Archive | Economie

27 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

PSA, Varin: sa retraite-chapeau de 21 millions d’euros fait polémique (lt)

PSA, Varin: sa retraite-chapeau de 21 millions d'euros fait polémique (lt) dans Austérité 1527431-finger

PSA Peugeot Citroën a prévu 21 M€ pour la retraite-chapeau de Philippe Varin, son actuel président du directoire qui doit être remplacé en 2014. 

C’est ce qu’a indiqué le constructeur automobile ce mercredi, confirmant des informations syndicales. Information qui commence à faire réagir… Moscovici demande à PSA de « faire la clarté » sur cette retraite-chapeau « inappropriée »

« Cette provision de 21 M€ est faite pour couvrir le complément de retraite qui sera versé à Philippe Varin dans la durée », a déclaré un porte-parole de PSA Peugeot Citroën. La CGT du site de Sochaux s’était indignée du montant de ce complément de retraite, après l’annonce du remplacement de Philippe Varin par l’ex-n°2 de Renault, Carlos Tavares : « Pour garantir la retraite-chapeau de M. Varin, PSA a déjà mis de côté à son intention la modique somme de 20.968.000 €. En retraite, M. Varin pourra continuer à toucher de PSA un million par an (2.740 € par jour) ».


A ne pas confondre avec un « parachute doré » Selon le document de référence 2012 de PSA, publié en mars, le groupe a, en effet, provisionné la somme de 20,97 M€ au titre du régime de retraite complémentaire prévu pour l’ensemble du directoire, et conforme aux recommandations du code Afep-Medef sur la gouvernance d’entreprise. Il s’agit donc bien d’une retraite-chapeau, soumise à des charges sociales et dont le versement est étalée dans le temps. A ne pas confondre avec un « parachute doré », acquitté en une fois par l’entreprise et exonéré de charges. PSA a d’ailleurs précisé que le complément de retraite de Philippe Varin correspond « à environ un tiers de sa rémunération, sans aucun versement de capital ». « Il n’y a pas de chèque qui lui serait donné s’il partait à la retraite », a résumé le porte-parole.


Quelles futures activités ?
Face à la polémique naissante, le constructeur a publié un com- muniqué : « Philippe Varin ne part pas en retraite. Cette information n’a donc aucun lien avec le processus de succession en cours ». A l’heure actuelle, le dirigeant ne s’est pas exprimé sur ses futures activités après son remplacement par Carlos Tavares, prévu dans le courant de l’année 2014. « Ce dispositif est applicable en fonction d’un départ à 65 ans. Philippe Varin en a 61″.

Si Philippe Varin souhaite partir à la retraite et réclamer son complément, il devra attendre au minimum le 14 avril 2014 pour passer le relais. Pour bénéficier de leur régime com- plémentaire, les membres du directoire doivent, en effet, avoir « occupé pendant au moins cinq ans une fonction de dirigeant du groupe », selon le document de référence de PSA. « Sa pension de retraite totale, y compris les régimes de retraites obligatoires et conventionnels, s’élèverait à environ 310.000 € par an, après charges fiscales et sociales (sur la base des règles en vigueur) ».

« Il devrait y renoncer » Invité de LCI, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical à l’usine d’Aulnay, en cours de fermeture, s’est, lui, dit choqué : « Bien sûr que c’est choquant, bien sûr qu’il devrait y renoncer », a-t-il estimé.

« Un parfum d’indécence » François de Rugy, député EE-LV de Loire-Atlantique, a aussi réagi sur RTL ce mercredi matin : « Ça fait beaucoup trop, ça a même un parfum d’indécence », a fait remarquer le co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Il a mis en avant l’impression du « deux poids, deux mesures ». Lorsque PSA négocie pour les salariés, « la direction négocie euro après euro », a-t-il jugé, tandis que Philippe Varin, lui, bénéficierait d’une rente de situation », « quels que soient ses résultats ». 27 novembre 2013 à 11h06N. A. avec AFP

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/france/psa-varin-sa-retraite-chapeau-de-21-meur-fait-polemique-27-11-2013-2317987.php

Lire la suite

27 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

La Commission craint que la population ne rejette les négociations transatlantiques (euroactiv)

La Commission craint que la population ne rejette les négociations transatlantiques (euroactiv) dans Economie tumblr_m7oj1jiZoZ1qkx3d4o6_250

Un document interne de la Commission révèle les craintes de l’UE dans sa négociation avec les Etats-Unis.

La faiblesse de la croissance en Europe et les divisions en amont des élections européennes pour- raient aboutir à un rejet de l’accord commercial avec les États-Unis par les peuples européens.

La Commission a tenu une réunion secrète le 22 novembre avec des représentants des 28 États membres, selon le magazine danois Notat, plutôt eurosceptique. Lors de cette réunion, la Commission a affirmé que l’UE devait adopter une stratégie de communication « radicalement différente » sur le Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (PTCI) par rapport aux initiatives commerciales précédentes.

« L’objectif est de définir les termes du débat en communiquant de façon positive sur le PTCI (par exemple : les gains économiques, ou encore l’accès à un leadership mondial sur les questions commerciales), et non en adoptant une attitude défensive, en communiquant sur ce qu’il n’est pas (le partenariat ne traite pas des données à caractère personnel, ne vise pas à abaisser les normes réglementaires européennes, etc. », indique le document. Selon ce même document, la Commission a expliqué aux États membres que la peur relative aux négociations commerciales était liée à la perception de la « faiblesse de la position » de l’UE vis-à-vis des États-Unis dans les pourparlers.

« Une autre explication étant que l’UE est actuellement dans une situation économique plus difficile que les États-Unis et ipso facto a plus besoin du PTCI que ces derniers, » selon ce document.

« Nous devons dissiper les doutes et affirmer que ce n’est pas le cas. Malgré la crise, l’UE reste le marché le plus vaste au monde et est, en tant que tel, un partenaire indispensable pour toute économie commerciale. Les deux parties ont donc un grand intérêt économique dans ces négociations. »

Des acteurs issus du secteur de la santé ou des groupes de consommateurs ont déjà exprimé leurs inquiétudes en ce qui concerne l’accord de libre-échange. Selon eux, il pourrait mettre à mal les systèmes de santé européens, les systèmes bancaires, la protection des données ou encore les règlements en matière de sécurité alimentaire. Le Parlement européen avait rejeté le projet ACTA, le traité contre la contrefaçon et le piratage, pour les mêmes raisons.

Dans ledit document, la Commission explique aux États membres qu’elle a fourni une série d’ar- guments en vue de communiquer sur le PTCI. Le but étant de réfuter toute analogie avec ACTA. La Commission a souligné qu’il était essentiel que l’UE parle d’une seule voix. Elle a également rappelé à cette occasion l’importance de la prochaine campagne pour les élections européennes, qui pourrait bien faire office de caisse de résonance pour les partis rejetant l’accord commercial.

« Il semble évident que des groupes politiques de plusieurs États membres vont prendre position sur différents volets des discussions, étant donné l’importance que revêt la négociation », selon le document.

D’après une source rencontrée par EurActiv, la Commission a présenté son nouveau site Internet concernant le PTCI au cours de la réunion. Le but premier de ce site est d’informer les petits États membres sur la manière de communiquer sur les négociations commerciales auprès des citoyens.

EurActiv a contacté la Commission, mais celle-ci a refusé de faire tout commentaire quant au document révélé.

Publié 26 novembre 2013, mis à jour 27 novembre 2013

http://www.euractiv.fr/europe-dans-le-monde/lue-sinquiete-de-la-faiblesse-de-news-531958

Lire la suite

25 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

Manif le 3 décembre à Genève pour aller devant l’OMC (a.ch)

omc geneve

Pour les droits des peuples, contre le «libre» échange !
Manif mardi 3 décembre · 18h · départ : zone piétonne du Mont-Blanc, Genève

Quinze ans après l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), accord bloqué par une vague mondiale de protestations, des négociations secrètes en marge de l’OMC tentent à nouveau un véritable coup d’Etat mondial.

Négociés en secret, de nouveaux traités permettraient aux multinationales d’attaquer en justice tout Etat dont les décisions pourraient nuire à leurs profits. Des amendes se chiffrant par milliards – imposées par des tribunaux extrajudiciaires composés d’avocats d’affaires – obligeraient les Etats à privatiser leurs services publics, puniraient un droit du travail trop contraignant ou encore une législation environnementale trop cohérente.

OMC, TiSA, APT… Un traité peut en cacher un autre !

Le 3 décembre, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se réunit à Bali. Les prétentions exorbitantes des multinationales ont bloqué les négociations depuis une douzaine d’années, d’où le recours à ces négociations parallèles et secrètes pour imposer un fait accompli :

  • L’Accord sur le Commerce des Services (TiSA) actuellement négocié à Genève entre 27 pays dont les Etats-Unis, l’UE et la Suisse, imposerait la dérégulation de tous les services (notamment financiers !) et la privatisation des services publics. En effet, les Etats devraient subventionner autant les écoles et les hôpitaux privés que ceux du public, au nom d’une soi-disant « neutralité concurrentielle » ! Nos impôts financeraient leurs bénéfices !
  • L’Accord de Partenariat Transatlantique (APT) entre l’Amérique du Nord et l’UE (et qui s’imposerait à la Suisse via les bilatérales) attaquerait la souveraineté des Etats et des citoyens dans tous les domaines, notamment l’agriculture et l’alimentation. Ceux-ci ne pourraient plus interdire les OGM (ni même les étiqueter !) ou les additifs alimentaires toxiques, ni garantir la protection des données sur Internet, ni réglementer la finance. Même une municipalité n’aurait plus le droit de choisir le type d’aliments pour ses cantines scolaires, car les Etats devraient veiller à la « mise en conformité de leurs lois, de leurs règlements et de leurs procédures » avec le traité.

Sous couvert de stimuler une économie en crise, il s’agit en réalité d’éliminer toute règle pouvant limiter les bénéfices des transnationales et de livrer au capital financier des biens communs fruits de tant de luttes et sacrifices. Il s’agit des immenses « marchés » mondiaux des services publics, tels que la santé ($ 6460 milliards) ou l’éducation ($ 2500 milliards).

De la politique fiction ? NON !

Déjà, une multinationale réclame des milliards à l’Allemagne pour sa sortie du nucléaire ; une autre un milliard à la France pour le retrait d’un permis pour les gaz de schiste ; une troisième attaque un Etat qui a relevé son salaire minimum ! L’OMC a même condamné les Etats-Unis pour des boîtes de thon labellisées « sans danger pour les dauphins » ! Les traités bilatéraux récemment signés entre la Suisse et la Chine, comme avec la Colombie, font fi des aspects sanitaires et environnementaux de production, comme des libertés syndicales…

Une fois adoptés, ces traités seraient imperméables aux alternances politiques et aux mobilisations populaires, car ils ne pourraient être amendés qu’avec le consentement unanime des pays signataires.

C’est la souveraineté populaire, le principe même d’un contrôle du politique (et des tribunaux) sur l’économie et la société qui est en jeu ! On comprend alors le secret qui entoure ces négociations. Alors que des centaines de multinationales y participent, rien ne doit filtrer aux journalistes et citoyens. Ils seront informés lorsqu’il sera trop tard.

Mais comme pour l’AMI, les peuples peuvent encore bloquer cette forfaiture des élites, s’ils sont informés ! De par la planète, les mouvements sociaux appellent à une journée mondiale d’action lors de l’ouverture de la conférence interministérielle de l’OMC le 3 décembre prochain. À Genève aussi, nous manifesterons.
Organisation : SSP · ATTAC · Communauté genevoise d’action syndicale · SIT · UNIA · CETIM · Coordination Climat et justice sociale · La Gauche · Gauche anticapitaliste · Forum social lémanique · Mouvement vers une révolution citoyenne · Parti socialiste genevois · Parti du travail · Présence latino-américaine · Solidarité Bosnie GE · solidaritéS · Uniterre · Les Verts

23 novembre 2013 http://www.gauche-anticapitaliste.ch/

Lire la suite

23 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

Mory Ducros, 5.000 salariés, dépose le bilan: la Bretagne concernée (lt)

y-en-a-marre

Mory Ducros ne s’en sort pas. Le transporteur français qui emploie plus de 5.000 salariés répartis dans 85 agences en France, a déposé le bilan ce vendredi.

La Bretagne est concernée. Le gouvernement est « très attentif » et recherche « toutes les solutions site par site ».  Le transporteur Mory Ducros, 5.000 salariés, a annoncé ce vendredi au cours d’un comité d’entreprise extraordinaire être en cessation de paiement (dépôt de bilan) et demande son placement en redressement judiciaire.

La société compte cinq agences en Bretagne (Le Relecq-Kerhuon (29), Caudan (56), Trégueux (22), Saint-Jacques de la Lande (35), Cesson-Sévigné (35) et deux en Loire-Atlantique (Nantes, Thouare-sur-Loire).

« Grâce à cette procédure, la réorganisation de l’entreprise, annoncée depuis plusieurs mois, pourra être conduite dans des conditions économiquement viables, explique la direction dans un communiqué. Des partenaires industriels et financiers ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet. En outre, l’actionnaire, Arcole Industries, aux côtés duquel travaillent les Ministères du Re- dressement Productif et des Transports, a indiqué son intention de participer à un tel projet ».  « Nous recherchons toutes les solutions, site par site, avec les partenaires sociaux bien évidemment », a précisé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ce vendredi.

Plus de 50 % de suppressions de poste ? Mercredi, la CFDT, premier syndicat dans l’entreprise, avait sonné l’alarme: « on s’attend à ce que la direction de l’entreprise annonce lors de ce comité d’entreprise un plan de restructuration considérable », de l’ordre de « 2.000 à 3.000 suppressions d’emploi ». Aucune information sur le nombre de suppressions d’emplois envisagé n’a été pour le moment communiqué. L’an dernier, l’entreprise « a perdu 80 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 760 millions », rapporte le journal Les Echos.

Pour rappel, Mory Ducros est le deuxième opérateur français du transport de messagerie et de l’affrètement. Le groupe est né du rapprochement, puis de la fusion fin 2012 de l’activité messagerie France de Ducros Express (ex DHL) et de l’activité messagerie et affrètement de Mory. Il compte aujourd’hui 5000 collaborateurs répartis sur 85 sites. 22 novembre 2013 à 14h27

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/bretagne/transporteur-mory-ducros-5-000-salaries-depose-le-bilan-la-bretagne-concernee-22-11-2013-2312288.php

Lire la suite

18 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

Pologne: liberté immédiate pour Piotr Ikonowicz !

pologne piotr ikonowicz.jpg

Emprisonné le 30 octobre pour 3 mois, Piotr Ikonowicz a été condamné parce qu’il organise un mouvement contre les expulsions des locataires.

Précisons qu’en Pologne, on estime le nombre de SDF entre 43 000 et 300 000. L’hiver dernier, au moins 178 d’entre eux sont morts de froid…

*
Piotr Ikonowicz anime l’Association pour la justice sociale (KSS). Il a connu la prison sous la dictature du général Jaruzelski. En 2000, alors qu’il était député, avec 70 autres militantEs il avait blo- qué l’expulsion d’un couple de retraités, dont un invalide de 80 ans. La loi, adopté à l’initiative de l’Alliance de la gauche démocratique (SLD, successeur de l’ancien parti stalinien et membre de l’In- ternationale socialiste), autorisait les expulsions sans relogement.

*
Le propriétaire de l’immeuble a porté plainte pour « coups et blessures ». L’affaire n’a été jugée qu’en 2006, et de manière controversée : le juge responsable s’est désisté et c’est un assesseur qui, sans qu’un seul témoignage ne confirme l’accusation, a condamné Ikonowicz en son absence. Ce dernier ne l’a appris qu’après le dépassement du délai d’appel ! De plus, le Tribunal constitutionnel venait d’annuler partiellement cette loi…

*
Le président Komorowski refuse de gracier Ikonowicz, alors qu’il a déjà gracié 219 personnes condamnées pour maltraitance, recel et escroquerie. Le choix d’emprisonner Piotr Ikonowicz est un choix politique de la Plateforme civique actuellement au pouvoir : il s’agit de criminaliser les mouvements sociaux.

*
« C’est un scandale qu’on ne lutte pas contre la pauvreté, mais contre ceux qui la com- battent », a réagit Elzbieta Fornalczyk, vice-présidente du syndicat Août 80. La vice-présidente du Parlement et militante féministe de gauche, Wanda Nowicka, le député Janusz Paliko, des dirigeants historiques de l’opposition de gauche antistalinienne — entre autres Karol Modzelewski et Jozef Pinior — ont eux aussi exigé la libération d’Ikonowicz. Ce dernier a commencé une grève de la faim en prison, soutenu par les grèves de la faim de son épouse, Agata Nosal-Ikonowicz et du député Jacek Kwiatkowski.

*
Pour la première fois depuis 1989, le vent se lève contre la répression politique.

Solidarité ! Jan Malewski

Lundi 18 novembre 2013 Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 217 (14/11/2013)
Pour plus d’informations, article de Stefan Bekier : http ://www.inprecor.fr/article-inprecor  Crédit Photo: DR

Lire la suite

13 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

1973-2013 : 40 ans de crises capitalistes (1)

1973-2013 : 40 ans de crises capitalistes (1) dans Crise titanicmotion

En 1973, éclatait le choc pétrolier et l’économie mondiale plongeait au bout de quelques mois dans la récession.

*

« C’est la faute au pétrole », clamèrent les dirigeants politiques et beaucoup d’économistes. En 2007 commençait aux États-Unis la crise des « subprimes » qui devait déboucher sur la récession mondiale de 2009 et la crise qui perdure aujourd’hui. Cette fois-ci, c’était la « faute aux spéculateurs et aux banquiers malhonnêtes »…

*
À chaque fois, le capitalisme lui-même est exonéré de la responsabilité de ses crises : par
le libre jeu des marchés, la « concurrence libre et non faussée », est supposé se réaliser l’équilibre entre offre et demande et le meilleur emploi possible des ressources productives. Si cela n’intervient pas, si des crises éclatent, la théorie économique dominante les attribue à des facteurs « exogènes » (extérieurs  à la dynamique du capital) : intervention de l’État qui réglemente trop et mal, mauvais comportements de certains, facteurs accidentels, etc. C’est donc toujours la faute à autre chose que la logique du capitalisme.

*
Il s’agit en fait de persuader les travailleurs et les catégories populaires en général que « nous sommes tous dans le même bateau », qu’il est légitime de consacrer des masses financières énormes pour sauver les banques et que les réformes concoctée par les gouvernements de droite et de gauche sont inévitables. Il est évident d’ailleurs que ces réformes visent en premier lieu les acquis sociaux alors que banquiers et financiers, un moment dénoncés, sont en fait épargnés et que la liberté de licencier est partout préservée.

*
C’est cette vision des crises, trompeuse et au service des classes dominantes, que les trois articles de ce dossier visent à démonter en revenant sur les 4 dernières décennies.

Henri Wilno Lundi 11 novembre 2013 Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 216 (07/11/2013)

Lire la suite

13 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

Retour sur les années 1970 (2)

Retour sur les années 1970 (2) dans Crise humour_oil

*
Le premier choc pétrolier de 1973 n’a pas été un coup de tonnerre dans un ciel serein:
*
s’il a amplifié les effets de la crise, il n’explique pas la fin de la croissance rapide des «Trente Glorieuses». Le retournement des années 1970 (duquel nous ne sommes jamais réellement sortis) ne résulte pas d’un accident de l’histoire, d’un choc « exogène », mais il est le produit du fonctionnement normal du mode de production capitaliste, qui produit la crise comme la nuée porte l’orage.
*
Il est fréquent aujourd’hui d’expliquer la forte croissance des années 1950 et 1960 par les vertus du « compromis fordien » : le juste partage de la valeur ajoutée entre capitalistes et travailleurs aurait enclenché un cercle vertueux, où les bons salaires auraient permis d’entretenir une forte de- mande de biens de consommation, et donc de stimuler les investissements des entreprises pour y faire face. En fait, la croissance « miraculeuse » résulte avant tout de la très forte purge de capital opérée par la crise des années 1930 et la guerre, qui a fait monter le taux de profit à des niveaux record au sortir de la guerre.
*
Cette forte rentabilité du capital est l’explication fondamentale de la forte croissance d’après-guerre. Elle a également permis aux capitalistes de garder pour eux (pour leur consommation et leurs investissements) des profits substantiels malgré les hausses de salaires obtenues par la lutte des travailleurs, et non pas octroyées de bon cœur par les capitalistes pour alimenter la « demande ». Autrement dit, la forte progression des salaires n’est pas due à la forte croissance d’après-guerre, mais la conséquence de la lutte des classes et des marges de manœuvre dont disposaient les capitalistes.
*
Les « trente glorieuses », une parenthèse Mais cette configuration ne pouvait pas durer éter- nellement. À partir de 1965 aux États-Unis, le taux de profit a commencé sa baisse qui devait durer, par-delà les variations de court terme, jusqu’au début des années 1980. Cette baisse est l’expression de la « loi fondamentale » de l’économie capitaliste dégagée par Marx dans le Capital : dans la quête du profit maximal, les capitalistes innovent et développent la productivité du travail en remplaçant les travailleurs par des moyens de production.
*
Comme la plus-value est créée par la force de travail (et non par les moyens de production qui ne font que transmettre leur valeur au produit fabriqué), le profit rapporté au capital avancé tend à baisser. Plus les capitalistes accumulent, et plus les effets de la loi de la baisse tendancielle du taux de profit se font sentir. Et c’est ce qu’on a pu observer à partir du milieu des années 1960 aux États-Unis.
*
C’est dans ce contexte que le premier « choc pétrolier » est intervenu : entre octobre et décembre 1973, le prix du baril de pétrole est passé de 3 à 10 $. Cela résulte d’une décision politique des pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) en réaction au soutien occidental à Israël lors de la guerre du Kippour. Mais c’est aussi une conséquence de la dépréciation du dollar par rapport à l’or, après la fin en 1971 du système monétaire de Bretton Woods (qui donnait un rôle central au dollar). Cette hausse des coûts de production n’a fait qu’exacerber la suraccumulation du capital qui couvait depuis le milieu des années 1960, déclenchant la première grande récession de l’après-guerre.
*
Intervention des États  L’affaiblissement durable de la croissance après le choc pétrolier montre que le mal est profond. Dans certains pays de l’Europe occidentale, un autre facteur vient peser sur la rentabilité du capital : le développement des luttes ouvrières (particulièrement en Italie) fait baisser le taux d’exploitation du prolétariat.
*
Les capitalistes tentent de réagir en augmentant les prix, alimentant une spirale inflationniste déstabilisatrice. Les déficits publics se creusent en raison de la hausse des dépenses sociales (notam- ment l’indemnisation des chômeurs de plus en plus nombreux) et des subventions publiques au patronat pour compenser la chute du taux de profit.
*
Contrairement à la crise des années 1930, les États vont intervenir pour empêcher les faillites des grands trusts capitalistes : cela permettra d’éviter un effondrement économique mais la contre-partie sera d’empêcher la purge du capital excédentaire nécessaire à une véritable sortie de crise. D’où le marasme économique persistant, sur fond de croissance faible et de chômage élevé, mais « sous contrôle ».
*
C’est dans ce contexte que se produit le second choc pétrolier de 1979, qui déclenche une récession encore plus forte que celle de 1974 et fait plonger le taux de profit encore plus bas. Ceci va entraîner une réaction très forte, à l’échelle planétaire, des capitalistes pour augmenter le taux d’exploitation des travailleurs : ce sera l’ouverture de la période dite « néolibérale » du capitalisme.
*

Lire la suite

13 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

L’entre-deux-crises (3)

L’entre-deux-crises (3) dans Crise 3227

*
L’inflation combinée à la dépréciation du dollar et, par conséquent, à la perte d’influence des USA au sein du système monétaire international, entraîna une réaction brutale.
*
De 1979 à 1981, le président de la Fed (banque centrale américaine) de l’époque, Paul Volcker, engagea une politique de hausse des taux d’intérêt directeurs (ils étaient de 11, 2 % en 1979 et atteignirent 20 % en 1981) et de restriction de l’offre de monnaie. Le but immédiat était de briser l’inflation qui effec- tivement diminua rapidement, mais en sacrifiant une partie de la production industrielle incapable de supporter de telles conditions d’emprunt.
*
Les USA reconnaissaient de facto que leur économie aurait désormais Wall Street comme pivot: attirés par les taux de rendement proposés par la Fed, les capitaux étrangers affluèrent de toutes parts. Si bien qu’on peut considérer les mesures de Volcker comme le coup d’envoi de la mondialisation financière.
*
Durant les années 80 en effet, des mesures visant à la déréglementation bancaire et financière, au décloisonnement des marchés et à la désintermédiation bancaire, furent adoptées par tous les gouvernements des pays développés, avec en tête Ronald Reagan aux USA et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. L’Union européenne suivit dans la foulée.
*
Le capitalisme financiarisé, modèle unique  Parallèlement, les USA lancèrent leur programme militaire de « guerre des étoiles » qui visait notamment à épuiser économiquement l’URSS, précipitant son effondrement en 1991, deux ans après la chute du mur de Berlin. Désormais, il n’existerait plus qu’un seul modèle économique, le modèle capitaliste, dont le moteur serait un marché financier mon- dial unifié. Le « Consensus de Washington », qui imposa, sous l’égide du FMI et des grandes banques internationales, l’ouverture du commerce, la libéralisation des marchés financiers et la privatisation des entreprises publiques en Amérique Latine, fut l’un des nombreux signes de ce triomphe.
*
La libéralisation toucha l’ensemble des pays capitalistes et les travailleurs subirent une série de défaites favorisant la remontée des taux de profit.
*
Un des principaux résultats de la stratégie d’expansion du capital financier fut d’amorcer un cycle de crises financières en Amérique latine (Mexique en 1994, Brésil en 1999, Argentine 2001-2002), qui, de même que la crise asiatique de 1997, furent toutes provoquées par des retraits massifs et rapides de capitaux placés à très court terme par des investisseurs institutionnels (orga-nismes collecteurs de l’épargne qui placent leurs fonds sur les marchés) à la recherche de rendements élevés.
*
Tandis que les plans d’ajustement structurel et les crises vidaient l’Amérique latine de son industrie, les USA connurent leur plus forte croissance depuis la crise pétrolière, en particulier dans le secteur des technologies de l’information et de la communication.
*
Mais la dimension spéculative de cette croissance, essentiellement alimentée par des inves-tissements de « hedge funds » (fonds d’investissement spéculatifs recherchant des rentabilités élevées) , se révéla lors du krach boursier de 2000 sur le marché des valeurs technologiques (NASDAQ).
*
Les attentats de septembre 2001 poussèrent la Fed à assouplir les taux d’intérêt pour parer à une éventuelle récession, ce qui mit d’énormes liquidités à disposition des banques US, tout comme le rapatriement des capitaux après la crise argentine et le placement de l’épargne chinoise sur les marchés américains.
*
Sous l’administration Bush, la promulgation de lois facilitant l’accession à la propriété amena les banques à se lancer, au moyen des innovations financières élaborées tout au long des années 80 et 90, dans les crédits subprime et la spéculation immobilière.
*
Julien Lumière

Lire la suite

13 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

Et aujourd’hui ? (4)

Et aujourd’hui ? (4) dans Crise giphy

L’économie mondiale est un tout.
Elle est différenciée et fortement hiérarchisée. C’est d’elle qu’il faut partir. Le capitalisme est aujourd’hui installé dans une crise très, très longue, une stagnation généralisée avec des situations graves ou très graves dans certains pays et moins, possiblement nettement moins, dans d’autres.
*
Les bourgeoisies n’ont pas de solution de sortie à l’horizon. Elles ont su contenir la crise en 2008 de sorte qu’elle n’a pas l’allure de celle des années 1930, en particulier du point de vue de l’effondrement du commerce mondial. La crise a débuté en juillet-août 2007 et s’est transformée en récession mondiale lors du début d’effondrement du système financier mondial dont le cœur est à New York et le principal relais à la City londonienne. Elle était en gestation depuis le milieu des années 1990. Elle avait même connu une sorte de répétition générale en 1998, lorsque la crise financière partie d’Asie avait touché le Brésil, l’Argentine et la Russie avant de faire retour vers New York avec la première faillite et le premier sauvetage en catastrophe d’un très grand fonds spéculatif (un « hedge fund »).
*
Le crédit comme solution ? La crise mondiale est sous-tendue par une baisse du taux de profit et un affaiblissement des facteurs qui en contrecarrent la chute. La Chine n’y échappe pas. Ceci ne veut pas dire que la masse des profits ne continue pas à croître et donc à augmenter la quantité énorme de ca- pital en quête d’investissement rentable. C’est le cas aujourd’hui même si la hausse du taux d’ex- ploitation au long des années 1980-2000 a eu de moins en moins d’effet comme contre-tendance à la baisse du taux de profit.
*
La crise est d’autant plus grave qu’elle a été différée et qu’il y a eu une accumulation de moyens de production sans rapport avec les possibilités d’absorption du marché (en termes marxistes, de réa- lisation de la valeur et de la survaleur ou la plus-value contenues dans les marchandises). Entre 1998 et 2008, la création de crédit aux ménages (crédit hypothécaire et crédit pour l’achat de voitures en particulier) et aux entreprises de certains secteurs (toute la filière du bâtiment notamment, même dans les pays où il n’y a pas eu de bulle immobilière spectaculaire) a masqué la suraccumulation et la sur- production latentes en les accentuant encore.
*
Cette création de crédit a été d’une dimension sans précédent historique (même les États- Unis avant 1929 n’avaient rien connu de semblable), car elle a reposé sur un phénomène absolument nouveau d’endettement réciproque inter-croisé entre les banques ainsi que les fonds de placement financiers. Celui-ci a comporté la « production » dans le cadre de la formation du « shadow banking » (des transactions non régulées ne figurant pas dans les bilans des banques), d’actifs financiers repré-sentant du capital fictif au enième degré. Une étude de la Banque mondiale parle de « CDS3 », le swap d’un swap consécutif à un premier swap (un swap étant un échange avec « prise en pension » temporaire moyennant une commission d’un actif), ce type d’actif ayant en 2007-2008 été adossé à des crédits hypothécaires impayables.
*
Depuis 2009, le cheminement de la crise a été marqué principalement par trois facteurs. D’abord une sortie de récession des États-Unis très partielle et hésitante, grâce à une injection d’argent permanent, dont l’une des formes est l’achat par la Fed des dettes pourries des entreprises. Ensuite l’entrée dans une deuxième récession de l’Union européenne, notamment la zone euro, sous l’effet des politiques d’austérité fortement pro-cycliques menées pour parachever les réformes néolibérales et pour assurer le service de la dette publique. Finalement la fin du « découplage » des grandes économies d’Asie et d’Amérique latine avec un recul particulièrement sévère au Brésil.
*
Aucune sortie de crise en vue On est dans une configuration où l’aggravation de l’exploitation ne dessine aucune sortie. D’abord parce que le capital en a déjà usé avant 2008. D’autre part parce que les crises capitalistes ne se terminent que lorsque des moyens de production ont été mis au rencart et le système financier assaini par une destruction de titres de créance à la hauteur de leur accumulation antérieure. Or, depuis 2009, la mise au rencart de moyens de production dans certaines parties de l’économie mondiale s’est faite parallèlement à des investissements importants ailleurs. Il y a autant de capacités de production d’autos, mais elles se sont déplacées vers la Chine et le Brésil. On produit autant de poulets industriels, mais ailleurs qu’en Bretagne.
*
À partir de la fin du XIXe siècle, pour sortir des crises, le capital concentré dans les pays industriels (Europe, États-Unis, Japon) a recouru à l’expansion vers le marché mondial. Avec l’intégration de la Chine au marché mondial, il n’y a plus un « extérieur ». Du fait de la libéra-lisation et la mondialisation du capital, il y a une arène de concurrence acharnée. L’autre « solution » apparue dans le passé a été la guerre mondiale. Une telle guerre ne pourrait être que nucléaire et elle n’est pas à l’ordre du jour pour la bourgeoisie étasunienne et encore moins pour l’oligarchie bureau-cratico-capitaliste au pouvoir en Chine.
*
D’autre part, les crises capitalistes ne se terminent que lorsqu’une partie des dettes publiques et privées a été détruite, à la hauteur ici encore de leur accumulation antérieure. Actuellement ce n’est de toute évidence pas le cas. Les banques étant la composante dominante du capital financier et les gouvernements, celui des États-Unis en tête, étant leurs chargés d’affaire, il n’y a vraiment qu’une implosion du système financier mondial qui y parviendrait. Voilà où nous en sommes alors que la crise du changement climatique se rapproche et les nombreuses autres dimensions de crise écologique s’aggravent.
*
François Chesnais http://npa2009.org/node/39523

Lire la suite

13 novembre 2013 ~ 0 Commentaire

« Le sauvetage du Crédit lyonnais n’est pas « une solution conforme à l’intérêt des finances publiques » cadtm

Au début des années 1990, éclatait « l’affaire du Crédit lyonnais », un des plus gros scandale bancaire français.

Un rapport parlementaire dénonce le système des avances et prêts à risques, notamment dans le do- maine immobilier où, avant l’effondrement du secteur, le portefeuille de la banque s’élevait à 100 milliards de francs (soit 15,24 milliards d’euros) |1|.

S’ensuit une série de scandales, notamment le rachat de la société de production et de dis- tribution Metro Goldwyn Mayer (MGM) à 5,5 milliards de francs (0,84 milliard d’euros) un an avant sa faillite ; ou encore les filiales mal gérées comme Altus finance, dont les pertes sont estimées dans un rapport très critique de la Cour des comptes sur la gestion des années 1990 à 1993, à environ 20 mil- liards de francs (3,05 milliards d’euros) ; ou encore l’affaire appelée Tapie, Lagarde ou Adidas au fur et à mesure des cyniques rebondissements et des mises en examen.

En 1993, le Crédit lyonnais, alors propriété de l’État, est en situation de quasi-faillite. Pour venir en aide à la banque, deux structures sont mises sur pied : en 1995, le Consortium de réalisation (CDR) et en 1997 l’Établissement public de financement et de restructuration (EPFR). Le CDR avait été initialement créé comme structure de défaisance du Crédit lyonnais, dont il était la filiale. Mais en 1995, la Commission européenne impose à la France de séparer le CDR de la banque. L’État français crée alors l’EPFR qui exerce la tutelle du CDR et assure son financement en souscrivant auprès du Crédit lyonnais un prêt de 130 milliards de francs (environ 19,82 milliards d’euros). Ce prêt est censé être remboursé grâce aux cessions d’actifs opérées par le CDR. Mais le montant des produits ne suffit pas à couvrir les financements. Le déficit doit donc être comblé par l’actionnaire de l’EPFR : l’État qui doit régler 4,5 milliards d’euros avant le 31 décembre 2014.

Un article de la Loi de finances rectificative de 2013 qui doit être présenté mercredi 13 novembre en Conseil des ministres « autorisera l’Agence France Trésor – le service de Bercy chargé de la dette – à emprunter 4,5 milliards d’euros sur les marchés financiers », avec pour objectif de rem- bourser « les dernières dettes générées par la quasi-faillite de cette banque publique en 1993″. L’anti- cipation de l’échéance est justifiée selon la classe politique par « des conditions de crédit, de finan- cement exceptionnelles » et constitue « une solution conforme à l’intérêt des finances publiques ».

Alors que Pierre Moscovici, ministre de l’économie déclare penser avant tout aux contri- buables, le CADTM dénonce un nouveau tour de passe-passe qui n’est ni conforme à l’intérêt des finances publiques, ni à celui des contribuables. Rappelons que les sauvetages bancaires constituent une socialisation de dettes privées. Ces sauvetages et l’endettement public qui en résulte n’ont pas servi l’intérêt de la population et sont largement illégitimes.

L’affaire du Crédit lyonnais montre de nouveau l’importance et l’urgence de mener un audit citoyen de la dette publique pour décider collectivement et démocratiquement des solutions conformes à l’intérêt général et à la justice sociale. 12 novembre par CADTM France

Notes|1| Conversion cours initial : 1 euro = 6,55957 francs

http://cadtm.org/Pour-le-CADTM-le-sauvetage-du

Lire la suite

Rocutozig |
Tysniq |
Connorwyatt120 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Rafredipen
| Agirensemblespourpierrevert
| Buradownchin