Archive | Ecologie & climat

02 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Joachim Benet Rivière (Les Champs )

paysans

« L’enseignement agricole renvoie à l’agriculture et à la ruralité, mais c’est une idée reçue »

À quoi ressemble l’enseignement agricole ? Quels sont ses liens avec les syndicats majoritaires et la vision productiviste qu’ils défendent ? Quelle est la place des savoirs agroécologiques au sein des enseignements ? Éléments de réponse avec Joachim Benet Rivière, sociologue de l’enseignement agricole technique et des formations professionnelles, au Gresco (Groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines) à Poitiers.

Qu’est-ce qui caractérise l’enseignement agricole français ?

De prime abord, l’enseignement agricole renvoie à l’agriculture et à la ruralité. Mais c’est une idée reçue. Ce terme continue de masquer la réalité et n’a d’agricole que le nom.

Pour le comprendre, il faut revenir à son histoire. Dans les années 1960, l’enseignement agricole avait deux fonctions : former les agriculteurs et former les enfants d’agriculteurs, éloignés des établissements généraux et professionnels, à d’autres métiers. Et ce afin d’assurer la modernisation. Les lycées agricoles ont donc répondu à ces fonctions et se sont tout de suite ouverts à d’autres formations, en particulier pour les filles.

Aujourd’hui, la majorité des filières ne sont pas agricoles. 40 % des élèves du secondaire y suivent des formations de services à la personne, issues des formations ménagères de l’époque. Les élèves qui ont des parents agriculteurs ne représentent quant à eux que 10% des effectifs. L’enseignement agricole s’ouvre donc sur de nouveaux secteurs et de nouveaux publics, avec le développement de la formation technique, scientifique et des passerelles avec l’enseignement supérieur.

L’enseignement agricole remplit également une autre fonction : la remobilisation scolaire pour des jeunes éloignés de l’école. C’est le cas dans les classes de quatrième et troisième, mais aussi dans les CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) et les MFR (Maisons familiales rurales).

Enfin, l’enseignement agricole s’inscrit dans une logique de transmission familiale, avec la culture du terroir et un attachement au milieu local.

Vous expliquez que, contrairement aux idées reçues, l’enseignement agricole a un lien fort avec le milieu urbain et périurbain. Pour quelles raisons ?

L’enseignement agricole vient du milieu urbain, de l’Île-de-France, avec la création de formation d’horticulteurs au 19e siècle. On connaît notamment l’École du Breuil qui forme, encore aujourd’hui, les jardiniers de la ville de Paris. Les espaces périurbains, avec leurs grandes surfaces disponibles, étaient aussi disposés à accueillir des établissements.

Ensuite, comme on pensait que les paysans avaient un retard culturel, les lycées agricoles avaient un rôle d’élévation du niveau scolaire des enfants d’agriculteurs [Ils ont d’ailleurs toujours une spécificité : les cours d’éducation socioculturelle]. En rapprochant les élèves de la ville, des activités culturelles, on imaginait qu’ils rattraperaient ce retard.

Et puis, certaines institutions comme Les Apprentis d’Auteuil ont mis en place des lycées agricoles pensés comme centre d’apprentissage pour les jeunes urbains. Historiquement, ils avaient des annexes pour les envoyer dans les campagnes. A contrario, les MFR ont essayé de transposer leur modèle pédagogique dans le milieu urbain.

Parmi les raisons, on peut aussi citer le développement de l’agriculture urbaine et l’implantation de l’enseignement agronomique en milieu urbain.

Lycées, MFR, quelles sont les différents types d’enseignement agricole et donc de pédagogie ?

Les lycées publics et privés reposent sur le même modèle que les lycées professionnels, avec un apprentissage pratique et un stage de dix semaines. Une exploitation agricole dans l’établissement permet aux élèves d’expérimenter. Les savoirs scientifiques constituent les savoirs les plus importants.

A contrario, les MFR ont une pédagogie basée sur l’alternance. Les élèves passent la moitié de l’année scolaire dans l’entreprise. Ce modèle est plus proche de celui de l’apprentissage. Les savoirs pratiques y sont les plus importants. Les MFR accueillent plus d’élèves éloignés de l’école que les lycées agricoles. Elles ont joué pleinement ce rôle de remobilisation scolaire.

Autre spécificité, l’enseignement agricole public est rattaché au ministère de l’Agriculture et non à l’Éducation nationale. Pourquoi ?

C’est une spécificité, mais à déconstruire. Certes, il y a un attachement à avoir un enseignement indépendant par rapport à l’Éducation nationale. Et le ministère de l’Agriculture a un intérêt à garder cela car la majorité de ses effectifs sont dédiés à l’enseignement agricole.

Mais l’enseignement agricole est une institution carrefour, comme le disait le sociologue François Cardi. Il est sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, mais on peut y trouver des formations de l’Éducation nationale. Le diplôme le plus important de l’enseignement agricole, c’est d’ailleurs le bac pro.

« Il y a une omerta sur la place de la FNSEA au sein de l’enseignement agricole » Joachim Benet Rivière

Ensuite, l’une des raisons qui explique cette spécificité, c’est que l’enseignement agricole est lié aux politiques agricoles. Avec un point important, la présence de la FNSEA [le premier syndicat agricole français] dans la gestion politique des lycées. Leurs représentants sont présents dans les conseils d’administration. Le président est souvent un membre du syndicat. L’enseignement agricole privé a un modèle de gestion plus autonome, mais a la crainte d’être avalé. Il y a donc une combinaison d’intérêts entre le ministère, les syndicats et les établissements privés.

La présence de la FNSEA au sein des établissements n’oriente-t-elle pas l’enseignement agricole vers un modèle plus productiviste ?

Historiquement, les politiques agricoles se sont faites en cogestion avec la FNSEA. Mais il y a une omerta sur la place de ce syndicat au sein de l’enseignement agricole. Les établissements n’en parlent pas trop et c’est donc difficile de voir comment s’exerce cette influence. Par exemple, les commissions qui établissent les référentiels de formation réunissent des syndicats agricoles. Mais on constate une opacité sur les discussions de construction de ces référentiels.

Dans le milieu agricole, ce sont plutôt les formations pour adultes qui vont valoriser un autre modèle. Il y a un clivage historique entre les formations initiales orientées vers le productivisme et les formations pour adultes qui s’adressent à des personnes en reconversion, non issues du milieu agricole, et qui sont promotrices d’agroécologie. Celles-ci ont notamment permis le développement de l’agriculture biologique.

Dans quelle mesure la formation agricole initiale, dans le secondaire, prend-elle en compte les enjeux agroécologiques ?

On constate une introduction progressive aux savoirs agroécologiques. Les formations initiales et pour adultes convergent vers une réduction des produits chimiques. Dans la formation initiale, cela se traduit par l’expérimentation de nouvelles techniques sur les exploitations agricoles des établissements.

Toutefois, les élèves sont réticents à l’égard de ces techniques, jugées moins efficaces dans la logique productiviste. Dans leur représentation, l’agroécologie est vécue comme une injonction politique car elle est associée à l’écologie. Les élèves sont très attachés à l’idée de « nourrir tout le monde ». Ils ne sont pas hostiles en tant que tel à l’agroécologie, mais ils souhaitent avant tout nourrir le monde.

Et puis, il y a le modèle enseigné et les expériences pratiques rencontrées lors de stage. Celles-ci viennent contredire les enseignements agroécologiques. Les élèves se retrouvent confrontés à différents modèles ce qui complexifie leur formation.

Comment mieux transmettre ces savoirs agroécologiques à ces futurs agriculteurs et agricultrices ?

Il existe tout un débat et des désaccords chez les chercheurs pour savoir comment transmettre ces nouvelles connaissances. Il faut déjà revenir au fait que l’agroécologie est souvent associée à la transition écologique, une notion de politique publique floue. La transition agroécologique, c’est une manière de dire qu’il n’y a pas de transformation radicale, pas de rupture. Cela va dans le sens d’un renforcement du modèle conventionnel qui serait plus durable.

« C’est presque une caricature de penser l’agroécologie à travers les grandes machines. Ça ne répond pas aux enjeux écologiques et ça maintient les agriculteurs dans une forme de dépendance »

Joachim Benet Rivière

Souvent la réponse apportée aux problématiques écologiques est de l’ordre technologique et numérique. Dans l’agroéquipement, par exemple, cela passe essentiellement par la machine pour limiter le gaspillage d’eau ou d’intrants chimiques. C’est presque une caricature de penser l’agroécologie à travers les grandes machines. Ça ne répond pas aux enjeux écologiques et ça maintient les agriculteurs dans une forme de dépendance. Mais c’est la réponse de l’agro-industrie fournie aux élèves. Des formations existent pour permettre de retrouver de l’autonomie par rapport aux agro-industriels, comme celles de l’Atelier paysan, mais elles concernent les adultes.

L’une des questions, c’est donc de savoir comment on appelle les élèves à repenser leur rapport au vivant. Cela se fait à travers l’éducation socioculturelle notamment, par le biais des enseignements. Des artistes se rendent aussi parfois en résidence dans les lycées agricoles. C’est un espace de réflexion pour les élèves mais cela reste marginal dans leur emploi du temps

Enfin, il existe un débat sur la présence des filles qui aurait permis de développer l’agroécologie. C’est un débat dangereux. Les garçons et les filles auraient construit un rapport au vivant différent alors que c’est le produit d’une éducation et d’une socialisation. Le discours selon lequel les filles et les femmes ont une autre conception du vivant peut les essentialiser.

Parlons du genre justement. L’enseignement agricole, réputé majoritairement masculin, intègre-t-il désormais pleinement les filles ?

La part des filles est plus importante dans l’enseignement agricole que dans les lycées professionnels. Elles représentent presque 50 % des effectifs, un poids important.

Toutefois, elles sont majoritairement présentes dans des filières ou certaines spécialisations qui préparent moins aux métiers agricoles : dans les formations de services à la personne, les filières hippiques ou l’horticulture.

A contrario, dans le bac pro équipement, qui forme les réparateurs et les commerciaux, on trouve 98 % de garçons. Il y a donc une ouverture importante aux filles dans l’enseignement agricole, mais au sein des filières, on retrouve la même ségrégation de genre que dans l’enseignement professionnel.

Ensuite, on constate un problème au niveau des politiques publiques, qui pensent la mixité du côté des filles. Celles-ci ont tendance à mettre en avant le portrait de femmes agricultrices alors qu’on a rarement des politiques de communications qui incitent les garçons à investir des filières majoritairement féminines.

Enfin, la plus grande présence de femmes est une réponse à la crise du renouvellement mais les filles s’autocensurent contrairement aux garçons. Elles sont également plus souvent en difficulté pour trouver des maîtres de stage dans les filières majoritairement investies par des hommes.

« Une politique d’extrême droite bouleverserait donc les fondements de l’enseignement agricole » Joachim Benet Rivière

Enfin, l’enseignement agricole est très lié à la politique, dont le paysage est en plein bouleversement. Comment l’avancée de l’extrême droite influe-t-elle sur la formation agricole ?

L’enseignement agricole accueille des élèves en situation de vulnérabilité : élèves en situation de handicap, jeunes placés en familles d’accueil, migrants allophones, etc. Cela résulte d’une histoire issue du catholicisme social qui a proposé des formations à des élèves fragiles ou démunis. Ces derniers représentent une ressource, une solution pour répondre à la crise de recrutement des métiers agricoles. Mais ces populations sont aussi les plus directement visées par les politiques d’extrême droite. Une politique d’extrême droite bouleverserait donc les fondements de l’enseignement agricole.

Toinon Debenne

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02 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Ouragan (Reporterre)

Après le passage de l'ouragan Hélène, Trump et Harris éludent la question climatique

Atlanta, Géorgie (États-Unis), correspondance

Après le passage de l’ouragan Hélène, Trump et Harris éludent la question climatique

Après le passage et les 110 morts de l’ouragan Hélène aux États-Unis, les candidats à l’élection présidentielle cherchent à tirer profit de la catastrophe. Sans pointer du doigt la responsabilité du changement climatique.

Des centaines de personnes sont encore portées disparues. Quelques jours après l’arrivée de l’ouragan Hélène sur les côtes de la Floride jeudi 26 septembre, le bilan est considérable dans le sud-est des États-Unis. Il a touché terre en catégorie 4, sur une échelle de 5. À mesure qu’il progressait vers le Nord, il a rétrogradé en « tempête tropicale », mais les conséquences en ont quand même été désastreuses.

Plus d’une centaine de personnes sont mortes dans les États de Floride, de Géorgie et de Caroline du Sud, ainsi que dans le Tennessee et la Caroline du Nord. De nombreuses routes ont été coupées, des quartiers inondés, et des villes presque détruites. Dans certaines régions, les opérations de secours cherchaient encore ce lundi 30 septembre, par tous les moyens possibles, à accéder aux sinistrés.

Six cents personnes étaient portées disparues le 30 septembre, selon l’administration de Joe Biden. Le président a annoncé se rendre en Caroline du Nord mercredi 2 octobre. La campagne présidentielle s’est aussi invitée dans ce déluge. Donald Trump était lundi à Valdosta, dans le sud de la Géorgie. L’État est un des plus touchés, avec la Caroline du Nord.

Des « swing states » particulièrement touchés

Les deux sont des « swing states », des États pivots, où une victoire est importante, sinon essentielle, pour les candidats. Devant des bâtiments en ruine, le candidat républicain ne cache pas sa casquette « Make America Great Again », son slogan de campagne, vissée sur sa tête. Fidèle à lui-même, il a aligné les mensonges, accusant le président Joe Biden d’être en train de « dormir », une allusion à son âge, et de ne pas avoir réagi à cette catastrophe. Il a affirmé que le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, un Républicain, « a appelé le président sans avoir de réponse ».

Le gouverneur a contesté ces faits, expliquant que le président Joe Biden l’avait appelé la veille pour lui proposer de l’aide — chaque État, dirigé par son gouverneur, est en première ligne pour gérer de tels scénarios climatiques, et l’État fédéral, dirigé par Washington, peut venir en aide avec ses ressources financières et logistiques.

Donald Trump s’en est également pris au gouverneur démocrate de Caroline du Nord, Roy Cooper, l’accusant de « délibérément ne pas aider les gens dans les zones républicaines ». « Ce qui me met en colère [c’est qu’il] sous-entend que nous ne faisons pas tout ce qui est possible. […] C’est faux et c’est irresponsable », a déclaré en réponse Joe Biden. « Notre nation est avec vous, et notre administration continuera de faire tout ce qu’elle peut », a déclaré Kamala Harris. La vice-présidente s’est également entretenue avec les autorités fédérales de gestion de telles crises.

« La crise climatique en action »

Même s’il est difficile d’évaluer la part exacte du changement climatique dans de telles catastrophes climatiques, ces événements — et leur puissance — en sont bel et bien une conséquence. « Ne vous trompez pas : les ravages inimaginables qu’on voit à travers le sud-est [des États-Unis] sont la crise climatique en action. Tant que nous maintenons le statu quo sans limites de l’utilisation des énergies fossiles, ces désastres seront plus fréquents, plus graves, et plus mortels », a déclaré le président de l’organisation environnementale Sierra Club, Ben Jealous.

Sauf qu’aucun des deux candidats n’a évoqué le changement climatique dans ses prises de paroles. Ce n’est pas surprenant de la part de Donald Trump, qui a maintes fois répété son attachement aux énergies fossiles, et son souhait d’abattre les régulations contre les entreprises polluantes. Mais Kamala Harris n’a pas davantage souligné le rôle du changement climatique. Depuis plusieurs mois, la candidate démocrate a plus que lissé son discours sur l’environnement, pour paraître moins radicale aux yeux des électeurs indécis. Reste à savoir si les personnes sinistrées, elles, en tiendront rigueur aux candidats.

Edward Maille 2 octobre 2024

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01 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Epizooties (Reporterre)

Trois épidémies simultanées : un désastre inédit pour les troupeaux

Epizooties (Reporterre) dans Altermondialisme carte_epizooties
Foyers de maladies en France au 24 septembre 2024. © GDS France

Depuis cet été, trois épizooties touchent simultanément le pays. Cette situation inédite, qui a notamment coûté la vie à des milliers de brebis partout en France, pourrait se reproduire.

Rochepaule (Ardèche), reportage

Sous un hangar, dans la montagne ardéchoise, trois animaux sont enfermés dans un petit enclos. Ces brebis sont les dernières en date à avoir été contaminées par la fièvre catarrhale ovine (FCO-8) à la ferme Le Repaire du lézard. Une agnelle est encore clouée au sol, incapable de se lever. Lina, 9 ans, lui offre à boire pour tenter de lui redonner des forces. « Elle a les pattes tordues, on l’a récupérée dans les ronces », explique la petite fille en tendant un seau d’eau à l’animal.

Depuis la mi-août, cette famille d’éleveurs a vu vingt-sept de ses bêtes périr de la FCO-8. « On a perdu 37 % du cheptel », se désole Mathilde Chopin. L’éleveuse et son compagnon, Ivan Bouvet, se remémorent ce mois d’août difficile, quand, chaque jour, ils allaient au pré la boule au ventre, sachant qu’ils trouveraient, une fois encore, une brebis morte qu’il faudrait tracter sur la pente abrupte jusqu’au bac d’équarrissage. « Ce n’était pas forcément les plus vieilles ou les plus faibles, certaines allaient très bien et, en quelques jours, on les a perdues. Franchement, c’est dur », dit l’éleveuse.

Des épizooties inédites en France

En Ardèche, la mortalité dans les élevages a explosé, multipliée par cinq certaines semaines par rapport à la normale. Les moutons sont les plus touchés avec près de 2 000 enlèvements par les services d’équarrissage depuis la mi-juillet [1]. « En sachant que le chiffre est sous-estimé en raison du décalage entre le terrain et les remontées d’information », précise Margot Brie, directrice du Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche.

Au sud du pays, plusieurs départements ont subi le même sort. Dans la Drôme voisine, certains éleveurs ont même perdu plus de quatre-vingt dix brebis en quelques semaines.

Cette grippe foudroyante n’est pourtant pas nouvelle. Décrite pour la première fois en Afrique du Sud au XIXe siècle, elle a fait son apparition en Europe méditerranéenne à la fin des années 90. Vingt-cinq ans plus tard, la France vit une situation inédite avec trois épizooties simultanées. En plus du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine — il s’agit de différentes « variétés » d’un même virus —, deux autres virus mortels pour les ruminants sévissent dans le pays : la maladie hémorragique épizootique (MHE) [2] dans le quart sud-ouest, et la FCO-3 dans le nord-est.

Toutes ces maladies ont un point commun : elles sont transmises par des moucherons infectés, les culicoïdes. Ces insectes femelles de quelques millimètres creusent la peau des moutons, vaches et chèvres jusqu’à pouvoir se nourrir de leur sang, essentiel à la maturation et la ponte de leurs œufs. D’un repas à l’autre, l’insecte transporte l’infection, contamine un nouvel animal et ainsi de suite. Des vecteurs de maladies communs, puisqu’on retrouve les culicoïdes partout dans le monde, avec plus d’un millier d’espèces recensées.

Mondialisation et crise climatique

Si les virus existent en Europe depuis deux décennies et que les insectes se sont adaptés aux environnements locaux, alors comment expliquer la crise sanitaire actuelle ? Face à cette question, les chercheurs restent prudents. « Pour l’instant, on ne sait pas exactement pourquoi ces maladies émergent davantage. Mais on a un faisceau de preuves », dit Thomas Balenghien, vétérinaire entomologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Ces indices sont en réalité deux faces d’une même pièce : l’activité humaine. D’un côté, l’accélération des échanges qui facilite l’introduction de la maladie sur de nouveaux territoires. Et de l’autre, la hausse des températures qui affecte les culicoïdes, en augmentant leur abondance ou la fréquence de leurs repas selon les zones [3].

Depuis la première introduction de la fièvre catarrhale en Europe du Nord, en 2006, les expertises sur le sujet ont fait un bond. Désormais, les culicoïdes sont étudiés de près, une veille sanitaire internationale a été mise en place et des vaccins sont développés par les laboratoires. Mais les mystères persistent… Si l’apparition de la MHE venue d’Espagne était attendue, rien n’explique l’émergence d’une nouvelle souche de FCO-8 dans le Massif central en août dernier, ni l’introduction de la FCO-3, aux Pays-Bas [4], un mois plus tard. Mutation d’un virus, arrivée de culicoïdes contaminés via l’importation, déplacements d’animaux non déclarés… Les hypothèses sont nombreuses.

« Tant qu’on n’a pas compris le mécanisme, il est probable que ça se reproduise, car on ne peut pas agir dessus », reconnaît le chercheur du Cirad. Aujourd’hui, il existe une trentaine de types de fièvre catarrhale et neuf sérotypes de maladie hémorragique. D’autres épizooties sont aussi surveillées de près ; la peste porcine présente en Allemagne ou encore la peste des petits ruminants détectée en juillet dernier, en Grèce et en Roumanie.

Un modèle économique à bout de souffle

Pour l’heure, dans les fermes, chacun gère la maladie au jour le jour. Éleveurs et éleveuses tentent de soulager les bêtes qui vivent avec des articulations enflées, des abcès, de la fièvre, des congestions, parfois une cyanose de la langue, des difficultés respiratoires, entre autres symptômes.

« On a pu soigner certaines brebis, mais il fallait vraiment qu’elles soient repérées et prises en charge très vite. En plein milieu de l’été, quand les bêtes sont en montagne, cachées au milieu des fourrés, c’est quasiment mission impossible », observe Virginie Soulageon, vétérinaire en Ardèche. Au vu de la tension actuelle dans les élevages, il n’a pas été possible de la suivre en intervention. À l’autre bout du fil, sa fatigue est palpable : « On a essayé de faire au mieux, dans la panique générale… C’est du cas par cas. »

Pour cette jeune vétérinaire, cette crise sanitaire est d’abord imputable à un modèle économique dans lequel les éleveurs ovins peinent à subsister : « Cela faisait des mois qu’on appelait à la vaccination contre la FCO-8, mais les agneaux ont tellement peu de valeur que souvent les éleveurs ont préféré ne pas acheter les doses. En fait, tout le monde vit dans la misère : les animaux et les paysans. »

À Rochepaule, Mathilde Chopin fait le calcul : « Avec 70 bêtes, il fallait compter 1 200 euros les deux doses. Sachant que certaines peuvent quand même être malades derrière [parmi les effets secondaires, on compte notamment l’avortement]. » Après l’hécatombe de cet été, le couple a décidé de vacciner les survivantes, d’abord contre la FCO-8, puis contre la FCO-3 dont les doses sont financées par l’État. Une troisième campagne de vaccination contre la MHE pourrait encore venir s’ajouter à cela. « C’est tout récent, on n’a pas de retour dessus. Est-ce qu’on prend le risque de le faire à nos animaux ? Je pense qu’on verra selon ce qu’on nous dit quand la maladie commencera à s’approcher. »

Comme beaucoup d’éleveurs de brebis, Mathilde et Ivan risquent de subir une saison blanche. Outre la perte d’une partie du troupeau, ils s’attendent à ne pas avoir d’agneaux cette année en raison des troubles de la reproduction induits par la FCO. « Je pense aussi aux froma-gers… Sans mise bas, ils n’auront pas de lait », dit Mathilde. À ses côtés, Ivan alerte : « C’est une crise qui secoue le pays. Il faut vraiment que le gouvernement en prenne conscience. » La nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, est ainsi attendue de pied ferme au Sommet de l’élevage, qui s’ouvre le 1er octobre à Clermont-Ferrand. En attendant, tous espèrent voir les températures baisser pour neutraliser les culicoïdes et les épizooties, au moins pour quelques mois.

Pauline De Deus 1er octobre 2024

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28 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Nucléaire Rouen (ODN) 11 Octobre

odn

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28 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Vézin le Coquet

Vézin le Coquet dans A gauche du PS

 Ille-et-Vilaine :

Fête des récoltes – les luttes paysannes en Bretagne,

Vezin-le-Coquet, du vendredi 4 octobre 2024 à 18:00 au dimanche 6 octobre 2024 à 20:00

Venez fêter avec nous les récoltes du Réseau de Ravitaillement Rennais (R2R) et des greniers des Soulèvements ! La deuxième édition de la fête des récoltes se déroulera le 4, 5 et 6 octobre, à l’occasion du chantier maraîchage d’octobre du Réseau de Ravitaillement des luttes du pays rennais (R2R) et des Greniers des Soulèvements de la Terre.

Comme l’année dernière, des chantiers maraîchage auront lieu le samedi et le dimanche matin. Nous récolterons les courges et préparerons les parcelles pour la saison prochaine. L’ensemble de la production sera destinée à nourrir nos grèves et mobilisations, dans l’optique de permettre une autonomisation au moins alimentaire des mouvements sociaux.

https://agenda.terresdeluttes.fr/

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27 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Rouen

penli

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25 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Biodiversité (Reporterre)

bio

Gouvernement Barnier : la biodiversité portée disparue

La biodiversité n’apparaît plus dans l’intitulé des responsabilités attribuées au ministère de l’Écologie. Un effacement qui montre la priorité donnée à la transition énergétique et au nucléaire.

C’est une disparition discrète mais inquiétante. La biodiversité s’est volatilisée de l’organigramme du nouveau gouvernement Barnier. Plus de secrétariat d’État ni de ministre délégué. La préservation du vivant n’apparaît pas non plus officiellement dans le portefeuille d’Agnès Pannier-Runacher, nouvelle locataire de l’Hôtel de Roquelaure. « La biodiversité est orpheline de la République », constate, amer, Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.

Il y a pourtant du pain sur la planche, à l’heure de la sixième extinction de masse. Après des années de gestation, la Stratégie nationale biodiversité (SNB) avait finalement été présentée fin novembre 2023. Avec quelque 200 actions à mettre en œuvre pour « stopper et inverser l’érosion du vivant » d’ici à 2030, selon l’ancienne secrétaire d’État Sarah El Haïry.

Las, depuis un an, « rien n’a avancé, voire on a reculé », peste le vice-président de France Nature Environnement Nicolas Richard. En cause, notamment : l’entourloupe des macronistes sur la réduction des pesticides.

Pour plusieurs observateurs, la biodiversité a ainsi été sacrifiée sur l’autel de la croissance verte. En clair : il faut continuer de produire, quoi qu’il en coûte — prière aux « peine-à-jouir » de repasser plus tard. Et histoire de prendre en compte (tout de même) le changement climatique, il s’agit de tout miser sur l’électrification de nos usages. Autrement dit, pour Emmanuel Macron et ses acolytes, la mutation écologique de notre société se résume désormais à un mot : le nucléaire.

« La transition nucléaire bénéficie d’une attention présidentielle sans commune mesure avec celle accordée à la nature », constate, sur X (ex-Twitter), l’avocat spécialisé Arnaud Gossement. L’énergie bénéficiera d’ailleurs d’un secrétariat d’État dédié auprès de Mme Pannier-Runacher… contrairement à la protection de l’environnement. « C’est un message politique évident », note cet expert.

Pour lui, « la transition énergétique a absorbé la transition écologique ». Un avis partagé par Allain Bougrain Dubourg : « Agnès Pannier-Runacher a clairement donné sa priorité à l’énergie, sans se préoccuper des conséquences sur la biodiversité, dénonce-t-il. Je trouve que ça relève d’un mépris inacceptable. »

Outre la biodiversité, cette vision étriquée de l’écologie a fait d’autres victimes collatérales. « Même si le nom du ministère s’est agrandi, son périmètre s’est rétréci, remarque Nicolas Richard. Il n’y a plus la mer, ni le logement. Donc le ministère perd tout effet de levier possible sur des sujets plus larges. » L’économie circulaire a également perdu son secrétariat d’État. Quant à l’artificialisation des sols, nul ne sait pour l’heure qui devra traiter ce sujet brûlant.

Selon nos confrères de Contexte, la nouvelle ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques devrait bien hériter de la biodiversité dans ses attributions. Agnès Pannier-Runacher a d’ailleurs mentionné le sujet lors de sa première déclaration, samedi 21 septembre : « Sortir des énergies fossiles, adapter notre pays aux effets du dérèglement climatique, stopper l’effondrement de la biodiversité et inverser la tendance : ce sont les défis du siècle », a-t-elle tweeté.

Reste à savoir si elle joindra les actes à la parole, notamment lors de l’examen du budget 2025. Dans ses premières versions, celui-ci esquissait de nouvelles coupes drastiques dans les caisses du ministère de l’Écologie, en particulier sur le volet biodiversité, qui pourrait être amputé d’un quart de ses financements.

Lorène Lavocat 24 septembre 2024

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25 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Brennilis (Ouest-France FR3)

ankou brennilis

Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis commencera fin 2024

L’Autorité de sûreté nucléaire (ARS) a confirmé, ce lundi 23 septembre 2024, le début du démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), à l’arrêt depuis 1985. Il faudra environ dix-sept ans pour mener à bien l’opération, dont le coût était estimé à 850 millions en 2020.

En Bretagne, le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), à l’arrêt depuis 1985, « va être engagé à partir de la fin de l’année » 2024. C’est ce qu’a annoncé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ce lundi 23 septembre, dans une conférence de presse.

Depuis la signature du décret permettant le démantèlement complet de la centrale nucléaire bretonne, le 26 septembre 2023, l’ASN avait un an pour instruire le dossier et donner son autorisation. Le texte, signé par Élisabeth Borne, fixe des objectifs de propreté radiologique.

L’ASN, cet organisme qui contrôle la sûreté nucléaire au nom de l’État, précise que ses « décisions à venir encadreront les modalités de l’assainissement du site dont la date de fin de démantèlement est prévue à 2041 ».

« La conduite du projet est satisfaisante »

L’ASN annonce également avoir autorisé, en avril 2023, « l’arrêt du rabattement de la nappe phréatique sous la station de traitement des effluents ». Elle a aussi « poursuivi la révision des décisions encadrant les rejets et les prélèvements d’eau, l’instruction des règles générales d’exploitation et du plan d’urgence interne pour le démantèlement complet ».

Tout en estimant que « la conduite du projet de démantèlement est satisfaisante », l’ARS rappelle que EDF, exploitant de la centrale, « doit veiller au respect des échéances prescrites pour la réalisation des contrôles périodiques et à la traçabilité des caractéristiques des matériaux en vue de leur réutilisation ou du déclassement ultérieur de l’installation ».

Le développement des petites centrales nucléaires en France est-il une solution durable pour la transition énergétique ?

Retour à l’herbe prévu en 2041

En décembre 2023, la directrice du site pour EDF, Marianne Fajeau, a précisé le calendrier de l’opération, devant la Commission locale d’information (Cli) des monts d’Arrée, en réunion publique annuelle.

De 2024 à 2027, le chantier sera préparé. En 2028 et 2029, des ateliers blindés devraient être installés, permettant de 2030 à 2036, de démanteler la cuve et les structures activées. L’enceinte devrait être démolie en 2039 et 2040 pour un retour à l’herbe prévu pour 2041. Coût du chantier évalué en 2020 : 850 millions d’euros.

23/09/2024

https://www.ouest-france.fr/

Démantèlement de la centrale de Brennilis : une opération de 17 ans pour espérer « un retour à l’herbe »

Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis en Bretagne vient de reprendre et s’étalera sur 17 ans, jusqu’en 2041. L’objectif est de rendre le site à un usage non nucléaire, avec un retour à l’état naturel ou industriel.

Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, en Bretagne, vient de reprendre. Un chantier de longue haleine qui devrait durer 17 ans, avec pour objectif final de rendre le site à un usage non nucléaire, voire naturel. Retour sur les étapes clés de ce projet ambitieux.

Selon Gaëtan Lafforge-Marmet, représentant de l’Agence de Sécurité Nucléaire (ASN), cette opération s’étalera jusqu’en 2041. L’objectif final : redonner au site un usage non nucléaire, voire le rendre disponible pour tout type d’activité, avec un « retour à l’herbe ». Au minimum, la zone pourrait être réhabilitée pour un usage industriel.

Une phase de préparation déjà en cours

Les opérations de démantèlement ont redémarré, et la première étape, en cours actuellement, consiste à préparer le terrain pour les travaux à venir.

« Pendant les 3 à 4 prochaines années, il s’agira de dégager l’espace autour du bloc réacteur », explique Gaëtan Lafforge-Marmet, représentant de l’Agence de Sécurité Nucléaire. Cette phase, appelée « mise en propreté », implique des découpes ciblées dans les structures existantes pour libérer de l’espace et faciliter la future déconstruction. Les matériaux retirés, potentiellement contaminés, seront ensuite acheminés vers des sites spécialisés pour un stockage sécurisé.

« Pendant 3 à 4 ans, nous allons dégager de l’espace autour du bloc réacteur », explique Gaëtan Lafforge-Marmet, chef de la division de Caen à l’ASN.

Le réacteur : un démantèlement prévu dans 7 à 8 ans

La phase la plus complexe interviendra dans plusieurs années : le démantèlement du bloc réacteur lui-même. Il faudra encore attendre entre 7 et 8 ans avant d’entamer cette étape cruciale, qui représente le cœur des travaux de démantèlement. « C’est un chantier délicat qui nécessite une préparation minutieuse et le recours à des techniques spécifiques pour éviter tout risque », souligne le représentant de l’Agence de Sécurité Nucléaire.

Remettre le site à l’état naturel

La dernière étape consistera à déconstruire l’enceinte de la centrale et à réhabiliter le site. Si tout se déroule comme prévu, ces travaux devraient s’achever d’ici 17 ans, permettant de rendre la zone à un usage non nucléaire.

L’ambition affichée est claire : un retour à l’herbe, symbolisant la réintégration de ce site industriel dans son environnement naturel. « Brennilis contient aujourd’hui peu de substances radioactives, et les risques sont limités », rassure Gaëtan Lafforge-Marmet.

Un projet de longue durée, pour une centrale mise à l’arrêt en 1985.

Avec Maxime Lahuppe.  Benoit Thibaut  24/09/2024

https://france3-regions.francetvinfo.fr/

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20 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Rouen Penly (SDN)

sem11mie-Z3-tepco-nucleaire-japon

Seine-Maritime : Evènement national antinucléaire à Rouen et Penly, les 12 &13 octobre

Appeler Françoise 06 64 33 91 29 ou Hubert 06 72 18 89 29.
Le programme détaillé ci dessous. Nous avons des tracts et des affiches à diffuser partout !
Nous devons rester mobilisé-e-s, les deux sites réclament leurs EPR de nouvelle génération !
Françoise et Hubert

Village info et déambulation géante et festive contre la relance ! Le nucléaire c’est fini !
Avec les projets de nouveaux réacteurs nucléaire (EPR2) à Penly, Gravelines et au Bugey, le maintien en fonction des vieux réacteurs et la « modernisation » de l’arsenal nucléaire militaire français ;

Avec, à la Hague, les 2 nouvelles piscines d’entreposage de combustible usé prévues, et les nouvelles usines envisagées pour l’extraction du plutonium ;

Avec le projet de méga poubelle radioactive à Bure ;

Le lobby nucléaire veut prolonger son cortège de méfaits, de crimes environnementaux et de pollutions ! Il est temps d’y mettre un terme !

Venez nombreux et nombreuses au week-end de mobilisation contre la relance du nucléaire à Rouen, du 11 au 13 octobre !

Nous nous retrouverons à quelques kilomètres du site nucléaire de la centrale de Penly, supposé accueillir la première paire de réacteurs EPR2. Faisons de cet événement un symbole de notre résistance face au nucléaire. Les nouveaux réacteurs ce ne sera ni à Penly ni ailleurs !

Oui à la sobriété et l’efficacité énergétique ;
Oui à des énergies propres, renouvelables et décoloniales ;
Oui à la paix !

Une mobilisation organisée par la Coordination Antinucléaire

Des dizaines de militant⋅es des quatre coins du territoire se sont réuni⋅es tout au long de l’année pour préparer ces trois jours de rencontres, de luttes et de fêtes.

À 20H30 : Conférence : Nucléaire : stop ou encore ? Faut-il construire des EPR à Penly ou ailleurs ? Quelles consommations et productions d’énergie au XXIe siècle ?

Un débat animé par Stéphane Lhomme (directeur de l’Observatoire du nucléaire)

Lieu : Mairie de proximité Saint-Sever,
10-12 rue Saint-Julien, Salle J. Billard, 76 000 Rouen

Samedi 12 octobre à Rouen :
10H30 : Ouverture du village associatif antinucléaire : Quai rive gauche de la Seine (accès par le quai Cavelier de La Salle)

14H30 : Départ de la manifestation

Dimanche 13 octobre à Penly :
RDV à 11H sur la plage de St Martin en Campagne face à la centrale nucléaire de Penly

Nous y planterons des bâtons, symboles de notre résistance antinucléaire pour marquer sur la plage notre détermination à lutter contre l’installation de nouveaux réacteurs, en Normandie et partout ailleurs et contre tous les nouveaux projets atomiques (Giga poubelle souterraine à Bure, production de tritium pour la Bombe à la centrale de Civaux, etc.).

Nous monterons un mur de la honte de l’industrie nucléaire mortifère et célébrerons nos victoires !

(Pensez à prendre votre pique-nique).

LE NUCLÉAIRE C’EST FINI !

Pour nous aider à financer l’évènement : faites un don à Stop EPR ni à Penly ni Ailleurs en cliquant ici !

https://www.sortirdunucleaire.org/scenarios

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16 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

inondations ( Reporterre )

cirer

Pourquoi la tempête Boris a provoqué l’une des « inondations du siècle » en Europe

Les pertes humaines et les dégâts causés par le passage de la tempête Boris en Europe de l’Est sont importants. Des pluies 20 % plus fortes en raison du changement climatique.

Au moins onze morts (pour la plupart noyés), plusieurs disparus, des villes submergées par les flots, des centaines de milliers de foyers privés d’électricité… La tempête Boris, qui s’abat depuis le 13 septembre sur l’Europe centrale et orientale, a semé le chaos sur son passage. En certains endroits, les stations météorologiques autrichiennes ont enregistré jusqu’à 350 millimètres de pluie, soit quatre fois plus que la moyenne des précipitations du mois de septembre, selon les services météorologiques nationaux.

La Roumanie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ont elles aussi souffert de précipitations exceptionnelles. À Stronie Śląskie, dans le sud-ouest de la Pologne, une rivière en crue a fait céder un barrage, projetant une vague monstrueuse sur la ville de Kłodzko (25 000 habitants). Deux ponts ont également été emportés par les flots à Głuchołazy, à une soixantaine de kilomètres à l’est. Entre la Pologne et la République tchèque, le trafic ferroviaire a dû être suspendu.

La région de Galați, à l’est de la Roumanie, fait partie des plus sinistrées. 15 000 personnes auraient été directement affectées par la pluie diluvienne, selon les autorités. Le village de Slobozia Conachi a été quasi englouti. 700 maisons ont été inondées, d’après son maire, Emil Dragomir. Les terres agricoles ont elles aussi été dévastées par la violence des flots.

Aux sources de cette tempête, qui devrait durer jusqu’au mardi 17 septembre : une descente d’air d’origine polaire. À son arrivée aux latitudes méditerranéennes, cette masse d’air froide a rencontré de l’air chaud et humide en provenance des mers Noire et Méditerranée.

Toutes deux sont en ce moment anormalement chaudes, souligne le chercheur et expert en modélisations climatiques Tommaso Alberti dans un communiqué. En certains endroits, la température de surface de la grande bleue dépasse de 7 °C les moyennes saisonnières, pouvant alimenter les tempêtes en eau évaporée. La dépression est allée s’établir au-dessus de l’Europe centrale, où elle s’est retrouvée bloquée entre des anticyclones… la rendant encore plus dangereuse.

Des pluies 20 % plus fortes avec la crise climatique

La probabilité de rencontrer une coulée d’air aussi frais à cette période de l’année est exceptionnellement faible : de l’ordre de 1 chance sur 100, explique sur X le climatologue et directeur de recherche au CNRS Christophe Cassou. En raison du changement climatique, sa formation est cinq fois moins probable aujourd’hui qu’il y a trente ans. « Mais si elle se forme, le changement climatique en augmente l’impact, car la goutte froide contient davantage d’eau potentiellement précipitable », écrit le scientifique sur le réseau social.

Dans une étude d’attribution rapide publiée le 16 septembre, les scientifiques du consortium européen ClimaMeter — qui étudie les facteurs des évènements météorologiques extrêmes — estiment que le changement climatique a augmenté de 20 % les fortes pluies de la tempête Boris.

Afin de parvenir à ce résultat, les chercheurs se sont appuyés sur des données météorologiques relatives aux quarante dernières années, et ont comparé les systèmes dépressionnaires observés à la fin du XXe siècle (1979-2001) et ceux observés lors des dernières décennies (2001-2023), davantage marquées par le changement climatique. Ils ont également évalué la contribution de la variabilité naturelle du climat.

« Nous vivons actuellement la deuxième “inondation du siècle” en Europe de l’Est en l’espace d’un seul été [des pluies d’une rare intensité ayant déjà ravagé l’Allemagne en juin dernier], a réagi dans un communiqué le climatologue Davide Faranda, coauteur de cette étude. Mais il ne s’agit pas seulement de catastrophes naturelles isolées. Les recherches montrent que les précipitations extrêmes deviennent plus fréquentes et plus intenses en raison du changement climatique provoqué par l’Homme. »

Afin d’éviter la multiplication de ces catastrophes, nous devons de toute urgence « cesser de brûler du charbon dans nos hauts fourneaux, du gaz dans nos maisons et de l’essence dans nos véhicules », rappelle le directeur de recherche au CNRS.

https://reporterre.net/

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