Archive | Carhaix Kreiz Breiz

03 mai 2022 ~ 0 Commentaire

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Hôpital en tension : Carhaix se dit prêt à ressortir la catapulte

Une réunion d’urgence réunissant des élus carhaisiens (dont le maire, Christian Troadec) et les syndicats de l’hôpital s’est déroulée mardi 3 mai à midi, à la mairie.

Pour montrer leur détermination face aux annonces de fermetures de services à l’hôpital de Carhaix, élus et syndicats se disent prêts à se mobiliser, comme en 2008, et si besoin, « à ressortir la catapulte ».

« Personne n’a envie de revivre les événements de 2008 (*) mais s’il faut remettre le couvert, nous sommes prêts à le faire. Nous allons entrer en résistance dès aujourd’hui contre cette mort lente annoncée ». Les paroles du maire de Carhaix, Christian Troadec, claquaient, mardi 3 mai à midi, dans la grande salle de la mairie. À ses côtés, plusieurs élus de sa majorité et les deux sections syndicales (CFDT et CGT) de l’hôpital local. Tous déterminés à obtenir l’annulation des mesures annoncées lundi par la direction de l’hôpital.

« On cherche toutes les solutions »

Faisant face à des problèmes de recrutement et un important taux d’absentéisme, la direction de l’hôpital de Carhaix a, en effet, annoncé la fermeture, dès la semaine prochaine, de l’unité de soins continus, et le regroupement, cet été, de l’unité de chirurgie et de la médecine polyvalente.

Des mesures qui viennent s’ajouter à la fermeture de 12 lits, en gériatrie, depuis octobre 2021. 20 aides-soignants et une douzaine d’infirmiers manqueraient aujourd’hui à l’appel. « On cherche toutes les solutions pour éviter ce qui a été annoncé, mais il y a peu d’espoir malgré tout ! », affirmait, lundi, le directeur de l’hôpital, Olivier Ovaguimian.

Annonces mal vécues

Les annonces de lundi ont été très mal vécues par le personnel. Caroline Tromeur, de la CGT, en fustige « la violence. Les syndicats, le personnel, l’encadrement ne sont jamais consultés par Brest quand une décision est prise pour Carhaix ». « Les soins continus, c’est un organe essentiel. Leur fermeture aura de graves conséquences sur la prise en charge des patients. On met notre population en danger », assure, de son côté, Sophie Lévénez, de la CFDT. « Les soins continus, c’est la clef de voûte. S’ils ferment, un château de cartes s’écroulera tout autour », argumente Christian Troadec.

« Droit à la santé pour tous »

Le maire de Carhaix ne cache pas sa colère. « Tout cela est contraire à tous les engagements pris. La mobilisation sera générale pour obtenir le maintien des services. Nous allons nous battre pour le principe du droit à la santé pour tous ! Nous ne lâcherons rien », clame-t-il. Son adjoint, Olivier Faucheux, pointe « une escalade dangereuse : la fermeture des soins continus induit la baisse d’activité du bloc opératoire et, à terme, sans doute sa fermeture totale »

Un débrayage est d’ores et déjà annoncé à l’hôpital pour lundi 9 mai, de 14 h 30 à 15 h 30. « Nous invitons la population à y prendre part », indiquent les syndicats, qui prévoient aussi une action, samedi 7 mai dans la matinée, sur le marché de Carhaix.

* En 2008, la population de Carhaix s’était fortement mobilisée pour obtenir le maintien de sa maternité.

  • 03 mai 2022 Jean-Noël Potin

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10 avril 2022 ~ 0 Commentaire

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Côtes D’Armor

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LANNION

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RENNES:

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À Trémargat, on élit Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour

Au premier tour de l’élection présidentielle, les habitants de Trémargat (22) ont hissé Jean-Luc Mélenchon en tête, avec 64,44 % des voix. Un score qui reflète, entre autres, l’histoire de ce petit bourg qui possède depuis longtemps un attrait pour le collectif.

Le calme règne dans le petit bourg de Trémargat (22), en ce début de matinée. La commune, qui compte 190 habitants, est située à dix kilomètres au nord de Rostrenen.

Pas l’ombre d’un habitant dans la rue des Belles Dames, qui traverse de part en part la petite localité. Près de la porte d’un petit local communal, sont affichés trois flyers de la France Insoumise. Pas d’autre candidat à la présidentielle en vue. Jean-Luc Mélenchon semble faire l’unanimité dans cette commune où, depuis des années, on mise sur le collectivisme. Pour preuve, cette machine à laver le linge et le sèche-linge, qui tournent à proximité de l’église et qui peuvent être utilisés par tout le monde. Un petit écriteau demande simplement le versement de 2 euros à chaque lessive, pour payer l’eau et l’électricité.

« Il y a 40 ans, des jeunes agriculteurs se sont installés ici pour produiredifféremment »

Dimanche, le candidat de la France insoumise a largement viré en tête, dans cette commune, avec 87 voix. Suivi par Yannick Jadot (12), Emmanuel Macron (10), Marine Le Pen (8) et Éric Zemmour (5). « Ça ne m’étonne pas, commente le maire François Salliou, un agriculteur retraité. Il a toujours fait de très bons scores ici ». En 2017, il avait récolté 61,54 %, suivi par Benoît Hamon (14,69 %) et Philippe Poutou (5, 59 %).

La commune a une histoire. Celle d’un territoire sur lequel, il y a quarante ans, une poignée de jeunes agriculteurs se sont installés, ici, pour produire différemment. Des gens de gauche, proches d’Accueil Paysan et de la Confédération paysanne. « Les gens se sont installés ici parce que les terres n’étaient pas très chères, poursuit François Salliou. Par contre, elle est pauvre. Un coup de sécheresse, l’été, peut venir à bout d’une parcelle de maïs. C’est pourquoi ce territoire n’a jamais intéressé les acteurs de l’agriculture intensive. On lui a préféré la diversité des cultures et ça marche ».

14 exploitations agricoles

Dans les années qui ont suivi, d’autres familles, souvent néorurales, sont arrivées, donnant un autre souffle de vie à la commune. Trémargat compte à présent 14 fermes qui font de cette activité la première de la commune, devant l’exploitation de la carrière de granit de Lariot. La plupart produisent en bio. « On trouve de tout ici et en circuit court, poursuit le maire. De la viande, des légumes, des fromages de chèvre et de vache. Un paysan boulanger nous fournit du pain ».

Dans le bourg, le commerce renaît grâce à la Pépie, une association qui gère un gîte, une épicerie, mais aussi un bar où l’on peut manger. Ce café, qui a été racheté par la collectivité, est tenu par deux personnes travaillant à mi-temps mais aussi par une quinzaine de bénévoles, qui se relaient derrière le comptoir.

La commune compte aussi un camping à la ferme et une jolie base nautique aménagée sur les bords du lac de Kerne Uhel, alimenté par le Blavet.

Un seul mandat pour le maire

La municipalité lance aussi, de temps en temps, des chantiers participatifs. Le dernier a eu lieu le 2 avril. Il visait à remplacer les graviers du cimetière par du maërl. « Les gens étaient nombreux, informe l’élu. On a même reçu l’aide 27 stagiaires de Sciences Po Paris qui étaient à Saint-Brieuc ».

En mairie, on se méfie des ego. Depuis 1989, une seule liste se présente aux élections municipales. « Le maire ne peut faire plus d’un mandat, il faut que ça tourne, ajoute François Salliou. Tout ce qu’on veut c’est de la vie dans la commune. Tout ce que nous entreprenons est dirigé dans ce sens. Actuellement une vingtaine d’enfants la plupart scolarisés à Lanrivain ou Kergrist-Moëlou, vivent sur la commune. C’est l’avenir ».

Pour consolider la démographie, la commune a fait réaliser quatre logements sociaux. « Nous avons aussi un projet d’éco-hameau, avec des locaux collectifs sur un terrain communal. L’idéal serait de réserver cinq ou six lots. Nous y travaillons ».

Le dimanche 24 avril, les Trémargatois et les Trémargatoises se retrouveront à nouveau dans l’isoloir de leur salle polyvalente. En 2017, au second tour, ils avaient voté à plus de 91 % pour Emmanuel Macron, alors que ce dernier n’avait totalisé que 3,5 % au premier tour. Vont-ils faire à nouveau barrage au Rassemblement National ? « Je pense que oui », conclut le maire.

Didier Deniel le 11 avril 2022

 

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04 décembre 2021 ~ 0 Commentaire

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07 août 2021 ~ 0 Commentaire

passe sanitaire (le télégramme)

Passe sanitaire : plusieurs milliers de manifestants ont défilé en Bretagne

Plusieurs cortèges bretons ont réuni environ 15 000 manifestants contre le passe sanitaire, ce samedi, au cours d’une nouvelle journée de mobilisation.

Nouvelle journée de mobilisation contre le passe sanitaire, ce samedi, la quatrième depuis le début du mouvement. Malgré la période estivale, les manifestants ont répondu présent dans plusieurs villes de Bretagne, où des milliers de personnes se sont rassemblées. Plus de 3 000 manifestants à Vannes, plusieurs milliers aussi à Brest, quasiment autant à Quimper, près de 1 500 à Saint-Brieuc : l’affluence ne s’est pas érodée par rapport au week-end précédent. Un cortège de 500 manifestants anti-passe sanitaire à Dinan et 900 à St Malo.

07 août 2021

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Lire aussi:

Manif contre le pass sanitaire : dégageons l’extrême-droite et défendons une stratégie sanitaire ouvrière !

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13 juin 2021 ~ 0 Commentaire

hôpital brest-carhaix (le tel)

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Manifestation pour la défense de l’hôpital public le mardi 15 juin à Brest

Un rassemblement est prévu mardi 15 juin à Brest pour la défense de l’hôpital public.

Les syndicats CGT et Sud du CHRU Brest-Carhaix appellent, avec le collectif Inter-Hôpitaux (CIH) et le syndicat Action Praticien Hospitalier (APH), les agents du CHRU Brest-Carhaix, à une manifestation pour la défense de l’hôpital public et des services publics le mardi 15 juin. Rassemblement Place de la Liberté à Brest de 11 h 30 à 13 h 30, avec possibilité de restauration.

« Rien n’a changé ! »

Il y a un an, en pleine pandémie, la CGT et Sud refusaient de signer le protocole d’accord du Ségur de la santé. « Un an après, rien n’a changé, estiment les syndicats. Le gouvernement continue à supprimer des lits et le manque d’effectifs, le manque de lits et la dégradation des conditions de travail à l’hôpital sont toujours extrêmement préoccupants ».

Ils ajoutent, au sujet du CHRU de Brest-Carhaix, que « la Direction a décidé de suspendre toutes les autorisations de temps partiel qui ne sont pas de droit pour faire face à de grosses difficultés de recrutement pour les remplacements d’été.

Cette décision est inacceptable et elle traduit un manque d’attractivité de l’hôpital lié aux faibles salaires, à la précarité et aux mauvaises conditions de travail », précisent-ils.

Les syndicats CGT et Sud demandent l’annulation immédiate de cette décision et des mesures d’urgence permettant d’attirer les jeunes professionnels : rémunération attractive, allongement des contrats, « stagiairisation » rapide, etc.

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Lire aussi:

Brest. Manifestation pour la défense de l’hôpital public mardi 15 juin

 

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12 mai 2021 ~ 0 Commentaire

carhaix (cgt)

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07 mai 2021 ~ 0 Commentaire

matthieu guillemot (le poher)

mat guillm

La convocation de Matthieu Guillemot (NPA) finalement annulée

Le 6 mai dernier, Matthieu Guillemot a reçu un appel de l’enquêtrice qui l’avait convoqué comme témoin dans une affaire concernant des dégradations commises contre le domicile de Richard Ferrand à Motreff, lui indiquant que sa « convocation était annulée ». L’épilogue d’un feuilleton politico-judiciaire quelque peu ubuesque ?

L’affaire débute le 11 décembre 2020, lors d’une visite du préfet du Finistère et du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, à la mission locale de Carhaix. Militant du NPA, Matthieu Guillemot interpelle Richard Ferrand sur la situation des restaurateurs.

Un échange assez vif s’ensuit avec la sous-préfète de Châteaulin, Lea Poplin. « Depuis des mois, indique Matthieu Guillemot, avec ma compagne, on n’arrivait plus à se tirer de salaire au restaurant. J’ai demandé à Richard Ferrand si, lui, président de l’Assemblée nationale, avait perdu un euro depuis le début de la pandémie. J’ai eu la réponse en début d’année, quand Richard Ferrand a augmenté de 3.000 euros la dotation des députés. Tout va bien au pays des Versaillais ! »

Puis, début janvier, Matthieu Guillemot reçoit une lettre du préfet. La missive commence par ces mots « Vous avez attiré mon attention, dans des termes déplacés et intolérables, que je n’accepterai plus, sur la situation financière de votre entreprise de restauration… »

Elle énumère ensuite la liste des mesures gouvernementales. De quoi faire réagir celui qui est aussi un militant de longue date au NPA… « J’ai été choqué ! estime-t-il. J’aurais préféré un peu d’empathie plutôt que ces menaces ! Ai-je droit à un traitement spécial ? Le préfet cherche-t-il à diaboliser une personne qui a choisi d’exercer son droit légitime à la critique et de manifester ? »

Rassemblement de soutien

L’affaire en reste là jusqu’au 2 avril, lorsque le préfet du Finistère se rend à Carhaix pour y signer le contrat « Petites villes de demain ». Il est accueilli par une quinzaine de manifestants. Ces derniers protestent, en musique,contre l’interdiction des animations musicales sur le marché. Matthieu Guillemot remet une fausse contravention su préfet à la sous-préfète.

«  Je lui ai mis une prune, sourit le militant du NPA, en lui disant qu’il avait attiré mon attention, mais que force était de constater que sa délégation comptait plus de six personnes. »

Or, le lendemain, vers 10 h, le militant politique reçoit un appel de la gendarmerie de Châteaulin, le convoquant comme témoin, le mercredi 7 avril, pour des faits concernant des dégradations commises contre le domicile de Richard Ferrand à Motreff. En février 2015, pendant la crise des Gilets jaunes, la maison du président de l’Assemblée nationale avait fait l’objet d’une tentative d’incendie. « A l’époque, avec le NPA, nous avions condamné ces faits », assure Matthieu Guillemot qui dénonce « une acharnement politique » et une manoeuvre des proches de Richard Ferrand.
Convocation reportée puis annulée

L’affaire prend en effet une allure curieuse. Ce même samedi 3 avril, vers 17 h, la même enquêtrice l’appelle pour lui dire que sa convocation est reportée. « Elle m’a expliqué qu’une grosse affaire lui était tombé dessus et qu’elle n’avait plus le temps », en rigole encore Matthieu Guillemot qui, entre temps, avait appelé à un rassemblement de soutien devant la gendarmerie de Carhaix.

Selon plusieurs sources, dans l’après-midi, plusieurs échanges auraient eu lieu entre la préfecture et le parquet, ce que niera ce dernier. « J’ai appelé le procureur, assure Matthieu Guillemot. Il m’a expliqué qu’il ne s’agissait pas de la tentative d’incendie, mais d’autres dégradations contre le domicile de Richard Ferrand. On sentait que ça ramait quand même un peu.

Finalement, le 6 mai, l’affaire semble totalement se dégonfler, ce qui n’empêche pas Matthieu Guillemot de continuer à dénoncer une « manoeuvre politique »  :  « L’enquêtrice m’a juste signalé qu’elle ne me dirait pas pourquoi la convocation était annulée, car elle n’en avait pas le droit…»

7 mai 2021 Erwan Chartier-Le Floch

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01 mai 2021 ~ 0 Commentaire

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1er-Mai : plus de 500 manifestants à Lannion

Lannion. Entre 500 et 600 manifestants pour le 1er mai

Guingamp, 230 manifestants rassemblés pour le 1er mai

Saint-Brieuc, près de 700 personnes manifestent pour le 1er-Mai 

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800 personnes à la manifestation du 1er mai à Quimper (OF)

Brest. Plusieurs milliers de manifestants pour le 1er-Mai (OF)

150 manifestants défilent pour le 1er mai à Carhaix

1er-Mai, une cinquantaine de personnes ont défilé à Châteaulin

Près de 80 personnes réunies pour le 1er-Mai à Concarneau

Pont-l’Abbé, la CGT renoue avec le défilé du 1er-Mai

80 personnes rassemblées pour le 1er mai à Quimperlé

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Fin du rassemblement syndical à Nantes et Saint-Nazaire : revivez les moments forts

Travail, santé, libertés, le credo du 1er mai à Saint-Nazaire

Loire-Atlantique. Cette année, le 1er mai renoue avec ses défilés

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12 avril 2021 ~ 0 Commentaire

morgan large (télérama)

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Morgan Large, journaliste victime de malveillance : “Je casse le roman agricole breton”

Journaliste à Radio Kreizh Breizh, Morgan Large a subi insultes, menaces et sabotage : des tentatives d’intimidations pour avoir dénoncé les dérives de l’agriculture intensive en Bretagne. Aujourd’hui, la journaliste souhaite porter plainte. Et compte poursuivre ses enquêtes.

Plus de cinq cents personnes étaient réunies pour soutenir Morgan Large dans la petite commune de Rostrenen (Côtes-d’Armor), mardi 6 avril. La journaliste de la radio locale Kreizh Breizh (RKB), qui enquête sur l’industrie agroalimentaire en Bretagne, a découvert, le 31 mars, l’une de ses roues de voiture déboulonnée. Elle revient sur cet inquiétant sabotage et s’alarme des menaces croissantes qui pèsent dans la région sur la liberté de la presse.

Était-ce la première fois que vous étiez prise pour cible ?

Non, ce n’est pas un événement isolé. Il y a eu une forme de montée en puissance de l’intimi-dation. Les premières tentatives étaient assez classiques, avec des insultes sur les réseaux sociaux, des coups de fil anonymes. Puis quelqu’un a ouvert l’enclos dans lequel se trouvent mes chevaux. Les portes de RKB ont été forcées. Ma chienne s’est fait empoisonner – heureusement, elle s’en est sortie.

Quand cet acharnement a-t-il débuté ?

En novembre, à la suite de la diffusion du documentaire Bretagne, une terre sacrifiée d’Aude Rouaux et Marie Garreau de Labarre. J’intervenais dans ce film au milieu d’autres témoins, mais je suis étonnamment la seule à avoir été inquiétée. Comme si j’avais été la réalisatrice alors que je n’en étais qu’une invitée.

De quoi témoignez-vous dans ce documentaire ?

J’y évoque une enquête que j’ai réalisée sur la politique régionale en matière avicole. Comme élue d’opposition dans ma petite commune, comme simple habitante et fille de paysans, aussi, je livre ma lassitude face à la banalisation du paysage, à l’intensification de l’agriculture. J’y déplore enfin qu’en Bretagne, on fasse du lait, du poulet ou du cochon qui soient exactement les mêmes qu’en Chine, en Ukraine ou au Brésil.

Ces attaques ont-elles entamé votre détermination à enquêter ?

Je ne vais pas m’excuser d’aimer mon métier. Je compte retourner sur le terrain. On attend des médias locaux qu’ils relaient gentiment les ouvertures de permanence de La Poste, les animations – du moins lorsqu’il y en avait encore.

Surtout pas qu’ils aillent mettre leur nez dans des affaires économiques, parce qu’en Bretagne, l’économie est sacrée. On est les champions, quasiment la première région agricole d’Europe – premiers sur le porc, la volaille, le lait.

La Bretagne nourrit 26 millions d’habitants alors qu’elle n’en compte que 3 millions. Les grands groupes agro-industriels et les élus ont fondé une famille, une corporation puissante où chacun se rend service. Ils ont tissé des liens et une communication qui servent un roman régional agricole. Et moi, je casse visiblement ce roman régional – pas tant moi, d’ailleurs, que les invités de mes émissions.

“L’industrie agroalimentaire investit énormément de publicité dans la presse quotidienne régionale, qui ne peut pas se fâcher avec ses annonceurs”

Tout le monde accepte-t-il de venir dans vos émissions ?

Tout le monde est invité, mais beaucoup refusent de venir. La presse professionnelle agricole est aux mains de groupes qui n’ont pas besoin de petits médias comme Radio Kreizh Breizh. Ils ont plutôt l’habitude de commander des articles en se demandant ce qu’ils vont leur rapporter. C’est de la communication, pas du journalisme. L’industrie agroalimentaire investit énormément de publicité dans la presse quotidienne régionale, qui ne peut pas se fâcher avec ses annonceurs.

Par ailleurs, il est effrayant de constater que l’argent public peut servir à acheter le silence des médias. Plusieurs communes ont un exercice de la démocratie pour le moins fantaisiste et nous ont déjà privé de leurs subventions.

Un jour pendant une émission en direct, on donnait la parole à des opposants à la construction d’une porcherie. On avait proposé aux porteurs du projet de s’exprimer, mais ils avaient décliné. Le maire de la commune qui allait accueillir la porcherie a appelé. Il a annoncé la fin de sa dotation à la radio. Soixante-quinze euros, ce n’était pas grand-chose, mais mis bout à bout… Heureusement, le département et la région ne nous ont pour leur part jamais privé de leurs aides.

Des patrons de grandes coopératives agricoles avaient déjà tenté d’intimider ouvertement Inès Léraud, enquêtrice à Radio France. Dans une tribune collective à Libération en mai 2020, vous appeliez ainsi à défendre la liberté d’informer sur le secteur agroalimentaire. Avait suivi une lettre ouverte adressée au conseil régional de Bretagne…

La Région était à mon sens le meilleur niveau pour interpeller les pouvoirs publics. On exigeait une sanction contre toute entreprise qui entraverait la liberté de la presse, ce à quoi le président du conseil s’était engagé. Mais notre ambition était encore plus grande. On voulait créer un observatoire des libertés de la presse en Bretagne. Hélas, toutes ces tentatives de défendre des concepts larges demandent beaucoup d’énergie et – je ne sais si c’est le Covid, la lassitude ou le retour à nos vies normales –, on n’a toujours pas avancé sur ce plan-là.

En revanche, je suis enthousiasmée par la création de Splann ! Ce site auquel je participe, est inspiré de Disclose [pure player d’investigation français créé en 2018, ndlr] et sera entièrement financé par les citoyens.

On s’est donné à fond pour imaginer cet objet qu’on ne pourra pas nous voler. La première enquête doit sortir d’ici deux mois. Ce qui nous réjouit aussi, c’est de pouvoir donner du travail à de jeunes journalistes, des pigistes qui en ont besoin et souhaitent traiter ces enquêtes difficiles en Bretagne.

“Si je porte plainte, c’est parce que je sens que la violence monte”

Vous sentez-vous aujourd’hui plus soutenue dans ce combat pour une presse libre ?

Au rassemblement à Rostrenen se trouvaient plusieurs maires qui ont enfilé leur écharpe – un soutien fort, qui signifie que la République se mobilise. Un conseil municipal a voté une motion pour la liberté de la presse.

Côté agriculteurs – dont j’avais le plus besoin –, j’ai eu beaucoup de soutiens anonymes et la Confédération paysanne s’est mobilisée. Même Eureden [une coopérative agricole qui réunit Triskalia et Groupe d’aucy, ndlr] a répondu à un tweet d’Ouest-France en indiquant qu’elle soutenait la liberté de la presse.

J’ai la chance de faire un métier protégé, je bénéficie aussi de l’appui de plusieurs syndicats et associations. Reporters sans frontières va m’aider à rédiger ma plainte. Et si je porte plainte, c’est parce que je sens que la violence monte. Je me fiche de savoir qui est venu chez moi, mais si on peut montrer que la justice est forte et qu’elle s’applique, c’est important. Je refuse que d’autres confrères soient touchés.

09/04/21 Vincent Gouriou

https://www.telerama.fr/

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09 avril 2021 ~ 0 Commentaire

matthieu guillemot (npa)

matthieu guillemot (npa) dans Carhaix Kreiz Breiz .
« La communication gouvernementale voulant mettre les petits commerçants dans la case des privilégiés grâce aux « aides » octroyées est insupportable » Matthieu Guillemot

Depuis un an, combien de jours de fermeture administrative ? Et que signifie cette mesure ?

Privés de notre outil de travail, il nous fallait garder un moyen de communication afin de rester en contact avec notre clientèle. Nous avons décidé de comptabiliser, sur notre page Facebook, le nombre de jours de fermeture administrative que l’on nous impose. Donc aujourd’hui, jeudi 1er avril, nous sommes au 232e jour de fermeture imposée.

Nous sommes un couple qui gérons un petit restaurant avec deux salariés. La fermeture administrative nous impose donc de baisser le rideau et de ne plus mettre un euro en caisse. Les deux salariés de notre restaurant bénéficient du chômage partiel à hauteur de 84 % de leur salaire net.

Reste à assumer, pour nous, les cotisations sociales, la prise en charge des congés payés, les taxes d’apprentissage sur les salaires et taxes de formation (FAFIH).

Ce à quoi il faut ajouter l’ensemble des charges fixes : loyer, eau, électricité, gaz ainsi que l’ensemble des contrats annuels comme la location du TPE et les frais courants des services bancaires, les services antiparasitaires, les contrats d’assurance, de maintenance de la caisse enregistreuse, etc. Il nous reste donc trop peu de trésorerie pour nous octroyer le moindre salaire.

Comment un restaurant indépendant comme le vôtre fait-il face ? Peut-on dire que les « aides » gouvernementales permettent de tenir ?

Il faut savoir que, lors du premier confinement (du 15 mars au 2 juin), l’État a seulement pris en charge les 84 % du salaire net des deux salariés et donné une aide de 1 500 euros chaque mois à l’entreprise. Étant salarié gérant, je cotise ainsi que l’entreprise aux cotisations sociales mais ce statut m’interdit d’accéder au chômage partiel. Idem pour ma conjointe qui a le statut de gérante. Du jour au lendemain, nous n’avions plus de salaire. Et aucun droit tel que chômage partiel pour garde d’enfants…

Ces « aides » ont été débloquées deux mois après la fermeture, nous imposant d’utiliser notre propre trésorerie. Mais les 1 500 euros d’aide d’État ne couvrent pas la totalité de notre loyer. C’est à ce moment que le gouvernement a sorti le PGE (Prêt garanti par l’État) de son chapeau.

Compte tenu de l’énorme détresse des petits gérants du secteur de l’hôtellerie, lors du deuxième confinement (du 29 octobre à ce jour), l’État a débloqué une aide mensuelle de 10 000 euros (sous conditions d’éligibilité). Lorsqu’on liste le montant des dépenses sans pouvoir apporter un euro en caisse, autant vous dire que les « aides » peuvent se résumer à un pansement sur une jambe de bois. Pour certains, il y avait le « à emporter » pour essayer de survivre. Mais cette formule ne peut s’appliquer à l’ensemble de la profession.

La communication gouvernementale voulant mettre les petits commerçants dans la case des privilégiés grâce aux « aides » octroyées est imbuvable et insupportable.

Nous cataloguer de non-essentiel, et peu importe que cela vienne du langage administratif, ce terme n’aurait jamais dû être repris par les politiques. C’est méprisant. En même temps cela nous montre un choix de société pour leur monde d’après. Qu’est-ce qui est non-essentiel ? Les lieux de convivialité, la culture, les loisirs, le sport ! Qu’est ce qui est essentiel ? Le travail, l’argent, la guerre et le transport pour aller au travail !

Le 17 novembre dernier, dans le Morbihan, une restauratrice s’est suicidée, ce n’est pas la première malheureusement, mais ça m’a retourné le ventre d’apprendre ça. Elle s’était endettée pour reprendre le restaurant de ses parents avant la pandémie. Très rapidement, n’ayant pas eu la possibilité de se créer une trésorerie, elle n’est plus arrivée à avancer les salaires des salariéEs et elle a vu l’entreprise familiale s’écrouler. Forcément on se projette un peu dans son histoire.

Pourrais-tu revenir sur les conséquences du Prêt garanti par l’État (PGE) présenté comme la bouée de secours généreusement octroyée ?

Le PGE est vraiment l’arnaque du siècle. Profitant de la peur des petits de mettre la clef sous la porte et ne voulant pas assumer la responsabilité de ces fermetures, le gouvernement sort de son chapeau le Prêt garanti par l’État, afin de faire payer la crise sanitaire à ceux qui la subissent.

Si vous contractez un PGE, vous ne connaissez pas le taux d’intérêt ! Vous contractez un prêt pour payer vos factures sans savoir quand et comment vous allez rouvrir. Le gouvernement propose également des reports de charges.

En clair, pour ceux qui ont choisi ces deux options, vous allez rouvrir avec une demi- salle de restaurant (suivant le protocole sanitaire appliqué) avec un prêt à taux inconnu sur le dos, auquel il faudra additionner le doublement des charges. Les seuls gagnants seront une fois encore les banques qui auront multiplié les prêts avec l’assurance de se faire la marge qu’ils veulent en allant se servir dans les caisses de l’État.

Autre grand gagnant de cette crise sanitaire, les groupes d’assurance qui assurent la perte d’exploitation en cas de fermeture administrative sauf… pour pandémie. Axa assurance peut donc continuer à engraisser ses actionnaires et contraindre la petite boulangerie, le petit restaurant ou le petit bar à baisser définitivement le rideau sans lui verser un rond.

Lorsque le gouvernement appelait à la solidarité nationale pour faire face à cette crise sanitaire majeure, il aurait dû préciser que cette solidarité ne s’appliquerait qu’entre pauvres. Pour eux, demander aux retraitéEs de confectionner des masques que l’État ne peut ou ne veut pas fournir c’est oui, mais prendre l’argent dans les poches des puissants, c’est non.

Quels sont les moyens de résistance, de lutte face à la situation que vous subissez ?

Je fais partie d’un groupe de restaurateurEs associés pour assigner nos compagnies d’assurance au tribunal afin d’obtenir une perte d’exploitation. La démarche est en cours.

Gare à celle ou celui qui sort des rangs du silence. Le 11 décembre dernier, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, Philippe Mahé, préfet du Finistère, et Léa Poplin, sous-préfète de Châteaulin, étaient en visite à Carhaix. À ce moment-là, depuis quatre mois, ma compagne et moi n’avions plus de salaire.

J’avais donc envie d’expliquer la situation aux élus et aux représentants du gouvernement. Et notamment cette question : ont-ils perdu, eux, un seul euro depuis le début de la crise ? La réponse est venue quelques mois plus tard avec l’augmentation de 3 000 euros des enveloppes aux parlementaires.

Ils prennent des décisions, mais c’est nous qui payons l’addition… Ce jour-là, le ton est monté dans l’échange avec la sous-préfète de Châteaulin. Je l’avais déjà rencontrée lors d’une réunion organisée par la chambre de commerce dont l’objet était :

« Comment faire face à la crise ». Je l’avais questionnée sur les décisions incohérentes du gouvernement et j’avais trouvé ses réponses tout aussi incohérentes. Cette fois-là, j’avais trouvé son attitude désinvolte. J’avais parlé fort, mais sans insulter personne. Et, surtout, je n’avais pas échangé avec le préfet.

Mais début janvier, j’ai reçu une lettre du préfet « Vous avez attiré mon attention, dans des termes déplacés et intolérables, que je n’accepterai plus, sur la situation financière de votre entreprise de restauration… » Il énumérait ensuite la liste des mesures gouvernementales.

J’aurais préféré un peu d’empathie plutôt que ces menaces !

C’est l’expression locale d’une politique nationale où tout se durcit, où pas une tête ne doit dépasser. On le voit avec le projet de nouvelle loi sur la sécurité publique. C’est une véritable justice de classe. Les gens modestes n’ont plus le droit que de se taire, sinon c’est le coup de bâton. J’ai juste voulu dire que nous sommes en difficulté et que nous voulons juste « travailler et vivre au pays ».

Entretien avec Matthieu Guillemot, restaurateur et ancien conseiller municipal à Carhaix (Finistère). Cet entretien a été réalisé avant que Matthieu ne reçoive une convocation par la gendarmerie, le mercredi 7 avril, pour être entendu comme témoin dans l’affaire de la tentative d’incendie de la maison de Richard Ferrand à Motreff le 8 février 2019. Une scandaleuse tentative d’intimidation sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.

Hebdo L’Anticapitaliste 08/04/2021

https://lanticapitaliste.org/

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