manifestation monstre de kurdes à Paris
Des dizaines de milliers de personnes ont afflué samedi 11 janvier à Paris pour exiger justice et vérité sur l’assassinat de trois militantes kurdes il y a un an.
Venues de toute l’Europe, des dizaines de millier de personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées à Gare du Nord, près du centre d’information du Kurdistan, où les trois femmes kurdes ont été exécutées le 9 janvier 2013, avant de marcher vers la place de la République.
Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, la co-fondatrice du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, représentante à Paris du Congrès National du Kurdistan, basé à Bruxelles, et Leyla Saylemez, membre du mouvement de la jeunesse kurde avaient été assassinées par balles dans la tête en pleine jour. Il n’y a aucune doute sur le caractère politique de cet assassinat dont les commanditaires seraient en Turquie. Selon des sources proches du dossier, l’enquête pointe la Turquie.
HIER ROSA AUJOURD’HUI SARA
« Hier Rosa aujourd’hui Sara. Hier Berlin aujourd’hui Paris. Nous n’oublierons jamais » , « Justice et vérité, identifiez les commanditaires », « Celui qui cache l’assassin est lui-même l’assassin », « C’est un assassinat politique », pouvait-on lire sur des banderoles. Les manifestants ont crié tout au long de la manifestation des slogans tels que « les martyres ne meurent pas », « Vive le PKK », « vive le président Apo », en référence au leader kurde Abdullah Ocalan.
FEMINICIDE
La Fédération des associations kurdes de France (Feyka), la Coordination nationale solidarité Kurdistan (CNSK), le PCF, le président du Parti de la Gauche Européenne, Femmes Solidaires, la Marche Mondiale des Femmes, MRAP, Mouvement de la Paix, le NPA, le directeur du journal L’Humanité et député européen, la communauté Tamoule, les organisations de la gauche turque, mais aussi les antifascistes allemands étaient présents lors de cette manifestation monstre.
Les femmes kurdes ont demandé que le 9 janvier soit déclaré journée de lutte contre le féminicide. De nombreuses personnes dont Pierre Laurent, président du Parti de la Gauche Européenne, Remzi Kartal, co-président du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gel) et les membres des familles des victimes ont pris la parole lors du meeting, tenu sur la place de la République, pour exiger « vérité » et « justice ». M. Laurent a déclaré que les communistes français et européens sont toujours en colère un an après le triple assassinat, soulignant que la France doit prendre en compte les revendications légitimes du peuple kurde. M. Kartal a de son coté affirmé que l’assassinat de trois femmes kurdes visait le processus de paix, lancé par le chef du PKK Abdullah Ocalan. « Cette lutte se poursuivra jusqu’à la vérité et la justice. Personne ne pourra arrêter la lutte du peuple kurde » a-t-il souligné.
LE PKK: L’OTAN EST DERRIERE L’ASSASSINAT
Dans un communiqué lu lors du meeting, l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK), système politique du PKK, a déclaré que « Cette attaque atroce et lâche a été dirigée contre notre stratégie pour une solution démocratique ». Pour le KCK, « Ce massacre (le triple assassinat) a été commis par l’OTAN avec l’organisation secrète de la Turquie, ‘le Gladio vert’ (les islamistes du mouvement Fetullah Gulen). Les Etats-Unis, la France et l’Allemagne sont également impliqués. Le gouvernement AKP en Turquie et l’Etat parallèle de la confrérie Gulen se trouvent au centre de ce complot. » « Les autorités françaises savent ce qui a commis ce massacre mais elles le cachent. Notre peuple, les femmes et les forces démocratiques doivent demander des comptes et faire pression sur la France pour élucider ce massacre » a-t-il ajouté le KCK.
11 janvier 2014 | Par Maxime-Azadi Blog de Maxime Azadi avec ActuKurde.fr
http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-azadi/110114/manifestation-monstre-de-kurdes-paris
Avec la guérilla du PKK dans les montagnes du Kurdistan
Un reportage de Mireille Court et Chris Den Hond, réalisé en 2004.
Pendant que la guerre faisait rage en Irak, nous sommes allés rencontrer la guérilla du PKK (le Parti des Travailleurs du Kurdistan) dans la montagne de Qandil, au nord de l’Irak à la frontière turque et iranienne.
C’était la période où la Turquie voulait devenir membre de l’Union européenne et où il y avait un petit dégel entre l’Etat turc et sa population kurde (25% des habitants en Turquie sont Kurdes). Beaucoup espéraient que ce dégel devienne un jour le printemps de Diyarbakir. Ces derniers temps, la répression a repris : militant(e)s, journalistes, politiciens, écrivains kurdes ou pro-kurdes sont jetés en prison.
Nous avons passé une semaine avec eux dans les montagnes du Kurdistan. La résistance kurde du PKK a donné une conscience nationale aux Kurdes, mais ce parti a été mis sur la liste des organisations terroristes par les Etats-Unis et par l’Union européenne. Sama Botan, guérilléra : « Ils exigent que la guérilla dépose les armes, mais qu’est-ce qu’ils donnent en échange ? Ils doivent nous donner des garanties, sinon nous ne désarmerons pas. »