites à la télévision, quelques heures seulement après les explosions sur les réacteurs de Fukushima. Avec l’EPR, séisme et tsunami n’auraient eu qu’à bien se tenir. Les images d’archives et les déclarations télévisées, que le réalisateur a su distiller avec habileté sont, à cet égard, impitoyables. Il y a celles qui glacent, comme le ministre de l’Intérieur Christian Fouchet s’exprimant après la mort de Vital Michalon lors des manifestations devant Creys-Malville en 1977. Il y a celles qui font rire : la pub d’un « parfum atomique » dans les années où l’atome fascinait. Il y a celles qui interrogent : l’explosion à l’air libre à Reggane, en Algérie, d’une bombe atomique dont on filme le champignon. Question : où étaient les « pious pious » chargés de surveiller l’explosion, ainsi que d’éventuelles populations alentour, et quelles doses ont-ils tous reçues ?

Et puis, il y a les déclarations d’aujourd’hui, où sourd l’amertume. Celle de Paul Quilès, notamment, qui fut conseiller à l’énergie de François Mitterranden campagne mais soigneusement écarté ensuite de ce secteur qui s’est interrogé un jour : « A-t-on le droit de mettre en péril l’humanité tout entière ? » Étonnant, non ? Publié le 02-10-2013 à 14h34 – Mis à jour le 03-10-2013 à 13h12 Par Dominique Leglu Directrice de la rédaction de Sciences et Avenir

1) Écrit par Frédéric Biamonti, Samuel Luret, Kenichi Watanabe, coproduit par Morgane et Kami productions. Diffusion sur France 3, vendredi 4 octobre, 23H10.

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/a-voir-a-faire/20131001.OBS9250/nucleaire-le-doc-subversif-qu-il-faut-voir-sur-france-3.html

 

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03 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Afrique 50 De sable et de sang (Cadtm)

Afrique 50  De sable et de sang (Cadtm) dans Anticolonialisme vautier

UN LIVRE-FILMS dans la collection « Mémoire populaire »

Dans ce livre, René Vautier, qui réalisera plus tard « Avoir 20 ans dans les Aurès », raconte l’aventure extraordinaire du tournage d’Afrique 50 (que vous pouvez voir dans le DVD). Le pamphlet époustouflant d’un jeune cinéaste de 20 ans qui voulait témoigner de ce qu’il voyait en Afrique et qui le révoltait. Ce récit trépidant et plein d’humour, accompagné de textes d’historiens et d’illustrations de l’époque, nous amène à réfléchir sur l’héritage et la colonisation et le rôle fondamental du cinéma. Le DVD contient les films AFRIQUE 50 (de René Vautier) et DE SABLE ET DE SANG (de Michel Le Thomas avec René Vautier), ainsi que des compléments (144 mn de vidéo au total).  Livre 134 pages – illustrations couleurs – carnet photos

LE LIVRE

A partir du récit du tournage mouvementé d’Afrique 50 et des lettres personnelles de René Vautier écrites à l’époque, des textes viennent éclairer le contexte historique du tournage et la trajectoire si particulière de René Vautier dans l’histoire du cinéma documentaire.
Les choix et les gestes de René Vautier supposent une conception entièrement renouvelée du cinéma, comme nous le montre Nicole Brenez, historienne du cinéma. Chacun de ses films constituent un pamphlet, un bouclier pour les opprimés et les victimes de l’histoire, une petite machine de guerre en faveur de la justice. Alain Ruscio, historien de la colonisation, souligne quant à lui le contexte historique du tournage dans une Afrique à la veille des luttes pour son indépendance et analyse l’imagerie coloniale à travers des illustrations d’époque. Enfin, Damien Millet, porte-parole du CADTM France (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde) nous parle de l’Afrique d’aujourd’hui et questionne l’histoire de la dette et les différentes responsabilités dans cet engrenage infernal organisant la domination des peuples du Sud au profit des créanciers et des entreprises multinationales.

Commandez Afrique 50 + De sable et de sang (LIVRE-DVD) !

Prix de vente : 22 euros + 3€ de frais de port si envoi postal (rajouter 1€ par livre supplémentaire)
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Belgique : CADTM, 345 Avenue de l’Observatoire, 4000 Liège. Tél : 32 (0)4 226 62 85. Contact : commandes@cadtm.org
France : CADTM, 21 rue de la Feularde, 45800 St Jean de Braye. Contact : commandes@cadtm.org
Autres pays : CADTM (secrétariat international), 345 Avenue de l’Observatoire, 4000 Liège, Belgique. Tél : 32 (0)4 226 62 85. Contact : commandes@cadtm.org

http://cadtm.org/Afrique-50-De-sable-et-de-sang

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03 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

La Révolution d’Octobre, (presque) 100 ans après (1)

La Révolution d’Octobre, (presque) 100 ans après (1) dans Histoire kustodiev_the_bolshevik

La Révolution russe d’octobre 1917 fut l’événement le plus marquant du XXe siècle. Mais puisque ce sont les gagnants qui écrivent l’histoire, il est peu connu que cette révolution n’était que l’ouverture d’une immense vague de contestation du capitalisme qui a balayé tout le monde industriel, suscitant de puissants échos également dans le monde colonial. Partout entre 1918 et 1921 les effectifs syndicaux et les journées de grèves ont atteint des records historiques, tandis que se gonflaient les rangs de l’aile révolutionnaire des partis socialistes.

L’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la Finlande ont connu des révolutions, dont la force motrice était la classe ouvrière. Des situations portant un potentiel révolutionnaire réel et immédiat ont surgi en Italie et dans des régions de Pologne et de France. Dans un mémorandum à la Conférence de paix à Versailles en 1919, le Premier Ministre britannique, Lloyd George, a écrit : « L’Europe entière est d’une humeur révolutionnaire. Les travailleurs ressentent une insatisfaction profonde des conditions de vie, telles qu’elles étaient avant la guerre. Ils sont remplis de colère et d’indignation. Tout l’ordre social, politique et économique existant est remis en question par les masses populaires d’un bout de l’Europe à l’autre.» (1)

Mais partout, sauf en Russie, la vague révolutionnaire a été refoulée (2). Cet échec est à l’origine de la montée subséquente du fascisme (qui jouissait partout de la sympathie, et souvent de l’appui financier, du patronat) et aussi du totalitarisme stalinien. Rosa Luxemburg, assassinée en janvier 1919 par des forces proto-fascistes allemandes, a correctement formulé l’alternative qui confrontait l’humanité comme « socialisme ou barbarie » (3). Mais si le rapport entre l’échec de la vague révolutionnaire à l’Ouest et la montée du fascisme est assez clair, le lien avec la montée du stalinisme est moins bien compris.

La Russie a connu deux révolutions en 1917, l’une en février, l’autre en octobre. En renversant la monarchie et son régime totalitaire (4) en février, les classes populaires n’avaient pas l’intention de remettre en cause le capitalisme. Cela explique pourquoi elles ont permis aux libéraux, représentants politiques des classes possédantes, de former le gouvernement provisoire. Les buts des travailleurs et des paysans étaient : une république démocratique, une réforme agraire (expropriation des terres de l’aristocratie et leur distribution aux paysans), le renoncement aux buts impérialistes de la guerre mondiale en faveur de la recherche active d’une paix démocratique et juste, et, finalement, la journée de travail de huit heures.

Les divers partis socialistes, y compris la majorité des Bolcheviks, ont appuyé le gouvernement libéral. Mais après le retour en Russie de Lénine au début d’avril le parti a rapidement changé de position. Si Lénine a pu si facilement conduire ce revirement, c’est parce que la base et les directions intermédiaires du parti, en très grande majorité ouvrières, avaient depuis longtemps conclu, sur la base de leur expérience historique et toute récente, que les classes possédantes étaient opposées à la démocratie et partisanes ferventes de l’impérialisme russe. Selon cette analyse, que la direction bolchevique avait temporairement abandonnée dans l’euphorie d’unité nationale apparente suivant la Révolution de février, la révolution ne pourrait gagner que si elle était dirigée par un gouvernement ouvrier et paysan et en opposition aux classes possédantes.

Ce que Lénine a apporté de vraiment nouveau pour les Bolcheviks en avril 1917 (ses fameuses « Thèses d’avril ») c’était son appel à la révolution socialiste en Russie. Il avait adopté cette position en 1915 sur la base d’une analyse des possibilités révolutionnaires immédiates ouvertes par la guerre mondiale dans les pays participants. Mais bien avant Lénine, Trotski, parmi d’autres militants de l’aile gauche du socialisme russe (5), avait conclu que la révolution en Russie, quelque soient ses buts initiaux, ne gagnerait que si elle renversait le capitalisme.

A partir de la fin d’avril, les Bolcheviks appelaient à la formation d’un gouvernement des soviets, ces conseils élus par les ouvriers et les soldats (ces derniers dans leur écrasante majorité recrutés dans la paysannerie) durant la Révolution de février. Ce serait un gouvernement exclusivement des classes populaires, qui priverait les classes possédantes du droit de représentation politique. Initialement cette position a attiré peu de soutien populaire. On jugeait qu’elle aliénerait gratuitement les classes possédantes, qui semblaient s’être ralliées à la révolution en février ; que cela provoquerait une guerre civile, que personne ne souhaitait. Les métallos de Petrograd, le noyau radical du mouvement ouvrier, faisaient exception. Dans certains quartiers industriels les soviets ont appelé au pouvoir soviétique dès la Révolution de février.

Mais après huit mois d’inaction et de sabotage de la part du gouvernement provisoire libéral, et face au danger imminent d’un soulèvement contre-révolutionnaire militaire appuyé par un lock-out déguisé des patrons, les masses populaires ont pu se convaincre de la justesse de la position bolchevique. Partout on exigeait le transfert immédiat du pouvoir aux soviets, ce qui a été fait le 25 octobre presque sans effusion de sang.

De ce point de vue, la Révolution d’octobre peut être vue comme un acte en défense de la Révolution démocratique de février face au danger imminent de contre-révolution. Mais puisque cette seconde révolution étaient dirigée contre les classes possédantes, elle portait en elle une dynamique anticapitaliste claire. En même temps, la Révolution d’octobre était bien plus qu’un acte de défense. Elle s’est faite également dans l’espoir d’inspirer les classes populaires en Occident à suivre l’exemple russe. Ce n’était pas la simple expression d’un idéalisme internationaliste. C’était vu comme une condition fondamentale de survie de la révolution.

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_content&view=article&id=909:la-revolution-doctobre-90-ans-apres&catid=98:R%C3%A9volutions&Itemid=53

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03 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

La Révolution d’Octobre, (presque) 100 ans après (2)

La Révolution d’Octobre, (presque) 100 ans après (2) dans Histoire 1917bolshevikregiment

La survie de la révolution

En bons marxistes, les bolcheviks considéraient que la Russie, pays pauvre et très majoritairement paysan, ne possédait pas les conditions matérielles et politiques du socialisme. La Russie avait besoin de l’aide de pays socialistes développés pour réaliser une transformation socialiste. Mais il y avait d’autres problèmes encore plus urgents qui ne pouvaient trouver leur solution sans l’aide de révolutions à l’Ouest. Pour commencer, les États impérialistes n’accepteraient jamais une révolution socialiste en Russie. Et, en fait, tous les pays industriels (et quelques-uns peu industrialisés) ont envoyé des troupes contre les soviets et/ou ont financé les forces contre-révolutionnaires indigènes. Ils ont également érigé un blocus économique et diplomatique autour de l’État soviétique.

L’autre problème immédiat était la paysannerie, 85 % de la population. Elle appuyait les Bolcheviks dans la mesure où ceux-ci permettraient aux paysans de réaliser la réforme agraire et retireraient le pays de la guerre impérialiste. Mais comme classe, les paysans (et notamment les paysans riches et moyens, ces derniers étant majoritaires) n’étaient pas spontanément collectivistes. La terre distribuée, ils risquaient fort de se retourner contre les travailleurs, qui seraient forcés d’adopter des mesures collectivistes pour défendre la révolution et assurer leur propre survie.

Cette analyse n’était pas limitée à la direction du Parti bolchevique. Elle était largement partagée par les masses ouvrières, qui suivaient attentivement les péripéties des luttes à l’Ouest. Même les Mencheviks, marxistes « orthodoxes » qui en octobre avaient refusé d’appuyer la nouvelle révolution parce que les conditions du socialisme manquaient, ont fini par s’y rallier dès que la révolution a éclaté en Allemagne en décembre 1918. A leurs yeux cela rendait enfin viable la révolution socialiste en Russie.

Contre toute attente, la révolution en Russie, qui a dû organiser à partir de zéro une armée dans des conditions d’effondrement économique, a survécu malgré son isolement. Cela a été rendu possible en grande partie grâce à la montée ouvrière en Occident, qui a limité la capacité d’intervention directe des États capitalistes. Comme l’explique un historien américain, « Les hommes d’État à Paris étaient assis sur une mince croûte de terrain solide, sous laquelle bouillonnaient les forces volcanique de bouleversement social… Il y avait donc une raison absolument convaincante expliquant pourquoi les puissances alliées ne pouvaient satisfaire les attentes des Russes blancs en intervenant avec un plus grand nombre de troupes : il n’y avait pas de troupes fiables. L’opinion commune des grands hommes d’État et des généraux, c’est que la tentative d’envoyer un grand nombre de soldats en Russie finirait probablement en mutinerie. » (6)

A Winston Churchill, qui demandait avec insistance l’envoi de plus de troupes en Russie, Lloyd George a répondu que, s’il faisait cela, « la Grande-Bretagne elle-même deviendra bolchevique et nous aurons des soviets à Londres. » Il exagérait sans doute le danger imminent de la révolution, mais le refus des travailleurs portuaires de charger les armes, les manifestations de masse à travers le pays, la menace immédiate d’une grève générale et l’allusion à des actions encore plus décisives qui se préparaient (350 conseils locaux ont été constitués et attendaient impatiemment le mot d’ordre de commencer) — tout cela a empêché une intervention d’envergure avec la France en août 1920 du côté des forces polonaises. Ce geste désintéressé, peu dans le caractère de la direction majoritairement réformiste du Parti travailliste, donne la mesure de la période. Cette mobilisation a apporté une contribution directe et importante à la survie de la révolution en Russie.

La révolution a également résisté à l’hostilité des paysans, aliénés par le monopole de grain du gouvernement et par la réquisition sans contrepartie de leurs surplus, et souvent aussi de ce qui n’était pas en surplus. Mais les paysans comprenaient aussi que les bolcheviks étaient la seule force capable d’organiser la victoire sur la contre-révolution, qui aurait noyé la réforme agraire dans un bain de sang paysan (7). Ainsi, un grand soulèvement paysan a éclaté dans la région centrale de la Volga (au sud-est de Moscou) au printemps 1919. Cet été le général blanc Denikine a lancé une offensive majeure à partir du sud, comptant sur le soutien des paysans révoltés. Pour les bolcheviks c’était le moment le plus désespéré de la guerre civile. Et ils ont tenté tout — répression, propagande, allégement du fardeau fiscal des paysans moyens, amnistie pour les paysans qui ont « par inconscience » adhéré à la révolte. Le tout sans effet.

Le tournant est arrivé seulement lorsque Denikine s’est approché de Moscou et que le danger d’un retour des grands propriétaires était devenu tangible pour les paysans. A ce moment la révolte est partie en fumée et près d’un million de déserteurs paysans ont volontairement regagné les rangs de l’Armée rouge (8).

Mais la victoire, après trois ans de guerre civile et d’intervention étrangère, fut payée d’un prix terrible : des millions de morts, la plupart emportés par la faim et l’épidémie ; une économie dévastée ; une classe ouvrière, force motrice de la révolution, dispersée et exsangue. Avec l’isolement international de la révolution, cela constituait le terrain socio-politique qui allait nourrir la montée de la dictature bureaucratique dans les années suivantes. Pour cette raison, Staline, faisant fi de l’analyse marxiste, a affirmé en 1924 la possibilité de construire le socialisme dans la Russie isolée. Entre autres, cette nouvelle « théorie » servait de justification à la subordination des partis communistes étrangers aux intérêts de l’élite bureaucratique russe, une politique qui demandait l’abandon par ces partis de leur mission révolutionnaire. Le régime bureaucratique, qui allait écraser sa propre classe ouvrière sous les rouages de sa machine répressive et qui la maintiendrait atomisée pendant six décennie, n’était aucunement intéressé à des révolutions à l’étranger, et surtout pas en Occident. En fait, il y voyait un danger mortel.

« Ils ont osé » Appuyant la demande des comités d’usine au printemps 1918 de nationaliser les entreprises industrielles — mesure qui n’avait pas été prévue en octobre par les Bolcheviks (9) — un militant a expliqué : « Les conditions étaient telles que les comités d’usines ont pris le plein contrôle des entreprises. C’était la conséquence de tout le développement de notre révolution, le résultat inévitable de la lutte de classe qui se déroulait. Le prolétariat ne s’est pas tellement avancé vers cela que les circonstances elles-mêmes l’y ont amené. Il a dû simplement faire ce que dans la situation donnée il ne pouvait pas refuser de faire.

« Et quelque terrible que cela puisse paraître à plusieurs, cela signifie l’écartement total des capitalistes de la gestion de l’économie. Oui, cela veut dire des “expériences socialistes”, comme nos adversaires aiment nous le lancer en se moquant de nous… Oui, nous devons le dire : ce que la classe ouvrière de la Russie a dû faire c’est la suppression du capitalisme et la reconstruction de notre économie sur une nouvelle base socialiste. Et puisque cela se fait par la classe ouvrière et que les capitalistes sont écartés au cours de la lutte révolutionnaire, cela doit devenir la régulation socialiste…» Cela sera-t-il une nouvelle Commune de Paris (10) ou amènera-t-il au socialisme mondial — cela dépend des circonstances internationales. Mais nous n’avons absolument pas d’autre alternative » (11).

Même 100 ans plus tard, il est trop tôt pour tracer le bilan définitif de la Révolution d’octobre d’un point de vue socialiste. Mais maintenant, alors que rien ne semble rester de la Révolution d’octobre (l’avenir montrera si c’est une illusion), on peut au moins dire : « Acculés au mur, ils ont osé ». Ils se sont lancés dans une contre-offensive audacieuse qui avait une chance de gagner, au lieu de se replier dans une tactique défensive impuissante. Aujourd’hui, lorsque la survie même de l’humanité est en jeu, il y a sûrement encore quelque chose à apprendre à cette révolution.

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_content&view=article&id=909:la-revolution-doctobre-90-ans-apres&catid=98:R%C3%A9volutions&Itemid=53

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