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04 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Socialistes français, droite allemande : fausse polémique, vraie complicité

Socialistes français, droite allemande : fausse polémique, vraie complicité dans Economie grande-illusion-1937-20-g1

Pour ceux d’en haut: « La Grande Illusion ». Pour ceux d’en bas: « Le radeau de la méduse »!

Le 2 mai 2013, la commission européenne offrait son cadeau d’anniversaire à François hollande : un sursis de deux ans pour appliquer la fameuse « règle d’or » budgétaire d’un déficit public à 3 % du PIB.

Sauf que le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn, se chargeait aussitôt de rappeler les contreparties : la France devait profiter du délai imparti pour « mener des réformes structurelles de grande ampleur. » au menu, sans surprise : la réforme des retraites, du marché du travail, de l’assurance-chômage, une « plus grande ouverture à la concurrence des marchés, notamment ceux de l’électricité ou du transport ferroviaire ». Le 15 mai, veille de sa conférence de presse à l’Elysée, Hollande se rendait à Bruxelles pour rassurer la commission, si tant est qu’elle en avait besoin : « En France, nous avons engagé des réformes de compétitivité et nous allons continuer, non parce que l’Europe nous le demanderait mais parce que c’est l’intérêt de la France. » Il le répétera dès le lendemain à Paris : « Le temps qui nous a été donné doit être mis au service de réformes de compétitivité et de croissance. Ce ne sont pas tant les déficits budgétaires que les écarts de compétitivité [entre les économies européennes] qu’il faut corriger. » Patrons, vous avez aimé (sans l’avouer) la première année du règne socialiste ? Vous allez adorer la saison 2… Le gouvernement Hollande confirme donc bien, et définitivement, ce qu’il est : un gouvernement austéritaire et libéral de combat, qui a l’obsession de la « baisse du coût du travail ». Comme tous les gouvernements européens actuels, qu’ils soient socialistes ou de droite.

Une politique absurde ?

Où nous amènent-ils ? C’est presque toute la zone euro qui est désormais en récession, la France l’étant depuis deux trimestres (-0, 2 % du PIB au dernier trimestre 2012 puis encore –0, 2 % au premier trimestre 2013). les plans d’austérité aggravent les effets de la crise générale du capitalisme, font s’effondrer les recettes fiscales… et gonfler à nouveau les déficits, censés pourtant justifier l’austérité ! C’est pour cela que la commission européenne, loin de faire un compromis avec le gouvernement français, n’a en réalité que pris acte de l’impossibilité d’appliquer la « règle d’or » pour l’instant. Mais pour les dirigeants européens, tant pis. Ils n’ont aucune solution « contre la crise ». Ils se sont résignés à laisser l’Europe s’enfoncer dans une décennie de dépression éco- nomique. pour eux, cependant, il serait dommage de rater l’occasion d’une bonne crise pour mener leurs « réformes », qui visent à fonder la sécurité des profits et des fortunes sur l’insécurité sociale des travailleurs et des peuples. Ce que Naomi Klein appelait la « stratégie du choc ». C’est bien la boussole commune de Hollande et de Merkel.

La faute à Bruxelles ? à Berlin ?

C’est cette complicité active que « l’aile gauche » de la majorité gouvernementale ne veut pas reconnaître. D’où sa misérable polémique engagée à la fin avril.  Bartolone a réclamé une « confrontation » avec l’Allemagne. Montebourg, dans un entretien au Monde, a affirmé que « cette politique d’austérité conduit à la débâcle ». Mais pour préciser aussitôt que ce n’est pas la politique d’austérité conduite en France qu’il condamne, mais celle qui est… « imposée par l’Europe ». Le ministre Benoît Hamon a même réussi à dire sur RMC que l’austérité est appliquée en Europe « sous la pression de la droite allemande », puis, à propos de son propre gouvernement, que « nous ne conduisons pas une politique d’austérité » ! Comprenne qui pourra. La virulence contre les « diktats » allemands sert ainsi à masquer l’engagement profond du pouvoir socialiste en faveur du patronat français, des banques, des plus fortunés.  Et le vide des propositions de cette gauche, qui ne conteste même pas le pacte de compétitivité de Hollande, mais suggère seulement de lui mettre des garde-fous ! Face à la politique de misère du gouvernement : misère politique de la « gauche » du parti socialiste… La riposte viendra déci- dément d’ailleurs, de la colère des classes populaires. peut-être de cette jeunesse européenne qui, dans des pays comme l’Espagne et la Grèce, subit des taux inimaginables de chômage, de 50 à 60 %, et pour laquelle le président français a fait une seule proposition : consacrer 6 milliards d’euros du budget européen « à la formation ».

Par Yann Cézard  Dimanche 2 juin 2013 Publié dans : Revue Tout est à nous ! 44 (juin 2013)

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04 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Marine Harvest, Poullaouen et Châteaugiron ferment, Landivisiau est impacté (LT + OF)

Marine Harvest, Poullaouen et Châteaugiron ferment, Landivisiau est impacté (LT + OF) dans Economie empty1113421_3_7986_plusieurs-centaines-de-salaries-de-la-camif_6770b9429b3feaba3a3bbb57ed1762d4 dans Luttes sociales en Finistère

C’est une annonce catastrophique ! La fermeture des sites de Poullaouen (29) et Châteaugiron (35) de l’entreprise Marine Harvest a été confirmée ce mardi matin, à Landivisiau (29), à l’occasion d’un Comité central d’entreprise (CCE). Ces deux fermetures sont prévues au premier trimestre 2014. À eux deux, ils employaient jusqu’ici plus de 450 salariés (187 CDI et 100 intérimaires à Poullaouen, 126 CDI et une cinquantaine d’intérimaires à Châteaugiron). Le site de Landivisiau va aussi être touché : 17 postes dans l’administratif vont ainsi être supprimés. Poullaouen ferme, on l’a dit, mais 64 salariés du site centre-finistérien seront néanmoins reclassés à Landivisiau. 4 juin 2013 à 10h30 Ronan Tanguy & Nathalie André

http://www.letelegramme.com/local/finistere-nord/morlaix/landivisiau/landivisiau/marine-harvest-poullaouen-menace-le-cce-a-debute-a-landivisiau-04-06-2013-2125100.php

http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Marine-Harvest-ferme-deux-sites-de-production-les-reactions_40781-2199041_actu.Htm

http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Finistere.-Emplois-menaces-chez-Marine-Harvest_6346-2198666_actu.Htm

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03 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Le pacs écologique entre la CFDT de Laurent Berger et le Medef (LM)

Le pacs écologique entre la CFDT de Laurent Berger et le Medef (LM) dans Economie esclavage-cfdt-e1358251889314

Ah quelle joie, quel bonheur! Nouveau maire de Kronikékologie-sur-Biosphère, c’est sans réticence que j’ai célébré le premier mariage entre le Medef et la CFDT.

Leur contrat, publié le 28 mai, et titré «Réinventer la croissance», est un trésor d’anticipation imaginative. Bon, nulle part on ne sait de quelle croissance il s’agit. De la culture des escargots, du nombre de Chinois gravissant la tour Eiffel, de la taille des scoubidous réalisés dans les écoles de surdoués? Mais à Kronikékologie, on est malin: on a deviné qu’il s’agissait de la croissance é-co-no-mi-que, la croissance du produit intérieur brut, quoi. Bon, comme tout le monde, les jeunes mariés confondent croissance du PIB et économie, mais ils sont émus, c’est normal qu’ils pataugent un peu.

Ah, ce n’était pas évident, si on réfléchit d’où ils viennent.

Le Medef était un gros plein de soupe, avec un chapeau et un cigare. Il ne pensait qu’à l’argent. Maintenant, il est devenu un fin quadragénaire, un pigeon sacrifié, un organisme quasi caritatif. Quant à la CFDT, imaginez une espèce de barbu avec des fleurs dans les cheveux et un bleu de travail, qui écrivait des livres comme Les Dégâts du progrès (Seuil, 1977) ou Le Dossier électronucléaire (Seuil, 1980), des libelles écolos, quoi! Quelle horreur! Ils n’arrêtaient pas de se chamailler, ces deux-là. Combien de fois j’ai dû envoyer le garde champêtre pour les calmer! Mais là, ils sont doux, ils s’embrassent à pleine bouche, ils s’aiment. Le secret de leur union? Ils se sont découverts dans un club, Le Siècle, où patrons, politiques et journalistes se font des papouilles – la patronne est, depuis 2011, Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT. Enfin, je cause, je cause.

Ah, le contrat ! Ré-vo-lu-tion-nai-re!

Il faut «retrouver une croissance forte dans la durée», «imaginer un nouveau paradigme de croissance»: puissant et réaliste, non? Plutôt qu’une «Europe de la consommation et de l’environnement», il faut construire «une Europe prospère et offensive du travail». Il faut «encourager le dynamisme entre- preneurial, améliorer partout la compétitivité, promouvoir l’esprit d’entreprise dès l’école». Oh, c’est beau, j’en tremble. Quand je pense que ce grand fou de CFDT parlait d’autogestion et de partage du travail! Maintenant, il jure que «les partenaires sociaux doivent devenir des partenaires économiques». Et sur les moyens de la croissance miraculeuse, alors là! Plus modernes que jamais: des biotechnologies, des nanotechnologies, du gaz de schiste, du nucléaire! En avant! J’ai même appris que «les centrales nucléaires sans déchet ne relèvent plus du mythe»! Trop forte, la CFDT. D’ailleurs, les deux tourtereaux parlent d’environnement. Enfin, très peu, je dois dire. C’est une «opportunité de croissance». Bon, je vous quitte, il faut que j’aille voir si les travailleurs et les écologistes, qui boudent toujours chacun dans leur coin, ne voudraient pas se parler. C’est que j’ai pris goût aux mariages!

Publié par Alencontre le 3 – juin – 2013 Par Hervé KempfArticle paru dans le quotidien français Le Monde du 1er juin 2013

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03 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Le monde produit plus d’automobiles que de pétrole pour les faire rouler (Reporterre)

Le monde produit plus d’automobiles que de pétrole pour les faire rouler (Reporterre) dans Altermondialisme essence

Plus de voitures produites que de pétrole : pour l’instant, cela passe, parce que, dans les pays du sud, elles roulent relativement peu. Mais la crise d’approvisionnement est programmée. Durant les dix dernières années, la production mondiale d’automobiles est passée de 41 millions d’unités à 63 en 2012, soit une augmentation de 52 %. Presque deux tiers de cette augmentation est le fait de la Chine. Mais durant la même période, les combustibles liquides n’ont vu leur production s’élever que de 16 % : il y a un décalage évident. Sur le graphique, on constate qu’en 2005, la production automobile mondiale a commencé à croitre plus vite que les combustibles disponibles. Incidemment, cette date correspond au début du pic de pétrole. La crise financière de 2007-2008, induite par la coïncidence de prix du pétrole élevés et de la dette accumulée, a interrompu la croissance, mais pas dans les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud).

Comment expliquer ce fossé entre la production d’automobiles et celle de pétrole ?

Dans les pays du BRICS, le nombre de voitures produites était avant 2005 inférieure au volume de consommation de pétrole de ces pays. Cela a changé après 2005. La situation est supportable parce que les voitures des BRICS roulent moins que dans les pays du nord, et consomment moins. Mais si cela changeait, cela conduirait à un fossé de production de pétrole de plus de 25 millions de barils par jour, soit un quart de la production mondiale de ce liquide… Le conflit est programmé.

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Les statistiques sont ici

Source : Camille Martin pour Reporterre, traduit de Crude oil peak. lundi 3 juin 2013 - Traduction de l’article « World car production grows 3 times faster than global oil supplies » par Matt Mushalik, paru dans Crude oil peak 

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01 juin 2013 ~ 0 Commentaire

Gad, 850 emplois menacés à Lampaul-Guimiliau ? (LT + OF)

Gad, 850 emplois menacés à Lampaul-Guimiliau ? (LT + OF) dans Crise 2121112_gadgroupe

31 mai 2013 à 11h58

Selon les maires de Lampaul-Guimiliau et Landivisiau, Jean-Marc Puchois et Georges Tigréat -également président de la communauté de communes de Landivisiau- le site industriel de Gad situé à Lampaul fermerait ses portes le 20 août prochain. 

Un coup terrible pour les 850 salariés en CDI employés à Lampaul par le groupe Gad spécialisé dans la fabrication de charcuterie industrielle. Le site de Josselin, qui compte 650 salariés ne serait pas pour l’heure menacé, celui de Saint-Nazaire non plus. Le site de Lampaul-Guimiliau avait été placé en re- dressement judiciaire en février dernier. Depuis, l’horizon s’était obscurci et la population mobilisée pour défendre le coeur battant du pays de Landivisiau. Les manifestations n’y ont donc, probablement, rien fait. Les affirmations de la direction non plus.  Les maires ne baissent pourtant pas les bras et annoncent se battre dès aujourd’hui pour trouver un repreneur à l’étranger. En Chine éventuellement s’il le faut… Le groupe Gad, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 453,3 millions d’euros en 2012, emploie au total 1.645 salariés sur quatre sites (Lampaul-Guimiliau, Josselin, Saint-Nazaire et Saint-Martin-des-Champs (29)). Gad SAS traite annuellement 2,6 millions de porcs dont plus de 85 % sont fournis par Prestor, groupement de producteurs de porcs, actionnaire minoritaire du charcutier industriel.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/economie/gad-31-05-2013-2121112.php

Abattoirs Gad : 850 emplois toujours sur la sellette (OF)

Économie samedi 01 juin 2013

Les maires de Lampaul-Guimiliau et de Landivisiau (Finistère) craignent la fermeture de l’abattoir Gad, en redressement judiciaire jusqu’au 20 août. Et cherchent des solutions.

« Tous les indicateurs convergent dans le même sens, celui de la fermeture programmée de l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau au 20 août, avec 850 salariés en CDI sur le carreau, au bénéfice de celui de Josselin… » Telle est l’information « officieuse » lâchée, hier midi, par le maire de la commune, Jean-Marc Puchois et Georges Tigréat, président de la communauté de communes de Landivisiau (Finistère).

Incompréhension

En redressement judiciaire, assorti d’une période d’observation de six mois après le dépôt de bilan du 27 février, le groupe Gad SAS poursuit ses activités d’abattage de porcs sur ses quatre sites (1) en sous-régime. « On ne comprend pas cette décision alors que Lampaul-Guimiliau est un outil d’abattage porcin de première catégorie en France, qui permet d’exporter à l’international, en particulier vers la Russie et la Chine », avancent les deux élus. Ils accusent la coopérative Cecab, qui détient 65 % du capital de Gad SAS (les 35 % restants étant détenus par le groupement de producteurs de porcs Prestor), de vouloir « privilégier leur site historique morbihanais en condamnant l’abattoir finistérien ».

« Personne n’est dupe »

Cette analyse est reprise par les représentants de FO, syndicat majoritaire à Lampaul-Guimiliau, Olivier Le Bras et Patrick Le Goas. « Les élus ont eu raison d’être alarmistes, estiment-ils. Personne n’est dupe de la situation. » En revanche, l’intervention des deux élus n’est pas appréciée pas la direction de Gad SAS. « C’est le tribunal de commerce de Rennes qui est compétent en la matière. Cette attitude peut être dommageable, s’agace Guillaume Foucault, en charge de la communication du groupe. Les repreneurs potentiels ont jusqu’au 10 juin pour se faire connaître. Cette annonce est très prématurée. » D’après l’administrateur judiciaire, il y aurait un groupe intéressé. Georges Tigréat et Jean-Marc Puchois veulent agir. « Nous avons sollicité nos relations, indiquent-ils. Ce n’est pourtant pas notre rôle d’aller démarcher un repreneur. » Ils regardent « essentiellement » du côté de la Chine, « un pays consommateur à forte croissance, qui recherche une très grande garantie alimentaire ». Côté syndicat, FO prévient qu’elle ne fera pas grève « pour ne pas donner de raisons à la Cecab de fermer Lampaul. On se battra jusqu’au bout pour notre outil ».

Gilles ALLIAUME.

(1) Siège social à Morlaix (50 salariés) ; abattoirs de Lampaul-Guimiliau (850 salariés, 100 intérimaires, 50 tâcherons) ; de Josselin (Morbihan, 650 salariés) et de Saint-Nazaire (80 salariés).

http://www.ouest-france.fr/actu/economieDet_-Abattoirs-Gad-850-emplois-toujours-sur-la-sellette_3634-2198137_actu.Htm

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31 mai 2013 ~ 0 Commentaire

L’UMP contre la transparence des banques dans les paradis fiscaux (Bastamag)

L’UMP contre la transparence des banques dans les paradis fiscaux (Bastamag) dans Crise corruptibles

La réforme bancaire, qui devait réguler le secteur financier en imposant de nouvelles règles, sera discutée les 4 et 5 juin à l’Assemblée nationale, en seconde lecture.

Le gouvernement n’a pas osé irriter les puissantes banques françaises (lire notre enquête) : la réforme concernera seulement 1 % des activités bancaires et n’entérinera pas de réelle séparation entre banques d’affaires et banques de dépôts, contrairement à la promesse du candidat Hollande. Visiblement, c’est encore trop pour l’UMP ! Des députés ont déposé un amendement en Commission des finances pour supprimer l’une des avancées du texte, qui permet d’accroître la transparence et de lutter contre l’évasion fiscale des banques. Le texte de loi prévoit en effet que les banques et fonds d’investissement ayant leur siège social en France devront publier la nature de leurs activités, la valeur ajoutée créée, et leurs effectifs salariés, pour chacun des pays où ils sont implantés. Le Sénat a rajouté l’obligation de rendre publics les bénéfices, le montant des impôts et les subventions reçues. Une transparence dont se seraient bien passées les banques. Les députés UMP se sont empressés d’accourir à la rescousse. « Plutôt que de choisir de défendre la compétitivité de notre industrie bancaire et les 400 000 emplois qu’elle représente dans notre pays, plutôt que de défendre une industrie qui a su faire face à la crise sans pour autant coûter aux contribuables (sic), le groupe socialiste a privilégié un accord politique avec le groupe écologiste et relayé des positions peu responsables de différentes ONG », plaident les députés. Qui proposent… de supprimer tout cet article sur la transparence ! Pourquoi se gêner ?

« La gravité de la situation de l’emploi en France devrait interdire de prendre l’industrie bancaire en otage de théories anti-mondialistes », poursuit l’argumentaire. Qui sont ces valeureux défenseurs de la finance, qui luttent contre les dangereux altermondialistes ayant pris en otage les banques françaises ? Xavier Bertrand, Eric Woerth, Christian Estrosi, Valérie Pécresse, Laurent Wauqiez, Bruno Le Maire, François Baroin, Olivier Dassault [1]… « La publication de ces données va creuser le déficit de compétitivité de nos établissements bancaires rendu inévitable du fait de l’adoption de cet article », défendent ces députés dans un autre amendement, où ils demandent de réduire le nombre d’informations publiées. Le déficit de démocratie et de transparence, la dérégulation financière et la fraude fiscale semblent moins problématiques à leurs yeux. Dans un troisième amendement, ils tentent une autre approche et demandent que ces informations soient « transmises au ministère de l’Économie et des Finances » et non publiées avec les comptes de l’entreprise. Et qu’un arrêté du ministre « spécifie les informations publiables par l’administration » pour « garantir une certaine confidentialité »… Aucun de ces amendements n’a été retenu par la Commission des finances de l’Assemblée nationale.

- Lire le projet de loi soumis à l’Assemblée nationale.
- Réforme bancaire : comment le gouvernement s’est écrasé devant le monde de la finance
- Paradis fiscaux : les banques françaises enfin contraintes à la transparence

Notes

[1] La liste complète des signataires de l’amendement : M. Mariton, M. Carrez, M. Baroin, M. Bertrand, M. Blanc, M. Carré, M. Censi, M. Chartier, M. Cornut-Gentille, Mme Dalloz, M. Dassault, M. de Rocca Serra, M. Estrosi, M. Goasguen, M. Gorges, M. Francina, Mme Grosskost, M. Le Fur, M. Le Maire, M. Mancel, M. Ollier, Mme Pecresse, M. Wauquiez et M. Woerth. Source : Assemblée nationale.

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26 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Dossier : Le PS au gouvernement, du socialisme comme référence historique au néolibéralisme comme politique

Dossier : Le PS au gouvernement, du socialisme comme référence historique au néolibéralisme comme politique dans Economie

Il y a trois semaines, Tout est à nous ! tirait dans son dossier un premier bilan du tandem Hollande-Ayrault, en constatant la mise en œuvre d’une austérité brutale, d’une politique néolibérale telle qu’elle existe dans tous les pays européens. Mais est-ce nouveau ?


Le PS a gouverné au cours des trente dernières années la moitié du temps, alors sa politique actuelle marque-t-elle une évolution significative ? Les capitalistes ne sont plus inquiets de la gestion des affaires gouvernementales par les socialistes, soutenue ou non par le parti communiste. Ils savent que leurs profits et leur pouvoir ne sont pas en danger. Pour autant, tout n’est pas équivalent : qu’un gouvernement accorde des améliorations ridicules ou continue les attaques, amplifie la dégradation de la situation de ceux d’en bas, ce n’est pas la même chose.


Évidemment l’ampleur de la crise économique limite les marges de manœuvres « sociales », et impose pour n’importe quelle amélioration, même minime, de la situation des exploitéEs et des oppriméEs un affrontement très important avec les capitalistes, y compris à l’échelle européenne. Pour ne serait-ce qu’envisager ce type d’affrontement, il faudrait que le PS au gouvernement souhaite des réformes progressistes. Or, elles n’étaient pas dans le projet électoral de Hollande, et ne se trouvent pas non plus dans les perspectives du Parti socialiste.


Cela nous semble une évolution, bien sûr avec les socialistes des années 30 pour lesquels l’objectif affirmé de leur action était l’établissement du socialisme, mais aussi avec les politiques menées tant par les gouvernements des septennats Mitterrandiens que par le gouvernement Jospin entre 1977 et 2002. Ne serions-nous pas en train de vivre une évolution du type de celle qui a transformé le parti travailliste en « New Labour » sous l’impulsion de Tony Blair, qui a entériné les destructions de Thatcher et consolidé l’État fort et l’économie de marché, ou de celle qu’a connu la social-démocratie allemande en 2003 avec l’adoption de l’« Agenda 2010 » par Gerhard Schröder ?

Dimanche 26 mai 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 196 (23/05/13)

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21 mai 2013 ~ 0 Commentaire

France Télécom : la logique meurtrière du « business »

France Télécom : la logique meurtrière du « business » dans Crise img_6643-300x228

« En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte. »

C’est ainsi qu’en octobre 2006, Didier Lombard, patron à l’époque de France Télécom, avait annoncé son intention de dégraisser l’entreprise de 22 000 emplois… Il était déjà connu pour sa déclaration ignoble sur la « mode du suicide » à France Télécom mais la transcription d’une réunion interne publiée dans le Parisien du 7 mai dernier confirme que l’effroyable succession de suicides à France Télécom (91 en trois ans !) n’était due ni au hasard ni à une quelconque « mode » mais à un plan délibéré de harcèlement du personnel manigancé par Lombard lui-même et les autres dirigeants de la boîte.
D’après un rapport de l’Inspection du travail, France Télécom a bien « mis en œuvre des méthodes de gestion du personnel qui ont eu pour effet de fragiliser psychologiquement les salariés  et de porter atteinte à leur santé physique et mentale. » En juillet dernier, trois de ses dirigeants, dont Lombard, ont été mis en examen pour « harcèlement moral ». Depuis les dernières révélations, les plaignants souhaiteraient qu’on y ajoute « mise en danger de la vie d’autrui. »

Cynique et brutal
Comme d’habitude, c’est quand les capitalistes se retrouvent entre eux qu’ils
se permettent de dire tout haut ce qu’ils pensent vraiment. D’ailleurs, quand la direction a appris qu’il existait un enregistrement de la réunion, elle aurait cherché à le faire disparaître, et, les phrases les plus incriminantes ont été édulcorées dans la transcription écrite. Peine perdue, car les juges ont retrouvé la version originale en perquisitionnant le garage de la secrétaire qui en avait gardé une copie. Tout cela ne serait-il dû qu’à quelques brebis galeuses, à quelques individus particulièrement cyniques et brutaux qu’il suffirait de remplacer ? Pas si simple. Lors de la même réunion, Olivier Barberot, ex-DRH de France Télécom et co-inculpé dans cette affaire, a prononcé une des phrases les plus révélatrices : « On est dans une considération humaine mais c’est la logique business qui commande. » C’est effectivement la logique capitaliste du profit à tout prix qui est cynique et brutale, mais les Lombard, Barberot et autres dirigeants du CAC 40 sont parfaitement à l’aise et bien récompensés pour l’appliquer jusqu’au bout. C’est bien « tout » qu’il faudra changer, c’est-à-dire se débarrasser du capitalisme et de sa logique meurtrière.

Ross Harrold
À lire : Orange stressé d’Ivan du Roy, édition La Découverte, 2009. Dimanche 19 mai 2013

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20 mai 2013 ~ 0 Commentaire

L’UE repousse l’étiquetage spécifique des produits provenant des colonies israéliennes (Rfi)

L’UE repousse l’étiquetage spécifique des produits provenant des colonies israéliennes (Rfi) dans Economie eboycottisrael

L’Union européenne repousse sa décision d’identifier clairement les produits importés en provenance des colonies israéliennes, de les distinguer du « Made in Israel ». C’est le quotidien israélien Haaretz qui l’annonce et évoque une intervention du secrétaire d’Etat américain John Kerry, inquiet de l’impact de cette disposition pour la relance des discussions de paix israélo-palestiniennes.

Un étiquetage particulier pour les produits exportés par les colonies israéliennes contro-versées vers l’Union européenne devait être approuvé d’ici peu par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept.

Les implantations juives de Cisjordanie et de Jérusalem-Est sont considérées comme illégales, selon le droit inter-national, et ne devraient donc pas bénéficier des tarifs douaniers préférentiels que l’Union européenne accorde aux produits israéliens, estiment les partisans d’une étiquette spécifique. Cette identification des produits des colonies israéliennes est fortement soutenue par des ONG qui s’indignent que les consommateurs européens achètent ces produits sans le savoir. Les associations soulignent aussi que l’Union européenne importe quinze fois plus de produits en provenance des implantations juives, soit 230 millions d’euros par an, que des territoires palestiniens, quinze millions d’euros par an seulement. Et cela alors même que l’Union européenne est opposée à la colonisation de la Cisjordanie et consacre chaque année des centaines de millions d’euros à l’aide aux Palestiniens.

http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130519-ue-repousse-etiquetage-produits-provenant-colonies-israeliennes

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15 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Société générale : le PDG augmenté de 75%, le guichetier de 1% (Bastamag)

Société générale : le PDG augmenté de 75%, le guichetier de 1% (Bastamag) dans Crise riches

La Société générale a annoncé la suppression d’un millier de postes, dont la moitié en France. Objectif : redresser le cours de l’action, augmenter le bénéfice du groupe et diminuer l’exposition aux risques. Une future réduction des coûts qui ne concerne pas le PDG Frédéric Oudéa, qui voit sa rémunération approcher les 2,5 millions d’euros, ni les traders de la banque qui renouent avec une croissance extravagante de leurs bonus. Le guichetier, lui, attend la restructuration à venir. A la Société générale, un employé de base gagne en moyenne 1 734 euros bruts par mois – soit 20 800 euros bruts par an – plus un intéressement annuel d’environ 1134 euros (en 2011). Ces techniciens des opérations bancaires, guichetiers ou téléopérateurs, peuvent s’estimer heureux : ils ont gagné en moyenne 23 euros de plus en 2011 qu’en 2010 [1]. La même année, leur PDG, Frédéric Oudéa avait, lui, consenti un lourd sacrifice, montrant la voie de l’austérité aux 42 000 employés de la banque en France : « La rémunération variable annuelle brute de M. Frédéric Oudéa au titre de 2011 s’élève à 682 770 EUR. Elle est en baisse de 43 % par rapport à l’exercice précédent », précise le document de référence que la Société Générale a transmis début mars 2013 à l’Autorité des marchés financiers (AMF). Une rémunération variable à laquelle il convient d’ajouter la rémunération fixe d’un million d’euros. Deux mois plus tard, plus question de s’imposer une telle rigueur : le comité de rémunération a finalement décidé de récompenser les sacrifices de l’ancien inspecteur général des finances, qui a pris les rênes de la banque en 2009, un an après le krach financier. Le document transmis à l’AMF vient d’être actualisée, le 10 mai. Si le million d’euros de rémunération fixe ne bouge pas, la part variable s’envole de 75%, passant à 1 194 000 euros. Les résultats de la banque en 2012 sont pourtant médiocres : la « rentabilité des capitaux propres » s’est effondrée à 1,1% (contre 6% en 2011) et le bénéfice net du groupe a été divisé par trois, n’atteignant « que » 774 millions d’euros. Sûrement la faute du guichetier.

Compensation financière pour cause de promotion

Ce n’est pas le seul lot de consolation accordé à Frédéric Oudéa, après un début de mandat de quasi-disette, lorsque le PDG avait « renoncé » à ses rémunérations variables au titre des exercices 2008 et 2009, pour cause de crise et, probablement, de médiatisation. Quand l’ancien cadre salarié de la banque a été nommé PDG, il a dû rompre son contrat de travail et a donc perdu une partie de ses droits à la retraite complémentaire. « Un complément de rémunération » lui a donc été accordé pour éviter qu’il vive ses vieux jours dans la misère, faute d’avoir complété ses annuités. Et cette « compensation » pour cause de promotion s’élève à 300 000 € par an. Soit des émoluments approchant au total les 2,5 millions d’euros. On imagine déjà les cris d’orfraie qui auraient accompagné de telles pratiques – toute proportion gardée – dans la Fonction publique ou chez les cheminots. Mais sur le cas Oudéa, silence. Les directeurs généraux et les proches collaborateurs du PDG profitent d’avantages équivalents : en 2011, les dix plus fortes rémunérations approchaient les 24,5 millions d’euros, en augmentation de 50% en deux ans. Quand le guichetier de base, dont les services sont payés 127 fois moins que ceux du grand patron, se voit, de son côté, octroyer une augmentation de… 1,3%.

Record absolu du recours aux stagiaires…

Cette hausse de la rémunération du PDG s’inscrit pourtant dans un contexte où la direction cherche à réaliser des économies, histoire de remonter le cours de l’action (dont dépend l’ampleur des prochaines parts variables des dirigeants) et de se conformer aux nouvelles règles d’exposition aux risques (Bâle 3) : la banque doit disposer de 10% de capitaux propres comparé à l’ensemble de ses encours, placements financiers et prêts (pour 100 € prêtés ou investis, la banque doit en posséder 10 €). Or, fin mars, cette couverture n’était que de 8,7%. Pour augmenter les capitaux propres, le bas de la pyramide sera mis à contribution. La Société générale a ainsi annoncé la suppression future de plus d’un millier de postes dans le monde (sur 154 000 salariés), dont environ 500 en France. Face à ce dégraissage, et au souhait de la direction de délocaliser une partie des services comptables en Roumanie, l’ensemble des syndicats représentatifs ont négocié un accord neutralisant, selon Philippe Fournil, délégué CGT, « les effets négatifs de l’ANI », l’Accord national interprofessionnel voté par la gauche gouvernementale. « La direction ne pourra pas licencier un salarié au motif qu’il refuse la mobilité interne (synonyme de déplacement géographique, ndlr). De plus cet accord impose à la direction de trouver des solutions de reclassement interne pour les salariés dont les postes seront supprimés », explique le délégué CGT dansL’Humanité. Si la direction ne veut pas flexibiliser le travail comme elle l’entend, restera toujours le recours aux stagiaires, dont la Société générale détient le record absolu. En 2011, 11 241 stagiaires ont défilé dans les bureaux et agences de la banque (quand BNP Paribas n’en compte que 2 766 pour un effectif similaire). Soit, en proportion, 26,7% de l’effectif permanent !

… Et explosion des bonus pour les traders

Un souci d’économies qui n’empêche pas la Société générale de payer ses traders au prix fort : les 2 880 traders et « preneurs de risques » ont perçu une rémunération moyenne de 292 000 euros en 2012, selon L’Agefi. Dont un bonus variable qui « a bondi de 45% », selon le site d’informations financières. Les banques concurrentes ont repris, elles aussi, les bonnes vieilles traditions, d’avant la chute de Lehman Brothers : BNP Paribas rémunère en moyenne 335 339 euros chacun de ses 3 189 traders, et le Crédit agricole 236 952 euros ses 1 207 « preneurs de risques ». La crise, c’est pour ceux qui triment dans l’économie réelle, et se débattent avec des clients ou des PME mécontents. Frédéric Oudéa est le PDG qui s’est le plus augmenté en quatre ans : 99% depuis 2009, soit des revenus multipliés par deux. Sa rémunération demeure cependant inférieure à celle de son principal rival, Jean-Laurent Bonnafé. Le Directeur général de BNP Paribas perçoit près de 2,9 millions d’euros au titre de l’exercice 2012 [2] Une augmentation de 42% par rapport à 2012. En bas de l’échelle, les 20 000 techniciens de BNP Paribas ont été augmentés en moyenne de 2,8% entre 2010 et 2011. La banque de détail et le service aux usagers, ce n’est pas cela qui compte.

Par Ivan du Roy (15 mai 2013)

Notes

[1] Selon le bilan social 2011 de l’entreprise, pour les techniciens masculins de niveau A, B, C, qui représentent environ 10% de l’effectif permanent.

[2] Part fixe : 1 150 000 € ; part variable : 672 000 € ; part variable différée : 1 008 000 € ; jetons de présence au Conseil d’administration : 143 540 €.

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