
Déficit du CHRU de Brest
Les syndicats s’inquiètent des lendemains qui déchantent
L’annonce, lors d’une conférence de presse, d’un déficit prévisionnel 2020 de l’ordre de cinq millions d’euros au CHRU de Brest, inquiète fortement les syndicats.
Lors d’une conférence de presse exposant le bilan et les projets du centre hospitalier régional universitaire de Brest, mercredi 3 février 2021, Florence Favrel-Feuillade, directrice générale, avait indiqué que l’activité 2020 de l’établissement présenterait un résultat déficitaire, estimé à quelque cinq millions d’euros.
Réaction des syndicats
Dans un communiqué commun, transmis aux médias ce vendredi 5 février, les syndicats CGT, CFDT et Sud du CHRU Brest-Carhaix, ont réagi à cette information «que [nous] apprenons par la presse».
Ils expliquent : «Depuis bientôt un an, les hôpitaux et le personnel hospitalier sont en première ligne de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Ils font face à une crise sanitaire sans précé-dent dans un contexte de pénurie de matériel de protection, de sous effectif, de manque de places d’hospitalisation. Les agents modifient leur organisation de travail, prennent des risques et font des sacrifices sur leur vie privée et familiale.»
Les organisations syndicales s’interrogent :
« Dans un tel contexte, comment peut-on accepter que le CHRU Brest-Carhaix puisse être en déficit budgétaire comme l’annonce la directrice générale ? Où sont passés les héros d’hier et le “quoi qu’il en coûte » du président de la République ? »
Plans de retour à l’équilibre
Pour eux, «un déficit budgétaire dans les hôpitaux se traduit invariablement par des plans de retour à l’équilibre (plans sociaux), ce qui veut dire travailler plus avec moins de personnel et moins d’investissement.
Le personnel garde toujours les stigmates des suppressions de postes du dernier déficit en 2014. Pourtant, la crise sanitaire aurait dû faire prendre conscience de la fragilité de notre système de santé en augmentant son budget, ses effectifs et ses capacités d’accueil.»
Les syndicats poursuivent : «Or, nous nous retrouvons dans la même logique et la même situation que le “jour d’avant”, nous constatons toujours le même manque de personnel dans les services, les mêmes tensions sur les places d’hospitalisation ou la même obsession de l’activité à moindre coût.»
Et le revendiquent haut et fort :
« L’État doit prendre ses responsabilités et s’engager à ce que tous les hôpitaux soient financés pour atteindre l’équilibre financier en 2020. Il doit également augmenter massivement les financements pour permettre de mettre fin à la dégradation de notre système de santé. »
Recrudescence de l’épidémie et conditions dégradées
Les représentants de la CGT, CFDT et Sud le déplorent : «Aujourd’hui, la situation sanitaire est toujours préoccupante et les contaminations de personnel toujours nombreuses. Malgré les engagements du gouvernement, peu d’agents contaminés au Covid-19 sont reconnus en maladie professionnelle.
Contrairement à ce qu’affirme la direction du CHRU Brest-Carhaix, les contaminations ne sont pas uniquement liées à un « relâchement » du personnel mais à une recrudescence de l’épidémie et des conditions de travail dégradées (salles de pause et vestiaires exigus, manque de temps et de moyens pour le bio-nettoyage).»
Ils disent «s’inquiéter, une nouvelle fois, de l’avenir du CHRU Brest-Carhaix, qui se trouve déjà sous haute tension.» Et concluent : «Allons-nous une nouvelle fois vers des lendemains qui déchantent ?»
Rédaction Côté Brest 5 Février 2021
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