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07 juin 2023 ~ 0 Commentaire

espagne (npa)

espagne

Crédit Photo Pedro Sanchez. Wikimedia Commons

État espagnol : de l’impasse du gouvernement progressiste à la vague réactionnaire

Les récentes élections municipales et régionales en Espagne ont provoqué un séisme politique. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a subi une défaite cuisante, perdant six des huit communautés autonomes qu’il gouvernait. La droite, représentée par le Parti populaire (PP) et Vox (extrême droite), a gagné du terrain et consolidé son pouvoir électoral.

La gauche gouvernementale, y compris Podemos, a connu des défaites importantes. Podemos a même disparu à Madrid, aux Canaries et à Valence, devenant un parti résiduel dans ces régions. Cette situation a conduit le Premier ministre Pedro Sánchez à convoquer des élections anticipées pour le 23 juillet.

Une gauche de modernisation capitaliste

La question centrale est que le pouvoir progressiste n’a rien fait pour renforcer la classe ouvrière au cours de ses années de gouvernement. La politique de paix sociale s’est traduite par une baisse des salaires sans toucher aux profits. Le projet de la gauche progressiste est celui de la modernisation capitaliste et du maintien de l’Espagne dans le club de la périphérie impériale en déclin. Même si Pedro Sánchez maintenait l’arithmétique pour être au gouvernement, la restauration menée par la droite serait déjà en cours.

La gauche du gouvernement, touchée et à demi assoupie après ces élections, cherchera à se maintenir au milieu de querelles de postes sans faire un bilan critique des effets de son intégration au régime. Liée pieds et poings au bloc progressiste, son usure sociale est d’ores et déjà inéluctable. Elle se traduira à moyen terme par de nouvelles crises et des processus d’implosion.

L’avenir politique présente deux scénarios possibles. Dans le premier scénario, le gouvernement progressiste pourrait être réélu, mais cela ne représenterait pas un véritable changement de cap politique. Dans le deuxième scénario, la droite remporterait les élections et Vox pourrait entrer au gouvernement. Cela impliquerait une intensification des attaques antisociales, contre les droits des personnes migrantes, les femmes et personnes LGTBIQ+ et les ­libertés civiles.

Construire un projet politique indépendant

Face à ces scénarios, les mouvements sociaux, syndicaux et la gauche écosocialiste et anticapitaliste doivent se préparer aux défis à venir. Il est essentiel de construire un projet politique indépendant du bloc progressiste et de travailler à l’ouverture d’une autre perspective politique. Les débats sur le vote et les appels à l’abstention ne sont pas suffisants. Il est temps de se préparer à renverser le régime politique existant et de défendre les intérêts de notre camp contre les attaques à venir.

La construction d’un avenir différent nécessite de semer les graines d’un projet politique écosocialiste et anticapitaliste, qui mette au centre le conflit de classe et la convergence avec les mouvements émancipateurs. Malgré la situation de minorité actuelle, il est essentiel de persévérer dans cette voie pour ouvrir de nouvelles perspectives.

Brais Fernández
Hebdo L’Anticapitaliste – 665 (08/06/2023)

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06 juin 2023 ~ 0 Commentaire

espagne (lutte ouvrière)

Affiche_CNT-FAI_guerre_civile_d'Espagne

Espagne : la droite progresse sur le discrédit de la gauche

Dimanche 28 mai, après une déroute sévère aux élections municipales et régionales dans quatorze communautés autonomes sur dix-sept, le gouvernement de gauche espagnol a décidé d’avancer au 23 juillet les législatives initialement prévues pour l’automne.

Le principal parti du gouvernement, le Parti socialiste (PSOE), a perdu plus de 400 000 voix à l’échelle nationale. Son allié Podemos, le parti de Pablo Iglesias, disparaît des conseils municipaux de Madrid et Valence, respectivement capitale et troisième ville du pays, et de cinq gouvernements régionaux qu’il partageait avec les socialistes.

La droite remonte, avec plus de sept cent mille voix d’avance pour le Parti populaire (PP), qui ne retrouve toutefois pas ses niveaux historiques de 2011. C’est donc bien la dégringolade des résultats de la gauche qui met la droite en position de force et va lui permettre de gouverner dans presque toutes les régions, à condition de trouver des alliances avec le parti d’extrême droite Vox, qui continue à progresser.

Face à la débâcle, le chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, a annoncé mardi 30 mai des élections législatives anticipées. Bien que les multiples alliances et recompositions de la « gauche de la gauche » compliquent les comparaisons, il est évident que Podemos paie tout autant que le PSOE ses quatre ans passés au gouvernement.

Au cours de ces quatre années, les classes populaires, frappées par la crise économique aggravée par la pandémie, ont attendu en vain que la gauche apporte les solutions miracle promises. Le « gouvernement le plus progressiste de l’histoire » n’a pas résolu la crise du logement, qui a encore empiré après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, malgré la promesse de quelques dizaines de milliers de logements sociaux en plus.

Il n’a pas empêché la baisse des salaires réels mangés par l’inflation, malgré une revalorisation du salaire minimum annoncée en fanfare. Quant à la précarisation du travail, l’invention d’un nouveau CDI au rabais a fait monter le nombre d’embauchés en fixe, mais sans pour autant les protéger de la précarité.

Comble de l’hypocrisie, le « dialogue social » a récemment permis de trouver un accord entre syndicats et gouvernement sur les retraites… sans remettre en cause le report de l’âge légal à 67 ans, et même en accélérant son application.

Enfin, beaucoup d’anciens électeurs de Podemos, s’ils n’avaient pas beaucoup d’illusions sur l’amélioration de leur sort, espéraient tout de même une abrogation des mesures répressives adoptées par la droite contre le mouvement des Indignés de 2011, la fameuse Ley Mordaza (la « loi bâillon »). Ils en ont été pour leurs frais.

La déception aura fait s’abstenir beaucoup d’électeurs de gauche. Pourtant, le gouvernement de Pedro Sanchez n’a fait que son travail en alignant des milliards pour le patronat pendant la pandémie, en augmentant considérablement le budget militaire pour participer au réarmement général, et en envoyant les blindés de la police contre les métallos en grève à Cadix, en 2021.

Son travail est bien de démobiliser les classes populaires et les travailleurs en se présentant comme l’aboutissement de leurs luttes, puis de leur faire avaler des pilules de plus en plus amères, au moment où la droite était discréditée par des affaires de corruption.

La gauche de gouvernement, social-démocrate ou « radicale », le paie d’une claque électorale. Pour les travailleurs, aux conséquences de cette politique va désormais s’ajouter l’arrogance retrouvée d’une droite renforcée appuyée sur une extrême droite nostalgique du franquisme.

Face à un patronat à l’offensive, ils ne devront compter que sur leur combativité et leur conscience de classe, et certainement pas sur les politiciens paniqués qui proposent, avec une nouvelle union de la gauche, de remettre une pièce dans la machine à illusions.

Laura Samos 31 Mai 2023

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03 juin 2023 ~ 0 Commentaire

état espagnol (à l’encontre)

espagne

Etat espagnol. «Du 28M au 23J. Marée droitière contre progressisme en déclin»

En guise de premières considérations sur les récentes élections municipales et régionales, deux conclusions peuvent facilement être tirées: il y a eu une nette victoire du bloc néoconservateur et réactionnaire et une défaite politique pour le PSOE.

La réponse de Pedro Sánchez à l’euphorie de ses adversaires ne s’est donc pas fait attendre. Elle est arrivée dès le lendemain, en avançant au 23 juillet (23J) les élections législatives générales qui avaient été programmées pour décembre de cette année.

Ainsi, une fois de plus, le leader socialiste, après avoir reconnu son erreur de s’être adapté au cadre étatique que le bloc de droite a réussi à imposer au cours de la récente campagne électorale, a eu recours à son habileté tactique bien connue pour jouer un coup et ouvrir un nouveau scénario, prévu par personne, en se fiant une fois de plus à la déesse Chance.

Nous entrons donc dans une nouvelle phase dont l’enjeu est de savoir s’il y aura définitivement un changement de cycle ou si, au contraire, la résilience dont Sánchez a fait preuve jusqu’à présent parviendra à survivre à cette nouvelle épreuve, sans aucun doute beaucoup plus difficile que les précédentes, sachant en outre qu’elle se déroulera dans un contexte de marée néoconservatrice en Europe.

Il semble déjà clair qu’à l’approche du 23J, l’objectif d’Alberto Núñez Feijóo [président du Parti populaire depuis avril 2022] et de Pedro Sánchez sera de réduire l’affrontement électoral à une polarisation bipartisane. Ce qui ne favorisera sans doute pas le Movimiento Sumar [dont la dirigeante est Yolanda Diaz, vice-présidente et ministre du Travail et de l’Economie sociale] déjà légalisé [comme parti politique depuis le 31 mai 2023] qui, bien qu’il ne se soit pas présenté, ne sortira pas indemne du 28 mai (28M); surtout en raison de la défaite de la principale alliée de Yolanda Díaz, Ada Colau [maire de Barcelone depuis juin 2015], aux élections du Conseil municipal de Barcelone. Un Podemos beaucoup plus faible n’apportera pas non plus grand-chose, comme nous le verrons plus loin.

En effet, Sánchez va faire appel au vote utile contre le PP-Vox au détriment d’une confluence de formations politiques (y compris Izquierda Unida (ave le PCE) , En Comú Podem, Más Madrid et Compromís) qui ne seront probablement pas en mesure de contrer cette pression avec un contour unitaire.

Une nouvelle tentative de parti-mouvement qui, en outre, semble vouloir continuer à parier sur la reproduction du modèle d’un gouvernement de coalition progressiste qui n’a même pas tenu les promesses fondamentales de son programme gouvernemental  – comme, entre autres, l’abrogation des réformes du travail de Rajoy et Zapatero et de la loi bâillon (repression, censure), ou une réforme fiscale progressiste – et qui, si cette reconduction était menée à bien, se déroulerait dans un rapport de forces encore pire que lors de la dernière législature.

Une marée qui profite de la décomposition de Ciudadanos

En réalité, ce qui s’est passé le 28 mai a confirmé la tendance ascendante du PP prévue par les sondages (à l’exception de celui du Centro de Investigaciones Sociológicas) grâce, surtout, au fait que le PP a pu gagner une partie significative du vote de Ciudadanos (Cs) (« macroniste »), un parti qui a pratiquement disparu. De plus, le PP a montré sa capacité à attirer une partie du vote Vox [extrême droite], en particulier dans la région de Madrid, où il a obtenu la majorité absolue.

Malgré cela, la différence de voix entre le PP et le PSOE lors des élections municipales au niveau de l’Etat, avec un taux de participation de 63,92%, n’a pas été assez importante pour assurer une victoire du PP aux élections générales de juillet: 31,51% contre 28,11%.

Néanmoins, cela signifie que le premier parti de droite a gagné le gouvernement dans un bon nombre de villes importantes (y compris les villes emblématiques de Valence contre Compromís, de Séville contre le PSOE et de Cadix contre Adelante Andalucía) et, surtout, dans les communautés autonomes qu’il a arrachées au PSOE, comme le País Valencià, l’Aragon, les îles Baléares, l’Estrémadure, La Rioja et la Cantabrie.

Bien que dans certaines d’entre elles, il devra payer un prix élevé pour obtenir le soutien de Vox, un parti qui, bien qu’il ait acquis un poids municipal avec 7,19% des voix, est loin des 3,5 millions de voix qu’il a obtenues lors des élections générales de 2019. Malgré cela, il conditionnera la gouvernabilité de six régions autonomes et de 30 capitales provinciales.

La grande exception à la victoire récoltée par le PP, comme le souligne Petxo Idoiaga (article du 31 mai sur le site Viento Sur), a été la Communauté autonome basque et la Navarre, où Euskal Herrua Bildu [«Réunir le Pays basque»], seul bénéficiaire de la campagne contre l’ETA déployée surtout par Isabel Diaz Ayuso [membre du PP et présidente de la Communauté de Madrid], a connu une ascension notable qui menace l’hégémonie du Parti nationaliste basque (PNV).

En revanche, Unidos Podemos a disparu des parlements régionaux de Madrid, Valence et des îles Canaries et de nombreuses mairies, dont la capitale madrilène. Il n’est plus présent dans cinq gouvernements régionaux et ne reste présent que dans 17 capitales provinciales. Une débâcle qui l’oblige désormais à se résigner à être un acteur secondaire dans le projet de Yolanda Díaz. Reste à savoir si cette confluence se concrétisera et, le cas échéant, dans quelle mesure ils partageront un discours commun au cours d’une campagne qui les obligera à se différencier davantage du PSOE.

Un autre cas de figure est celui de la Catalogne, où la dimension étatique a profité au Parti des socialistes de Catalogne (PSC) alors qu’elle a nui à la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) contre Junts per Catalunya. Junts per Catalunya s’est appuyé cette fois sur l’image nostalgique de l’ancienne Convergència, incarnée avec succès par le candidat à la mairie de Barcelone, Xavier Trías [maire de juillet 2011 à juin 2015].

De son côté, la Candidature d’unité populaire (CUP extreme gauche nationaliste), bien qu’elle n’ait pas réussi à entrer au Conseil municipal de Barcelone, a remporté la deuxième place à Gérone au sein de la coalition et reste la quatrième force politique en termes de nombre de sièges au Conseil municipal dans l’ensemble de la Catalogne.

Un retour à la centralité des deux grands partis?

En plaçant au centre du débat des questions annexes – comme la dénonciation des alliances du «sanchisme» (Sanchez) avec «les communistes, les séparatistes et les terroristes» et en réveillant le fantôme de l’ETA douze ans après sa dissolution, ainsi que des classiques comme la sévérité pénale contre tout délit – et non les problèmes locaux et régionaux (comme la crise de la santé, de l’éducation ou du logement, ou la lutte contre l’inflation), le PP a réussi à installer l’image d’un régime et d’une Espagne en danger et d’une insécurité citoyenne qui lui a permis de sortir victorieux de ce défi.

Sa joie de triompher au premier tour, comme nous l’avons déjà noté plus haut, a été de courte durée. Les leaders et les dirigeants du PP (avec l’ancien président Aznar à sa tête) n’ont pas pu cacher leur déception face à la décision prise par Sánchez d’élections en juillet.

En effet, elle les oblige à affronter un «second tour» dans un délai beaucoup plus court que celui dont ils pensaient profiter pour approfondir, avec le puissant soutien médiatique dont ils disposent, l’érosion de la coalition gouvernementale progressiste, désormais encore plus illégitime si cela est possible.

Cependant, ils n’ont pas tardé à choisir le slogan qui dirigera leur campagne: «Soit Sánchez, soit l’Espagne». On verra donc à nouveau Alberto Núñez Feijóo, avec Isabel Diaz Ayuso au premier rang, recourir au spectre d’une rupture de l’unité de l’Espagne – qui n’est ni à l’ordre du jour ni voulue par le PSOE – comme liant de son programme néolibéral, autoritaire et réactionnaire au service de la structure de pouvoir oligarchique qu’il représente.

Face à cet objectif, Sánchez ne semble pas craindre le risque de transformer le 23J en plébiscite autour de sa personne, désireux de remporter une victoire qui lui permettra d’éviter de recourir à des alliances inconfortables sur sa gauche.

Ainsi, il cherchera à calmer le malaise des barons du parti vaincus [PSOE], en essayant de renforcer son image de parti d’Etat et de rivaliser sans complexe avec la droite. C’est ce qu’il a déjà fait dans nombre de ses politiques.

Il va maintenant étendre cette orientation à de nouvelles concessions portant sur des questions telles que la lutte contre le changement climatique, la politique fiscale, le droit au logement ou la mal nommée insécurité citoyenne; et, bien sûr, en exprimant sa volonté d’appliquer les coupes budgétaires dictées par la Commission européenne ou d’obéir à une OTAN sous leadership états-unien.

Il ne faut même pas exclure que leur aspiration commune, avec le PP, à récupérer la centralité des deux partis au niveau de l’Etat, voire le bipartisme, les conduise après le 23J à rechercher un accord pour une réforme électorale suivant des modèles comme celui de la Grèce, dans une tentative d’imposer une alternance qui a été enterrée en 2015.

Tout cela au nom de la stabilité d’un régime qui, malgré la fin des cycles ouverts par le 15M (mouvement des Indignés) et le souverainisme catalan, connaît encore de nombreuses fissures et doit faire face à de plus grandes turbulences internationales; et, surtout, à une accumulation de troubles sociaux qui pourraient à l’avenir produire des révoltes comme celles qui ont lieu dans des pays tels que la France ou la Grande-Bretagne.

Réduire la menace de l’extrême droite en changeant de cap

Il ne sera certainement pas possible d’endiguer la dérive droitière en faisant évoluer le PSOE vers la droite. L’expérience récente des trois dernières années, comme dans d’autres pays, l’a déjà montré: comme nous l’avons soutenu dans le dernier numéro de Viento Sur, les nouveaux progressismes peuvent être, pour citer Modonesi, une «digue temporaire», un moindre mal face au bloc réactionnaire, mais ils ne sont pas capables de «résoudre les contradictions sous-jacentes» qui expliquent sa montée.

Dans ce contexte, la situation de «paix sociale» que les directions des CCOO et de l’UGT ont maintenue tout au long de cette législature et qu’elles ont renouvelée avec leur récent pacte avec les patrons ne semble pas de nature à favoriser la remobilisation de la gauche. Il sera donc difficile de créer les conditions favorables pour déborder le cadre bipartisan de la campagne électorale et, surtout, de faire apparaître un projet autonome et alternatif dans la campagne qui mette au centre des questions aussi fondamentales que la lutte contre le changement climatique, la précarité de nos vies, l’avancée dans la reconnaissance de la réalité plurinationale de l’Etat, ou le rejet d’un racisme structurel qui, comme nous l’avons vu récemment, en est venu à avoir ses pires expressions non seulement à notre frontière méridionale, mais aussi sur les terrains de football.

Dans ce contexte, la gauche anticapitaliste doit également assumer sa part de responsabilité dans la situation de défaite collective dans laquelle nous nous trouvons et qui la conduit à être pratiquement absente en tant qu’alternative politique lors de la prochaine bataille électorale.

Cela ne signifie pas qu’elle doive ignorer la nécessité de contribuer à empêcher la victoire du bloc de droite, car nous ne pouvons pas sous-estimer la menace que représenterait son accès au gouvernement de l’Etat, avec l’attaque conséquente des droits civils et sociaux fondamentaux (en premier lieu contre les personnes du Sud et les femmes) et le renforcement d’une soi-disant démocratie militante [extension des pouvoirs juridiques pour défendre le dit ordre démocratique libéral], prête même à mettre hors la loi une partie de l’actuel spectre parlementaire.

Cependant, la gauche anticapitaliste devrait affronter ce danger à partir d’une position autonome et critique qui, à son tour, chercherait à se joindre aux mouvements sociaux et aux forces politiques à gauche du PSOE, cela dans un processus de remobilisation sociale contre les politiques néolibérales et néoconservatrices, d’où qu’elles viennent et quels que soient les gouvernants.

En tout état de cause, quels que soient les résultats du 23J, des heures encore plus difficiles nous attendent: il est temps de résister à la menace d’un autoritarisme réactionnaire, mais aussi à un bipartisme systémique qui se renforce, et de chercher de nouvelles voies de convergence et d’ancrage dans les couches populaires qui contribueront à offrir un horizon d’espoir pour un véritable changement.

Pour cela, il faudra s’appuyer sur le travail essentiel et patient des réseaux de solidarité de quartiers et de lieux de travail qui permettent un plus grand ancrage social autour d’une culture de la mobilisation et de la solidarité qui remette au centre les conflits sociaux et la défense d’une vie digne sur une planète habitable face au capital.

(Article publié sur le site Viento Sur, le 31 mai 2023; traduction rédaction A l’Encontre)

Jaime Pastor est politologue et rédacteur en chef de Viento sur.

2 juin 2023 Alencontre

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02 juin 2023 ~ 0 Commentaire

nord de l’irlande ( anticapitalist resistance)

irlande

L’Irlande du Nord rejette l’Unionisme britannique -

Geoff Bell, affirme que les résultats des récentes élections à l’Assemblée d’Irlande du Nord montrent que la majorité des habitants de l’Irlande du Nord ne veulent pas faire partie du Royaume-Uni.
« L’unionisme perd de son attrait, à la fois en tant que force électorale et en tant que logique politique : le seul débat qui vaille encore est celui de la suite des événements.

Les élections municipales en Irlande du Nord ont donné des résultats historiques. Jamais auparavant les votes de première préférence des nationalistes irlandais n’avaient dépassé ceux des unionistes. Jamais auparavant le Sinn Féin, le principal parti nationaliste irlandais, n’avait obtenu plus de 30 % des voix au niveau local. Jamais auparavant le Sinn Féin n’avait remporté plus de sièges au conseil municipal qu’un parti unioniste. Jamais auparavant il n’avait remporté plus de conseils que n’importe quel parti unioniste.

Les statistiques indiquent que le Sinn Féin a remporté 30,9 % des votes de première préférence, le DUP arrivant en deuxième position avec 23,3 %, que le Sinn Féin a remporté 144 sièges de conseillers et le DUP 122, et que tous les candidats nationalistes irlandais ont obtenu 308 624 voix contre un total de 281 196 voix pour les unionistes.

Pourquoi tout cela s’est-il produit ?

Tout d’abord, le mérite en revient au Sinn Féin. Il a délivré un message inclusif, soulignant l’impératif d’un retour au partage du pouvoir. En conséquence, il a attiré le soutien d’anciens bastions unionistes, tels que Ballymena et Lisburn, où ceux qui militaient auparavant pour le républicanisme irlandais le faisaient au péril de leur vie. Le fait que le message du parti soit économiquement progressiste et socialement libéral a également attiré un soutien intercommunautaire, en particulier de la part des jeunes électeurs. Il en va de même pour le fait que le parti soit dirigé par deux femmes, que de nombreux candidats soient des femmes et qu’ils soient issus de différentes générations.

L’évolution démographique des six comtés du nord-est de l’Irlande au cours des deux dernières décennies constitue un deuxième facteur de croissance du soutien au nationalisme irlandais. Les personnes nées dans la communauté traditionnellement nationaliste, ou catholique, et celles nées dans la communauté traditionnellement unioniste, ou protestante, se répartissent aujourd’hui à parts égales. Cependant, il est clair que lors des élections municipales, le vote du nationalisme irlandais suggère qu’il a attiré un certain soutien de la part des protestants, bien qu’il s’agisse d’un pourcentage à un chiffre.

D’autres membres de la communauté unioniste traditionnelle ont voté pour le parti constitutionnellement neutre de l’Alliance, ce qui explique également le déclin du soutien à l’unionisme, bien que le vote de l’Alliance n’ait augmenté que d’un pour cent et que dans certaines régions, comme Derry et le nord-ouest, il ait perdu des sièges au profit du Sinn Féin.

Les divisions au sein de l’Unionisme sont également importantes. Cependant, on peut en faire trop, car ces divisions existent depuis plus de cinquante ans. Néanmoins, il est remarquable qu’avant les « Troubles », au début des années 1960, le principal parti unioniste pouvait remporter 70 % des voix, alors qu’aujourd’hui, un autre parti unioniste de premier plan ne recueille que 24 % des suffrages.

Tout cela indique ce qui est peut-être le facteur le plus important expliquant le bilan électoral actuel et qui laisse présager de l’évolution future. Il s’agit du déclin continu de l’Unionisme en tant que philosophie cohérente et motivation politique.

Les événements récents ont discrédité l’Unionisme britannique, même au sein de sa base de soutien traditionnelle en Irlande du Nord. Il s’agit notamment de la manière dont les intérêts de l’Irlande du Nord ont été ignorés par les partisans du Brexit, de la manière dont Johnson a rompu à plusieurs reprises les promesses faites aux unionistes, et de la manière dont la direction actuelle des conservateurs fait pression sur les propositions visant à interdire les enquêtes sur les crimes commis dans le passé pendant les Troubles – en particulier ceux qui ont été commis par les forces de sécurité britanniques.

Plus récemment, les conservateurs ont imposé un budget d’austérité très sévère à l’Irlande du Nord, ce qui a encore renforcé ceux qui, comme le Sinn Féin et l’Alliance, prônent un gouvernement local de partage du pouvoir plutôt qu’un gouvernement soumis aux diktats britanniques.

Avec un tel bilan, l’idée de l’infâme « union précieuse » de Theresa May est en train de devenir une mauvaise blague britannique à l’égard du peuple d’Irlande du Nord, qui, ce n’est pas surprenant, rejette de plus en plus l’ensemble des prémisses unionistes.

En outre, des politiques plus réfléchies et plus convaincantes sur le plan intellectuel émergent de l’intérieur de l’Irlande, et elles excluent le contrôle britannique. Par exemple, l’organisation communautaire irlandaise Ireland’s Future vient de produire un plan détaillé et complet pour un service de santé gratuit dans toute l’Irlande. L’unionisme dans le nord-est du pays est incapable d’une telle planification, car les services de santé y sont déterminés par les cordons de la bourse britannique et, par conséquent, continuent à décliner.

L’unionisme perd donc de son attrait, à la fois en tant que force électorale et en tant que logique politique : le seul débat digne d’intérêt qui subsiste porte sur la suite des événements. Ce qui est moins sûr, c’est le moment où les partis politiques basés en Grande-Bretagne et brandissant l’Union Jack reconnaîtront ces réalités politiques ou écouteront les voix des électeurs nord-irlandais.

Les conservateurs et les travaillistes n’ont montré aucun signe de rupture avec leur consensus bipartisan consistant à attendre poliment que le DUP décide s’il reviendra à un partage du pouvoir, d’une part, et à ignorer les demandes des nationalistes irlandais concernant l’établissement de critères pour un scrutin frontalier, d’autre part.

Il s’agit là du vieux colonialisme sectaire qui est à l’origine de tout le gâchis de l’Irlande du Nord. Le fait que l’actuelle direction du parti travailliste y souscrive suggère qu’elle fait de plus en plus partie du problème britannique de l’Irlande.

Geoff Bell, Labour for Irish Unity 30 mai 2023

https://anticapitalistresistance.org/

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31 mai 2023 ~ 0 Commentaire

allemagne (reporterre)

Répression des militants écolos : en Allemagne, les partis de gauche font l'autruche
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Répression des militants écolos : en Allemagne, les partis de gauche font l’autruche

Des manifestations sont prévues ce 31 mai en Allemagne, en soutien à Letzte Generation. L’opération policière subie par les militants climatiques était soutenue par la droite… mais aussi par le chancelier social-démocrate.

Après la répression, la réplique de l’organisation Letzte Generation (« dernière génération ») ne s’est pas faite attendre. Mercredi 31 mai, un bouquet de manifestations est prévu dans les grandes villes d’Allemagne en soutien à cette association engagée depuis 2021 dans une lutte musclée contre le réchauffement climatique.

Dans une lettre ouverte adressée au chancelier allemand le 27 mai — qui les a récemment qualifiés de « détraqués » — les militants ont prévenu Olaf Scholz des conséquences des descentes de police survenues le mercredi 24 mai dernier : « D’innombrables personnes se sont inscrites à des formations de sit-in pour la semaine prochaine. » Ils entendent en effet intensifier leurs actions de blocage de la circulation et poursuivre leurs protestations. Les militants sont connus pour leurs actions « chocs » : grèves de la faim, collage de mains sur le bitume, jet de purée sur les vitres protégeant des tableaux, interruption du trafic aérien…

L’opération policière lancée par le Parquet de Munich a conduit à quinze perquisitions, le 24 mai dernier, dans plusieurs länder. Sept activistes sont soupçonnés de « constitution d’organisation criminelle ». Des comptes bancaires et le site internet de l’association ont été bloqués. Parmi les éléments à charge, la police bavaroise évoque le financement et les collectes de dons de l’organisation, jugés opaques voire illégaux, ainsi que la participation présumée de deux membres de Letzte Generation au sabotage de l’oléoduc Trieste-Ingolstadt, qui passe par la Bavière. Par ailleurs, de nombreuses plaintes ont été déposées contre les militants à cause des blocages de routes qui exaspèrent certains citoyens.

Les partis de gauche approuvent majoritairement l’action policière

Les deux syndicats de la police allemande n’ont pas manqué de saluer les descentes. « La justice intervient, c’est le bon signal d’un État de droit qui se défend », a déclaré le chef du syndicat DPolG Rainer Wendt en évoquant « la population qui souffre mille fois par jour de la terreur de rue de ces sauveurs autoproclamés du climat ». Originaire du Land de Hesse, la ministre sociale-démocrate de l’Intérieur Nancy Faeser soutient, elle aussi, la police bavaroise en estimant que « la crise climatique ne peut se régler que de manière démocratique ».

Pendant que l’opposition conservatrice demande la surveillance du mouvement par les services de renseignement intérieur, les partis de la coalition gouvernementale (SPD, libéraux et écologistes) approuvent l’action policière ou alors la contestent timidement. Même les leaders de la gauche radicale, critiques sur la disproportion de l’action policière et les arrestations provisoires, ne claironnent pas leur soutien aux actions de blocage ou de sabotage. Rares sont les pointures politiques à être montées au créneau sur ce terrain électoralement sensible.

Fin avril dernier, le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck (Verts) exprimait ainsi sa compréhension pour les activistes de la « dernière génération », tout en critiquant leurs formes de protestation. « C’est une grande réussite historique de Fridays for Future [considérée comme berceau politique des militants de Letzte Generation] que d’avoir réussi à obtenir une majorité sociale pour la protection du climat », assurait-il lors d’un débat public à Kiel fin avril. Avant d’ajouter que la « radicalisation actuelle ne crée pas la majorité ».

Letzte Generation n’a pas l’intention de baisser les bras. Sur l’un de ces forums, certains membres estiment qu’il faut au contraire « profiter de la dynamique actuelle » pour accélérer. Le mouvement a d’ailleurs annoncé, sans donner de chiffres précis, que leurs rangs grossissaient depuis les descentes de police. Enfin, en moins d’une semaine, près de 500 000 euros ont été versés sur la cagnotte qu’ils viennent de créer pour payer les amendes infligées aux militants, en attendant que leurs comptes soient débloqués. L’association a donc plus que jamais les moyens d’agir.

Berlin (Allemagne), correspondance

https://reporterre.net/

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30 mai 2023 ~ 0 Commentaire

syriza (socialist worker)

grec

Pourquoi Syriza a-t-il échoué en Grèce ?

La disparition du parti soulève des questions sur la stratégie socialiste et les faiblesses du réformisme.

Lorsque Syriza a remporté les élections législatives grecques en 2015, la plupart des socialistes ont explosé de joie dans toute l’Europe.

Un parti qui s’était engagé à mettre fin à l’austérité avait enfin triomphé, alors que partout les patrons et les gouvernements imposaient des coupes sombres dans le sillage de la crise financière de 2008. Il semblait qu’il y avait là une stratégie alternative qui pourrait servir de phare aux peuples en lutte dans le monde entier.

L’ascension de Syriza a été l’une des expressions d’une vague massive de lutte en Grèce contre l’austérité, avec 32 grèves générales entre 2009 et 2014. Les travailleurs de la santé, les enseignants, les employés municipaux, les travailleurs immigrés, les nettoyeurs, les étudiants et bien d’autres encore ont mené des batailles épiques pendant plusieurs années.

Lors des élections de 2015, le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND), qui avait fait payer aux travailleurs les plans de sauvetage des banquiers, n’a obtenu que 76 sièges sur les 300 que compte le Parlement.

Le Pasok, parti travailliste, qui était le parti de gauche traditionnel mais qui avait imposé des coupes budgétaires en coalition avec la ND, n’a obtenu que 13 sièges. Un nouveau terme, « Pasokification », est apparu pour décrire l’extinction d’un parti qui semblait devoir toujours faire partie de la scène politique.

En Grande-Bretagne, 27 députés, principalement de la gauche travailliste, ont signé une motion disant : « Cette Chambre salue le soutien apporté au parti Syriza en Grèce, qui s’est engagé à mettre fin à des années d’austérité et de souffrance ».

Le parti socialiste allemand Die Linke a quant à lui affiché une pancarte : « Nous partons de la Grèce, nous changeons l’Europe ».

Pourtant, en l’espace de quelques mois, Syriza a mis en œuvre des mesures d’austérité pires que celles de ses prédécesseurs de droite. Et lors des dernières élections de cette année, il a été réduit à 20 % des voix, tandis que la ND s’est consolidée au pouvoir.

Les échecs de Syriza ont redonné vie au Pasok, qui espère même dépasser Syriza lors des prochaines élections.

Dès son entrée au gouvernement, Syriza a été confronté à un défi et à un choix. Les patrons, les banquiers et les institutions européennes n’allaient pas accepter facilement un relâchement de l’austérité. Ils craignaient que les travailleurs d’autres pays ne soient incités à élire leurs propres gouvernements de gauche.

Ils ont donc traité le verdict des électeurs grecs avec mépris. Ils ont décidé d’écraser Syriza pour l’ »effet de démonstration » que cela aurait sur les autres.

Yanis Varoufakis, le directeur financier de Syriza, a déclaré que lorsqu’il a rencontré d’autres ministres de l’UE « pour engager des discussions économiques », il n’a reçu que des « regards vides ». « Vous auriez pu tout aussi bien chanter l’hymne national suédois, vous auriez obtenu la même réponse », a-t-il déclaré.

La troïka – la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – a insisté sur de nouvelles réductions pour rembourser les dettes découlant du sauvetage des financiers. Afin de se donner une excuse pour battre en retraite, le gouvernement Syriza a organisé un référendum sur les demandes de réduction de la troïka.

Mais après une campagne populaire massive, les Grecs ont rejeté la prescription de la Troïka par un vote « OXI » de 61 %. Cela aurait dû être un signal pour rompre avec la Troïka et défier les patrons, les institutions financières et les riches.

Une telle lutte aurait nécessité un appel aux travailleurs du monde entier pour qu’ils fassent preuve de solidarité avec la Grèce et qu’ils luttent contre leurs propres classes dirigeantes.

Pourtant, quelques jours plus tard, Syriza s’est effondré et a commencé à s’attaquer à la classe ouvrière : relèvement de l’âge de la retraite, augmentation des frais de santé, coupes budgétaires dans les écoles, etc. Syriza a fait intervenir la police anti-émeute contre ceux qui protestaient.

Les reculs et les trahisons de Syriza n’étaient pas principalement liés aux opinions personnelles d’Alexis Tsipras, le leader de Syriza, ou de toute autre personnalité. Elles étaient enracinées dans une stratégie qui ne pouvait pas voir plus loin que la collaboration avec les patrons, les institutions financières et le système existant. (…)

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30 mai 2023 ~ 0 Commentaire

gaz (socialist worker)

gaz de schiste

Le syndicat GMB estime que les travaillistes sont trop radicaux en ce qui concerne le pétrole et le gaz

Le parti travailliste a déclaré qu’il bloquerait tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers nationaux s’il remportait les prochaines élections générales.

Pas de nouveaux développements pétroliers et gaziers en mer du Nord sous l’égide du parti travailliste

Le syndicat GMB fait monter la pression sur le dirigeant travailliste Keir Starmer et exige qu’il soutienne les projets pétroliers et gaziers en mer du Nord. Cette évolution montre à quel point les positions du syndicat GMB et du Parti Travailliste sont erronées.

Le parti travailliste a confirmé qu’il bloquerait tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers nationaux s’il remportait les prochaines élections générales. De plus amples détails sur les propositions du parti devraient être révélés prochainement. Toutefois, les entreprises qui ont déjà reçu l’autorisation d’extraire sur les sites pourront continuer à le faire.

Le GMB, qui représente certains travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière, s’oppose vivement à ces projets. Gary Smith, secrétaire général du GMB, a déclaré qu’il existait un « impératif de sécurité nationale » pour continuer à extraire et à brûler des combustibles fossiles. « Il serait contraire à notre intérêt de ne pas maximiser l’extraction de notre propre pétrole et de notre propre gaz, et ce débat sera difficile, mais nous devrons y faire face », a-t-il déclaré.

M. Smith a affirmé qu’il fallait redoubler d’efforts pour construire un approvisionnement énergétique national en accordant des licences aux entreprises de combustibles fossiles. « Il s’agit d’une question d’éthique : allons-nous continuer à financer ces régimes au Moyen-Orient et des pays comme la Russie, ou allons-nous prendre la responsabilité de notre propre carbone et créer des emplois et des investissements ici ?

Malgré la réaction de M. Smith, les projets du parti travailliste ne sont pas si radicaux.  Le parti prévoit de limiter les projets de financement aux énergies vertes et de bloquer les projets déjà approuvés, Cambo et Rosebank. À y regarder de plus près, le parti souhaite utiliser les combustibles fossiles pendant encore longtemps.

Une source du parti a déclaré que « les travaillistes continueraient à utiliser les puits de pétrole et de gaz existants au cours des prochaines décennies et à les gérer de manière durable ». Pourtant, le moment de cesser d’utiliser les puits de pétrole et de gaz est passé depuis longtemps. Les utiliser « au cours des prochaines décennies » est un moyen infaillible pour Starmer de jouer son rôle dans le blocage d’une catastrophe climatique imminente.

Les syndicats ont tort d’insister sur le fait que les seuls emplois auxquels leurs membres ont droit sont ceux qui sont liés aux industries qui détruisent notre planète. Et c’est une fausse dichotomie que d’opposer les initiatives vertes et le niveau de vie des travailleurs.

Il est possible pour les travailleurs de se recycler dans des emplois hautement qualifiés et bien rémunérés dans le secteur de l’énergie verte. Mais ces opportunités ne viendront pas des entreprises privées, qui ne se soucient que de leurs profits. Il faudrait plutôt une intervention de l’État – une nationalisation sous contrôle démocratique – qui considère la catastrophe climatique et les emplois des travailleurs comme des priorités.

Les plans du parti travailliste ne sont pas faibles parce qu’ils vont trop loin dans la lutte contre les entreprises fossiles, comme le suggère Smith. Ils sont faibles parce qu’ils tentent de séduire à la fois ceux qui sont préoccupés par la crise climatique et les gros bonnets de l’énergie qui s’inquiètent de leurs profits. Mais c’est ce que l’on peut attendre d’un dirigeant travailliste qui fait les yeux doux aux patrons.

https://socialistworker.co.uk/

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29 mai 2023 ~ 0 Commentaire

podemos (publico)

republica

Podemos uni s’effondre dans les territoires et disparaît à Madrid, Valence et aux Canaries.

L’espace confédéral se délite dans les communautés autonomes et passe de 47 députés régionaux à à peine 13. Ils ne peuvent entrer que dans le gouvernement de Navarre, où ils détiendraient la clé d’un exécutif de gauche.

Dans la nuit du dimanche 28 mai, l’UNO Podemos a constaté l’érosion de son pouvoir territorial lors d’une élection où il a obtenu les pires résultats de son histoire dans les municipalités et les communautés autonomes. Les chiffres sont incontestables et le recul de la gauche transformatrice peut être quantifié de plusieurs manières.

Les candidats de Unidas Podemos (soutenus par les coalitions Podemos-IU dans 10 des 12 territoires qui ont voté ce dimanche) sont passés de 47 députés dans les assemblées régionales et les parlements à seulement 15 ; ils ont perdu 32 parlementaires, provoquant un écart territorial sans précédent.

Podemos-IU disparaît de la Communauté de Madrid, du Pays valencien et des Îles Canaries. Dans le premier territoire, ils avaient 10 députés à l’Assemblée régionale et aspiraient à entrer au Conseil municipal (où ils n’avaient aucune représentation). Leur principal objectif dans ce territoire était défini par les sondages et les chiffres : si leurs candidats (Alejandra Jacinto à la Communauté et Roberto Sotomayor au Conseil municipal) entraient dans les institutions, ni Ayuso ni Almeida (droite) n’auraient la majorité absolue.
La débâcle de la gauche inaugure un nouveau cycle politique qui donne au PP le pouvoir territorial.

L’objectif n’a pas été atteint au niveau municipal, et dans la région, ils ont également vu leur force se dilapider : zéro député dans le territoire que le parti violet a défini lors de son dernier jour de campagne, vendredi dernier, comme le noyau du pouvoir, « d’où la droite irradie son pouvoir dans tous les territoires, et où ils doivent être vaincus ».

Podemos-IU a quitté les gouvernements des îles Baléares et de l’Aragon. Au niveau municipal, Ada Colau (Barcelone) ne revalidera pas la mairie, car elle est derrière les Junts de Trías et le PSC de Collboni (un seul conseiller et une centaine de voix derrière les socialistes).
L’effet Yolanda Díaz ne fonctionne pas non plus

Le fait que la deuxième vice-présidente du gouvernement, ministre du travail et promotrice de Sumar, Yolanda Díaz, se soit rendue à Barcelone et ait soutenu la candidature d’Unides Podem dans le País Valencià n’a pas eu d’effet non plus. Illueca a été exclu du Parlement et les Comuns ont perdu ce que l’on a appelé la bataille de la triple égalité avec Junts et le PSC à Barcelone.

    Alejandra Jacinto, Roberto Sotomayor
    Podemos : « La démocratie est mortellement blessée ».

En ce qui concerne les territoires, ils sont passés de quatre à un siège dans les Asturies, de cinq à un en Aragon, de six à deux dans les Baléares et de quatre à aucun dans les Canaries (avec la perte du gouvernement de coalition) ; en Estrémadure, ils conservent les quatre sièges obtenus en 2019, mais la perte du gouvernement par le PSOE de Vara les empêche de choisir de gouverner ; dans la Communauté de Madrid, ils passent de dix à zéro ; en Murcie, ils conservent leurs deux sièges, tout comme dans La Rioja ; et dans le País Valencià, ils passent de huit à zéro.

En Castille-La Manche et en Cantabrie, ils n’ont pas obtenu de représentation (ils ne l’avaient pas non plus en 2019) et la Navarre est le seul territoire où ils ont augmenté (de deux à trois sièges), et ils seront la clé du gouvernement si la socialiste María Chivite veut revalider l’exécutif.

Au-delà des chiffres, les dommages causés par le 28M à Unidas Podemos sont notables. Au sein de Podemos, Ione Belarra a tenté de renforcer la structure territoriale du parti et de structurer sa force au niveau municipal et régional (par l’activation des cercles, la préparation des candidats, les visites de membres de la direction de l’État dans différentes villes…). Les résultats des élections de dimanche seront la clé de cette feuille de route.

Le PSOE succombe à l’offensive de la droite pour présenter le 28M comme un plébiscite contre Sánchez

Les forces politiques qui ont soutenu Sumar ne sont pas non plus sorties indemnes d’un 28M qui a durement frappé la gauche transformatrice. Compromís a perdu le conseil municipal de València et ne fera pas partie du gouvernement régional, avec une baisse des votes et des sièges dans les deux cas.

À Madrid, Más Madrid consolide sa position de principale force d’opposition, devançant le PSOE en voix et en sièges, et se développe. Toutefois, lors des élections municipales, le parti de Rita Maestre a perdu sept conseillers dans la ville de Madrid, ne devançant les socialistes que d’une seule voix.

Une nuit amère pour une gauche transformatrice qui est gravement blessée au niveau territorial et qui doit relever le défi de reprendre du poil de la bête d’ici décembre, date des élections générales.

madrid 29/05/2023

Alexis Romero @alexisrmoran

https://www.publico.es/

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27 mai 2023 ~ 0 Commentaire

madrid 28 mai

Sans titre 1

La droite (version « Trump » ) serait en tête. Le PSOE ne revient pas, Mas Madrid  non plus. VOX ouvertement nazi continue de grimper tandis que Podemos allié au PC…

madrid

Espagne : très lourde défaite du Parti socialiste lors des élections municipales et régionales

A l’approche des élections législatives, le parti de gauche du Premier ministre Pedro Sánchez a connu une débâcle lors des élections locales de dimanche.

A six mois des élections législatives, le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez a subi une très lourde défaite lors des élections municipales et régionales, dimanche 28 mai, en Espagne, ce qui est mauvais signe pour son maintien au pouvoir à la fin de l’année.

Le chef du Parti populaire (PP), principal parti de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, a immédiatement annoncé « un nouveau cycle politique ». Le PP a fait dimanche « un pas de géant » sur la route devant conduire Alberto Núñez Feijóo au poste de Premier ministre à la fin de l’année, a renchéri le président du gouvernement d’Andalousie, Juan Manuel Moreno Bonilla, un dirigeant du parti.

Répétition générale

Le PP a d’abord recueilli le plus grand nombre de voix aux municipales, plus de 7 millions (31,5%), soit quelque deux millions de plus qu’il y a quatre ans, contre moins de 6,3 millions (28,1%) pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Surtout, selon la Télévision publique TVE et le quotidien El País, le PP a conquis au moins six des 10 régions jusqu’alors dirigées (directement ou au sein d’une coalition) par le PSOE : la Communauté valencienne (est), quatrième du pays par la population, l’Aragon (centre), l’Extrémadure (ouest), les Baléares (est), la Cantabrie et la Rioja (nord).

Mais outre le PP, l’autre grand vainqueur est le parti d’extrême droite Vox, déjà troisième force politique au Parlement, qui, avec plus de 1,5 million de voix aux municipales (7,19%), a doublé son score en quatre ans et effectué une poussée spectaculaire dans de nombreux parlements régionaux. Les sondages annonçaient tous une victoire de la droite à ce double scrutin municipal et régional, mais personne ne s’attendait à ce que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez subisse de telles pertes.

Les élections de dimanche portaient sur la totalité des 8 131 municipalités, soit 35,5 millions d’électeurs, ainsi que les assemblées de 12 des 17 régions autonomes que compte le pays. Quelque 18,3 millions d’électeurs étaient concernés par ce deuxième vote. Ce double scrutin était considéré comme une répétition générale avant des élections législatives anticipées, qui se tiendront le 23 juillet, a annoncé Pedro Sánchez lundi.

29/05/2023

https://www.francetvinfo.fr/

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24 mai 2023 ~ 0 Commentaire

royaume uni (syndicats)

royaume uni (syndicats) dans A gauche du PS Strike-Pay-Ballot-England-May-2023-v1-800x400-1.

Royaume-Uni. Assiste-t-on à la mutation du RCN comme association professionnelle à une structure syndicale?

Les médecins assistants en Angleterre seront de nouveau en grève du 14 au 16 juin (jusqu’au 17 juin à 7h du matin). Le congrès du Royal College of Nursing (RCN), qui s’est tenu du 14 au 18 mai, a marqué une étape importante dans la trajectoire de l’organisation, qui est passée du statut d’«association professionnelle» à celui d’organe syndical cherchant à impliquer et à représenter ses membres en tant que travailleurs et travailleuses.

Le militantisme et le dynamisme qui se sont développés au cours des grèves se sont reflétés lors du congrès, avec un grand nombre de nouveaux délégué·e·s et une volonté de poursuivre pour la poursuite du combat [pour les conditions de travail, de salaire et de sauvetage du NHS comme service public]. La plupart des présent·e·s ont estimé que le lancement lors du congrès du nouveau scrutin indique que la direction est sérieuse dans sa volonté de faire passer le résultat au-dessus du seuil (taux de participation au-dessus de 50% et approbation majoritaire d’une nouvelle phase de mobilisation). Le scrutin doit se dérouler du 23 mai au 23 juin et concerne quelque 300 000 personnes à l’échelle de tout le pays. Il sera appuyé par une documentation utile, une formation et du soutien de l’appareil.

Le vote de rejet de l’offre salariale du gouvernement remporté contre la recommandation de la direction, a recueilli suffisamment de voix pour atteindre le seuil, mais a eu l’avantage de se dérouler en ligne. Il sera difficile d’atteindre plus de 50% lors du nouveau scrutin (par correspondance), mais l’escalade de la mobilisation et le fait d’être «dans le coup pour gagner» sont vraiment la seule option si les infirmières et infirmiers veulent obtenir un meilleur accord salarial et repousser la désintégration du NHS par les Tories.

Une réunion en marge du congrès organisée par NHS Workers Say No a attiré de nombreux participants, avec des orateurs du NEU (National Education Union qui est en lutte) et de la BMA (British Medical Association). Les réseaux construits au cours des grèves et de la campagne pour le rejet de l’accord resteront essentiels pour remporter le scrutin en cours. Ils peuvent également jeter les bases d’une montée en puissance du RCN en tant que syndicat capable de s’organiser de manière significative sur les lieux de travail.

Le congrès a voté pour ne plus participer à l’organe de révision des salaires PRB [Pay Review Body, organe censé indiquer la norme salariale, de fait sponsorisé par le gouvernement]. Après la décision similaire prise par le syndicat Unison [secteur services publics, entre autres] le mois dernier, il s’agit d’une nouvelle étape vers le retour de la négociation directe des salaires dans le NHS. Les grèves ont au moins permis d’atteindre cet objectif.

Un vote sur l’affiliation du RCN au TUC (Trade Union Congress) a été perdu, malgré des arguments forts pour que le RCN reconnaisse la lutte des infirmières et infirmiers comme conjointe avec celle des autres travailleurs et travailleuses, lutte replacée dans le contexte plus large des attaques contre le NHS, les conditions de travail, les droits syndicaux et les libertés politiques.

Une majorité a estimé que le RCN a été en mesure d’adopter une position forte en partie en dépit de l’existence d’autres syndicats (de la santé: GMB, Unison, Unite) et que le coût de l’affiliation au TUC n’apporterait pas suffisamment d’avantages. Toutefois, le vote a été serré, ce qui montre que le «côté syndical» du RCN est en train de se développer, une évolution certes tardive qui s’est produite au cours des dernières années.

D’autres débats congressuels ont vu le RCN prendre des positions plus marquées sur l’inclusion et la lutte contre la discrimination, notamment en s’engageant à devenir une organisation antiraciste, en adoptant une position ferme sur les droits des travailleurs humanitaires de la santé, en approuvant des mesures actives pour la campagne sur la santé des femmes et en luttant contre les crimes de harcèlement envers les LGBT. Il n’y avait aucun signe de la mobilisation anti-trans que l’on retrouve dans d’autres syndicats.

Malgré son histoire, le RCN a conduit récemment les grèves dans le NHS [après 106 ans de non-participation aux grèves]. Plusieurs milliers d’autres professionnels de la santé voulaient et ont voté pour se joindre à l’action, et les ambulanciers ont participé aux grèves historiques. Mais les dirigeants des autres principaux syndicats de la santé ont activement sapé la lutte à propos des salaires. […]

L’argument en faveur d’une lutte commune au sein du NHS doit encore être gagné par tous les syndicats du secteur. Les travailleurs et travailleuses de la santé d’Unison et du GMB (et d’Unite) doivent montrer leur solidarité avec les membres du RCN afin de renforcer les positions en faveur de cette lutte collective.

(Article publié sur le site Wokers’ Liberty, le 23 mai 2023; traduction rédaction A l’Encontre)

24 mai 2023 Alencontre Alice Hazel

https://alencontre.org/societe/

Note:

NHS: La « sécu » anglaise

TUC: grand syndicat, affilié au « Labour »: une partie des cotisations sont versées au PS!

Les autres syndicats (UNISON, UNITE, sont plus combatifs comme « Solidaires » ici

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