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27 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Allemagne ( Elections )

allemands
Crédit Photo Wikimedia commons
 Hebdo L’Anticapitaliste – 722 (26/09/2024)

Élections dans le Brandebourg : un œil au beurre noir ?

Avec les élections au Landtag du Brandebourg le 21 septembre, le cycle des élections régionales en 2024 est clos. Comme le 1er septembre en Saxe et Thuringe, le parti d’extrême droite l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) a fait des scores historiques et peut se sentir vainqueur. La co-présidente Alice Weidel peut jubiler : « L’Est est bleu » (couleur de l’AfD).

Deux des partis du gouvernement central ont été éliminé : Les « Grünen » et les libéraux n’ont pas pu franchir la barrière des 5 % et n’ont plus d’éluEs au Landtag de Brandebourg, tout comme Die Linke. On verra les conséquences pour la Bundesregierung : pas mal des policienNEs libéraux parlent d’ores et déjà d’un « automne des décisions ». Ils envisagent de quitter la coalition gouvernementale et voudraient bloquer encore plus les toutes petites réformes sociales…

Dans le land du Brandebourg, l’AfD est le deuxième parti, la social-démocratie est restée le premier parti. Avec 30,9 % des voix, le SPD a légèrement devancé l’AfD (29,2 %). En sommes-nous sortis avec seulement un œil au beurre noir ?

Le samedi précédant les élections, une manifestation a eu lieu à Potsdam : « Potsdam reste multicolore », « La haine n’est pas une opinion », « Les droits de l’homme au lieu des personnes de droite ». L’alliance « Des hommes plutôt que des fossés » et l’initiative « Kein Bock auf Nazis » [Les nazis, on en a marre !] avaient appelé à cette manifestation. Beaucoup de musique et une ligne de conduite claire contre l’extrême-droite. Cela a peut-être aidé.

Pas de raison de lever l’alerte

Le SPD et son populaire ministre-président Dietmar Woidke ont gagné 4,9 points dans un sprint final endiablé. Mais l’AfD a gagné 5,9 points et a obtenu des résultats bien supérieurs à la moyenne, notamment chez les plus jeunes (il y avait 2,1 millions d’électeurEs, y compris les 16-18 ans). Il n’y a donc aucune raison de baisser la garde. Là où les enfants de maternelle chantent tôt le matin en cercle « L’Allemagne aux Allemands, les étrangers dehors », la prochaine grande catastrophe se prépare en Allemagne et au-delà.

Les résultats de ces élections régionales ne constituent certainement pas un coup de pouce pour la coalition tricolore (SPD, FDP, Verts) et le SPD au niveau national. Woidke s’était même interdit de faire apparaître des personnalités fédérales du SPD.

Les Verts quittent le Landtag avec 4,1 % (moins 6,6 points) et le FDP passe sous la barre des 1 % des voix. C’est l’un des rares résultats réjouissants de ces élections. Les propositions de Lindner (le dirigeant du parti libéral FDP et ministre des finances) sur la retraite par actions, de prendre encore plus d’argent aux plus pauvres et de demander à ceux qui, contrairement à lui, doivent trimer de travailler encore plus et encore plus longtemps ne sont peut-être pas si bien accueillies.

CDU en déroute, l’Alliance Sahra Wagenknecht dynamique

Mais les partis de l’Union ne peuvent pas non plus se réjouir. Ils n’obtiennent que 12,1 % et perdent 3,5 points. Il est certain que la CDU a été victime de la polarisation entre le SPD et l’AfD : beaucoup ont voté sans conviction pour le SPD afin d’éviter une majorité de l’AfD.

Kretschmar, le chef du gouvernement en Saxe, membre de la CDU, avait même appelé publiquement à voter pour le SPD, ce qui lui vaut aujourd’hui une bonne claque. Les victimes de cette polarisation ont bien sûr aussi été les petits partis. Il n’en reste pas moins que la tentative de Merz de faire perdre des voix à l’AfD en s’adaptant à sa politique agressive en matière de réfugiéEs et d’immigration a une fois de plus échoué avec fracas.

Pour la troisième fois, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) a obtenu d’emblée un résultat à deux chiffres. Elle entre au parlement régional avec 13,5 %. Elle obtient ainsi 14 éluEs au Landtag, soit plus que la CDU (12).

Avec un total de 88 députés, le SPD (avec 32 députés contre 30 pour l’AfD) ne peut gouverner que s’il forme une coalition avec le BSW. Le BSW s’oppose à de nouvelles aides militaires pour l’Ukraine et au déploiement de nouveaux missiles américains en Allemagne.

En fait, il s’agit de ses comportements de vote au Bundesrat (Conseil Fédéral, la chambre parlementaire de la République fédérale allemande dans laquelle sont représentés les gouvernements des Länder). D’un autre côté, le BSW, en tant que petit partenaire d’une telle alliance gouvernementale, pourrait rapidement décevoir son électorat. Dans un récent sondage, de nombreuses personnes ont indiqué qu’elles étaient heureuses qu’avec le BSW il existe un parti qui se prononce à la fois pour plus de justice sociale et pour la limitation de l’immigration.

Le soir des élections, la tête de liste de l’AfD Hans-Christoph Berndt a très bien montré de qui il était le fils spirituel avec son exclamation : « Le front national est debout » ! Les personnalités fédérales de l’AfD mettent généralement de l’eau dans leur vin lorsque les journalistes de la télévision les interpellent sur les propos nazis de leurs ouailles les plus extrémistes de droite, comme en matière de « remigration » : pour l’amour de Dieu, il ne s’agit pas de citoyens allemands ou de personnes bien intégrées, etc. Mais l’agitation sur le terrain est différente.

Die Linke face à de nouvelles tâches

Le parti Die Linke (les insoumis) est éliminé du parlement régional avec 3 % (moins 7,7 points !). Au moins, il s’en sort mieux chez les jeunes avec un résultat à 7 %. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de se débarrasser de toute trace d’insubordination et de laisser la droite s’en emparer.

D’ailleurs, l’AfD est de loin le leader sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram et surtout Tiktok. Leur propagande, faite de manière professionnelle, y est particulièrement efficace. La gauche devrait former des équipes pour s’engager efficacement à ces niveaux – toujours en lien avec des offres d’action dans le monde analogique.

Mais que devons-nous faire, nous, les forces de la gauche radicale, pour enthousiasmer les jeunes ?

Pour une action commune par-delà les frontières des pays et des régions du monde ? Ce n’est que lorsque celles ceux qui sont exploités, oppriméEs et discriminéEs s’unissent qu’ils et elles peuvent changer quelque chose dans leur propre intérêt : en luttant contre les vrais puissants, contre le grand capital et ses serviteurs.

En luttant contre le racisme, tous les racismes. Il n’y a alors plus d’« étrangers » et d’« étrangères » dont il faut s’isoler et qu’il faut mettre à la porte. Il y a des gens qui se serrent les coudes et qui empêchent un monde de sombrer.

Manuel Kellner

https://lanticapitaliste.org/

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23 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Regugiés ( France Info )

refugies

« Ils ne veulent que notre argent »

Qui sont les passeurs qui organisent les traversées de migrants dans la Manche, où les naufrages mortels se succèdent ?

A l’échelle mondiale, le business des passeurs rapporte entre 4,7 et 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, selon les données d’Europol, agence européenne de police criminelle, datant de 2015.
Alors que le nombre d’exilés victimes de naufrages entre la France et l’Angleterre ne cesse d’augmenter, franceinfo s’est intéressé aux réseaux de passeurs, incriminés par les autorités à chaque nouveau drame.

« Lorsqu’il a une grosse montre, le dernier portable à la mode, un ton autoritaire et qu’il souhaite réserver pour le soir même, je me méfie », souffle le réceptionniste d’un bel hôtel de Calais (Pas-de-Calais). La conversation se fait à voix basse. Un client installé au bar de l’hôtel pourrait entendre cette description sommaire du passeur, véritable épouvantail local. L’élégant établissement trois étoiles est aux antipodes des conditions de vie précaires des exilés dans l’agglomération calaisienne, installés dans des campements en attendant le signal pour tenter leur chance. Pas de nécessité, pour les passeurs, d’être à l’économie sur la qualité de leur sommeil : organiser la traversée de la Manche est une opération lucrative.

Le prix varie en fonction de la communauté d’appartenance du migrant qui souhaite rejoindre le Royaume-Uni. « Pour la communauté kurde, les tarifs tournent autour de 2 000 euros, contre 3 000 à 4 000 euros pour la communauté syrienne. Pour les personnes soudanaises, les prix sont inférieurs », déroule Nikolaï Posner, porte-parole de l’association Utopia 56. « Vous avez des communautés qui n’ont pas les moyens de payer le passage, alors les passeurs baissent les tarifs pour eux, de manière à être certains qu’ils traversent », explique-t-il.

Plus la traversée est chère, plus les migrants sont encadrés, poursuit ce membre de l’ONG qui vient en aide aux exilés : « La communauté vietnamienne dépense entre 10 000 et 20 000 euros et sera accompagnée dans la traversée. » A l’échelle mondiale, le business des passeurs rapporte entre 4,7 et 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, selon les données d’Europol, agence européenne de police criminelle, datant de 2015.

« Ils se moquent de savoir si les gens meurent »

« Ils ne s’intéressent pas à notre sort, ils ne veulent que notre argent », dénonce Lucky*, rencontré sur un quai de Calais mi-septembre. Ce Syrien de 28 ans a tenté de rejoindre le Royaume-Uni sur un bateau de fortune à cinq reprises en quinze jours. « Les passeurs nous mettent à 70 dans un bateau conçu pour 30 personnes, ils se moquent de savoir si les gens meurent », décrit le jeune homme, en colère. « A chaque fois, cela représente des milliers d’euros », souligne-t-il, affirmant : « Les passeurs ne cherchent pas à nous aider. » Sa dernière tentative s’est soldée par le naufrage de l’embarcation, sans faire de victime.

« Pour quelques milliers d’euros, ils sont prêts à sacrifier la vie de ces pauvres migrants », a lui aussi dénoncé Olivier Barbarin, le maire du Portel (Pas-de-Calais), au lendemain du naufrage le plus meurtrier de l’année dans la Manche, qui a fait 12 victimes. Des propos dans la continuité du discours tenu par les autorités à chaque nouveau drame en mer.

Des passeurs kurdes, irakiens, afghans ou syriens

« Parmi les personnes que l’on nomme passeurs, on retrouve des profils très différents. Il y a un spectre de personnalités », tient à nuancer Nikolaï Posner. Le terme de passeur, en lui-même, est imprécis. « Dans le droit international, nous parlons davantage de trafiquants d’êtres humains », insiste Thibaut Fleury Graff, spécialiste des migrations à l’université Paris-Panthéon-Assas. Le trafic de migrants est défini dans un protocole : il s’agit de faciliter l’entrée illégale d’une personne dans un Etat, en échange d’un avantage financier ou autre avantage matériel.

Kamel Abbas, avocat au barreau de Lille, défend depuis des années ces trafiquants de migrants. Sur le banc des accusés, ce sont principalement des Kurdes, des Irakiens, des Afghans et, plus à la marge, des Syriens qu’il retrouve dans les tribunaux du Pas-de-Calais.

« Il s’agit essentiellement de petites mains ou de lieutenants qui finissent devant la justice française », assure l’avocat, qui a traité des dizaines de dossiers de passeurs. Pour eux, les peines prononcées se veulent exemplaires et dissuasives : elles vont de deux ans à huit ans de prison, en fonction du degré d’implication dans le réseau, rapporte-t-il.

Une violence omniprésente

Les « petites mains » du réseau sont les escortes qui s’occupent du transport de personnes ou d’objets, celles qui stockent le matériel nautique – souvent venu d’Allemagne – ou encore celles qui font monter les personnes dans l’embarcation avant de la mettre à l’eau. Nombre de ces « petites mains » affirment être elles-mêmes candidates à la traversée, le manque d’argent les contraignant à entrer dans le réseau pour la financer. « Nous n’avons jamais assez d’éléments pour le plaider et tout le monde le dit, c’est un peu leur système de défense généralisé », reconnaît l’avocat.

Dans les campements calaisiens, répartis sur plusieurs zones depuis le démantèlement de la « jungle », la présence de rabatteurs est également connue. Eux se chargent de convaincre les migrants de partir avec eux, puis forment des groupes d’une soixantaine de personnes par traversée. Au risque d’entrer parfois en conflit avec des filières de passeurs concurrentes, évoluant dans les mêmes secteurs. « On trouve dans ces dossiers des tentatives de meurtre, car les organisations se tirent dessus », a constaté Kamel Abbas dans différentes affaires. « Parfois, la violence est aussi dirigée contre les futurs migrants pour les contraindre à payer ou éviter que les personnes ne deviennent trop exigeantes sur les conditions de traversée. » Contacté par franceinfo, l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), rattaché au ministère de l’Intérieur, n’a pas donné suite.

« Les campements sont des zones de non-droit, il y a des armes à feu, de la violence et une police qui ne fait rien, à part déloger les exilés. »

Nikolaï Posner, porte-parole de l’association Utopia 56

à franceinfo

« Les lieutenants sont ceux que l’on retrouve sur place, qui apportent le matériel nautique, qui récupèrent les sommes d’argent », poursuit l’avocat. Un rôle d’autant plus important que les migrants ont régulièrement recours à la solidarité de leurs proches grâce à l’ »hawala », un système de paiement informel permettant le transfert de fonds d’un pays à l’autre.

« Ils tiennent une véritable comptabilité »

Les passeurs disposent d’une liste avec les noms de personnes migrantes, la copie de leur passeport, et le versement, ou non, des sommes demandées. « Ils tiennent une véritable comptabilité et envoient régulièrement des photos de ce document pour informer le chef de l’organisation de l’avancement » des opérations, détaille l’avocat, devenu, par la force des choses, spécialiste du sujet.

« Ce sont des organisations criminelles qui n’accordent aucune valeur à la vie et à la dignité humaine. » Kamel Abbas, avocat au barreau de Lille  à franceinfo

Fin février, Europol a annoncé avoir démantelé un des réseaux de passeurs les « plus importants », organisant des traversées de la Manche. L’enquête a révélé que le réseau pouvait organiser « jusqu’à huit départs par nuit », le prix des places sur le navire de fortune oscillant entre « 1 000 et 3 000 euros ». Lors de cette opération, 19 personnes ont été interpellées en Allemagne.

Mais les chefs de réseau, les « gros bonnets », eux, sont les grands absents des tribunaux français. « Ils sont soit dans leur pays d’origine, soit en Angleterre », avance Kamel Abbas. Plus pour longtemps, a promis la ministre de l’Intérieur britannique. Au lendemain du naufrage ayant entraîné la mort de 12 personnes, début septembre, Yvette Cooper a promis de lutter contre les « gangs de passeurs » jusqu’à ce qu’ils soient démantelés. Une réponse insuffisante pour les associations, qui voient dans le développement d’une voie migratoire régulière et sûre la seule manière de mettre fin à ces réseaux mortifères.

*Le prénom a été modifié

https://www.francetvinfo.fr

 Eloïse Bartoli France Télévision  23/09/2024

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17 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Allemagne (Inprecor)

Allemagne (Inprecor) dans A gauche du PS

12 septembre 2024 par Manuel Kellner

Allemagne : Une nouvelle polarisation est nécessaire

Les résultats des élections régionales dans les États allemands de Saxe et de Thuringe le 1er septembre 2024 indiquent une augmentation du soutien à l’extrême droite aussi écrasante que dans de nombreux autres pays. Quel sentiment terrible que d’avoir à espérer que dans les deux Länder, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) puisse rassembler un gouvernement pour faire face à l’Alternative für Deutschland (AfD), parti d’extrême-droite !

Le soir des élections, les dirigeants de l’AfD ont pu affirmer avec un sourire moqueur que le gouvernement de coalition et les partis CDU/CSU avaient adopté leurs positions, en particulier sur la politique des réfugiés (mais qu’ils n’étaient pas en mesure de les mettre en œuvre). Ils continueront donc à « faire pression » sur les partis établis. En effet, le débat public est entièrement dominé par l’extrême droite. Plus les partis établis reprennent leurs idées, plus il est certain que davantage de personnes voteront pour l’extrême droite originelle à la prochaine occasion.

Les résultats électoraux à un chiffre des partis de la coalition gouvernementale sont une gifle retentissante pour eux et pour le chancelier Scholz (pour le parti social-démocrate, les Verts et, de manière particulièrement spectaculaire, pour les démocrates libres de Lindner).

Peut-on s’en réjouir et demander de nouvelles élections au niveau fédéral ? La CDU sort de ces élections régionales avec les pertes les plus faibles, en première ou deuxième position. Selon les sondages, il est presque certain que les partis de l’Union seront la première force du gouvernement qui remplacera la Coalition. Mais cela signifie que nous tombons de Charybde en Scylla.

Une crise de gouvernement

Le nouveau parti Bündnis Sahra Wagenknech (BSW) a réussi à prendre des voix à tous les autres partis, mais avant tout à Die Linke – et enfin à l’AfD. Son existence est l’expression de la crise de la gauche. Sa position est plutôt ambiguë, et ce n’est pas seulement sur la question des réfugiés et son conservatisme en matière de politique culturelle qu’elle recoupe celle de l’AfD. Il est difficile de savoir dans quelle mesure ses positions plutôt à gauche sur la politique sociale et la distribution peuvent jouer un rôle positif.

Dans la mesure où il s’agit d’un modèle de fonctionnement vertical dépendant d’une personnalité charismatique, son avenir est incertain. De plus, la configuration des forces dans les deux nouveaux parlements régionaux l’obligera à faire des choix de « realpolitik ». En ces temps de grande instabilité politique, il pourrait facilement arriver que la BSW perde rapidement sa crédibilité et soit comptée dans la conscience collective des partis établis.

La crise de la coalition gouvernementale ne pourrait être accueillie favorablement que si la gauche – et donc Die Linke en termes électoraux – s’en trouvait renforcée. Comme chacun le sait, c’est le contraire qui se produit.

Le parti de Bodo Ramelow, autrefois si fier de diriger la Thuringe, se retrouve aujourd’hui comme un poulet plumé. Il n’a pas été utile à Ramelow de capitaliser sur son aura personnelle et d’omettre le nom de son parti sur les affiches électorales. En Saxe, Die Linke est même passé sous la barre des 5 % et n’est revenu au Landtag que grâce à deux mandats directs. Dans les sondages, de nombreuses personnes ont justifié leur choix de voter pour la BSW (ou même l’AfD) par leur déception à l’égard de Die Linke. Bien sûr, il y a à nouveau des gens qui disent que Die Linke doit maintenant être définitivement rayé de la carte.

Mais attendez un peu…

Les échecs électoraux ne rendent pas Die Linke plus à droite, plus intégré au système ou plus bourgeois. Ce que j’ai déjà eu l’occasion de dire est plus vrai que jamais : toute personne qui est encore membre aujourd’hui, ou qui le deviendra à l’avenir, et toute personne qui continue à voter pour Die Linke, agit par conviction.

Celle-ci a une grande valeur et ne doit pas être compromise à la légère. Bien entendu, la gauche dans son ensemble, dont Die Linke reste la force la plus puissante relativement, doit réfléchir à la manière dont elle peut sortir de sa crise et redevenir plus forte.

Die Linke a tout à gagner à combattre les fausses polarisations dans le débat public en leur opposant l’antagonisme de classe entre le travail et le capital. Aucune autre force politique audible en Allemagne n’exige systématiquement et à chaque occasion une rupture avec toutes les politiques menées par les partis établis et l’AfD dans l’intérêt du capital et contre les intérêts des travailleurs, des exploités et des défavorisés. L’absence d’une telle force pèse comme un cauchemar sur de nombreuses personnes qui, dans leur désespoir, se tournent vers les rabatteurs bruns peints en bleu.

Il n’y a pas de raccourci. Sans un enracinement profond dans les lieux de travail et les quartiers, la gauche ne retrouvera jamais sa force. La solidarité avec la Palestine plutôt que la raison d’État, l’internationalisme et l’antimilitarisme plutôt que le bellicisme et le pacifisme – il y a là « beaucoup de planches épaisses à percer ».

Mais nous avons aussi besoin d’initiatives politiques audacieuses. Entre autres, prendre la mesure de la combativité qui subsiste dans les syndicats pour les impliquer dans une grande consultation sur la manière dont nous pouvons faire face au danger que représente l’extrême droite par des actions de masse qui débouchent sur une solidarité concrète.

Le 12 septembre 2024, publié par International Viewpoint.

https://inprecor.fr/

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15 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Souscription

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Cher(e) Amie et cher(e) Camarade,
 
Cette année, notre souscription est un enjeu de taille. Nous avons l’ambition d’acheter le local de Rotographie, un outil au service des luttes de notre camp social.
Le NPA lance donc une souscription pour se doter d’un local abritant ses activités politiques internationales, nationales et franciliennes, la rédaction de sa presse papier et digitale, son imprimerie et sa librairie.

Pour préparer l’avenir face au danger de l’extrême droite, au chaos capitaliste et pour aider à la reconstruction de notre camp social, notre projet est de racheter un bâtiment intimement lié à l’histoire de notre courant.

Un local lié à l’histoire de notre courant

En septembre 1968 paraissait le premier numéro de Rouge, le journal de ce qui était encore la JCR. Ce n’est qu’en mars 1976 que la LCR franchit un double cap. D’abord en faisant de Rouge un véritable quotidien, mais aussi en étant capable d’imprimer elle-même ses publications grâce à la création de l’imprimerie Rotographie. Dès lors, dans un même lieu furent rassemblés l’atelier de presse mais aussi la rédaction de Rouge, ainsi qu’une partie des activités directionnelles de la LCR.

Cette infrastructure politique construite autour d’une d’imprimerie est un cas unique. Elle a probablement été l’une des clés de la longévité de notre courant marxiste-­révolutionnaire, de la LCR au NPA. Depuis cinquante ans, bien des choses ont changé. Presque tout d’ailleurs… sauf le bâtiment dans lequel notre imprimerie, la rédaction de notre journal et la direction de notre organisation se sont installées au 2 rue Richard-Lenoir, à Montreuil.

Occupé auparavant par une activité de métallurgie, le bâtiment fut ensuite loué sans discontinuer par l’imprimerie Rotographie. L’idée d’en devenir propriétaire n’est pas nouvelle. Mais depuis 2022, le projet apparaît comme une nécessité. Aujourd’hui, il devient concret. En effet, le local parisien qui abritait depuis 24 ans notre librairie, nos salles de réunion et les locaux de la IVe Internationale vient d’être vendu. Nous devons le quitter dans quelques mois.

Un local tourné vers le futur et utile au mouvement

Ce projet d’achat et de rénovation vise à rassembler dans un même lieu toutes nos activités : des salles de réunion, des bureaux pour le parti et l’Internationale, la presse, une imprimerie et une librairie. Mieux encore, il vise à renforcer notre ouverture et notre utilité pour le mouvement social en offrant ou louant des salles, en imprimant le matériel d’autres organisations, en proposant des événements dans une librairie militante mais ouverte au dialogue.

Ce projet est aussi très ambitieux sur le plan financier. Voilà pourquoi nous faisons appel à la solidarité afin de récolter 800 000 euros d’ici début 2025.

Notre camp social, celui des exploitéEs et des oppriméEs, a plus que jamais besoin de s’organiser. À son échelle, unitaire et révolutionnaire, dans la rue, les urnes, les lieux de travail et d’étude, le NPA a toujours œuvré en ce sens, pour une gauche de rupture et de combat. Voilà pourquoi nous avons participé pleinement au Nouveau Front populaire depuis juin dernier. Mais après avoir écarté le danger immédiat de l’extrême droite au pouvoir, tant reste à faire !

En soutenant le NPA dans le projet d’achat et de rénovation de son local historique, vous nous permettrez de continuer à exister au service des luttes contre ce vieux monde capitaliste, dans la perspective d’un socialisme écologique et démocratique.

Mentions légales

Il est malheureusement impossible de payer depuis l’étranger, en raison de la nouvelle réglementation.

Vous pouvez également envoyer un chèque, à l’ordre de « AFANPA », au 2 rue Richard Lenoir, 93100 Montreuil

Les dons ouvrent droit à une réduction d’impôts égale à 66% de leur montant, dans la limite de 20% du revenu imposable (art. 200 du code électoral).

Tous les dons effectués jusqu’au 31 décembre de l’année N seront déductibles lors de la déclaration de l’année N+1.

Une personne physique peut verser un don à un parti ou groupement politique si elle est de nationalité française ou si elle réside en France. Les dons consentis et les cotisations versées en qualité d’adhérent d’un ou de plusieurs partis politiques par une personne physique dûment identifiée à une ou plusieurs associations agréées en qualité d’association de financement ou à un ou plusieurs mandataires financiers d’un ou de plusieurs partis politiques ne peuvent annuellement excéder 7 500 euros. (Loi n° 88-227 du 11 mars 1988 – article 11-4 – alinéa 1)

 

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13 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Pat Finucane (SWP)

A black and white pic of Pat Finucane

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La famille de l’avocat de Belfast, Pat Finucane, exige «toute la vérité»
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Le gouvernement britannique a finalement ordonné une enquête publique sur le meurtre de Pat. La famille d’un avocat de Belfast assassiné a exigé la vérité après « 35 ans de dissimulation ».
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Geraldine Finucane s’exprimait mercredi après que le gouvernement britannique a été contraint d’ouvrir une enquête publique sur le meurtre de son mari Pat Finucane en 1989.
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Deux hommes armés loyalistes ont fait irruption dans la maison de Pat à Belfast le 12 février 1989 alors qu’il était assis pour dîner le dimanche avec Geraldine et leurs trois enfants.
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Ils ont tiré sur Pat à deux reprises. Ils se sont ensuite penchés sur Pat et lui ont tiré 12 autres balles dans la tête.
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S’exprimant à Belfast mercredi, Geraldine a déclaré que cela avait été un « long chemin » pour arriver à ce point. « J’ai hâte d’avoir l’occasion de participer à une enquête légale et d’exposer publiquement toute la vérité derrière le meurtre de mon mari », a-t-elle déclaré. « Cela a toujours été l’objectif de la campagne que ma famille et moi avons menée au cours des 35 dernières années.
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« Nous n’avons toujours eu pour seul souci que de découvrir la vérité. C’est ce qui nous a permis de continuer. C’est ce qui nous a manqué pendant toutes ces années. « Une enquête publique indépendante et légale est et a été le seul moyen de faire éclater toute la vérité sur le meurtre de Pat Finucane. »
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Geraldine a ajouté que le meurtre de son mari était « simplement l’œuvre des hommes armés qui l’ont tué ».
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Brian Nelson, un officier de renseignement paramilitaire loyaliste, était responsable de la direction des attaques de l’Ulster Defence Association (UDA). Il s’agissait également d’une agence britannique contrôlée par l’unité de recherche de la force de l’armée.
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Ken Barrett, l’un des hommes armés de l’UDA qui a tiré sur Pat, a déclaré des années plus tard : « Les policiers voulaient qu’il soit abattu. » Une équipe d’enquêteurs de la BBC Panorama a enregistré Barrett disant qu’un policier lui avait dit que Pat était un haut responsable de l’Armée républicaine irlandaise (IRA).
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Trois semaines avant le meurtre de Pat, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Douglas Hogg, avait déclaré à la Chambre des communes qu’un certain nombre d’avocats en Irlande du Nord « sympathisaient indûment avec l’IRA ».
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Nelson et Barrett ont tous deux été reconnus coupables de meurtre, mais la famille Finucane a continué à faire pression pour qu’une enquête publique soit menée.
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En 2020, les conservateurs ont refusé d’ouvrir une enquête publique sur le meurtre parce qu’ils ne voulaient pas qu’elle porte sur la collusion de l’État britannique avec les escadrons de la mort loyalistes.
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L’enquête est le fruit de la campagne menée par la famille Finucane. Gerry Carroll, membre de People Before Profit ( Proche du NPA) à l’assemblée d’Irlande du Nord, a déclaré : « C’est absolument la bonne décision et elle était attendue depuis longtemps. J’espère que la famille Finucane obtiendra les réponses qu’elle mérite. »
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07 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Colons Nazis (Reporterre)

En Allemagne, des «<small class="fine d-inline"> </small>colons ethniques<small class="fine d-inline"> </small>» veulent blanchir les campagnes

En Allemagne, des « colons ethniques » veulent blanchir les campagnes

Derrière une façade d’amoureux de la nature, des militants d’extrême droite, inspirés du mouvement völkisch, achètent des fermes dans l’est de l’Allemagne et diffusent leur idéologie. Un « colonialisme ethnique ».

« Ils veulent diffuser leur poison partout, dans les écoles, les associations… », s’inquiète une habitante de Leisnig, 8 000 habitants dans l’est de l’Allemagne. Des « völkische Siedler », ou « colons ethniques », se sont installés dans cette petite ville et sa périphérie depuis une décennie.

Située en Saxe, avec ses nombreuses bâtisses en ruine, son kebab installé en face de la mairie et son centre historique vieux de presque 1 000 ans, la petite ville est typique de la région. Et c’est là que des partisans de l’extrême droite allemande venus de l’ouest ont élu domicile — entre cinq et sept familles, qui s’ajoutent aux militants d’extrême droite de la région.

Leur but : quitter l’ouest où la présence d’immigrés et d’Allemands d’origine étrangère leur est insupportable pour s’installer dans des zones rurales et blanches à l’est, de façon à y conserver la « substance ethnique » allemande. Le tout, sous les apparences d’amoureux de la nature en recherche de liens avec le vivant.

« Derrière la façade inoffensive d’agriculteurs bio attachés à la tradition se cache en réalité la croyance en la prétendue supériorité du peuple allemand et une vision du monde raciste et antisémite », écrivait, en 2021, le gouvernement au sujet de ces « colons ethniques ». Dans les faits, ces derniers rachètent des fermes mais ne les cultivent pas forcément.

Des « colonies ethniques » ou « völkisch » sont présentes dans presque tous les Länder du pays, avec une prédilection pour l’est. L’extrême droite tire profit du destin difficile de l’ex-République démocratique allemande (RDA), en partie désertée après l’unification du pays et où beaucoup de fermes et de maisons abandonnées ne coûtent presque rien.

L’arrivée de nouvelles familles est perçue de manière positive dans les villages vieillissants, d’autant que ces nouveaux voisins ont de nombreux enfants et se montrent attentifs aux autres : ils vont aux enterrements en signe de solidarité, proposent leur aide, s’engagent comme pompiers volontaires…

Quant à leur idéologie, elle ne pose pas forcément problème à l’est du pays où le parti d’extrême droite AfD fait ses scores les plus hauts, comme lors des élections régionales le 1er septembre : en Saxe et en Thuringe, il a recueilli plus de 30 % des suffrages.

Traditions germaniques

Là, dans un entre-soi confortable, ces représentants de l’extrême droite la plus radicale peuvent vivre selon des traditions « germaniques » et penser en termes de générations plutôt que d’échéances électorales. Comme l’expliquent les journalistes Andrea Röpke et Andreas Speit dans leur livre consacré à cet accaparement des terres (Völkische Landnahme, Ch. Links Verlag, 2019), ces colons ethniques s’inscrivent dans la continuité du mouvement völkisch, apparu à la fin du XIXe siècle outre-Rhin et précurseur du nazisme : il prône une identité enracinée, lie terre, peuple et sang dans un élitisme racial et donc un rejet de l’étranger.

À Leisnig, l’affaire a commencé il y a une décennie : la famille Strauch a installé sa maison d’édition dans un village en périphérie. Y sont vendus des affiches représentant des soldats des Waffen-SS en action sur le front de l’est, des cartes de l’Empire allemand d’avant 1945 ou des livres sur le 3e Reich et la Seconde Guerre mondiale. En 2019, les lieux ont été perquisitionnés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour incitation à la haine.

Sont aussi arrivés Christian Fischer et sa famille. Sous ses allures de gendre idéal, il est un ancien cadre de l’organisation désormais interdite des Jeunesses allemandes fidèles à la patrie (inspirées des Jeunesses hitlériennes) — il a été condamné en 2010 à douze mois de prison avec sursis pour incitation à la haine.

Jusqu’en 2023, il était aussi le porte-parole de Réinvestir l’Allemagne centrale (Zusammenrücken nach Mitteldeutschland), une initiative visant à promouvoir l’installation de familles d’extrême droite à l’ouest et proposant un réseau d’aide pour y parvenir. En 2023, l’initiative s’est auto-dissoute après l’interdiction par le ministère de l’Intérieur d’une autre structure proche, la Artgemeinschaft, « une association néonazie, raciste, xénophobe et antidémocratique qui compte environ 150 membres », selon le ministère, et dont faisaient partie des habitants de Leisnig.

Une stratégie politique subtile

Dans un premier temps, les nouveaux arrivés se sont faits discrets à Leisnig, privilégiant un engagement politique dans les grandes villes voisines de Chemnitz ou Dresde. Lutz Giesen, actif sur la scène néonazie depuis longtemps et lui aussi nouvel arrivant à Leisnig, a par exemple déclaré la manifestation organisée annuellement par l’extrême droite à Dresde en mémoire du bombardement de la ville par les Alliés en février 1945. À Leisnig même, ils ont commencé par s’investir dans la vie civile : associations, crèches, écoles de leurs enfants ou collecte de dons pour les victimes des inondations à Ahrtal.

C’est à la faveur de la crise sanitaire que les colons ethniques ont commencé à occuper la place principale de Leisnig, en 2021. Sous le slogan « Nous voulons vivre », ils ont organisé des manifestations régulières pour s’opposer aux mesures gouvernementales anti-Covid.

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« La peur crée l’obéissance. » Les militants d’extrême droite ont organisé des manifestations régulières pour s’opposer aux mesures gouvernementales anti-Covid. Site d’extrême droite leisnig.info

Dans la foulée, ils ont créé le site Leisnig.info, décliné sur les réseaux sociaux et sous forme d’un bulletin d’information papier. Présenté comme un média « indépendant », cette plateforme est en réalité un outil servant à promouvoir leur idéologie et à nommer avec nom et prénom leurs opposants politiques.

Alliance entre « nazis d’ici » et « colons ethniques »

« Ils sont plus subtils et plus malins que les néonazis d’ici qui étaient actifs dans les années 1990. Ils ont une véritable stratégie pour diffuser leur idéologie et mettre à mal la démocratie », remarque un habitant de Leisnig. Originaire de la région, il a connu les violences physiques perpétrées par des néonazis dans les « années battes de baseball » (Baseballschlägerjahre).

Cet opposant, qui souhaite rester anonyme (comme tous ceux interrogés par Reporterre), ne manque pas de rappeler que les colons ethniques ont créé des contacts solides avec les « nazis d’ici ». Notamment à travers le parti d’extrême droite des Freien Sachsen (Saxons libres), qui aspire à l’indépendance du Land de Saxe et regroupe sous un même toit divers groupes extrémistes et néonazis.

En juin dernier, plusieurs de ces acteurs ont été élus aux élections locales sous l’égide des Freien Sachsen : Lutz Giesen est entré au conseil départemental (Kreistag) de Saxe centrale (Mittelsachsen). Christian Fischer a été élu au conseil municipal (Stadtrat) de Leisnig, en compagnie d’un autre candidat des Freien Sachsen. « Leur but va être d’empêcher le bon fonctionnement du conseil municipal et de ralentir ce qu’ils peuvent. Ils ne cherchent pas à gagner quoi que ce soit, mais à détruire », analyse une habitante de Leisnig.

En face, une alliance citoyenne s’est constituée pour informer — la population ainsi que les entreprises — sur l’idéologie portée par ces nouveaux venus. Constituée d’un noyau d’une dizaine de personnes, elle a remporté de petites victoires (les vendeurs de biens immobiliers scrutent désormais le profil des acheteurs potentiels), mais pas de quoi mettre un terme au processus enclenché.

« Les autorités allemandes ne prennent pas la mesure du problème que représente l’extrême droite, ou le minimise, regrette Kerstin Köditz, députée de gauche radicale (Die Linke) au Parlement de Saxe. Et pour nous, dans les espaces ruraux, ça va devenir très compliqué si nos habitants progressistes partent à cause de l’arrivée de colons ethniques ou assimilés. Dans ces endroits, on ne va pas réussir non plus à attirer des personnes issues de l’immigration. Mais on a besoin d’habitants pour faire vivre les campagnes ! »

« Les autorités minimisent le problème que représente l’extrême droite »

Un constat partagé parmi les habitants que nous avons interrogés, dans ce pays qui manque cruellement de main d’œuvre. L’une d’elles propose de s’inspirer de la stratégie de ces opposants politiques : « On ne va pas résoudre le problème en partant ou en se cachant », explique celle qui a emménagé là, entre autres, par choix militant.

« Après tout, les nazis ont quitté l’ouest, car c’était inconfortable pour eux. Il faut faire en sorte que ce soit la même chose ici. Ce sera une belle raison de parler de Leisnig dans les journaux, si on y arrive. »

Leisnig (Allemagne), reportage

https://reporterre.net/

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04 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

PTB (Belgique)

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Élections communales. Les succès du PTB peuvent servir de tremplin aux luttes sociales

La place qu’occupe aujourd’hui le PTB est assez inédite en Europe.

Les résultats électoraux du 9 juin dernier ont placé ce parti en tant que 4e parti au Parlement avec 763.340 voix, soit 200.000 voix de plus qu’en 2019. Le PTB a doublé le nombre de ses élus en Flandre (plus à droite), a fortement progressé à Bruxelles et, tout en subissant un tassement en Wallonie, reste une force de poids en Wallonie. Comment cela se traduira-t-il aux communales ? En tout cas, le parti vise explicitement à rentrer dans diverses majorités communales, et non des moindres.

En analysant les résultats localement, ce qui saute aux yeux, ce sont les bons résultats obtenus dans les bassins industriels, là où vivent des populations ouvrières : autour de Charleroi et de Liège, comme c’est déjà le cas depuis longtemps, mais aussi dans la zone industrielle de Gand à Zelzate, dans les communes ouvrières du Limbourg autour de Genk et de Maasmechelen, etc.

Le parti se réclame le représentant de la “large classe travailleuse”, l’ambition se remarque dans les votes mais aussi dans ses élu.e.s : parmi les 50 député.es du PTB envoyés dans les parlements le 9 juin il y a 18 ouvriers et ouvrières.

Notamment Francis Dagrin, député au Parlement bruxellois, un ouvrier de chez Audi Forest qui continue depuis le début de son mandat à venir à l’usine deux jours par semaine et qui est aujourd’hui en première ligne dans le conflit pour le maintien de l’activité de l’usine. Ça, et le salaire des élu.e.s équivalents à celui d’un.e ouvrier.ère, personne d’autre ne peut s’en vanter dans les Parlements.

Cela vient d’une part d’une décision ferme du parti, mais c’est aussi une expression du taux de syndicalisation remarquable en Belgique puisqu’il figure parmi les records mondiaux. Cela n’est pas non plus sans incidence sur la stabilité du parti ainsi que sur ses éléments d’approche de classe en comparaison d’autres formations de gauche large en Europe.

La bataille d’Anvers et le combat antifasciste

Un des éléments locaux les plus frappants des élections du 9 juin est très certainement le résultat obtenu à Anvers : 22,9 %, ce qui y fait du PTB le deuxième parti, juste derrière la N-VA (25,4 %) mais aussi bien devant le Vlaams Belang (15,8%) dans une ville qui est un bastion de l’extrême droite.

Filip Dewinter, figure de proue et vétéran du Vlaams Belang, n’a obtenu qu’un score de 2.500 voix de préférence ! Il paie sans doute par-là notamment la divulgation en mars dernier de sa longue collaboration (grassement rémunérée) avec l’espion chinois Changchun Shao… Quand ce dernier avait été démasqué en 2017, Filip Dewinter avait d’ailleurs tenté en coulisses d’éviter son expulsion.

Ce ne sera toutefois pas une évidence de reproduire ce succès aux communales d’octobre, ni face à la N-VA du bourgmestre Bart De Wever, après des années sans mouvements sociaux d’envergure contre la politique du collège échevinal, ni face au Vlaams Belang qui a décidé d’injecter 100.000 euros de plus dans sa campagne anversoise et qui reçoit le soutien de la marche de la haine du Voorpost organisée le 21 septembre.

Le PTB a raison de souligner que “les Anversois aspirent au changement” face à la crise sociale que connaît la ville, particulièrement en termes de logements et de transports publics. Mais la campagne aura tout d’une véritable bataille, pour laquelle il ne faudra négliger aucun front.

À ce titre, et bien au-delà d’Anvers, le PTB devrait sérieusement considérer d’engager plus conséquemment ses forces dans la dynamique de la Coordination Antifasciste de Belgique (CAB), qui prévoit notamment d’organiser une contre-manifestation le 21 septembre à Anvers.

À côté de la bataille symbolique d’Anvers, l’extrême droite pourrait aussi nous réserver de vilaines surprises dans la ceinture verte autour de cette ville, dans la région de la Dendre, dans les communes rurales de Flandre occidentale et en Campine. Répétons-le une fois de plus : les succès électoraux de l’extrême droite renforcent sa confiance pour passer de la parole aux actes, à l’intimidation, au harcèlement et à la violence. À cela aussi, il faut se préparer.

Des majorités de changement, mais comment ?

Le rôle de la mobilisation sociale a d’ailleurs très certainement joué un rôle dans l’excellent résultat obtenu par le PTB à Bruxelles, en solidarité avec les masses palestiniennes dans le cas présent. Le PTB y a obtenu 20,9 %, ce qui en fait le troisième parti de la capitale et même le premier parti dans les communes d’Anderlecht, Molenbeek et Saint-Gilles. Dans ces trois communes, le PTB s’est clairement prononcé pour une participation au pouvoir local et a lancé sa campagne, comme par ailleurs à Herstal et Seraing, autour du slogan “Pour une majorité de changement!”.

Mais quel type de changement ? Les trois communes bruxelloises en question sont sous tutelle de la Région bruxelloise tandis que Herstal et Seraing connaissent un plan de gestion du CRAC, le Centre régional d’Aide aux Communes qui est une sorte de FMI wallon. Autant dire que la marge de manœuvre sera considérablement limitée pour peu que l’on décide de respecter les carcans budgétaires imposés aux communes.

Alors, oui, la participation à des majorités dans des communes importantes réduira l’impact du pseudo-argument favori du PS selon lequel le PTB refuse de prendre ses responsabilités. Mais si le “changement” se limite finalement à l’une ou l’autre mesure symbolique à côté de discours musclés, c’est le fatalisme qui sortira vainqueur. Dans son bilan des élections de juin, le PTB soulignait d’ailleurs avec justesse que le PS avait semé le fatalisme en présentant des “combats importants de la gauche – tels que le retour de l’âge de la pension à 65 ans et la révision de la loi sur le blocage des salaires – comme des objectifs irréalistes ou impossibles.”

“Seul un travail à long terme permet de faire bouger les choses”, a déclaré Peter Mertens. Mais la crise sociale, elle est là, maintenant, devant nous. Nous avons besoin d’une gauche politique et syndicale ambitieuse, capable de nourrir la perspective d’un changement fondamental de société, non pas pour un avenir lointain, mais pour un futur dont la proximité dépendra surtout de la préparation consciente au combat pour y parvenir.

Le PTB pourrait lancer une campagne pour un réseau de villes et de communes rebelles, en mobilisant les travailleur.euse.s tout particulièrement communaux et la population au sens large pour appliquer un programme qui démarre des besoins sociaux et de l’adaptation des villes et communes à la crise climatique. Le point de départ devrait nécessairement être de désobéir aux diktats budgétaires imposés aux communes et de refuser de rembourser les dettes de celles-ci, sauf sur base de besoins prouvés. Ces dettes proviennent avant tout de décisions politiques qui ont laissé les autorités locales être les proies de la rapacité du système bancaire et de l’effet boule de neige des intérêts.

Nous espérons que le PTB remportera à nouveau des dizaines de conseiller.ère.s communaux, mais aussi qu’il saisira sa position renforcée dans les enceintes parlementaires et les conseils communaux non pas pour s’enterrer dans la recherche de solutions institutionnelles, mais pour construire un véritable front large de la résistance sociale. C’est aussi nécessaire pour s’engager dans la bataille idéologique urgente qui s’impose pour repousser la division et la haine de l’autre, qu’il soit chômeur ou migrant, que N-VA, MR et Vlaams Belang distillent consciemment dans la population.

Votez PTB… et rejoignez le PSL !

Ça peut sembler bien étrange d’appeler à voter pour un parti tout en étant dans un autre… Mais c’est ce que fait le PSL depuis 2013, à chaque élection. Avant cela, nous avons participé à diverses initiatives qui visaient à remplir l’espace à la gauche par une démarche unitaire orientée vers la mise en action de la classe travailleuse dans toute sa diversité.

Vous l’aurez compris à la lecture de l’article ci-dessus, nous ne manquons pas de divergences avec les camarades du PTB, tout comme il en existe également au sein de ce parti. Nous estimons que la diversité d’opinion est de nature à renforcer la gauche, grâce à un débat qui peut permettre d’affiner les propositions d’actions et de programme. Il n’en va pas autrement avec les discussions sur un piquet de grève, un des endroits de prédilection où nous rencontrons des militant.e.s du PTB. Ces débats ont par ailleurs joué un rôle important dans les récentes occupations de campus contre le génocide à Gaza, où là encore nos jeunes camarades ont collaboré avec les membres de COMAC, l’organisation de jeunesse du PTB.

En ce qui nous concerne, cela devrait pareillement être possible lors des élections. Ce n’est pas une option que considère le PTB, ce que nous savons notamment de la réponse à une question concrète posée par un camarade du PSL qui dispose d’une position syndicale non négligeable à Gand. Nous respectons cette décision et elle ne nous empêchera pas de continuer à appeler à voter en faveur du PTB. Nous sommes convaincu.e.s qu’un nouveau succès du PTB aidera à renforcer la confiance de la gauche politique et syndicale au sens large pour partir à la contre-offensive contre la droite.

https://fr.socialisme.be/

Commentaire: Le PTB correspond au Front de Gauche en France et le PSL est une  « espèce » de NPA

 

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02 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Est de l’Allemagne de l’Est (Le Monde)

nazis bzh

Les mercenaires  (80 au plus) nazis bretons se préparant à aller « casser » du résistant

En Allemagne, l’extrême droite remporte pour la première fois depuis l’après-guerre un scrutin régional, en Thuringe

L’AfD est créditée de plus de 33 % des voix devant les conservateurs (24,3 %). Mais il est peu probable que la formation dirige un gouvernement, les autres partis refusant toute coalition avec elle.

L’extrême droite allemande a remporté son premier scrutin régional, en Thuringe, dimanche 1er septembre. Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), emmené par Björn Höcke, s’est imposé lors du scrutin, selon les estimations, qui le créditent de 33,1 % des voix, devant les conservateurs de la CDU (24,3 %).

Dans la Saxe voisine, le parti de l’ex-chancelière Angela Merkel, qui dispose d’une courte avance (31,7 %), est suivi de près par l’AfD (31,4 %). Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz enregistrent un nouveau revers électoral avec un score estimé entre 6,6 et 7,8 % dans les deux Länder.

Une victoire de l’AfD à un scrutin régional constitue une première depuis l’après-guerre, même s’il est improbable que la formation dirige un gouvernement, les autres partis refusant toute coalition avec lui. Il s’agit d’un nouveau revers pour l’impopulaire gouvernement de coalition du chancelier avec les Verts et les libéraux du FDP, à un an des élections législatives de 2025.

L’AfD a reçu un « mandat clair pour gouverner », a affirmé le codirigeant du parti au niveau national Tino Chrupalla, se disant prêt « à parler avec tous les partis » pour trouver une majorité absolue. « Les électeurs savent que nous ne faisons pas de coalition avec l’AfD », a rappelé quant à lui le secrétaire général des conservateurs, Carsten Linnemann, qui souhaite former un gouvernement.

Les Verts sortent, eux, du Parlement de Thuringe et les libéraux du FDP ne seraient plus représentés dans aucune des assemblées régionales. La Thuringe et la Saxe, qui disposent d’importantes prérogatives en matière d’éducation ou de sécurité, pourraient être gouvernés par de larges alliances hétéroclites associant droite et gauche.

L’AfD a capitalisé sur l’attaque au couteau

Un nouveau venu, le parti BSW, de l’ancienne égérie d’extrême gauche Sahra Wagenknecht, a fait une percée spectaculaire, au-dessus des 10 % dans les deux Länder, et va se poser en arbitre dans la formation des gouvernements locaux. Comme l’AfD, le BSW a séduit par son discours virulent contre l’immigration et appelé à mettre un terme aux livraisons d’armes à l’Ukraine, une position populaire dans ces régions de l’ex-RDA (communiste) où la peur de la guerre reste profondément ancrée.

Les élections dans ces deux Länder ont eu lieu un peu plus d’une semaine après le triple meurtre au couteau imputé à un Syrien à Solingen, dans l’Ouest, qui a bouleversé le pays et relancé un vif débat sur l’immigration. Les dirigeants de l’AfD ont cherché à capitaliser sur le choc suscité par cet acte, accusant les gouvernements fédéraux successifs d’avoir semé le « chaos ».

L’agresseur présumé, soupçonné de liens avec l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), avait réussi à se soustraire à une décision d’expulsion. Sous pression, le gouvernement Scholz a annoncé un durcissement des règles du port d’armes et du contrôle de l’immigration.

L’AfD a remporté plusieurs succès électoraux ces derniers mois et a obtenu le meilleur score de son histoire aux européennes de juin. L’ex-RDA s’est avérée un terrain fertile pour le parti, en raison d’inégalités persistantes depuis la réunification de 1990 et d’une profonde crise démographique liée au départ des jeunes vers d’autres régions, malgré une attractivité économique retrouvée.

Parti essentiellement eurosceptique à sa création, en 2013, l’AfD s’est radicalisé après la grande crise migratoire de 2015, la pandémie de Covid-19 puis la guerre russe en Ukraine, qui a affaibli la première puissance économique européenne et fait flamber l’inflation.

Il a remporté plusieurs succès électoraux ces derniers mois, obtenant le meilleur score de son histoire aux européennes de juin. Il a séduit autant par ses discours virulents contre l’immigration et par ses appels à mettre un terme aux livraisons d’armes à l’Ukraine, une position très populaire dans ces régions de l’ex-RDA communiste où la peur de la guerre reste profondément ancrée.

https://www.lemonde.fr/

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02 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

LABOUR (UK)

LABOUR (UK) dans A gauche du PS
Keir Starmer en août 2024. © Number 10 – CC BY 2.0

Parti travailliste – Nous ne vous avons jamais promis un jardin de roses

Dave Kellaway réagit au discours du Premier ministre britannique Keie Starmer du 27 août et aux premiers mois du nouveau gouvernement.

De nombreux hauts responsables du Parti travailliste sont fascinés par la politique américaine, en particulier par le Parti démocrate. Ils imitent souvent ses messages et ses stratégies électorales. Il est facile d’imaginer qu’ils préféreraient une structure de parti de type démocrate, où les membres ont encore moins d’influence et les syndicats moins de pouvoir. Il n’est donc pas surprenant qu’un collaborateur astucieux ait eu l’idée d’un discours d’ouverture en forme de « roseraie » pour Starmer ce mardi.

Le jardin de Downing Street n’est pas vraiment une roseraie, mais le nom évoque la Maison Blanche, l’atmosphère présidentielle. Le fait d’organiser le discours à l’endroit même où Johnson et son équipe ont fait la fête pendant les restrictions imposées par le Covid était un choix astucieux, car Starmer a condamné le désastre économique et la corruption de quatorze années de mauvaise gouvernance des conservateurs.

Sur le ton solennel qui le caractérise, M. Starmer a essentiellement soulevé deux points.

Premièrement, il a affirmé que les conservateurs avaient dissimulé un trou de 22 milliards de livres sterling dans les finances publiques.

Deuxièmement, il a affirmé que ce déficit signifiait que le Parti travailliste ne pouvait pas réaliser toutes ses ambitions.

Des décisions « difficiles » en matière d’impôts et de dépenses étaient nécessaires pour jeter les bases de l’économie, afin que de meilleures politiques puissent être mises en œuvre par la suite.

Il n’est pas surprenant qu’un nouveau gouvernement disposant d’une large majorité fasse passer des politiques impopulaires dès le début. Les conservateurs sont en plein désarroi. Les signes d’une résistance significative au sein du groupe parlementaire du Parti travailliste sont minimes : seuls sept députés se sont rebellés contre le plafonnement des allocations pour deux enfants.

La résolution des conflits salariaux avec les médecins, les conducteurs de train et d’autres travailleurs du secteur public a satisfait les dirigeants syndicaux. La suppression de la législation sur le niveau de service minimum introduite par les Parti travailliste, accompagnée de la promesse d’une nouvelle législation du travail destinée à faciliter l’organisation des syndicats, suit une voie similaire.

L’opinion publique, bien qu’elle soit tiède et que la cote personnelle de M. Starmer soit actuellement en baisse, s’aligne probablement sur sa critique générale du gâchis laissé par les conservateurs. Les propositions visant à introduire des augmentations d’impôts limitées sur les riches, par le biais d’ajustements de l’impôt sur les plus-values, de l’impôt sur les successions et des dispositions relatives à l’impôt sur les pensions, sont populaires à la fois au sein du Parti travailliste et de manière plus générale.

Même certains indicateurs économiques s’améliorent pour le gouvernement. On pourrait parler d’une période de lune de miel, même si elle n’est pas passionnante.

LE PARTI TRAVAILLISTE CHOISIT L’AUSTÉRITÉ

Comme Grace Blakeley l’a clairement expliqué dans son article de la Tribune, ce supposé trou noir de 22 milliards de livres est une tactique de peur, conçue pour tromper le public avec une perspective partielle et idéologique de l’économie. D’une part, il inclut les milliards nécessaires pour résoudre les grèves du secteur public. Contrairement aux riches qui thésaurisent leurs actifs, ces travailleurs dépenseront leurs revenus, ce qui stimulera l’économie.
Résumons ses principaux points :

- Dans un pays riche comme la Grande-Bretagne, les dépenses publiques ne sont pas limitées à court terme par les recettes fiscales.

- De nouvelles dettes peuvent être émises, et tant qu’elles sont utilisées pour des investissements productifs, tels que des mesures de transition écologique, l’argent peut être récupéré au fil du temps. C’est ce qu’a fait le gouvernement Attlee après la guerre, malgré une situation économique bien pire, et il a mis en place l’État-providence.

- L’État britannique contrôle le système monétaire – il est tout simplement faux de dire que l’État doit s’incliner devant les marchés mondiaux. Il est intervenu pour sauver les banques en 2008, lorsque les marchés mondiaux ont failli provoquer l’effondrement de l’économie.

- Le gouvernement pourrait taxer les grandes entreprises qui ont réalisé d’énormes profits pendant la crise du coût de la vie – les profits des entreprises énergétiques à elles seules dépassent de plusieurs fois les 22 milliards de livres sterling.

- Il pourrait également réglementer la manière dont les banques émettent des crédits et abaisser les taux d’intérêt, qui rendent actuellement les emprunts d’État plus coûteux. L’assouplissement quantitatif utilisé après 2008 et pendant la Covid a transféré 44 milliards de livres sterling à la Banque d’Angleterre, dont la majeure partie a fini dans les coffres des banques commerciales.

Comme le conclut à juste titre M. Blakeley, la décision de poursuivre les mesures d’austérité est un choix politique. Starmer pourrait choisir d’intervenir dans l’économie de la même manière qu’un gouvernement conservateur l’a fait pendant la crise de Covid, lorsque les indemnités de chômage partiel protégeaient les revenus des citoyens. Il est tout simplement absurde d’affirmer que la réduction des allocations de chauffage pour les retraités et le maintien du plafond des allocations familiales pour deux enfants sont des « choix difficiles ». Ce ne sont pas les personnes qui sont les mieux armées pour subir ce genre de choix.

Un choix vraiment difficile consisterait à mettre en œuvre un impôt sur la fortune efficace, car cela provoquerait une réaction brutale de la part des riches, qui contrôlent la quasi-totalité des médias. Les riches utiliseraient les marchés et leurs alliés de la City de Londres pour tenter de perturber le gouvernement, mais il faut parfois tenir tête à ceux qui sont les plus solides. Starmer ne le fera pas, car c’est avec ces gens-là qu’il veut s’associer pour générer la croissance qui, soi-disant, se répercutera sur le reste d’entre nous.

RÉACTIONS AU DISCOURS DE LA ROSERAIE

Le doux parfum et les mots doux émanant de la roseraie ont été en partie éclipsés par la puanteur du copinage dirigé contre les dirigeants de Starmer. Bien sûr, c’est un peu fort de la part d’une presse dominée par les conservateurs qui n’a jamais exploré à fond la corruption morale endémique de Johnson. Néanmoins, les preuves présentées et les volte-face soudaines affaiblissent la prétention du Parti travailliste de faire le ménage.

Des donateurs et des conseillers du Parti travailliste ont obtenu des postes dans la fonction publique ou un accès privilégié à Downing Street. Il a été révélé que Wahid Ali, l’un des principaux donateurs du Parti travailliste, a offert à Starmer 14 000 dollars pour des costumes et des lunettes élégants. Pour être honnête, il a effectivement meilleure allure, mais ce relooking devrait être prélevé sur son salaire. Private Eye a également découvert que Starmer et Reeves ont bénéficié de cadeaux, tels que des vacances, de la part de donateurs.

Même si ce n’est pas de la même ampleur que les scandales des conservateurs, cela n’a rien de réjouissant pour des millions de retraité·es qui devront choisir entre se chauffer et manger cet hiver, alors que les compagnies d’énergie augmentent encore leurs factures de 10 %.

L’idée selon laquelle nous devrions réduire l’allocation de chauffage d’hiver parce que de riches retraité·es comme Richard Branson en bénéficient est facilement réfutable. Il suffit de récupérer le coût de cette allocation pour tout le monde – afin qu’aucun·e retraité·e pauvre ou moyen n’en soit privé·e – en taxant davantage les riches. Les prestations universelles, comme le NHS, garantissent qu’il est dans l’intérêt de tous d’améliorer le système – il s’agit d’une prestation communautaire.

Sharon Graham, leader du syndicat UNITE, a également critiqué le discours, le qualifiant de « sombre » et déclarant qu’il était « temps de voir le changement promis par le Parti travailliste ». Elle a ajouté : « Nous n’avons plus besoin d’excuses sur la responsabilité fiscale ou de parler de création de richesse. Nous ne devrions pas opposer les retraités aux travailleurs ; ce n’est pas un choix qui devrait être sur la table ».

Même The Guardian, qui s’est montré relativement peu critique à l’égard du nouveau gouvernement travailliste (il suffit de regarder des chroniqueurs comme Behr, Kettle, Toynbee et Freedland), a réussi à souligner dans un éditorial que : » Sans un sentiment d’espoir et de progrès, le Parti travailliste encourra l’impopularité. Le montant qu’un gouvernement doit emprunter et dépenser devrait être déterminé par l’état de l’économie, et non par le niveau d’endettement que lui a laissé son prédécesseur ».

L’humoriste John Crace a bien résumé le problème de crédibilité du discours : « Il ressemblait au maçon qui vous dit que vous avez besoin d’un toit entièrement neuf alors que vous l’avez appelé pour nettoyer les gouttières ».

L’une des meilleures réponses au discours a été la déclaration publiée par Jeremy Corbyn et les quatre autres députés de la gauche indépendante :

La politique est une question de choix – et le gouvernement choisit d’infliger de la souffrance et de la pauvreté dans tout le pays.

Le gouvernement avait annoncé qu’il réduirait les factures d’énergie. Au lieu de cela, il a réduit l’allocation de chauffage en hiver pour les retraités.

 

Le gouvernement a dit qu’il voulait relancer notre économie, mais au lieu de cela, il veut réduire les investissements publics.

 

Au lieu de cela, il veut réduire les investissements publics. Le gouvernement a déclaré qu’il mettrait fin à 14 années d’échec des conservateurs. Au lieu de cela, il a voté pour maintenir le plafond des allocations pour deux enfants.

 

Nous refusons d’accepter que la pauvreté soit inévitable dans la sixième économie mondiale.

 

Il y a beaucoup d’argent. Il est simplement entre de mauvaises mains.

Le gouvernement doit s’opposer aux profiteurs avides en mettant fin à la privatisation de l’eau, de l’énergie, du courrier et des soins de santé. Il doit maintenir l’allocation de chauffage d’hiver pour tous les retraités. Et il devrait introduire des impôts sur la fortune pour mettre fin à la pauvreté des enfants et reconstruire nos services publics.

 

La décision de priver nos services publics de ressources a été une décision politique. Et ce sera une décision politique de répéter cette expérience économique ratée.

Un choix difficile consiste à décider s’il faut chauffer sa maison ou mettre de la nourriture sur la table. L’austérité n’est pas un choix difficile. C’est un mauvais choix.

 

Le bon choix consiste à investir dans les communautés afin d’apporter le véritable changement dont nos électeurs ont besoin, qu’ils exigent et qu’ils méritent.

Adnan Hussain, député de Blackburn ; Ayoub Khan, député de Birmingham Perry Barr ; Iqbal Mohamed, député de Dewsbury et Batley ; Jeremy Corbyn, député d’Islington North ; Shockat Adam, député de Leicester South.

CONSTRUIRE LA RÉSISTANCE À L’AUSTÉRITÉ DU PARTI TRAVAILLISTE

Contrairement à l’ère Blair, nous avons maintenant une situation politique où il existe un groupe indépendant de députés à la gauche du Parti travailliste au Parlement. La question s’est posée de savoir si les député·es élu·es dans des circonscriptions où vivent d’importantes communautés musulmanes, en grande partie à cause de la question de Gaza, adopteraient des positions de gauche sur les politiques sociales et économiques. La déclaration ci-dessus suggère que la réponse est oui. La victoire de Corbyn à Islington semble désormais cruciale pour favoriser le développement politique de ce groupe.

Si l’on ajoute à ce groupe les sept député·es travaillistes qui rompu avec la discipline majoritaire de leur rébellion sur le plafonnement des allocations pour deux enfants, il devient évident qu’il sera possible d’établir un lien entre l’action de masse à l’extérieur du Parlement et les députés à l’intérieur de celui-ci. Nous savons également qu’il existe un malaise généralisé au sein du PLP à propos de la décision sur les allocations pour deux enfants et de la réduction des aides pour le chauffage en hiver.

Il semblerait que cette inquiétude existe même au sein du Cabinet. Les dirigeants syndicaux ont déjà critiqué ces décisions et des résolutions ont été adoptées à ce sujet lors du prochain congrès du TUC. Le fait que le gouvernement ait réglé les revendications salariales du secteur public démontre que l’action de grève peut être payante et faire pression sur un gouvernement du Parti travailliste.

Pendant les élections, certains membres de la gauche ont affirmé qu’il y avait peu de différence entre un gouvernement travailliste et un gouvernement conservateur. Ils ont rejeté l’approche de ACR consistant à « chasser les conservateurs » et ont plutôt appelé à ne pas voter pour le « Parti travailliste », même dans les sièges marginaux ou lorsqu’aucun candidat de gauche indépendant crédible ne se présentait.

Nous pouvons déjà constater que la lutte de masse, les campagnes et la pression politique peuvent avoir un impact plus rapide et plus important sur un gouvernement Parti travailliste que sur un gouvernement Tory – bien que cela ne se produise pas sur toutes les questions ou dans tous les contextes. Si nous continuons à adopter une approche sectaire à l’égard du Parti travailliste et de ses membres, nous limiterons l’ampleur et l’impact de nos campagnes. Nous devons créer le plus de tensions possibles au sein du mouvement travailliste et du PLP entre la ligne de Starmer et la défense des intérêts de la classe ouvrière.

L’Assemblée populaire appelle à une grande manifestation lors de la conférence du Parti travailliste le 22 septembre à Liverpool, centrée sur les questions d’austérité. Les manifestations nationales de solidarité avec la Palestine se poursuivent depuis le 7 septembre. Fergal Sharkey et les associations écologiques organisent une manifestation de masse le 26 octobre contre les compagnies des eaux, exigeant une action gouvernementale décisive. Les socialistes devraient soutenir toutes ces initiatives et d’autres similaires.

Le gouvernement de Starmer dispose peut-être d’une majorité écrasante, mais il n’a qu’un mince mandat populaire, basé sur un peu moins d’un tiers des électeurs inscrits. La politique d’aujourd’hui est plus volatile. Les demi-mesures du Parti travailliste, son discours sur le trop grand nombre d’immigrés et les attaques contre le niveau de vie pourraient entraîner une hausse continue du soutien au Parti réformiste raciste de Farage et à des éléments plus extrêmes.

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22 août 2024 ~ 0 Commentaire

Unité ( france info)

elections

« L’enjeu, c’est de porter l’union face à Emmanuel Macron » : avant la rencontre à l’Elysée, la difficile stratégie de l’unité à gauche

Le président de la République reçoit vendredi les responsables du Nouveau Front populaire pour une consultation très attendue, alors qu’il n’a toujours pas nommé de nouveau Premier ministre, un mois et demi après le second tour des législatives.

Lucie Castets va-t-elle finir par obtenir les clés de Matignon ? La candidate du Nouveau Front populaire (NFP) rencontrera Emmanuel Macron, vendredi 23 août à l’Elysée, en compagnie des chefs de partis et de groupes parlementaires de gauche. Le président de la République recevra ensuite la droite, puis l’extrême droite lundi, avant de nommer un Premier ministre, a-t-il promis.

A quelques jours de son grand oral, la coalition de gauche, arrivée en tête lors des élections législatives anticipées, apparaît pourtant à nouveau divisée. En cause : la proposition lancée samedi par Jean-Luc Mélenchon et les responsables de La France insoumise (LFI) d’engager une procédure de destitution du chef de l’Etat s’il ne nommait pas Lucie Castets à Matignon.

Un ultimatum au chef de l’Etat, immédiatement rejeté par les autres forces du NFP. « A quelques jours de la rencontre du 23 août, mettre en avant un thème qui divise au sein du NFP, ce n’est pas malin », estime auprès de franceinfo le député Alexis Corbière, ex-bras droit du leader des insoumis, qui a quitté LFI lors des législatives pour rejoindre le groupe des écologistes à l’Assemblée. « Jean-Luc Mélenchon souhaite ne pas disparaître de la vie politique et exister à tout prix, même celui de la fragilisation de la coalition », tance un baron socialiste, qui pointe son « agenda présidentiel ».

« On ne va pas changer de stratégie la veille »

Pour LFI, « l’idée est de faire pression sur Emmanuel Macron. Même si la procédure de destitution n’arrive pas au bout, vous faites tourner cette petite musique-là, analyse Benjamin Morel, politologue et maître de conférences à l’université Paris 2. L’autre cible, ce sont les partenaires de LFI à gauche. Les insoumis leur demandent de choisir : soit accepter leur ligne dure, soit se carapater au centre.« 

« Si demain, Lucie Castets n’est pas à Matignon, LFI pourra dire que c’est de la faute de ceux qui auront possiblement trahi. Et que ceux-là ne peuvent pas incarner la gauche en 2027. » Benjamin Morel, politologue à franceinfo

En réaction à la proposition insoumise, l’aile droite du Parti socialiste, qui dénonce depuis longtemps l’alliance avec le parti mélenchoniste, a réclamé ces derniers jours la tenue d’un bureau national. Objectif : aborder de nouveau la position du parti à la rose vis-à-vis de son allié, et affiner le discours à tenir face à Emmanuel Macron.

Afin de faire vivre les nuances au sein de l’alliance, le patron des sénateurs PS confie ainsi avoir « expressément demandé à ce que la première force politique qui s’exprime après Lucie Castets soit la première force politique au sein du NFP, donc le Parti socialiste. » Pour aboutir à ce constat, Patrick Kanner comptabilise à la fois les élus socialistes à l’Assemblée (66), mais aussi ceux au Sénat (64), où LFI ne dispose d’aucun représentant. L’ancien député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci estime même, dans Le Monde, qu’il est désormais « impossible (…) d’aller voir le chef de l’Etat » avec LFI.

Officiellement, la plupart des socialistes préfèrent pourtant continuer de jouer la partition de l’unité. « La solution de venir groupés permet d’associer Lucie Castets à cette rencontre, même si, à titre personnel, j’aurais préféré que le président rencontre les formations politiques une à une », lâche Patrick Kanner. « L’enjeu du 23, c’est de porter l’union. On ne va pas changer de stratégie à la veille du rendez-vous avec le président de la République », résume aussi le député socialiste Arthur Delaporte.

« Le problème, c’est Emmanuel Macron, rappelle aussi Sébastien Peytavie, député du groupe écologiste. Plus le temps passe et plus il veut garder la main, et on se retrouve avec quelqu’un qui ne veut pas reconnaître qu’il a perdu ». « Le président cherche à faire son marché au sein du NFP, à diviser, à composer des majorités pour que ce soit sa politique qui s’applique », abonde Alexis Corbière. Jeudi, dans une lettre adressée aux Français, les quatre partenaires du NFP et Lucie Castets ont dénoncé « l’inaction grave et délétère » d’Emmanuel Macron et se sont dits « prêts » à gouverner. « La coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement et se mettre au travail », ont-ils martelé, à la veille du rendez-vous à l’Elysée.

« Il faut aller voir les macronistes »

Auréolés de leur première place aux législatives, mais fragilisés par leur (très) relative majorité, les partis de gauche iront donc plaider leur cause ensemble. Mais leur tâche s’annonce ardue. « Ils n’ont pas d’autres arguments [pour que Lucie Castets soit nommée à Matignon] que le fait d’être arrivés en tête, pointe le politologue Benjamin Morel. Je veux bien qu’on fasse la comparaison avec les cohabitations précédentes, mais : en 1997, Lionel Jospin avait quelque 300 députés ; en 1993, Edouard Balladur, c’était plus de 400 ; et en 1986, Jacques Chirac avait près de 290 députés ».

Avec seulement 193 élus, la gauche est loin du seuil de la majorité absolue (289) pour gouverner sans risquer de motion de censure. Sa candidate, Lucie Castets, multiplie donc les mains tendues pour rallier des soutiens et éviter la censure déjà promise par des élus macronistes et RN. Mi-août, dans un courrier aux députés et sénateurs, elle a ainsi présenté ses « cinq grandes priorités », parmi lesquelles le pouvoir d’achat, la transition écologique et la santé. Elle s’est aussi engagée sur un « changement de pratique » au sein du Parlement, promettant aux élus un « regain de place » face à l’exécutif.

Le programme du NFP est « notre base de travail mais il a été construit pour l’exercice du pouvoir en cas de majorité absolue », a-t-elle aussi rappelé dans une interview au Parisien.

« On ne peut pas dire aujourd’hui : ‘Ce sera ce que nous proposons et seulement en nos termes’. Il faudra faire des pas vers les autres, mais sur la base de nos propositions. » Lucie Castets, candidate de la gauche au poste de Première ministre

au « Parisien »

« Il faut aller voir les macronistes, on a des choses à proposer ensemble sur des projets de loi qui ont été l’objet de consensus avant la dissolution, comme la fin de vie, les transports ferroviaires, les sujets de santé ou du grand âge, la question des familles monoparentales… », abonde le socialiste Arthur Delaporte. « Si Lucie Castets est nommée, on verra quelles seront les lignes de force au sein de l’Assemblée, et quels points on peut faire avancer, assure aussi Alexis Corbière. Est-ce que le RN dira qu’il veut maintenir la réforme des retraites ou ne pas augmenter le smic ? »

La crainte d’un « sursis permanent »

La stratégie des « majorités de circonstance » est pourtant loin de convaincre l’ensemble de la gauche. « Le NFP ne peut pas prétendre gouverner seul avec une majorité relative pendant deux ans, on serait en sursis permanent », avance le sénateur socialiste Hussein Bourgi.

D’autant que l’alliance est, une fois encore, divisée sur l’ampleur des compromis à accorder. Une partie de La France insoumise entend ainsi appliquer « le programme, rien que le programme et tout le programme ». Dès lors, comment faire émerger des consensus avec le reste des groupes parlementaires ? « Rien n’oblige Lucie Castets à dire oui à tout le monde [à gauche]. Elle doit exister politiquement par elle-même », plaide Patrick Kanner, qui espère échapper aux « pressions » des insoumis.

Pour éviter l’instabilité, la solution pourrait être la construction d’une majorité plus durable… et déportée vers le centre-droit. « Si la gauche veut absolument gouverner, alors elle doit accepter de construire une coalition bien plus large que le NFP, estime Hussein Bourgi. Ça suppose de s’allier à Liot, à Ensemble, à Horizons, au MoDem. Et de l’assumer. » Quitte à perdre le soutien des insoumis et à trouver un nouveau Premier ministre plus consensuel au centre.

« Ce rendez-vous ne débloquera pas la situation »

Ces dernières semaines, les noms de l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve et du maire PS de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Karim Bouamrane, ont circulé, poussés par le camp présidentiel. Un casting impensable pour une grande partie des élus de gauche. « Bernard Cazeneuve était contre la Nupes, il est contre le NFP… On ne soutiendra pas un gouvernement de combine et de choix macronien », tranche le nouvel écologiste Alexis Corbière.

En somme, la rencontre organisée vendredi par Emmanuel Macron est « un jeu de dupes », où chacun jouera sa partition, résume Benjamin Morel. A gauche, celle de l’unité, même fragile, dans l’espoir d’accéder au pouvoir, ou de montrer qu’on aura tout essayé. A l’Elysée, celle de jouer la montre « pour garder la main » et, en même temps, « avancer en consultant pour ne pas apparaître comme l’élément du blocage ». Avec une certitude, selon le politologue : « Le rendez-vous du 23 ne débloquera pas la situation. »

Mathilde Goupil 22/08/2024

https://www.francetvinfo.fr/

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