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27 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

tax the rich (la peste)

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« Tax The Rich » : la Commission européenne valide la pétition sur la taxation des grandes fortunes

« Il y a un véritable ras-le-bol de l’injustice fiscale et de ces deux systèmes de taxation parallèles : celui de Monsieur et Madame tout le monde, qui travaillent, paient leurs impôts là où ils sont domiciliés et ne vivent pas dans l’opulence ; et celui pour les grandes fortunes, qui ont la capacité d’avoir des avocats fiscalistes mettant en place des stratégies de contournement et qui, finalement, payent beaucoup moins d’impôts et accumulent du capital »

Portée par des eurodéputés, des économistes, des millionnaires et des citoyens, l’initiative citoyenne européenne « Tax the Rich » est lancée. L’objectif : récolter 1 million de signatures pour taxer les 1% les plus riches, ceux qui polluent le plus, afin de financer la transition écologique de l’UE.

Aux origines de l’ICE : la taxe sur les superprofits des entreprises

Depuis 2020, les 1 % les plus riches ont accaparé les deux tiers des richesses créées, soit près de deux fois plus que les 99 % restant. Pire, ces mêmes 1 % émettent également plus d’émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre de la planète.

Documenté par Oxfam, ce double constat est au cœur de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Tax the Rich », enregistrée en juillet dernier par la Commission. Décryptage avec Aurore Lalucq, eurodéputée Place Publique et co-dépositaire du projet.

« Cette ICE, qui date d’avril dernier, est une idée de Paul Magnette [Président du Parti socialiste de Belgique]. Il m’a sollicitée car j’avais déjà travaillé sur la course au moins-disant fiscal des multinationales. Nous avons donc voulu répéter l’opération, cette fois-ci, au niveau, des grandes fortunes des individus » explique Aurore Lalucq pour La Relève et la Peste.

D’autant plus que, souligne l’eurodéputée, c’est un moment propice pour légiférer sur le sujet.

« Comme le Parlement européen vient d’adopter une taxe sur les superprofits des entreprises, nous n’avons rencontré aucune opposition. De même, au niveau de la Commission, plusieurs signaux nous ont indiqué que la question de la taxation des grandes fortunes était pertinente, tant sur la forme que sur le fond, puisqu’il permettra de créer un débat politique dont peuvent se saisir les sociétés civiles européennes ».

L’injustice fiscale, un sujet qui fait consensus

C’est donc un groupe de sept personnalités européennes issues de tout horizon qui ont collaboré afin de mettre sur pied une ICE recevable par l’Union européenne. Parmi elles, rien d’autre que : l’économiste français Thomas Piketty, la multimillionnaire autrichienne Marlène Hegelhorn, le secrétaire général d’Oxfam Danemark Lars Koch, le chef économiste de la Confédération finlandaise des professionnels (STTK) Lainà Patrizio…

Cette diversité socio-professionnelle a particulièrement été recherchée, souligne l’eurodéputée Place Publique.

« Nous voulions que le panel de personnes déposant l’ICE soit représentatif de la population, pour montrer à la Commission qu’un consensus est en train de se créer au niveau européen, d’autant plus que 67 % de la population de l’UE pense qu’il faut taxer la fortune. »

C’est que, du fait du décrochage de l’inflation par rapport aux salaires, cette question prend de plus en plus d’espace dans l’opinion publique.

« Il y a un véritable ras-le-bol de l’injustice fiscale et de ces deux systèmes de taxation parallèles : celui de Monsieur et Madame tout le monde, qui travaillent, paient leurs impôts là où ils sont domiciliés et ne vivent pas dans l’opulence ; et celui pour les grandes fortunes, qui ont la capacité d’avoir des avocats fiscalistes mettant en place des stratégies de contournement et qui, finalement, payent beaucoup moins d’impôts et accumulent du capital », analyse Aurore Lalucq.

C’est là tout l’enjeu de l’ICE « Tax The Rich ». Deux options s’offrent alors : soit un impôt sur les grandes fortunes est adopté au niveau de l’UE – faisant de la taxe un outil budgétaire -, soit l’UE oblige ses États-membres à établir un impôt commun à l’échelle nationale, sur le modèle de celui adopté par le Parlement européen sur les superprofits des entreprises – faisant ainsi de la taxe un outil étatique.
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L’un des derniers moyens pour financer la transition écologique…

Pourquoi ? « Car pour financer la transition écologique, l’UE a besoin de ressources propres conséquentes. Or, pour l’instant, malgré le fait qu’elle soit la première puissance économique mondiale, l’UE n’a pas le ‘budget’ suffisant pour mettre en place des politiques de soutien » poursuit Aurore Lalucq.

Que ce soit au niveau européen ou au niveau national, la transition écologique s’impose comme une nécessité immédiate. Du développement des énergies renouvelables à la modernisation des réseaux de transports, en passant par le soutien aux ménages les plus précaires pour l’acquisition de voitures électriques ou la rénovation thermique des logements, les besoins sont énormes.

« D’autant plus que 60 % des investissements dans la transition écologique ne sont pas rentables à court terme, ce qui signifie qu’il va nous falloir une puissance publique en capacité d’investir et que les grandes fortunes participent davantage au budget de l’État », analyse Aurore Lalucq.

L’objectif de l’ICE est donc véritablement de recréer de la solidarité.

« La transition écologique doit être sociale, sinon elle échouera » finit-elle par conclure.

Si celle-ci vient à être adoptée, trois interventions législatives seraient alors nécessaires : la mise en place d’une stratégie commune afin de mener une action coordonnée pour éviter le dumping fiscal ; l’élargissement du système de ressources propres de l’UE au nouvel impôt ; le renforcement des fonds pour la facilité et la résilience, pour le Green Deal et la politique de cohésion afin de permettre le financement de la transition écologique.

L’ICE a maintenant un an pour réunir à minima 1 million de signatures, afin de permettre une saisine de la Commission. Un rendez-vous à ne pas manquer !

: Gaelle Welsch

https://lareleveetlapeste.fr/

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08 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

travail saisonnier (basta)

travail saisonnier (basta) dans Altermondialisme
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L’incroyable combat d’une travailleuse agricole contre l’exploitation des êtres humains

Yasmina Tellal, aux côtés d’autres travailleurs détachés agricoles, a brisé le silence sur leurs conditions de travail dans des exploitations agricoles du sud de la France. Fin septembre, la justice a condamné les gérants d’une entreprise dénoncée.

« J’ai mené cette bataille pour toutes les femmes, contre l’exploitation des êtres humains », souffle au téléphone Yasmina Tellal, employée de 2012 à 2017 par Laboral Terra, une entreprise de travail temporaire espagnole qui fournit de la main-d’œuvre aux exploitants et entreprises agricoles françaises. Après avoir vécu un calvaire dans les vergers et les serres de Provence durant des années, Yasmina et trois autres travailleurs agricoles saisonniers ont enfin été reconnus victimes par la justice.

Le 26 septembre, le tribunal correctionnel d’Avignon a condamné les deux gérants de Laboral Terra à verser aux travailleurs près de 100 000 euros d’indemnités, au titre des préjudices économique, financier et moral – soit 25 000 euros chacun. Les gérants de Laboral Terra ont également été condamnés à verser 1 euro symbolique à la CGT qui accompagnait les intérimaires en qualité de partie civile [1].

« C’est une grande victoire d’obtenir un préjudice moral. Dans ce type d’affaires, le symbole est important. Cela montre que la justice a compris l’enfer qu’ils ont vécu », a commenté Yann Prévost, l’avocat des travailleuses et travailleurs détachés. « Ils nous ont donné raison à 100 % : le travail non déclaré, le préjudice moral et économique, l’accident du travail, égrène Yasmina.

Une très longue bataille judiciaire

Le chemin de ces travailleuses et travailleurs pour en arriver là a été très long et difficile. « J’ai beaucoup bataillé pour avoir cette reconnaissance de notre souffrance par l’État français », reconnaît-elle. En 2020, nous avions longuement échangé avec Yasmina Tellal qui dénonçait les conditions « inhumaines » dans lesquelles elle avait été employée chez des exploitants et entreprises agricoles du sud de la France. « Ils n’ont rien respecté : ni les 35 heures ni les congés, et pas plus la possibilité d’avoir accès à la couverture complémentaire santé », dénonçait la travailleuse.

Entre 2012 et 2017, ses contrats se sont enchaînés, dans l’emballage de fruits et légumes, puis dans les serres de fraises où l’ « on n’avait pas de pause, pas de café, pas le droit de manger, pas de toilettes », décrit-elle. Dans une autre entreprise d’emballage de pommes, Yasmina travaille 15 heures par jour, avec une heure de pause seulement. Il y a là « un comportement de mépris et un abus de la force de travail », nous avait confié son avocat.

En 2020, Yasmina Tellal dépose plainte contre Laboral Terra aux prud’hommes, avec quatre salariés, pour non-respect des contrats de travail, non-paiement des heures supplémentaires et des congés payés, manque à l’obligation de sécurité et préjudice moral.

Les cotisations sociales, qui sont payées en Espagne par l’entreprise de travail temporaire, se révèlent bien moins élevées qu’en France. S’il n’est pas illégal d’avoir recours au travail détaché, cela doit se faire de manière limitée dans le temps. Or, dans le cas de Yasmina Tellal, son avocat rappelle qu’elle a travaillé pendant plusieurs années pour deux de ces sociétés, ce qui confirme un besoin structurel, et non pas temporaire, de main-d’œuvre.

Série de victoires

Le 22 septembre 2020, Yasmina Tellal et les quatre autres salariés obtiennent, devant les prud’hommes d’Arles, le paiement de rappels de salaires et congés payés par Laboral Terra. Le jugement évoque alors des « retenues frauduleuses sur salaires, (des) indemnités de congés payés jamais versées » ou des salaires calculés sans respecter le minimum légal.

« Le jugement a également reconnu la responsabilité solidaire des entreprises utilisatrices pour le paiement des sommes restantes dues aux salarié·es détaché·es et aux organismes de sécurité sociale », pointe le Collectif de défense des travailleurs étrangers dans l’agriculture des Bouches-du-Rhône (Codetras). En clair, les exploitations agricoles provençales qui ont bénéficié des services de Laboral Terra doivent aussi payer.

Nouvelle victoire judiciaire en juin 2022, au pénal cette fois-ci. Les gérants de Laboral Terra sont alors condamnés par le tribunal correctionnel d’Avignon pour « travail dissimulé » à cinq ans de prison dont deux ferme, 10 000 euros d’amende et se voient interdire d’exercer une activité en lien avec les infractions constatées de travail dissimulé et d’aide au séjour de travailleurs étrangers irréguliers.

Problème : les quatre ex-travailleurs agricoles n’ont pas assisté à ce procès pénal, « faute d’avoir été prévenus », selon leur avocat. Ils n’ont donc pas pu se constituer parties civiles. Les demandes des parties civiles ont finalement été prises en compte lors d’une audience le 24 mai 2023. « Ce sont des victimes qui ont été oubliées », plaide ce jour-là l’avocate Fatma Ferchichi, rappelant que l’enquête pénale a démarré après les plaintes de deux de ces salariés. L’avocate réclame alors 30 000 euros pour chaque travailleuse et travailleur détaché à Laboral Terra.

Le 26 septembre dernier, le tribunal correctionnel d’Avignon a donc suivi les demandes de l’avocate. Les quatre travailleurs détachés dont Yasmina Tellal ont officiellement été reconnus victimes par la justice de « travail dissimulé ». « À la différence du jugement en prud’hommes, le tribunal a jugé que le détachement était illégal précise Yasmina. Le pénal nous a donné raison sur tout ! »

« Ils veulent gagner du temps pour ne pas payer »

« On a gagné une bataille mais pas la guerre, tient à souligner Yasmina. On a gagné sur le papier, mais on n’a pas touché d’argent. » Depuis le jugement aux prud’hommes de 2020, elle et les autres travailleurs détachés n’ont pas perçu le moindre euro. Un an auparavant, en 2019, l’entreprise espagnole s’est déclarée en faillite. Dans ces conditions, c’est normalement la caisse de garantie de salaires (AGS internationale) qui doit prendre le relais [2].

Or, depuis trois ans, l’AGS transnationale rechigne à se substituer au liquidateur de Laboral Terra pour effectuer le versement des sommes dues. « L’AGS nous pose des difficultés pour payer en disant qu’en face le mandataire n’a pas donné le détail des cotisations et nous renvoie en Espagne », se désole l’avocat des travailleuses et travailleurs détachés dans les colonnes de La Marseillaise. La Mutualité sociale agricole attend elle aussi de recouvrer les impayés de cette fraude aux cotisations sociales, soit 3,8 millions d’euros.

« On attend une décision des prud’hommes le 14 novembre pour savoir si l’AGS transnationale va être condamnée à payer », observe Yasmina. Laboral Terra a par ailleurs fait appel de la décision au pénal du 26 septembre. « L’affaire sera étudiée au tribunal de Nîmes, mais on ne connaît pas encore la date. Ils veulent gagner du temps pour ne pas payer », redoute Yasmina.

Elle ne désarme pas et a même fait appel de la décision des prud’hommes de 2020, qui considère le travail détaché comme légal. « On veut que le travail détaché soit reconnu comme illégal. Le pénal nous a donné raison là dessus. La logique voudrait que les prud’hommes nous donnent raison sur cet aspect », précise-t-elle.

L’audience se tiendra le 15 janvier 2024 à Aix-en-Provence. « Ce qui me fait tenir, c’est la rage. Il faut en finir avec les harcèlements des femmes. Et il y a encore en Europe des femmes exploitées sexuellement, menacées de devoir donner leur corps si elles veulent poursuivre leur contrat de travail. »

Sophie Chapelle 8 novembre 2023

https://basta.media/

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01 octobre 2023 ~ 0 Commentaire

kemper karaez le télégramme)

poutou

Défense de l’hôpital de Carhaix : plus de 1 000 manifestants en colère à Quimper

Plus de 1 000 manifestants se sont rassemblés, samedi 30 septembre, devant la préfecture de Quimper, afin de réclamer la réouverture 24 h/24 des urgences de l’hôpital de Carhaix. D’autres rassemblements sont à prévoir ces prochaines semaines.

« Il s’agit maintenant de taper tous ensemble et en même temps sur le même clou, pour gagner notre juste combat », affirmait Matthieu Guillemot, le porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix, quelques heures avant leur troisième journée de mobilisation, samedi 30 septembre, devant la préfecture du Finistère. Et son message a été entendu.

Si les deux premiers rassemblements, les jeudis 7 et 14 septembre, avaient réuni entre 100 et 200 manifestants, le troisième fut le bon. Au total, ce sont plus de 1 000 personnes qui ont débarqué au sein de la capitale de Cornouaille, vers 11 h.

kemper karaez le télégramme) dans A gauche du PS
(Le Télégramme/Benjamin Pontis)

Une manifestation statique qui s’est déroulée à l’angle de la rue du Parc et du pont Sainte-Catherine, l’autre côté des quais, longeant les murs de la préfecture, ayant été totalement coupée à la circulation par les policiers quimpérois et une compagnie de CRS venue de Mayenne.

 dans Austérité
(Le Télégramme/Benjamin Pontis)

« Carhaix, Carhaix, Résistance »

Au sein du cortège, on retrouvait des élus finistériens ainsi que de nombreux syndicats et partis politiques comme le NPA qui a accueilli dans ses rangs, samedi, leur porte-parole national, Philippe Poutou.

 dans Quimper et pays glazik
(Le Télégramme/Benjamin Pontis)

Au son des « Carhaix, Carhaix, Résistance », le millier de manifestants avait un message plutôt simple à faire passer, samedi, à Quimper. Ce message ? La réouverture 24 h/24 du service des urgences de l’hôpital de Carhaix qui, depuis le 4 septembre, est fermé entre 18 h 30 et 8 h 30. La raison ? Selon l’Agence régionale de santé (ARS) et la direction de l’hôpital carhaisien, cette décision a été prise en raison du manque de médecins urgentistes.

Samedi, la manifestation devant la préfecture du Finistère s’est déroulée principalement dans une ambiance bon enfant avec un espace buvette et restauration installée au début de la rue du Roi-Gradlon.

Toutefois, aux alentours de 12 h, de légères tensions se sont fait sentir entre les manifestants eux-mêmes, concernant un feu de pneus et d’une poubelle en plein cœur du rassemblement, contraignant la foule à se disperser sur les bords de l’Odet en raison d’épais nuages de fumée et d’une forte chaleur.

Des fumigènes et du gaz lacrymogène

Autre ombre au tableau du rassemblement : un moment de vive tension, vers 13 h 30, lorsque les forces de l’ordre ont demandé aux manifestants de quitter les lieux. Un message qui a énervé une partie des manifestants qui ont alors commencé à jeter des pétards et des fumigènes sur plusieurs CRS stationnés sur le pont Sainte-Catherine. Des jets qui ont provoqué une riposte des forces de l’ordre avec une charge et l’usage de gaz lacrymogène pour tenter d’interpeller un manifestant. En vain.

Puis, un peu après 14 h, une délégation composée d’une dizaine de personnes, dont le maire de Carhaix, Christian Troadec, a rejoint le groupe des manifestants après plus de deux heures d’échanges avec le préfet du Finistère Alain Espinasse, en poste à Quimper depuis août. Mais « nous n’avons rien obtenu », ont-ils déclaré, affirmant qu’ils n’allaient absolument pas abdiquer afin de sauver l’hôpital de Carhaix avant de quitter les lieux aux alentours de 15 h 30. De prochains rassemblements sont donc à prévoir.

 30 septembre 2023
https://www.letelegramme.fr/

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27 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

greepeace espagne (reporterre)

En Espagne, le succès du train pas cher

En Espagne, le succès du train pas cher

Hausse de la fréquentation des trains, tonnes de gaz à effet de serre non-émises, progression face à l’avion… En Espagne, les subventions massives aux transports publics sont un grand succès, estime Greenpeace.

La baisse du prix des transports en commun entraîne-t-elle une diminution des émissions de CO₂ ? Oui, répond Greenpeace Espagne, dans un rapport publié le 19 septembre. La branche ibérique de l’ONG a dressé le bilan des mesures adoptées par le gouvernement espagnol pour faire baisser le prix des transports publics, un an après leur entrée en vigueur. Et elle estime que les mesures temporaires réduisant le coût des transports publics en Espagne ont entraîné une baisse de 160 à 320 tonnes d’émission de CO₂ par jour dans le pays.

Depuis septembre 2022, l’État prend en charge à 100 % les trajets réguliers des Espagnols — en trains de banlieue ou du réseau ferré régional, bus publics entre deux villes… Cette prise en charge est de 50 % pour les trajets réguliers en trains régionaux à grande vitesse et pour les trajets de moins de 100 minutes sur le réseau à grande vitesse national.

Dans les villes, les abonnements pour le métro et les bus sont subventionnés à 50 %. Ces aides doivent s’appliquer jusqu’au 31 décembre. En parallèle, l’ouverture du rail à la concurrence a permis la baisse des prix sur certaines lignes à grande vitesse. Résultat ? Le train gagne du terrain sur l’avion.

Fréquentation en hausse

Un succès donc, assure l’ONG de défense de l’environnement : une fréquentation du métro en hausse de 17 % dans les villes, de 30 % pour le bus. Le nombre de voyages sur le réseau régional classique a bondi de 67 % et de 64 % pour la grande vitesse.

Quant aux réseaux périurbains, leur fréquentation a monté de 27 %. « Cela suppose une augmentation moyenne de 206 278 voyageurs par jour, [soit] 56,1 millions de voyageurs en plus [dans le pays entre le début des subventions et mai dernier] », dit le rapport.

« Nous devons encore vérifier d’où viennent ces nouveaux voyageurs car il n’y a toujours pas de données officielles disponibles sur la période pertinente », dit Cristina Arjona, chargée des questions de transports pour Greenpeace Espagne.

Laisser la voiture à la maison

Pour avoir une première estimation en termes d’émissions de gaz à effet de serre, les auteurs du rapport se sont basés sur les résultats de la mise en place du ticket à 9 € en Allemagne, qui permettait d’emprunter tous les transports publics d’une ville et les trains régionaux pour 9 € par mois durant l’été 2022.

Ils ont croisé les résultats de cette expérience avec les chiffres publiés par la région de Madrid sur les variations de l’intensité du trafic sur ses routes. Ils estiment ainsi que 10 % à 20 % des nouveaux usagers des transports en communs ont laissé leur voiture à la maison. Ce qui réduirait les émissions liées aux déplacements des Espagnols de 160,21 à 320,42 tonnes de CO₂ par jour selon le document. Rapporté à une année, ce sont entre 58 467 et 116 953 tonnes économisées.

Pour éviter le retour à la situation antérieure une fois que ces subventions prendront fin, Greenpeace préconise un abonnement unique de transports à 30 euros par mois, valide pour la totalité des services actuellement couverts par les mesures gouvernementales sur l’ensemble du territoire.

Moins les transports publics coûtent cher, plus les polluantes voitures individuelles restent dans leurs garages. 

En parallèle aux subventions temporaires de l’État, l’ONG se réjouit de l’ouverture à la concurrence du ferroviaire depuis mai 2021, rompant le monopole de la société ferroviaire historique Renfe. Pour l’heure, seuls le français Ouigo et l’italien Iryo se sont lancés sur cinq destinations du réseau grande vitesse, toutes au départ de Madrid (Barcelone depuis mai 2021, Valence depuis octobre 2022, Alicante, Málaga et Séville depuis cette année).

Cela a entraîné une chute des prix. Entre Madrid et Barcelone, par exemple, en mars dernier, le prix moyen proposé pour les trains AVE de l’opérateur espagnol était de 78 euros. Il variait entre 37 et 42 euros chez les nouveaux venus. Avec certains billets à 15 euros. Et cela semble rendre le train plus attractif que l’avion.

En 2022, la Commission nationale des marchés et de la concurrence, le « gendarme de la concurrence » en Espagne, note que la part du train monte par rapport à celle de l’avion sur le trajet Madrid-Barcelone dans son dernier rapport annuel, publié en juillet. En France en revanche, l’ouverture à la concurrence n’a pas eu les effets positifs escomptés.

« Les citoyens préfèrent le train à l’aviation »

Dans une étude publiée le 20 juillet, Greenpeace s’indignait que, sur un même trajet, les billets d’avion pouvaient coûter quatre fois moins cher que le train en Espagne.

Pour Cristina Arjona : « [L’augmentation de la part du train sur les lignes où la concurrence a fait baisser les prix] démontre que quand les services existent et qu’ils sont accessibles, les citoyens préfèrent le train à l’aviation, secteur où les émissions augmentent le plus chaque année. »

https://reporterre.net/

 

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20 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

auxerre (yonne)

hoptiam

cgt

Auxerre Yonne Franche Comté

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08 septembre 2023 ~ 0 Commentaire

question n°1

catalunya

La question mondiale, nationale, locale, numéro 1.

Fin juillet, nous écrivions, dans notre « Billet d’été » : « La courbe des températures terrestres de l’année en cours comparée à celle des 43 dernières années, ci-dessous, est éloquente : il y a dérapage. On ne parle pas ici d’une accélération sur plusieurs années ou de situations envisagées par les climatologues à l’échelle séculaire. Mais d’une accélération qui se mesure directement de jour en jour en ce moment même. »

Antonio Guterez, secrétaire général de l’ONU après avoir été dirigeant du PS portugais, premier ministre du Portugal et Haut commissaire aux réfugiés, le crie : « ‘L’effondrement climatique a commencé. » Avant d’aller plus loin, qu’on ne se méprenne pas sur ce que cela veut dire.

On peut en effet réagir, c’est humain, trop humain, en disant « certes, en fait ça continue, c’est une crise qui est là, on a de plus en plus chaud ». Mais ce n’est pas cela que ça veut dire.

Le sens de ce que nous disions dans cet édito, le sens des propos de M. Guterez, c’est que le dérapage est là, maintenant. Ce qui pendant des années était présenté comme un risque à craindre pour les années 2100, puis 2050, arrive maintenant. Toutes les courbes de 2023 décollent même par rapport au réchauffement déjà engagé tel qu’il est mesuré depuis des décennies. Il y a plus que des anomalies. Elles deviennent la norme. Elles sont la norme.

La superficie française a brûlé dans la forêt boréale canadienne en trois mois et ce n’est pas fini. On n’a pas les surfaces pour la Russie mais il n’y a pas de raison que la proportion ne soit pas la même.

Le traitement de choc de tous les pays bordant la Méditerranée, comme en Californie, ne consiste pas dans « des incendies », mais dans la destruction des écosystèmes existants. Quand la Thessalie, en Grèce, devient une immense marre avec parfois deux mètres d’eau, ce phénomène ne compense pas les incendies qui l’ont précédé, il s’y ajoute : à la destruction des forêts et des simples maquis font suite le lessivage des sols et le glissement des terrains. Le processus est rapide. En France, c’est la présente, et très sévère, « canicule » de septembre.

Que le secrétaire général de l’ONU le dise est un signe. Mais il est par définition impuissant. Car il représente la principale institution interétatique du capitalisme mondial. Et c’est un certain Nicolas Sarkozy, délinquant français, qui vend la mèche, en déclarant qu’il ne faudrait quand même pas que ces histoire de réchauffement servent à ramener la vieille lune gauchiste selon laquelle il faudrait s’en prendre à l’ « économie de marché » ! Tout est dit.

Car là est le problème.

Tout de suite, il faut annuler une stupidité comme les Jeux Olympiques de Paris et interdire la construction de monstres comme l’Icon of the seas : 5 fois le Titanic, 7600 passagers et 2350 membres d’équipage, propulsé au gaz naturel liquide, en cours d’achèvement au chantier Meyer Turku de Finlande et qui doit prendre la mer en janvier 2024 : un tel édifice polluera autant que des millions de voitures au gasoil ! A quel besoin social une telle aberration peut-elle répondre, autre que la circulation et la valorisation du capital ?

Au delà de ces évidences, la nécessité de stopper l’extraction de pétrole et de charbon est là ; et la question de l’imposer et de s’en donner les moyens se pose.

Les mois et les années qui arrivent, non pas le siècle, mais les toutes prochaines années, vont voir monter l’affrontement. C’est pour cela que les Sarkozy, les Macron, les Trump et les Poutine dénoncent par avance les « écoterroristes ». Car, même s’ils ne comprennent rien, ils savent que l’accumulation du capital par laquelle et pour laquelle ils font fonction requiert de brûler les terres, de brûler les gens, d’affronter l’humanité et le vivant qui vont se battre pour vivre, pour qu’il y ait un siècle au-delà des prochaines années.

Le pied du mur est là. Pas une affaire de décennies, mais de mois. Et chaque catastrophe, toujours présentée comme un « évènement exceptionnel » alors qu’elles sont devenues la norme, va le rappeler un peu plus durement. Et les millions et les millions de victimes vont se mettre à marcher, que cela plaise ou non.

Rien de tout cela ne va annuler les combats politiques en cours, celui pour que Poutine soit battu et renversé par la résistance ukrainienne armée, celui contre la dérive « illibérale » de Macron, et les autres.

Tous les combats actuels vont devenir les formes de la lutte pour la vie que des centaines de millions, entrant en mouvement parce qu’ils n’auront pas le choix ou déjà entrés en mouvement, vont engager. Stopper la combustion des hydrocarbures fossiles et prendre soin du monde, ces questions élémentaires vont s’imposer rapidement comme la forme actuelle ultime de la lutte pour la fin de l’accumulation du capital et la prise du pouvoir par la majorité exploitée, opprimée, prolétarienne, qui constitue l’humanité.

Que l’on se rassure, nous ne prêchons en rien l’Apocalypse. Les incendiaires sont au pouvoir. Les cavaliers de l’Apocalypse ont une longueur d’avance en termes d’organisation puisqu’ils sont au pouvoir. Mais l’immense majorité est et sera plus encore en mouvement. Comme ces Syriens qui, à nouveau, appellent à la chute du régime.

Voila le réalisme, voila la responsabilité.

https://aplutsoc.org/

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13 août 2023 ~ 0 Commentaire

gauche (uk)

Transformer la politique à partir de la gauche – Une nouvelle formation de gauche

Cet article  de Joseph Healy présente des arguments en faveur de la construction d’un nouveau parti de gauche progressiste en Grande-Bretagne (Angleterre et Pays de Galles) pour offrir aux électeurs une alternative socialiste indispensable. 11 août 2023

Depuis longtemps maintenant, beaucoup en Grande-Bretagne, en particulier en Angleterre, sont sans domicile politique. Le changement au sein du Parti travailliste depuis 2019 a été profond, se transformant en un parti totalement néolibéral et imitant certaines des pires politiques des conservateurs en matière de migration, d’environnement et de droits de l’homme.

Des milliers de personnes l’ont quitté la fête désespérées, tandis que d’autres ont été chassées par une chasse aux sorcières de la gauche, où les accusations peuvent équivaloir à avoir partagé une scène avec le célèbre réalisateur Ken Loach, discutant cinéma. Beaucoup d’entre nous en dehors du Labour sentaient qu’il y avait un besoin criant d’un nouveau parti de gauche, sur le modèle de beaucoup qui existent déjà en Europe.

Plus tôt cette année, les partis Breakthrough, Left Unity et l’Alliance populaire de gauche ont décidé de se réunir et d’essayer de construire un tel parti. Nous avons estimé qu’il y avait eu suffisamment de discussions, à la fois de la part de ceux qui étaient encore à l’intérieur du Labour et de ceux de l’extérieur, sur la construction d’une opposition de la gauche au  Labour.

Dans cette optique, nous avons créé deux groupes de travail, l’un traitant de nos principes fondamentaux et l’autre de la constitution. Nous avons également créé un comité directeur, qui a ensuite inclus les Liverpool Community Independents, un groupe d’anciens conseillers travaillistes de Liverpool qui ont été réélus en mai de cette année sous leur nouvelle bannière.

Les principes fondamentaux ont été convenus et la constitution est toujours en cours de discussion. Nous avons décidé d’approcher un certain nombre de militants et de personnalités importantes de la gauche et de leur demander de devenir signataires de notre appel à un nouveau parti. Forts de cela et de nos 10 principes, nous avons lancé l’appel il y a plusieurs semaines et avons déjà fait inscrire près de 5 000 personnes, près de 2 000 le premier jour.

Nous sommes actuellement en train d’organiser des réunions en ligne dans de nombreuses régions d’Angleterre et plus tard au Pays de Galles, où les militants discuteront du nouveau parti et décideront de ce qu’ils souhaitent faire pour le construire dans leurs propres régions. Au cours des prochains mois, nous distribuerons des tracts lors de réunions et de rassemblements, encourageant les gens à s’inscrire au nouveau parti.

Le lancement du parti sera le moment où nous formulerons une politique au-delà de nos 10 principes et nous nous mettrons également d’accord démocratiquement sur une constitution.

L’un de nos principes directeurs est que le parti sera démocratique et ascendant dès le début et que toutes nos politiques ne viendront pas d’en haut. Nous sommes tout à fait clairs que nous sommes un parti écosocialiste, et sauver la planète sera au centre de tout ce que nous faisons, ce qui inclura une collaboration étroite avec les militants et les mouvements climatiques.

Nous sommes également attachés à l’égalité et à l’intersectionnalité sous toutes leurs formes et aurons un engagement fort en faveur des droits des femmes et des trans, ainsi que dans la lutte contre le racisme et pour la pleine égalité des personnes vivant avec un handicap.

Nous nous concentrerons également sur les droits des travailleurs et espérons travailler en étroite collaboration avec les syndicats à ce sujet ; nombre de nos membres dirigeants sont des syndicalistes actifs. Il y a déjà eu quelques critiques du parti, Transform, de la part des centristes et de certains à gauche, disant que nous aurions dû attendre après les prochaines élections générales.

Nous pensons que nous devons nous organiser maintenant et être en mesure d’intervenir et d’offrir aux électeurs radicaux une opportunité lors des élections de l’année prochaine, ainsi que de construire une base pour l’avenir.

C’est parce que nous pensons que l’actuel Parti travailliste au gouvernement n’offrira que très peu de choses différentes du malaise économique et politique actuel en Grande-Bretagne au peuple britannique, et que cela conduira inévitablement à une énorme désillusion et à une éventuelle opportunité pour l’extrême droite. .

Pour contrer cela, il faut qu’un véritable parti d’opposition socialiste soit en place pour offrir une alternative. Nous voulons également travailler côte à côte avec des mouvements et des campagnes progressistes afin que nous ne soyons pas un parti uniquement axé sur les élections, ce que nous pensons  les Verts sont devenus.

Beaucoup de gens en cette période d’inégalités croissantes, en particulier les jeunes qui ont placé leur espoir dans le parti travailliste sous Jeremy Corbyn, sont maintenant écrasés par la crise du coût de la vie, les loyers élevés et la prise de conscience croissante qu’ils n’ont pas d’avenir dans ce contexte. système capitaliste dirigé par les banques, les grandes entreprises et le parti conservateur.

Ils ne voient aucune véritable alternative dans l’offre habituelle de Labour. Transformer les plans pour offrir une véritable alternative socialiste et placer les jeunes, ainsi que les marginalisés par cette société capitaliste, au centre de son programme et de son travail.

L’initiative sera lancée plus tard cette année, et nous espérons que de nombreuses personnes s’inscriront d’ici là et nous aideront à construire un avenir alternatif. Jamais il n’a été plus urgent de construire un parti démocratique de gauche, avec la planète qui brûle littéralement et le coût de la cupidité conduisant à l’augmentation de la pauvreté et de la misère.

Venez nous rejoindre!

https://anticapitalistresistance.org/

Note: Dans la gauche de gauche du Royaume Uni (UK) on ne compte pas l’Ecosse. Le Pays de Galles se définira après. Il ne reste que l’Angleterre et les Cornouailles. Le Labour est ce que nous appelons « socialistes ». Ceux qui se considèrent « socialistes » comptent l’extrême  gauche, le PC, les anars etc et l’équivalent de la France Insoumise comme du NPA.

Et les Verts? la plus part de la base est « socialiste », les cadres verts sont labour ou « social democrates ».

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12 juin 2023 ~ 0 Commentaire

fracture (basta!)

basta!

De l’accès aux études jusqu’à la retraite, la fracture sociale française s’accentue

Inégalités

L’Observatoire des inégalités vient de publier son neuvième rapport. L’étude constate que « les inégalités entre groupes sociaux demeurent aiguës » en France, que ce soit au niveau des revenus, de l’éducation, ou du risque d’accidents du travail.

« Les inégalités entre les classes sociales demeurent aiguës en France. » C’est le constat du directeur de l’Observatoire des inégalités, Louis Maurin, en préambule du neuvième rapport de l’organisation sur l’état des inégalités en France. De l’accès aux études supérieures aux conditions de travail, les écarts entre catégories sociales touchent tous les aspects de la vie.

Les filières les plus sélectives fermées aux enfants d’ouvriers

« Les études s’allongent, mais davantage en haut qu’en bas de la pyramide sociale », décrypte l’Observatoire des inégalités. Le taux d’accès à l’enseignement supérieur a quasiment stagné pour les catégories populaires. Chez les enfants d’ouvriers et d’employés, 41 % des jeunes nés entre 1991 et 1995 ont eu accès à l’enseignement supérieur. Cette proportion n’a augmenté que d’un point par rapport à la génération née quinze ans plus tôt. Pour les enfants de cadres en revanche, 73 % de la classe d’âge née entre 1991 et 1995 a eu accès à l’enseignement supérieur. C’est six points de plus que la génération précédente.

Les inégalités d’accès sont encore plus criantes pour les filières les plus sélectives. « Alors qu’ils sont tout autant nombreux, les enfants d’ouvriers sont 30 fois moins représentés au sein de l’élite scolaire française », peut-on lire dans le rapport.

À l’université, les enfants d’ouvrières et d’ouvriers représentent 10 % des effectifs étudiants, 7 % dans les classes préparatoires aux grandes écoles et seulement 2 % des élèves des écoles normales supérieures, formations ultrasélectives. Le phénomène inverse s’observe chez les enfants de cadres supérieurs, qui représentent 33 % des effectifs à l’université, 53 % en classes préparatoires et 63 % dans les écoles normales supérieures.

Mais l’école n’est pas responsable en elle-même de l’augmentation des inégalités, argumente l’organisation. « Sans service public de l’éducation, les écarts auraient une tout autre ampleur. En revanche, comme le montrent ces données, notre système éducatif est loin de faire ce qu’il devrait pour assurer l’égalité des chances scolaires ».

Les hommes ouvriers, premières victimes du travail

Autre champs d’inégalités persistantes : le travail. Sur les 40 000 accidents du travail ayant entraîné une incapacité permanente en 2019, 19 280 ont été constatés chez les ouvriers. C’est dix fois plus que chez les cadres (1805 accidents).

Idem pour le nombre de décès. Deux tiers des victimes d’accidents mortels au travail survenus en 2019 étaient des ouvriers. « Les accidents graves et la mort au travail constituent un phénomène social massif qui concerne d’abord des ouvriers et des hommes », résume l’Observatoire des inégalités.

Une faible progression de salaire chez les employés

Au niveau des salaires, l’écart entre catégories sociales s’accentue avec l’âge. En 2019, l’écart de salaire entre les employés et les cadres âgés entre 50 et 59 ans était de 3154 euros, contre 1131 euros pour les moins de 30 ans. Un ouvrier de soixante ans en fin de carrière touchera en moyenne 1900 euros net, contre 5700 pour un cadre du même âge.

Cette différence a aussi des conséquences sur les modes de vie. Puisque les niveaux de rémunération des cadres supérieurs leur permettent notamment d’épargner et de devenir propriétaires. Arrivées « à la retraite, les personnes qui ont exercé des métiers peu qualifiés reçoivent des pensions modestes, tandis que les anciens cadres, en plus de pensions plus confortables en général, n’ont plus à financer leur logement. »

Pour se procurer le neuvième rapport de l’Observatoire des inégalités, édition 2023.

Maÿlis Dudouet 12 juin 2023

https://basta.media/

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06 juin 2023 ~ 0 Commentaire

sncf (lo)

cheminots

Les responsabilités de la gauche de gouvernement

Dans le Journal du Dimanche du 28 mai, les principaux dirigeants de la gauche, Olivier Faure pour le PS, Mathilde Panot pour LFI, Fabien Roussel pour le PCF et Marine Tondelier pour EELV, ont signé, en commun avec les dirigeants syndicaux et diverses associations, une tribune appelant « l’État français à ne pas sacrifier Fret SNCF ».

Selon l’appel, il faut « sortir le fret ferroviaire du marché de la concurrence et créer un grand service public, unifié et cohérent, de transport ferroviaire et routier de marchandises ». L’appel serait moins hypocrite si les gouvernements de gauche n’avaient pas eux-mêmes largement mis en œuvre la privatisation du fret ferroviaire comme du transport de voyageurs et organisé son dépeçage.

En février 1997, la SNCF était coupée en deux :

RFF (Réseau Ferré de France) héritait de la propriété et de la gestion du réseau

tandis que la SNCF devenait un simple exploitant ferroviaire, susceptible d’être mis en concurrence.

La droite avait voté cette séparation, et Gayssot, ministre PCF des transports dans le gouvernement de Jospin, se chargea des décrets d’application. Ce gouvernement dit « de gauche plurielle » de 1997 à 2002, intégra aussi Mélenchon en son sein et eut d’ailleurs le triste record du nombre de privatisations de la Ve République.

Le fret ferroviaire fut le premier secteur à être soumis à la concurrence en 2006, sous Chirac. La convention collective du fret mise en place par le patronat ferroviaire fut très régressive. Au lieu du miracle promis de développement du fret, son trafic a au contraire été divisé de moitié depuis cette date et les effectifs de cheminots ont été laminés.

Revenant au pouvoir en 2012 avec Hollande, la gauche se garda bien de revenir sur cette catastrophe ou de créer ce « grand service public du transport ferroviaire » aujourd’hui réclamé.

Au contraire, malgré une grève des cheminots de deux semaines en juin 2014, elle transféra les 50 000 cheminots chargés de l’infrastructure dans une nouvelle structure baptisée SNCF Réseau.

Ensuite, le gouvernement socialiste organisa l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs. En vue du transfert des cheminots au privé au gré des appels d’offres, il publia, en 2016, un décret socle, calqué sur les dispositions régressives de la convention collective du fret pour les étendre à l’ensemble de la branche ferroviaire.

Macron, quant à lui, a fait supprimer le statut des cheminots en 2020 pour mieux les soumettre à cette convention collective.

Il y a donc eu dans le domaine de la privatisation du transport ferroviaire, une parfaite continuité entre la gauche et la droite. Les conséquences en sont catastrophiques, tant sur le plan social qu’environnemental : le fret ferroviaire ne représente plus que 9 % du trafic de marchandises contre 46 % encore en 1974. Le trafic routier a, de son côté, explosé.

Les signataires de l’appel écrivent que « le gouvernement français doit s’opposer à cette épée de Damoclès de l’Union européenne sur Fret SNCF. » Comme si le gouvernement, ainsi que ceux qui l’ont précédé, n’étaient pas complices et même principaux instigateurs de la privatisation des équipements publics.

Les travailleurs du rail comme de l’ensemble de la société ne doivent se fier qu’au rapport de force qu’ils pourront opposer à un capitalisme aussi irresponsable que parasitaire.

Christian BERNAC 31 Mai 2023

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09 mai 2023 ~ 0 Commentaire

chili (socialist worker)

chili

Le parti d’extrême droite arrive en tête des nouvelles élections législatives au Chili

Le président de gauche Gabriel Boric s’est engagé sur la voie désastreuse de la conciliation avec les grandes entreprises et la droite.

Le parti républicain d’extrême droite est arrivé en tête des élections à l’organe chargé de rédiger la nouvelle constitution du Chili. Il a obtenu 22 des 51 sièges, les partis de droite 11 autres et la gauche seulement 17.

Le président Gabriel Boric avait promis de remanier la constitution adoptée par le général Augusto Pinochet, qui a pris le pouvoir en 1973 à la suite d’un coup d’État soutenu par les États-Unis.

L’homme de gauche a accédé au pouvoir en 2021 à la suite d’un mouvement de masse qui a secoué ce pays d’Amérique du Sud. Il a battu Jose Antonio Kast, chef des républicains qui se sont déclarés opposés à toute modification de la constitution.

Les travailleurs avaient placé de grands espoirs dans M. Boric lorsqu’il est arrivé au pouvoir, espoirs qu’il a ensuite déçus.

Dans le cadre d’une campagne de lutte contre la criminalité, tous les partis de la coalition gouvernementale ont contribué à l’adoption de 15 textes législatifs il y a un mois. Ces textes confèrent des pouvoirs considérables aux forces de police qui avaient si brutalement tenté d’écraser la révolte de 2019.

Les policiers se sont vu accorder une couverture légale pour tuer, ainsi qu’un budget supplémentaire de 1,25 milliard d’euros. « Les ressources supplémentaires », s’est vanté Boric, « seront financées par des fonds d’urgence ». Ils proviennent « du trésor public, pas de réaffectations, pas de fonds déjà affectés à autre chose, et d’autres fonds qui n’ont pas été engagés dans le budget pour l’année 2023″.

L’assemblée constitutionnelle commencera à travailler sur un nouveau projet en juin, qui sera soumis à un vote national. L’année dernière, les citoyens ont rejeté un projet de constitution soutenu par M. Boric et la gauche.

Il comprenait des réformes progressistes que les grandes entreprises et la droite ont combattues bec et ongles. Mais il avait déjà cherché à faire des compromis avec ces forces, plutôt que de s’attaquer aux crises sociales auxquelles sont confrontés les citoyens ordinaires. Par exemple, il s’agissait de donner aux citoyens le choix entre les soins de santé publics et privés, et non de se débarrasser des vautours privés.

Pendant ce temps, la vie des gens ordinaires est devenue plus difficile. Au Chili, l’inflation est à deux chiffres depuis plus d’un an et n’est revenue que récemment à 9,9 % en avril. Le prix des denrées alimentaires, en particulier, a grimpé en flèche au cours de l’année écoulée.

La colère s’est également manifestée à la suite des incendies de forêt qui ont ravagé le sud du Chili en février, faisant plus de 20 morts. Les personnes interrogées ont estimé que le gouvernement n’avait pas réagi assez rapidement.

Boric n’était pas prêt à affronter les intérêts et le pouvoir des grandes entreprises au Chili. Il s’est appuyé sur des voies parlementaires et constitutionnelles « sûres », et non sur des mobilisations de masse dans les rues et sur les lieux de travail, qui ont le pouvoir de s’attaquer au capital.

En faisant des concessions aux patrons et à la droite, il a démobilisé ses propres partisans et ouvert la porte à l’extrême droite.

Dans les années 1970, le social-démocrate Salvador Allende pensait que pour apporter des changements, il pouvait promouvoir « l’unité ». Il espérait apaiser la droite en cédant à ses exigences. En 1973, Pinochet l’a renversé et Allende a été tué.

Boric a suivi la même voie de conciliation avec la droite, qui s’est à nouveau avérée désastreuse.

Sophie Squire Monday 08 May 2023

https://socialistworker.co.uk/

 

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