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11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

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Militantisme handi : Les Dévalideuses, à l’assaut du validisme

Depuis 2019, le collectif Les Dévalideuses s’attaque à faire vivre les luttes handies-féministes. En septembre dernier, les militantes ont organisé une action de blocage au métro des Invalides qui a fait grand bruit. Retour sur cette action dont l’organisation permet de mettre en avant les enjeux d’accessibilité des luttes.

Le 17 septembre dernier, les Dévalideuses organisaient une action de blocage de la station de métro Invalides à Paris, pour dénoncer l’inaccessibilité du métro parisien, et plus largement de l’ensemble de la société. Cette action s’inscrivait dans le cadre d’un week-end de séminaire des Dévalideuses, premier et pour l’instant unique moment où les membres de ce collectif, qui existe depuis plus de 5 ans, ont pu se réunir en présentiel. C’est l’occasion de s’interroger sur l’impact de l’inaccessibilité de la société, comme des milieux militants, sur les luttes antivalidistes.

Des parcours militants semés d’obstacles

Le validisme désigne l’oppression structurelle subie par les personnes qui ne sont pas « valides », c’est à dire qui ne correspondent pas aux normes de capacités physiques, sensorielles, psychologiques ou émotionnelles imposées par la société. Depuis plus de 50 ans, des militant·es antivalidistes se mobilisent pour dénoncer les discriminations et la ségrégation qu’iels subissent et faire valoir leurs droits. Pourtant, ces luttes restent peu connues du grand public.

Le validisme est par ailleurs très lié aux autres rapports de domination, le capitalisme, le patriarcat et le racisme notamment. Pourtant, alors qu’on estime à 10 % la part de personnes handies dans la population, peu d’entre elles s’investissent dans les syndicats et autres contre-pouvoirs.

C’est qu’il faut d’abord prendre conscience de tous les freins rencontrés par les militant·es handi·es, pour pouvoir s’organiser et mener des actions dans une société qui leur est particulièrement inaccessible. Comment se réunir ou participer à des manifestations quand les transports, les lieux susceptibles d’accueillir des réunions et l’espace public en général, ne sont pas adaptés aux personnes à mobilité réduite ? [1] Comment communiquer avec des outils qui ne sont pas accessibles aux personnes sourdes ou aveugles par exemple ? Comment s’organiser face à l’exploitation quand on travaille en ESAT (Établissements et services d’aide par le travail) et qu’on n’a le droit ni de se syndiquer ni de faire grève ? [2] Il faut enfin prendre conscience des risques accrus, pour les personnes handies qui se mobilisent : risques graves sur la santé par le Covid dans des espaces où les protocoles sanitaires sont abandonnés ou peu suivis, risque d’être privé·e de soins ou de la présence de son auxiliaire de vie en cas de garde à vue…

Repenser les modes d’organisation

Les militant·es antivalidistes font souvent le choix de la non-mixité, comme c’est le cas pour les Dévalideuses. Pour toutes les raisons qui conduisent les militant·es féministes ou antiracistes à le faire, mais également parce qu’un travail indispensable d’adaptation des outils, du fonctionnement et des modalités d’action est nécessaire pour tenir compte des besoins d’accessibilité de leurs membres, qui peuvent être très divers.

Les Dévalideuses, c’est actuellement une quinzaine de membres actives, et beaucoup de demandes d’adhésion laissées en attente. Pourtant la volonté de s’agrandir et de massifier est bien présente. Mais à chaque nouvelle adhésion se pose la question des besoins de la nouvelle adhérente, et du travail à accomplir pour lui rendre le collectif accessible, ce qui peut parfois conduire à des changements importants d’outils ou de modes de fonctionnement interne. L’ampleur du travail qui doit ainsi être fait est à l’image de l’inaccessibilité de la société et des milieux militants ordinaires.

Depuis les années 1970, les militant·es antivalidistes se trouvent souvent contraint·es à des actions menées par un petit nombre, qui doivent prendre un caractère spectaculaire pour pouvoir aboutir : grèves de la faim, blocages et occupations… (par exemple le 504 sit-in en 1977 aux États-Unis [3], ou les blocages de train et avion menés par Handi-Social à Toulouse en 2018 [4]).

Recette pour une action antivalidiste réussie

L’action des Dévalideuses au métro Invalides a nécessité un important travail de préparation, sur plus de 6 mois en amont. Il a fallu trouver le moyen pour qu’un maximum de monde puisse venir, se loger, et participer à l’action en minimisant les risques. Il fallait aussi s’assurer de la portée médiatique de l’action puisqu’il était difficile de pouvoir compter sur une participation de masse comme sur la possibilité de faire durer le blocage.

Et de ce point de vue, cette action a été une réussite, et un exemple inspirant. Alors que c’était une première pour le collectif, mais aussi individuellement pour la grande majorité des participant·es, tout avait été minutieusement préparé en amont : repérage et transmission d’infos sur l’accessibilité, distribution des rôles, protocole sanitaire, communication, contacts presse, … Et la presse était effectivement bien là, ce qui a permis une visibilité médiatique importante.

À cette visibilité s’est ajoutée celle sur les réseaux sociaux, espace privilégié de militantisme pour nombre de personnes qui n’ont que difficilement accès à l’espace public. Et les retombées pour le collectif sont très prometteuses : les Dévalideuses ont reçu des centaines de messages de soutien, d’encouragement et de remerciement, et presque autant de personnes se sont signalées volontaires pour participer à d’autres actions de ce type. Un nouveau défi pour ce collectif qui depuis travaille d’arrache-pied à un changement d’échelle.

L’engouement qu’a reçu cette action, en particulier parmi les personnes concernées par le handicap révèle qu’il existe une envie et un besoin importants de défendre leurs droits et de lutter contre l’oppression qu’iels subissent. À nous, dans toutes nos luttes, de travailler à ce qu’iels y trouvent leur place !

Julie (UCL Fougères) 6 décembre 2023

https://www.unioncommunistelibertaire.org/

[2] En France, 120 000 personnes travaillent en ESAT mais sont considérées comme des « bénéficiaires » et non des salarié·es. Le droit de se syndiquer et de faire grève ne leur a été accordé que récemment, en novembre 2023 dans la loi « pour le plein emploi », qui attaque par bien d’autres aspects les droits des travailleurs et travailleuses handicapé·es. Nous y reviendrons dans un prochain numéro !

[3] 150 personnes ont occupé pendant 28 jours le bureau du Ministère de la santé à San Francisco, pour exiger l’application de l’article 504 de la loi sur la réadaptation prévoyant l’obligation d’accessibilité des espaces ouverts au public.

[4] Une quinzaine de personnes handicapées ont mené plusieurs actions, bloquant le départ d’un train et d’un avion pendant quelques heures, ainsi qu’un convoi Airbus pendant 24h, pour dénoncer l’inaccessibilité des transports et demander le retrait de la loi ELAN. Iels ont par la suite été ensuite poursuivi·es et condamné·es lors d’un « procès de la honte », dans des conditions indignes révélant l’inaccessibilité de la justice.

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07 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

bretagne (reporterre)

Pesticides : le combat des familles d'agriculteurs souffrant de tumeurs

Un collectif breton réclame la reconnaissance des tumeurs cérébrales comme maladie professionnelle liée à l’exposition aux pesticides.

Pesticides : le combat des familles d’agriculteurs souffrant de tumeurs

« C’était une battante, raconte son compagnon Jean-Louis. Elle avait des paralysies dans les mains, les jambes mais elle gardait toute sa conscience. » Elle est morte en 2020 à 67 ans — neuf mois ont séparé l’apparition des premiers symptômes de son décès. Comme Odette Gruau, bien d’autres agriculteurs sont touchés par des tumeurs cérébrales.

En Bretagne, le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, qui a adressé lundi 4 décembre un courrier à la Première ministre Élisabeth Borne, réclame que ces pathologies soient inscrites dans le tableau des maladies professionnelles agricoles. Cela permettrait aux agriculteurs d’être automatiquement reconnus comme souffrant d’une maladie professionnelle s’ils ont utilisé tel ou tel pesticide en lien avec leur pathologie.

Depuis 2020, cinq agriculteurs et une agricultrice du Grand Ouest, du Morbihan au Maine-et-Loire, ont bien obtenu, après leur décès, le classement de leur tumeur comme maladie professionnelle. Mais cela reste exceptionnel. Quatre autres dossiers sont en cours d’instruction.

« À la fin, il ne pouvait plus parler »

Clément Sauvaget est mort à 69 ans d’une tumeur nommée oligodendrogliome. La reconnaissance en maladie professionnelle est arrivée en 2020, onze après son décès. Pour son épouse Michèle, c’est « la reconnaissance de son combat ». Éleveur laitier en Vendée, tout a commencé par des malaises. « Il était persuadé que c’était à cause des produits. Il en manipulait depuis ses 13-14 ans. Il est né en 1940, une époque où les paysans ont voulu moins travailler grâce à la modernisation et sortir d’une vie difficile. » Un an a séparé les premiers malaises et le décès de l’éleveur. « À la fin, il ne pouvait plus parler. Il comprenait ce qu’on lui disait mais il ne pouvait plus s’exprimer, c’était très difficile. »

Les tumeurs cérébrales, comme l’oligodendrogliome de Clément Sauvaget ou le glioblastome de Gérard Leroux, touchent de nombreuses fonctions comme l’équilibre, la capacité à écrire ou à s’exprimer. « Un matin, Gérard m’a dit qu’il n’arrivait plus à écrire, j’ai pensé à un AVC », raconte son épouse Jasmine. Le diagnostic est tombé quelques jours plus tard. Il a rapidement perdu certaines facultés, s’embrouillait dans les chiffres, n’arrivait plus à parler. D’abord éleveur de vaches laitières, il s’était tourné par la suite vers un poulailler industriel de dinde puis la culture de céréales. Gérard est mort fin 2019 à 62 ans, et la reconnaissance en maladie professionnelle a été actée en septembre dernier.

Accompagnement des familles

Christophe Olivier, lui, est décédé à 44 ans. « Quand il traitait, surtout le colza, il avait des vertiges, envie de vomir et de dormir », raconte sa compagne Karine. Il s’agissait des premiers symptômes. Dix-huit mois plus tard, il mourait.

« Il est temps de faciliter la vie des familles » explique l’avocate du collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, Hermine Baron. Aujourd’hui, ce sont aux proches de démontrer l’exposition aux pesticides, souligne-t-elle. Trois maladies sont reconnues comme liées aux pesticides : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et ceux du sang. « La littérature scientifique démontre un lien de causalité entre ces tumeurs et l’exposition aux pesticides », souligne Hermine Baron. Une étude de l’Inserm, publiée en 2021, explique que « les personnes ayant travaillé dans au moins une culture ou un élevage présentaient une élévation du risque de tumeur. Les risques étaient plus élevés pour certaines cultures : pois fourrager, betteraves, pommes de terre. »

Dans sa thèse en santé publique soutenue en 2018, Clément Piel souligne par ailleurs la dangerosité des pesticides issus de la famille des carbamates dans le développement de ces tumeurs.

L’inscription des tumeurs cérébrales aux tableaux des maladies professionnelles offrirait une « protection renforcée des travailleurs, assurant un accès plus rapide aux indemnisations et aux soins nécessaires » souligne le courrier adressé à la Première ministre. Car les tumeurs vont vite. Hermine Baron résume : « Nous avons très peu de temps pour connaître les personnes malades, elles partent trop vite à cause de la rapide progression de la maladie. »

Julie Lallouët-Geffroy 7 décembre 2023

https://reporterre.net/

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09 mars 2022 ~ 0 Commentaire

handicap (fr3)

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Elections présidentielles. Les personnes handicapées veulent faire entendre leurs voix

Entre 150 et 200 personnes ont manifesté dans Rennes, comme dans la matinée à Quimper , répondant à un appel national de l’Association des Paralysés de France, pour réclamer davantage de considération, en s’adressant notamment aux candidats à l’élection présidentielle.

« C’est une belle concentration de fauteuil ! » Avec son fauteuil électrique, Charlotte suit le cortège dans les rues de Rennes. Une déambulation de personnes handicapées, d’aidants et de salariés de l’entreprise Assia, qui intervient dans les soins et le maintien à domicile.

Il y a quelques jours, la jeune femme de 29 ans a témoigné d’une situation « qui commence à être compliquée« . Faute d’une tournée d’un service de nuit, elle est contrainte de se coucher à 18 heures. « Je suis dans un état de dépendance qui ne permet pas, une fois que je suis couchée à 18h, de me relever pour aller aux toilettes » explique-t-elle.

« Depuis au moins quinze jours, je suis obligée de dormir dans mon fauteuil » raconte Charlotte, qui ne peut se résoudre à faire une croix sur toute vie sociale. « Je n’ai que ça, puisque je n’ai pas d’activité professionnelle« .

A ses côtés, Sandra Body acquiesce. Elle connait bien Charlotte et sa situation. « Cela fait trois mois que l’on cherche des salariés pour la nuit, comme pour le jour du reste, et l’on a pas réussi » explique la directrice du pôle intervention à domicile d’Assia, « on a donc dû annuler la tournée de nuit qui permettait à Charlotte d’avoir une vie sociale« .

Ce métier là, ce n’est pas un métier, c’est une vocation Charlotte

Une difficulté de recrutement qui, outre les horaires atypiques qui rendent la vie de famille compliquée, tient à un manque de reconnaissance « sociétal » selon Sandra Body, et à « une rémunération, qui même si elle tend à s’améliorer, ne répond pas aux besoins des salariés qui eux-mêmes se précarisent de plus en plus« .

Faire entendre sa voix

A la fin du parcours, quelques centaines de mètres dans les rues de Rennes, l’Association des Paralysés de France organisera des prises de paroles. Charlotte y prendra part, pour donner corps aux revendications de 23 millions de personnes. « 12 millions de personnes handicapées, et 11 millions d’aidants » détaille Cécile Cottebrune Desbats, la directrice territoriale des actions associatives de APF France Handicap.

Ce sont également 23 millions de voix. Des personnes qui veulent être reconnues comme citoyens à part entière, et qui aujourd’hui, à Rennes comme ailleurs en France, interpellent les candidats à l’élection présidentielle.

On y évoquera le montant de l’allocation adultes handicapés, mais aussi les délais de traitements des dossiers, ainsi que la question de la « déconjugalisation » de l’allocation, une revendication de longue date.

09/03/2022 Stéphane Grammont

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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17 juin 2021 ~ 0 Commentaire

adultes handicapés (le huff’)

handicap

Allocation adulte handicapé: à l’Assemblée, les députés d’opposition vent debout

Le sujet sensible du calcul de l’Allocation adulte handicapé pour les personnes en couple a mis l’hémicycle sous haute tension.

Coup de chaud à l’Assemblée nationale. Le sujet sensible du calcul de l’Allocation adulte handicapé (AAH) pour les personnes en couple a mis l’hémicycle sous haute tension ce jeudi 17 juin, la majorité se divisant et le gouvernement devant recourir au vote bloqué.

Portée par les oppositions de droite comme de gauche ainsi que par le groupe Agir allié de la majorité, la mesure d’individualisation de l’AAH, sans tenir compte des revenus du conjoint, n’a ainsi pas pu être adoptée. Via le vote bloqué, le gouvernement a choisi le texte et n’a pas permis la mise au vote de leurs amendements. En colère, les députés d’opposition de droite comme de gauche ont alors décidé de s’en aller.

La mesure d’individualisation de l’AAH, sans tenir compte des revenus du conjoint, doit permettre de ne pas pénaliser certains allocataires. Elle est au cœur de la proposition de loi portant “diverses mesures de justice sociale” débattue dans l’hémicycle en deuxième lecture, dans le cadre d’une “niche” du groupe communiste.

“Situation inique et injuste”

Gouvernement et groupes LREM et MoDem s’opposent à cette “déconjugalisation”, qui fait l’objet d’un bras de fer.

De LFI à LR, en passant par le groupe Agir allié de la majorité, de très nombreux députés ont demandé de mettre fin à une “situation inique et injuste” pour les personnes handicapées, sommées de choisir entre “vivre en couple ou être indépendants financièrement” selon eux.

Le gouvernement, par la voix de Sophie Cluzel, défend un simple abattement forfaitaire de 5000 euros sur les revenus du conjoint, “plus redistributif”. Plus de 60% des 150.000 couples dont le bénéficiaire de l’AAH est inactif conserveraient ainsi leur AAH à 903 euros, au lieu de 45% des couples aujourd’hui.

La secrétaire d’État aux Personnes handicapées a fini par demander la “réserve des votes” sur les amendements des oppositions, les scrutins étant remis à un moment choisi par le gouvernement. La déconjugalisation de l’AAH n’a pas été inscrite dans la version de l’article adopté, au grand dam de l’opposition.

“Atteinte très grave à la démocratie parlementaire”

Le patron des députés communistes André Chassaigne a dénoncé un “coup de force” et “une atteinte très grave à la démocratie parlementaire”. Comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous, une grande partie de l’opposition a ensuite quitté l’hémicycle:

“En utilisant ces artifices, vous dénaturez les droits du Parlement. Vous serez responsables de l’abstention dimanche” au premier tour des élections régionales et départementales, a également affirmé Christine Pires-Beaune (PS). “Vous faites des fautes morales”, a pointé François Ruffin (LFI), rappelant le douloureux épisode pour la majorité, qui avait tergiversé, sur le vote d’une proposition de loi prévoyant de porter le congé pour deuil d’enfants à 15 jours ouvrés.

“Vous êtes en train de tout gâcher”, a aussi lancé Marc Le Fur pour LR.

L’air grave, la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel a pour sa part assuré face à plusieurs députés manifestement émus et en colère: “je suis totalement respectueuse de tout le monde”. Après le départ des députés d’opposition, la proposition de loi a été en toute logique largement adoptée, à 99 voix pour et 4 contre.

Créée en 1975, l’AAH est destinée à compenser l’incapacité de travailler. Elle est versée sur des critères médicaux et sociaux. Elle compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270.000 sont en couple, pour une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros.

17/06/2021

https://www.huffingtonpost.fr/

Lire aussi:

Allocation adulte handicapé : le brutal passage en force du gouvernement

Handicapées et en couple: pourquoi l’AAH doit être « déconjugalisée »

Déconjugalisation de l’AAH. Les députés LREM s’opposent à l’autonomie des personnes handicapées (Révolution Permanente)

Les personnes handicapées, dans l’angle mort des mobilisations sociales (NPA)

« Ni pauvres ni soumis » (NPA)

Egalité pour les handicapés ! (NPA)

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01 septembre 2020 ~ 0 Commentaire

gaza stories (ujfp)

Gaza Stories « Naji, cycliste à la prothèse »

Le Tour de France vient de s’élancer, un événement suivi par les médias du monde entier. La Palestine n’échappe pas à cet engouement et, à Gaza en particulier, c’est l’occasion pour Naji Naji de relever un nouveau défi !

Naji est un sportif, membre de l’équipe palestinienne de football des handicapés et un militant pour le droit des personnes handicapées. Naji a pratiqué beaucoup de sports différents et le Tour de France est l’occasion d’un nouveau défi : le cyclisme.

A travers ce défi , Naji cherche à motiver par son exemple les jeunes handicapés à se lancer dans le sport. C’est aussi un moyen pour monter une équipe palestinienne de vélo-handicapés et, pourquoi pas, développer d’autres disciplines comme la course.

Autant d’occasions pour lever le drapeau de la Palestine à des concours internationaux (avec cette ironie pour le marathon qui se coure sur une distance équivalente à la longueur de la Bande de Gaza – 42,2 km).

mardi 1er septembre 2020  Iyad Alasttal

https://www.ujfp.org/

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08 août 2020 ~ 0 Commentaire

italie 1 (contretemps)

pci italia

« Il n’y a rien de mystérieux dans le désastre de la gauche italienne ». Entretien avec F. Turigliatto

Comment expliquer le « désastre » de la gauche italienne ? La question a pris une ampleur tout à fait particulière au cours de ces deux dernières années, alors que le pays a connu le gouvernement « le plus à droite de toute son histoire républicaine », une situation d’urgence sanitaire et l’aggravation sans précédent d’une crise économique larvée qui dure depuis près de trente ans.

Rien ne semble vouloir surgir de ce champ de ruine. Et pourtant, les derniers soubresauts politiques, fruits d’une longue incubation dans les entrailles de la Péninsule, forcent à prendre une respiration, un temps d’arrêt, une pause, dans le flux incessant des nouvelles, afin de rechercher les causes de l’effondrement sans appel de l’une des gauches les plus puissantes d’Europe après la Seconde Guerre mondiale.

Militant de longue date de la gauche radicale, ancien sénateur de Rifondazione comunista exclu en 2007 de ce parti pour avoir voté au Sénat contre l’intervention militaire italienne en Afghanistan, Franco Turigliatto a vécu de près, durant un demi siècle, les luttes, les victoires et les défaites du mouvement ouvrier ; il est aujourd’hui membre de Sinistra anticapitalista.

Le 2 juin 2020, la République italienne fêtait ses 74 ans. Nous reviendrons plus tard sur la période actuelle, mais je voudrais commencer par te faire réagir sur la période qui suit la Seconde Guerre mondiale et sa signification…

Le 2 juin 1946, un référendum valide le choix du peuple italien de mettre fin à la monarchie et de se doter d’une structure constitutionnelle républicaine. C’est une victoire en demi-teinte, contestée, marquée par un vote différencié entre le Nord et le Sud, qui a toutefois ratifié une profonde rupture institutionnelle et politique avec le passé. L’expulsion de la monarchie savoyarde, directement responsable de la montée du fascisme, d’une dictature qui a duré plus de 20 ans et de l’immense tragédie de la guerre, réceptacle et point de référence de tout mouvement réactionnaire, était indispensable à la reconstruction démocratique du pays.

Mais le 2 juin a pris également une autre signification, celle de l’affirmation de l’Italie comme puissance impérialiste qui s’exprime notamment par le défilé militaire massif des Forces armées, dénoncé constamment et avec vigueur par les organisations pacifistes et anticapitalistes. Ce n’est pas un hasard si, même pendant les jours terribles de la pandémie et du confinement, les industries d’armement ont été soustraites à toute interruption de production, continuant à fabriquer des chars et des avions de combat.

Cette année, pour des raisons évidentes, le défilé militaire n’a pas eu lieu. Mais ce même jour, qui reste le symbole de la victoire de la république antifasciste, les forces de droite, d’extrême droite et fascistes sont descendues dans la rue, dans l’espoir de susciter un dangereux chaos politique et idéologique réactionnaire qui permettrait de capitaliser et polariser le désespoir de vastes secteurs sociaux, en particulier la petite-bourgeoisie appauvrie par la crise économique et sociale.

Ce qui est grave, c’est que les syndicats, et en particulier la CGIL, n’ont pas même envisagé la nécessité de promouvoir des actions, même symboliques, pour s’y opposer ; ils sont restés passifs, totalement subordonnés et alignés derrière le gouvernement actuel[1]. Les manifestations dispersées de la gauche radicale et des syndicats de base ne pouvaient pas faire contrepoids à l’action de Matteo Salvini (Lega) et de Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia – formation d’extrême-droite) qui ont occupé la Piazza del Popolo à Rome, une place symbolique pour la gauche.

Une situation tragique au vu des espoirs qu’avait suscités la fin de la Seconde Guerre mondiale…

Les grands espoirs du mouvement partisan et populaire pour un changement social et économique radical après la défaite du fascisme, l’effondrement des anciennes structures de l’État, la dissolution de l’armée et la présence des structures organisées, ont émergé de la résistance armée, mais le peuple a rapidement été déçu. Les partis de gauche, au nom de la reconstruction nationale et du compromis unitaire avec les forces démocratiques bourgeoises, ont participé activement à la reconstruction de l’État capitaliste : appareil judiciaire, de défense, politique et administratif à différents niveaux.

Leur choix n’a pas été de transformer la lutte partisane en une révolution socialiste comme dans la Yougoslavie voisine. La purge des hauts fonctionnaires complices du fascisme est restée entièrement limitée aux cas les plus flagrants. La classe bourgeoise, responsable d’avoir choisi le fascisme dans les années 1920, avec lequel elle n’a commencé à prendre ses distances que lorsque les destinées de la guerre semblaient scellées, parvint ainsi à garder le contrôle des structures économiques. Les usines occupées par les ouvriers qui les avaient défendues du démantèlement et des raids nazis furent rendues à leurs « propriétaires légitimes » et les luttes des ouvriers, sans parler des actions désespérées des groupes de partisans, durement réprimées.

Dans ce scénario, l’Assemblée constituante, après deux ans de travail, a approuvé le 22 décembre 1947 la nouvelle Charte constitutionnelle (qui est entrée en vigueur le 1er janvier 1948), une constitution très novatrice, considérée par beaucoup comme la plus démocratique du monde. Ce n’est pas un hasard si, même aujourd’hui, malgré les nombreuses manipulations pernicieuses dont elle a fait l’objet, il est encore juste de défendre ses contenus démocratiques, même si les forces de gauche ont tendance à la mythifier en ne comprenant pas pleinement sa nature et ses limites. Il existe certes une constitution formelle mais aussi une constitution matérielle, expression de rapports de force toujours plus favorables au capital qu’à la classe ouvrière.

Comme je l’ai écrit dans de nombreux articles, en 2016, à l’occasion du référendum sur la contre-réforme constitutionnelle voulue par Matteo Renzi et dont il est sorti défait, la Constitution de 1948 n’était pas la constitution des conseils d’usines, de l’autogestion et de la démocratie directe.

C’était une constitution indéniablement fortement démocratique, mais bourgeoise, qui garantissait la propriété privée des moyens de production et le système capitaliste en tant que tel. Elle  se fondait sur d’importants instruments démocratiques et des dispositifs caractérisés par une importante division des pouvoirs de l’État et par leur équilibre, par des mécanismes électifs proportionnels qui assuraient une large représentation des classes subordonnées ainsi que par un strict bicamérisme visant à éviter les coups de force législatifs et à rechercher l’échange entre les différents secteurs de la classe bourgeoise et des compromis partiels avec les forces de la classe ouvrière.

Les partis de gauche, qui avaient renoncé à la révolution sociale, ont réussi à faire inscrire dans la Constitution, non seulement les règles de protection de la liberté et des droits, mais aussi certains principes, bien que génériques, d’égalité et de justice sociale. Mais ces principes n’étaient inscrits que sur le papier et comme l’avait déclaré le juriste Piero Calamandrei :

« Pour dédommager les forces de gauche de la révolution manquée, les forces de droite ne se sont pas opposées à accueillir au sein de la Constitution les éléments d’une révolution promise. Seul l’avenir nous dira laquelle de ces deux forces a vu le plus juste dans cette escarmouche ».

Et de fait, la « République fondée sur le travail » n’a pas empêché les choix agressifs de la bourgeoisie, la dure exploitation de la classe ouvrière dans les années 1950 et 1960, les licenciements massifs, les représailles politiques sur les lieux de travail et les violences policières contre les manifestations d’ouvriers et de paysans qui, en vingt ans, ont fait plus de 150 morts. Dans une phase ascendante de l’économie mondiale, le capitalisme italien a connu un développement sans précédent et une large industrialisation du pays a eu lieu.

Les principes démocratiques et sociaux inscrits dans la Constitution italienne n’ont pas été réalisés pendant de nombreuses années. La Cour constitutionnelle elle-même, institution clé de tout le système constitutionnel, n’a été créée qu’en 1954.

Durant ces années-là, le Parti communiste italien (PCI), pour justifier ses choix et aussi la défaite politique subie après son expulsion du gouvernement en 1947, et pour maintenir en même temps la perspective, bien que lointaine, du socialisme, a théorisé la nécessité d’une phase historique de « démocratie progressive », entre le capitalisme et le socialisme ; une formule fumeuse et très irréaliste étant donné les conditions politiques et sociales des années 50.

Il faut cependant reconnaître que le PCI a réalisé un vaste travail de politisation élémentaire, même si elle fut réformiste, de très larges secteurs de la classe ouvrière, augmentant sa force électorale et affirmant une capacité d’hégémonie politique et idéologique (au sens large) sur d’importantes couches intellectuelles et culturelles du pays.

Franco Turigliatto 8 août 2020

https://www.contretemps.eu/

 

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21 février 2020 ~ 0 Commentaire

pesticides (basta)

chimio

SDHI, ces pesticides qui s’attaquent à tous les êtres vivants

Basta ! : Épandus massivement depuis 2013 en France, les pesticides SDHI « inquiètent au plus haut point », dites-vous, car ils s’attaquent à la fonction respiratoire de tous les êtres vivants. Pouvez-vous nous décrire ces pesticides ?

Fabrice Nicolino : Les SDHI sont des fongicides : ils s’attaquent aux champignons et moisissu-res. Arrivés en France surtout après 2013, ces pesticides sont épandus sur environ 80% des surfaces de blé et d’orge, mais aussi sur les tomates, les semences, les pommes de terre, la vigne, les arbres fruitiers. On en trouve également sur les terrains de foot et sur les terrains de golf.

Comment opèrent-ils ?

Ils s’attaquent à la fonction respiratoire des cellules des champignons – la « SDH », ou succinate déshydrogénase. Vendus comme des produits « à cible »: ne s’attaquant qu’aux champignons , les SDHI ne font en fait aucune différence entre les êtres vivants : ils s’attaquent à la fonction respiratoire des champignons, mais aussi à celle des vers de terre, des abeilles et des êtres humains.

Or, les défauts et déficiences de la SDH peuvent entraîner de nombreuses maladies souvent épouvantables. Il y en a des dizaines, certaines extrêmement rares, d’autres très fréquentes, parmi lesquelles Alzheimer et Parkinson, des diabètes, des myopathies, des convulsions généralisées, etc. Un mauvais fonctionnement de la SDH peut aussi entraîner des cancers. Toutes ces maladies ne sont pas forcément dues à une déficience de la SDH, mais elles peuvent l’être.

Vous dites que cette affaire des SDHI est révélatrice de tout un système réglementaire qui permet aux pesticides de prospérer. Pourquoi ?

Les tests pratiqués par les industriels pour obtenir leurs autorisations de mise sur le marché (AMM) ne permettent pas de repérer une éventuelle action délétère des SDHI, parce qu’ils ne tiennent pas compte des bouleversements scientifiques des quinze dernières années.

L’Anses fait semblant de croire à ce que pensait Paracelse, médecin brillant du 16è siècle, qui théorisa le concept de « la dose fait le poison ». En d’autres termes : plus on est exposé à un produit, plus c’est dangereux. C’est une vision mécaniste. Mais la chimie de synthèse nous fait entrer dans un autre monde. On sait que, avec les pesticides notamment, ça ne marche pas comme ça. Il y a très souvent des effets non-linéaires.

Avec certaines molécules, moins on est exposé, plus on est empoisonné. Le moment de l’exposition devient crucial : les fœtus, par exemple, sont particulièrement vulnérable.

Et il n’y a pas d’« effets de seuil », c’est à dire pas de dose minimum en deçà de laquelle le produit serait inoffensif. Dès qu’il y a contact, il y a danger.

La science réelle a fait exploser le cadre sur lequel repose la réglementation qui encadre la mise sur le marché des pesticides. Mais peu importe. On continue à utilise des tests dont on sait de manière certaine qu’ils ne sont d’aucune fiabilité pour nombre de produits chimiques. (Extrait voir lien)

Connaissez-vous les SDHI ? Ces nouveaux fongicides, censés s’attaquer seulement aux champignons qui menacent les récoltes, s’en prennent en fait à tous les êtres vivants. Un « danger immense » selon des scientifiques. Le journaliste Fabrice Nicolino leur consacre son dernier ouvrage, Le crime est presque parfait. Entretien.

Nolwenn Weiler 21 février 2020

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11 février 2020 ~ 0 Commentaire

handicap (le huff’ post)

handicap

Avec son plan handicap, Macron veut-il faire oublier les accusations d’inhumanité?

Des responsables de l’opposition accusent la majorité de se racheter une bonne conscience et veulent des moyens plutôt que des « beaux discours.

« “Cons”, “Playmobil sans cœur”, “inhumain”… l’opposition, et même certains ténors du gouvernement, n’avaient pas de mots assez durs pour fustiger la semaine dernière les atermoiements de la majorité sur le congé pour les parents endeuillés. Déjà peu enclin à rassurer les Français sur ses mesures sociales depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron n’a désormais plus le droit à l’erreur.

Les prochaines échéances du chef de l’État pourraient lui permettre de reléguer au second plan cet événement qui restera sans doute comme l’un des plus gros couacs de son quinquen-nat. Et cela a commencé ce mardi 11 février depuis les salons de l’Élysée. Emmanuel Macron y présidait une “conférence nationale du handicap” scrutée par les associations, qui réclament des “avancées” pour “améliorer concrètement la vie quotidienne” des personnes concernées.

Lors de son discours mardi, Emmanuel Macron a souligné que la politique du gouvernement était basée sur “une philosophie nouvelle” qui considère les personnes handicapées “comme des citoyens à part entière”, qui “ont droit à une vie de dignité, une vie de liberté, une vie comme les autres au milieu des autres”. Il a notamment déclaré qu’il ne ne faudra plus aucun enfant handicapé sans solution de scolarisation à la rentrée de septembre, annonçant l’embauche de 11 500 accompagnants d’ici 2022.

Et si les attentes sont nombreuses, exactement 15 ans après l’adoption d’une loi majeure pour l’égalité des droits et des chances, cette conférence représentait une “des rares occasions” pour le président de la République de faire des annonces sur un sujet qui touche tous les partis, estime le président du collectif Handicaps (qui réunit 47 associations sur le handicap), Arnaud de Broca.

 Se racheter une bonne conscience?

″Ça peut lui permettre de mettre l’accent sur l’aile sociale de sa politique”, expliquait-il au HuffPost, tout en invitant les responsables politiques à voir le handicap comme un sujet fédérateur, mais également stratégique puisqu’il touche “plusieurs millions d’électeurs.”

“Une bonne occasion” d’agir après quinze années d’attentisme pour Arnaud de Broca. Un calcul électoral cynique, juste après le refus d’une mesure aussi consensuelle que le congé pour la perte d’un enfant, pour certains responsables de l’opposition. C’est le cas notamment du député Les Républicains Aurélien Pradié. Investi sur cette question, celui qui a vu en 2018 une de ses propositions de loi sur l’inclusion scolaire des enfants handicapés retoquée par l’Assemblée nationale, estime même que le sujet du handicap “n’intéresse pas” la majorité.

L’élu du Lot et secrétaire général des Républicains craignait de voir le discours du chef de l’État se résumer en “une mise en scène autour des 15 ans de la loi Chirac.” ”À un moment où on leur reproche un manque d’humanité, c’est une occasion pour eux de se racheter une bonne conscience”, s’agaçait-il dimanche 9 février au JDD.

Même son de cloche du côté des députés communistes. Contacté par Le HuffPost, l’élu de Seine-Maritime Sébastien Jumel se montre aussi dubitatif que son collègue de droite. “Je pense que la crise d’humanité de la majorité est établie. On n’a pas attendu qu’Emmanuel Macron rappelle ses députés à l’ordre pour s’en rencontre compte”, tonne-t-il d’emblée, estimant que la majorité va “tenter de faire oublier le poids de ses turpitudes” avec le dossier du handicap.

“L’humanité c’est autre chose que des discours”

Mais pour être concret, il faudra sortir le carnet de chèques. De l’avis de Sébastien Jumel, comme pour beaucoup de spécialistes du sujet, le nerf de la guerre pour l’inclusion des personnes atteintes d’un handicap reste l’argent. “L’humanité, c’est forcément autre chose que des beaux discours”, tranche le député communiste au HuffPost.

C’est effectivement là, la principale crainte des associations: des grandes intentions sans enveloppe financière. “On aura sans doute un beau discours. Mais les vraies questions sont ‘quels moyens?’, ‘quelle temporalité?’”, prédixait Arnaud de Broca, pour qui les domaines de la compensation du handicap, de la scolarisation des enfants, de l’accessibilité devraient être autant de priorités. “Rien n’a changé en 15 ans”, regrettait-il, en glissant: “on ne fait pas de politique sans moyens.”

Et ce n’est sans doute pas le député Sébastien Jumel qui avancera le contraire. “Dans les orientations du discours du président de la République, il n’y aura sans doute rien à redire”, prévoyait-il, finissant de conférer au handicap un caractère consensuel. Cependant, l’élu ne se faisait guère d’illusion sur la suite: “je crains qu’il n’y ait pas la traduction financière d’une grande réforme sur le handicap.”

En attendant ces annonces, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel ne veut pas entendre parler d’opportunisme ni de calendrier avantageux. “Cette confé-rence a été annoncée au moins depuis le 3 décembre. La date est crantée depuis un moment, on n’est pas sur quelque chose de calé à la dernière minute”, a expliqué au HuffPost l’entourage de la responsable.

Quelques heures avant les annonces du président de la République, les membres de la majorité -et même certains ministres- ont déjà investi les réseaux sociaux pour montrer leur implication sur le thème du handicap.

Et ce à travers des vidéos en langue des signes, grâce auxquelles ils veulent se montrer “tous concernés, tous mobilisés.” Reste à savoir si ces pastilles vidéo, dont est friande la majorité, seront cette fois-ci suivies de la mobilisation nationale que les associations appellent de leurs vœux, ou si le sujet du handicap restera cantonné au terrain de la communication.

10/02/2020 Anthony Berthelier

https://www.huffingtonpost.fr/

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27 novembre 2019 ~ 0 Commentaire

handicap fraude (bastamag)

handicap

Essaie donc de frauder!

Les personnes en situation de handicap suspectées à leur tour d’être des « fraudeurs »

La Cour des comptes s’attaque dans un rapport à l’allocation adulte handicapé. Elle réclame une « détection des demandes frauduleuses » et accuse même les médecins de produire des « certificats de complaisance ».  Les allocataires de l’AAH seraient des fraudeurs potentiels, écrit donc en substance la Cour des comptes, sans fournir aucune donnée sur ces supposées fraudes.

L’AAH est une allocation que peuvent recevoir les adultes qui sont en situation de handicap et dont le taux d’incapacité a été évalué à plus de 50 %. Il existe deux formes d’allocation, explique la Cour des comptes : celle pour les personnes au taux d’incapacité de plus de 80 %, et celle pour les personnes dont le taux d’incapacité est estimé entre 50 et 80 % et qui ne sont pas en situation de pouvoir travailler.

L’AAH est donc là pour assurer un minium de ressources à des personnes qui ne peuvent pas travailler. Elle peut être attribuée pour un an, deux ans, cinq ans, voire plus longtemps pour les personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement, et, en de très rare cas sans limitation de durée. En plus, l’AAH dépend de la situation familiale de la personne : quelqu’un qui aurait droit à l’AAH mais qui est en couple avec une personne qui a des revenus au-dessus des plafonds ne touchera aucune aide liée à son handicap.

La Cour veut « instaurer un entretien d’évaluation de l’employabilité » des demandeurs

Le niveau de l’AAH, à 900 euros pour une personne seule depuis le 1er novembre (860 euros auparavant), est en dessous du seuil de pauvreté. Mais à en croire la Cour des comptes, cela coûte trop cher à l’État qui finance l’AAH.

Cette augmentation est en partie le résultat d’une meilleure prise en compte du handicap depuis la loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Ce sont cependant ces personnes que la Cour des comptes soup-çonne d’être des fraudeurs masqués. Elle vise aussi leurs médecins, qui pourraient, écrit le rapport, accorder des « certificats de complaisance » aux demandeurs. La Cour préconise donc d’obliger à l’avenir une contre-visite médicale obligatoire avant toute première attribution de l’AAH.

Nulle part dans son rapport, l’institution ne fait mention des délais souvent extrêmement longs, il faut souvent attendre plus de six mois, voir plus d’un an pour obtenir une réponse à sa deman-de. Dans certains départements, les délais s’étirent jusqu’à 16 mois ! La loi dit pourtant que les demandes d’AAH doivent être traitées en quatre mois. Mais cela, la Cour des comptes se garde bien de l’écrire.

Des recommandations qui « jettent la suspicion sur les bénéficiaires de l’AAH »

Même une association institutionnelle comme APF France (anciennement « association des paralysés de France ») a jugé ces recommandations « inquiétantes car elles jettent la suspicion sur les bénéficiaires de l’AAH ».

L’APF critique la « présomption de fraude potentielle à l’AAH » qui tient d’une « représentation erronée des démarches des bénéficiaires de minima sociaux alors que plusieurs études ont démontré que la fraude sociale était résiduelle et qu’il s’agissait bien souvent d’erreurs des allocataires et non d’une volonté délibérée de frauder ».

Ce rapport de la cour des comptes entre dans la droite ligne d’une politique qui place par principe les allocataires sociaux sur le banc des accusés. (Résumé voir lien)

Rachel Knaebel 27 novembre 2019

https://www.bastamag.net/


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13 juin 2019 ~ 0 Commentaire

ehpad (bastamag)

manifestants-hopital-sud

Des retraités « inquiets » des conditions de vie indignes en Ehpad s’engagent auprès des soignants en lutte

Le gouvernement a annoncé une loi sur la dépendance et le « grand âge » pour l’automne. En attendant, le sort des soignants ne s’est en rien amélioré dans les maisons de retraites.

Ceux-ci bénéficient d’un soutien inédit

Des retraités, via leurs syndicats, se joignent aux travailleurs des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pour dénoncer les réductions d’effectifs, le niveau des salaires, et demander des moyens dignes pour les maisons de retraite. Parce qu’il « il y a des professions où les conditions de vie des gens dépendent des conditions de travail des personnels. Et parce que les Ehpad, c’est notre avenir à nous aussi. »

Du personnel en sous-effectif constant, une prise en charge des résidents qui se dégrade en conséquence… La situation dans les maisons de retraite, les « établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes » (Ehpad), est devenue tellement mauvaise que les personnels du secteur se mobilisent au sein d’une large intersyndicale. Début 2018, ils font grève, dans tout le pays. Les soignants sont soutenus par les directeurs des établissements, qui tirent aux aussi la sonnette d’alarme.

« Depuis, la situation n’a pas du tout évolué. Le secteur est toujours en sous-effectif, la souffrance au travail augmente encore », témoigne Malika Berlabi, aide-soignante dans les Hauts-de-Seine et responsable du collectif national de la CGT-Santé « Accueil des personnes âgées ».

Elle est surprise du soutien que leurs mobilisations recueillent : « Je n’ai jamais entendu une famille nous dire “vous nous embêtez avec vos grèves”. Elles sont avec nous. » C’est que l’enjeu dépasse celui des conditions de travail des soignants. « C’est un enjeu humain », pointe-t-elle.

Et la solidarité s’élargit. Aujourd’hui, des retraités qui, demain, pourraient devoir intégrer une maison de retraite, se mobilisent également. Neuf sections « retraités » de différents syndicats [1], s’engagent depuis plusieurs mois sur le sujet.

« Nous sommes de futurs usagers, directement concernés, et il y a de quoi être inquiets »

« Nous nous sommes aperçus que que chacun d’entre nous, chacun dans son syndicat, avions un parent ou un conjoint en Ehpad. Nous avons constaté que partout, il y avait de gros problè-mes, que le personnel se réduit de plus en plus, explique Philippe Damoiseau, ancien garde-champêtre, membre de la section retraités de Sud. Là où est ma mère, par exemple, il y a 80 résidents, dont la moitié ne peuvent pas se déplacer. Pourtant, la nuit, il n’y a que deux personnes qui y travaillent. »

Rachel Knaebel 13 juin 2019

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