ag brest (le tél)
À Brest, une première assemblée générale entre lycéens et profs, mobilisés contre la réforme des retraites
Une quinzaine de lycéens et d’enseignants, pour la majorité syndiqués, ont participé à cette première réunion intergénérationnelle, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Avant la quatorzième mobilisation brestoise contre la réforme des retraites, des lycéens et des profs ont organisé une première assemblée générale commune, ce mardi 11 avril, près de la cité scolaire de Kerichen.
Comment continuer de mener la lutte contre la réforme des retraites à Brest ? C’était, en substance, le fil rouge de la première assemblée générale menée conjointement par des lycéens et des personnels des lycées (en grande partie syndiqués), ce mardi 11 avril 2023, sur la pause méridienne.
Aux abords de la cité scolaire de Kerichen, ils étaient une quinzaine à avoir répondu à l’appel intergénérationnel de cette assemblée générale. « C’était l’occasion d’établir un premier contact, d’imaginer comment coordonner nos actions avec les syndicats et les lycéens », explique un élève de Kerichen.
Comment réussir à gonfler les rangs des jeunes, appelés à bloquer des établissements ou à participer aux « blocages économiques » sur les axes routiers ? Quels sont les droits aux abords des établissements scolaires et en leur sein ? Comment continuer de mobiliser, alors que le mouvement de contestation contre les retraites s’étire dans le temps ? « On peut aussi imaginer s’aider mutuellement sur des actions », espère un lycéen.
Une action au lycée Amiral-Ronarc’h ?
Après des blocages de la cité scolaire de Kerichen le jeudi 23 mars et du lycée de l’Harteloire le lundi 27 mars, les lycéens présents lors cette assemblée générale ont évoqué l’idée de se tourner vers la rive droite. Une mobilisation est notamment imaginée dans les jours à venir au lycée Amiral-Ronarc’h, dans le quartier de la Cavale-Blanche.
Après une heure d’échanges, tous ont promis de remettre ça rapidement, en espérant accueillir plus de lycéens et de personnels d’établissement autour de la table.
11 avril 2023
Les lycéens brestois mobilisés pour sauver leur avenir
Lycéens et étudiants sont très engagés dans la mobilisation contre la réforme des retraites. « Nous défendons notre avenir, nous devons être là », confie l’un d’eux.
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Les lycéens étaient très nombreux dans la manifestation contre la réforme des retraites, ce jeudi. Certains découvrent la lutte, d’autres sont plus politisés, mais tous refusent l’avenir « angoissant » qui les attend.
« Tout repose sur nous car nous sommes l’avenir ». À lui seul, Vaïmiti, en terminale à l’Harteloire, résume l’avis de beaucoup de lycéens engagés dans la réforme des retraites : ils sont dans la rue pour changer la donne et le resteront. Désormais libérés des épreuves de spécialités du bac, ils sont plus libres pour militer. L’avenir leur fait peur et ils disent que « s’engager est un devoir, face à la violence du gouvernement ». Ils défilent aux côtés des étudiants de l’Union Pirate, le syndicat des étudiants. Tous se passent le mégaphone qui amplifie les chants et les messages que la foule reprend avec une ferveur incroyable. Plus que le sujet des retraites, c’est leur vie d’adulte qu’ils viennent défendre.
« L’avenir fait peur »
Les trois copines Alice, Maya et Léo arrivent à la manifestation après le blocage de leur lycée, l’Amiral-Ronarc’h, ce jeudi matin. « Il faut montrer qu’on est là et il faut descendre dans la rue pour tous ceux qui ne le peuvent pas car la grève commence à leur coûter cher ». « On est jeunes, déter(minés) et révolutionnaires », chante la foule lycéenne surmotivée.
« J’ai peur de l’avenir, enchaîne une des trois copines. D’ailleurs, je n’aurai pas d’enfant car je ne veux pas qu’il vive dans ce monde où tout est foutu ». « Mon engagement est parti de la lutte pour le climat, confie Kemo, lycéen à l’Harteloire, et beaucoup de jeunes manifestants sont partis de là aussi ». Depuis, Kemo a adhéré à la Fidl, le syndicat lycéen. « C’est important pour communiquer avec les autres syndicats et mieux nous organiser ».
L’Harteloire en force
Le lycée de l’Harteloire alimente largement le cortège des jeunes, ce jeudi. Mathilde, en terminale dans ce lycée du centre-ville, est d’ailleurs la nouvelle présidente de la section brestoise du syndicat lycéen Fidl et elle aimerait que toute cette ferveur reste intacte. « Nous sommes une petite cellule révolutionnaire à l’Harteloire et beaucoup d’élèves viennent nous voir pour s’engager. Le blocage de l’Amiral-Ronarc’h avant la manifestation nous a permis de rallier de nombreux lycéens qui nous ont rejoints ce matin. C’est tout l’enjeu des blocus », explique la jeune femme qui porte fièrement la banderole de son lycée.
Les aînés en soutien admiratif
« Les années covid ont tué la politique à la fac, explique Florian, secrétaire de l’Union pirate à l’UBO. Grâce à Macron, une cause politique réunit aujourd’hui les étudiants et les lycéens, et c’est un mouvement tellement fort qu’il ne restera pas sans suite, c’est certain ». Le mardi 10 avril, une réunion improvisée devant le lycée Kerichen a rassemblé des lycéens, des syndicalistes et de nombreux professeurs.
« Nous avons échangé nos numéros et nous nous reverrons car nous partageons les mêmes mots d’ordre », dit Florent Martini (FSU). « C’est très touchant et très encourageant de voir cet intérêt de la jeunesse pour le syndicalisme, ajoute Marie Dagnaud (CGT). Le mouvement social a clairement fait émerger une relève syndicale ». La syndicaliste leur a toutefois rappelé que, cette année, les lycéens ne doivent pas perdre de vue le bac. « Car un redoublement fait aussi reculer l’âge de départ à la retraite ».
Valérie Gozdik le 13 avril 2023
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