Archive | Crise

25 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Le 1er juin contre la troïka!

Le 1er juin contre la troïka! dans Crise troik

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24 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Ils ne l’emporteront pas au paradis !

Ils ne l'emporteront pas au paradis ! dans Crise dukercy-le-superpatriote-d-serteura

À la veille d’un Conseil européen traitant de l’évasion fiscale, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a voulu se montrer ferme contre les fraudeurs.

Dans une interview donnée au Parisien, il est revenu sur le projet de loi du gouvernement qui sera présenté au Parlement dans quelques semaines. « Il n’y aura ni amnistie ni cellule de régularisation [des fraudeurs]. Il doit y avoir un processus transparent, de droit commun, leur permettant de se mettre en conformité avec la loi. Il n’y aura donc aucune disposition dérogatoire ». Et Pierre Moscovici, le grand argentier, d’en rajouter : « La finalité n’est pas de faire un cadeau aux exilés ».

Les deux ministres font mine de bomber le torse, mais la baudruche se dégonfle bien vite.

Ce dont il est ici question, ce n’est pas de prendre les mesures autoritaires pourtant nécessaires afin de récupérer les 60 à 80 milliards d’euros qui chaque année échappe à l’État (de 16 à 22 % des recettes fiscales brutes de 2012, d’après le syndicat Solidaires-finances publiques). Non, que les grands fraudeurs, avec à leur tête les entreprises, se rassurent : il s’agit tout simplement de continuer une pratique… finalement très favorable aux fraudeurs ! Comme l’ex- plique Moscovici lui-même, « Dès lors que quelqu’un est exilé fiscal, l’objectif est de le faire revenir (…) Il faut mettre en place des discussions avec le fisc pour trouver un accord dans le respect du droit (…) Les fraudeurs devront rembourser 60 % des sommes dissimulées ». Curieux droit des puissants. Et ce n’est pas la maigre cinquantaine d’agents supplémentaires recrutés pour la lutte contre la fraude fiscale qui aideront à régler le problème.

Quelques semaines après l’affaire Cahuzac, rien de bien neuf donc.

Pour récupérer les fortunes dérobées au fisc et les mettre au service de la collectivité, les mesures sont pourtant connues : lever le secret bancaire, et mettre les banques sous le contrôle des salariés et de la population. En un mot, socialiser. Qu’il soit fiscal ou autres, c’est sûr, les puissants et leurs amis du gouvernement ne l’emporteront pas au paradis !

Manu Bichindaritz Jeudi 23 mai 2013Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 196 (23/05/13)

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21 mai 2013 ~ 0 Commentaire

France Télécom : la logique meurtrière du « business »

France Télécom : la logique meurtrière du « business » dans Crise img_6643-300x228

« En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte. »

C’est ainsi qu’en octobre 2006, Didier Lombard, patron à l’époque de France Télécom, avait annoncé son intention de dégraisser l’entreprise de 22 000 emplois… Il était déjà connu pour sa déclaration ignoble sur la « mode du suicide » à France Télécom mais la transcription d’une réunion interne publiée dans le Parisien du 7 mai dernier confirme que l’effroyable succession de suicides à France Télécom (91 en trois ans !) n’était due ni au hasard ni à une quelconque « mode » mais à un plan délibéré de harcèlement du personnel manigancé par Lombard lui-même et les autres dirigeants de la boîte.
D’après un rapport de l’Inspection du travail, France Télécom a bien « mis en œuvre des méthodes de gestion du personnel qui ont eu pour effet de fragiliser psychologiquement les salariés  et de porter atteinte à leur santé physique et mentale. » En juillet dernier, trois de ses dirigeants, dont Lombard, ont été mis en examen pour « harcèlement moral ». Depuis les dernières révélations, les plaignants souhaiteraient qu’on y ajoute « mise en danger de la vie d’autrui. »

Cynique et brutal
Comme d’habitude, c’est quand les capitalistes se retrouvent entre eux qu’ils
se permettent de dire tout haut ce qu’ils pensent vraiment. D’ailleurs, quand la direction a appris qu’il existait un enregistrement de la réunion, elle aurait cherché à le faire disparaître, et, les phrases les plus incriminantes ont été édulcorées dans la transcription écrite. Peine perdue, car les juges ont retrouvé la version originale en perquisitionnant le garage de la secrétaire qui en avait gardé une copie. Tout cela ne serait-il dû qu’à quelques brebis galeuses, à quelques individus particulièrement cyniques et brutaux qu’il suffirait de remplacer ? Pas si simple. Lors de la même réunion, Olivier Barberot, ex-DRH de France Télécom et co-inculpé dans cette affaire, a prononcé une des phrases les plus révélatrices : « On est dans une considération humaine mais c’est la logique business qui commande. » C’est effectivement la logique capitaliste du profit à tout prix qui est cynique et brutale, mais les Lombard, Barberot et autres dirigeants du CAC 40 sont parfaitement à l’aise et bien récompensés pour l’appliquer jusqu’au bout. C’est bien « tout » qu’il faudra changer, c’est-à-dire se débarrasser du capitalisme et de sa logique meurtrière.

Ross Harrold
À lire : Orange stressé d’Ivan du Roy, édition La Découverte, 2009. Dimanche 19 mai 2013

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17 mai 2013 ~ 0 Commentaire

« Licenciements boursiers » : dissuader ou réellement interdire ?

« Licenciements boursiers » : dissuader ou réellement interdire ? dans A gauche du PS r-licenciements-boursiers-large570

Pour répondre à la multiplication des plans sociaux, le Front de gauche a déposé une proposition de loi « tendant à interdire les licenciements boursiers et les suppressions d’emploi abusives », proposition examinée le 16 mai à l’Assemblée nationale. Qu’en est-il de son contenu ? Ouvrons le débat (1).

Le cœur du texte est formé par les articles 1 (qui modifie la définition du licenciement économique) et 2 (sur les licenciements « abusifs sans cause économique »), les autres articles prévoyant des mesures connexes (remboursement des aides publiques, contrôle du juge sur la réalité du motif économique des restructurations, suppression de la rupture conventionnelle, notamment). Les motifs économiques de licenciement seraient limités aux difficultés économiques, aux mutations technologiques et à la cessation d’activité. La sauvegarde de compétitivité ne pourrait plus être invoquée.
Dans les entreprises qui feraient des profits ou verseraient des dividendes ou des stocks options, les suppressions d’emploi ou les licenciements économiques seraient « réputés dépourvus de cause réelle et sérieuse ». En l’état du droit actuel, ceci ne revient pourtant pas à les interdire. Un patron ne serait en effet pas empêché de licencier mais s’exposerait aux conséquences d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse (réintégration du salarié ou versement d’une indemnité d’au moins six mois de salaire). À charge pour le salarié de saisir les prud’hommes pour contester son licenciement, au prix d’une procédure individuelle, longue et coûteuse. En outre, la réintégration ne concerne pas les salariés qui ont moins de deux ans d’ancienneté ni les boîtes de moins de onze salariés, dans ces cas, le salarié ne pourrait prétendre qu’à une indemnité appréciée par le juge. Quid également des entreprises liquidées sans repreneur ? La proposition de loi n’en parle pas.

Bouleverser le droit de propriété
Le dispositif se veut certes « volontairement restreint », comme un premier pas vers une sécurité sociale professionnelle. Mais il ne revient qu’à accroître certaines contraintes sur les entreprises (en matière de justification du licenciement essentiellement) et vise à dissuader mais pas à interdire. Certains licenciements sont pourtant déjà interdits dans le code du travail (maternité, grève…) et la rédaction est alors plus ferme (« aucun salarié ne peut être licencié… », « aucun employeur ne peut rompre le contrat de travail… »). Ces interdictions sont assorties de sanctions pénales (le patron qui les viole est donc un délinquant), et emportent en cas de contestation devant les prud’hommes la nullité du licenciement. Si un tel choix a été fait, c’est que la proposition de loi « n’a pas vocation à mettre à mal le nécessaire équilibre entre le droit d’obtenir un emploi et de le conserver, et la liberté d’entreprendre ». Là est peut-être le désaccord. L’interdiction des licenciements n’est-elle qu’affaire de balance entre les droits des salariés et ceux des patrons, réductible à un débat au sein d’un Parlement qui vient de légaliser l’ANI du 11 janvier 2013 ? Ou est-elle, comme le conçoit le NPA, l’expression des besoins des travailleurs, l’instrument d’un bouleversement des rapports de classe et du droit de propriété, et la première mesure que prendrait un gouvernement des travailleurs ? Ce qui nécessiterait bien plus qu’un aménagement du droit existant…
Julien Lanoli
1. Pour une critique de la notion de licenciement boursier, voir l’article de Claude Jacquin, Les licenciements boursiers n’existent pas(décembre 2011) sur le site du Monde diplomatique., Jeudi 16 mai 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 195 (15/05/13)

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17 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Travaillez un an chez Ryanair : vous ne serez payé que neuf mois (Rue 89)

Travaillez un an chez Ryanair : vous ne serez payé que neuf mois (Rue 89) dans Crise ryanair-pub-sarkozy-bruni-2467862_1713

Les révélations sur les conditions de travail chez Ryanair semblent plus scandaleuses à chaque nouveau témoignage.

Une ancienne membre du personnel de cabine, sous contrat avec un sous-traitant, témoigne dans le quotidien anglais The Independent. Elle raconte notamment avoir dû :

  • Prendre trois moins de congés sans soldes – obligatoires – dans l’année. Pendant ce temps-là, interdiction de travailler ailleurs.
  • Payer 360 livres (environ 425 euros) pour son uniforme et 1 800 livres (environ 2 130 euros) pour prendre un cours de sécurité – obligatoire.

De vol quatre jours par semaines, elle devait rester d’astreinte le cinquième jour sans que cela ne lui soit payé. Elle raconte s’être rendu à l’aéroport un jour d’astreinte, à 4 heures du matin, pour finalement apprendre que le vol était annulé. Le trajet aller-retour en taxi a été pour sa poche et aucune compensation ne lui a été payé. Même sur ses quatre jours de travail, seules les heures passées en vol étaient rémunérées pour 13,07 livres de l’heure (15,47 euros environ). Rien pour les réunion d’information avant vols, les heures de rotations, les rendez-vous commerciaux et les heures passées au sol à cause des délais et des annulations de vols.

Lire sur The Independent (en anglais)

http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/05/17/travaillez-an-chez-ryanair-serez-paye-neuf-mois-242401

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15 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Société générale : le PDG augmenté de 75%, le guichetier de 1% (Bastamag)

Société générale : le PDG augmenté de 75%, le guichetier de 1% (Bastamag) dans Crise riches

La Société générale a annoncé la suppression d’un millier de postes, dont la moitié en France. Objectif : redresser le cours de l’action, augmenter le bénéfice du groupe et diminuer l’exposition aux risques. Une future réduction des coûts qui ne concerne pas le PDG Frédéric Oudéa, qui voit sa rémunération approcher les 2,5 millions d’euros, ni les traders de la banque qui renouent avec une croissance extravagante de leurs bonus. Le guichetier, lui, attend la restructuration à venir. A la Société générale, un employé de base gagne en moyenne 1 734 euros bruts par mois – soit 20 800 euros bruts par an – plus un intéressement annuel d’environ 1134 euros (en 2011). Ces techniciens des opérations bancaires, guichetiers ou téléopérateurs, peuvent s’estimer heureux : ils ont gagné en moyenne 23 euros de plus en 2011 qu’en 2010 [1]. La même année, leur PDG, Frédéric Oudéa avait, lui, consenti un lourd sacrifice, montrant la voie de l’austérité aux 42 000 employés de la banque en France : « La rémunération variable annuelle brute de M. Frédéric Oudéa au titre de 2011 s’élève à 682 770 EUR. Elle est en baisse de 43 % par rapport à l’exercice précédent », précise le document de référence que la Société Générale a transmis début mars 2013 à l’Autorité des marchés financiers (AMF). Une rémunération variable à laquelle il convient d’ajouter la rémunération fixe d’un million d’euros. Deux mois plus tard, plus question de s’imposer une telle rigueur : le comité de rémunération a finalement décidé de récompenser les sacrifices de l’ancien inspecteur général des finances, qui a pris les rênes de la banque en 2009, un an après le krach financier. Le document transmis à l’AMF vient d’être actualisée, le 10 mai. Si le million d’euros de rémunération fixe ne bouge pas, la part variable s’envole de 75%, passant à 1 194 000 euros. Les résultats de la banque en 2012 sont pourtant médiocres : la « rentabilité des capitaux propres » s’est effondrée à 1,1% (contre 6% en 2011) et le bénéfice net du groupe a été divisé par trois, n’atteignant « que » 774 millions d’euros. Sûrement la faute du guichetier.

Compensation financière pour cause de promotion

Ce n’est pas le seul lot de consolation accordé à Frédéric Oudéa, après un début de mandat de quasi-disette, lorsque le PDG avait « renoncé » à ses rémunérations variables au titre des exercices 2008 et 2009, pour cause de crise et, probablement, de médiatisation. Quand l’ancien cadre salarié de la banque a été nommé PDG, il a dû rompre son contrat de travail et a donc perdu une partie de ses droits à la retraite complémentaire. « Un complément de rémunération » lui a donc été accordé pour éviter qu’il vive ses vieux jours dans la misère, faute d’avoir complété ses annuités. Et cette « compensation » pour cause de promotion s’élève à 300 000 € par an. Soit des émoluments approchant au total les 2,5 millions d’euros. On imagine déjà les cris d’orfraie qui auraient accompagné de telles pratiques – toute proportion gardée – dans la Fonction publique ou chez les cheminots. Mais sur le cas Oudéa, silence. Les directeurs généraux et les proches collaborateurs du PDG profitent d’avantages équivalents : en 2011, les dix plus fortes rémunérations approchaient les 24,5 millions d’euros, en augmentation de 50% en deux ans. Quand le guichetier de base, dont les services sont payés 127 fois moins que ceux du grand patron, se voit, de son côté, octroyer une augmentation de… 1,3%.

Record absolu du recours aux stagiaires…

Cette hausse de la rémunération du PDG s’inscrit pourtant dans un contexte où la direction cherche à réaliser des économies, histoire de remonter le cours de l’action (dont dépend l’ampleur des prochaines parts variables des dirigeants) et de se conformer aux nouvelles règles d’exposition aux risques (Bâle 3) : la banque doit disposer de 10% de capitaux propres comparé à l’ensemble de ses encours, placements financiers et prêts (pour 100 € prêtés ou investis, la banque doit en posséder 10 €). Or, fin mars, cette couverture n’était que de 8,7%. Pour augmenter les capitaux propres, le bas de la pyramide sera mis à contribution. La Société générale a ainsi annoncé la suppression future de plus d’un millier de postes dans le monde (sur 154 000 salariés), dont environ 500 en France. Face à ce dégraissage, et au souhait de la direction de délocaliser une partie des services comptables en Roumanie, l’ensemble des syndicats représentatifs ont négocié un accord neutralisant, selon Philippe Fournil, délégué CGT, « les effets négatifs de l’ANI », l’Accord national interprofessionnel voté par la gauche gouvernementale. « La direction ne pourra pas licencier un salarié au motif qu’il refuse la mobilité interne (synonyme de déplacement géographique, ndlr). De plus cet accord impose à la direction de trouver des solutions de reclassement interne pour les salariés dont les postes seront supprimés », explique le délégué CGT dansL’Humanité. Si la direction ne veut pas flexibiliser le travail comme elle l’entend, restera toujours le recours aux stagiaires, dont la Société générale détient le record absolu. En 2011, 11 241 stagiaires ont défilé dans les bureaux et agences de la banque (quand BNP Paribas n’en compte que 2 766 pour un effectif similaire). Soit, en proportion, 26,7% de l’effectif permanent !

… Et explosion des bonus pour les traders

Un souci d’économies qui n’empêche pas la Société générale de payer ses traders au prix fort : les 2 880 traders et « preneurs de risques » ont perçu une rémunération moyenne de 292 000 euros en 2012, selon L’Agefi. Dont un bonus variable qui « a bondi de 45% », selon le site d’informations financières. Les banques concurrentes ont repris, elles aussi, les bonnes vieilles traditions, d’avant la chute de Lehman Brothers : BNP Paribas rémunère en moyenne 335 339 euros chacun de ses 3 189 traders, et le Crédit agricole 236 952 euros ses 1 207 « preneurs de risques ». La crise, c’est pour ceux qui triment dans l’économie réelle, et se débattent avec des clients ou des PME mécontents. Frédéric Oudéa est le PDG qui s’est le plus augmenté en quatre ans : 99% depuis 2009, soit des revenus multipliés par deux. Sa rémunération demeure cependant inférieure à celle de son principal rival, Jean-Laurent Bonnafé. Le Directeur général de BNP Paribas perçoit près de 2,9 millions d’euros au titre de l’exercice 2012 [2] Une augmentation de 42% par rapport à 2012. En bas de l’échelle, les 20 000 techniciens de BNP Paribas ont été augmentés en moyenne de 2,8% entre 2010 et 2011. La banque de détail et le service aux usagers, ce n’est pas cela qui compte.

Par Ivan du Roy (15 mai 2013)

Notes

[1] Selon le bilan social 2011 de l’entreprise, pour les techniciens masculins de niveau A, B, C, qui représentent environ 10% de l’effectif permanent.

[2] Part fixe : 1 150 000 € ; part variable : 672 000 € ; part variable différée : 1 008 000 € ; jetons de présence au Conseil d’administration : 143 540 €.

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15 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Inégalités : le retour des pharaons (Lmd)

Inégalités : le retour des pharaons (Lmd) dans Austérité idees_noires

« Les inégalités ont toujours existé », entend-on souvent dire par ceux qui aimeraient banaliser leur flambée.

Certes, mais elles étaient encore plus prononcées du temps des pharaons. Notre modernité s’inspirerait-elle donc du temps de l’Egypte ancienne ? Inde, Chine, Russie, Italie, Etats-Unis, pays du Golfe : l’essor des fortunes et du nombre de milliardaires paraît caractériser l’état des lieux, comme le détaille le dernier numéro du Monde diplomatique. Un dernier exemple vient de nous en être donné dans les entreprises américaines.

Ainsi que le rappelle Business Week (1), qui ne passe pas pour une publication anticapitaliste, le très célèbre théoricien du management Peter Drucker avait théorisé en 1977 qu’une entreprise dans laquelle les écarts de salaires dépassaient un rapport de 1 à 25 voyait ses performances diminuer. Car plus les inégalités se creusent, plus une mentalité individualiste destructrice sape le travail collectif, l’esprit d’équipe et, au final, les résultats de l’entreprise, y compris pour ses actionnaires. Être payé autant en une journée que d’autres en un mois semblait donc représenter la limite à ne pas dépasser. Non pas tant pour les ouvriers et employés qui, en général, ne se font guère d’illusion sur le côté « famille heureuse » de la structure privée qui les emploie (« Ils sont déjà persuadés, écrivait Drucker, que leurs patrons sont des escrocs »). C’est donc plutôt de l’encadrement que les problèmes surgiraient : au-delà d’un certain écart de rémunération, le cynisme gagne, le cœur à l’ouvrage se perd, l’absentéisme s’envole.

Logiquement, Business Week a donc voulu savoir quelle était la situation actuelle aux Etats-Unis.

C’est peu de dire que l’écart de 1 à 25 est pulvérisé. J. C. Penney, qui vend des chemises et des pantalons bon marché, permet aussi à son patron de ne pas se soucier de faire des économies vestimentaires. Chaque jour, la rémunération de Ronald Johnson correspond en effet à plus de six années de salaire d’un de ses employés. Car l’écart va de 1 à 1 795 entre la paie annuelle du premier (53,3 millions de dollars) et celle du vendeur moyen (vraisemblablement une vendeuse…), de J. C. Penney (29 000 dollars). A Abercrombie (2), médaille d’argent de l’iniquité, l’écart va de 1 à 1 640. Parmi les autres « lauréats » de ce classement, Starbucks est cinquième (écart de 1 à 1 135). Et Ralph Lauren, Nike, Ebay, Honeywell, Walt Disney, Wal-Mart et Macy’s se disputent les vingt premières places. A Intel, centième (et dernier) de la liste, l’égalité n’est pas tout à fait réalisée non plus, mais l’écart n’est « que » de 1 à… 299 (3).

Bien sûr, certains vont trouver injuste de mettre sur le même plan la rémunération d’un « capitaine d’industrie » — forcément brillant, talentueux, innovant — avec celle d’un de ses employés qui, lui, n’aurait d’autre souci dans la vie que d’obéir. L’étude d’une autre publication, tout aussi peu subversive que Business Week, risque par conséquent de les décontenancer. Consacrant un dossier détaillé aux « Entreprises plus fortes que les Etats », L’Expansion (mai 2013) a cette fois comparé la rémunération des patrons du privé avec celle de responsables politiques de premier plan, à qui il arrive peut-être, à la Maison Blanche ou à l’Elysée, de prendre des décisions qui ne sont pas insignifiantes. On apprend alors que M. Tim Cook, patron d’Apple gagne près de 1 000 fois le salaire annuel de son compatriote Barack Obama (378 millions de dollars dans un cas, 400 000 dollars dans l’autre). Et que M. Maurice Lévy, patron (intouchable) de Publicis, s’attribue 127 fois la rémunération de son compatriote François Hollande.

(1) Elliot Blair Smith et Phil Kuntz, «  Disclosed : the pay gap between CEOs and employees  », 6 mai 2013.

(2) L’enseigne de prêt-à-porter s’est encore illustrée récemment, comme le relevait Rue89, par son refus de faire don des vêtements invendus, préférant les brûler.

(3) Le patron d’Intel, Paul Otellini, s’adjuge 17,5 millions de dollars par an, contre 58 400 dollars à son salarié moyen.

mardi 14 mai 2013 http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-05-14-Inegalites

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15 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Défense. Lorient construirait bien onze FREMM (LT)

Défense. Lorient construirait bien onze FREMM (LT) dans Antimilitarisme navy-290x300

Le ministère de la Défense a confirmé hier la construction de 11 frégates multi-missions à DCNS Lorient, où l’on craignait que ce nombre soit réduit à huit à la suite des conclusions du Livre Blanc.

Une bonne nouvelle qui n’est cependant pas acquise. Car c’est la future loi de programmation militaire, en cours d’élaboration, qui entérinera le nombre de FREMM de la Marine nationale. Si le chiffre est inférieur à onze, il ne restera plus qu’à espérer des ventes à l’export pour maintenir le plan de charge.

15 mai 2013 à 06h58

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/defense-lorient-construirait-bien-onze-fremm-15-05-2013-2102386.php

Commentaire: Olé! C’est sûr qu’en ces temps de crise, il y a des priorités!

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15 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Quimper: Pleucadeuc, l’abattoir Doux (147 emplois) liquidé (OF)

 Quimper: Pleucadeuc, l’abattoir Doux (147 emplois) liquidé (OF) dans Crise doux-2-242x300

Le tribunal de commerce de Quimper (Finistère) a prononcé, ce mardi, la liquidation de l’abattoir Doux de Pleucadeuc. 147 postes sont supprimés.

L’usine de Pleucadeuc était la dernière unité du pôle frais du groupe Doux. Elle était spécialisée dans l’abattage de dindes. La décision du tribunal de commerce était redoutée depuis plusieurs semaines. Le 6 mai dernier, lors de l’ultime audience, le sort de l’abattoir semblait déjà scellé. Faute d’une proposition émanant d’un groupe britannique qui ne s’est jamais concrétisée, aucune autre issue ne paraissait possible.

Les salariés eux-mêmes, qui se battaient pour la survie de l’usine depuis un an, n’y croyaient plus.

Pour les 147 postes désormais supprimés, 90 propositions de reclassement ont été présentées. Dix sur le site de la Vraie-Croix (Morbihan) et 80 sur les autres usines du groupe. Ces propositions n’ont pas rassuré les délégués syndicaux. « Quand on sait que 60 % des salariés de Pleucadeuc ont plus de 60 ans, on peut se demander qui va travailler à Quimper ou Châteaulin à cet âge-là ? » s’interrogeait Gérard Gillet, délégué CFDT, le 6 mai.

Économie mardi 14 mai 2013

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Pleucadeuc.-L-abattoir-Doux-147-emplois-liquide_55257-2192250_actu.Htm

Commentaire: Oui mais Doux sauve sa cassette! C’était pas çà l’unique but du jeu?

15 mai 2013

L’abattoir Doux de Pleucadec dans le Morbihan vient d’être mis en liquidation judiciaire. Cela veut dire que 147 travailleurs vont être licenciés. Beaucoup d’entre eux ont plus de 50 ans et n’ont eu que Doux comme employeur depuis des décennies. Ils n’ont presque aucune chance de retrouver un jour du travail. Si les conséquences de la faillite de Doux ont été subies par des milliers de salariés du groupe, par contre la fortune de la famille Doux, qui se classe dans le top 500 des riches français, n’a pas servi à secourir les licenciés. Ce serait pourtant une simple mesure de justice puisque elle a été acquise sur le travail des ouvriers des abattoirs.

 

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13 mai 2013 ~ 0 Commentaire

3e Université d’été (CADTM)

3e Université d’été (CADTM) dans A gauche du PS feedtheworld2

Comité contre la dette du tiers monde: bloquez vos agendas !

La 3e Université d’été du CADTM Europe se déroulera les 28, 29 & 30 juin à la Marlagne, près de Namur, en Belgique. Elle comprendra plus de 25 ateliers et plénières pour analyser les enjeux et discuter des actions à mener pour affronter le système dette au Nord comme au Sud de la planète : mouvements d’audit citoyen et d’opposition à l’austérité en Europe et ailleurs ; combats des femmes pour l’émancipation ; reconnaissance de la dette écologique ; retour sur les annulations de dette dans l’histoire de l’humanité ; outils pédagogiques…

Avec des conférenciers/cières d’Europe, d’Afrique et d’Amérique Latine.  Et en soirée, pour l’ambiance et la bonne humeur : concerts, spectacles et bar.

Une occasion unique de partager votre curiosité et vos expériences avec des centaines de personnes venues des quatre coins d’Europe et d’ailleurs.

CONTACT
CADTM, 345 avenue de l’Observatoire, 4000 Liège, Belgique, 0032 (0)4 226 62 85
Email : cecile@cadtm.org // Tel : 00 32 (0)484 99 53 81

Au plaisir de vous rencontrer à l’Université d’Été !
L’équipe du CADTM

POUR S’INSCRIRE (Clôture des inscriptions au 12 juin.)

http://cadtm.org/3e-Universite-d-ete-du-CADTM

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