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andré (dédé) menesguen (le télégramme)

Cinquième candidat déclaré, André Ménesguen, 59 ans, portera les couleurs du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) lors de ces cantonales. «Je suis le seul candidat légitime à gauche», assure-t-il.
A ceux qui l’ont connu, aimé et estimé, nous vous annonçons avec tristesse le décès de
André MENESGUEN« Dédé »
Un hommage lui sera rendu
mercredi 18 décembre,
à 10 heures,
en la salle de cérémonie du Vern à Brest.
L’inhumation aura lieu à 14 h 30, au cimetière de Camaret-sur-Mer.
André repose au Centre funéraire des Communes Associées du Vern.
Visites de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
La famille remercie l’ensemble des personnels soignants du service Cardiologie 1 et de Réanimation CCTV du CHU de la Cavale Blanche, pour leur accompagnement.
Commentaire:
Merci pour cet article. Michel K et moi-même étions à ses obsèques ce midi.
kreiz breizh (poher hebdo)
Législatives : coup de tonnerre en centre Bretagne !
La gauche a repris des couleurs en centre Bretagne lors de ces législatives 2022, en remportant deux des trois circonscriptions avec l’élection de Mélanie Thomin et de Murielle Lepvraud. Après un quart de siècle de mandats en centre Bretagne, la défaite de Richard Ferrand est un coup de tonnerre.
La 6e circonscription du Finistère était particulièrement scrutée pour ces élections législatives 2022. Elle était en effet détenue par l’un des poids lourds de la majorité présidentielle, Richard Ferrand, depuis 2012.
Il était arrivé en tête des suffrages au premier tour avec un peu plus de 33 % des voix, la candidate socialiste (Nupes), Mélanie Thomin, en obtenant 31 %. En ce dimanche soir, alors que les bureaux de vote avaient fermé et que les premiers résultats étaient connus, il semblait bien que quelque chose se préparait.
Finalement, peu après 20 h, c’est Richard Ferrand lui-même qui a pris la parole depuis son QG de campagne, à Châteaulin. Dans une courte allocution, le président de l’Assemblée nationale a reconnu sa défaite et félicité Mélanie Thomin pour sa victoire. La socialiste l’emporte avec 50,8 % des suffrages et 800 voix d’écart. Comme ailleurs en Bretagne et dans l’Hexagone, ce deuxième tour a été marqué par une forte abstention (45,8 %).
À Carhaix, Mélanie Thomin l’emporte avec 50,92 % des voix. Richard Ferrand arrive en tête à Châteauneuf (53,35 %) et à Pleyben (53,67 %) ainsi que dans les deux communes les plus peuplées de la circonscription, 51,06 % à Châteaulin et 52,40 % à Plougastel-Daoulas.
Mélanie Thomin en tête dans les monts d’Arrée
Mélanie Thomin l’emporte très largement dans les monts d’Arrée. Son suppléant, Yannick Jaouen est conseiller municipal à La Feuillée. Mélanie Thomin remporte ainsi 60,92 % des voix au Huelgoat. Elle dépasse même les 80 % à Saint-Rivoal !
À noter que Mélanie Thomin l’emporte dans de nombreuses communes dont les maires avaient appelé à voter Richard Ferrand. C’est le cas à Hanvec, où elle est conseillère municipale, mais également à Saint-Thois ou à Logonna-Daoulas, dont l’ancienne maire, Françoise Péron, était la directrice de campagne de Richard Ferrand. À Saint-Hernin, les deux candidats font le même score avec 159 voix chacun…
Estimant que les « électeurs de la circonscription avaient envoyé un message clair au président de la République en faisant battre Richard Ferrand sur le territoire », Mélanie Thomin a dit vouloir se mettre immédiatement au travail, notamment sur les questions sociales (pouvoir d’achat, blocage des prix, revalorisation des salaires…).
Du côté des partisans de Richard Ferrand, c’était plutôt la soupe à la grimace au fur et à mesure que les résultats tombaient. Lundi, l’un d’entre eux estimait que « Richard Ferrand payait sa proximité avec Emmanuel Macron. On peut penser qu’une partie des électeurs du Rassemblement national (arrivé 3e dans la circonscription le 12 juin), ou les anciens Gilets jaunes, se sont reportés sur la Nupes pour protester contre le président.
Maintenant, on va voir si Mélanie Thomin peut peser sur les dossiers du territoire. Bonne chance à l’hôpital de Carhaix pour être défendu en haut lieu comme il l’était avec Richard Ferrand… »
Richard Ferrand : un quart de siècle de vie politique en centre Bretagne
La défaite de Richard Ferrand a, bien entendu, eu un retentissement national. Petite cruauté de la vie politique, c’est à Richard Ferrand qu’il appartient d’accueillir les nouveaux députés cette semaine en tant que président de l’Assemblée nationale sortant.
Qu’en est-il à l’avenir ? « Il ne va pas arrêter la politique, assure un proche. Il a toujours l’oreille d’Emmanuel Macron. C’est un passionné, et il a des responsabilités nationales dans le mouvement Renaissance. »
Cette défaite vient cependant conclure un parcours assez atypique. Aveyronnais d’origine, Richard Ferrand était arrivé en Bretagne dans les années 1990. Militant socialiste depuis ses 18 ans, il est alors proche de Kofi Yamgnane, dont il anime la campagne victorieuse aux législatives en 1997.
En 1998, Richard Ferrand est élu conseiller général de Carhaix en battant Jean Rohou. Il sera réélu en 2004, devenant vice-président du conseil général du Finistère. En 2001, alors qu’il aurait dû logiquement prendre la commune de Carhaix, il doit faire face à la candidature de Christian Troadec et perd aux municipales.
Les deux hommes ne cesseront de s’opposer, notamment à travers des joutes homériques au conseil municipal. En 2008, Richard Ferrand est à nouveau battu aux municipales.
En 2012, Richard Ferrand obtient l’investiture socialiste aux législatives en écartant son ancien mentor, Kofi Yamgnane (soutien de Mélanie Thomin en 2022). Richard Ferrand l’emporte. Réputé proche de la gauche du Parti socialiste, il se rapproche pourtant d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, et dont il sera l’un des premiers soutiens lors de son aventure présidentielle.
En 2017, Richard Ferrand est réélu, malgré l’affaire des Mutuelles de Bretagne qui éclate lors de la campagne électorale et le force à abandonner son poste de ministre à la Cohésion des territoires. Suite à la démission de François de Rugy après l’affaire des homards, Richard Ferrand est élu président de l’Assemblée nationale ; jusqu’à ce 19 juin 2022 et cette défaite qui pourrait sonner la fin de son engagement politique en centre Bretagne.
Yannick Kerlogot battu
S’il conserve une majorité de sièges en Bretagne, le camp macroniste a connu d’autres mauvaises nouvelles ce 19 juin, comme la défaite de Florian Bachelier à Rennes, premier questeur à l’Assemblée et protégé de Richard Ferrand, ou la perte de la 4e circonscription des Côtes-d’Armor.
Dans la circonscription de Guingamp (qui comporte les pays de Callac, Rostrenen et Gouarec), le député sortant, Yannick Kerlogot est en effet nettement battu par Murielle Lepvraud. Cette militante de La France insoumise réunit 53,39 % des suffrages dans une circonscription traditionnellement ancrée très à gauche. À Trémargat, elle fait ainsi plus de 88 % des voix ! Elle arrive en tête à Callac et Rostrenen, alors que Yannick Kerlogot l’emporte largement à Gouarec.
20 juin 2022 Erwan Chartier-Le Floch
châteaulin guingamp quimper (sud lt of)
À Châteaulin, Sud Santé interpelle Richard Ferrand sur la crise hospitalière
Le 07 juin 2022 Après avoir tenté de rencontrer Richard Ferrand, absent de sa permanence, une trentaine d’adhérents de Sud Santé ont défilé, ce mardi, dans les rues de Châteaulin.
Une trentaine d’adhérents du syndicat Sud Santé se sont retrouvés, ce mardi 7 juin 2022 rue Baltzer, devant la permanence du député Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Ils ont ainsi interrompu leur congrès à Logonna-Quimerc’h, pour se joindre à la mobilisation nationale et intersyndicale pour la défense de l’hôpital.
« Tout le monde connaît la situation dramatique des hôpitaux publics, des Ehpad, des lieux d‘accueils. Face à la catastrophe qui s‘annonce pour l’été, Macron a dû sortir du silence. Et sa seule annonce a été la création d’une mission flash, pour gagner du temps avant les législatives, s’emporte Janine Carrasco, de Sud Santé. Ce n’est pas d’une mission ni d’une commission dont on a besoin, mais de personnel que l’on pourrait d’ailleurs former en cours d’emploi. Sans quoi, il va nous falloir travailler 12 h par jour pour avoir des congés cet été ».
Au-delà des problèmes des soignants, la syndicaliste invoque la sécurité des patients. « Il va falloir un drame pour que le gouvernement agisse vraiment. En attendant, on a le sentiment que tout est fait pour détruire le service public afin que les cotisations des usagers profitent encore plus au privé », s’insurge Janine Cerrasco.
Lire aussi:
À Guingamp, 60 manifestants contre le « sabotage délibéré de l’hôpital public »
Personnel soignant, représentants syndicaux et sympathisants se sont rassemblés devant l’hôpital de Guingamp ce mardi 7 juin.
En réponse à l’appel national lancé par plusieurs syndicats, la CGT de l’hôpital de Guingamp a organisé un rassemblement ce mardi 7 juin, pour la défense de l’hôpital public.
Depuis plusieurs mois maintenant, la maternité et le pôle chirurgie de Guingamp sont menacés. Un rassemblement s’est déroulé devant l’hôpital de Guingamp, mardi 7 juin, entre 12 h et 14 h, à la suite de l’appel national lancé par plusieurs syndicats pour la défense de l’hôpital public. Sur une initiative de la CGT de l’hôpital, une soixantaine de personnes se sont rassemblées, comptant parmi eux soignants et sympathisants pour montrer leur adhésion aux revendications nationales mais également pour exprimer les préoccupations locales.
Quimper, une centaine de personnes mobilisées pour l’hôpital
La mobilisation nationale pour l’hôpital a trouvé un écho à Quimper (Finistère), ce mardi 7 juin 2022. Une centaine de personnes ont manifesté à l’appel des syndicats Sud et CGT qui craignent « un été compliqué ».
Partout en France, l’inquiétude grandit : y aura-t-il assez d’effectifs dans les établissements de soins, notamment pour l’été ? Au centre hospitalier intercommunal de Cornouaille (Chic) dont le siège est à Quimper (Finistère), la direction dit faire face, mais anticipe une éventuelle situation plus tendue. Elle assure maintenir les congés d’été des soignants et n’envisage pas de fermer des lits ou des services.
« Garantir les congés… À quel prix ? »
Cela ne contribue pas à rassurer, dans les couloirs de l’hôpital. Ce mardi 7 juin 2022, les syndicats Sud et CGT du Chic relayaient la mobilisation nationale. Une centaine de personnes se sont rassemblées, en début d’après-midi, devant l’entrée des urgences.
« L’été va être compliqué, commente Loïc Le Houarner, secrétaire général CGT du Chic, aide-soignant de profession. Déjà aujourd’hui, tous les services fonctionnent au quotidien avec au moins un agent en moins… D’autres tournent avec moins deux, moins trois… La coordinatrice assure garantir les congés mais à quel prix pour les usagers et pour les personnels ? »
Ouest-France 07/06/2022
châteaulin (france info)
Accident du méthaniseur de Châteaulin : Cash investigation dévoile un rapport accablant pour Engie
Inaugurée en 2018 la centrale biogaz de Kastellin, à Châteaulin, injecte dans le réseau gazier du méthane produit à partir de fumier, de lisier, de déchets de l’industrie agro-alimentaire et de cultures. Le digestat, matière organique issue du processus de méthanisation, sert ensuite de fertilisant épandu sur les terres agricoles.
Le 17 août 2020, vers 22h30, plus de 400 m3 de digestat, des résidus de méthanisation de matières organiques naturelles, débordent d’une cuve de la centrale de production de biométhane à Châteaulin dans le Finistère. 400 000 litres de liquide toxique, à forte concentration d’ammoniaque, se déversent dans l’Aulne. Le fleuve alimente en eau potable 49 communes du Finistère.
Un rapport accablant
Au lendemain de l’accident, un arrêté préfectoral est pris pour restreindre la consommation d’eau dans la zone concernée. Il restera en vigueur pendant toute une semaine. Une enquête est également ouverte par les services de l’Etat pour en connaître les causes.
Son exploitant, Engie Bioz, filiale du groupe Engie, mettait alors en avant une défaillance du système électronique de la cuve où s’est produit le débordement. Les conclusions d’un rapport de la direction régionale de l’aménagement, qu’a pu se procurer la rédaction de Cash Investigation, sont, elles, beaucoup plus accablantes pour Engie.
Dysfonctionnement des capteurs de détection, présence humaine insuffisante, défaut de conception, et surtout, la maintenance et les essais périodiques des systèmes de commande « oubliés ».
De plus en plus d’incidents
Depuis 10 ans, les méthaniseurs connaissent un réel compte engouement et sont largement. La France en compte 1 300 à ce jour (130 en Bretagne), 800 sont sur le point de voir le jour. La production de biogaz est pour l’Etat qui subventionne largement la filière l’une des solutions pour sortir des énergies fossiles. Mais elle n’est pas sans risque. L’accident de Châteaulin en atteste, et il est loin d’être isolé.
Dans une enquête menée par un collectif qui prône une méthanisation raisonnée, des scientifiques mettent ont pu constater que l’augmentation du nombre de méthaniseurs avait entraîné une autre augmentation : celle du nombre d’incidents.
En 2013, un peu moins de 2 % d’accident par méthaniseurs et par an ont été dénombrés, contre 5 % aujourd’hui. De la simple pollution olfactive, aux incendies, fuites et explosions les plus graves.
Et pour l’année 2020, de 13 des 39 incidents répertoriés sont survenus dans des unités gérées par la filiale de méthanisation d’Engie. Pour Daniel Chateigner qui coordonne le collectif : « Les grosses structures sont des structures accidentogènes. Le principal problème est créé par la grandeur du méthaniseur, et la façon dont gère. »
12/11/2021
menez hom (le télégramme)
Présence du NPA
Antinucléaires : une marche très pacifique au Ménez Hom
Une trentaine de personnes a participé, vendredi 6 août, à la marche annuelle contre les armes nucléaires, organisée par le Collectif pour l’interdiction des armes nucléaires et du Mouvement de la Paix au Ménez Hom, à Plomodiern.
Un lieu symbolique puisqu’il surplombe la rade de Brest et l’île Longue, haut lieu de la dissuasion nucléaire française. Pour célébrer ses 10 ans, le Cian 29 a dénoncé les bombardements des 6 et 9 août 1945, au Japon, et pointé « le décret, paru à l’Onu, il y a peu, qui met les armes nucléaires au même niveau que les armes biologiques ou chimiques » et dans lequel l’arme nucléaire est qualifiée d’« infamante ».
Les différents groupes constitués en France dans diverses régions comptent aussi « sur les prochaines élections pour faire valoir l’avis de la population qui est aux deux tiers favorable, selon les sondages, à cet arrêt », détaille le collectif qui entend bien avoir quelques réponses à ce sujet.
06 août 2021
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Chères et polluantes, les armes nucléaires plombent la transition écologique
1er mai (bretagne)
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1er-Mai : plus de 500 manifestants à Lannion
Lannion. Entre 500 et 600 manifestants pour le 1er mai
Guingamp, 230 manifestants rassemblés pour le 1er mai
Saint-Brieuc, près de 700 personnes manifestent pour le 1er-Mai
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800 personnes à la manifestation du 1er mai à Quimper (OF)
Brest. Plusieurs milliers de manifestants pour le 1er-Mai (OF)
150 manifestants défilent pour le 1er mai à Carhaix
1er-Mai, une cinquantaine de personnes ont défilé à Châteaulin
Près de 80 personnes réunies pour le 1er-Mai à Concarneau
Pont-l’Abbé, la CGT renoue avec le défilé du 1er-Mai
80 personnes rassemblées pour le 1er mai à Quimperlé
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Fin du rassemblement syndical à Nantes et Saint-Nazaire : revivez les moments forts
Travail, santé, libertés, le credo du 1er mai à Saint-Nazaire
Loire-Atlantique. Cette année, le 1er mai renoue avec ses défilés
methaniseurs (pétition)
PÉTITION POUR UN MORATOIRE SUR LES MÉTHANISEURS
NON à la Méthanisation
OUI à une eau de qualité au robinet
OUI à des rivières vivantes
OUI à une agriculture respectueuse des humains et des animaux.
Par Eau & Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, La Confédération Paysanne 29, CIVAM 29 et GAB29
aulne (le peuple breton)
Pollution de l’Aulne : des questions restent en suspens
Du lundi 17 au dimanche 24 août, plus de 40 communes du Sud Finistère ont été privées d’eau potable suite au dysfonctionnement d’un méthaniseur industriel situé du côté de Châteaulin. Le Peuple breton s’est penché sur le dossier du méthaniseur de Châteaulin, et des méthaniseurs en général, sujet dont a priori on n’a pas fini d’entendre parler.
Si le retour à la potabilité de l’eau a été rendu publique le dimanche 24 au soir, et on ne peut que s’en réjouir, de nombreuses questions se posent.
Il a par exemple fallu attendre le mercredi 19 au soir pour que la population soit alertée et avisée de cette non potabilité : l’alerte tardive est-elle due à l’exploitant ou aux services préfectoraux ? Il semblerait que l’exploitant avait 2 jours d’eau potable devant lui et a attendu le dernier moment pour signaler le problème qu’il espérait régler sans publicité…
Il est probable aussi que le facteur déclencheur de l’alerte générale a été dans l’après-midi du 19, un message de l’Ifremer, via le REMI (REseau de surveillance Microbiologique), à destination des professionnels de la conchyliculture.
Pour information, la pollution s’est produite aussi la semaine de changement de préfet du Finistère : le peu conciliant Pascal Lelarge est parti en Corse remplacé par le Morbihannais d’origine Philippe Mahé. Ayant pris ses fonctions le lundi 25, le nouveau préfet a pris immédiatement la décision de fermer le méthaniseur de Châteaulin jusqu’à plus amples certitudes sur le retour de la sécurité.
Autre question qui se pose : on n’a officiellement parlé que de pollution à l’ammoniaque, mais pourquoi via la presse a-t-elle relayé le conseil aux personnes ayant des symptômes proches d’une gastro-entérite d’aller voir un médecin ?
Le gaz ammoniac est soluble dans l’eau pour donner le liquide ammoniaque : à de faibles concentrations l’un ou l’autre provoquent des brûlures des yeux, nez et gorge, à de hautes concentrations ce sont de fortes brûlures des muqueuses accompagnées d’un besoin persistant de tousser avec des douleurs thoraciques.
Une exposition plus intensive peut causer une insuffisance respiratoire, une inflammation du larynx et de la trachée ainsi que des brûlures et un oedème pulmonaire. Nulle part il n’est question de gastro-entérite.
Un bug informatique est semble-t-il responsable du déversement dans l’Aulne de 300 à 400 m3 de « digestat ».
Un méthaniseur comporte une grande cuve appelée digesteur où des bactéries agissent à une température de 38° pour que les déchets organiques (lisier, fumier et végétaux) se transforment chimiquement afin d’ obtenir du gaz méthane. Le digestat est alors stocké dans une autre cuve avant d’être récupéré par les exploitants agricoles pour être répandu dans les champs comme fertilisant. Il s’en suit que le digesteur est un bain de bactéries (qui sont parfois antibiorésistantes), et le digestat à la sortie ne peut pas en être exempt.
C’est ce que nous explique le magazine en ligne Reporterre dans un article sur le sujet : « Lorsque le digestat bourré de pathogènes est épandu, il est consommé par le sol puis s’infiltre vers les cours d’eau et les nappes phréatiques », explique Marie-Pascale Deleume, membre du groupe méthanisation d’Eaux et rivières de Bretagne.
« Dans les zones karstiques comme sur les pentes des causses, l’infiltration est très rapide et va directement dans les nappes phréatiques, où nous pompons notre eau potable », dit Michel Bakalowicz, hydrologue et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à la retraite.
Ce constat est partagé par l’Agence Nationale de Sécurité (ANSES). On peut signaler aussi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime que l’antibiorésistance pourrait être responsable de 10 millions de décès dans le monde d’ici 2050…
A remarquer que 10 jours après le début de la pollution, 3 jours après la fin officielle, des communes touchées comme Saint-Evarzec ont enfin reçu les premiers résultats d’analyse de l’eau.
Datés de l’avant-veille et de la veille de la levée de la fin officielle de la pollution, ces analyses indiquaient un pH tel qu’il montrait que s’il y avait de l’ammoniaque, c’était négligeable et que de ce côté là, l’eau aurait pu être considérée comme potable.
Par contre, et sans vouloir trop rentrer dans des détails chimiques, l’eau contenait un taux de « trihalométhanes » supérieur à la limite officielle de potabilité. Or ces molécules se forment quand on traite de l’eau au chlore et que celui-ci rencontre des déchets organiques. Alors pourquoi traiter au chlore ?
Parce que depuis plus d’un siècle, on ajoute plus ou moins de chlore à l’eau pour éliminer les micro-organismes dangereux. Si des bactéries, des virus sont propagés par les réserves d’eau potable, un grand nombre de personnes peuvent rapidement devenir malades. C’est bien ce qui c’est passé avec la pollution de l’Aulne !
La Préfecture a donc décidé de ne pas autoriser provisoirement la réouverture de l’unité de Châteaulin, mais il serait souhaitable de vérifier et renforcer la sécurité de tous les méthaniseurs existants ou qui se construisent à un rythme soutenu un peu partout.
La Bretagne administrative en compte 130 en fonctionnement et 115 seraient en projet (en France, selon le ministère de la Transition écologique, plus de 1 300 unités de méthanisation seraient en projet et neuf cents fonctionnent actuellement. Reporterre parle d’ailleurs de fuite en avant de l’agro-industrie.
A Commana où la population depuis un bon moment refuse l’implantation d’un méthaniseur, l’opposition repart avec des nouveaux arguments dans le contexte actuel. Autre commune où un projet fait l’actualité : suite à la pollution de l’Aulne, la commune de Kervignac a eu droit à un Conseil municipal animé et suivi comme jamais, l’ordre du jour incluant un vote sur un projet de méthaniseur. Le Conseil a voté « oui sous conditions », arguant par ailleurs que c’est à la préfecture de prendre la décision.
Il ne faut d’ailleurs pas oublier que si le gaz produit peut sembler avoir un label « écologique » avec la dénomination « biométhane », et si quelques exploitations bio commencent à s’y mettre, les méthaniseurs sont malgré tout majoritairement en lien avec l’agriculture productiviste. Pour qu’un méthaniseur soit rentable, il lui faut un maximum de déchets, donc de plus en plus de déjections de porcs ou de poulets.
L’UDSEA-Confédération paysanne du Finistère appelle d’ailleurs à un moratoire sur les installations de méthaniseurs et à un audit du parc de méthaniseurs en service . Elle ne comprend pas qu’à Châteaulin on ait « permis à un mastodonte aussi dangereux de s’implanter aussi près d’un point de captage ».
Elle ne comprend pas que l’on envisage de passer en Région Bretagne d’un peu plus de 2 100 Gwh actuellement à plus de 12 000 Gwh en 2050. « Nous nous posons la question de qui contrôle effectivement l’implantation, la conformité passée et à venir de ces installations dange-reuses qui se disséminent sur notre territoire, qui s’assure qu’elles ne rejettent pas de méthane dans l’air faute d’entretien et ne deviendront pas de futures bombes écologiques ? »
C’est confirmé par le Collectif Scientifique National-Méthanisation qui explique qu’« une usine de méthanisation comporte de nombreuses liaisons mécaniques susceptibles de fuir. Des défauts d’étanchéité des cuves de méthanisation, des bâches, des valves, des broyeurs, des connectiques mécaniques aux différents éléments, des zones de chargement-déchargement. »
Or, si le « biométhane » issu de l’agriculture n’est pas un gaz fossile, sa combustion contribue à l’effet de serre, et si ce gaz s’échappe des méthaniseurs, il y contribue encore plus car le méthane possède un effet de serre 25 fois plus important que le CO2.
Il n’est donc pas étonnant que 300 personnes aient défilé dès le 30 août sur les quais de Châteaulin à l’appel de la Fédération Bretagne Nature Environnement, et cela à l’initiative de paysans, consommateurs d’eau, et citoyens choqués par la pollution de l’Aulne par le Méthaniseur Kastellin.
Il y a fort à parier qu’il y aura d’autres manifestations.