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02 novembre 2024 ~ 0 Commentaire

La Conf (Plouigneau)

conf

Plouigneau. Soirée-débat sur la gestion de l’eau, lundi, à Croas-Men

Dans le cadre du festival AlimenTerre, la Confédération paysanne organise une soirée projection-débat à la ferme de Croas-Men, lundi, à 18 h 30. La thématique abordée : « Les enjeux de la gestion de l’eau et du changement climatique, notamment pour les filières maraîchères et arboricoles ».

La soirée débutera avec un repas à 18 h 30 (réservation au 06 17 37 52 61). Elle sera suivie, à 19 h 30, par la projection du film documentaire La théorie du boxeur, réalisé par Nathanaël Coste en 2023. Nathanaël Coste est géographe de formation. En 2022, il a mené une enquête auprès des agriculteurs bio et conventionnels dans la vallée de la Drome, marquée par la sécheresse. Celle-ci a amené les agriculteurs à trouver des adaptations avec des approches qui diffèrent sur les technologies, les stockages de l’eau, la gestion des sols ou l’agroécologie.

Le débat, à 21 h, avec le public et les représentants de la Confédération Paysanne, abordera diverses questions. Entre autres « Quelle agriculture finistérienne pour demain dans un contexte climatique changeant ? » ou encore « Quelles pratiques adopter pour la gestion de l’eau et des émissions de gaz à effets de serre ? »

Lundi, à 18 h 30. Ouvert à tout public.

https://quimper.maville.com/

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30 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Belgique ( Inprecor )

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Les mystères de l’économie : la Belgique est-elle un pays qui vit au-dessus de ses moyens ?

Nous reproduisons ci-dessous un billet rédigé par Angelo Basile, ex-secrétaire général adjoint de la FGTB – MWB, et publié sur sa page Facebook. Cette contribution extérieure pourrait servir de matériel de base à une opération vérité à mener par les syndicats dans le cadre des attaques antisociales qui arrivent.

Les politiques de droite, le patronat, les media comme les grandes institutions internationales et européennes ont fait des finances de nos administrations publiques un véritable cheval de bataille. « Nous dépensons trop. Nous vivons dans un pays de cocagne. Beaucoup de belges se complaisent dans l’assistanat. Le chômage coûte cher. Il nous faut réaliser des économies de toute urgence si nous voulons éviter la banqueroute nationale » Ces jugements qui se sont trouvés au centre de la dernière campagne électorale résistent-ils à l’épreuve des faits ?

Avec un taux d’endettement qui dépasse les 100% du PIB, soit la totalité de la richesse produite en un an, la Belgique s’est forgé la solide réputation d’un État qui vit au-dessus de ses moyens. A en croire ceux qui ne jurent que par l’efficacité du secteur privé et les recettes ultra-libérales, « nous regorgerions de fonctionnaires dont on ne sait trop à quoi ils peuvent bien servir, ni comment ils occupent l’essentiel de leur temps de travail gentiment calfeutrés au fond de leurs bureaux cossus et surchauffés. »

La Belgique est-elle le pays le plus endetté d’Europe voire du monde, comme on le prétend parfois ? A cette question, la réponse est : pas du tout ! Au sein de l’Union Européenne, la Grèce, l’Italie, la France et l’Espagne ont une dette publique rapportée à leur PIB plus élevée que la nôtre. A titre indicatif, elle est de 160% en Grèce et de 138% en l’Italie, pour 108% en Belgique. Si on sort du cadre d’observation européen et si on se reporte à l’échelle du monde, on relève que les USA et le Japon affichent également un taux d’endettement plus élevé que le nôtre : 122% du PIB pour les Etats-Unis contre 263% pour le Japon. Avec un niveau d’endettement deux fois et demi plus élevé que le nôtre, a-t-on jamais entendu dire que l’État japonais était en faillite ?

La Belgique est-elle le pays qui a le déficit public le plus élevée d’Europe ? A cette seconde question, la réponse est, comme pour la précédente, pas le moins du monde. L’Italie, la Hongrie, la Roumanie, la France ou la Pologne sont des États qui possèdent un déficit public supérieur au nôtre. Avec un taux égal à 7.4% du PIB en Italie pour 4.4% en Belgique : on peut dire qu’il n’y a pas photo. Encore ce dernier chiffre mériterait-il d’être lui-même nuancé. II résulte, en réalité, d’un déficit primaire de 2.4% auxquels s’ajoute une charge d’intérêt sur la dette de 2%. Autrement dit, non seulement le montant total des dépenses de l’État n’excède pas de manière démesurée celui de ses rentrées, mais le poids financier de son endettement ne semble pas davantage traduire une situation de dérapage alarmants de nos comptes publics.

« Certes, diront certains, mais n’est-il pas vrai, pour autant, qu’avec une dépense publique égale à 53.5% du PIB, l’économie belge s’apparente à un système collectiviste qui ne dit pas son nom puisqu’il s’accapare plus de la moitié de la production et de la consommation privées. »

Ici encore, il nous faut répondre par la négative. Les dépenses publiques ne sont pas une composante du PIB. Juste un concept fourre-tout qui mélange (en les additionnant) des dépenses de fonctionnement et d’investissement publics, avec des sommes qui ne sont pas dépensées mais redistribuées par le truchement de prestations sociales et de subventions diverses. Elles ne sont qu’une valeur arithmétique rapportée au PIB et il Il est donc faux, erroné ou manipulateur d’affirmer, comme on le lit ou l’entend fréquemment, qu’une fois les dépenses publiques assurées, il ne reste plus que 46.5% pour la production et la consommation privée. Il est des pays, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, où la dépense publique oscille, selon les années, entre 40 et 45% du PIB, mais où une part non négligeable des pensions est tributaire du système de capitalisation, là où nous avons fait le choix inverse du système de répartition.

De même, il est faux, erroné ou manipulateur de soutenir que les agents de la fonction publique et des secteurs non-marchands (enseignants, infirmières, personnels d’entretien ou des administrations, etc.) occupent des emplois non productifs, dont ils tireraient un revenu aux dépens de l’activité du secteur privé. Non seulement ces professions consistent en un ensemble d’activités pleinement productives et reconnues en tant que telles par des conventions des Nations-Unies mais, de surcroît, elles sont la plupart du temps beaucoup plus utiles (ou plus essentielles) que bien des emplois relevant des secteurs marchands. Comme l’a attesté la crise du covid.

Ces dépenses, que recouvrent-elles exactement ? Si on se reporte aux derniers chiffres disponibles, la dépense publique belge a représenté, en 2023, une masse monétaire de 280 milliards d’euros environ. Parmi lesquels, 38% (plus ou moins 105 milliards) ont directement été reversés aux particuliers et aux ménages sous la forme de revenus de pensions, préretraites, allocations de chômage, allocations familiales, etc. Ces sommes ont ainsi servi à maintenir le pouvoir d’achat des catégories sociales les plus fragilisées et, par-là, à aider ou à soutenir l’activité économique du pays. Parallèlement, les prestations pour soins de santé ont avoisiné les 43 milliards d’euros, soit 15 % du total des dépenses publiques.

Il existe de fortes disparités dans la manière avec laquelle les États-membres de l’Union Européenne utilisent l’argent public. Ainsi, si les dépenses sociales avoisinent les 30% du PIB en France, en Allemagne, en Italie et au Danemark, elles atteignent péniblement les 15% en Estonie, en Lituanie, en Lettonie ou en Roumanie. Ces différences sont l’expression de choix de société qui traduisent de façon chiffrée les rapports que chaque pays entretient avec les valeurs d’égalité et de solidarité. Elles expliquent aussi pourquoi les niveaux de pauvreté des pays de l’ouest de l’Europe sont globalement inférieurs à ceux de l’est, quoiqu’encore particulièrement élevés.

Contrairement à une idée bien reçue, la Belgique n’est pas non plus la championne toute catégorie des dépenses sociales en Europe. Elles sont de l’ordre de 26% du PIB, dont une très large partie (autour de 75 à 80%) est affectée aux paiements des pensions et des soins de santé. C’est dire que sur l’ensemble du budget de la sécurité sociale, le coût des allocations de chômage (cet autre canard auquel il faut tordre le cou) ne pèse que pour une infime partie de l’ensemble des dépenses publiques, tout juste 3.6%, soit l’équivalent du total des montants versés au titre des allocations familiales et un peu plus de la moitié des indemnités de maladie de longue durée.

Avec un budget de 35 milliards d’euros, dont un tiers est directement affecté à la dotation royale, au fonctionnement du Parlement et des cabinets ministériels, les services de nos différentes administrations sont loin d’être prépondérants dans les dépenses de l’État. 35 milliards, c’est très exactement 6% du PIB, soit l’équivalent du coût de l’administration de nos pays voisins et c’est à peine un peu plus que l’enveloppe allouée à l’enseignement (32 milliards).

Faudrait-il dès lors sabrer dans les dépenses pour réduire le déficit public, ainsi que le propose aujourd’hui la quasi-totalité des gouvernements des États-membres européens ? Ce serait faire fi du rôle essentiel qu’assurent cette manne financière au niveau économique et social. Celle-ci n’est de fait pas seulement utiles à nos économies. Organisée à partir d’institutions non marchandes, sans actionnariat à rémunérer et porteuses d’économies d’échelle, elle a un coût qui s’avère nettement plus efficace et beaucoup moins onéreux que celui des mêmes services, lorsqu’ils sont produits par le secteur privé.

Là où il n’existe pratiquement pas (ou très peu) de sécurité sociale, le coût de l’assurance croît, en effet, proportionnellement au risque à couvrir. Aux Etats-Unis, pays où la sécurité sociale est plus que rudimentaire, le coût des soins de santé s’élevait en 2022 à 18,2% du PIB, dont plus de la moitié était à charge des assurés eux-mêmes. Par comparaison, la même année, le coût des soins de santé était de 11,9% du PIB en France, 11,4% en Autriche, 9% en Italie et 11,6% en Belgique avec, pour chacun de ces Etats, une très large prise en charge couverte par la sécurité sociale.

Il est à regretter que ces chiffres ne soient pas plus souvent divulgués dans la presse « spécialisée » laquelle ignore les enseignements que permettent de dégager les comparaisons entre les différents systèmes protection sociale. Seul semble importer, aux regards attentifs de nos « experts » le montant de quelques masses monétaires qu’ils ne parviennent à percevoir que sous l’angle « de leur coût », jamais sous celui de leur utilité.

Pourtant, les chiffres sont bien sans appel. En Belgique, s’il n’existait pas de transferts sociaux le taux de pauvreté calculé sur la base des revenus serait de 25,8% de la population au lieu des 13,2 % enregistrés.

Publié par la Gauche anticapitaliste le 18 octobre 2024

25 octobre 2024 par Angelo Basile

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30 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Qui finance? (LVSL)

trump

Élections américaines : qui finance les campagnes Trump et Harris ?

Alors que l’élection américaine s’annonce extrêmement serrée, les Américains sont plongés dans une attente angoissante. Les grandes entreprises ont quant à elles déjà voté à coup de dizaines de millions de dollars, en soutenant Donald Trump ou Kamala Harris, voire parfois les deux. Un coup d’œil aux principaux soutiens financiers des deux candidats donne un aperçu des secteurs qui seraient les plus favorisés par les Démocrates et les Républicains. Les travailleurs américains restent eux toujours aussi mal représentés… [1]

D’un certain point de vue, le dicton « on en a pour son argent » ne s’applique pas aux élections américaines. Si, dans ce pays, les sommes investies dans les élections sont énormes, leur montant exorbitant est rarement un gage de qualité. Le coût global des élections fédérales a certes augmenté entre chaque cycle électoral, mais les élections de 2020 ont marqué un bond particulièrement prodigieux dans les investissements politiques. Cette année-là, le total des sommes réunies pour les élections fédérales (à la fois les campagnes présidentielles et législatives) a atteint le montant stupéfiant de 14,4 milliards de dollars, soit plus du double des élections de 2016, qui étaient déjà les plus coûteuses.

Toutefois, si l’on se met à la place d’un milliardaire – et non pas d’un électeur moyen ou d’un petit donateur –, le vieil adage a encore un sens. Au début de l’été, certains médias ont rapporté que le milliardaire du secteur technologique Elon Musk, dont la fortune est estimée à plus de 250 milliards de dollars, prévoyait de verser 45 millions par mois à une nouvelle organisation pro-Trump nommée America PAC (Musk et Trump ont tous deux démenti cette information). À la mi-juillet, ce comité de soutien avait déjà récolté plus de 8 milliards de dollars, en grande partie auprès de titans de la Silicon Valley. Son principal bailleur de fonds est Joe Lonsdale, cofondateur avec Peter Thiel de la société d’analyse de données Palantir, qui produit des logiciels d’espionnage utilisés notamment par le Pentagone.

Thiel – qui finance une grande partie de l’appareil politique et intellectuel de la galaxie MAGA (Make America Great Again, ndlr) – doit quant à lui être assez satisfait de ses retours sur investissements politiques. En 2015, il a recruté J. D. Vance – fraîchement diplômé de la faculté de droit de Yale et bientôt auteur de best-sellers – dans sa société d’investissement de la Silicon Valley, Mithril Capital. Après le succès de son roman Hillbilly Elegy, Vance est retourné dans son Ohio natal pour commencer à préparer le terrain en vue de sa carrière politique. Il a alors pu compter sur pas moins de quinze millions de dollars mis à disposition par Thiel, ce qui lui a permis de remporter un siège au Sénat en 2022. Moins de deux ans plus tard, Donald Trump choisit Vance pour être son colistier en vue des élections de 2024, couronnant l’ascension fulgurante de ce prétendu populiste représentant une Amérique délaissée jusqu’aux sommets du Parti républicain. En cas de victoire de Trump aux élections de cet automne, il deviendrait le troisième plus jeune vice-président de l’histoire des États-Unis, à seulement quarante ans.

Opposée aux régulations, une part de Silicon Valley bascule en faveur de Trump

L’un des principaux enjeux de cette édition de la course aux soutiens financiers est le passage d’acteurs incontournables du secteur des technologies dans le camp républicain. Certes, Thiel en a toujours fait partie. Plusieurs personnalités de la Silicon Valley, qui avaient vigoureusement déploré l’élection de Trump en 2016 le soutiennent désormais. Dans leur rang figurent plusieurs investisseurs de premier plan, tels que Marc Andreessen et Ben Horowitz, mais aussi Chamath Palihapitiya et David Sacks, fidèles à leur poste d’animateur du podcast All-In tech et devenus d’importants chroniqueurs de droite.

Toutefois, le portefeuille de l’industrie technologique reste largement acquis au parti démocrate. Selon l’association pro-transparence Open Secrets, environ 80 % des dons provenant de cette filière depuis le début de la campagne électorale vont vers des candidats démocrates. Ce chiffre est néanmoins en baisse par rapport aux 90 % de 2020, et si le vote Trump-Vance prévaut en novembre, il est possible que le glissement – pour l’instant en pente douce – de la Silicon Valley vers la droite, s’accélère.

Cette dynamique s’explique à la fois par l’idéologie et l’intérêt individuel, bien que la frontière entre ces deux champs ne soit pas toujours facile à distinguer. La rhétorique haineuse envers le mouvement « woke » remplit la part idéologique : Musk a récemment annoncé la migration, de la Californie vers le Texas, des sièges de X et de SpaceX en signe de protestation contre les lois fédérées qui assurent une protection aux élèves transgenres. On soupçonne néanmoins que cette délocalisation ait autant à voir avec des intérêts fiscaux qu’avec une véritable conviction.

Un récent article du Financial Times a relaté les propos du cadre de Palentir Alex Karp, un gros bonnet de la Silicon Valley qui soutien encore le camp démocrate, mais dont la loyauté vacille : « Le politiquement correct est, au sein du parti, un énorme problème. Les démocrates ne peuvent pas encore en prendre la mesure ». De même, Karp regrette que « les gens qui innovent désertent » l’industrie à cause de la réglementation en vigueur, qui étoufferait selon lui les start-ups avant même qu’elles ne puissent décoller. Gary Gensler, président de la Securities and Exchange Commission (SEC), a en effet été une épine dans le pied pour les investisseurs en crypto-monnaies. D’après un fin connaisseur de la sphère des crypto-monnaies cité par le Financial Times, les grands investisseurs dans ces produits spéculatifs « ont pour priorité de le virer. Ils dépenseront tout ce qu’il faut pour y parvenir. »

Si le soutien d’une part de la Silicon Valley à Donald Trump fait les gros titres, ses principaux soutiens appartiennent surtout aux secteurs de la finance, des assurances et de l’immobilier. Selon Open Secrets, « le secteur financier est de loin le plus grand contributeur des campagnes des candidats et des partis à l’échelle fédérale », républicains et démocrates confondus, et il est de loin le plus grand contributeur de la campagne 2024 de Trump. Les dons à sa campagne en provenance du secteur des valeurs mobilières et de l’investissement dépassent ainsi les 200 millions de dollars. Un donateur, l’investisseur héritier de la fortune bancaire de sa famille, Timothy Mellon, représente à lui-seule la somme ahurissante de 125 millions de dollars (il a aussi offert 25 millions de dollars pour la campagne indépendante de Robert F. Kennedy Jr). Le secteur du pétrole et du gaz est le suivant sur la liste, avec 20,4 millions de dollars.

Si le soutien d’une part de la Silicon Valley à Donald Trump fait les gros titres, ses principaux soutiens appartiennent surtout aux secteurs de la finance, des assurances et de l’immobilier.

Les autres plus gros soutiens de Donald Trump, d’après les catégories d’Open Secrets sont le secteur de la santé privée (101 millions de dollars), le transport aérien (91,3 millions de dollars), le secteur manufacturier et de la distribution (14,1 millions de dollars). Trump attire également d’énormes dons de la part de particuliers qui se présentent sur le plan professionnel comme « retraités » (129,5 millions de dollars) ou appartenant à toutes sortes d’organisations d’obédience idéologique républicaine ou conservatrice (82 millions de dollars). Ces chiffres coïncident avec ce que nous savons du parti républicain d’aujourd’hui : ses principaux soutiens sont les tenants de l’idéologie conservatrice, les électeurs âgés, les industries extractives et manufacturières et la tranche la plus haute des 1 % les plus riches. Près de la moitié, en dollars, des dons destinés à Donald Trump proviennent seulement de quatre États : le Texas (15,6%), le Nevada (14,8%), le Wyoming (14,6 %) et la Floride (11,9%).

De Biden à Harris, une continuité chez les grands donateurs démocrates

Concernant la campagne de la vice-présidente Kamala Harris, celle-ci a d’abord hérité de la base de donateurs de Joe Biden, lorsque celui-ci s’est retiré de la course à la Maison Blanche. Comme pour les républicains, les dons aux démocrates reflètent les intérêts des filières économiques majeures – dont ceux du secteur des valeurs mobilières et de l’investissement, qui ont historiquement tendance à soutenir les deux camps pour s’assurer de conserver des soutiens dans tout le champ politique. En revanche, contrairement à Trump et à d’autres candidats du parti républicain, les candidats démocrates reçoivent d’importantes contributions de la part des syndicats. Sean O’Brien, le président du syndicat des camionneurs américains (les Teamsters), s’est certes vu accorder un temps de parole au pic d’audience lors de la Convention Nationale Républicaine, mais les syndicats restent fermement ancrés dans le camp démocrate.

Contrairement à Trump et à d’autres candidats républicains, les candidats démocrates reçoivent d’importantes contributions de la part des syndicats.

Les sempiternels débats au sujet du retrait de Biden cet été ont mis en lumière le réseau des grands donateurs démocrates. Bon nombre des méga-donateurs qui ont fait le plus de tapage pour pousser Biden vers la sortie étaient issus d’Hollywood, du monde du spectacle et des médias. George Clooney a été la personnalité la plus en vue de l’industrie cinématographique à exiger un changement de tête de liste, mais beaucoup de personnalités riches et puissantes dont le nom n’est pas connu de tous ont aussi participé au mouvement de protestation des donateurs. Selon un article du New York Times, un célèbre agent d’Hollywood a déclaré à Martin Heinrich, sénateur du Nouveau-Mexique : “Si vous n’appelez pas publiquement Biden à se retirer, je ne vous donnerai pas un centime”.

A ce jour, le secteur des communications et de l’électronique, qui rassemble les firmes de la télévision, du cinéma, de la musique et des télécommunications, représente 31,9 millions de dollars de dons à la campagne démocrate. Le secteur financier et assurantiel reste en tête avec 88,2 millions de dollars, devant le monde de l’éducation (40,5 millions de dollars), les avocats et cabinets juridiques (36,5 millions de dollars) et les professionnels de la santé (24,2 millions de dollars). Les deux plus importantes sources de dons à la campagne de Biden en juillet étaient les organisations d’idéologie démocrate ou libérale (217 millions de dollars), puis les retraités (102 millions de dollars). Les syndicats ont quant à eux donné environ 18,5 millions de dollars, ce qui représente plus que certains secteurs d’activité mais reste bien en-dessous les principaux soutiens sectoriels et idéologiques.

En dépit des gros titres, le capital de la Silicon Valley reste largement en faveur des démocrates. Deux des trois plus généreux donateurs de la campagne Biden-Harris, Greylock Partners et Sequoia Capital, sont des sociétés d’investissement de la Silicon Valley. Reid Hoffman, associé chez Greylock et important donateur démocrate, n’a jamais caché son mépris pour la présidente de la Commission Fédérale du Commerce (FTC), Lina Khan, qui a commis l’erreur d’appliquer la législation antitrust. Hoffman a récemment déclaré sur CNN : “L’antitrust, c’est bien. Déclarer la guerre ne l’est pas”. Le sort de Khan sous une potentielle administration Harris reste encore incertain, étant donné qu’elle bénéficie d’un fort soutien de la part des démocrates qui saluent sa ligne anti-monopole très stricte.

Les querelles intra-démocrates pour influencer Harris dans le choix de son entourage, ainsi que le large éventail de secteurs et d’intérêts qui compose sa base de donateurs, coïncident avec ce que nous savons du parti démocrate d’aujourd’hui et de ses principaux soutiens : les tenant de l’idéologie libérale, le secteur des médias et de la tech, les professionnels du droit, de l’éducation et de la santé, et les syndicats. À l’instar de Trump et des Républicains, la base des donateurs démocrates est fortement concentrée dans quelques États qui reflètent la répartition géographique de leur coalition. Près de la moitié (en dollars) des dons adressés à Joe Biden, puis à Harris proviennent de seulement quatre États des deux côtes : la Californie (21,6 %), le district de Columbia (12,8 %), New York (10,2 %) et le Massachussets (4,2%).

Le règne de l’argent

Bien sûr, il faut également étudier où va tout cet argent dans les faits et quelle est son influence sur l’issue des élections. Le lecteur ne sera pas surpris d’apprendre que la part du lion revient aux médias et à la publicité. La campagne Biden-Harris a beaucoup investi dans la guerre de la publicité. En juillet, 60 % de ses dépenses totales, soit près de 65 millions de dollars, étaient consacrées aux médias et à la publicité. Malgré un raz-de-marée publicitaire, la position du président Biden dans les sondages s’est détériorée au point qu’il a été écarté de la course. De plus, ces dépenses ont temporairement gâché l’avantage qu’avait la campagne de Biden en matière de collecte de fonds par rapport à celle de Trump. L’enthousiasme suscité par le retrait de Biden et la nomination de Harris dans le camp démocrate a cependant délié les portefeuilles : en juillet, la campagne d‘Harris a récolté la somme faramineuse de 310 millions de dollars dépassant amplement les 138,7 millions de dollars récoltés par Trump.

Le coût total des quatre derniers cycles d’élections fédérales a dépassé les 40 milliards de dollars.

Jusqu’à présent, le budget de la campagne de Trump a été plus équilibré. Si, pour lui aussi, les médias représentent le principal axe d’investissement, ils ne comptent que pour un quart du coût total de la campagne. Un montant presque équivalent a été dépensé en frais administratifs, ce qui inclut les coûts liés à l’organisation des grands rassemblements de Trump. Une agence événementielle, Event Strategies, a ainsi reçu soixante-quatre paiements de la part de la campagne du candidat républicain, pour un montant total de 8,1 millions de dollars.

Les dépenses de campagnes politiques constituent une économie à part entière. Les entreprises partisanes fournissent toute une série de services très lucratifs aux candidats, en amont et en aval des élections. Le coût total des quatre derniers cycles d’élections fédérales a dépassé les 40 milliards de dollars. Et encore, ce chiffre n’inclut pas les milliers de campagnes qui ont lieu à l’échelle des États fédérés et des municipalités, ni des référendums. Comme les résultats des élections sont connus d’avance dans la plupart des États, une grande partie de l’investissement est concentré dans un nombre restreint de territoires indécis, afin de les faire basculer, même de manière minime. La victoire de Trump en 2016 s’est ainsi jouée à 80.000 votes dans le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, tandis que celle de Biden en 2020 reposait sur une marge de 44.000 votes en Géorgie, en Arizona et dans le Wisconsin…

40 % de l’ensemble des dons politiques émanent d’un groupe extrêmement restreint : le top 1 pour cent du top 1 pour cent.

Dans son ouvrage devenu incontournable, The Semisovereign People, paru en 1960, le politologue Elmer Eric Schattschneider a mis le doigt sur une réalité fondamentale de la politique américaine : « Le défaut du paradis pluraliste est que le chœur céleste y chante avec l’accent prononcé des classes supérieures ». Nous avons tous le droit de soutenir des candidats et des campagnes électorales, mais seuls quelques-uns sont en capacité de le faire à un degré qui garantisse la représentation de leurs intérêts dans le système politique.

40 % de l’ensemble des dons politiques émanent d’un groupe extrêmement restreint : le top 1 pour cent du top 1 pour cent. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a aucune différence significative entre les deux partis. Il y en a évidemment, notamment sur l’avortement et le respect des institutions. Pour les travailleurs américains cherchant à être représentés dans leurs intérêts de classe, les dons des syndicats en faveur des démocrates indiquent que cette option reste la moins pire. Mais à en juger par l’état de la société américaine, il est clair que le système politique des Etats-Unis met en œuvre sa propre version de la règle d’or : qui possède l’or dicte les règles.

[1] Article de notre partenaire Jacobin, traduit par Manuel Trimaille et mis à jour par William Bouchardon.

  • Chris Maisano  28 octobre 2024

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24 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Bascule (Reporterre)

dino

États-Unis : la crise climatique, point de bascule du vote dans les États indécis ?

La Pennsylvanie est l’un des États qui peuvent pencher du côté démocrate ou républicain à la présidentielle du 5 novembre. Les catastrophes climatiques s’y enchaînent. Jusqu’à guider des électeurs dans leur choix ?

Pennsylvanie (États-Unis), reportage

Washington Crossing, Bucks County, 4 300 âmes. Une enfilade de petites maisons blanches et proprettes, entourées de collines. Ici, c’est la Pennsylvanie, et de l’autre côté du petit pont, où deux pick-up font flirter leurs rétroviseurs pour pouvoir se croiser, c’est le New Jersey. C’est là, sur un bateau au milieu des blocs de glace, que George Washington a lancé l’une des batailles mythiques de la guerre d’indépendance des États-Unis, en traversant le périlleux fleuve Delaware. C’est là, aussi, que l’avenir des États-Unis pourrait se jouer le 5 novembre, lors de l’élection présidentielle qui oppose principalement la démocrate Kamala Harris au républicain Donald Trump. La Pennsylvanie est l’un des sept « swing states », ces États qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre, et changer le nom du vainqueur.

Aujourd’hui, les flots sont calmes, mais quand le Delaware monte, il peut tout dévaster sur son passage. En Pennsylvanie, les changements climatiques ne se regardent pas à la télé. Ils fracassent désormais chaque année le quotidien des habitants. La tempête Isaias, en 2020, puis l’ouragan Ida, en 2021, ont tous deux inondé Philadelphie. L’année suivante, l’État figurait parmi les plus inondés du pays et, cet été, l’ouragan Debby est venu frapper les régions du nord.

À Washington Crossing, une crue éclair a emporté sept personnes l’année dernière, dont deux bébés et leur mère. Des voitures ont été piégées par les flots. Entre 15 et 18 centimètres de pluie sont tombés en moins de quarante-cinq minutes. Hedi, la cinquantaine, y pense toujours en promenant ses deux staff terrier. « Quelle horreur. L’eau est montée si vite ! Elle n’a laissé aucune chance. C’était comme si un barrage avait cédé sur la route. Tout le monde est secoué dans la communauté. »

Sa veste ouverte laisse apparaître un t-shirt : Women For Trump (« Les femmes pour Trump »). Son candidat favori, le républicain Donald Trump, estime que le réchauffement climatique est un canular. Ces drames qui se multiplient dans son État pourraient-ils la faire changer d’avis d’ici au 5 novembre ? « Vous rigolez ? Les soi-disant “changements”, il y en a toujours eu. Là, c’est plus chaud, il pleut davantage, mais d’ici cinquante ans, ça sera plus froid et sec, c’est cyclique ! On dépense des millions pour un phénomène qui n’est pas prouvé. »

D’ailleurs, ne parlez pas trop du réchauffement climatique, par ici. Au magasin de location de vélos électriques, lorsqu’on évoque le sujet, la vendeuse nous demande de sortir. « Merci d’être passé, mais je n’embarque pas dans votre narratif ! » Elle nous pointe une affiche qui reproduit en 2×2 mètres la Constitution des États-Unis, qui surplombe les montures. « Il n’y a que Trump qui peut la protéger. »

En contemplant le fleuve Delaware, Elina et Elena, meilleures amies depuis trente ans, jasent politique. L’une va voter démocrate, l’autre républicain. Lorsqu’on leur demande pourquoi, elles répondent la même chose : « Pour protéger la démocratie. »

Elena assure que celle-ci court à sa perte, si l’on ne contrôle pas plus les frontières, tandis que sa voisine de banc lui rappelle que c’est sous le mandat Trump qu’il y a eu une insurrection qui a fait vaciller le pays. La discussion s’enflamme. Entre les éclats de voix – (« Ça me tue que tu ne voies pas le danger qu’il représente ! », « Mais il n’a rien fait ! ») -, des accalmies et des sourires. Promis, elles assurent qu’elles resteront copines au lendemain du 5 novembre, quel que soit le résultat.

Les scores risquent d’ailleurs d’être serrés. En 2020, sur près de 8 millions de votants, Joe Biden l’avait emporté par moins de 90 000 voix en Pennsylvanie. Bucks County a voté bleu (le Parti démocrate) lors de la dernière élection, mais le nombre d’électeurs enregistrés comme républicains dépasse désormais celui des démocrates. « On sait que notre vote compte double. Je ne veux pas vivre dans l’Amérique de Harris-la-communiste », lance Hedi, avant de s’en aller, presto : ses deux molosses tirent sur leur laisse.

À Philadelphie, le poids du gaz naturel

Philadelphie n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de Washington Crossing. Pourtant ici, dans la sixième plus grosse ville des États-Unis, trouver la trace d’un partisan républicain tient de l’exploit. Les petits drapeaux « Trump » qui fleurissaient les jardins de la banlieue se sont envolés. Ah si, un républicain ! Il est peint en clown, dans la devanture d’un commerce. Dans la rue d’à côté, le café du coin sert des « Kama-latte » et deux affiches « Harris-Walz » (son colistier Tim Walz) masquent un panneau de circulation.

À chaque coin des allées verdoyantes de l’université de Pennsylvanie — une des huit plus prestigieuses du pays —, des étudiantes assises à des comptoirs poussent leurs comparses à s’inscrire sur les listes électorales. Il ne reste qu’une poignée de jours et elles se démènent. La Pennsylvanie compte dix-neuf grands électeurs. Le candidat qui sera majoritaire dans l’État le 5 novembre les obtiendra tous, et il en faut 270 à l’échelle du pays pour être déclaré vainqueur.

« Je viens de New York, mais c’est évident que mon État va voter démocrate, croit Declan, responsable des Penn Dems, le groupe de jeunes démocrates de l’université. Si je veux peser, c’est ici que je dois être enregistré sur les listes. On pousse tous les démocrates convaincus à en faire de même et on tente de convaincre les autres. Imaginez, si ça se joue à une poignée de voix : ceux qui sont enregistrés ici auront fait basculer l’élection. »

Faut-il parler climat pour l’emporter en Pennsylvanie ? L’État est le deuxième plus grand producteur de gaz naturel aux États-Unis, derrière le Texas, et le secteur fossile nourrit près de 430 000 emplois. Les mines des trois Penn Dems devant nous sont circonspectes. « Si l’on ne veut pas perdre de voix, on doit parler aux travailleurs de l’industrie fossile, et donc, forcément, comprendre leurs positions », dit Steve, chargé des communications des Penn Dems.

Kamala Harris est au diapason. Pour ne pas perdre les travailleurs du secteur, la candidate démocrate, qui assurait vouloir mettre fin à la fracturation hydraulique des gaz de schiste (« fracking »), a rétropédalé. Pas de problème ? « J’aurais préféré qu’elle ne change pas d’avis. Mais il faut que les gens gardent leur emploi, c’est la chose la plus importante. Dans l’ouest de l’État, les gens vivent du fracking », dit Declan. Un ange passe. Les deux hochent la tête.

« L’environnement ? Mais de quoi parle-t-on ? »

Dire que l’environnement n’est qu’en arrière-plan de la campagne est un euphémisme. Ce serait plutôt la petite tâche persistante sur une tapisserie à fleurs. Mais le climat a rattrapé l’élection. Fin septembre, puis au début du mois, les ouragans Helene et Milton ont frappé le sud-est étasunien, causant des centaines de victimes, des milliards de dégâts et remettant le changement climatique au menu du scrutin.

Les deux candidats à la vice-présidence s’affrontaient lors d’un débat télévisé au début du mois, trois jours après le passage d’Helene en Floride et en Georgie. Rendez-vous était pris dans un bar démocrate avec Jim, retraité de l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA), et quelques nachos, pour regarder la joute.

Elle a parfois tourné au sketch. Le lien entre CO2 et réchauffement ? De la « science bizarre », a lancé J. D. Vance, le candidat républicain, sous les huées du bar. Ajoutant : « Aux États-Unis, il faut produire le plus d’énergie possible, car nous avons l’économie la plus verte au monde. » « Il est plus habile que Trump, mais nous sort la même limonade, en plus sucrée ! » selon Jim, en riant devant ces outrances.

Tim, ex-soldat de la US Army, n’en rate pas une miette, hue chaque approximation et applaudit le démocrate quand sa punchline est efficace. « Je n’ai pas été en Irak deux fois pour donner mon pays à Donald Trump.

L’environnement ? Mais de quoi parle-t-on ? Trump veut imposer une dictature. Si on n’est plus un pays libre, l’environnement, est-ce que ça compte vraiment ? Je ne peux penser à l’environnement si on m’enlève ma liberté, et Trump peut le faire. La liberté de respirer de l’air pur, ça compte, mais celle de voter ou de ne pas me faire tirer dessus dans la rue prend le dessus. La planète, c’est bien, mais sauvez mon pays d’abord ! »

Alexis Gacon 24 octobre 2024

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21 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Les Ecologistes (Reporterre)

Face au RN, Les Écologistes veulent devenir «<small class="fine d-inline"> </small>le premier parti des ruralités<small class="fine d-inline"> </small>»

Face au RN, Les Écologistes veulent devenir « le premier parti des ruralités »

Les Écologistes se sont retrouvés dans les Vosges, du 18 au 20 octobre, pour leurs Universités des ruralités. Contre l’extrême droite, les Verts veulent s’imposer comme un parti de proximité, en prise avec le réel.

« Quand je vous vois aussi nombreux dans cette salle, je ne veux plus jamais entendre que les écolos sont des bobos urbains ! » À l’Espace Cours d’Épinal, une salve d’applaudissements salue l’entrée en matière de Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. En cet après-midi du 19 octobre, plus de 400 personnes se pressent dans la salle pour assister à la plénière des Universités des ruralités écologistes. Les rangées de chaises ajoutées en dernière minute n’auront pas suffi à asseoir tout le monde.

Consacrée à la revitalisation des « territoires ruraux déclassés » grâce aux services publics, cette table ronde constitue le point d’orgue de ces deuxièmes Universités des ruralités écologistes. Un événement du 18 au 20 octobre, lancé l’année dernière par la députée de la Drôme, Marie Pochon, pour travailler sur des thèmes qui touchent les milieux ruraux. Au programme de cette édition 2024, on retrouve notamment des tables rondes sur l’industrie du bois, l’adaptation de l’agriculture face au changement climatique, les déserts médicaux ou encore la mobilité dans les campagnes. Mais aussi : la lutte contre l’extrême droite.

Les campagnes, une zone de front

À deux ans des prochaines élections municipales, ce scrutin local est dans tous les esprits — et dans les nombreuses discussions entre militants et cadres du parti, en marge des tables rondes. Pouvoir parler à des électeurs des campagnes tentés par le vote Rassemblement national (RN) apparaît d’ores et déjà comme un enjeu.

Lors des dernières élections législatives, Simon Audebert, responsable écologie, opinion et territoires à la Fondation de l’écologie politique, a analysé les « zones d’affrontement entre le RN et le NFP [Nouveau Front populaire] » et les « caractéristiques des circonscriptions où il y a eu des duels entre ces deux formations ».

« Ce qui ressort le plus, c’est le pourcentage de population rurale, qui est deux fois plus important que [celui] [...] dans les circonscriptions gagnées par la Nupes en 2022. Cela pose un certain nombre de questions sur le fait d’aller penser ces territoires-là, ainsi que les affrontements qui peuvent y avoir lieu contre le RN », détaille ce doctorant du Centre d’études européennes et de politique comparée, avant de rappeler que 60 % des duels en question ont été gagnés par l’alliance de la gauche.

Comment analyser le vote pour l’extrême droite en milieu rural ? Pour Marine Tondelier, « la nature a horreur du vide. Le Rassemblement national progresse partout où les partis ont pu donner la sensation de laisser de l’espace ».

Candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre et cofondatrice du collectif Nos Services publics, Lucie Castets juge pour sa part qu’« une partie de l’électorat RN est nourri par la désertification des services publics dans les zones rurales ». Avant de poursuivre : « Je pense qu’il est extrêmement important que l’État et plus globalement la puissance publique redeviennent présents sur tous les territoires pour pouvoir apporter des réponses aux besoins de tous nos citoyens, et ne pas leur donner l’impression que le politique et la politique ne peuvent plus rien pour eux. »

Contre le RN, faire de la politique

Politique. Le terme revient régulièrement dans la bouche des élus et militants comme un mot auquel il faut redonner du sens. « L’extrême droite surfe sur le fait d’opposer les gens qui n’ont pas grand-chose aux gens qui n’ont rien, pense Lou Noirclere, conseiller régional du Grand Est et coordinateur de la deuxième édition des Universités des ruralités. Elle surfe sur la pauvreté et sur un sentiment de déclassement. En tant que militant et élu écologiste, je pense que c’est en améliorant la vie des gens au quotidien que l’on lutte efficacement contre la tentation de l’extrême droite et tous les discours mensongers que l’on peut entendre sur les plateaux télé. »

Et d’ajouter : « Il faut arrêter de monter les gens les uns contre les autres. La politique, ce n’est pas ça : c’est avoir des idées et trouver comment les appliquer en améliorant le quotidien des gens. C’est le but d’un événement comme celui-ci, qui met autour d’une même table des parlementaires écologistes et des jeunes agriculteurs, ou encore des professionnels du tourisme en montagne et des associations de protection de l’environnement. »

Aller parler à tout le monde, même à ceux qui pourraient apparaître comme des opposants, tel est également le credo de Marie Pochon dans sa circonscription rurale de la Drôme. « Je crois beaucoup à la stratégie de la démobilisation de l’adversaire, explique celle qui a d’abord rencontré les représentants de la FNSEA (syndicat agricole majoritaire), les Jeunes agriculteurs et la fédération de chasse après sa prise de fonction. J’ai essayé d’être très présente et à l’écoute de personnes qui ne s’attendaient pas forcément à avoir rendez-vous avec la députée du coin, ou qui s’attendaient à être dans la confrontation dès le début. Je pense qu’ils ne voteront jamais pour moi, mais j’essaye d’installer un cadre de dialogue et de respect mutuel. »

L’écologiste s’est notamment intéressée à la question du loup du point de vue des éleveurs, s’attirant parfois des critiques dans son camp au niveau local. Elle assume : « Je dénonce beaucoup les postures d’autres camps politiques. À un moment, je pense qu’il faut aussi que l’on dépasse les caricatures qu’on peut être de nous-mêmes. Ce sont nos adversaires qui écrivent un récit de ce que nous serions en tant qu’écologistes, à savoir dogmatiques, hors-sol ou donneurs de leçons. Être dans le dialogue et sur le terrain permet d’en sortir. »

« Le RN on en parle… Mais qu’est-ce qu’ils font ? »

Sur le terrain d’ailleurs, le Rassemblement national ressemble souvent à un drôle de fantôme. « L’extrême droite fait des scores aux élections nationales, mais n’a pas d’incarnation au niveau local, juge Catherine Candelier, présidente de la Fédération des élu·es Verts et Écologistes. Tandis que nous, nous avons des collègues qui agissent dans leurs territoires en s’appuyant souvent sur les associations, les services publics et les élus déjà en place. »

Maire écologiste de Saint-Pierre du Vauvray, petite commune de 1 200 habitants dans l’Eure, Laetitia Sanchez fait partie de ces maires « qui font ». « J’ai été élue en 2020, mais j’étais déjà dans la vie locale depuis 2008 : on me connaissait comme étant “l’écolo du village”. » Pour ravir la mairie, la candidate a fait campagne « sur des sujets du quotidien » : les transports, l’école, la santé, etc.

« Dans les deux ans qui ont suivi mon élection, j’ai rénové l’école et mis la rue qui passait devant en sens interdit des deux côtés. J’ai aussi éteint l’éclairage public la nuit et mis en place des clauses environnementales sur le terrain agricole de la commune, ce qui a incité l’exploitant à se lancer dans le bio. Ce n’est pas avec de grands discours que l’on gagne, mais avec des actions concrètes, explique-t-elle. Le Rassemblement national, on en parle beaucoup. Dans ma commune, ils font beaucoup de voix aux élections nationales, mais localement : qu’est-ce qu’ils font ? »

Dans ses prises de parole, Marine Tondelier ne tarit pas d’éloges sur ces maires de communes rurales « qui font beaucoup avec peu de moyens ». Mais face au Rassemblement national se joue « une bataille de récits ». « En politique il y a le faire et le faire savoir. J’ai des élus qui travaillent hyper bien et qui ne comprennent pas que personne ne les écoute. Ils n’ont pas travaillé la communication parce que pour eux, c’est de l’artificiel, du marketing, et ce n’est pas très important. » Pour les aider, le parti travaille actuellement sur un livret avec le bilan des maires écologistes. « C’est un outil qu’ils pourront utiliser pendant leur campagne aux prochaines municipales et que je pourrai également utiliser dans mes déplacements au niveau national. »

À titre personnel, la secrétaire nationale des Écologistes compte bien continuer à sillonner le terrain et donner de la voix pour gagner la guerre des récits. « Nous, on est là pour protéger, apaiser, réparer. La démagogie, ça marche, c’est un fait. Mais on ne gagnera pas à ce jeu-là face à l’extrême droite. Nous avons un autre terrain de jeu : c’est un travail de longue haleine, mais on y arrivera », conclut celle qui espère faire des Écologistes « le premier parti des ruralités ».

Anne Mellier et Adrien Labit 21 octobre 2024

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01 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Epizooties (Reporterre)

Trois épidémies simultanées : un désastre inédit pour les troupeaux

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Foyers de maladies en France au 24 septembre 2024. © GDS France

Depuis cet été, trois épizooties touchent simultanément le pays. Cette situation inédite, qui a notamment coûté la vie à des milliers de brebis partout en France, pourrait se reproduire.

Rochepaule (Ardèche), reportage

Sous un hangar, dans la montagne ardéchoise, trois animaux sont enfermés dans un petit enclos. Ces brebis sont les dernières en date à avoir été contaminées par la fièvre catarrhale ovine (FCO-8) à la ferme Le Repaire du lézard. Une agnelle est encore clouée au sol, incapable de se lever. Lina, 9 ans, lui offre à boire pour tenter de lui redonner des forces. « Elle a les pattes tordues, on l’a récupérée dans les ronces », explique la petite fille en tendant un seau d’eau à l’animal.

Depuis la mi-août, cette famille d’éleveurs a vu vingt-sept de ses bêtes périr de la FCO-8. « On a perdu 37 % du cheptel », se désole Mathilde Chopin. L’éleveuse et son compagnon, Ivan Bouvet, se remémorent ce mois d’août difficile, quand, chaque jour, ils allaient au pré la boule au ventre, sachant qu’ils trouveraient, une fois encore, une brebis morte qu’il faudrait tracter sur la pente abrupte jusqu’au bac d’équarrissage. « Ce n’était pas forcément les plus vieilles ou les plus faibles, certaines allaient très bien et, en quelques jours, on les a perdues. Franchement, c’est dur », dit l’éleveuse.

Des épizooties inédites en France

En Ardèche, la mortalité dans les élevages a explosé, multipliée par cinq certaines semaines par rapport à la normale. Les moutons sont les plus touchés avec près de 2 000 enlèvements par les services d’équarrissage depuis la mi-juillet [1]. « En sachant que le chiffre est sous-estimé en raison du décalage entre le terrain et les remontées d’information », précise Margot Brie, directrice du Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche.

Au sud du pays, plusieurs départements ont subi le même sort. Dans la Drôme voisine, certains éleveurs ont même perdu plus de quatre-vingt dix brebis en quelques semaines.

Cette grippe foudroyante n’est pourtant pas nouvelle. Décrite pour la première fois en Afrique du Sud au XIXe siècle, elle a fait son apparition en Europe méditerranéenne à la fin des années 90. Vingt-cinq ans plus tard, la France vit une situation inédite avec trois épizooties simultanées. En plus du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine — il s’agit de différentes « variétés » d’un même virus —, deux autres virus mortels pour les ruminants sévissent dans le pays : la maladie hémorragique épizootique (MHE) [2] dans le quart sud-ouest, et la FCO-3 dans le nord-est.

Toutes ces maladies ont un point commun : elles sont transmises par des moucherons infectés, les culicoïdes. Ces insectes femelles de quelques millimètres creusent la peau des moutons, vaches et chèvres jusqu’à pouvoir se nourrir de leur sang, essentiel à la maturation et la ponte de leurs œufs. D’un repas à l’autre, l’insecte transporte l’infection, contamine un nouvel animal et ainsi de suite. Des vecteurs de maladies communs, puisqu’on retrouve les culicoïdes partout dans le monde, avec plus d’un millier d’espèces recensées.

Mondialisation et crise climatique

Si les virus existent en Europe depuis deux décennies et que les insectes se sont adaptés aux environnements locaux, alors comment expliquer la crise sanitaire actuelle ? Face à cette question, les chercheurs restent prudents. « Pour l’instant, on ne sait pas exactement pourquoi ces maladies émergent davantage. Mais on a un faisceau de preuves », dit Thomas Balenghien, vétérinaire entomologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Ces indices sont en réalité deux faces d’une même pièce : l’activité humaine. D’un côté, l’accélération des échanges qui facilite l’introduction de la maladie sur de nouveaux territoires. Et de l’autre, la hausse des températures qui affecte les culicoïdes, en augmentant leur abondance ou la fréquence de leurs repas selon les zones [3].

Depuis la première introduction de la fièvre catarrhale en Europe du Nord, en 2006, les expertises sur le sujet ont fait un bond. Désormais, les culicoïdes sont étudiés de près, une veille sanitaire internationale a été mise en place et des vaccins sont développés par les laboratoires. Mais les mystères persistent… Si l’apparition de la MHE venue d’Espagne était attendue, rien n’explique l’émergence d’une nouvelle souche de FCO-8 dans le Massif central en août dernier, ni l’introduction de la FCO-3, aux Pays-Bas [4], un mois plus tard. Mutation d’un virus, arrivée de culicoïdes contaminés via l’importation, déplacements d’animaux non déclarés… Les hypothèses sont nombreuses.

« Tant qu’on n’a pas compris le mécanisme, il est probable que ça se reproduise, car on ne peut pas agir dessus », reconnaît le chercheur du Cirad. Aujourd’hui, il existe une trentaine de types de fièvre catarrhale et neuf sérotypes de maladie hémorragique. D’autres épizooties sont aussi surveillées de près ; la peste porcine présente en Allemagne ou encore la peste des petits ruminants détectée en juillet dernier, en Grèce et en Roumanie.

Un modèle économique à bout de souffle

Pour l’heure, dans les fermes, chacun gère la maladie au jour le jour. Éleveurs et éleveuses tentent de soulager les bêtes qui vivent avec des articulations enflées, des abcès, de la fièvre, des congestions, parfois une cyanose de la langue, des difficultés respiratoires, entre autres symptômes.

« On a pu soigner certaines brebis, mais il fallait vraiment qu’elles soient repérées et prises en charge très vite. En plein milieu de l’été, quand les bêtes sont en montagne, cachées au milieu des fourrés, c’est quasiment mission impossible », observe Virginie Soulageon, vétérinaire en Ardèche. Au vu de la tension actuelle dans les élevages, il n’a pas été possible de la suivre en intervention. À l’autre bout du fil, sa fatigue est palpable : « On a essayé de faire au mieux, dans la panique générale… C’est du cas par cas. »

Pour cette jeune vétérinaire, cette crise sanitaire est d’abord imputable à un modèle économique dans lequel les éleveurs ovins peinent à subsister : « Cela faisait des mois qu’on appelait à la vaccination contre la FCO-8, mais les agneaux ont tellement peu de valeur que souvent les éleveurs ont préféré ne pas acheter les doses. En fait, tout le monde vit dans la misère : les animaux et les paysans. »

À Rochepaule, Mathilde Chopin fait le calcul : « Avec 70 bêtes, il fallait compter 1 200 euros les deux doses. Sachant que certaines peuvent quand même être malades derrière [parmi les effets secondaires, on compte notamment l’avortement]. » Après l’hécatombe de cet été, le couple a décidé de vacciner les survivantes, d’abord contre la FCO-8, puis contre la FCO-3 dont les doses sont financées par l’État. Une troisième campagne de vaccination contre la MHE pourrait encore venir s’ajouter à cela. « C’est tout récent, on n’a pas de retour dessus. Est-ce qu’on prend le risque de le faire à nos animaux ? Je pense qu’on verra selon ce qu’on nous dit quand la maladie commencera à s’approcher. »

Comme beaucoup d’éleveurs de brebis, Mathilde et Ivan risquent de subir une saison blanche. Outre la perte d’une partie du troupeau, ils s’attendent à ne pas avoir d’agneaux cette année en raison des troubles de la reproduction induits par la FCO. « Je pense aussi aux froma-gers… Sans mise bas, ils n’auront pas de lait », dit Mathilde. À ses côtés, Ivan alerte : « C’est une crise qui secoue le pays. Il faut vraiment que le gouvernement en prenne conscience. » La nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, est ainsi attendue de pied ferme au Sommet de l’élevage, qui s’ouvre le 1er octobre à Clermont-Ferrand. En attendant, tous espèrent voir les températures baisser pour neutraliser les culicoïdes et les épizooties, au moins pour quelques mois.

Pauline De Deus 1er octobre 2024

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28 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Vézin le Coquet

Vézin le Coquet dans A gauche du PS

 Ille-et-Vilaine :

Fête des récoltes – les luttes paysannes en Bretagne,

Vezin-le-Coquet, du vendredi 4 octobre 2024 à 18:00 au dimanche 6 octobre 2024 à 20:00

Venez fêter avec nous les récoltes du Réseau de Ravitaillement Rennais (R2R) et des greniers des Soulèvements ! La deuxième édition de la fête des récoltes se déroulera le 4, 5 et 6 octobre, à l’occasion du chantier maraîchage d’octobre du Réseau de Ravitaillement des luttes du pays rennais (R2R) et des Greniers des Soulèvements de la Terre.

Comme l’année dernière, des chantiers maraîchage auront lieu le samedi et le dimanche matin. Nous récolterons les courges et préparerons les parcelles pour la saison prochaine. L’ensemble de la production sera destinée à nourrir nos grèves et mobilisations, dans l’optique de permettre une autonomisation au moins alimentaire des mouvements sociaux.

https://agenda.terresdeluttes.fr/

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25 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Brennilis (Ouest-France FR3)

ankou brennilis

Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis commencera fin 2024

L’Autorité de sûreté nucléaire (ARS) a confirmé, ce lundi 23 septembre 2024, le début du démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), à l’arrêt depuis 1985. Il faudra environ dix-sept ans pour mener à bien l’opération, dont le coût était estimé à 850 millions en 2020.

En Bretagne, le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), à l’arrêt depuis 1985, « va être engagé à partir de la fin de l’année » 2024. C’est ce qu’a annoncé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ce lundi 23 septembre, dans une conférence de presse.

Depuis la signature du décret permettant le démantèlement complet de la centrale nucléaire bretonne, le 26 septembre 2023, l’ASN avait un an pour instruire le dossier et donner son autorisation. Le texte, signé par Élisabeth Borne, fixe des objectifs de propreté radiologique.

L’ASN, cet organisme qui contrôle la sûreté nucléaire au nom de l’État, précise que ses « décisions à venir encadreront les modalités de l’assainissement du site dont la date de fin de démantèlement est prévue à 2041 ».

« La conduite du projet est satisfaisante »

L’ASN annonce également avoir autorisé, en avril 2023, « l’arrêt du rabattement de la nappe phréatique sous la station de traitement des effluents ». Elle a aussi « poursuivi la révision des décisions encadrant les rejets et les prélèvements d’eau, l’instruction des règles générales d’exploitation et du plan d’urgence interne pour le démantèlement complet ».

Tout en estimant que « la conduite du projet de démantèlement est satisfaisante », l’ARS rappelle que EDF, exploitant de la centrale, « doit veiller au respect des échéances prescrites pour la réalisation des contrôles périodiques et à la traçabilité des caractéristiques des matériaux en vue de leur réutilisation ou du déclassement ultérieur de l’installation ».

Le développement des petites centrales nucléaires en France est-il une solution durable pour la transition énergétique ?

Retour à l’herbe prévu en 2041

En décembre 2023, la directrice du site pour EDF, Marianne Fajeau, a précisé le calendrier de l’opération, devant la Commission locale d’information (Cli) des monts d’Arrée, en réunion publique annuelle.

De 2024 à 2027, le chantier sera préparé. En 2028 et 2029, des ateliers blindés devraient être installés, permettant de 2030 à 2036, de démanteler la cuve et les structures activées. L’enceinte devrait être démolie en 2039 et 2040 pour un retour à l’herbe prévu pour 2041. Coût du chantier évalué en 2020 : 850 millions d’euros.

23/09/2024

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Démantèlement de la centrale de Brennilis : une opération de 17 ans pour espérer « un retour à l’herbe »

Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis en Bretagne vient de reprendre et s’étalera sur 17 ans, jusqu’en 2041. L’objectif est de rendre le site à un usage non nucléaire, avec un retour à l’état naturel ou industriel.

Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, en Bretagne, vient de reprendre. Un chantier de longue haleine qui devrait durer 17 ans, avec pour objectif final de rendre le site à un usage non nucléaire, voire naturel. Retour sur les étapes clés de ce projet ambitieux.

Selon Gaëtan Lafforge-Marmet, représentant de l’Agence de Sécurité Nucléaire (ASN), cette opération s’étalera jusqu’en 2041. L’objectif final : redonner au site un usage non nucléaire, voire le rendre disponible pour tout type d’activité, avec un « retour à l’herbe ». Au minimum, la zone pourrait être réhabilitée pour un usage industriel.

Une phase de préparation déjà en cours

Les opérations de démantèlement ont redémarré, et la première étape, en cours actuellement, consiste à préparer le terrain pour les travaux à venir.

« Pendant les 3 à 4 prochaines années, il s’agira de dégager l’espace autour du bloc réacteur », explique Gaëtan Lafforge-Marmet, représentant de l’Agence de Sécurité Nucléaire. Cette phase, appelée « mise en propreté », implique des découpes ciblées dans les structures existantes pour libérer de l’espace et faciliter la future déconstruction. Les matériaux retirés, potentiellement contaminés, seront ensuite acheminés vers des sites spécialisés pour un stockage sécurisé.

« Pendant 3 à 4 ans, nous allons dégager de l’espace autour du bloc réacteur », explique Gaëtan Lafforge-Marmet, chef de la division de Caen à l’ASN.

Le réacteur : un démantèlement prévu dans 7 à 8 ans

La phase la plus complexe interviendra dans plusieurs années : le démantèlement du bloc réacteur lui-même. Il faudra encore attendre entre 7 et 8 ans avant d’entamer cette étape cruciale, qui représente le cœur des travaux de démantèlement. « C’est un chantier délicat qui nécessite une préparation minutieuse et le recours à des techniques spécifiques pour éviter tout risque », souligne le représentant de l’Agence de Sécurité Nucléaire.

Remettre le site à l’état naturel

La dernière étape consistera à déconstruire l’enceinte de la centrale et à réhabiliter le site. Si tout se déroule comme prévu, ces travaux devraient s’achever d’ici 17 ans, permettant de rendre la zone à un usage non nucléaire.

L’ambition affichée est claire : un retour à l’herbe, symbolisant la réintégration de ce site industriel dans son environnement naturel. « Brennilis contient aujourd’hui peu de substances radioactives, et les risques sont limités », rassure Gaëtan Lafforge-Marmet.

Un projet de longue durée, pour une centrale mise à l’arrêt en 1985.

Avec Maxime Lahuppe.  Benoit Thibaut  24/09/2024

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21 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Chine (Inprecor)

La pauvreté systémique est un obstacle majeur pour l’économie chinoise

Il y a une dizaine d’années, alors que l’économie chinoise était encore au beau milieu d’une « gloire » mondialement reconnue, Tommy Wei a rassemblé des indices semant le doute sur cette supposée prospérité.

Au cours de mes voyages, deux rencontres marquantes. La première s’est déroulée dans une ville du nord en hiver. En marchant dans une rue peu peuplée un après-midi glacial, nous avons vu, sur le bord de la route, un homme vêtu de vêtements légers qui vendait d’énormes plumeaux réalisés en plumes de poulet, probablement utilisés pour nettoyer les carrosseries des automobiles. Je me suis demandé si une telle marchandise, dont l’usage est très spécifique, trouverait des acheteurs en dehors d’un marché. La femme qui m’accompagnait commenta : « C’est ce que les gens doivent faire pour gagner leur vie ».

La deuxième rencontre eu lieu dans une ville du sud, en été. J’ai trouvé une « tour de guet » construite par des villageois il y a une centaine d’années dans un village devenu partie intégrante de la ville. Cette structure en forme de tour servait de défense contre les bandits. Elle était faite de béton armé et ne comportait qu’un petit espace à chaque étage et d’étroites fenêtres de tir sur tous les côtés.

L’accès à ce bâtiment historique n’étant soumis à aucune restriction, j’ai commencé mon ascension. Alors que j’accédais à l’un des étages par un escabeau en fer étroit et raide, j’ai soudain remarqué dans un coin une planche en bois sur laquelle était tendue une moustiquaire et dans laquelle deux bambins en haillons me regardaient les yeux écarquillés, moi, l’invité indésirable. Il s’est avéré que ce bâtiment abandonné, sans électricité ni eau, rempli de moustiques et de poussière, était le « foyer » d’une famille en ville.

De telles images de la pauvreté peuvent être trouvées dans n’importe quel pays, peut-être en raison du chômage causé par la lenteur générale de l’économie nationale, ou en raison de traumatismes personnels et de la toxicomanie. Cependant, la Chine a sa propre particularité : une pauvreté « active » systémique au milieu d’un développement économique rapide. Selon le Bureau national chinois des statistiques (NBS), la durée hebdomadaire moyenne du travail des salarié·es du pays en décembre 2023 était de 49 heures, un nouveau record dans la Chine moderne et l’un des plus élevés au monde. Malgré cela, le revenu salarial annuel moyen des résidents du pays en 2023 n’était que de 22 053 yuans (environ 2 800 euros).

La pauvreté systémique des travailleurs persiste

Le documentaire Eighteen-year-olds on the Assembly Line (À dix-huit ans sur une chaîne de montage), sorti en 2016, illustre cette situation de manière saisissante. Le réalisateur a passé trois ans dans les zones industrielles de Dongguan, montrant aux spectateurs que même les travailleurs/ses les plus acharné·es du monde peinent à échapper à la pauvreté dans les usines chinoises. Le salaire horaire peut être aussi bas que 10 yuans (environ 1,3 euro) pour une journée de 12 heures ; les divertissements ordinaires dans les métropoles épuisent rapidement les salaires ; et l’argent nécessaire au mariage et à la propriété reste un objectif lointain.

En 2022, un TikTokeur a filmé un banquet de mariage dans la région des montagnes de Daliang et a été convoqué par la police parce que la vidéo, largement diffusée, révélait les aspects choquants de la pauvreté en Chine rurale : la salle de mariage était en mauvais état, avec peu de tables, de chaises ou des appareils électriques utilisables. Les invité·es s’accroupissaient au sol pour déguster le seul plat du banquet de mariage : du bok choy mariné et de la soupe au tofu. Cela explique pourquoi de nombreux jeunes Chinois sont toujours prêts à travailler dans des ateliers clandestins.

Xi Jinping a déclaré solennellement, le 25 février 2021, que « la campagne chinoise contre la pauvreté a remporté une victoire globale… et a créé un autre miracle humain dont on se souviendra tout au long de l’histoire ! » Certains racontent avec sarcasme que la récession économique pendant l’épidémie a peut-être laissé des citadins relativement riches dans une situation désespérée, abaissant ainsi la barre de la « pauvreté ».

La prolifération des smartphones, des vidéos courtes et des médias auto-publiés a rendu les rencontres et les récits de pauvreté omniprésents sur Internet. Bien que ces images et ces textes ne puissent remplacer des données économiques rigoureuses, ils remettent en question le récit gouvernemental d’une situation économique favorable.

Malgré une censure stricte, j’ai trouvé un article pathétique sur la pauvreté dans South Reviews, un magazine grand public chinois. Zhao était un jeune homme de 19 ans qui est décédé avant le printemps 2024. Au cours les huit mois précédant sa mort, il avait vendu son plasma seize fois, gagnant 200 à 400 yuans (environ 25 à 50 euros) et un repas à chaque fois.

Zhao travaillait comme steward dans un cybercafé et menait une vie modeste. Il sortait rarement avec des amis et n’avait pas les moyens de s’offrir un vélo électrique pour se déplacer. Sa plus grande dépense avant sa mort était un smartphone qu’il avait acheté pour son père en décembre dernier. Chez lui, il n’y avait ni ordinateur, ni télévision, ni canapé, et il n’allumait pas les lumières à la tombée de la nuit pour économiser l’électricité. Sa mère ne pouvait pas travailler en raison d’une maladie et son père était un travailleur migrant. Le centre de transfusion sanguine où il vendait du sang appartient à une grande entreprise biologique. Le rapport annuel de cette entreprise pour 2023 indique qu’elle dispose de 79 centres de transfusion sanguine en activité, collectant un total de 2 415 tonnes de plasma cette année-là.

Après trois ans de quarantaine stricte, l’économie chinoise n’a pas rebondi comme espéré en 2023. Aujourd’hui, en 2024, le sujet brûlant est la « surcapacité ». L’Union européenne et les États-Unis prévoient d’augmenter les droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Face aux boycotts occidentaux des produits chinois, la dernière solution de Xi Jinping est de laisser le peuple chinois absorber la « capacité excédentaire ». En mars, le Conseil d’État a publié un plan d’action pour promouvoir le renouvellement à grande échelle des équipements et la reprise de biens de consommation ; en avril, le ministère du Commerce et quatorze autres ministères ont publié conjointement un autre plan d’action, organisant une campagne nationale de reprise de voitures et d’appareils ménagers et du « renouvellement » de l’ameublement.

La politique d’échange mentionnée dans le plan d’action consiste notamment à « accorder un traitement préférentiel aux consommateurs qui échangent leurs vieux appareils contre des appareils économes en énergie » et à « encourager les régions riches en ressources à subventionner les consommateurs pour qu’ils achètent des appareils électroménagers écologiques et intelligents ». Pour les familles qui vivent dans des bâtiments abandonnés ou pour les villageois de la montagne Daliang qui ne possèdent pratiquement aucun appareil, on peut dire d’une telle politique que c’est mieux que rien.

Cela me rappelle une « blague » britannique que j’ai entendue dans mon enfance :

- Maman, pourquoi fait-il si froid à la maison ?

- Parce que nous n’avons pas les moyens d’acheter du charbon, chéri.

- Pourquoi n’avons-nous pas les moyens d’acheter du charbon ?

- Parce que ton père a perdu son emploi.

- Pourquoi papa a-t-il perdu son emploi ?

- Parce qu’il y a trop de charbon.

Selon les chercheurs Wan Haiyuan et Meng Fanqiang de l’Institut de la distribution des revenus en Chine de l’Université normale de Pékin, le nombre de personnes en Chine gagnant moins de 2 000 yuans (environ 250 euros) par mois a atteint 964 millions, soit environ 69 % de la population totale ; pas moins de 95 % de la population gagne moins de 5 000 yuans (environ 637 euros) par mois. S’attendre à ce qu’une telle population absorbe les produits des manufactures d’exportation créées pour répondre aux besoins des pays développés relève du fantasme.

Le groupe cible de ce « plan brillant » est peut-être la « classe moyenne ». Toutefois, les données du premier trimestre 2023 montrent que le solde des prêts hypothécaires en Chine s’élevait à 38,94 milliards de yuans (environ 5 milliards d’euros). Une grande partie de cette dette est supportée par des citadins aux revenus plus élevés, alors quelle est la motivation de cette classe pour acheter de nouvelles voitures électriques ou des réfrigérateurs intelligents ?

Les causes de la pauvreté systémique en Chine ne sont pas seulement les bas salaires et les conditions de travail déplorables, comme le montrent les usines d’électronique de Dongguan, mais aussi le coût prohibitif du logement, de l’éducation, de la santé, de la garde d’enfants et des soins aux personnes âgées. Ces secteurs permettent aux business classes et au gouvernement d’engranger des profits et des impôts élevés. Alors que les biens de consommation comme les téléphones portables et les voitures peuvent être plus abordables qu’il y a 30 ans, la nourriture et l’eau potable sans pesticides excessifs, engrais chimiques et métaux lourds sont devenus un luxe. Peu de Chinois ont réellement « surmonté » la pauvreté lorsque leur vie est mesurée à l’aune de la décence, de la santé, de la détente et d’un avenir prometteur.

Les causes de la pauvreté systémique

Les répercussions de la pauvreté sont visibles : les riches cherchent constamment des moyens de transférer leurs actifs à l’étranger pour échapper à la dévaluation ; des dizaines de milliers de travailleurs et même des membres de la classe moyenne traversent les dangereuses forêts tropicales d’Amérique centrale pour fuir aux États-Unis afin de vendre leur travail à un meilleur prix ; de plus en plus de jeunes perdent espoir d’accumuler de la richesse et de gravir l’échelle sociale, alors ils refusent de travailler dur et préfèrent vivre avec de faibles aspirations ; et certaines personnes désespérées choisissent de mettre fin à leur vies ou de nuire à autrui par frustration.

Alors, pourquoi les dirigeants chinois n’ont-ils pas permis aux citoyens ordinaires d’avoir plus de « dividendes » au cours des dernières décennies de prospérité économique ? Par exemple, l’assurance chômage universelle, des pensions décentes pour toutes les personnes âgées, des allocations adéquates pour les étudiants, un salaire minimum plus élevé, un système de logement public plus inclusif.

Actuellement, selon un rapport de 2023 du Farmers’ Daily, la retraite moyenne en Chine rurale n’est que de 204 yuans par mois (environ 26 euros). Les étudiant·es ont besoin d’un certificat de pauvreté pour demander de petites subventions de l’État de 1 000 à 3 000 yuans par an (environ 127-382 euros). Les logements sociaux du gouvernement requièrent un compte local et un revenu du ménage par habitant inférieur à 960 yuans par mois (environ 122 euros), excluant la plupart des travailleurs/ses migrant·es ruraux.

Une explication intéressante est fournie par le Livre de Lord Shang, un écrit classique de la dynastie Qin (221 avant JC). Il suggère que « la façon de gouverner le pays est d’affaiblir la population », de maintenir les gens pauvres afin qu’ils dépendent de l’État et ne puissent pas s’y opposer. Cette technique a permis d’établir le premier empire unifié de l’histoire chinoise. Certaines indications suggèrent que Xi admire le système Qin, comme la très financée série télévisée d’État « La fugue du Grand Qin », qui a été diffusée après que Xi s’est imposé comme souverain à vie.

La pauvreté systémique sera une pierre d’achoppement. Bien que ces « arts de gouverner » vieux de 2 000 ans soient primitifs et absurdes du point de vue de l’administration moderne et de l’économie capitaliste, le style de gouvernance de Xi Jinping au cours de la dernière décennie nous a donné l’impression que tout est possible. Qu’il s’agisse d’un sous-produit de politiques économiques défaillantes ou d’un moyen intentionnel d’exploiter le peuple, la pauvreté systémique sera une pierre d’achoppement plutôt qu’un catalyseur de la montée en puissance de la Chine.

12 juin 2024 8 août 2024 par Tommy Wei
* Tommy Wei est un militant en Chine. Cet article a été publié par Résistance anticapitaliste. Traduit par Nathanaëlle.

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05 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Barnier (Greenpeace)

ecologie-conflits-energie

Michel Barnier Premier ministre : le renouveau écologique et social n’aura pas lieu

Greenpeace France exprime son inquiétude face à la nomination de Michel Barnier comme nouveau Premier ministre.

Dans un contexte où le besoin de changement est plus pressant que jamais et où des millions de citoyennes et de citoyens se sont rendus dans les urnes pour placer le bloc de gauche, mené par le Nouveau Front populaire en tête des législatives, cette nomination s’inscrit dans la continuité d’une politique ultra-libérale maintes fois dénoncée par notre organisation pour son incompatibilité avec les enjeux de transformation radicale de notre système économique afin de répondre à la crise environnementale et sociale.

Cette nomination qui semble avoir été négociée pour satisfaire aux exigences des chefs de partis de droite et d’extrême droite n’augure rien de bon quant à la ligne politique générale qui sera donnée.

Malgré un intérêt sincère de Michel Barnier pour les problématiques environnementales et un bilan concret sur ces sujets (création de la commission nationale du débat public, loi Barnier inscrivant le principe du pollueur payeur dans la loi ainsi que la mise en place du fonds d’aides aux collectivités pour faire face aux catastrophes naturelles), Greenpeace France doute de sa capacité à répondre concrètement et rapidement aux impératifs dictés par la crise écologique actuelle.

« Cette nomination, qui a été l’objet de tractations d’appareils politiques pendant des mois, est une déception pour celles et ceux qui ont lutté avant l’été pour donner un cap politique différent à la France. Ce choix ne reflète pas le résultat des élections de juillet dernier, déclare Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

Avec Michel Barnier comme Premier ministre, les espoirs de mettre la justice sociale et environnementale en haut du calendrier politique sont bien minces. L’obstination du président E. Macron à ignorer les appels des Français et des Françaises à une transformation profonde de notre modèle de société est dangereuse et ne fera qu’aggraver la fracture sociale et écologique. Continuer dans ce modèle politique capitaliste et brutal, qui écrase les femmes et les hommes et s’assoit sur l’avenir des générations futures, c’est ouvrir un boulevard pour l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en 2027. »

Le premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a déjà prévu dans le projet de budget 2025 des coupes budgétaires alarmantes de plusieurs milliards pour la transition écologique, amputant notamment MaPrimeRénov, dédiée à la rénovation énergétique des logements ainsi que les aides pour les véhicules électriques.

Matignon prévoit également des baisses de crédits pour le Fonds vert, destiné à la transition écologique des collectivités locales. Greenpeace France demande au nouveau Premier ministre de revenir sur ces prévisions et de réallouer les budgets nécessaires à la transition, il s’agira du premier test pour ce gouvernement afin de jauger de son ambition concernant les enjeux environnementaux. L’urgence climatique ne peut pas attendre une nouvelle clarification politique en 2027.

Face à ce Président, qui persiste à ignorer les signaux d’alarme de la crise écologique et sociale, et au futur gouvernement, la société civile reste plus que jamais mobilisée. Les militantes et militants de Greenpeace France seront dans les rues le samedi 07 septembre prochain pour répondre à l’appel lancé par l’Union étudiante et l’Union syndicale lycéenne à une manifestation contre le coup de force autoritaire du président E. Macron.

5 septembre 2024

https://www.greenpeace.fr

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