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11 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Slovénie : un maillon faible, pour qui  ?

Slovénie : un maillon faible, pour qui  ? dans Austérité slovenia-bailout-recession-austerity

La Slovénie (membre de l’UE depuis 2004 et dotée de l’euro depuis 2007) a été présentée comme le prochain maillon faible de la zone euro après Chypre.

En réalité, la crise est exploitée pour tenter de mettre fin à de puissantes résistances sociales et pour impulser, avec de nouvelles privatisations, l’austérité sociale, sur arrière fond de corruption et fraude fiscale.

Quelle crise  ?

La Slovénie a connu une récession majeure en 2009 (– 8 %) avec une nouvelle chute en 2012 (– 2,5 %), le taux de chômage dépassant aujourd’hui 11 %. Cette ancienne république yougoslave de deux millions d’habitants a subi de plein fouet l’impact de la crise bancaire et de la récession européennes de 2008. Mais elle a aussi été affectées par une bulle immobilière (comme en Espagne, ou plus à l’Est, en Hongrie, Croatie ou Monténégro) et par des montages de crédits transfrontaliers se révélant «  toxiques  ». Le soutien de l’État aux banques et entreprises en difficulté a fait passer le déficit public annuel à quelque 6 % du PIB depuis 2009, faisant «  flamber  » la dette publique depuis trois ans. Pourtant, cette dette reste en dessous de 50 % du PIB, bien loin des normes européennes. Mais la «  règle d’or  » est brandie pour imposer des réformes des retraites et du code du travail – avec la promesse de ramener le déficit budgétaire en-dessous de 0, 5 % du PIB d’ici 2015.

La nouvelle Première ministre slovène Alenka Bratužek de «  centre-gauche  » a rejeté toute comparaison avec la situation de Chypre  : le secteur bancaire slovène n’est pas «  surdimensionné  » et la Slovénie n’est pas non plus un paradis fiscal. Au contraire, attaché à sa récente indépendance, le pays a plutôt été défiant envers la libre circulation des capitaux, au point que les institutions financières considèrent sa «  transition  » inachevée et que le FMI prône de réaliser enfin les réformes structurelles pour «  aller plus loin  ».  L’enjeu réel du bras de fer à venir est là  : les résistances aux préceptes néo-libéraux et à l’austérité sociale, exprimées massivement au cours de l’hiver 2012, seront-elles en mesure de rebondir et de se consolider pour imposer un contrôle social sur les comptes des entreprises, des banques, de l’État, en lieu et place de celui de la Troika  ?

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L’exception slovène

Derrière la «  modération  » des destructions sociales en Slovénie, il y a eu depuis le début de l’indépendance slovène en 1991, une accumulation de luttes. L’exception slovène est là  : les anciens syndicats officiels, transformés en une Confédération des syndicats libres ZSSS et associés en front unique avec de nouveaux syndicats, ont maintenu un rapport de forces contre des projets anti-sociaux [1]   : si la restauration capitaliste a bien eu lieu, un certain nombre de mesures néo-libérales ont été ralenties, infléchies ou bloquées. C’est surtout à partir de 2002, sous pression des exigences des institutions financières et de la commission européenne, que les privatisations se sont accentuées, et avec elles les montages financiers (que les capitaux soient «  nationaux  » ou étrangers), le clientélisme et la fraude fiscale. Bref, la «  normalité  » de l’appât du gain gangrénant tous les partis.

À l’arrière plan des manifestations, outre l’accumulation des résistances organisées par les syndicats, s’est formé un autre creuset de radicalisation, tourné vers la jeunesse, et les catégories sociales non organisées par les syndicats  : la Workers & Punks’ University (WPU), université parallèle autogérée établie en 1998, lieu de formation critique face à la crise globale capitaliste, de réappropriation du passé révolutionnaire et autogestionnaire, de liens balkaniques [2] et d’insertion dans les résistances alter-mondialistes. La position charnière de la «  petite  » et si riche Slovénie dans les Balkans et dans l’euro-zone est essentielle à l’émergence d’une Autre Europe.

SAMARY Catherine 8 mai 2013
Notes

[1] Lire les articles d’Inprecor  : Lucien Perpette et J.M. (n° 511-512 nov.-déc. 2005) ; Lucien Perpette et Chris Den Hond (n°532-533 nov.-déc. 2007) ; Jacques Radcliff (dernières nouvelles 2011) ; Lucien Perpette (février 2013) sur www.inprecor.fr et disponible aussi sur ESSF

[2] Lire les articles  : «  Les Roumains refusent l’austérité  » (Tout est à nous  ! n°134) ; «  Bulgarie  : tensions électriques  » (Tout est à nous  ! n°188), et différents articles sur les Balkans, notamment «  le Forum social des Balkan, une chance pour l’Autre Europe  », sur www.europe-solidaire.org

* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 194 (08/05/13).

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09 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Austérité : un tournant ?

Austérité : un tournant ? dans Crise humour4

La commission européenne a accordé le 3 mai un délai de deux ans à la France (et à d’autres pays) pour ramener son déficit budgétaire à 3 %, conformément à la « règle d’or » des traités européens. Cela deux semaines après le lancement d’une polémique, au sein même du parti socialiste, sur l’austérité en Europe.
Ce fut alors un vrai « petit débat à la con ». Suite à la diffusion d’un brouillon de rapport interne à la direction du PS déplorant « l’égoïsme » du gouvernement allemand, Bartolone réclama une « confrontation » avec Merkel, Valls cria à l’irresponsabilité, la droite condamna la démagogie socialiste, Hollande synthétisa : la France est en « tension amicale » avec l’Allemagne. Bref, un « débat » bien fait pour masquer les vrais problèmes et alimenter les préjugés nationalistes. C’est dans ce contexte que Moscovici s’est réjoui de la décision de la Commission européenne. « Entre la réduction des déficits et le soutien à la croissance, c’est [le dernier point] qui l’emporte et c’est fondamental. (…) Ce sont les thèses françaises qui ont été entendues. » Il y aurait donc un virage, de l’austérité (allemande ?) vers la « relance » (française ?) ?

La crise s’aggrave
La décision de la commission n’a pourtant rien d’extraordinaire. D’abord, il s’agit un simple délai. Pas une remise en cause de fond des politiques d’austérité. La commission ne fait que constater l’impossibilité d’appliquer la « règle d’or ». Partout la crise du capitalisme, conjuguée aux plans d’austérité, se traduit par la récession, qui fait plonger les recettes fiscales et donc… enfler les déficits. Bruxelles prévoit une récession de 0, 4 % pour la zone euro cette année, un tout petit + 1, 2 % pour 2014. En France une récession prévue de 0, 1 % du PIB en 2013 devrait donc s’accompagner d’un déficit budgétaire de l’État de 3, 9 % du PIB en 2013, et de 4, 2 % en 2014. La commission a demandé au gouvernement français d’accélérer les réformes du marché du travail, des retraites, des services publics, et les dirigeants socialistes se sont empressés de dire qu’ils feraient ces réformes !

La faute à l’Allemagne ?
Le débat sur l’austérité va donc (heureusement) continuer à faire rage. Mais faut-il insister sur une « responsabilité allemande » ? En Europe, il y a des situations économiques différentes d’un pays à l’autre, et des rapports de force. L’Allemagne est l’État qui a aujourd’hui le plus intérêt à imposer l’austérité la plus systématique. Il est aussi incontestable que l’on voit, depuis le début de la crise, se durcir des relations qui fleurent le néo-colonialisme au sein de l’Union européenne. Les plus grandes puissances européennes ont imposé des réformes semblables aux plans d’ajustement structurel du FMI dans les pays qu’on disait du « tiers-monde », à la Grèce, à Chypre, ou au Portugal, avec la même arrogance antidémocratique. Mais si la France est censée être un « pays du milieu », par la situation économique, entre ceux du nord et ceux du sud du continent, ses gouvernements, sous Sarkozy puis sous Hollande, ont été pleinement coresponsables de ces politiques, en accord avec l’Allemagne sur l’essentiel, pour le plus grand profit de ses riches, de ses grandes entreprises et de ses banques.
C’est qu’au-delà de la situation de tel ou tel pays, il y a une sorte de programme commun de tous les capitalistes du continent européen, du nord au sud : leur argent est placé partout, en titres financiers divers, via un système financier globalisé, et ils tiennent tous à maintenir la valeur de leurs fortunes, leurs titres de dettes publiques, leurs actions, leurs créances. Pour cela, les États doivent payer leurs dettes rubis sur ongles, ne doivent pas laisser filer l’inflation, et doivent « sécuriser » les institutions financières et les fortunes. À l’inverse, tous les travailleurs européens, les Allemands comme les Français et ceux du sud, doivent être plongés dans l’insécurité sociale généralisée, par ces fameuses « réformes » qui doivent servir de levier pour exploiter toujours plus les salariés. Les socialistes européens, même ceux de la gauche du PS français, n’ont pas d’autre horizon. Leurs gesticulations (inspirées de Mélenchon ?) contre « l’hégémonie » allemande sont dérisoires et contribuent à diviser les classes populaires du continent. Et comme par hasard, plus ils sont virulents dans le chauvinisme, moins ils sont radicaux sur le plan économique, face aux profits et comportements des banques et des grandes entreprises françaises… et aux responsabilités de leur propre gouvernement.

Yann Cézard Mercredi 8 mai 2013

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09 mai 2013 ~ 0 Commentaire

L’État prêt à céder des participations : ces privatisations qui ne disent pas leur nom (LO)

L'État prêt à céder des participations : ces privatisations qui ne disent pas leur nom (LO) dans Crise humour_benefices_records_banques-300x277

Dimanche 5 mai sur TF1, Jean-Marc Ayrault a annoncé que, « dans un certain nombre d’entreprises » dont l’État est actionnaire, le gouvernement envisageait de vendre ses participations « pour financer l’investissement ». Le lendemain, son ministre de l’Économie, Moscovici, se hâtait d’affirmer que « ce n’est pas le retour des privatisations ». Mais on n’est pas obligé de le croire…

De 1997 à 2002, Moscovici n’a-t-il pas été ministre d’un autre gouvernement PS, celui de Lionel Jospin ? Or, ce dernier, après avoir déclaré ne pas entendre mener une politique de privatisations, s’était vanté, lors d’un débat télévisé durant la campagne présidentielle de 2002, d’avoir « plus privatisé en cinq ans que la droite en sept ans ». Cette fois-là, il ne mentait pas. En effet, Jospin avait privatisé, entre autres, le Crédit lyonnais, la Caisse nationale de prévoyance… Il avait aussi, formule hypocrite, « ouvert le capital » de France Télécom ou d’Air France, pour ne pas dire qu’il les livrait aux appétits du privé.

Aujourd’hui, le gouvernement Ayrault s’apprête à faire de même. L’État détient l’équivalent de 100 milliards d’euros de participations dans diverses entreprises (EDF, 26,9 milliards, GDF, Suez 14,5 milliards, EADS, près de 5 milliards, Safran, Aéroports de Paris, France Télécom, Renault, Thalès, Areva, Air France…, pour ne citer que les plus importantes), dont 62,5 milliards d’euros dans des sociétés cotées en Bourse. Avant même qu’Ayrault n’évoque publiquement la possibilité de « céder des participations », le gouvernement a déjà commencé à le faire. Ainsi, il vient d’obtenir 448 millions en vendant 3,12 % du capital du groupe aéronautique Safran, dont l’État reste le premier actionnaire avec 27 % du capital.

Bien sûr, le gouvernement ne s’apprête pas à vendre tous ses « bijoux de famille », même si leur valeur estimée correspond au montant du déficit public annuel qu’il peine à combler. Pour vendre, il faut trouver preneur. Certaines entreprises — celles qui rapportent le plus — étant plus alléchantes que d’autres pour les capitaux en quête de bonnes affaires, il y a fort à parier que ce sont principalement celles-là dont le gouvernement jettera des parts aux capitaux privés. Mais l’État s’en trouvera appauvri du même coup, car les seules entreprises cotées en Bourse dont il est actionnaire lui rapportent 4,5 milliards de dividendes par an. Qu’il en vende tout ou partie, ce sera autant de moins qui rentrera dans les caisses de l’État. Cela creusera un peu plus à l’avenir les déficits publics qui servent à tous les gouvernements de prétexte pour s’en prendre au niveau de vie des classes laborieuses.

Quand il s’agit de servir la soupe aux capitalistes, le gouvernement sait donc se souvenir que l’État est un actionnaire important et parfois majoritaire de certaines entreprises. En revanche, quand ces mêmes entreprises — Renault, Air France, France Télécom par exemple — annoncent des suppressions d’emplois, il se met aux abonnés absents et prétend ne pas pouvoir s’y opposer. Ayrault refuse de parler d’austérité à propos de sa politique. Il refuse maintenant que l’on parle de privatisation pour qualifier ces nouveaux cadeaux qu’il veut faire aux capitalistes. Peu importent les mots, c’est la réalité qui compte : celle d’une politique tout au service de la bourgeoisie et que les travailleurs doivent combattre.

Pierre LAFFITTE

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2336&id=6

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04 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Lorient, fermeture de l’usine Cobral. Licenciements économiques (OF)

Lorient, fermeture de l’usine Cobral. Licenciements économiques (OF) dans Crise charette-300x187

Dans quinze jours, l’usine Cobral de Lorient (groupe Cecab), spécialisée dans la fabrication de plats surgelés, fermera ses portes. La production est transférée à Pontivy. Sur les 63 personnes que compte le site lorientais, 53 sont sous la menace d’un licenciement économique.

Situation économique

« Le personnel de la Cobral est très attaché à son entreprise, commente un représentant du personnel. Mais, en même temps, nous sommes lucides sur sa situation économique qui nécessite le regroupement des usines de Lorient et Pontivy, à Pontivy. Rapidement, les chiffres l’ont confirmé. Ensuite, on s’est concentré sur la gestion du plan social ».

Transfert à Pontivy

L’activité de l’usine Cobral-Lorient va en conséquence être transférée sur le site de Pontivy, dans lequel près de 4 millions d’euros sont investis. Dix des soixante-trois salariés lorientais ont accepté le transfert. A défaut d’avoir trouvé un emploi ou une solution de reclassement d’ici le 17 mai, les cinquante-trois autres seront licenciés.

Cellule et congé de reclassement

Des propositions de reclassement ont été faites dans d’autres filiales du groupe Cecab. Ces offres n’ont, à ce jour, pas été acceptées par les salariés concernés car trop éloignées de leur lieu de vie. Le plan social de Cobral, signé le 22 février dernier, prévoit la mise en place d’une cellule, et d’un congé de reclassement qui permet aux employés de percevoir leur salaire pendant six à neuf mois.

Social vendredi 03 mai 2013

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04 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Bas salaires : l’Allemagne s’interroge (OF)

Bas salaires : l'Allemagne s'interroge (OF) dans Crise 55911_a-woman-holds-a-placard-with-the-slogan-shit-one-euro-jobs-during-a-demonstration-at-a-labour

Une Allemande porte une pancarte « merde aux jobs à 1 euro » lors d’une manifestation dans une agence pour l’emploi à Hambourg.
REUTERS/Christian Charisius

Économie samedi 04 mai 2013

Plus de 7 millions de travailleurs occupent des « mini-jobs », à 450 € par mois. « Du dumping social », accuse la Belgique voisine. À quelques mois des élections, la question fait débat outre-Rhin.

Berlin. De notre correspondant

Les chiffres positifs de l’économie allemande – actuellement 7,1 % de chômage et 41,5 millions de personnes employées – ont leur revers : la dérégulation du marché du travail, notamment depuis les fameuses réformes « Hartz », prises sous le gouvernement Schröder. Exemple le plus marquant, les « mini-jobs » se sont multipliés ces dernières années. Limités à un maximum qui vient d’être remonté à 450 € par mois, il en existe désormais plus de 7,4 millions.

Dumping salarial ?

Après une visite dans la région allemande de Basse-Saxe que le ministre de l’Économie belge a annoncé vouloir porter plainte contre sa grande voisine pour dumping salarial. Les abattoirs belges sont concurrencés par leurs collègues allemands qui pratiquent une politique de basses rémunérations. Le ministre régional des Finances de Basse-Saxe, issu du parti social-démocrate, Olaf Lies, soutient cette plainte : « L’Allemagne, pays des bas salaires, est devenue destructrice d’emplois pour de nombreux pays frontaliers, comme la Belgique. » Cette affaire vient illustrer le débat en Europe, mais aussi au coeur de l’Allemagne sur les bas salaires. Avant les trois dernières années de légère hausse, les salaires réels ont également stagné voire baissé pendant longtemps. « Contrairement à l’image souvent présentée, la santé économique de l’Allemagne n’est pas bonne », estime ainsi Michael Schlecht, député du parti de gauche Die Linke. « Certaines grosses entreprises vont effectivement très bien, mais nous avons des millions de personnes, des travailleurs, dans des conditions précaires. »

Peter Donath, du syndicat IG Metall, pointe du doigt un autre problème dans deux fleurons de l’industrie, la métallurgie et l’électronique. « Avec 51 000 € bruts par an, on ne peut évidemment pas parler de dumping salarial pour les employés qui sont soumis aux tarifs de notre secteur, explique-t-il. Mais nous observons l’augmentation considérable du travail intérimaire ou des contrats d’entreprises, qui ne sont plus soumis aux accords tarifaires de notre branche. »

La gauche allemande pour un salaire minimum

L’ensemble des partis de gauche insistent sur l’instauration d’un salaire minimum qui se situerait à 8,50 € de l’heure. Un pas symbolique a été effectué en avril avec l’instauration de ce tarif minimum pour les coiffeurs, dont les conditions médiocres de salaires étaient souvent citées en exemple. Mais pour Angela Merkel et ses alliés libéraux, l’instauration d’un salaire minimum pour l’ensemble du marché du travail n’est pas d’actualité.

Sébastien VANNIER

http://www.ouest-france.fr/actu/economieDet_-Bas-salaires-l-Allemagne-s-interroge_3634-2189376_actu.Htm

Un quart des salariés allemands touche un bas salaire

L’Expansion.com avec AFP - publié le 14/03/2012 à 09:55

7,84 millions d’Allemands, soit 23,1% de la populationactive, touchent un salaire inférieur à 9,15 euros bruts de l’heure. L’Allemagne est souvent montrée du doigt en Europe pour la grande modération de ses salaires ces dernières années, ainsi que pour l’augmentation de la précarité dans le pays.

En Allemagne en 2010, 23,1% des salariés, soit 7,84 millions de personnes, touchaient un salaire qualifié de « bas », inférieur à 9,15 euros bruts de l’heure, selon une étude publiée mercredi par l’institut de recherche sur le travail de l’université de Duisbourg-Essen (ouest). Les auteurs de l’étude soulignent toutefois que cette proportion tend à diminuer depuis un pic atteint en 2007 (24,2%). Ce chiffre de 9,15 euros correspond à la définition généralement admise du salaire « bas », c’est-à-dire inférieur aux deux tiers du salaire médian dans un pays.

Selon cette étude, qui fait la Une du quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung, au moins 1,4 million de personnes en Allemagne ont même touché des salaires de moins de 5 euros bruts de l’heure en 2010. Il s’agit essentiellement de femmes, d’Allemands résidant à l’Est et de personnes effectuant des « mini-jobs », ces petits boulots subventionnés par l’Etat, censés compléter les aides sociales et permettre le retour à l’emploi des chômeurs de longue durée.

L’étude relève par ailleurs que « l’augmentation du nombre de personnes dans le secteur des bas salaires depuis 1995 est imputable presque en exclusivité à l’Allemagne de l’Ouest ». Si l’ex-RDA continue à pâtir d’une situation économique et sociale généralement plus difficile, depuis plusieurs années en Allemagne, contrairement aux clichés, c’est surtout à l’Ouest que des phénomènes de paupérisation et de précarisation sont observés.

L’Allemagne est souvent montrée du doigt en Europe pour la grande modération de ses salaires ces dernières années, ainsi que pour l’augmentation de la précarité dans le pays. Les salaires dans le pays sont généralement fixés par secteur d’activité à l’issue de négociations entre patronat et syndicat, du moins dans les secteurs où les organisations syndicales sont puissantes. Dans les autres, en particulier dans les services, la rémunération dépend du bon vouloir de l’employeur, en l’absence d’un salaire minimum unique.

L’étude publiée mercredi assure que la création d’un tel salaire minimum unique de 8,50 euros bruts de l’heure conduirait à une augmentation des revenus pour 25% environ des personnes touchant aujourd’hui des bas salaires. Quelques métiers se sont toutefois dotés en Allemagne de salaires minimum, le BTP ou les services de sécurité/gardiennage par exemple. En outre, les syndicats allemands se sont montrés très revendicatifs ces deux dernières années, et ont négocié des hausses de salaires conséquentes dans plusieurs branches de l’économie. L’an dernier, le coût du travail horaire a connu sa plus forte augmentation en Allemagne depuis 15 ans (+3,2%), a révélé la semaine dernière une statistique officielle.

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/un-quart-des-salaries-allemands-touche-un-bas-salaire_287505.html

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01 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Crise : toujours plus pauvres… toujours plus riches !

Crise : toujours plus pauvres… toujours plus riches ! dans Crise images

Mercredi 1 mai 2013

L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de sortir une étude sur les revenus et le patrimoine des ménages en 2010, dressant ainsi les effets de la crise. Édifiant…
Les résultats sont sans appel : « au sein de l’ensemble de la population, les personnes les plus modestes sont particulièrement touchées depuis la crise. À l’inverse, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5% de personnes les mieux loties repart à la hausse, après avoir stagné en 2009 ». Bref, la pauvreté s’installe durablement et les inégalités se creusent. Le niveau de vie médian s’élève à 1610 euros par mois, il est en baisse de 0, 5 % par rapport à 2009 et cette baisse touche en priorité les ménages les plus pauvres. En effet, les 10 % des ménages les plus pauvres ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros annuel… et dans le même temps, le niveau de vie des ménages les plus riches a progressé en 2010. Selon l’étude de l’INSEE, « les 10 % les plus aisées disposent d’au moins 36 270 euros annuel, soit 3, 5 fois plus que les plus pauvres ».

Photographie de l’inégalité
De plus, l’étude démontre que la pauvreté est également en progression chez les retraitéEs les plus âgés (11 %), les privéEs d’emplois (16 %), les jeunes de moins de 18 ans (2, 7 millions d’enfants vivent désormais dans des familles pauvres en 2010). La pauvreté touche en particulier les femmes. Même si l’endettement des ménages français reste l’un des moins élevés d’Europe, l’étude démontre également que l’endettement est en progression, en particulier pour boucler les fins de mois.  Cette photographie de 2010 et les tendances qu’elle dessine ont dû se poursuivre et s’approfondir au cours des deux années suivantes au vu des politiques d’austérité menée. Une fois de plus, cela montre l’urgence de mener une tout autre politique qui servirait les intérêts du plus grand nombre et non ceux d’une minorité aisée, une politique pour répartir réellement les richesses.
Sandra Demarcq

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 193 (01/05/13)

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22 avril 2013 ~ 0 Commentaire

Finistère, banque alimentaire. Toujours plus de bénéficiaires (LT)

Finistère, banque alimentaire. Toujours plus de bénéficiaires (LT) dans Crise rich-poor-283x300

22 avril 2013

« D’année en année, la situation se détériore.

Avec une nouvelle augmentation de 3 % des bénéficiaires, 2012 n’a pas échappé à la règle ». Jean Tirilly présidait, mardi dernier, à Châteaulin, l’assemblée générale de la Banque alimentaire du Finistère. Forte de 80 bénévoles et de deux salariés, elle a aidé 11.000 personnes, dont 7.400 de façon régulière, via la centaine de CCAS et la trentaine d’associations qui distribuent les 1.440 tonnes collectées par la Banque. « Ce tonnage représente une valeur de 5 M€. Il nous est fourni pour moitié par les grossistes, les distributeurs et les industriels qui nous donnent les produits avant qu’ils ne soient périmés. L’essentiel de ce que nous collectons aurait été jeté ». Une lutte contre le gaspillage à laquelle la Banque est très attachée. D’où le travail qu’elle mène pour développer les épiceries sociales. « L’aide alimentaire évolue. Nous distribuons de plus en plus de produits frais que ces épiceries permettent d’écouler rapidement, sans attendre des distributions tous les quinze jours ». Il en existe neuf dans le département et d’autres sont en projet à Morlaix, Concarneau, Plouescat, Plabennec, etc.

2014 : une année blanche

La grande collecte de novembre, qui mobilise quelque 2.000 bénévoles, représente 17 % des produits collectés. Le reste provient essentiellement du Programme européen d’aide aux plus démunis, dont on ne sait pas encore ce qu’il en adviendra pour 2014. « Il y a eu des avancées, notamment grâce aux propositions de la députée européenne Agnès Le Brun. Au mieux, une décision interviendra à l’automne. Mais 2014 sera une année blanche et on ignore la teneur des mesures transitoires qui ont été promises par le gouvernement ».

  • Loïc L’Haridon

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/banque-alimentaire-toujours-plus-de-beneficiaires-22-04-2013-2078570.php

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21 avril 2013 ~ 0 Commentaire

Portrait de la France qui bosse « au noir » (OF)

Portrait de la France qui bosse « au noir » (OF) dans Crise prolongeau
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dimanche 21 avril 2013 Entretien avec Hubert Prolongeau, 51 ans, journaliste et écrivain.

D’où vient l’expression, « travail au noir » ?

Du Moyen Âge, semble-t-il, lorsque les serfs allaient travailler en cachette du seigneur, discrètement, à la tombée de la nuit, donc au noir.

Qu’est ce qui vous a donné l’idée de cette enquête ?

La prise de conscience que nous étions tous concernés plus ou moins. Qui n’a pas payé de petits travaux de la main à la main ? Employé une baby-sitter de même ? Il y a le petit coup de main récompensé et le travail au noir structuré. J’ai voulu rencontrer ces travailleurs cachés, silencieux.

Vous avez payé de votre personne ?

Je me suis, en effet, fait embaucher dans le bâtiment, sur un chantier de construction, alors que je ne suis pas spécialement taillé pour cela. J’avais remarqué des groupes d’hommes stationnant chaque matin devant de grands magasins de bricolage. Une sorte de nouveau marché aux esclaves. Ces hommes se proposent à la tâche. Les camionnettes des entreprises passent tôt, dès 7 h 30, et embauchent au gré des besoins.

Beaucoup d’immigrés sans doute ?

Oui, mais le travailleur au noir n’est pas forcément un sans-papiers. On y retrouve notre célèbre plombier polonais. D’un côté les Blancs, de l’autre les Africains. J’ai vécu cette vie de tâcheron, mais dès l’instant où j’ai demandé à être déclaré, j’ai été viré illico.

Existe-t-il un hit-parade des secteurs qui font du « black » ?

L’Urssaf en dresse un. Avec le bâtiment, l’hôtellerie-restauration, le petit commerce alimentaire, le gardiennage… Très peu de secteurs sont indemnes. Il y a des intellectuels précaires, des intermittents du spectacle payés au noir, des nègres dans l’édition payés au noir. Des nounous, des employées de maisons, comme ces jeunes Philippines exploitées dans les beaux quartiers de Paris.

Ce travail au noir se développe-t-il avec la crise ?

Je ne suis pas économiste. Mais on serait passé de 5 % de la richesse nationale produite au noir, à 10 %. J’ai rencontré des retraités qui, du fait de leurs maigres retraites, s’adonnent à de petits travaux payés de la main à la main. Certains chômeurs de longue durée n’ont pas d’autre choix pour survivre. Mais vous avez aussi des avocats, des chirurgiens qui demandent une rallonge discrète aux familles…

Comment se justifient les employeurs rencontrés ?

Beaucoup mettent en avant la simplicité. J’ai un vieil ami restaurateur qui m’a expliqué qu’en fin de saison, s’il a encore besoin de quelques bras, c’est trop compliqué de passer par un contrat d’embauche. Personne ne vous dit : j’emploie au noir parce que je peux virer les gens comme je l’entends. Certains petits employeurs pris à la gorge n’ont parfois pas d’autre choix. Et puis existe une certaine mentalité poujadiste : l’État me pique des impôts, je me rattrape.

Certaines grandes entreprises y font appel ?

Rarement de façon directe, mais tout un système de sous-traitance le permet. Je raconte l’histoire de Flamanville et de ces grands chantiers dont la main-d’oeuvre passe d’un pays à l’autre. Là, on avait fait appel à une société chypriote qui employait des Polonais. Les contrats sont tellement tirés qu’une partie du travail ne peut se faire qu’au noir. Le donneur d’ordre, à l’abri, s’en lave les mains. Sauf s’il y a des accidents mortels sur le chantier.

Les inspecteurs du travail ont-ils les moyens d’intervenir ?

Ceux que j’ai rencontrés se disent de plus en plus démunis, de moins en moins nombreux.

Une part de cette activité au noir n’offre-t-elle pas une flexibilité nécessaire au marché du travail ?

C’est la grande question. Les frontières sont floues entre ce qui relève d’une forme d’entraide temporaire, d’une économie de survie par temps de crise et ce qui est structurellement organisé. On ne peut pas mettre dans le même sac le taxi clandestin, la femme de ménage sans contrat, l’étudiante qui se prostitue et l’entreprise de pizzas qui n’emploie que des livreurs au black.

Avec la fraude fiscale, cela gangrène certains pays ?

On pourrait citer la Grèce, l’Italie… et de multiples pays hors Europe. Le travail au noir fragilise le droit du travail, prive l’État, c’est-à-dire nous tous, de certaines ressources. Il ne faut pas se laisser abuser par le côté parfois pittoresque de cette économie parallèle.

Recueilli par Bernard LE SOLLEU.

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