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26 février 2023 ~ 0 Commentaire

un an après (solidarités ch)

ukraine-r

SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE UKRAINIEN UN AN APRÈS L’INVASION DES TROUPES RUSSES

Depuis l’invasion du territoire ukrainien par les troupes russes le 24 février 2022, c’est une guerre totale qui est menée par le régime de Poutine et ses généraux contre le peuple ukrainien.

L’« opération spéciale » qui avait comme but explicite de renverser le gouvernement ukrainien et de détruire la République d’Ukraine comme entité indépendante a été tenue en échec par la résistance admirable du peuple ukrainien.

Le gouvernement de Poutine prolonge depuis une année cette guerre de conquête avec la volonté d’annexer une grande partie du territoire ukrainien. Cette guerre provoque des victimes par dizaines de milliers, le déplacement de millions de personnes, des dommages immenses sur le territoire de l’Ukraine.

Les forces d’invasion russes commettent des crimes de guerre, et par leur caractère systématique, des crimes contre l’humanité, comme la destruction des infrastructures vitales, les déplacements forcées et la déportation de population, y compris des enfants. Sans oublier les viols massifs.

Le peuple ukrainien se bat pour la défense de ses droits et de ses libertés. Ce combat est aussi le nôtre, ici, contre toutes les formes de domination, contre tous les impérialismes, pour nos droits et libertés démocratiques.

En Russie même, des gens sont enrôlés de gré ou de force pour faire une guerre à laquelle des centaines de milliers de personnes cherchent à se soustraire et/ou courageusement s’y opposent frontalement.

Pour le mouvement solidaritéS, une paix durable ne pourra s’établir que sur la base d’un retrait de toutes les troupes d’invasion de tout le territoire de l’Ukraine, le retour dans des conditions de sûreté garantie, de tou-te-x-s les réfugié-e-x-s et des personnes déplacées.

C’est au peuple ukrainien de définir à quelles conditions des négociations pour une solution pacifique, fondée sur le droit à l’autodétermination des peuples, peuvent être engagées. Alors que se poursuit l’agression de Poutine et de son armée, solidaritéS soutient le droit à l’Ukraine d’obtenir les armes dont elle a besoin pour sa défense.

Dans la perspective de l’après-guerre en Ukraine et dans l’intérêt de sa population, le mouvement solidaritéS appelle à l’annulation de toutes les dettes contractées par l’Ukraine dans le cadre de l’aide obtenue durant cette guerre.

SolidaritéS dénonce les contorsions de la Suisse officielle relatives aux sanctions à l’égard du régime de Poutine et de ses oligarques. Sous prétexte de neutralité, les milieux économiques et bancaires, avec l’appui du Conseil fédéral, contribuent au financement de la machine de guerre de Poutine.

La Suisse, ses banques, sont un véritable paradis fiscal utile à tous les fauteurs de guerre et à toutes les dictatures de la planète. Seuls 3% des 150 à 200 milliards de francs appartenant aux oligarques russes sont gelés dans les banques helvétiques !

Plaque tournante du négoce des matière premières, la place financière helvétique continue à être utilisée par la Russie de Poutine. Et les entreprises suisse et russes produisant des composantes à double usage, militaire et civil, poursuivent leurs activités et leurs relations, contournant ainsi le prétendu régime des sanctions.

solidaritéS Lausanne, le 22 février 2023

https://solidarites.ch/

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25 février 2023 ~ 0 Commentaire

ukraine (quimper)

dz

250 personnes en soutien à la résistance du peuple ukrainien ce vendredi soir à kemper, les panneaux du NPA outre le soutien à nos camarades du mouvement social ukrainien et plus généralement à la résistance armée et non armée, cités également le nécessaire soutien aux peuples de Palestine et d’Iran.

kkkeper

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24 février 2023 ~ 0 Commentaire

gilbert achcar

achcar

Ukraine : cette nouvelle guerre froide doit prendre fin avant que le monde ne soit confronté à l’Armageddon

Un an de guerre, écrit Gilbert Achcar, et la Russie est toujours embourbée dans sa deuxième invasion du territoire internationalement reconnu de son voisin – qui s’est avérée beaucoup plus sanglante et dévastatrice que la première en raison de la résistance incomparablement plus forte de l’Ukraine.

La dimension internationale de la guerre a été dramatiquement soulignée par la récente visite du président américain Joe Biden dans un pays où il n’y a pas de concentration de troupes américaines. Les pays de l’OTAN augmentent leur soutien à l’Ukraine malgré toutes les spéculations sur la fatigue qui s’installe parmi eux. Et Pékin est sur le point de présenter un plan de paix, en consultant dûment Moscou au préalable – puisqu’ils sont censés être liés par une « amitié sans limites ».

Le récent discours de Vladimir Poutine n’a offert aucune perspective de paix, rejetant plutôt la responsabilité du conflit sur l’Occident : « Ils [l'Occident] ont commencé la guerre. Et nous avons utilisé la force et utilisons la force pour l’arrêter ». Pour aider à comprendre comment le monde a atteint cette dangereuse conjoncture – et pour parvenir à un jugement aussi juste que possible à son sujet – nous devons d’abord considérer la perspective historique. Il existe essentiellement deux descriptions contradictoires de la chaîne d’événements qui a conduit à l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.

Vue du Kremlin

L’une des descriptions – que nous appellerons la version pro-russe – présente cette invasion comme une réaction de Moscou à trois décennies d’empiètement occidental dirigé par les États-Unis dans son ancienne sphère de domination, dans le cadre d’une volonté américaine d’hégémonie mondiale.

Les deux grands cycles d’élargissement de l’OTAN vers l’est ont été perçus par la Russie comme des gestes hostiles et provocateurs. D’autant plus que la Russie elle-même n’a jamais été invitée à rejoindre l’alliance dont la raison d’être a précisément été de la contrer après la seconde guerre mondiale. La Pologne, la Hongrie et la République tchèque ont été admises comme États membres de l’OTAN en 1999, sur fond de la première guerre menée par les États-Unis depuis la fin de la guerre froide qui a contourné le Conseil de sécurité de l’ONU, violant ainsi le droit international : la guerre du Kosovo.

Six autres États anciennement dominés par la Russie ont été intégrés à l’OTAN en 2004 (ainsi qu’un septième qui appartenait à l’ex-Yougoslavie). Il s’agit de trois anciennes républiques soviétiques, les trois États baltes : la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie. Cette fois, la toile de fond était l’invasion de l’Irak par les États-Unis qui avait commencé l’année précédente, contournant une fois de plus le Conseil de sécurité des Nations unies et constituant une nouvelle violation du droit international par Washington.

L’année précédente, George W. Bush avait unilatéralement abrogé le traité sur les missiles balistiques, au grand mécontentement de Moscou. Aussi, lorsqu’il a insisté, lors du sommet de l’OTAN à Bucarest en 2008, pour promettre l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine, Vladimir Poutine s’est senti poussé à agir avant que la Russie ne se retrouve à partager une longue frontière avec une alliance nord-atlantique hostile.

Les événements survenus en Géorgie en 2008 et en Ukraine en 2014 en ont été la conséquence. Poutine a finalement ordonné l’invasion de l’Ukraine dans une tentative (ratée) de parvenir à un « changement de régime » dans ce pays, à l’instar de ce que les États-Unis avaient tenté et raté en Irak.

La version de l’OTAN

La description opposée – que nous appellerons la version de l’OTAN – dépeint l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme l’enfant de la folie des grandeurs de Poutine et de son ambition de reconstituer le domaine impérial de la Russie tsariste et de l’Union soviétique.

Depuis qu’il est devenu président de la Russie au début du siècle, Poutine a progressivement augmenté la concentration du pouvoir entre ses mains et est devenu de plus en plus autoritaire. Ce processus s’est accéléré après son retour à la présidence en 2012, après la période intérimaire au cours de laquelle il a été officiellement remplacé dans ce rôle par son suppléant Dmitri Medvedev, tout en continuant à tirer les ficelles depuis le siège du Premier ministre. Confronté à une opposition massive à son retour, Poutine s’est senti menacé par la perspective d’une « révolution de orange » parrainée par l’Occident contre son pouvoir.

Il a envahi et annexé la Crimée afin de renforcer sa légitimité, sachant combien cette annexion serait populaire en Russie. Son succès dans cette entreprise et la relative modération de la réaction occidentale – ainsi que l’effet de son auto-isolement prolongé par crainte d’attraper le COVID – l’ont amené à envisager une étape supplémentaire dans la soumission au nationalisme russe en soumettant l’Ukraine. Il a essayé d’y parvenir en l’envahissant et a jusqu’à présent échoué lamentablement en raison de la résistance du pays qui a dépassé toutes les attentes.

Le sang-froid doit prévaloir… sinon…

Lequel de ces deux récits est le bon ? La réponse objective à cette question est : les deux. Elles sont toutes deux vraies et il n’y a aucune contradiction entre elles – en fait, elles se complètent parfaitement. En effet, le comportement de Washington après la guerre froide a fourni les conditions parfaites pour la croissance du revanchisme russe que Vladimir Poutine a fini par incarner. Où la reconnaissance de ces deux séries de faits nous mène-t-elle en ce qui concerne la poursuite de la guerre ?

Il ne fait aucun doute que la responsabilité principale de la tragédie actuelle incombe à la Russie. Son invasion de l’Ukraine n’a pas été provoquée et a été ouvertement préméditée. En supposant que Poutine ait cru que la plupart des Ukrainiens accueilleraient favorablement son « opération spéciale », il aurait dû l’annuler et retirer ses troupes dès qu’il est devenu évident qu’il se trompait.

Au lieu de cela, il a embourbé les militaires de son pays dans une longue guerre meurtrière et destructrice en Ukraine orientale. La Russie doit retirer ses troupes là où elles se trouvaient avant le 24 février 2022. Quant à la Crimée et aux parties du Donbas qui étaient contrôlées par les forces anti-Kyiv soutenues par la Russie depuis 2014, leur statut doit être réglé par des moyens pacifiques et démocratiques compatibles avec la Charte des Nations unies, parallèlement au déploiement de troupes de l’ONU dans les territoires contestés.

Le monde ne peut pas se permettre une nouvelle guerre mondiale pour rétablir ces règles. La nouvelle guerre froide, lancée par Washington moins de dix ans après la fin de la première et incarnée aujourd’hui par l’invasion meurtrière de l’Ukraine par la Russie et par de périlleux bruits de sabre autour de Taïwan, doit prendre fin avant de conduire à l’Armageddon. .

https://anticapitalistresistance.org/

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24 février 2023 ~ 0 Commentaire

tribune (jdd)

ukraine

Clémentine Autain : « Pour que Poutine abandonne sa guerre en Ukraine »

Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis (LFI), membre de la commission des affaires étrangères, revient sur l’année de guerre qui vient de s’écouler entre la Russie et l’Ukraine. Elle appelle la France à « encourager les pays qui restent crédibles auprès des oreilles de toutes les parties à faire entendre la voix du droit et de la justice »

Voici sa tribune :

« Une année. 365 jours. J’imagine, autant que l’on puisse l’imaginer sans le vivre, ce temps atrocement long pour qui vit avec l’omniprésence de la mort et de la destruction autour de soi, avec la menace de périr sous un char, sous une bombe, avec l’angoisse d’une issue introuvable à la guerre qui sévit. Vladimir Poutine porte l’entière responsabilité du massacre du peuple ukrainien et de toutes les victimes qu’il enrôle dans sa folie. Notre solidarité doit être claire, volontaire, déterminée envers les Ukrainiens qui doivent pouvoir disposer d’eux-mêmes. Elle doit également s’affirmer envers celles et ceux qui, en Russie, osent au nom de la justice et de la paix braver Poutine.

J’aimerais qu’à gauche, même s’il y a des divergences d’approche sur les questions internationales, même si nous sommes très concentrés sur le bras de fer engagé sur les retraites, nous soyons capables de faire davantage entendre notre soutien.

Aussi fondamentale soit-elle, cette solidarité ne constitue évidemment pas une solution au conflit. Nous le savons, vouloir la paix ne suffit pas à l’obtenir. Le chemin pour y parvenir concrètement n’a rien d’évident. Le débat démocratique, quasiment introuvable au Parlement depuis le début du conflit, mériterait d’être davantage déployé. Et ce d’autant qu’agir pour mettre fin aux violences meurtrières, aux souffrances des Ukrainiens, pour éviter l’embrasement, suppose de sortir des partitions anciennes. Car cette guerre n’a rien à voir ni avec la guerre froide, ni avec les conflits précédents. Le chemin pour dégager une issue juste et durable doit être inédit.

L’appel à la négociation entre la Russie et l’Ukraine, qu’il m’est moi-même arrivé de brandir comme par réflexe, est à première vue séduisante. Mais ayons conscience que, depuis la guerre de Crimée en 1856, aucune guerre n’a été arrêtée par des négociations entre les deux parties qui s’affrontent. Et surtout, imagine-t-on sincèrement un face-à-face diplomatique entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenski ?

C’est à mon sens plutôt du côté d’une régulation globale, d’un règlement opéré par la communauté internationale qu’il faut porter nos efforts. Faire abandonner sa guerre à Poutine, voilà l’objectif. Pour y parvenir, nous devons aider les Ukrainiens à tenir le choc militairement et parallèlement, faire monter la pression internationale. Cela suppose de ne pas nous enferrer, nous enfermer dans une opposition entre la Russie versus l’Occident et d’aller chercher le basculement des pays émergents, dont la pression sur Poutine peut devenir déterminante.

Au point de départ, souvenons-nous : une violation caractérisée du droit international au service d’un projet impérialiste et réactionnaire. Nous n’avons pas voulu la voir venir alors que, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, depuis l’intervention brutale en Syrie, nous aurions dû prendre davantage au sérieux le projet poutinien. Pour affirmer son pouvoir politique à l’intérieur de la Russie, l’homme fort du Kremlin utilise un ressort redoutable : restaurer la puissance russe en surfant sur la nostalgie de la Russie impériale, en misant sur une xénophobie et un virilisme exacerbé.

Très vite, l’offensive russe a échoué sur le plan militaire. Contrairement aux rêves de Poutine, Kiev n’a pas été écrasée en trois jours. Dès mars dernier, nous savions que la conquête ne fonctionnerait pas. C’est d’ailleurs la règle depuis 1945 où les invasions ne vont jamais à leur terme. En Ukraine, mû par des principes démocratiques et aidé par notre apport militaire, le faible a battu le fort. Ce fait frappant, impressionnant, rappelle les victoires de la décolonisation.

Pour combattre cette résistance ukrainienne, Poutine a répondu par une « terrorisation sociale » conduisant à des exactions criminelles, à Butcha, Izioum et ailleurs. Cette guerre sociale s’est mondialisée puisqu’elle a très vite touché des secteurs économiques menaçant tant de pays à travers le monde dans leur sécurité alimentaire et énergétique. Les pays occidentaux, notamment, y ont participé en faisant de l’exclusion de la Russie – de l’économie mondiale, des échanges, des finances, voire de la monnaie, mais aussi de la culture, du sport, des médias… – un instrument inédit de pression.

Il est faux de penser que cela n’a produit aucun effet. Le Kremlin y répond par une tentative de contournement via les pays émergents et en misant sur l’effet boomerang des sanctions-exclusions qui, effectivement, grèvent les économies des pays qui les pratiquent.

Poutine est en train de tirer dangereusement les enseignements de ses défaites militaires en changeant son discours et, comble du cynisme, en se présentant devant le “Sud Global” comme… la victime de l’hégémonisme atlantiste. Il dit en substance : “j’ai été agressé et malmené par les armées occidentales qui veulent diriger le monde, donc soyez soudés avec moi contre leur impérialisme”.

Hélas, cette rhétorique parle à bien des pays du Sud agacés par l’arrogance de l’Occident, par sa pratique “Otanienne” de l’entre-soi, par le peu de considération qui leur est accordée envers leur pratique diplomatique et leur capacité à exercer une pression pouvant conduire l’agresseur à abandonner…

Plutôt que de vouloir enrôler ce “tiers-parti”, il conviendrait de s’appuyer sur son apparent désengagement pour lui permettre d’exercer une pression. Celle-ci pourrait venir du Brésil de Lula, de la Chine – qui n’est pas l’alliée inconditionnelle de Moscou et qui reste ambiguë sur sa position vis-à-vis de l’Ukraine – ou encore de l’Union africaine.

Au fond, nous avons du mal à penser le monde, ses institutions, les solutions aux conflits internationaux en dehors des schémas issus de la guerre froide. C’est comme si nos pensées s’y trouvaient engluées, nous enfermant dans deux formes de “campisme”, deux impasses : soit parce que la Russie étant notre ennemie, les États-Unis deviendraient nos amis coûte que coûte ; soit parce que les États-Unis étant une puissance impérialiste, la Russie pourrait être sinon une alliée de circonstance, au moins un État à ne pas trop contrarier.

Les armes occidentales ne vaincront pas les armes russes, et réciproquement. C’est ailleurs qu’il faut aller chercher la solution. Celle-ci réside dans le respect du droit international et dans la construction d’un nouveau paradigme de sécurité collective post-bipolaire. Si l’enjeu devient une guerre entre l’Occident et la Russie, le pire est devant nous.

La pression, les puissances de persuasion pour que Poutine abandonne sont aujourd’hui à chercher en dehors des pays occidentaux. La mauvaise direction, c’est le schéma binaire qui ferme et enferme les positions autant que le jeu diplomatique pourtant si indispensable : d’un côté la démocratie, “le camp du bien”, qui serait incarnée par l’Occident et de l’autre, le reste du monde appréhendé comme un tout sous le prisme de la dictature, du “camp du mal”.

Avec d’autres, la France devrait encourager les pays qui restent crédibles auprès des oreilles de toutes les parties à faire entendre la voix du droit et de la justice. Cette approche donnerait à voir que nous prenons enfin compte de la réalité du 21è siècle, celle d’un monde global, interconnecté et interdépendant. Et que, loin de nous payer seulement de mots, nous nous donnons les moyens d’une stratégie concrète pour aider les Ukrainiens et atteindre la paix. »

Clémentine Autain 24/02/2023

https://www.lejdd.fr/

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24 février 2023 ~ 0 Commentaire

le poing (npa)

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23 février 2023 ~ 0 Commentaire

quatrième internationale

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Déclaration du Bureau exécutif de la Quatrième Internationale

L’invasion russe, atroce et injustifiée, de l’Ukraine décidée par Poutine le 24 février 2022 et la guerre qu’elle a provoquée ont déjà causé plus de 100 000 morts de part et d’autre, et en Ukraine la moitié de ces mort·es sont des civils. La souffrance de celles et ceux qui, en Ukraine et en Russie, ont perdu des membres de leur famille et des amis est immense, à cause des crimes de guerre, des viols, des enlèvements d’enfants et des bombardements russes continus dans les zones civiles.

Le premier devoir des internationalistes est de soutenir et de se solidariser avec la résistance du peuple ukrainien, dans son opposition directe à cette invasion sanglante et dans l’auto-organisation de la société pour aider la population à survivre, avec un soutien particulier à celles et ceux qui jettent les bases d’une future société plus juste en défendant des politiques anticapitalistes, et aux réseaux féministes et LGBT.

Des millions d’Ukrainien·es ont été contraints de fuir le pays, laissant des familles et des communautés brisées. Elles et ils sont devenus des réfugiés, ce qui, selon les pays d’accueil, peut signifier sans statut permanent, sans logement, sans travail ou sans revenu, et faisant peser une lourde charge sur les pays voisins dont les populations se sont mobilisées pour apporter un soutien matériel.

En Russie et en Biélorussie, celles et ceux qui s’opposent à la guerre impérialiste de Poutine sont criminalisés. Les déserteurs de l’armée et ceux qui osent protester ouvertement sont sévèrement réprimé·es en Russie. Des centaines de milliers de personnes ont également été contraintes de fuir la Russie, souvent sans statut de réfugié et confrontées aux effets des mesures destinées à punir les partisans du régime russe. Ils méritent également notre entière solidarité.

Les gouvernements occidentaux ont utilisé la guerre à la fois pour justifier l’inflation galopante qui frappe durement les travailleur·es, et pour augmenter les budgets militaires, étendre l’OTAN et renforcer la rhétorique de la militarisation. Nous dénonçons à la fois les efforts visant à faire payer la crise capitaliste aux classes ouvrières et l’utilisation de la souffrance du peuple ukrainien pour justifier l’augmentation des budgets militaires.

La seule solution durable à cette guerre passe par :

– La fin des bombardements des populations civiles et des infrastructures de l’énergie ;

– Le retrait complet des troupes russes. Toute négociation doit être publique devant le peuple ukrainien ;

– Le droit du peuple ukrainien à déterminer son avenir, en fonction de son propre intérêt et dans le respect des droits de toutes les minorités ;

– Son droit de déterminer cet avenir indépendamment des intérêts de l’oligarchie ou du régime capitaliste néolibéral actuel, des conditions du FMI ou de l’UE, avec une annulation totale de la dette ;

– Le droit de tous les réfugié·es et personnes déplacées de retourner chez eux en toute sécurité et dans le respect de leurs droits ;

– La fin de toute répression des opposants russes à la guerre et, si nécessaire, leur accueil dans le pays de leur choix ;

– Le démantèlement de tous les blocs militaires, OTAN, OTSC, AUKUS.

Nous continuons également à lutter pour le désarmement mondial – notamment en ce qui concerne les armes nucléaires et chimiques.

 

Bureau exécutif de la Quatrième Internationale

20 février 2023

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21 février 2023 ~ 0 Commentaire

pays de galles, cymru (socialist worker)

dragon rouge

Le dragon  rouge est un symbole commun à « Cymru » et au Trégor

Pays de Galles, indépendance et inégalité des classes

Un nouveau livre pose la question suivante :  » Le Pays de Galles devrait-il quitter le Royaume-Uni ? Patrick Connellan donne son point de vue sur l’indépendance du Pays de Galles, la lutte des classes et le socialisme.

La gauche réformiste du Pays de Galles est souvent confuse et paralysée par deux questions. La première est de savoir comment réagir face au gouvernement travailliste gallois, qui met régulièrement en œuvre des coupes dévastatrices dans les services publics.

Il refuse catégoriquement d’améliorer les salaires des travailleurs dans les secteurs qu’il contrôle. Le dernier exemple en date a été l’offre d’un salaire bien inférieur à l’inflation pour les ambulanciers.

Pourtant, nombreux sont ceux qui, au sein de la gauche réformiste, laissent les travaillistes gallois s’en tirer à bon compte en disant : « Au moins, c’est mieux que l’Angleterre. » Bien sûr, nous avons toujours des ordonnances gratuites, mais rien ne s’est fondamentalement amélioré pour les travailleurs gallois. Ils sont confrontés à une grave crise du coût de la vie et à des services publics qui ne répondent tout simplement pas aux besoins fondamentaux.

En fait, les choses ont manifestement empiré. Dans son ouvrage étonnamment lisible intitulé Independent Nation, Will Hayward met à nu les profondes inégalités et la pauvreté qui règnent au Pays de Galles. Les chiffres sont choquants.

Une personne sur quatre au Pays de Galles vit dans la pauvreté. Cela représente 700 000 personnes sur une population de 3,1 millions d’habitants. Un enfant sur trois vit dans la pauvreté, dont 14 % dans l’extrême pauvreté. Le Pays de Galles a les salaires les plus bas de Grande-Bretagne dans tous les secteurs, les pires infrastructures ferroviaires et routières, et certaines des régions les plus pauvres du Royaume-Uni.

Il peut être facile de considérer que la pauvreté au Pays de Galles est principalement associée aux anciens champs de charbon des South Wales Valleys. Et, bien que le problème y soit important, ce n’est pas la seule région touchée. Les régions rurales du pays comptent d’importantes poches de privation, y compris les villes côtières du nord et de l’ouest du Pays de Galles.

Je vis à Pembroke Dock, dans la destination touristique du Pembrokeshire. Le revenu moyen des ménages ici n’est que de 23 500 £. Il n’est pas étonnant que certaines personnes envisagent l’indépendance comme une solution, aussi illusoire soit-elle.

C’est la deuxième question qui déroute la gauche réformiste galloise : l’indépendance. Bien que le parti travailliste gallois soit étroitement lié à l’Unionisme, des sections importantes de la gauche réformiste considèrent le mouvement indépendantiste comme une solution aux problèmes du pays de Galles.

Le soutien à l’indépendance se situe aujourd’hui autour de 30 %, et est nettement plus élevé chez les moins de 30 ans. Parmi les jeunes de 16 à 24 ans, 40 % ont déclaré qu’ils voteraient oui lors d’un référendum sur l’indépendance du pays de Galles.

Environ 10 000 personnes ont rejoint une marche pour l’indépendance à Cardiff le 1er octobre 2022, organisée par All Under One Banner Cymru et YesCymru. YesCymru a attiré beaucoup de jeunes qui sont très en colère contre les Tories, le soutien à l’indépendance est une sorte de cri de colère contre l’injustice et la pauvreté.

Si le mouvement indépendantiste gallois prend de l’ampleur, il est loin d’égaler le mouvement indépendantiste écossais en taille et en profondeur. Le référendum de 2014 sur l’indépendance de l’Écosse a vu des dizaines de milliers de personnes de la classe ouvrière soutenir l’indépendance comme une révolte contre l’austérité des Tories. Beaucoup ont rompu avec le parti travailliste et se sont tournés vers le parti national écossais (SNP).

Dans des interviews éloquentes avec des habitants de Porth in the Valleys, Hayward demande ce qu’ils pensent de l’indépendance du Pays de Galles. Dans l’ensemble, la plupart des gens ne voient pas comment l’indépendance galloise pourrait améliorer leur vie. Ils ont parlé d’un manque d’opportunités, de coûts élevés, de faibles niveaux d’emplois significatifs ou sûrs, de mauvaises liaisons de transport et d’une ville en déclin.

Le parti nationaliste gallois, Plaid Cymru, a parfois gagné le soutien de la classe ouvrière en raison du mécontentement à l’égard du parti travailliste gallois. Mais il est loin d’avoir supplanté les travaillistes et, en fait, il a régressé ces dernières années. Plaid a perdu son seul siège dans les vallées du sud du Pays de Galles lors des élections au Senedd (sénat) gallois de 2021, bien que Leanne Wood soit de gauche. La plupart des gens de la classe ouvrière ne voient tout simplement pas comment Plaid peut améliorer leur vie, et l’indépendance semble être une lointaine « bonne idée ».

Hayward consacre une grande partie de son livre à examiner en détail ce que l’indépendance signifierait pour la politique et l’économie galloises. Mais le postulat de Hayward a ses limites – un choix entre l’indépendance et une plus grande dévolution.

L’indépendance en soi ne résoudrait pas les problèmes sociaux dont les gens ont parlé à Porth. Ils découlent des divisions de classe, et non des divisions nationales – et tous les Gallois n’ont pas les mêmes intérêts de classe.

En 2021. Les membres du syndicat PCS de l’agence DVLA de Swansea ont fait grève pendant la pandémie pour obtenir des conditions de travail plus sûres et le droit de travailler à domicile. Le ministère des Transports, dirigé à l’époque par l’odieux ministre conservateur Grant Shapps, a insisté pour que les travailleurs continuent à aller au travail malgré 600 cas de Covid et un décès lié au Covid.

Ces travailleurs se seraient-ils mieux débrouillés dans un pays de Galles indépendant et capitaliste ? La réponse réside probablement dans la manière dont le gouvernement gallois a traité les travailleurs pendant la pandémie. Le gouvernement travailliste gallois de Mark Drakeford a agi plus rapidement que Boris Johnson en mettant en place un  » coupe-feu  » pour stopper la propagation du Covid en novembre 2020.

Mais les décès pour 100 000 personnes dus au Covid en Angleterre et au Pays de Galles étaient les plus élevés d’Europe, avec la Suède où il n’y avait que des fermetures volontaires. Les régions d’Angleterre et du Pays de Galles où le nombre de décès est le plus élevé sont Rhondda Cynon Taff, suivi de Merthyr Tydfil.

Comme le DVLA, de nombreux lieux de travail sont restés ouverts au Pays de Galles pendant la pandémie. Le constructeur de voitures de luxe Aston Martin a gardé son usine ouverte près de Barry, dans le sud du pays de Galles, pendant la majeure partie de la pandémie. C’est devenu un mythe de dire que le gouvernement gallois a fait mieux que Johnson pour faire face à la pandémie.

Quelle devrait être la position des socialistes révolutionnaires sur l’indépendance du Pays de Galles ? Notre point de départ est toujours : « Quels sont les intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble ? »

Donc, je pense que la position socialiste révolutionnaire est de soutenir l’indépendance du Pays de Galles parce que cela affaiblirait l’État britannique. Si l’État britannique et la classe dirigeante subissaient un coup, cela pourrait contribuer à renforcer la lutte de classe contre ceux qui sont au sommet de la société et pas seulement au Pays de Galles.

Mais, pour l’instant, la priorité des socialistes est de faire tout ce que nous pouvons pour que la vague de grèves à travers la Grande-Bretagne soit un succès. Nous devons faire valoir les arguments en faveur de l’escalade et de la coordination. Et cela signifie qu’il faut faire pression contre les accords bâclés du gouvernement travailliste et les dirigeants syndicaux qui suspendent leurs actions alors qu’ils cherchent à s’installer au Pays de Galles.

Les socialistes doivent soulever des questions politiques plus larges dans le cadre des grèves – par exemple, la solidarité avec les réfugiés ou le soutien aux droits des transgenres pour lutter contre la division et la domination. Actuellement, défendre l’indépendance du Pays de Galles sur les piquets de grève est trop abstrait et ne va pas renforcer la lutte de la classe ouvrière.

Nation indépendante : le Pays de Galles devrait-il quitter le Royaume-Uni ? Will Hayward. 14,99 £ (Biteback Publishing). Disponible auprès de Bookmarks, la librairie socialiste

https://socialistworker.co.uk/

 

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20 février 2023 ~ 0 Commentaire

madrid (pùblico)

sond

Sondage: commentaire:

Madrid capitale est de droite, pas la région.

L’ensemble de la droite: PP, Vox, Cs battrait la gauche

Mas Madrid est une scission de droite de Podemos

Vox est très à l’extrême droite

PSOE: c’est le Ps et le PP, LR.

Ciudadanos (Cs) est « macroniste ».

Podemos et son alliance avec le PC (IU) avaient disparu et reviendrait?

https://www.publico.es

 

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04 février 2023 ~ 0 Commentaire

retraites ( pùblico )

pension

Les Français descendent dans la rue pour leurs retraites

La volonté du gouvernement de faire passer une réforme dure qui augmente l’âge de la retraite suscite les plus grandes manifestations en France depuis 2010.

Quelle mouche a piqué Emmanuel Macron ?

Si les Razzie awards (les anti-Oscars) de la politique existaient, ils devraient en donner un au président français ou à celui qui a eu l’idée de présenter une réforme difficile des retraites en pleine crise énergétique et inflationniste.

L’inconscience du gouvernement macroniste a conduit à la plus grande mobilisation en France depuis 2010. Une vague de protestations qui reflète non seulement le rejet généralisé de l’augmentation de l’âge minimum de départ à la retraite de 62 à 64 ans (avec 42 ou 43 ans de cotisations), mais aussi les difficultés du président français à reprendre le fil de ses réformes néolibérales.

Les syndicats ont réussi à surmonter la léthargie sociale qui règne dans le pays voisin depuis la pandémie. Après un automne marqué par une forte inflation (6,7 % en France) et des manifestations réclamant des hausses de salaires peu étendues – malgré le succès des arrêts de travail dans certaines entreprises, comme Total et la SNCF -, les grèves massives des 19 et 31 janvier ont pris le macronisme par surprise.

Entre 2,8 millions de personnes -selon les organisations syndicales- et 1,27 million -selon la police- ont manifesté lors du second tour de cette impulsion sociale. Même lors des grandes manifestations de 1995 et 2010, le nombre de manifestants n’avait pas été aussi élevé, selon les forces de sécurité.

    72% des Français s’opposent à la réforme

« C’est l’une des plus grandes mobilisations en France depuis les années 1990″, a déclaré à CTXT le politologue Dominique Andolfatto, spécialiste du monde syndical. Le front uni des syndicats, allant de la modérée CFDT aux plus militants CGT et Sud-Solidaires, prépare deux nouvelles grèves générales pour les 7 et 11 février. La deuxième semaine de ce mois devrait être une semaine clé dans la lutte contre cette mesure impopulaire. Jusqu’à 72% des Français s’y opposent, selon le dernier sondage de l’institut Elabe. « Personne ne veut de cette réforme. Plus les jours passent, plus l’opposition grandit », a rappelé le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

« Si nous sommes trop nombreux, ils renonceront à la réforme ».

« Au lieu de toucher aux retraites, Macron devrait s’occuper de la crise énergétique et de la lutte contre le changement climatique », déclare Sabrina, 45 ans, qui a voté pour le leader centriste lors de la dernière élection présidentielle. Malgré cela, ce conseiller clientèle dans une entreprise d’électricité a fait le déplacement du Nord-Pas-de-Calais à Paris pour participer à une manifestation le 31 janvier qui a débordé les rues de la rive gauche. L’une des nouveautés de ces manifestations est leur caractère festif. La violence policière et les émeutes des black-blocs ont, pour l’instant, brillé par leur absence. La force de la foule a prévalu sur les tactiques d’agitation à courte vue.

    L’une des nouveautés de ces manifestations est leur caractère festif.

Pour Sabrine Farouzi, 60 ans, les mobilisations actuelles lui rappellent celles de 1995, lorsqu’une vague de grèves avait contraint le conservateur Jacques Chirac à renoncer à faire passer de 37,5 à 40 ans la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein. « Si nous continuons à être nombreux, ils finiront par renoncer à la réforme », estime cette éducatrice en maternelle, qui serait directement concernée par la mesure, puisqu’elle doit entrer en vigueur progressivement cet été, en repoussant l’âge de la retraite de trois mois chaque année jusqu’à atteindre 64 ans en 2030. .

« Le gouvernement devrait défendre notre système de retraite comme un modèle à imiter pour les autres pays européens, au lieu d’essayer de l’aligner sur celui de ses voisins », ajoute M. Farouzi. Outre le report de l’âge légal de départ à la retraite, le texte exige 43 ans de cotisations pour bénéficier d’une pension complète à partir de 2027. Huit ans plus tôt que dans la législation actuelle (2035).

La réforme mettra fin à l’une des spécificités du système de retraite français. En combinant un âge de la retraite relativement bas (62 ans) et une longue période de cotisation (42 ans), le moment du retrait de la vie active est adapté à la carrière de l’individu. En d’autres termes, ceux qui ne sont pas allés à l’université et qui ont commencé à travailler plus tôt – souvent dans les professions les plus exigeantes physiquement et dont l’espérance de vie est plus courte – peuvent prendre leur retraite plus tôt, tandis que ceux qui sont allés à l’université ont tendance à prendre leur retraite à 65 ou 66 ans. Ou même plus tard.

Réduire les pensions pour diminuer l’impôt sur les sociétés

Le gouvernement justifie ce sacrifice, notamment pour les personnes modestes, par le déficit que le système de retraite accumulera en 2030, de quelque 13 milliards d’euros. « Cela représentera 3 % des dépenses totales en matière de pensions. Ce n’est pas un montant énorme », affirme l’économiste Henri Sterdyniak de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

« La dramatisation d’un tel déficit par le gouvernement est peu crédible, après avoir réduit les impôts de quelque 40 milliards ces dernières années (notamment sur les entreprises et les revenus moyens et élevés) et avoir annoncé récemment une augmentation de 100 milliards des dépenses militaires », ajoute ce membre du groupe keynésien Les Économistes Atterrés.

Selon M. Sterdyniak, considéré comme l’un des principaux experts des retraites en France, cette mesure controversée « est en fait due à la volonté de M. Macron de montrer aux marchés financiers et à la Commission européenne que son gouvernement continue à adopter des réformes ».

En d’autres termes, qu’il continue à réduire les dépenses publiques et sociales, à diminuer les pensions et les allocations de chômage », dont la durée maximale a récemment été réduite de 25%. Le gouvernement estime que la réforme des retraites rapportera environ 12 milliards d’euros aux caisses publiques. Ces ressources, qu’il a reconnues dans la dernière loi de finances, serviront à financer une réduction d’impôt de 15 milliards d’euros pour les entreprises.

En échange de ce sacrifice, le gouvernement promet de porter les pensions les plus basses à 1 200 euros pour ceux qui ont cotisé pendant une carrière complète (42 ou 43 ans). Ce ne sera qu’ »un petit pas en avant ». Sur les 6 millions de retraités pauvres en France, seuls 1,8 million ont une carrière complète », rappelle l’économiste de l’OFCE.

Cependant, cette hausse des pensions les plus basses a été utilisée par le gouvernement, notamment par le premier ministre, Élisabeth Borne, pour vendre la réforme comme une initiative de « justice » et de « progrès social ». Une étrange stratégie de communication qui a échoué. En réalité, la mesure est devenue l’étincelle pour le déclenchement d’une indignation plus généralisée.

La « pédagogie de la servitude » de Macron.

Malgré une pression sociale croissante, Macron reste inflexible. Le relèvement de l’âge minimum de la retraite à 64 ans est « non négociable », selon le Premier ministre Borne. Le gouvernement s’oppose également à la proposition de la gauche d’organiser un référendum sur le texte impopulaire, dont l’examen commencera le 6 février à l’Assemblée nationale. « La motivation du gouvernement avec cette réforme est d’imposer une pédagogie de la servitude », a prévenu l’essayiste Emmanuel Todd dans une interview à la web-télévision QG.

    La France a rejoint le Royaume-Uni sur la liste des pays européens où les mobilisations sont importantes.

La plus grande vague de protestations depuis 2010 laisse Macron à la croisée des chemins. D’une part, s’il cède et retire le texte, il renoncera à son ADN d’incarnation du thatchérisme à la française, d’être le président qui a approuvé les réformes néolibérales que ses prédécesseurs Hollande, Sarkozy et Chirac n’ont pas osé mettre en œuvre. En revanche, s’il maintient la mesure contre la volonté d’une grande majorité de Français, il quittera son second mandat politiquement affaibli, de la même manière que Sarkozy a été affaibli après les manifestations massives contre le passage de l’âge minimum de la retraite de 60 à 62 ans.

Après l’imprudence du leader centriste qui a fait passer cette (contre) réforme en pleine guerre en Ukraine, la France a rejoint le Royaume-Uni sur la liste des pays européens à forte mobilisation.

Malgré des différences évidentes – la situation du NHS est plus dramatique que la précarité des soins de santé français – les deux cas présentent des similitudes significatives : la lassitude de leurs sociétés face à la détérioration du niveau de vie et des services publics, ainsi que la tentative de leurs gouvernements respectifs de revenir sur la voie de l’orthodoxie économique.

Macron et Rishi Sunak ont respectivement 45 et 42 ans, mais ils sont prisonniers de la vieille idéologie néolibérale. Ce sont deux vieillards incapables d’entreprendre le changement idéologique de la deuxième décennie du 21è siècle.

Enric Bonet 4/02/2023

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03 février 2023 ~ 0 Commentaire

nucléaire (reporterre)

nukleaire

Malgré les discours, le nucléaire mondial a encore décliné en 2022 dans le monde

Alors que la France veut relancer le nucléaire, celui-ci s’essouffle dans le monde : « Le fossé se creuse entre la perception publique du secteur et sa réalité industrielle », observent des experts indépendants.

En plein débat public sur le futur du nucléaire français, il est toujours instructif de sortir de la cuve atomique française pour prendre un peu de hauteur. C’est tout l’objectif du rapport sur l’état des lieux de l’industrie nucléaire mondiale (WNISR), décorticage annuel réalisés par des experts indépendants. Présenté à Paris le 1er février, il permet d’observer cette industrie dans son entièreté et sur le temps long.

En janvier 2023, le monde compte 412 réacteurs en service répartis sur trente-trois pays, pour une production de 2 653 TWh (terawatt-heure) (chiffre pour 2021). Désormais, la part du nucléaire est passée sous la barre des 10 % de la production électrique nette mondiale (9,8 %). Depuis le pic de 1996 où l’atome en produisait 17,5 %, les chiffres confirment l’essoufflement d’une industrie qui produit chaque année moins d’électricité que les renouvelables.

« Depuis trois ou quatre ans, je suis effaré par le fossé qui se creuse entre la perception publique du secteur et sa réalité industrielle, s’étonne Mycle Schneider, observateur de longue date du parc nucléaire mondial et qui pilote l’étude. Ce n’est pas le seul débat complètement déconnecté de la réalité, mais les implications sont phénoménales. » En réalité, l’atome est de plus en plus rapidement dépassé par l’éolien et le solaire, qui fournissent désormais près de 15 % de l’électricité mondiale.

Ce que le rapport omet de dire, c’est qu’en Europe, face à la crise énergétique, nombre de pays — Pays-Bas, Suède, Pologne, Slovaquie, Grande-Bretagne, France, etc. — veulent relancer leurs programmes respectifs. Mais, explique M. Schneider, « nous ne nous fions pas aux effets d’annonce, notamment en France où nos industriels ne parviennent pas à faire la preuve de leur capacité industrielle à construire six ou dix EPR ». Idem aux États-Unis, où il affirme que Westinghouse n’a plus les capacités humaines et industrielles pour construire de nouvellles unités rapidement.

Malgré l’invasion de l’Ukraine, la Russie reste leader de l’industrie nucléaire

Car en 2022, sur les quinze mises en service prévues, seuls sept réacteurs ont été couplés au réseau, dont trois en Chine, un en Corée du Sud, un en Finlande (raccordé en mars avant d’être stoppé pour cause d’événements « inattendus »), un au Pakistan et un dans les Émirats arabes unis. Huit autres unités doivent démarrer en 2023. À l’inverse, cinq réacteurs ont été définitivement fermés, dont trois en Grande-Bretagne, un aux États-Unis et un autre en Belgique.

La Chine sert de locomotive à tout le secteur : à elle seule, entre 2003 et 2022, elle a mis en service 49 des 99 unités raccordées dans le monde. Et avec 57 réacteurs fonctionnant actuellement, elle a détrôné la France de sa place de deuxième puissance nucléaire après les États-Unis. « Certes, la Chine a démarré la construction de cinq réacteurs en 2022, mais par rapport aux renouvelables, ce que fait la Chine en matière de nucléaire est insignifiant », dit Mycle Schneider. Rien qu’en 2022, le pays a annoncé avoir connecté au réseau 125 GW de solaire et d’éolien, une puissance phénoménale qui dépasse largement celle des unités nucléaires nouvellement installées.

Au total, 58 réacteurs sont actuellement en construction à travers le monde. Les deux champions du secteur sont les Russes et les Chinois, avec respectivement 25 et 18 unités dans les tuyaux. Si la Chine construit désormais uniquement sur son territoire, la Russie, elle, est devenue un V.R.P. de sites clés en main depuis la conception et la construction jusqu’à l’exploitation du réacteur, en passant par la livraison des combustibles enrichis et la reprise des combustibles irradiés.

« Rosatom va jusqu’à couvrir le risque de l’investissement et vendre elle-même le kilowattheure au pays acheteur », observe Mycle Schneider. Dans un secteur qui affronte une perte de compétences humaines, les réacteurs du Bangladesh, de Biélorussie, de Chine, d’Égypte, d’Inde, d’Iran ainsi que quatre unités en Chine seront de facture russe. Comme si la guerre et les menaces de sanctions n’avaient aucune prise sur cette industrie, la Russie assoit sa domination sur un secteur ultrasensible.

« Chaque pays désireux de développer le nucléaire civil passe par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui rappelle la nécessité d’un cadre pour se lancer : un régulateur, des lois, des normes, des ingénieurs, etc. Or la Russie est devenue le pays dominant en matière de design et de construction à travers le monde. Dans une certaine mesure, l’AIEA prépare le terrain et Rosatom construit des réacteurs, ce qui pose des problèmes de gouvernance qui ne sont débattus nulle part. » D’autant que Mikhail Chudakov, directeur général adjoint et chef du Département de l’énergie nucléaire de l’AIEA, est un ancien officiel d’une filiale de Rosatom.

Le rapport aborde également la question du vieillissement du parc mondial : la palme revient aux États-Unis, où l’âge moyen des réacteurs est de 41,2 ans. Inquiétant, selon le consultant, qui rappelle que le parc étasunien « fonctionne à plein pot avec des facteurs de charge de 90 % », alors que « l’industrie nucléaire américaine prétend avoir baissé les coûts de fonctionnement chaque année depuis 2012 ».

La France compte quant à elle des réacteurs de 36,6 ans en moyenne, tandis que l’âge moyen des réacteurs chinois est inférieur à 10 ans. Le rapport rappelle aussi l’indisponibilité exceptionnelle du parc nucléaire français en 2022, dont la production a chuté pour atteindre 279 TWh, soit 22,7 % de moins qu’en 2021. En France, les experts dénombrent une durée d’arrêt de 152 jours en moyenne par réacteur.

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