Universités, l’Unef pointe des « frais illégaux » à Rennes, Nantes et Brest (LT)
Vingt-quatre établissements du supérieur, dont Rennes 1, l’UBO et Centrale Nantes, imposeraient des frais d’inscription « illégaux » à leur étudiants, selon l’Unef. Le syndicat dénonce par ailleurs des « sélections illégales » des étudiants dans 27 universités, mais aucune en Bretagne.
La cuvée 2013 du dossier Unef sur le non-respect par les universités et les établissements publics de l’enseignement supérieur de leurs obligations en matière d’accueil des étudiants vient de sortir. Comme chaque année, le syndicat pointe notamment les « frais d’inscription illégaux » ayant cours dans plusieurs d’entre eux.
« Frais de dossier » ou de « sport » Cette année, l’AgroCampus Ouest et l’Université de Rennes 1 sont notamment pointés du doigt pour des « frais pédagogiques » à hauteur de 750 euros demandés aux étudiants en Master 1 et 2 co-habilités dans les deux établissements, frais « dont les prestations ne sont pas définies », dénonce le syndicat. L’AgroCampus Ouest, présent à Rennes et Angers, est également accusé de demander 50 euros de « frais de dossier » à l’inscription. L’Ecole Centrale de Nantes est pointée du doigt pour ses 92 euros de frais de dossier à l’inscription au concours. L’Université de Bretagne occidentale (rebaptisée Bretagne Ouest dans le document de l’Unef), enfin, apparaît au titre des 25 euros qu’elle demande pour « frais de sport ». C’est d’ailleurs sous cette dénomination, correspondant à des sommes de 10 à 50 euros, que sont pointés le plus grand nombre d’établissements. Le « record » de l’année reviendrait à l’Institut national polytechnique de Toulouse (INPT), où l’inscrip- tion au diplôme d’ingénieur s’élève à 9.000 euros contre un tarif réglementé de 606 euros. Le montant de 9.000 euros « concerne seulement une cinquantaine d’étudiants de masters internationaux, majoritairement dispensés en anglais », a précisé l’établissement.
« Prestations clairement identifiées » La tendance est plutôt à l’amélioration avec 24 établissements épinglés, contre 30 l’an dernier et plus 50 en 2005, souligne toutefois le syndicat. Une baisse que souligne également dans un communiqué la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, ce qui « témoigne de l’engagement des établissements à y mettre fin ». La ministre « a demandé que soit procédé à l’examen rigoureux des informations » rendues publiques par l’Unef. « Les recteurs seront saisis pour rappeler à l’ordre les universités qui sor- tiraient de la légalité » et « le cas échéant, l’Etat prendra ses responsabilités pour y mettre fin », assure Geneviève Fioraso. »Si les universités dis- posent de la possibilité de réclamer des droits d’inscription complémentaires, ceux-ci doivent être facultatifs dès l’inscription, correspondre à des prestations clairement identifiées et qui ne relèvent pas du coeur des missions de service public des universités », rappelle la ministre.
Une « tendance » à la sélection Vingt-sept universités pratiquent une sélection illégale des étudiants après le bac, dénonce par ailleurs l’Unef. « De plus en plus d’établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles dans leurs licences par un processus de sélec- tion », déplore le premier syndicat étudiant dans son rapport annuel sur les dérives des universités. « Cette nouvelle tendance » est « en totale contradiction avec la loi, qui stipule que la sélection d’un bachelier pour l’accès aux premiers cycles universitaires est prohibée », ajoute le syndicat. Parmi les mises en cause figurent les universités de Savoie (pour ses licences de physique-chimie), Bordeaux 1 (mathématiques), Paris I et Paris X (droit franco-allemand), Bourgogne (Administration économique et sociale), Rouen, Marne-la-Vallée, etc.
« Pré-requis » ou non ? Certaines universités s’abritent, selon l’Unef, derrière le fait que des formations spécialisées nécessitent des « pré- requis », par exemple en musique. Le syndicat rejette cet argument au motif qu’une formation de licence « est censée être adaptée au niveau baccalauréat ». Cette pratique résulte du « manque de moyens » des établissements, dont 16 prévoient d’être en déficit à la fin de l’année, selon le syndicat. Dans ce contexte, certaines « préfèrent réduire le nombre d’étudiants plutôt que d’affecter leurs moyens à l’embauche d’enseignants et au maintien de leurs capacités d’accueil », ajoute l’Unef. Elle a pour conséquence de pousser les étudiants « dans les bras du privé », estime le syndicat. Selon son rapport, seuls 32,2% des bacheliers suivent des cours en faculté aujourd’hui contre 39,1% en 2005, alors que la progression des étudiants dans le privé a augmenté de 32% au cours de cette période.
- B.B. avec AFP 22 juillet 2013 à 13h55
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