Archive | Ecologie & climat

01 mars 2025 ~ 0 Commentaire

Conférence

nukehugger

OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE

Conférence de Stéphane Lhomme
Samedi 15 mars à 19 h à Belle-Île-en-Mer
salle Ad hoc (près de l’Hôtel de Ville, le Palais)

« Nucléaire, renouvelables, économies d’énergie : qui sauvera le climat ? »

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01 mars 2025 ~ 0 Commentaire

Observatoire du Nucléaire

Santa Claus standing on sea beach with arms raised.


- « Intelligence » artificielle et nucléaire virtuel
- EPR de Flamanville : toujours pas !
- Réacteurs EPR 2 : le fiasco se précise…
- EDF : les étaux se resserrent…
- Nucléaire : autopsie de la désinformation
- Les atomistes européens s’agitent…
- Toujours de belles annonces pour les SMR…
- La submersion… par les renouvelables !
- Sobriété authentique vs intelligence artificielle
- Le nucléaire nous contamine chaque jour…
- Le nucléaire n’existe pas sans la corruption
- Iter : fusion, illusion, consternation…
- Fukushima et le Japon : un livre pour vous

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28 février 2025 ~ 0 Commentaire

Pétroliers (Reporterre)

gaz de schiste

Les pétroliers tournent le dos sans complexe à la transition climatique

La major pétrolière BP vient d’annoncer qu’elle allait augmenter ses investissements dans les énergies fossiles. Un revirement climaticide et décomplexé que d’autres multinationales ont opéré avant elle.

Le retournement est aussi spectaculaire que climaticide. Le groupe pétrolier britannique BP a annoncé, le 26 février, revoir de fond en comble sa stratégie d’investissement en tournant le dos aux renouvelables et en développant massivement la production d’énergies fossiles.

La multinationale prévoit d’augmenter ses investissements dans le pétrole et le gaz à 10 milliards de dollars, soit 20 % de plus, par an. Avec l’ambition d’augmenter fortement sa production d’énergies fossiles d’ici 2030, soit un renoncement complet à ses objectifs précédents qui visaient une diminution de 25 % en 2030 par rapport à 2019.

En parallèle, le groupe va réduire de 5 milliards de dollars par an ses financements des projets de transition, qui ne représenteront, en tout, plus que 1,5 à 2 milliards de dollars par an. L’objectif assumé est d’aller vers les activités rapportant le plus d’argent. « Avec une inébranlable attention sur la croissance à long terme de la valeur actionnariale », a précisé Murray Auchincloss, le directeur général de BP.

Des multinationales décomplexées

Ces annonces vont à rebours de toutes les préconisations des scientifiques. Il faudrait réduire drastiquement dès maintenant l’utilisation d’énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone en 2050, nécessaire d’après le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour limiter le désastre climatique à 1,5 °C de réchauffement global. L’Agence internationale de l’énergie appelait pour cela, dès 2021, à l’arrêt immédiat du développement ou de l’extension de tout nouveau projet pétrogazier.

« Ce revirement de BP est absolument dramatique pour le climat », dit Louis-Maxence Delaporte, analyste énergie pour l’ONG Reclaim Finance. « Ils privilégient le court terme et l’intérêt de leurs actionnaires au détriment d’un avenir soutenable. C’est un énorme pas en arrière, dont ils ne se cachent même pas. Nous appelons les banques et investisseurs à arrêter de les soutenir tant qu’il n’y a pas d’actes concrets engagés dans la transition ».

BP est pourtant loin d’être la première major pétrolière à insulter l’avenir en toute décontraction. C’est même plutôt la norme. Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, assume ouvertement de continuer à produire toujours plus d’énergies fossiles. La multinationale française développe les projets climaticides par dizaines partout dans le monde. Début février, Total annonçait également réduire ses investissements dans les énergies bas carbone.

Une dynamique catalysée par Trump

Shell, Exxon, Chevron… Tous les grands groupes pétroliers continuent d’investir dans les énergies fossiles, avec le soutien des plus grandes banques du monde. En France notamment, mais surtout aux États-Unis, où les plus grosses institutions financières ont ouvertement abandonné leurs engagements climatiques en quittant début janvier l’initiative Net-Zero Banking Alliance, qui visait à aligner les investissements sur une trajectoire neutre en carbone en 2050.

Une dynamique catalysée par l’élection de Donald Trump et par ses promesses de forer toujours plus de pétrole. « Toutes ces majors pétrolières n’ont jamais été alignées sur les objectifs climatiques mais elles mettaient jusque-là en avant leurs projets de transition. Elles semblent maintenant décomplexées et ne cachent plus du tout leurs stratégies de développement des énergies fossiles », observe Louis-Maxence Delaporte.

Les jeux était pourtant déjà faits, bien avant l’élection de Donald Trump, d’après certains analystes. L’économiste Maxime Combes alerte depuis dix ans sur le verrouillage structurel qui lie ces multinationales aux énergies carbone.

« Ces vingt dernières années, chaque fois que Shell, BP ou les autres ont annoncé à leurs actionnaires une révision à la baisse de leurs prévisions d’exploitation d’énergies fossiles, ça a entraîné pour eux une perte majeure de valorisation boursière, souligne-t-il. L’extrême financiarisation du secteur fait qu’ils ne peuvent prendre aucune décision cohérente avec la lutte contre le changement climatique sans se faire hara-kiri sur au moins la moitié de leur valorisation boursière. »

« Personne n’a de plan concret pour démanteler ces multinationales »

Le blocage est même encore plus systémique, selon l’économiste. Car la puissance économique de ces multinationales leur confère un pouvoir de déstabilisation globale sur l’économie, faisant d’elles des entreprises « too big to fail », « trop grosses pour faire faillite ». « Imaginons que le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, soit soudainement touché par la grâce et annonce la fin des fossiles. Total étant un acteur majeur du CAC40, cela pourrait provoquer une déstabilisation financière de la place de Paris et créer un choc financier important. On est dans une situation d’impossibilité radicale d’être à la hauteur du défi climatique », explique Maxime Combes.

Autrement dit, à règles économiques constantes, éviter le cataclysme climatique serait impossible. Il existe toutefois de nombreuses pistes pour changer ces règles, que Reporterre a évoqué dans cet article, comme changer profondément la gouvernance de ces multinationales, voire assumer leur prise de contrôle par les pouvoirs publics pour organiser le démantèlement de leurs activités écocides.

« Aujourd’hui, les pouvoirs publics ne sont pas outillés pour engager cette transformation et personne n’a un début de plan concret pour démanteler ces multinationales », déplore Maxime Combes. La doxa libérale depuis des décennies consiste à laisser agir les acteurs privés, en misant sur leur bonne volonté pour engager la transition. « Et BP vient de démontrer que ce scénario était caduc », conclut l’économiste.

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27 février 2025 ~ 0 Commentaire

Ammoniac (FR 3)

Timac Agro a été reconnue coupable d'avoir dépassé les seuils de rejets d'ammoniac à Saint-Malo et a été condamnée à 10 000€ d'amende.

Timac Agro a été reconnue coupable d’avoir dépassé les seuils de rejets d’ammoniac à Saint-Malo et a été condamnée à 10 000€ d’amende. • © Marc OLLIVIER / MAXPPP

Timac-Agro condamné pour ses rejets d’ammoniac : les écologistes bretons ne lâchent pas leur lutte contre ce gaz polluant

Timac Agro, l’industriel breton spécialisé dans la production d’engrais, vient d’être reconnu coupable de pollution à l’ammoniac à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Les associations écologistes bretonnes à l’initiative des signalements se félicitent de cette condamnation, alors que la lutte contre ce gaz polluant représente un enjeu régional majeur.

L’industriel Timac Agro, envoyé devant la justice par l’association Osons ! pour des dépassements de seuils de rejets d’ammoniac fin 2019 et début 2020 à Saint-Malo, vient de reconnaître sa faute devant la justice.

La filiale du groupe Roullier, spécialisée dans la production d’engrais et implantée dans la zone industrielle de la cité corsaire, a été condamnée à 10 000€ d’amende devant le tribunal de Saint-Malo, dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.

« Pour la première fois, nous sommes dans une procédure où la Timac reconnaît sa culpabilité » se félicite Alain Guillard, Président de l’association « Osons ! », qui avait porté plainte contre l’industriel après le non-respect des obligations de seuil maximal de rejet d’ammoniac (Nh3) dans l’air à maximum 50mg/m3, fixé par la Préfecture d’Ille-et-Vilaine.

Malgré plusieurs alertes et une mise en demeure des services de l’Etat en 2018, Timac Agro avait continué ses rejets de gaz polluant. « Les rejets d’ammoniac 2017/2018 atteignaient 641 mg/m3 presque 13 fois plus que la norme. Ce record était battu en 2019, année durant laquelle le seul mois sans dépassement était un mois sans activité (mai) » s’indignait « Osons ! » qui dénonce, avec d’autres associations environnementales, des risques pour l’environnement et pour la santé publique.

L’ammoniac ou Nh3 est un gaz incolore, mais qui s’avère toxique, d’autant plus qu’il « peut se recombiner dans l’atmosphère avec des oxydes d’azote et de soufre pour former des particules fines, pouvant être responsables de graves problèmes de santé » comme l’explique l’Agence de la transition écologique (ADEME).

« La Bretagne est soumise à une surpollution à l’ammoniac »

Mais la bataille juridique entre Timac Agro et les associations écologistes Osons !, Eaux et Rivières et Bretagne Vivante (qui ont également porté plainte sur les infractions environnementales) n’est pas encore terminée.

Tout d’abord, la Timac peut encore faire appel de la condamnation prononcée ce mercredi 26 février 2025. Ensuite, le jugement de l’action civile de l’infraction, qui doit déterminer les montants des dommages et intérêts, a été renvoyé en novembre 2025. Enfin, les associations environnementales et les riverains exposés au Nh3, dont certains se plaignent de picotements dans les yeux et de difficultés respiratoires, entendent bien continuer le combat contre la pollution de l’air à l’ammoniac à Saint-Malo et plus largement en Bretagne.

« On ne lâche pas l’affaire. On voit que la mobilisation citoyenne fait bouger les choses et la santé est une préoccupation primordiale » lance Rozenn Perrot, membre du conseil d’administration d’AirBreizh et bénévole d’Eaux et Rivière qui suit de près le dossier Timac.

Car l’enjeu est de taille, d’autant plus sur le territoire breton. « Avec 17% des émissions régionales en 2018, la Bretagne est la première région émettrice d’ammoniac alors que la région ne représente que 5% de la population et de la superficie de la France » interpelle AirBreizh, dans une enquête du média Splann!.

« La Bretagne est soumise à une surpollution de l’air liée à l’ammoniac, qui est le résultat du système agro-industriel breton. Dans la région, plus de 99% des émissions d’ammoniac proviennent de l’agriculture. Comme les algues vertes, la pollution à l’ammoniac remet en cause le modèle agricole breton » affirme Rozenn Perrot.

De nouvelles études attendues

L’étude la plus récente de la pollution de l’air au Nh3 en Bretagne menée par AirBreizh, réalisée sur la période 2008 – 2018, n’indique « aucune tendance à la baisse des rejets d’ammoniac en Bretagne pour le moment, puisque l’évolution 2008-2018 des émissions est stable (1%)« .

De nouvelles données sont attendues d’ici le mois de mai, avec les résultats des capteurs fixes de Saint-Malo et Merléac et de dispositifs mobiles.

« Nous sommes en train de finaliser les études des relevés entre 2018 et 2022. Nous avons été confrontés à des difficultés d’inventaire car chaque appareil de mesure en temps réels coûte 70 000€ et est donc difficile à acquérir. Et aussi, car nous suivons nous-même le site de Saint-Malo seulement depuis juin 2024, car la Timac n’avait pas déclaré ses émissions » précise Gaël Lefeuvre, directeur d’AirBreizh.

À terme, les associations écologistes aimeraient multiplier les points de mesure pour mieux quantifier la pollution à l’ammoniac dans la région, notamment dans certains secteurs agricoles. « Nous aimerions que des capteurs fixes soient installés par exemple au nord de Brest, où on recense de nombreuses fermes à cochons, pour mesurer l’ammoniac issu de l’agriculture, souligne Rozenn Perrot. Dans tous les cas, nous restons mobilisés et en surveillance contre la pollution à l’ammoniac dans la région« .

  Lucas Hobe  27/02/2025

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22 février 2025 ~ 0 Commentaire

SALON (Reporterre)

 

Jacques Caplat : «<small class="fine d-inline"> </small>Le Salon de l'agriculture présente une vision fantasmée<small class="fine d-inline"> </small>»

Jacques Caplat : « Le Salon de l’agriculture présente une vision fantasmée »

Alors que le Salon de l’agriculture s’ouvre à Paris, l’agronome Jacques Caplat alerte sur l’impasse dans laquelle se trouve l’agro-industrie. Pour en sortir, il prône la multiplication des actions locales.

Jacques Caplat est agronome et ethnologue. Il est aujourd’hui coordinateur des campagnes agriculture et alimentation pour l’association Agir pour l’environnement. Son dernier ouvrage, Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit (Rue de l’échiquier, 2025), est paru vendredi 21 février.


Reporterre — Le Salon de l’agriculture ouvre ces portes à Paris samedi 22 février. Mais de quelle agriculture parle-t-on ?

Jacques Caplat — Lors du Salon, l’agriculture industrielle se met en scène, en accordant une place aux agricultures de marge — les races anciennes, les petits producteurs. Mais il s’agit là d’une version fantasmée. C’est une imposture profonde, une image construite pour rendre acceptable et valoriser un système agricole qui se trouve en réalité très éloigné de ce qu’on voit porte de Versailles.

Quand on parle d’agriculture industrielle, on parle d’une agriculture basée sur une production de masse, standardisée, uniformisée et fondée sur une logique d’accumulation capitaliste des moyens de production. Avoir toujours plus de terre, de cheptel, de machines. Cette dimension économique est essentielle pour comprendre ce modèle. Ensuite, il y a des choix techniques forts, qui reposent sur l’idée que le vivant est un adversaire. Les pesticides et les engrais de synthèse en sont un des principaux aspects.

Dans votre livre, vous racontez le basculement de l’agriculture européenne, puis mondiale, vers l’industrialisation. Quels ont été selon vous les moments clés de cette transformation ?

Le mouvement des enclosures, commencé au XVIe siècle en Grande-Bretagne, peut être considéré comme un moment fondateur. Il a conduit à la transformation d’espaces jusque-là communs en propriétés privées. C’est le début des grands domaines aristocratiques et de la spécialisation agricole.

Le développement du chemin de fer constitue une autre étape majeure. Il a rendu possible l’approvisionnement des villes à longue distance. Plus besoin de tout produire près de chez soi. Le chemin de fer a accéléré la spécialisation des régions dans des productions — le blé dans la Beauce, l’élevage dans l’Ouest, etc. — qui ont ensuite été massifiées.

« Le système agroalimentaire fait tellement partie du paysage que même les paysans n’arrivent plus à le remettre en cause »

La mise en branle de l’industrialisation remonte donc au milieu du XIXe siècle, même si la généralisation de ce modèle s’est faite après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1950, il était idéologiquement et politiquement possible de faire table rase du passé, et ainsi de pousser le basculement du monde paysan vers ce nouveau système agroalimentaire.

Vous documentez avec précisions les ravages de l’agriculture industrielle sur les écosystèmes, mais aussi sur les paysans. On en vient à se demander à qui profite le crime : qui a intérêt à faire perdurer cette industrialisation mortifère ?

Elle profite à l’économie agroalimentaire mondiale, en particulier aux grandes multinationales de la semence et des pesticides. Aujourd’hui, il va de soi qu’il faut produire pour le marché mondial, il va de soi que la transformation se fait dans de grandes usines et la commercialisation dans des grandes surfaces… Le système agroalimentaire fait tellement partie du paysage que même les paysans n’arrivent plus à le remettre en cause.

Au lieu de se dire « c’est absurde », on se dit « je n’ai pas le choix ». Les règles économiques s’imposent aux paysans, qui, pour s’y plier, combattent le vivant, détruisent la biodiversité, polluent l’eau… Le monde paysan est pris en tenaille entre l’amont et l’aval, c’est-à-dire entre les industries de la chimie et des semences d’un côté et l’industrie agroalimentaire et la grande distribution de l’autre.

Selon vous, l’industrialisation de l’agriculture n’a rien d’inéluctable. Pourtant, l’actualité — avec les attaques contre les « normes environnementales », les bons scores de la Coordination rurale et de la FNSEA aux élections professionnelles — montre une forte résistance au changement dans le monde agricole… Qu’est-ce qui vous permet de rester optimiste ?

Ce constat s’explique notamment par le fait que la majorité des paysans ont intériorisé l’idée qu’il n’y avait pas d’alternative. Donc la solution, c’est justement de montrer qu’on peut faire autrement. Il faut mettre à bas l’édifice industriel et capitaliste. Ceci se fait en développant toutes les initiatives qui s’inscrivent dans une logique opposée : le morcellement, la décentralisation, la déspécialisation de la production.

Quand on évoque les solutions qui existent — les Amap, les semences paysannes, la bio —, cela donne souvent l’impression d’un patchwork foisonnant… mais pas très cohérent. Pourtant, il y a une cohérence profonde : toutes ces alternatives sont une facette de la désindustrialisation agricole. Arrêter d’accumuler, stopper le gigantisme, lutter contre l’uniformisation…

« On a rendu l’alimentation moins chère au prix d’une ruine économique pour certains et d’une dégradation de l’environnement »

J’ouvre le livre par une citation d’Élisée Reclus, grand géographe du XIXe siècle, mais aussi anarchiste [1]. Car prendre le contre-pied de l’agriculture industrielle implique une logique anarchiste. Nous devons créer une sorte de foisonnement de possibles, par la mise en réseau d’initiatives locales.

Autre signe inquiétant, la crise de l’agriculture biologique, qui perdure depuis plusieurs années. A-t-on perdu la bataille ?

La crise de la bio vient de l’agro-industrie. La bio pouvait exister tant qu’elle restait une pratique marginale. Dès qu’elle a atteint un seuil, elle est devenue dangereuse, et l’agro-industrie a décidé de la tuer.

Il n’y a pas de crise de la bio d’un point de vue structurel. Les grandes surfaces ont créé une saturation de l’offre bio, puis elles ont retiré massivement des produits des rayons. Il y a eu ensuite un effet d’emballement.

Le problème, c’est que l’agro-industrie rend la bio chère. Tout le système des aides et des charges sociales favorise les exploitations industrielles et renchérissent le prix de la bio.

La massification de la production n’a-t-elle cependant pas fait baisser les prix de l’alimentation ?

C’est une imposture ! La massification a permis de baisser les prix en appauvrissant certains paysans, certains pays. On a rendu l’alimentation moins chère au prix d’une ruine économique pour certains et d’une dégradation sans précédent de l’environnement. À très court terme, oui, on paye moins cher pour manger de la merde. Mais on paye par nos impôts la dépollution de l’eau, les soins médicaux des maladies liées aux pesticides, la reconstruction des maisons balayées par les inondations, parce que les sols agricoles ne retiennent plus l’eau.

Est-il possible de nourrir le monde avec une agriculture paysanne respectant les écosystèmes ?

C’est même la seule qui soit capable de le faire. L’agriculture industrielle n’y est jamais parvenue, des millions d’humains souffrent aujourd’hui de la malnutrition. La faim est un problème de pauvreté, pas un problème agronomique ; ce n’est pas une question de volume — on produit assez — mais une question d’accès.

« Les trois quarts de l’élevage actuel n’ont plus de raison d’être : les élevages hors-sol, les fermes usines n’ont aucune justification »

C’est d’autant plus vrai que l’agriculture industrielle est en train de se prendre le mur climatique. Car pour être performante, cette agriculture vise à reproduire sur le terrain un modèle théorique, qui nécessite d’artificialiser les champs. Dit autrement : pendant 10 000 ans, les paysans ont adapté les plantes et les animaux au milieu dans lequel ils vivaient.

Depuis 150 ans, l’agro-industrie cherche à adapter le milieu aux plantes et aux animaux issus d’une sélection réductionniste menée par des agronomes sur la base de modèles théoriques. Et ça, ça ne marche plus avec les aléas climatiques — sécheresse, inondations, gel tardif. Résultat, les rendements moyens de l’agro-industrie s’effondrent.

L’agriculture de demain aura-t-elle un autre choix que d’être écologique ?

Je pense que oui. Mais l’argument de l’inéluctabilité est dangereux. Car sans anticipation, cette transformation se fera au prix de milliards de morts.

Quelle place pour l’élevage dans une agriculture postindustrielle ?

Je fais une distinction entre élevage et consommation de produits animaux. On peut imaginer d’élever des animaux sans les exploiter d’un point de vue alimentaire, de ne pas retirer les veaux à leurs mères, par exemple, ou de créer des « maisons de retraite » comme il en existe déjà pour les poules pondeuses.

« On ne construira une alternative au capitalisme que par une multitude d’actions et de diffusions locales »

Mais nous avons besoin d’animaux, car il n’existe pas d’autre manière pour produire du fumier et entretenir les prairies. Les prairies sont un point chaud de la biodiversité, les laisser disparaître serait une catastrophe pour le vivant. Et sur le plan agronomique, il est impossible de pratiquer des cultures sans pesticides et sans engrais de synthèse si l’on ne dispose pas d’élevage pour intercaler des prairies entre les cultures et apporter des engrais organiques.

Ceci étant dit, dans cette perspective, les trois quarts de l’élevage actuel n’ont plus de raison d’être : les élevages hors-sol, les fermes-usines, n’ont aucune justification. Il nous faut moins d’animaux, mieux répartis sur le territoire.

Les alternatives à l’agriculture industrielle existent, vous l’avez dit. Seulement, elles restent largement minoritaires. Quels moyens d’action sont à notre disposition pour qu’elles deviennent majoritaires ?

Chacun peut agir à son niveau. Il faut bien sûr agir pour changer le cadre — national, européen — qui écrase et oriente tout. Ceci peut se faire par le vote, par les mobilisations sociales. Mais à côté du « grand soir » — aléatoire et plutôt mal barré en ce moment — il y a les « petits matins ». On ne construira une alternative au capitalisme néolibéral que par une multitude d’actions et de diffusions locales. Il faut ébranler le colosse par la base, le morceler, le fragmenter, jusqu’à ce qu’il s’effondre.

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20 février 2025 ~ 0 Commentaire

Intensif

becassine

Élevage intensif et souveraineté : les limites du produire plus

Dans le contexte géopolitique actuel, la souveraineté alimentaire s’est imposée récemment comme un objectif cardinal pour les politiques agricoles françaises.

Concernant les filières de production animale, et notamment le poulet, la solution proposée par les pouvoirs publics et les filières semble claire : produire plus et à bas coût pour réduire les importations de viande du pays. Mais l’élevage intensif dépend d’importations et mobilise une part importante de la surface cultivée. Ce paradoxe, souligné par le Réseau Action Climat dans son nouveau rapport, démontre que l’intensification de l’élevage ne permet pas de résoudre les défis de souveraineté, alors même qu’hier le parlement s’est accordé sur la loi d’orientation agricole qui va favoriser les élevages industriels.

L’élevage intensif, fortement dépendant des importations agricoles et d’engrais

La France importe de grandes quantités de matières végétales riches en protéines pour nourrir ses animaux d’élevage, dont 3 millions de tonnes de soja en 2022 pour un coût de 1,5 milliard d’euros, principalement d’Amérique latine. De plus, le recours aux acides aminés de synthèse est en croissance pour compléter l’alimentation des élevages intensifs, alors que la production est concentrée en Chine.

De même, l’élevage intensif nécessite un usage important d’engrais minéraux pour la production de l’alimentation animale. Or, 80% des engrais minéraux sont importés, principalement  de Russie, Egypte, Algérie, Biélorussie, et ceux produits sur le territoire le sont à partir de gaz importé. Ces dépendances aux importations renforcent la vulnérabilité de notre secteur agricole face aux enjeux géopolitiques. De ce fait, la Commission européenne identifie d’ailleurs l’élevage comme le “talon d’achille” de la souveraineté agricole européenne dans son rapport annuel.

44%* des terres cultivées le sont pour nourrir les élevages français, soit l’équivalent de 12 départements en moyenne

Une grande partie des terres cultivées en France sont utilisées pour nourrir les animaux d’élevages. Cela représente par exemple un tiers de la production de céréales. De plus, il faudrait multiplier par 8,5 la production française de soja pour couvrir les besoins en alimentation animale importés, soit une surface de l’ordre de 1,1 million d’hectares. En additionnant la part de surfaces cultivées française dédiés à nourrir les animaux d’élevages et les surfaces aujourd’hui délocalisées, la surface nécessaire aux cultures à destination des élevages français dépasserait les 50% de la surface cultivée totale de la France.

* L’estimation réalisée se base sur les données Agreste pour l’année 2022 concernant la quantité de chaque culture utilisée en alimentation animale rapportée aux rendements moyens constatés et à la superficie cultivée totale de chaque culture. Elle se concentre sur les terres cultivées et n’inclut pas les surfaces toujours en herbe et de prairies permanentes.

Augmenter l’élevage intensif au nom de la souveraineté alimentaire est donc une erreur stratégique

Face à ce constat, des leviers d’action existent. L’enjeu de la souveraineté des filières animales passe par le développement des élevages durables, plus résilients et plus autonomes pour leur production, et plus rémunérateurs pour les éleveurs. Il implique aussi d’agir sur le levier de la consommation alimentaire. Car la hausse des importations de viande ne provient pas tant d’une crise de la production, que d’une forte évolution de la consommation durant les vingt dernières années, avec une hausse spectaculaire de celle de viande de poulet et de celle de produits transformés. L’Etat doit donc mettre en place des politiques alimentaires ambitieuses, en faveur de la réduction de la consommation de viande, tout en favorisant celle de viande de qualité (viande biologique, Label rouge, etc.) et produite en France, ciblant en priorité les acteurs structurant l’offre alimentaire (grande distribution, restauration commerciale, industriels).

https://reseauactionclimat.org/

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19 février 2025 ~ 0 Commentaire

Eaux et Rivières

saumon

Eau et rivières de Bretagne : « L’attachement des Bretons à l’eau dépasse sans doute de très loin le rationnel »

Arnaud Clugery est le directeur opérationnel et le porte-parole d’Eau et rivières de Bretagne. Cet ancien élève du lycée agricole du Nivot (Finistère), actif dans l’association depuis 1995, revient sur son histoire et sa place, essentielle, sur les sujets environnementaux liés à l’eau dans la région bretonne.

Comment est née Eau et rivières de Bretagne ?

À la fin des années 60, une association bretonne, la Société pour l’étude et la protection de la nature (Bretagne vivante aujourd’hui), a publié un numéro de son magazine Penn Ar Bed sur le saumon. Elle a réuni dans ce cadre les meilleurs connaisseurs de ce poisson : les pêcheurs. Ceux-ci, venus des quatre coins de la Bretagne, se sont aperçus qu’ils rencontraient des difficultés similaires. Ils se sont ainsi constitués en association dans l’objectif de protéger ce poisson symbolique pour eux, en 1969. Ils l’ont appelée l’Association pour la production et la protection des salmonidés en Bretagne (APPSB). Avec, à sa tête, l’emblématique Jean-Claude Pierre.

Comment se sont-ils fait connaître ?

Pendant les années 70, ils se sont appuyés sur des opérations qui ont rendu l’association populaire. La première a consisté à financer des études scientifiques pour comprendre la dynamique de l’espèce. Ils se sont aussi rendu compte que la rivière était la laissée-pour-compte du miracle agricole breton. Vu que les cultivateurs ont arrêté d’entretenir les cours d’eau, les membres de l’APPSB ont organisé des actions d’entretien. C’étaient des événements festifs, qui réunissaient plusieurs centaines de personnes, avec festoù-noz et grands banquets le soir dans des fermes. Il ne faut pas oublier qu’on se trouve alors en plein renouveau de la culture bretonne. La défense du patrimoine est un tout, qu’il soit culturel ou naturel.

À côté de ces moments festifs, il y a aussi des combats…

Oui, l’un des plus emblématiques des débuts est celui des Papeteries de Mauduit à Quimperlé, qui fabriquent du papier à cigarette. Elles déversent à l’époque de la liqueur chlorée dans la Laïta et tuent les poissons. Dans le même temps, les membres de l’APPSB manifestaient déjà, contre des extensions de pisciculture par exemple. La reconnaissance médiatique est vite arrivée et l’association est dès le départ allée à la rencontre des décideurs pour légitimer sa place dans les politiques publiques naissantes sur l’eau.

Quel était l’état des rivières bretonnes à cette époque ?

Prenons un exemple : l’Elorn (Finistère) était rouge de sang ; car il y avait la tuerie des abattoirs Gad tous les matins. Plus bas, on voyait le rejet de la station d’épuration de Landerneau puis, encore plus loin, la soude se jetait directement de l’usine de transformation des algues, la Sobalg. Dans les années 80, l’APPSB a connu un tournant avec l’embauche de deux salariés, qui ont éveillé les consciences sur cet état des cours d’eau. Il est devenu de plus en plus évident que l’évolution du monde agricole, entamé avec le remembrement, a conduit à faire de l’agriculture intensive industrielle l’origine d’un grand nombre de maux. L’association alertait déjà sur les marées vertes en 1981 !

C’est à cette même période que l’APPSB change de nom pour devenir Eau et rivières de Bretagne. Pourquoi ?

En changeant de nom, l’association a quitté le cercle des pêcheurs pour devenir citoyenne. C’est aussi dans la décennie 80 que s’est renforcée sa légitimité à s’exprimer dans des instances de concertation officielle. Alors que naissait le code de l’environnement, l’association a eu l’idée que, dans un certain nombre de cas, on pouvait se saisir de la justice pour faire entendre et appliquer l’état de droit. À cette même période ont eu lieu les premières interventions en milieu scolaire pour accompagner les jeunes générations dans la connaissance des milieux aquatiques. Aujourd’hui, quinze salariés sur les trente qui composent Eau et rivières sont dédiés à l’action éducation et environnement. C’est un levier très important.

Cette intervention sur le plan juridique va faire partie de l’ADN de l’association. Dans quelle mesure ?

Un des cas majeurs concerne les infractions sur les dépassements des autorisations à produire. Beaucoup d’élevages ne respectaient pas les dimensions imposées au regard de l’environnement. Eau et rivières de Bretagne a commencé à faire du contentieux sur ce sujet. Cela a donné le programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole, pour que les agriculteurs régularisent leur situation. Les lois existaient jusque-là, mais elles n’étaient pas respectées. Résultat, nous avons mis douze millions de cochons en Bretagne, 100 millions d’animaux… Et depuis, on écope.

Quels sont vos relations avec le monde agro-industriel ?

Tout le système, le lobby agro-industriel, aimerait bien que les problèmes n’existent pas. Mais c’est impossible à cacher. Alors, ils les habillent de déni. C’est ce qu’il s’est passé dans les années 2000, quand Eau et rivières de Bretagne a notifié au Conseil d’État que les normes européennes de concentration de nitrates n’étaient pas respectées dans la région sur dix-sept rivières. En 2006, l’Europe a sanctionné l’État français à hauteur de plusieurs millions d’euros d’astreinte par jour si elle continuait à produire de l’eau potable dans ces rivières qui dépassaient les taux. Un plafond de fertilisation a été imposé. Il n’y avait plus d’échappatoire possible. Les agriculteurs ont considéré que c’était un scandale et que c’était de la faute d’Eau et rivières. En 2007, mon bureau a ainsi été saccagé… Ils avaient eu quinze ans pour se préparer, mais le déni était si fort qu’à l’arrivée, ils n’étaient pas prêts.

Pendant toutes ces années, le problème des algues vertes a peu évolué. Que s’est-il passé ?

La décennie 2010 a été marquée par une nouvelle politique publique sur le sujet, le plan de lutte contre les algues vertes (PLAV). L’association a parié dessus au départ, en pensant que cela fonctionnerait. Pourtant, en 2015, les courbes de nitrates dans les cours d’eau sont reparties à la hausse. Donc nous sommes de nouveau allés sur le plan juridique. Le préfet, en 2023, a été intimé de reprendre sa copie sur les politiques réglementaires, jugées insuffisantes. Pour la première fois, en France, en 2024, un groupe de travail tripartite s’est réuni avec les agriculteurs, notre association et les services de l’État. On nous caricature comme des « antitout », avec qui on ne pourrait pas discuter, mais on est à l’antithèse de cela.

Est-ce finalement cette surreprésentation du milieu agricole qui explique l’implantation et la force d’Eau et rivières de Bretagne ?

Sans doute. Même si la question, ce n’est pas l’agriculture. La question, c’est le poids d’une économie industrielle sur un milieu naturel. Ce poids est disproportionné en Bretagne.

Y aurait-il une explication culturelle à l’implantation d’Eau et rivières, qui n’a pas d’équivalent dans les autres régions ?

Je pense, oui. Les fondements mêmes de l’association se sont faits autour d’un poisson qui a une mythologie très forte dans la région et qui, en plus, disparaît à nouveau. L’attachement des Bretons à l’eau dépasse sans doute de très loin le rationnel. Et quelque part, si on ne met pas des gens avec une approche sensible autour de la table, on ne peut que prendre de mauvaises décisions pour l’avenir des cours d’eau et de l’environnement.

Quel bilan tirez-vous de votre action ?

On a gagné quelques batailles, mais on est en train de perdre la guerre. Alors soit on arrête et on plie boutique, soit on essaye de trouver ce qu’on pourrait faire mieux. Je suis convaincu qu’il faut davantage identifier ce qui n’est pas nommable, c’est-à-dire le sensible et l’attachement à ce bien commun qu’est l’eau, pour mieux la défendre.

Manon Boquen 18 Fév 2025

https://leschampsdici.fr/

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17 février 2025 ~ 0 Commentaire

Exporter (Reporterre)

 

Exporter au lieu de nourrir, le «<small class="fine d-inline"> </small>scandale<small class="fine d-inline"> </small>» de l'agriculture française

Exporter au lieu de nourrir, le « scandale » de l’agriculture française

Première surface agricole de l’UE, la France peine à nourrir sa population : elle préfère exporter, dénonce un rapport de Terre de liens. Un « scandale » orchestré par l’agro-industrie.

« Un scandale made in France. » Voilà comment l’association Terre de liens résume l’usage des terres agricoles en France. Dans un rapport sur la souveraineté alimentaire, publié le 17 février, elle décortique les paradoxes de l’agriculture française en se penchant sur les usages des terres agricoles.

Verdict : la France a beau être la première surface agricole de l’Union européenne, elle compte 11 millions de personnes en précarité alimentaire (17 % de sa population). Pire, elle doit importer un tiers de ses fruits et légumes pour répondre à sa consommation.

Selon l’association, qui reprend les données du bureau d’études Solagro, 43 % des terres agricoles sont actuellement dédiées à l’exportation. Avec ses 28 millions d’hectares de surfaces agricoles utiles (SAU), le pays dispose pourtant de suffisamment de terres pour subvenir à ses besoins.

Or, « plus de la moitié des surfaces céréalières, fruitières et maraîchères, et un quart des surfaces d’élevage produisent finalement pour l’exportation », détaille Terre de liens. En contrepartie, la part des terres consacrée à nourrir la population française est réduite à 2 100 m2 par habitant, là où 4 000 m2 seraient nécessaires.

Une alimentation « accro aux importations »

En parallèle, la France doit importer toujours plus de denrées alimentaires destinées à la grande distribution ou à l’industrie de la transformation. « Depuis vingt ans, nos importations ont doublé. On importe un tiers des fruits et légumes qui sont consommés en France, un tiers de la volaille, un quart de la viande de porc, tous ces produits que nous savons produire en France », dénonce Coline Sovran, coautrice du rapport de Terre de liens.

L’association appelle le gouvernement « à mettre en cohérence la production agricole avec les besoins alimentaires », alors qu’est actuellement en débat la loi d’orientation agricole censée répondre à la colère des agriculteurs et que 16 % des Français déclarent ne pas avoir assez à manger [1].

La structure, qui a fait de la préservation des terres agricoles son combat, estime que la souveraineté alimentaire passera par la reterritorialisation des filières. Elle plaide pour que les collectivités locales disposent d’une compétence « alimentaire », afin que soit inscrite dans leurs missions la réinstallation d’infrastructures de transformation à échelle locale : meuniers pour les farines, moulins pour les huiles, abattoirs de proximité pour la viande, etc.

Une agriculture transformée

70 % de la production agricole est en effet destinée à être transformée. « Même si les terres agricoles ne leur appartiennent pas, les agro-industriels, qui achètent les matières premières et les transforment, influencent la vocation des terres agricoles », pointe Coline Sovran.

L’association dénonce le rôle de la Politique agricole commune (PAC) dans l’industrialisation de l’agriculture. En subventionnant les fermes à l’hectare, elle a contribué à leur agrandissement pour répondre aux exigences de l’agro-industrie. De quoi rendre encore plus dépendants les agriculteurs de leurs acheteurs et transformateurs.

« Les agriculteurs sont également dépendants des coopératives », ajoute Noël Michot, producteur de blé et maraîcher dans la plaine de l’Aunis, venu témoigner lors d’une conférence de presse, le 11 février. « Elles leur disent quelles cultures mettre en place pour assurer leur écoulement. »

Ce paysan a vu son territoire se « céréaliser » pour répondre aux attentes des coopératives tournées vers l’exportation avec le port de la Palisse, à La Rochelle. « Aujourd’hui, avec des tonnes de matières premières à écouler, les agriculteurs ne peuvent plus faire de la vente en direct pour la consommation locale. »

Coûts cachés

Le modèle agricole industriel est aussi fortement dépendant des importations d’engrais de synthèse, de semences, de pesticides ou encore de pétrole, consommés massivement par les agriculteurs pour rester compétitifs sur le marché international, pointe Terre de liens. La foncière déplore que « ces coûts cachés » ne soient pas pris en compte dans le calcul du solde commercial sur les produits agroalimentaires (la différence entre les exportations et importations), évalué à 5,3 milliards d’euros en 2023 par le ministère de l’Économie.

« La France consomme chaque année 8,5 millions de tonnes d’engrais minéraux, pour un coût estimé à 5,7 milliards. Ces engrais sont fabriqués à partir de minerais et de gaz qui viennent principalement de pays situés hors de l’UE (Russie, Maroc, Algérie, Égypte) », écrit Terre de liens.

https://reporterre.net/

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16 février 2025 ~ 0 Commentaire

Info tour

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Info-tour anti-nucléaire au printemps en Bretagne-Normandie

Texte d’intention en vue d’organiser un infotour antinucléaire en Bretagne, Normandie et au-delà, au cours du printemps prochain.

Salut tout le monde Nous sommes quelques-un.es à souhaiter créer des opportunités de rencontres et de discussions antinucléaires en Bretagne et en Normandie, au cours du printemps (avril, mai, juin). Cette envie d’info-tour rejoint également des perspectives de luttes comme les rencontres contre les déchets nucléaire à la Hague du 18 au 20 juillet 2025 (plus d’infos sur piscinenucleairestop.fr).

Bref :
* Face à la relance du nucléaire, à la prolongation de durée de vie des réacteurs existants, aux travaux de terrassement déjà entamé à Penly et à la connexion au réseau de l’EPR de Flamanville,
* Face au projet de poubelle nucléaire CIGÉO, dont la mise en oeuvre avance du côté de Bure (Meuse) avec de nouvelles procédures (expropriations, Déclaration d’utilité publique obtenue, Déclaration administrative de création en cours, projet de voie ferrée, etc) (plus d’infos sur bureburebure.info)
* Face à une répression spécifique (ex-Malfaiteureuses de Bure, Association malfaiteurs de POMA contre un sous-traitant du nucléaire, fichiers spécifiques aux militant.es antinuke…)
* Face aux crédits faramineux alloués à la recherche sur les mini-réacteurs (SMR).
* Face aux opérations de séduction auprès de la jeunesse pour se former dans les métiers du nucléaire
* Face aux projets de trois piscines supplémentaires de déchets nucléaires à la Hague portés par Orano.

Nous souhaitons organiser un info-tour qui peut prendre différentes formes suivant les lieux et les envies mais dont les intentions sont de :
- Relancer des foyers de lutte anti-nucléaire (ou remobiliser les existants).
- Mobiliser en vues des rencontres estivales à la Hague et renforcer la lutte contre ses piscines nucléaires
- Trouver de nouvelles pistes pour soutenir la lutte à Bure et s’attaquer aux entreprises profiteuses de ce projet.
- etc !!

On aimerait que notre info-tour permette aussi de déconstruire les idées-reçues selon lesquelles « le nucléaire sauverait le climat » ou que « le nucléaire serait nécessaire face à la menace russe », assénée dans les têtes depuis quelques années par les nucléocrates, pour nous faire oublier les dangers du nucléaire (comme la catastrophe de Fukushima) et mieux nous faire accepter le programme de relance.

Nous souhaiterions pouvoir apporter un espace d’échanges, de discussions et de réflexions sur le contexte de relance du nucléaire en cours.

Ces discussions ont l’envie d’être publiques et accessibles y compris en dehors des milieux militants, elle peuvent prendre la forme de projection, de discussion ouverte, etc.

Nous lançons cet appel afin de faciliter l’organisation de cet info-tour, car nous savons d’expérience qu’il est parfois difficile et fastidieux de contacter individuellement tous les groupes et lieux susceptibles de nous accueillir et d’organiser l’enchaînement des dates, la communication et la mobilisation ; et comme nous savons d’ores et déjà que nous ferons cet info-tour au printemps, nous préférons le préparer plus sereinement dès maintenant.
N’hésitez pas à répondre à notre appel, et nous contacter si vous êtes intéressé.es de nous aider à co-organiser une ou plusieurs dates, ou si vous avez des contacts en tête avec qui ce serait possible.

Salutations anti-nucléaires,

Notre contact : infotour-antinuk-2025(a)riseup(.)net

https://basse-chaine.info/

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15 février 2025 ~ 0 Commentaire

Redon

des cours d'eau bretons sont en bon état écologique

Manifestation pour l’eau le samedi 22 février à Redon à 14h

Pourquoi ? La situation actuelle est très préoccupante !

Moins de 10 % des cours d’eau de nos territoires sont en bon état.
Plus personne ne peut ignorer les dangers que représentent les
molécules chimiques que nous retrouvons partout : dans l’air, dans la
nourriture, dans l’eau. De nombreux agriculteurs et des riverains des
champs traités souffrent et meurent de maladies liées à l’usage des
pesticides.

De nombreux captages d’eau potable sont fermés,des
activités économiques menacées. Les coûts de traitement de l’eau
potable explosent. Toujours à la charge des consommateurs,
contrairement au principe pollueur-payeur.

Le changement climatique génère des sécheresses de plus en plus longues et intenses et des
inondations de plus en plus catastrophiques. Les milieux naturels
(haies, zones humides) continuent de disparaître, la biodiversité et
même la vie humaine sont menacées.

Pourquoi maintenant ? Des oppositions s’organisent pour empêcher de
protéger l’eau.

Un document important pour la protection de l’eau, le SAGE (schéma
d’aménagement et de gestion des eaux), est en cours de révision sur
le bassin de la Vilaine, avec notamment des mesures importantes pour la
protection des zones humides et la réduction de l’usage des
pesticides.

Il a suffi qu’une poignée d’agriculteurs de la FNSEA
manifeste à Redon, le 3 décembre dernier, pour qu’un certain nombre
d’élus cèdent à leurs injonctions et reviennent sur le niveau
d’ambition du document qui doit être voté fin février. Et ce
n’est qu’un exemple des nombreux reculs actés ici comme ailleurs
suite à des pressions des lobbys.

Des solutions existent. Mobilisons-nous !

Les citoyen.nes aussi doivent montrer que le sujet les préoccupe. Plus
nous serons nombreux.ses, plus nous serons entendu.es ! Il faut un
changement de cap radical dans les politiques publiques qui conduisent
vers une impasse depuis des décennies. Ensemble, demandons aux élus de
:

* Renforcer la protection des captages d’eau potable, notamment en
interdisant l’utilisation des pesticides dans les zones les
alimentant.
* Partager équitablement l’eau.
* Préserver nos milieux naturels et les services qu’ils nous
fournissent gratuitement.
* Soutenir vraiment l’agriculture paysanne et la transition vers un
autre modèle agricole respectueux des hommes et de l’environnement.
Informations pratiques

Venez résister avec nous à tout abandon de l’intérêt collectif.

Notre santé et notre environnement ne peuvent être sacrifiés.

Informations pratiques :

* Lieu : Redon, RDV devant la sous-préfecture (place de Bretagne)
* Date : samedi 22 février 2025 à 14h

https://expansive.info/

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