Archive | Féminisme
Trump
« Femme », « climat »… Trump interdit des mots dans les articles scientifiques
Les scientifiques étasuniens doivent désormais bannir tout un lexique environnemental et social de leurs travaux, sous peine de risquer la perte de financements. Un basculement dystopique qu’elles et ils racontent, stupéfaits.
« Je n’arrive pas à croire que j’écris ceci depuis les États-Unis. » Le 10 février, Alessandro Rigolon épanche son désarroi sur le réseau social Bluesky. Pour conserver une subvention, le professeur en urbanisme à l’université de l’Utah doit supprimer le mot « climat » du titre de ses travaux. Un infime aperçu de la liste du vocabulaire interdit dressée par le président Donald Trump.
Le 29 janvier, à Washington, son secrétaire aux Transports a autorisé une série de mesures visant à abroger les politiques « woke », portées sous l’ère Biden. En clair, ordre est donné aux agences fédérales d’identifier et d’éliminer tous les programmes, politiques, activités, règles et ordres promouvant l’activisme climatique. Et les accords de financement de la recherche n’échappent pas à l’épuration.
« Leur plan est d’utiliser l’IA [intelligence artificielle] pour détecter les mots et les contenus interdits dans tous les projets financés par le gouvernement fédéral », poursuit Alessandro Rigolon. Le chercheur précise avoir été averti par courriel qu’il est désormais déconseillé d’inclure, dans une demande de subventions, des mots comme « changement climatique », « émissions de gaz à effet de serre » ou « justice environnementale ».
« Femme », un mot interdit
Baptisé « l’abrogation Woke », ce mémorandum ne concerne pas uniquement l’écologie. Les questions d’équité raciale, de genre, de diversité et d’inclusion figurent aussi dans la liste noire du républicain climatodénialiste. Sur Bluesky, l’alternative principale au réseau social X d’Elon Musk, des scientifiques de tous domaines témoignent de leur stupéfaction.
Professeure en psychologie à l’université de Californie du Sud, Darby Saxbe a publié une liste de près de 120 mots-clés à bannir, allant de « préjugé » à… « femme ». Ce document lui a été transmis par un responsable de la National Science Foundation, une agence dotée de 9 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros) annuels, destinés à soutenir la recherche scientifique.
« Il s’agit d’une guerre contre la science »
« Il est impossible de concevoir une étude sur les humains sans utiliser au moins un des termes figurant sur la liste des interdictions, écrit-elle. Cela signifie que la recherche biomédicale, la recherche sociale et les neurosciences sont désormais gelées aux États-Unis. » À ses yeux, « il s’agit d’une guerre contre la science ».
D’après un document interne cité par le Washington Post, les demandes de subventions n’entrant pas en conformité avec ces décrets feront l’objet de « mesures supplémentaires ». En d’autres termes, elles pourraient être soumises à des modifications ou à des résiliations partielles, voire totales.
Sous couvert d’anonymat, une chercheuse a raconté au Guardian avoir dû emprunter de l’argent à ses parents pour payer son loyer, à la suite de l’annulation de son financement. Le journal britannique précise toutefois qu’un juge de la cour de district de Washington a émis, le 3 février, une ordonnance de restriction temporaire bloquant la mise en place de ces gels.
Erreur 404
Au-delà de frapper le portefeuille, la chasse aux sorcières du milliardaire new-yorkais consiste aussi à supprimer toute référence à la crise climatique des sites internet fédéraux. De la Maison Blanche au ministère de la Défense, des onglets autrefois consacrés à la question affichent désormais le message d’erreur « 404 Not Found ».
Doctorant à l’université Duke, Tyler Norris a ainsi remarqué la suppression de ses travaux sur l’interconnexion des réseaux électriques, initialement publiés sur le site du ministère de l’Énergie. Une façon pour l’administration Trump de s’éviter toute concurrence dans la promotion des combustibles fossiles. Même son de cloche du côté du climatologue David Ho, en quête de travaux sur les cycles du carbone océanique.
« Un vol aux proportions astronomiques »
« J’aimerais bien avoir ne serait-ce qu’une estimation de ce que toutes ces données perdues ont coûté aux contribuables pour être développées, et ce qu’elles nous coûteront à l’avenir en raison de leur absence, a déploré sur Bluesky la docteure en biologie à l’université de Washington, Meade Krosby. Il s’agit d’un vol aux proportions astronomiques. »
Et la bataille débute à peine, prévient dans les colonnes du Guardian Gretchen Gehrke, de l’Environmental Date & Governance initiative, un réseau de surveillance indépendant : « Nous devons nous attendre à une nouvelle campagne massive de suppression d’informations. »
Afghanes
Trois Afghanes remarquables appellent la communauté internationale à soutenir
En Afghanistan, les talibans ordonnent de murer les fenêtres qui permettent d’apercevoir des femmes chez elles
En Afghanistan, les talibans ordonnent de murer les fenêtres qui permettent d’apercevoir des femmes chez elles 30.12.24
Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les femmes ont progressivement été chassées de l’espace public, poussant l’ONU à dénoncer un « apartheid de genre ».
Anarkali Honaryar : « Le féminisme est une lutte pour la liberté et contre l’injustice » 17.10.24
L’Afghane Anarkali Honaryar est docteure et militante pour les droits humains. Elle était sénatrice et a reçu le prix UNESCO pour la promotion de la tolérance et de la non violence
Depuis l’enfance, Anarkali Honaryar a été discriminée à la fois parce qu’elle était une femme et parce qu’elle est de la minorité religieuse des sikh hindous en Afghanistan. Le retour des talibans à Kaboul le 15 aout 2021, l’a contrainte à s’exiler.
Elle nous parle de son engagement, de la culture afghane, du joug qui pèse sur les femmes, de ses parents qui sont ses héros et de l’importance de recevoir, transmettre et partager des énergies positives et de l’amour, et enfin de s’unir contre les injustices.
Toute femme afghane peut maintenant demander l’asile dans l’UE sur la base de sa nationalité et de son genre 14.10.24
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé que la nationalité et le genre constituaient des motifs suffisants pour permettre l’asile aux femmes afghanes. Cette décision fait suite au refus des autorités autrichiennes d’accorder le statut de réfugié à deux femmes afghanes qui avaient demandé l’asile en 2015 et en 2020.
Agir pour les Droits des Femmes
Mazan (NPA)
Procès Mazan : la honte a changé de camp !
Après plusieurs mois de procès, le verdict est tombé le 19 décembre à Mazan : les 51 hommes accusés ont tous été reconnus coupables, pour la majorité d’entre eux de viols aggravés.
Nous apportons tout notre soutien à Gisèle Pelicot et au courage dont elle a fait preuve, notamment en demandant la levée du huis clos. Nous apportons aussi tout notre soutien à Caroline Darian, dans son combat pour être reconnue comme victime. Nous apportons enfin tout notre soutien à toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
Des milliers de femmes à travers le monde se sont reconnues dans l’histoire de Gisèle Pelicot, et ce procès est devenu emblématique de la façon dont les femmes victimes sont traitées par la justice. Habituellement, les violences faites aux femmes sont particulièrement peu reconnues dans la société, le fait que les 51 accusés soient aujourd’hui reconnus coupables est d’autant plus important que rare. La justice a tranché : il n’y a pas « viol et viol ».
Ce procès est une étape pour la reconnaissance des victimes et pour leur nécessaire prise de parole. Mais le chemin reste long face à la culture du viol et les idéologies masculinistes, à l’instar de cet avocat de la défense qui en sortant du tribunal parlait des militantes féministes comme des « hystériques » et des « tricoteuses ». Nous continuerons à nous mobiliser contre les violences faîtes aux femmes, et pour construire une société débarrassée du patriarcat.
20 décembre 2024
Penn Sardin
Bretagne : Comment les sardinières exploitées de Douarnenez ont fait plier le patronat
LUTTE OUVRIÈRE•En novembre 1924, les Penn Sardin, ces ouvrières exploitées des conserveries de Douarnenez (Finistère) démarraient une grève historique et victorieuse pour réclamer une augmentation de salaire
L’essentiel
- Il y a un siècle, les sardinières de Douarnenez (Finistère) démarraient une grève historique (et victorieuse).
- Travaillant dans des conditions épouvantables, ces ouvrières étaient en plus payées une misère.
- Cent ans après cette révolte, le chant des sardinières continue de résonner à Douarnenez.
Rebelle, militante, artistique, solidaire et accueillante. Dans le Finistère sud, la ville de Douarnenez, Douarn pour les intimes, cultive sa singularité. Allez donc faire un saut début mars au carnaval déjanté des Gras pour vous plonger dans l’ambiance rock’n’roll de cette ancienne cité ouvrière qui, malgré la gentrification et le tourisme de masse qui la rongent, a su garder sa forte identité. Ce caractère bien trempé, elle le doit à son passé maritime et à la pêche à la sardine qui a fait la fortune du port, capitale mondiale de la conserve de poisson à la fin du XIXe siècle. Mais aussi et surtout au combat et à la grève de ses sardinières dont on célèbre cette année le centenaire et qui reste gravée dans l’ADN de la ville.
Rembobinons donc pour nous retrouver en 1924. A l’époque, Douarnenez comptait une vingtaine de sardineries employant plus de 2.000 employés, dont trois quarts de femmes. Les hommes en mer, il revenait donc à leur femme, leur mère ou leurs filles de nettoyer les sardines, les faire frire dans l’huile avant de les mettre en conserve. Un travail pénible pour ces ouvrières portant la coiffe et des sabots, surnommées les Penn Sardin (tête de sardine en breton), qui trimaient parfois jusqu’à seize ou dix-huit heures d’affilée au milieu des entrailles de poiscaille.
Un travail épouvantable et payé une misère
« Elles devaient travailler dès le plus jeune âge, très souvent de nuit et jusqu’à épuisement », relate Nina Montagné, réalisatrice du documentaire Le chant des sardinières qui sera diffusé ce dimanche midi dans l’émission « Littoral » de France 3. « Quand l’inspecteur du travail débarquait, les petites filles, parfois âgées de 10 ans, devaient se cacher », poursuit-elle. Ce labeur dans des conditions épouvantables était également payé une misère, 80 centimes de l’heure. Trop peu pour ces sardinières sans le sou qui décident le 21 novembre 1924 de lancer une grève.
Le mouvement de grogne démarre d’abord à l’usine métallurgique Carnaud avant de rapidement faire tache d’huile dans les conserveries de la ville. Entonnant des chants révolutionnaires, les sardinières défilent par centaines en sabots sur les quais de Douarnenez avec un mot d’ordre : « Pemp real a vo » (« cinq sous nous aurons ! »), soit une augmentation de 45 centimes par heure. « C’était une grève de la misère pour sortir de l’indignité », souligne Françoise Pencalet, docteure en histoire.
Le patronat fait appel à des briseurs de grève
Assez vite, les hommes, marins ou paysans, rejoignent le mouvement qui prend une ampleur nationale grâce au soutien de personnalités comme le militant communiste Charles Tillon, futur résistant et ministre, ou Lucie Colliard, membre du comité directeur du PCF et activiste féministe. « On peut le voir comme une grève féministe aujourd’hui mais c’était à l’époque un mouvement porté par des femmes révoltées par leurs conditions de travailleuses exploitées », précise Françoise Pencalet..
Alors que la mobilisation se prolonge, beaucoup pensent que le combat est perdu d’avance. Car elles sont en face d’elles « un patronat intransigeant qui n’a pas hésité à user de la violence en faisant appel à des briseurs de grève pour casser le mouvement », raconte la docteure en histoire. Après de violents affrontements le 1er janvier 1925 dans un café de la ville, où le maire est gravement blessé par balle, les patrons d’usines, sous pression, doivent céder.
Le chant des sardinières continue de résonner
Au bout de six semaines de combat, les sardinières peuvent crier victoire avec un accord, signé le 6 janvier, portant leur salaire à un franc de l’heure avec une majoration des heures supplémentaires et de nuit. « Elles n’ont pas obtenu autant qu’elles voulaient mais elles ont montré la voie ensuite à d’autres ouvrières sur le littoral finistérien », salue Françoise Pencalet.
Un siècle après cette grève historique et victorieuse, récemment décrite par le journal britannique The Times comme « l’un des événements les plus importants de l’histoire du travail des femmes en Europe », le chant de ses sardinières continue toujours de résonner dans les trois ports et les rues de Douarnenez. « Cela fait partie de notre histoire, de notre patrimoine immatériel et il nous faut entretenir cette mémoire », assure Françoise Pencalet, membre du collectif « Pemp real a vo » qui s’est monté l’année dernière pour célébrer le centenaire des sardinières.
Jérôme Gicquel
24/11/2024
Violences Masculines (50/50)
Mais qu’est-ce qu’on leur a fait? Les violences masculines en question
Les violences masculines interrogent : ne se serait-on pas trompées dans notre lutte pour les dénoncer et les éradiquer? Vouloir protéger les femmes aura-t-il suffi? Le fait que ces violences continuent montre bien que non. Mais la vraie question est celle de leurs racines : pourquoi diable les hommes sur la planète en veulent-ils tant aux femmes?
La petite fille est sûre d’elle. A 6 ans, elle aimerait faire de la boxe, comme sa grande cousine. Elle joue au foot avec son frère, et n’aime pas les barrettes qui lui tirent les cheveux. Elle n’a pas encore rencontré les violences masculines. A l’école, il y a bien quelques garçons qui l’ennuient, mais heureusement pour elle, son père, son frère et les hommes de sa famille sont respectueux. Elle est heureuse et n’imagine même pas un avenir différent de ce qu’elle vit.
Alors pourquoi tant de nos filles, tant de femmes sur cette planète sont-elles destinées à renoncer à cette confiance enfantine? Pourquoi parce qu’elles sont nées avec un sexe féminin doivent -elles, si tôt, apprendre à souffrir comme l’expliquaient les jeunes mères africaines rencontrées par la grande anthropologue Françoise Héritier? Pourquoi les violences envers les femmes, de l’inceste au meurtre en passant par les viols, les crimes d’honneur ou l’excision, sont-elles un phénomène mondial, ces violences que l’on ne peut qualifier que de systémiques? Si elles n’en sont pas responsables, qu’elles en sont donc la cause?
Depuis que le sujet de ces violences est abordé, depuis les années soixante-dix et la création, en France et en Angleterre, des premiers foyers d’accueil pour “femmes battues”, depuis le procès d’Aix et la criminalisation du viol, depuis les enquêtes ENVEFF (2001) et VIRAGE (2019) ont enfin fourni des chiffres fiables, depuis MeToo enfin, l’attention a été portée, et on ne peut que l’approuver, vers la protection des femmes victimes de violences.
Protection, évolution de la loi, et sensibilisation ont été essentielles pour faire évoluer, ne serait-ce qu’un peu, le regard de la société. Lorsque par exemple en 2006 Amnesty International publie son rapport “Les violences faites aux femmes en France, Une affaire d’Etat”, il s’est quand même trouvé des personnes pour s’indigner d’être obligées de s’occuper de ce qui, selon elles, relevait de la vie privée… Oui, on peut aujourd’hui se rassurer, à l’échelle de ces décennies, les féminicides et les viols choquent plus qu’avant, du moins dans nos sociétés occidentales. Mais comment s’en satisfaire? Comment accepter sans sourciller toutes les nouvelles entendues à la radio, les chiffres des femmes assassinées égrenés chaque année par les media – 134 en 2023 pour notre seul pays… -, comment ne pas frémir à l’écoute des ONG qui dénoncent les violences sexuelles subies par les enfants – 160.000 enfants victimes d’inceste par an en France – et comment ne pas céder à la lancinante question de la racine de ces violences?
On sait que le viol n’est pas de nature purement sexuelle, qu’il s’agit de pouvoir, d’emprise, de haine même. Haine du sexe féminin et volonté de détruire que l’on retrouve aussi bien dans l’intimité du foyer que sur les champs de guerre. Mais que fait-on de ce savoir, développé et martelé depuis tant d’années par les mouvements féministes, les sociologues et les Nations Unies? Dénoncer et protéger suffit-il vraiment pour que cela change?….
Une autre question se pose alors : ne s’est-on pas trompées? Dans l’urgence du besoin de protection, aussi insuffisantes qu’en soient les réponses, n’aurait-on pas oublié de réfléchir à la cause, à cette évidence qui fait que tant d’hommes ont recours de façon naturelle à une domination qui engendre les violences? Bien sûr, les féministes n’ont pas attendu 2024 et le procès de Mazan pour provoquer la réflexion, tandis que celle-ci, provoquée par l’effarement et l’incompréhension face à cette incroyable histoire, fait aujourd’hui le tour des media de la planète.
L’américaine Andrea Dworkin par exemple, écrivait déjà en 1974 dans son livre Woman hating, De la misogynie, en se fondant sur l’analyse du sort réservé aux sorcières, la pornographie ou le bandage des pieds des femmes chinoises : “Nous voyons la dimension du crime, les dimensions de l’oppression, l’angoisse et la détresse qui sont une conséquence directe de la définition des rôles en pôles opposés, des femmes définies comme charnelles, mauvaises et Autres.” Aujourd’hui, c’est la philosophe Olivia Gazalé qui, dans son livre Le mythe de la virilité s’interroge sur ce qui fonde celle-ci : « L’histoire de la virilité est marquée par l’angoisse terrible, irrationnelle, de l’impuissance”, et elle ajoute un peu plus loin : “Autrement dit, ce qui fait l’homme, c’est de prouver, dresser, entrer, mouiller et fanfaronner. La virilité c’est la preuve, l’érection, l’intromission, l’émission et la vantardise”.
C’est clairement dit et exprime le dilemme : être un homme n’est pas si facile si on ne se conforme pas à cet ordre. Entre cette obligation et le sort fait aux femmes et filles sur la planète, le lien est évident. Si les hommes ont peur de l’impuissance, s’il leur faut montrer leur force sexuelle pour s’affirmer, comment le faire sans avoir méthodiquement construit leur domination sur les représentantes du sexe féminin!
Pour beaucoup de scientifiques, le patriarcat ne serait apparu qu’à la fin du néolithique, avec la naissance de l’agriculture et de la propriété. Qu’en était-il auparavant? Si la réponse ne sera peut-être jamais connue, on peut néanmoins noter la présence de ces violences depuis des millénaires, que ce soit dans les lois, les pratiques traditionnelles, les récits, les œuvres d’art même, qui n’hésitent pas à décrire des scènes de violences tel l’enlèvement des Sabines…
Montrer qu’on est un homme, un vrai, passerait donc par la preuve d’une virilité sans faille? Mais il ne faut pas oublier ce que la psychanalyse nous a appris sur la peur du sexe féminin lui-même, celle de ce vagin où l’on se perd si facilement, la peur d’y voir disparaître cet organe viril si vanté dans toutes les cultures.
Ne pas oublier non plus, comme le soulignait autrefois Elisabeth Badinter dans XY, De l’identité masculine, la difficulté de devenir un homme pour le petit garçon élevé par sa mère, figure de femme dont il lui faut se séparer à tout prix… à cela il faudrait peut-être ajouter la colère masculine face au désir que les hommes ressentent pour les femmes, désir que beaucoup n’hésitent pas à nommer manipulation, dangereuse séduction. On le voit, si les violences ont de multiples sources, la plupart du temps inconscientes, elles n’ont pris cette ampleur qu’au sein d’un système qui les justifie, les valorise, même, et ne se maintient que grâce à elles.
Alors que faire, comment transformer cette vision de la virilité qui aveugle ceux qui en usent pour dominer, et comment faire pour que les violences sexistes et sexuelles ne soient plus une évidence pour tant d’hommes?
Tout commence par l’éducation, proclament les organisations, les associations, les représentants à l’ONU des gouvernements, mais faut-il encore que lorsqu’une ministre de l’Education nationale Najat Vallaud Belkacem essaie de faire passer en France “les ABCD de l’égalité”, programme d’enseignement contre le sexisme destiné à initier les élèves du primaire à l’égalité et au respect, des boucliers ne se lèvent pas pour faire supprimer ce projet? Le phénomène de backslash bien connu de l’Histoire, ou l’éveil des masculinistes ne laissent pas augurer du succès des prochaines réformes en ce sens. Les changements politiques non plus, et cela tout autour de la planète où bien des dirigeants ne semblent pas choqués par l’arrivée au pouvoir aux USA ,d’un homme qui conseille “d’attraper les femmes par l’entre-jambes”…
Pourtant, que ce soit les nombreuses publications qui depuis les années 2000 ont vu le jour qui s’interrogent sur ce que doit être un homme aujourd’hui et sur l’histoire de la virilité – dont l’énorme somme initiée par Paul Virilio Histoire de la virilité, ou l’ouvrage de John Stoltenberg Refuser d’être un homme, pour en finir avec la virilité– les podcasts et émissions créées par des hommes qui cherchent à “se déconstruire”, ou quelques tribunes ou associations d’hommes qui luttent par exemple contre la prostitution qu’ils voient comme un violence faites aux femmes, on ne peut nier, si l’on veut être optimistes, qu’on puisse se prendre à espérer qu’un autre monde soit possible.
Un monde où la sexualité masculine ne soit définitivement plus liée aux violences mais au partage. Où lorsqu’un homme dérape, verbalement ou physiquement, son entourage masculin lui fasse honte. Où les hommes violents accepteraient de ne pas se soumettre à leur colère intérieure. Où chacun et chacune seraient profondément scandalisé·es par la domination et les inégalités.
Où les filles et les femmes n’auraient plus peur.
C’est peut-être cela le féminisme : une utopie inachevée à laquelle il faut encore croire…
Moira Sauvage 50-50 Magazine
Violences (50/50)
DOSSIERS \ Les violences masculines en question Violences, une affaire d’hommes?
50 000 féminicides par an sur la planète, 736 millions de femmes victimes de violences physiques ou sexuelles par leur conjoint ou un autre homme, le plus souvent un proche : coups, blessures, maltraitances, tentatives de viol, viols, meurtres… 58% des meurtres de femmes ont été commis par leur partenaire ou un membre de leur famille. En 2020, année où la pandémie du Covid 19 a favorisé une explosion des violences domestiques, 137 000 femmes ont été tuées (1). L’équivalent de villes comme Limoges, Amiens ou Clermont-Ferrand, qu’on aurait rayées de la carte en décimant la totalité de la population.
La prévalence des violences masculines contre les femmes est avérée partout dans le monde, sous toutes les latitudes, dans toutes les régions, toutes les classes sociales, toutes les cultures, quel que soit le contexte géopolitique dans lequel elle s’opère. Il s’agit d’un problème global et systémique qui ne peut être résolu sans une remise en question radicale du modèle patriarcal de nos sociétés, et sans une action collective qui implique les Etats, les institutions, les organisations de la société civile et les individus.
Vaste programme. Pourtant, la prolifération des guerres et des conflits aux quatre coins du globe, la généralisation des violences sexospécifiques subies par les femmes et les filles, en zone de conflits comme en temps de paix, appellent à prendre conscience de l’urgence. Car ce phénomène de discriminations d’un sexe par l’autre, de domination par la force et de subordination systémique d’une moitié de l’humanité, met en danger la société humaine tout entière.
Des violences physiques
« Le féminicide est, selon moi, l’exécution d’une femme parce qu’elle est une femme » explique l’historienne Christelle Taraud qui a dirigé Féminicides. Une histoire mondiale, l’ouvrage magistral pour lequel elle a réuni une équipe multidisciplinaire de plus de 130 expert.es et chercheur.es. Elle poursuit : « Le féminicide n’est jamais un acte spontané, il y a une très longue histoire de violence avant l’acmé de cette violence, qui est la destruction physique de la personne ».
A ce jour, le féminicide, crime systémique et sexiste n’est pas encore reconnu comme tel dans le Code pénal français.
L’éventail est large des violences physiques et sexuelles qui mènent au meurtre dans le continuum féminicidaire, cette « machine de guerre dirigée contre les femmes ». De la gifle au sur-meurtre (déchaînement de violences ante ou post mortem du meurtrier à l’égard de sa victime), on trouve de multiples déclinaisons. Observons en quelques unes.
Les mutilations génitales féminines sont présentées comme « culturelles » ou « cultuelles », alors qu’aucune religion n’a jamais prescrit aucune mutilation sexuelle de cette sorte. Le mariage forcé et les grossesses précoces favorisent les violences masculines dans un rapport de domination mentale et physique, a fortiori le mariage de petites filles à des hommes adultes.
La traite humaine en vue d’esclavage ou de prostitution concerne en grande majorité des femmes, lesquelles représentent 72% des victimes : elles sont les premières proies des trafiquants qui surveillent les routes de l’exil et de la migration où les femmes se jettent pour fuir la guerre, la pauvreté ou la désertification et le réchauffement climatique. Le viol de guerre est soit le fait d’individus s’appropriant le corps des femmes comme leur butin, soit le fait de chefs militaires ou de bandes armées qui décident de l’utiliser comme arme de guerre, pour humilier le peuple ennemi, engrosser les femmes, afin de le coloniser démographiquement, ou au contraire détruire leur appareil génital pour empêcher qu’il se reproduise et se perpétue. Le corps des femmes devient là encore le champ de bataille de guerriers, le champ des violences masculines.
L‘impact de ces violences physiques est énorme. Les victimes sont davantage susceptibles de souffrir de problèmes de santé chroniques, de douleurs: troubles gastro-intestinaux, troubles du sommeil, troubles de stress post-traumatique, problèmes de santé sexuelle et reproductive, grossesses non désirées, avortements clandestins, complications pendant la grossesse, etc.
Il existe tout un arsenal d’autres violences : psychologiques, économiques, institutionnelles.
Il n’y a pas que les violences physiques. Au-delà des coups, des viols ou des meurtres, il existe tout un arsenal de violences moins visibles mais qui font des dégâts considérables à long terme sur la vie des femmes et des filles.
Ce sont les violences psychologiques. Intimidations, manipulations, surveillance, menaces, humiliations, emprise, ou contrôle coercitif, minent durablement la santé émotionnelle et mentale et conduisent à la perte de confiance en soi, à la dépression, à l’isolement social, voire parfois au suicide.
Ce sont les violences économiques. Selon la Banque mondiale 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne bénéficient pas des mêmes droits économiques que les hommes. Outre les inégalités salariales constantes à des degrés divers dans l’ensemble des pays, les femmes victimes de violences sont souvent contrôlées par leur conjoint dans leur gestion de l’argent, quand elles ne sont pas carrément privées de leurs ressources. Par ailleurs, on sait que les femmes les plus pauvres ont deux à trois fois plus de risques de subir des violences physiques de leur conjoint.
Ce sont enfin les violences institutionnelles, les institutions n’étant pas décorrélées du système patriarcal qui les érige, et qu’elles nourrissent à leur tour. Deux milliards de femmes et de filles dans le monde n’ont ainsi accès à aucune forme de protection sociale, indique ONU Femmes. Elles font globalement face à une absence de protection et de justice dans les systèmes juridiques, médicaux et éducatifs. Elles représentent les deux tiers des personnes analphabètes et les filles ont un accès beaucoup moindre à la scolarité que les garçons.
Elles forment la moitié de la main d’œuvre agricole tout en produisent 60 à 80% de l’alimentation dans les pays en développement, mais sont moins de 15% des propriétaires des terres agricoles, car elles ne bénéficient pas du même accès que les hommes aux ressources productives et aux prêts bancaires. Quant à l’accès aux autorités de police et de justice, les violences conjugales restent très souvent minimisées si elles ne sont pas totalement ignorées, car considérées du domaine privé, dans de nombreux Etats.
Mieux vivre ensemble
Y a -t-il une place pour le droit face à cet océan d’injustices et de malheurs, qui repose sur la force du dominant socio-économique, sur les inégalités entre les sexes, sur des normes patriarcales, une culture du viol, une banalisation de la violence intériorisées par l’humanité dans son ensemble ?
Oui, envers et contre tout, si on regarde l’histoire.
Les législations ont globalement progressé dans la plupart des pays et les instruments de justice au plan national et international s’y sont adaptés.
Pour tous les Etats, le droit de vote des femmes est acquis, depuis les Néo Zélandaises en 1893 jusqu’aux Saoudiennes en 2015, sauf au Vatican qui commence toutefois à s’interroger. Une majorité des Etats a mis en place des mesures de protection et de pénalisation des violences contre les femmes, à l’instar de l’Espagne, pionnière en la matière avec sa loi-cadre de protection intégrale contre les violences conjugales votée en 2004 et complétée en 2017, ou le Mexique, pays gangréné par la violence maffieuse et les féminicides, qui a adhéré à de nombreux traités internationaux, a adopté des lois et a mis en œuvre des politiques publiques contre les violences faites aux femmes.
Toujours au niveau international, ONU femmes, entité dédiée spécifiquement, créée en 2010, pour mettre l’égalité femmes/hommes parmi les priorités des Etats, a poussé à l’adoption de nombreuses décisions et réalisé régulièrement des campagnes de sensibilisation contre ces violences.
Plus près de nous, l’Union Européenne (UE) a elle-même ratifié en juin 2023 la Convention d’Istanbul, précisément « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique », le traité international le plus abouti en la matière, et a ainsi rejoint les 37 Etats l’ayant déjà adoptée, c’est-à-dire qui ont accepté de rendre des comptes pour sa mise en œuvre sur leur territoire. C’est une étape considérable, même si comme toujours les lois existent mais leur application concrète est plus difficile.
Aux efforts des autorités nationales et multilatérales s’ajoute la mobilisation des mouvements féministes et activistes voire leur pression sur les politiques.
Leur force est cruciale et se propage toujours largement au-delà des frontières nationales qui l’ont vu naître : du mouvement des Suffragettes dans les premières années du 20ème siècle pour le droit à la citoyenneté et au vote des Européennes, au mouvement #metoo parti des Etats-Unis puis autour du globe via le cinéma contre les violences sexistes et sexuelles, en passant par le collectif argentin « Ni una menos » ( pas une de moins) en 2015 et 2016 contre les féminicides qui s’est propagé dans toute l’Amérique latine en Uruguay, au Pérou, au Chili, et au-delà en Espagne. Les mouvements féministes et citoyens ont su réveiller les consciences et contribuer à la mise en place de politiques publiques ambitieuses pour contrer ces violences masculines.
La force de cette société civile citoyenne, féministe, peut devenir une dynamique puissante, irrépressible. Si elle est capable de rallier autant d’hommes que de femmes aux valeurs humanistes d’égalité et de justice qu’elle porte, alors elle sera capable d’éradiquer le fléau des violences liées à une certaine idée de la masculinité. Et de changer le monde. Chiche ?
Jocelyne Adriant-Metboul 50-50 Magazine
1 Sources : Organisation des Nations Unies (ONU, ONU Femmes), Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Banque mondiale, OCDE, ONG humanitaires, « Le féminicide, une histoire mondiale » de Christelle Taraud.
Edito (NPA)
Contre les violences faites aux femmes, mobilisation générale!
Le 23 et le 25 novembre, des manifestations ont lieu partout en France à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre. Soyons des centaines de milliers !
Il y a viol, et viol, et viol, et viol…
La sororité et la colère qui se sont exprimées depuis le début du procès de Mazan, par des rassemblements ou sur les réseaux sociaux, nous rappellent à quel point les violences s’exercent massivement, qu’elles traversent toutes les classes mais sont toujours commises par des hommes.
Elles sont le fruit de la culture du viol, qui autorise les hommes à disposer des corps des femmes et qui renverse la culpabilité sur les victimes. Les violences ne sont pas des phénomènes isolés, elles font système dans la société capitaliste et patriarcale. La honte doit changer de camp !
Dans le monde, 1 femme sur 3 a été victime de violence et 50 000 femmes sont victimes de féminicides, tuées par leur (ex-)conjoint chaque année : nous ne voulons plus compter nos mortes ! En France, 217 000 sont victimes de viol ou de tentatives de viol tous les ans et 55% d’entre elles ont subi une forme de violence sexiste et sexuelle au travail. De plus, la domination patriarcale est souvent au croisement d’autres systèmes de domination et s’exerce donc particulièrement pour les femmes racisées, trans, lesbiennes, bi, en situation de handicap…
Les femmes et les minoriséEs de genre sont aussi en première ligne des mesures de casse sociale, accélérant l’exploitation et la précarisation, les exposant davantage aux violences. Cela ne va pas s’arranger avec le gouvernement Barnier, toujours plus raciste et austéritaire, ou les 180 plans de licenciements recensés en octobre par la CGT.
Nous revendiquons notamment cette année la loi intégrale élaborée par 53 organisations féministes, proposant plus de 130 mesures contre les violences chiffrées à 2,6 milliards d’euros par an.
Solidarité avec les femmes du monde entier
A l’internationale, la réélection de Trump fait craindre de nouvelles attaques contre les droits des femmes. Alors que les mouvements masculinistes se renforcent, les idées de Trump, son programme ultra libéral, raciste, lgbtiphobe, sexiste, ne fera que renforcer les violences.
À Gaza, après plus d’un an de massacre, 70% des victimes sont des femmes et des enfants. Les déplacements de masse ont des conséquences accrues sur la santé des femmes (plus de protections menstruelles, accouchements non sécurisés). Les hôpitaux, s’ils ne sont pas directement bombardés, sont débordés par les mortEs et les blésséEs. Ce 25 novembre sera encore une fois l’occasion de dire stop à cette guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien, où la violence déferle particulièrement contre les femmes.
Dans toute guerre, les violences sexuelles sont utilisées comme des armes de guerre et les violences faites aux femmes sont systématiquement amplifiées. C’est aussi le cas en Ukraine où de nombreux témoignages relatent des viols organisés. Face à l’invasion par la Russie, les femmes s’organisent : construction de la solidarité par en bas (soutien aux soldatEs et aux réfugiéEs, organisation de structures d’accueil, lutte pour le droit à l’avortement), écriture d’un manifeste, implication dans la résistance.
Dans ce contexte de guerre, de montée de l’extrême droite et du racisme, nous devons continuer sans relâche de montrer notre solidarité avec toutes les femmes qui subissent les violences, d’où qu’elles viennent et où qu’elles soient.
Dans la rue le 23 et le 25 novembre !
Les violences ne sont pas une fatalité : sortons dans la rue pour stopper les violences, pour nos droits, pour exprimer notre solidarité envers Gisèle Pélicot et toutes les victimes ! Organisons-nous pour mettre fin à ce système patriarcal et capitaliste !
19 novembre 2024
Pemp real a vo! (Ouest France)
Du 21 novembre 2024 au 12 janvier 2025, Douarnenez (Finistère) vibrera au rythme des célébrations du centenaire de la grève victorieuse des ouvrières des conserveries douarnenistes, mouvement social majeur qui dura 46 jours consécutifs.
Un programme « bouillonnant »
Projections, spectacles, expositions, lectures, conférences, quiz… Ces derniers mois, chaque structure qui compose le collectif, baptisé « Pemp real a vo » (1), a pensé et élaboré librement les animations de son souhait. D’où ce programme « à l’image du collectif » : « divers, pétillant, bouillonnant et autour de valeurs communes ».
« Notre objectif était de faire vivre ce bien commun immatériel de Douarnenez, un bien qui rassemble les gens, qui dit quelque chose de l’histoire de la ville, indique-t-on au sein de Pemp real a vo. Cette envie a germé au printemps 2023, au moment où des clivages entre « néo-Douarnenistes » et « Douarnenistes pur jus » s’installaient dans la ville, où des récits caricaturaux venaient effacer ce qui fait la force de Douarnenez : faire du commun au-delà des différences, comme les sardinières l’ont fait il y a un siècle pour obtenir des avancées salariales. »
Moments de communion
Coup d’envoi des festivités le 21 novembre avec le spectacle de Sabine Corre La grève rouge, au bar V and B, à Pouldavid. Mais le grand temps fort inaugural sera bel et bien la « foule chantante ». Cette grande chorale éphémère réunira le 23 novembre, à 13 h 30, au port du Rosmeur, près de 600 personnes. Ensemble, ils et elles entonneront un répertoire de chants de travail et de lutte. Suivra, dans la foulée, un grand bal puis un fest-noz avec une scène place des halles et une autre à la salle des fêtes.
Autre temps de communion où chacun sera invité à donner de la voix : un banquet partagé dans chaque quartier de la ville, le 12 janvier, avant un grand karaoké de chansons de luttes.
Conférences « de fond »
En dehors des rendez-vous festifs, sera proposé un cycle de conférences hebdomadaires « de fond » à l’auditorium du Port-musée, sur la grève, ses protagonistes et ses conséquences. Par exemple, Jean-Michel Le Boulanger parlera de Daniel Le Flanchec le 29 novembre, l’historienne Fanny Bugnon, de Joséphine Pencalet, le 20 décembre, ou encore les syndicats, du travail dans les conserveries aujourd’hui.
Pour les cinéphiles, il y aura une ribambelle de projections. Dont une avant-première, La grève des sardinières, de Nina Montagné, le 22 novembre, au cinéma La Balise. Celle-ci sera suivie du court-métrage de 1989 L’usine rouge, de Marie Hélia, qui raconte l’histoire des conserveries de poisson à Douarnenez à travers les femmes qui y travaillèrent entre 1905 et 1989.
À noter que ce vaste projet a reçu le soutien de la Ville. Une contribution financière a notamment été versée.
Programme complet téléchargeable sur le site de la Ville ou sur la page Facebook du collectif Pemp real a vo.
(1) « Cinq réaux ce sera », mot d’ordre de la grève